Voilà plusieurs mois qu'un trafic de chiens sévit en plein Gotham City. Une bande organisée attrape les animaux errants et les dresse pour faire d'eux des machines à tuer. Ils seront plus tard, soit amenés à devenir une défense enragée contre leurs adversaires, soit à se battre dans des combats illégaux pour faire gagner de l'argent à leurs nouveaux propriétaires. Holly Robinson s'intéresse depuis longtemps au trafic, et vient enfin de trouver l'entrepôt où se déroule les combats. Elle a pour idée de tous les libérer et de mettre fin à leur activité. Mais le défi est risqué, qui sait comment réagiront les bêtes maltraités ? Et surtout, il faudra être ruser pour ne pas se faire attraper. Pendant cette mission, elle peut compter sur l'aide de Calypso Goodwin, qui après avoir entendu le grabuge, s'approche d'un peu trop près, et se retrouve mêlée contre son gré à ce joyeux bordel.
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Gotham devrait devenir ta deuxième maison. Cette ville qui n’a aucun attrait t’aspire pourtant régulièrement pour une raison ou une autre. Pur hasard ou pas d’ailleurs, tu te retrouve trop souvent dans les rue de la cité sombre. Cette fois-ci, c’était pour commencer à passer des entretiens, en profiter pour voir les connaissances que tu t’es fait les quelque fois où tu es intervenue dans le coin. Pas très loin de Gotham se trouvait Washington DC, c’est là aussi que se trouvait ton possible futur emploi. Tu envisageais sérieusement de faire partie de ce monde d’espion et de soldat. Le retour à la case départ, ou un renouveau, tu n’arrivais pas à te décider sur ce que devenait ta situation. Ce dont tu étais certaine, c’était ta détermination. L’idée en tête, tu avais rencontrer un employé d’A.R.G.U.S afin de remplir des papiers de confidentialité. En lisant les quelques pavés, tu as bien compris que si tu en parles, tu crèves.
L’esprit ailleurs, les contrats signés, tu repars la tête pleine et vide à la fois. Tu enfiles le casque noir de la moto que tu as loué sur place. Par simple soucis d’étique, car tu n’en as pas vraiment l’utilité. Tu ne voulais juste pas te retrouvé avec une amende pour non port du casque. Les gants en cuir aussi étaient de mise, équipé tu enfourches la Yamaha noir. Tu files à toute allure et la tête ailleurs tu finis par te perdre dans Gotham. Dans des coins que tu n’as pas forcément visité auparavant. Si la ville n’était pas accueillante dans sa généralité, tu te retrouves dans des coins encore moins fréquentables. Tu penses être dans l’East end de Gotham, mais les panneaux de signalisation ne te disent rien. Tu tournes un peu dans le quartier. On dévisage ta moto propre, le regard caché derrière la visière du casque, tes pupilles s’arrêtent avec frénésie sur tout ce que tu peux voir. Cet endroit et si triste que s’il y avait du soleil ça te surprendrait. Tu te pinces les lèvres et tu t’arrêtes là où, tu penses, il n’y aura pas grand monde pour te voir. À deux pas de la place où tu stationnes, un entrepôt. Tu n’y fais pas franchement attention, il te semble relativement délabré et tu doutais d’une quelconque activité à l’intérieur. Tu enlèves ton casque et sort ton téléphone, priant pour qu’il y ait du réseau. Tu souhaitais retrouver le chemin de l’hôtel assez rapidement et prendre le vol pour Central City demain.
Le GPS chargeait lentement mais sûrement, quand le bruit sortant de l’entrepôt que tu pensais vide attira ton attention. Un véritable tapage, ça aurai été un chenil tu aurais compris, mais rien dans l’enseigne n’indiquait qu’il s’agissait d’un foyer pour chiens. Pourtant tu n’hallucinais pas, c’était bien des aboiements qui parvenaient à chatouiller tes tympans. Intriguée, tu t’approches discrètement, laissant ta moto en plan, les clefs dans ta poche. On te prendrais presque déjà pour une agent, habillée en motard à chercher une entrée moins grande que la grande porte de devant. Et tu trouves un trou dans les taules, tu avais du mal à penser que c’était dû à l’usure, c’était trop net. Tu passes d’abord la tête, vérifiant que personne ne te voit entrer. À l’intérieur, tu te retrouves nez à nez avec une jeune femme blonde. T’as les yeux ronds comme des billes, chaque muscle de ton corps est tendu. Le son des chiens est plus puissant, il résonne contre les murs et les rires de quelques hommes se distinguent des bêtes. Tu restes muette face à elle, l’inconnue ne devait pas être là pour encourager la maltraitance de ces chiens, sinon pourquoi serait-elle cachée ? Mais tout de même, t’as la peur qui te prend aux os.
