Enfin! Enfin le soleil était revenu, enfin, l'humanité pouvait respirer. Owlman et les autres avaient été mis hors-jeu, la Justice League avait fait son travail, Bruce était vivant, tout était rentrés dans l'ordre... enfin, Gotham n'était toujours pas une ville où il faisait réellement bon vivre, mais on pouvait respirer. Un peu.
Alfred, en tous les cas, avait besoin de relâcher un peu la pression, de voir autre chose que les entrailles des Batmobiles, de voir autre chose que les murs du Manoir Wayne. Prendre l'air, voir autre chose, un jour de congé, oui c'était tout ce qu'il avait besoin. Et il s'était permis de le prendre, enfin. Car oui, même le majordome de la batfamily avait parfois besoin de faire le vide et qu'on lui foute la paix.
Bien entendu, il restait on ne peut plus joignable si un gros problème venait à arriver, mais... si cela pouvait attendre demain. Il ne serait vraiment pas contre.
S'étant déplacé par ses propres moyens, il avait pris le métro aérien de Gotham, pour se rendre en son centre, voir un peu la ville se réveiller, les gens reprendre réellement le contrôle de leur vie. Cela se voyait sur le visage, tout le monde était soulagé. Même les gothamites habitués aux plus grands tarés, avaient pu réellement craindre le pire.
Habillé de façon plutôt neutre, sous son long manteau noir, il gardait sous le bras un journal, prévu à être lu quand il serait posé. Un café, une terrasse, un peu de soleil et il ne bougerait sans doute plus de l'après-midi. Bien que le centre commercial ne fût pas loin, il opta plutôt pour un petit café, qui ne payait pas de mine, mais dont l'enseigne italienne promettait un breuvage des plus exquis et non un jus de chaussette à l'américaine.
Place trouvée sans trop de problème, il s'installa, posant son chapeau sur le coin de la table, le journal s'ouvrit dans un mouvement calme et connaisseur. Avec un sourire, il avait commandé son espresso et profitait pour une fois, de se faire servir. Les yeux parcourant alors les lignes des nouvelles, qui ne parlaient presque que du retour du soleil, de la réussite de Superman et ses acolytes, une ombre connue lui fit redresser la tête.
- Commissaire! Avec un léger sourire. Vous aussi, vous sortez un peu de votre grotte. Virant le chapeau de la table. Installez-vous, les cafés sont à se damner.
Gordon avait tout autant le droit de se poser lui aussi. Après tout, si les super-héros avaient besoin de se reposer, les hommes normaux encore plus. Et Jim en faisait partie. Pennyworth n'oubliait pas la conversation qu'il avait eue avec Barbara, cette dernière s'inquiétait aussi pour l'état de santé de son père. Autant profiter de faire d'une pierre deux coups.
Sans compter que nos deux hommes se connaissaient quand même un peu depuis le temps et qu'Alfred avait une affection particulière pour ce flic incorruptible qui mettait sa vie en danger tous les jours à faire face à visage découvert à tous les criminels que cette ville comptait. Courageux... suicidaire... chacun pouvait se faire son opinion. Lui avait du respect. Sans compter qu'il était un allié de taille pour Batman et ses acolytes. Un homme auquel il fallait faire attention donc.