Un écouteur était logé dans ton oreille gauche et l'autre se plaisait à rester seul, suspendu dans le vide, frappant ta hanche au rythme de tes pas quelques secondes plus tôt alors que tu traversais la rue Madison pour arriver jusqu'à l'entrepôt de l'East End. Agacé par les accoues réguliers que ce dernier provoquait sur le cuir que tu portais, tu l'avais violemment – peut-être même un peu trop pour le souci que cela occasionné – mis dans ta poche gauche. Ironie du sort, en l'y plongeant le premier écouteur – celui qui se plaisait à fredonner dans l'une de tes oreilles – s'en était retiré, de la dite oreille. Tu avais alors levé les yeux au ciel, profondément inspiré et avais sifflé une insulte en Espagnol en le remettant à sa juste place.
Je ne savais pas que tu savais jurer dans cette langue et il m'était alors apparu que tu étais même plutôt à l'aise avec cette dernière. Du moins, pour ce qui consistait à insulter la mère d'un produit électronique de mauvaise qualité. La musique se remet alors à s'éprendre de l'un de tes tympans.
Excepté l'argent pour l'acheter.
Tu atteignis l'entrepôt. Il était délabré, la peinture qui parcourait sa façade s'était écaillée et les multiples pluies ayant dessiné ses parois l'ont façonné de sorte à lui avoir donné une couleur terne, sale et peu rassurante. Il était à l'image de l'East End, un coin froid et sauvage fréquenté par des rats. Tu te mis alors à traîner ton museau le long de ce dernier en recherchant dans ta mémoire le passage qu'il te fallait.
Tu avais demandé à un homme de confiance de te tailler une entrée sur mesure par rapport aux plans que tu avais récupéré : il y avait, dans le bâtiment, un débarra accolé à l'une des dites façades, à quelques mètres à peine de l'entrée. Un coin discret que l'absence de Soleil aidait à dissimuler : un troue important à même la paroi faites Dieu sait comment. C'était ce que tu recherchais. Ça plus une benne à ordure qui l'obstruait la plupart du temps.
La nuit n'aidant pas et la benne ne s'y présentant, tu dû te rapprocher du bâtiment pour scruter avec toute la discrétion que tu pouvais y mettre une quelconque faille. Tu ne t'attardas pas sur l'absence d'ordures, pensant simplement qu'on les avait changé d'endroit, et tu t'y faufila simplement sur ce troue sur mesure que l'on t'avait préparé. Les secondes passèrent et tu réfléchis à ton plan et traîna dans tes pensées la question de si oui, ou non, ton plan était merdique ou brillant.
Et pendant que j'eus, à cette question, une réponse qui m'était évidente, voilà qu'il se voyait déjà mis à défaut par la présence d'une femme tout de cuir vêtue. Tu ne la voyais pas, ton corps était alors tourné vers la porte dont la poignée était effleurée par ta main. Tu avais entendu que le bruit de ses pas quand elle était entré et pendant une fraction de seconde ton visage avait prit un teint pâle et tes muscles s'étaient crispés : tu t'étais mis à serrer puissamment la poignée. Ton plan risquait de tomber à l'eau.
Tu te retournas et plongeas sur le corps de ton invitée un regard de mépris, de suffisance. Tu fondis sur elle et fis percuter tes mots à son oreille gauche.
« Putain on s'entend pas parler avec ces putains de clébards alors excuses cette proximité, tu veux ? T'es qui, en faites ?Ta main gauche est posé sur sa nuque, tes mots sur son oreille et doucement, tu caresses son lobe. Le contact est froid, glacial, tu as vu la peur qui traversait tes yeux. Donc tu avais sortie une arme, un couteau, dont la lame effleurait, donc, son oreille. En faites je vais poser la question autrement, ok ? T'es qui pour venir ici ? C'est pas ton squat, tu sais ça ? T'es ni la bienvenue pour te défoncer avec moi et encore moins pour venir baiser ici, alors tu fais marche arrière et tu déguerpis ou on va régler ça d'une manière que tu n'aimerais pas. T'as compris ou je réexplique ? »
Une des règles pour voler quelqu'un sans qu'il ne s'en rende compte : créer une diversion. Alors tu avais posé une main sur sa nuque, une lame sur son corps, tu lui avais murmuré tes propos avec une certaine violence, tu l'avais menacé, elle une gamine quelconque et effrayé. Et pendant ce temps, ton autre main avait parcouru, avec la dextérité dont tu étais si fière, les quelques poches du blouson qu'elle portait. Tu t'étais emparée alors des clés de la motarde et d'un porte-feuille. Puis tu partis, par la porte, prête à entrer dans la fausse aux rats.
Le trou semblait taillé pour toi. Ni trop gros pour garder de la discrétion, ni trop petit. Il ne paraissait certainement pas être dû à l’usure, alors que faisait tu à passer ta tête, puis ta taille, puis tes jambes, au travers ? À l’intérieur tu te lève et une blonde te tombe dessus. Ta furtivité limité aux talents d’une gamine qui tente de passer dans la cuisine pendant la nuit pour attraper un pot de bonbon sur une étagère, ça ne t’as pas surpris qu’on te prenne la main dans le sac ainsi. La proximité soudaine te fais frissonner, l’échine droite, presque arraché par les paroles de la jeune femme alors que les mots raclaient le tympans de ton oreille gauche. Le contact froid du métal te fais déglutir, tu te surprends à garder du contrôle, ou pas au contraire. Tu aurais, d’une certaine façon, préféré lâcher un champ de force et fuir. Mais c’est pas comme ça que tu allais être prise chez A.R.G.U.S. C’est pas non plus en te foutant dans la merde, alors que des chiens chouinent et aboient dans une autre pièce de l’entrepôt vieillit. Les muscles crispés, prêt à agir et en même temps tétanisés, tu sens que ça te demanderait une force herculéenne de repousser l’inconnue. La partie concernant les drogue t’intrigue un peu plus, on la fait pas à un médecin. Ce n’était pas le genre de junkie à prendre de la meth ou de l’héroïne dans des vieux entrepôts hantés par des chiens. Elle était trop bien entretenue pour ça, bien que tu ne doutes pas qu’elle en consomme. Tu n’avais rien pour prouver qu’elle n’en prenait jamais, mais le teint de sa peau n’était pas assez terne, ses dents trop propres et ses yeux trop blancs. De plus, elle ne tremblait pas, toi non plus d’ailleurs. Tu étais juste concentrée sur ta nuque et sa main posée dessus. Tu n’as pas sentie les doigts serpentants dans tes poches.
Elle s’éloigne, tu n’as rien dit. Une main nerveuse vient se poser dans la poche de ta veste en cuir, c’est là que tes sourcils se froncent. « Hey. » t’es pas une idiote, tu n’aurais pas laissé tes clefs sur ta moto, ton porte feuille avait lui aussi disparu. Tu t’avances, la suis jusqu’à la porte ouverte. D’une main tu viens serrer son épaule, d’une autre tu as la paume vers le ciel, attendant qu’elle te rende tes biens, « partir je veux bien mademoiselle, mais pour ça il me faut mes clefs, s’il vous plaît ». Tu as cette politesse insupportable à trimbaler, mais t’y tiens trop. Tu perds pas le ton autoritaire, celui de chef d’équipe en tenu kaki la gueule ensablé par le désert. Tes yeux s’égarent sur le paysage qui vous est offert, des cages et des chiens entassés. Y avait une odeur pestilentielle qui se dégageait de l’endroit, le genre qui froisse ton visage tant c’est fort. Les cages ne devaient pas souvent être nettoyés. « Je me disais bien que c’était pas un squat, tu te parles un peu à toi et un peu à elle. qu’est-ce que tu fais là ? C’est quoi cet endroit ? » le visage désappointé, tes iris parcourent frénétiquement l’espace au-delà de la porte. Elle cachait un monde d’horreur, l’entre du cerbère en hydre. On ne pouvait pas vraiment vous voir derrière une montagne de cage, mais tu te doutais qu’il y avait d’autres personnes. Elle devait faire partie de ce bordel, elle devait en être y avait pas de doute. Pourquoi aurait-elle essayer de te faire partir en essayant de te faire croire à un simple squat de junkie autrement ? T’as aucune arme, mais t’en as pas vraiment besoin pour te protéger. T’as juste besoin de contrôle. Vous étiez dans l’inframince entre la pièce au trou dans le mur, et le hangar à chiens fous. Derrière des cages, tu penses distinguer une silhouette alors tu recules d’un pas. Tu peux pas t’en aller sans tes clefs, tu devrais appeler A.R.G.U.S, c’est la première chose qui te viens à l’esprit. Ton téléphone, ça elle l’a pas pris. Ta main ganté s’égare dans ta poche de jean pour en tirer un vieux portable à clapet. T’es quelqu’un à l’ancienne, tu considères les smartphones inutiles. Tu dégaines et tu t’apprêtes à appeler les flics, ou une quelconque autorité pour s’occuper de ce dawa.