Dernière édition par Alfred Pennyworth le Ven 11 Mai - 9:28, édité 1 fois
Faire une pause. Ne plus penser aux problèmes qu’avaient amenés le syndicat du crime. Ne plus songer aux policiers parfois trop expansifs du poste. Ne plus penser à rien était de mise. Bon d’accord, il devait travailler, mais il avait décidé que pour une fois, sa pause déjeuner se ferait en ville. Barbara lui avait dit qu’elle pouvait très bien se faire livrer pour une fois. Oui, James s’en faisait toujours pour elle et ça ne s’arrêterait clairement jamais. Donc, pour une fois il accepta de ne pas passer ce temps là avec elle. N’ayant donc pas envie de rester dans son bureau, il mit sa veste et sortit du bâtiment. Mais où aller ? Pas un restaurant, il n’avait pas envie de quelque chose de chic. Un sandwich lui suffirait pour une fois. Prenant alors la direction du vieux Gotham, Jim alluma une cigarette et marcha tranquillement dans les rues de la ville. Levant les yeux, il esquissa un sourire face au soleil. Ce dernier lui avait grandement manqué. Soufflant la fumée dans l’air, il baissa à nouveau la tête et regarda les personnes qui étaient dans la rue. La vie semblait avoir repris son cours. La noirceur était partit pendant quelques temps. Il ne se faisait pas d’illusions, il savait qu’elle reviendrait. Ne serait-ce qu’avec les psychopathes de la ville. Un mauvais coup du Joker, une évasion d’Arkham, Waller qui fait débarquer sa Suicide Squad. Bref, Gotham avait le chic pour s’attirer les tarés en tous genres. Cela incluait aussi Amanda Waller. Cette dernière était perturbante. Non pas dans le sens attirante, mais dans le sens, femme à la main de fer qui n’accepte pas qu’on lui dise non.
Inspirant doucement, le policier tourna dans une rue et se dirigea vers le centre commercial. En tout cas, c’était ce qu’il comptait faire, avant de regarder à nouveau autour de lui. Son regard fut attiré par une silhouette qu’il connaissait. Alfred ? C’était bien la première fois qu’il le voyait qui semblait si léger. Ecrasant sa cigarette du pied et la jetant ensuite dans la poubelle la plus proche, la commissaire alla alors vers le majordome. Il ne voulait pas l’ennuyer, mais au moins le saluer. C’était la moindre des politesses. Le voyant déplier son journal, il décida de ne pas rester longtemps. Visiblement l’homme avait des plans. Arrivant devant sa table, il haussa un sourcil, esquissant un sourire. L’écoutant et le voyant enlever le chapeau de la table, James hocha la tête.
Merci, mais je ne voudrais pas vous déranger si vous avez déjà des plans.
Peut-être qu’il devait voir Bruce ou quelqu’un d’autre.
Vous attendez peut-être quelqu'un.
Il préférait s’assurer qu’il pouvait venir prendre place face à son ami. Parce que oui, depuis le temps qu’ils se connaissaient, James considérait son vis-à-vis comme un ami. Il était d’ailleurs bien un des seuls à ne pas faire partie des forces de police. Il ne savait pas vraiment comment cela avait commencé, mais il appréciait le majordome et contrairement à ce que beaucoup pensait, Alfred avait un sens de l’humour très aiguisé, tout comme son sarcasme d’ailleurs.
James Gordon avait l'air, lui aussi, d'avoir une mine moins grave. Certes, il lui était sans doute bien difficile de mettre son travail de côté, qu'importe ce qu'il essayait de faire. Mais les derniers événements avaient sans doute fait du bien à tout le monde, même au plus acharnés de travail. Dont nos deux amis faisaient partis. Avec un sourire, presque amusé, Alfred s'était levé pour mieux saluer l'homme de loi. Il lui tendait une main franche et sincère.
- Voyons James, - le fait qu'il soit aussi amical, démontrait qu'il n'était clairement pas en service - si je vous invite... lui montrant la chaise qui était libre. C'est bien que vous ne me dérangez pas. Prenez place.Tapotant alors l'épaule du commissaire.. Il semblerait que ce soit vous que j'attends! D'un air taquin, avant de faire signe à la serveuse de revenir vers eux. Un café et... à manger peut-être? Leur jambon de porc noir est particulièrement succulent. On a presque l'impression de se retrouver en Sicile rien qu'en le sentant.