« Alors soit on a commandé deux putes pour les clébards et je veux pas savoir qui est le tordu qui a eu cette idée, soit vous n'avez rien à foutre ici : je vous laisse choisir. »
Des aboiements qu'on croirait être des hurlements. Des hurlements à faire pâlir la nuit. Tes oreilles rencontrent les cris de ces dizaines de chiens qui pullulent ici et là et tu blêmis. T'as été stupide, Holly, de t'arrêter à peine quelques mètres devant cette porte en oubliant ton plan et tous ce qui s'en suit. Voilà maintenant que tes pas n'osent plus exister.
Et puis, à quoi bon ? Il est trop tard, désormais. Ton visage s'assombrit d'une moue agacée, tes yeux se plissent et un rictus traverse tes lèvres : tu penses que si tu ne t'étais pas arrêté quelques secondes pour regarder ces lieux, il ne te serait pas arrivé de recroiser celle dont tu as les clés. Maintenant, vous êtes trois à errer par ici : il y toi, au milieu de la scène, les yeux noirs, celle-la qui quelques secondes plus tôt semblait flipper à l'idée que tu lui tranches la gorge et qui désormais est parvenue à s'affranchir de cette peur et un autre.
Il est grand, la barbe hirsute et blanche par endroit, le visage assombri par le vice et les peines ; les traits de son visage sont marqués par les années et en découle un amer sentiment d'insécurité. Il doit faire deux têtes de plus que toi et il s'approche dangereusement de vous à mesure que vous ne parlez.
« Vilberg, c'est ça ? Tu veux pas faire perdre aux Dorinelli deux clientes parce que tu les as traité de troues pour clébards, non ? Alors on va arrêter les propos désobligeant, tu veux ? »
En dissimulant ton horreur pour le geste, tu as posé une main sur son torse et il s'est arrêté. Tu avais la voix autoritaire et franche de celles qui n'ont pas peur des conséquences. Il plisse son regard, fait naître légèrement un sourire sur ses lèvres amusées et vient faire choir une main sur ta joue : le bruit est presque plus fort que les aboiements de ces dizaines de clebs et ton regard vient scruter le mur à ta droite sans que tu n'en ai véritablement le choix.
« On t'a peut-être parlé de moi mais ça veut pas dire qu'on est ami alors les propos désobligeant ils vont rester monnaie courante comme on dit, t'en dis quoi ? Il passe un regard sur ta camarade. Vous foutez quoi, ici ? »
Tu ne la laisses pas prendre le risque de répondre.
« On vient parier. On peut ? Regard terne, visage baissé, marque de respect oblige tu te montres soudainement plus poli. Mais tu dois l'accepter. – Vous semblez pas être le genre de personnes à avoir le fric pour parier. Surtout toi. »
Son regard te percute, il fixe tes habits, ton blouson sale et vieux, ton visage usé.
« On vient pas miser de l'argent. Ta main se glisse jusqu'à ta poche droite et tu en sors les clés volées. Tu acceptes ça ? Elle est devant l'entrepôt, si on perd elle est aux Dorinelli... ou à toi, c'est toi qui vois. »
Une autre main s'approche de ta joue, tu tournes le visage par réflexe mais elle vient, uniquement, salement, la caresser.
« Tu parles bien pour un déchet dans ton genre. Mes chiens vont se battre dans dix minutes : vous vous trouvez un bookmaker, vous prenez les paris et vous restez regarder le combat ; si je vous retrouve ici à ce moment là... Je veux pas vous retrouver ici à ce moment là, compris ? »
Il s'en va. Tu te retournes vers ta camarade, le regard noir, l'air autoritaire et...