Notre majordome était un bon cuisinier, ce qui lui permettait de pouvoir apprécier la bonne cuisine aussi. Il n'était pourtant pas aussi pénible que d'autres pouvaient l'être concernant ce qu'il mangeait, malgré tout. Il savait se montrer tolérant. Mais ce n'était pas un menteur - ou si peu - et on pouvait lui faire confiance quand il estimait qu'une enseigne valait la peine que l'on s'arrête pour déguster leurs plats.
L'anglais se réinstallait donc tranquillement sur sa chaise, refermant et pliant le journal qu'il lirait plus tard, pour garder son attention portée sur son interlocuteur, content de voir un visage ami, il fallait bien l'avouer. Il aurait été plus dérangé, si un manchot ou tout autre clown était venus à sa table.
- Comment vous portez-vous?
Bien que Pennyworth sache certaines choses, il préférait entendre de vive voix les réponses du concerné. Toujours en faisant attention de ne pas non plus se vendre sur sa deuxième activité. Quoique... il se demandait parfois si Gordon n'avait pas compris qui était Batman. Après tout, l'homme était intelligent, fin limier, par flic pour rien... bref, il pouvait parfaitement avoir - sans aucun doute - l'ombre d'un doute, justement. Le flic ne savait par contre rien sur sa fille et ce n'était clairement pas son vis-à-vis qui prendrait le risque de vendre le secret de Barbarba... ce dernier pourrait risque de faire une syncope et vraiment, ce serait une perte pour toute la ville.
- Et votre fille?
Depuis son passage physique à la Clock Tower, Alfred n'avait pas revu la jeune femme, ils s'étaient parlés certes, pendant la prise d'Arkham mais depuis... autant dire que le père aurait sans doute plus eu de contacts avec elle. Elle aussi, devait respirer, au moins un peu.
Serrant la main de l’homme qui lui faisait face, James esquissa un sourire. Il appréciait le majordome. Ce dernier était vraiment un homme bien. Une chose rare dans cette ville. Il se demandait même parfois comment Alfred pouvait vivre dans une telle ville. Quoi qu’il pouvait comprendre sa relation avec Bruce. Après tout, c’était une relation importante entre les deux hommes. Mais pour James parfois c’était compliqué de pouvoir rester à Gotham sans avoir envie de fuir le plus loin possible. Seulement il ne pouvait pas faire une telle chose. A cause de son boulot bien sûr, mais surtout pour ne pas laisser Barbara derrière. Même si dernièrement, elle avait repris sa vie en main et avançait, il ne se voyait pas la laisser ici seule. Enfin, il avait bien compris qu’elle n’était pas seule. Elle ne l’avait pas été pendant un moment. Après tout, il avait bien vu le rapprochement avec Kyle, mais ça ne voulait pas dire qu’il avait une totale confiance en lui. Même s’il le connaissait depuis longtemps, il y avait une marge entre être l’amie de sa fille et devenir son petit ami. Enfin bon, là n’était pas la question pour le moment. Il prit plutôt la main d’Alfred dans la sienne pour la serrer, avant d’indiquer qu’il ne voudrait surtout pas déranger et encore plus s’il attendait quelqu’un. L’écoutant répondre, le commissaire apprécia sa gentillesse et il accepta volontiers de prendre place face à lui. Après tout, ça serait agréable de parler avec quelqu’un d’autre qu’un policier pour une fois.
Merci.
Gardant malgré tout sa veste, il lâcha un petit rire à la remarque de son vis-à-vis.
Alors je ferais en sorte d’avoir de la conversation.
Le voyant faire signe à la serveuse, James n’avait pas encore décidé quoi prendre, mais Alfred semblait savoir quoi lui proposer. Hochant la tête quand il parla de manger, il devait avouer qu’il commençait à avoir faim en effet. Regardant alors la serveuse, il hocha à nouveau la tête.
Je prendrais ce qu’il vient de dire.
Souriant à la jeune femme, il la laissa partir, avant de reposer son attention sur l’homme. A la question du majordome, James haussa les épaules.