« Oh et maquille-toi la prochaine fois, c'est pas parce que ça pu la merde que tu dois en avoir l'air. » – Mais barre-toi, putain, siffle-tu à demi-mot bien loin de ses oreilles. Tu poursuis, en direction de celle qui occupe actuellement ta soirée. J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle : la plus pénible, c'est que je crois avoir égaré tes clés dans la poche d'un gars. La bonne, c'est que y'a moyen que je les récupère. Mais t'as beau avoir de beaux yeux, ils le sont pas assez pour que je le fasse maintenant. Alors ça va se passer comme ça : tu m'aides et je t'aide : ça me semble équitable. Y'a des chiens ici je sais pas si tu sais : et j'ai une amie qui adore aider les clebs dans la merde comme eux, alors on lui rend service en les libérant ou tu perds ta moto.
La violence des propos de la silhouette qui se dessine en homme te fait froncer les sourcils. Pincement de lèvres, tu ne réponds pas à la provocation, c’est à la voleuse que tu t’adresses. Tentant d’éloigner le mépris de ton esprit, tu la laisses répondre au roi des chiens. Elle le connaît visiblement, mais pas lui, elle semblait renseignée sur l’endroit et sans que tu t’y attende, elle t’entraîne dans sa galère avec des histoires de clientes. Tu te tiens droite comme tu peux, de toute façon si tu protestes vous vous faites cramer et c’est l’exécution assurée, le corps balancé dans le canal et vos visages sans vie dans un énième dossier non classé de Gotham City. Elle te semblait tellement plus impressionnante avant qu’il ne la remette en place, alors que tu te tiens muette et crispée, presque planquée derrière la blonde. Elle sort tes clefs de moto, que tu as en fait louée. Tu la fusilles du regard, c’est pas elle qui devra la repayer en cas de perte. D’autant qu’elle a dit où elle se trouvait, l’imbécile a donné votre porte de sortie gratuitement. Tu pinces tes lèvres quand le crasseux vient caresser la joue de la jeune femme. T’agis toujours pas, passive, t’attends qu’il s’en aille et tant qu’il ne te parle pas ça te va bien. Les pas s’éloignant de l’homme à esprit de chien, voir de porc, elle se tourne vers toi et t’es prête à lui gueuler dessus. Mais elle commence et t’es pas du genre à couper la parole. T’écoutes, la rage au bout des poings qui se serrent, t’as pas l’habitude d’être violente mais elle pousse ton énervement.
« Si je perds ma moto je te laisse dans une des cages. » t’étais pas tendre, mais t’avais pas prévu de perdre tes clefs, tu te détestais d’avoir été si peux attentive. « Par contre mon porte feuille je le récupérerais bien » tu tends une main quémandeuse, attendant de retrouver le précieux objet de cuir qui contenait trop de chose pour que tu t’en passes. Tu avais dedans également, un scalpel de poche. Le genre de gadget stupide qu’on offre à une promotion de médecin, mais qui peut être utile. T’aurais jamais cru vouloir t’en servir comme arme de secours, mais il faut admettre que si ça semble ridicule, ces choses coupent mieux que des rasoirs et sans forcer. « On fait quoi du coup ? Je sais pas qui est ton ami, mais moi aussi ça me dégoûte ces chiens maltraités, ton regard se perd dans la pièce de derrière parmi les lignes des cages. On va voir ce fameux bookmaker ou on s’en fout et on cherche quelque chose d’utile ? » mimétisme, tu adoptes une façon de parler qui est étrangement agressive venant de toi, mais l’odeur, le bruit et l’humiliation de t’être fait voler si facilement devait en être la source. Tu avances dans la grande pièce où sont entreposé les mille et un chiens. Tu poses une main curieuse sur la première cage qui te passe sous la main et tu as bien faillit la perdre sur le coup. Ils étaient tous enragé, la seul bave qui coulait de leurs babines n’était pas mousseuse. Uniquement dû à l’épuisement et au manque d’hygiène, aucune maladie détectable par une médecin. T’étais pas vétérinaire, mais tu pouvais vite fait faire un diagnostique. Seulement le premier qui te venait à l’esprit, c’était que vous étiez dans une sacrée merde. « C’était quoi ton plan en venant ici ? » tu demandes à la jeune femme dont tu ne connais toujours pas le nom, sans même lui accorder un regard.
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