Ca peut aller. La vie reprend son court doucement mais sûrement. J’ai encore quelques bricoles à ranger à l’appartement, mais sinon ça va. Malgré le syndicat du crime et tout ce qui s’est passé à Arkham, les habitants semblent retrouver leur train train quotidien avant que le prochain dégénéré décide de s’en prendre à nous. Et vous ? Tout se passe bien au manoir ?
C’était ce qui était désagréable dans cette ville. Un vilain était emprisonné et quelques mois ou même quelques semaines plus tard un nouveau débarquait. Cette fois-ci, il espérait franchement qu’ils ne seraient pas ennuyés avant longtemps. Une année entière sans problème était sans doute trop demandé, alors au moins trois mois. C’était possible ça ? Il n’en était pas certain, mais ça ferait du bien à tout le monde. Quand Alfred parla de Barbara, le sourire de James s’agrandit. Il pouvait parler d’elle sans aucun problème et surtout avec toujours beaucoup de fierté.
Elle grandit toujours autant et elle a décidé de déménager. Forcément j’ai tenté de l’en dissuadé, mais elle semble vraiment bien là-bas et puis je suis content de voir que malgré tout ce que le Joker nous a fait subir, elle continue à vivre.
Il savait qu’il avait été un peu étouffant parfois, mais il avait toujours voulu son bien. Regardant la serveuse venir lui donner son café, il la remercia avant de regarder à nouveau Alfred.
Comment va Bruce ? Toujours aussi occupé avec son entreprise ?
Il n’avait pas eu de nouvelles de ce dernier durant l’attaque du syndicat du crime et il n’avait pas encore pu aller le voir, donc il espérait que ce dernier allait bien.
Le commissaire avait de la répartie, ce n'était pas négligeable. Il lui en fallait d'ailleurs quand on dirigeait une institution comme le GCPD. Il avait dû s'imposer parmi tous ces flics plus corrompus les uns que les autres. De loin, Alfred avait suivi sa montée en grade, avant que le Batman ne débarque dans la ville et qu'ils deviennent alliés. Depuis, en s'en doutant peut-être un peu, James Gordon avait droit à un regard protecteur et bienveillant qui tentait tant bien que mal de lui éviter le pire... même si pour Barbara, la batfamily s'était plus que cassé le nez... mais le Joker était un homme de la pire des espèces.
- Je ne doute pas que vous en avez, commissaire. Avec un sourire. Au pire, nous profiterons du soleil, en silence, ça me convient parfaitement.
Alfred n'était pas non plus un homme bavard. Il était assez adepte du silence. Un peu comme son protégé d'ailleurs. Allez savoir qui avait déteint sur l'autre. Bruce et lui se ressemblait sans doute plus qu'ils ne le voyaient vraiment. Et pour cause, il avait élevé le milliardaire. Quoi qu'on en dise, ça laissait des traces.
Au moins le flic n'était pas compliqué, une fois la commande passée, les deux hommes s'installèrent pour de bon, croisant les jambes, une main posée sur le journal qu'il avait tenté d'entamer, il fixait son interlocuteur, curieux des réponses qu'il lui faisait. La vie des policiers de la ville n'était pas un long fleuve tranquille, bien au contraire.
- Arkham oui... Owlman a été mis hors de combat par une fine équipe, à ce que j'ai cru comprendre à la radio. Autant jouer les innocents, alors qu'il était aux premières loges pour voir les héros mettre à terre Owlman et ses complices. Une satisfaction qui n'avait pas eu son pareil, il fallait bien l'avouer. Oh, vous voilà bien pessimiste James. Mais comment lui en vouloir? Cette ville n'offrait que peu d'espace pour l'optimisme. Surtout en ce qui concernait les bêtes de foire qui y vivaient.
Arkham en était rempli, mais cet asile était aussi plein de trous qu'un Emmental - et non pas un Gruyère comme beaucoup pourrait le croire - ce qui offrait son lot de criminels en libertés à peu près tous les jours... quand le temps était au beau fixe. Avec l'explosion qu'il y avait eu dernièrement, pas de doute qu'une partie de la population de cette prison s'était déversée dans les rues et que même si Jim semblait vouloir avoir la paix, il ne l'aurait sans doute pas plus longtemps que le temps de ce déjeuner.
Un fin sourire marqua un instant les traits de l'anglais. Si tout se passait bien au manoir... en voilà une question à double-tranchant. Si l'on connaissait ce que contenait vraiment le manoir. Un petit mouvement positif de la tête annonçait la réponse de notre majordome.
- Oui, la routine reprend son court, elle aussi.
Enfin, pouvait-on réellement appeler cela une routine? La conversation dévia sur la fille Gordon. Décidément, James était bien l'inverse de Bruce, un vrai papa-poule. Heureusement... Barbara n'était pas ainsi laissée pour compte et c'était ce qui était le plus important, surtout après ce qu'elle avait vécu.
- Elle grandie encore? N'a-t-elle pas déjà atteint sa majorité? Fit-il d'un ton taquin. Elle a bien fait de ne pas vous écouter et prendre son indépendance. Où s'est-elle installée? Toujours sur le même ton. Vous avez droit à un peu plus d'espace comme ça. Se passant une main dans les cheveux. Oui, c'est bien pour elle. Votre fille a du caractère, c'est une combattante. Oups, peut-être parlait-il trop pour le coup, mais il l'avait vu se relever après ce que lui avait fait le Joker. Barbara était devenue Oracle et elle méritait tout son respect. Elle a dû hériter ça de vous. Prenant une gorgée de son café.
Bruce Wayne... un sacré numéro, une énigme pour beaucoup et un homme qui lui donnait tous les cheveux blancs qu'il avait déjà.
- Il va bien, mieux. Maintenant que tout est rentré dans l'ordre, les affaires peuvent reprendre sérieusement. Il commençait à s'ennuyer à tourner comme un lion en cage, sans pouvoir réellement toucher aux affaires. Le Syndicat nous a, à tous, causés bien du tort.
Et ce n'était pas un euphémisme, même si Alfred mentait par omission, ce qu'il disait avait pourtant un fond de vérité. Sauf que le milliardaire n'avait pas tourné comme un lion en cage, il avait juste disparu... trop longtemps, à l'en croire mort. Et son retour avait été aussi difficile. Au jour d'aujourd'hui, Pennyworth n'était pas encore certains que toutes les blessures faites par cette disparition avaient disparues, malgré les rayons du soleil qui réchauffait à nouveau leurs peaux.
D'ailleurs, son nez se leva un instant face à l'astre solaire, toujours son petit sourire en coin.
- Il m'aurait presque manqué.
On posait devant le policier un plat digne d'un repas d'ouvrier remontant de la mine, alors que ce n'était censé être qu'une entrée.... ahh l'Italie.
- J'espère que vous avez faim. Buon appetito.
Oui, oui, il avait aussi des bases linguistiques, autre que l'anglais.
C’est vrai que James se devait de savoir répondre à n’importe qui. Parfois, c’était plus facile face à certaines personnes. C’était sans aucun doute face à Barbara qu’il avait le plus de mal. Le papa poule qu’il était avait du mal à laisser la jeune femme partir, mais il savait aussi qu’il devait parfois la laisser tranquille et vivre sa vie. Mais en cet instant, il expliqua à son interlocuteur qu’il espérait en effet avoir des sujets de conversation pour ne pas l’ennuyer. Aux paroles d’Alfred, le commissaire leva les yeux vers le ciel avant de regarder à nouveau l’homme.
C’est vrai que ça ne fera pas de mal. Profitons du soleil maintenant qu’il est revenu.
Ca faisait du bien d’ailleurs. Tout comme ne plus être dans le noir complet. Déjà que Gotham n’était pas des plus colorés en temps normal, au moins maintenant ça serait un peu mieux. Tout comme pouvoir être assis en terrasse pour pouvoir boire un verre et manger un morceau. C’était un petit plaisir, mais ça faisait du bien. Pouvoir avoir un peu de normalité malgré tout ce qui s’était produit. Répondant à la question du majordome, Jim devait avouer que même si tout était redevenu dans l’ordre, il s’attendait au pire pour la suite. Gotham n’était pas une ville qui accueillait uniquement des justiciers. Il y avait aussi des vilains et super vilains des plus déplorables. Evidemment, aux yeux de James le pire étant le Joker.
C’est bien le cas. Je ne l’ai pas vu de mes propres yeux. J’ai eu le loisir de voir la Suicide Squad s’occuper de l’Enchanteresse et étrangement c’est Harley Quinn qui a été d’un grand secours. Enfin, en tout cas qui a fait ce pour quoi elle était là.
En effet, James n’aimait pas cette Squad. Il y avait quelque chose de vraiment étrange. Des criminels qui aidaient le monde. Ca n’était pas normal à ses yeux. Pour ce qui était de Olwman, il n’avait seulement sû qu’une fois qu’il avait vu ce dernier ramené en dehors de l’asile.
Malheureusement non Alfred, je suis simplement réaliste. La ville ne sera jamais sûre tant que certaines personnes y vivront.
Haussant les épaules, c’était en tout cas ce qu’il pensait sincèrement. Pour lui, la ville n’aurait jamais la chance d’être en paix. Evidemment que ça soit le Joker, l’Epouvantail, Dent ou d’autres, il ne se voyait pas les tuer, mais si au moins ils pouvaient les amener ailleurs, ça serait un début. Retournant finalement la question à son vis-à-vis, il espérait que ce dernier allait bien et que le manoir n’ait pas eu de problèmes pendant l’attaque du syndicat du crime. Hochant la tête aux propos de l’autre homme, James était content de savoir que rien de grave n’était arrivé. Entendant Alfred lui demander des nouvelles de Barbara, cela le fit sourire. Cette dernière était son sujet de conversation préféré. Expliquant qu’elle avait décidé de prendre son envol, James secoua la tête amusé à la remarque d’Alfred.
Je vois que votre humour n’a pas déserté. Si, elle est majeure depuis longtemps, mais disons qu’avec tout ce qui s’est passé, elle vole de ses propres ailes désormais. Aucune remarque sur le fait qu’elle n’ait pas d’aile.
Il le fixa sérieusement, avant d’esquisser un sourire.
Je ne suis pas sûr que ça soit un compliment, mais elle vit désormais à la Clock Tower. Pas l’endroit que je lui aurai conseillé, mais elle semble vraiment s’y plaire. Vous savez, le fait d’avoir plus d’espace n’ait pas une si bonne chose que ça. Quand après une longue journée de travail vous rentrez chez vous et que vous êtes seul, ça n’est pas si plaisant que ça.
Soupirant légèrement, James devait avouer que sa fille lui manquait. Mais, il ne voulait pas qu’elle s’en fasse pour lui. Hochant la tête quand il indiqua que Barbara était une battante, il sourit à nouveau.
Ca c’est certain. Je ne sais pas si elle tient ça de moi, mais je suis fier d’elle.
Chose sûre et certaine en effet. Demandant à son tour si Bruce allait bien et s’il avait du travail encore et toujours avec sa compagnie, Jim but un peu de son café.
Je comprend et puis je sais à quel point c’est frustrant de ne pas pouvoir aider.
Même si dans son esprit Bruce et Batman était relié, il ne savait pas vraiment si ce dernier avait vraiment pu aider. Souriant aux paroles d’Alfred concernant le soleil, James comprenait aussi cela. Recevant finalement son plat, le policier remercia la serveuse avant de déplier sa serviette pour la poser sur ses genoux.
Merci et oui j’ai très faim.
Prenant ses couverts, il commença à manger avant de reprendre la parole.
Au moins les deux hommes étaient sur la même longueur d'onde. Etre en bonne compagnie, au soleil, il n'y avait guère besoin de plus. Même si cette compagnie devenait silencieuse. Alfred avait depuis longtemps appris à apprécier la simple présence des gens, sans pour autant avoir une conversation soutenue. L'avantage de vivre avec un taiseux comme Bruce savait si bien l'être.
Un vrai et bon gothamite restait sur ses gardes, tout le monde ici, savait que cette ville n'était jamais longtemps tranquille. Il y avait toujours quelqu'un pour se rappeler au bon souvenir de tout le monde. Les habitants, les justiciers, les forces de l'ordre, tout le monde le savait. Pourtant, aujourd'hui, tout le monde voulait goûter à cette paix retrouvée, même pour une heure ou deux. Alfred se frotta doucement la joue du revers de la main.
- Batman est parti avec son prisonnier? Bien qu'il connaisse la réponse, puisqu'il avait vu les actions se passer, il ne pouvait tout simplement pas se vendre aussi facilement. Ce genre de conversation pouvait être dangereuse, mais il savait ce qu'il pouvait dire ou pas. Il haussa légèrement un sourcil. Ah oui? Est-ce qu'elle essayerait de revenir du bon côté de la ligne?
Il en doutait. La compagne du clown de la ville n'était pas plus table psychologiquement que celui qu'elle... aimait. Il se souvient encore de sa petite visite au manoir et un semblant de sueur froide se fit sentir au niveau de sa nuque. Ces clowns le mettaient plus que mal à l'aise, parce qu'ils étaient tout bonnement impossible à prévoir.
- C'était presque une taquinerie de ma part James, je me doute que cette ville n'est pas vraiment un lieu où il fait bon vivre, la criminalité à Gotham bat tous les records, tout le monde le sait... malheureusement. Ayant un petit air compatissant pour le policier qui devait souvent en avoir par-dessus la tête. Il faudrait pouvoir s'en débarrasser, pour de bon. Mais que ce soit cet homme, ou le Batman, aucun des deux n'étaient réellement prêt à mettre un terme définitif aux agissements de certains des criminels les plus violents et dangereux de cette ville... pourtant... parfois... ce ne serait pas un mal, bien au contraire.
Il ne prenait pas mal la petite boutade, tant mieux, il était important d'avoir un tant soit peu d'humour dans cette vie.
- Le jour où je le perds... c'est que nous aurons un véritable problème. Gardant alors son sourire. C'était une façon, comme une autre, de vaincre l'adversité, de rester... optimiste en quelque sorte. Il fit un petit mouvement de la main pour montrer qu'il resterait silencieux concernant ces ailes donc, avant d'en rire un peu, puis de redevenir plus sérieux. L'important, c'est qu'elle soit bien là où elle se trouve. Et pour avoir vu l'antre de la jeune femme, Alfred savait qu'elle avait tout ce dont elle avait besoin.
Alors comme ça, le commissaire n'appréciait guère son appartement vide. Vrai que pouvoir partager quelque chose en rentrant chez soi était important. Il le voyait avec tous les allers et venues des différents habitants du manoir, ces derniers appréciaient souvent de l'avoir sous la main. Lui appréciait aussi les moments où il pouvait être seul, mais c'était bien parce qu'il s'occupait des autres et de leurs tâches qu'il pensait différemment, surement.
- Je peux comprendre, venez boire un verre au manoir la prochaine fois. Bruce sera content de vous croiser.
Et comme ça le flic se sentira moins seul. Pennyworth ne pouvait s'en empêcher. Altruiste jusqu'au bout des ongles. Si quelqu'un dans son entourage avait besoin d'un soutien, quelconque il pouvait toujours compter sur le majordome, qui ferait beaucoup de chose pour vous faciliter la vie.
- Je m'en doute. Ca se voyait rien qu'à l'écouter parler de sa fille.
Bruce en avait bien fait trop avec le syndicat, mais l'anglais ne pouvait guère en parler. Ce serait vendre des secrets, il hocha juste simplement de la tête. Comme pour montrer son accord à ses paroles. Heureusement, le repas faisait son apparition. Il se permit de commander un deuxième café pour lui. Le sien étant déjà vide.
- J'ai mangé avant de venir. Mais peut-être que je me laisserai tenter par un de leur dessert. Gourmand? Oui ça lui arrivait de l'être. Vous connaissez un peu l'Italie, la Sicile? Je crois que je pourrai aller m'y installer rien que pour ce qu'on y mange. A ma retraite... qui sait.
Mais est-ce que cet homme prendrait un jour sa retraite, là était bien toute la question. Car l'âge, il l'avait atteint, depuis un moment déjà. Il se voyait pourtant mal quitter cette famille... sans doute que comme dans un contrat de mariage, ce serait la mort qui le séparait un jour de cette famille.
Avoir un peu de paix et profiter de l’instant présent. Voilà ce que tout le monde pouvait faire à Gotham pour le moment. En tout cas, c’était ce que James comptait faire. Il irait sans doute voir Barbara dès qu’il le pourrait et passerait un peu de temps avec elle. Il se doutait qu’une autre catastrophe risquait d’arriver d’un jour à l’autre. C’était sans doute dérangeant pour beaucoup qu’il pense de la sorte, mais il n’avait pas d’autre choix. A chaque fois un nouveau monstre ou psychopathe décidait de débarquer ou de refaire surface pour détruire encore un peu plus la ville. Pour le moment en tout cas, il appréciait de pouvoir déjeuner tranquillement et surtout d’être en la compagnie d’Alfred. Ce dernier avait aussi vécu des choses compliquées à l’armée. James n’y avait jamais été, mais il se doutait que ça n’était pas une partie de plaisir. Parlant de toute cette histoire de Owlman et ses acolytes, le commissaire hocha la tête à la question de son ami.
Oui, même si ce dernier n’était pas des plus joyeux.
En même temps, il ne s’attendait pas à moins de la part de Batman et de son double maléfique, si on pouvait l’appeler ainsi. Ca faisait penser à James, qu’il avait songé au fait que la chauve-souris aurait pu être leur Owlman. Pendant un temps, il avait pensé que ce justicier encapé n’était pas bon pour la ville, mais il avait compris que ça n’était pas le cas. Batman voulait ce qu’il y avait de mieux pour Gotham et le policier appréciait d’avoir un tel partenaire. Indiquant que c’était Harley Quinn qui avait arraché le cœur de l’Enchanteresse, James hésita sur la réponse à donner à Alfred.
Je n’en suis pas certain. Après tout, elle fait partie de la Suicide Squad, mais elle semble au moins suivre les ordres.
Il avait aussi vu la façon qu’elle avait d’ennuyer Bullock et de flirter avec Pamela. Beaucoup de choses avaient changés chez la blonde. Peut-être n’était plus sous l’emprise du Joker ? Il n’en savait rien, mais tant qu’elle ne semait pas le chaos en ville, ça serait parfait pour James. Hochant la tête aux propos de son interlocuteur, il ne pouvait qu’être d’accord. S’en débarrasser pour de bon. Si seulement c’était possible. Mais, c’était quelque chose qu’il gardait en tête à chaque fois qu’il voyait Barbara dans son fauteuil roulant. S’amusant des paroles de son vis-à-vis, James sourit à ce qu’il venait d’entendre.
Je n’en doute pas.
En effet, si Alfred perdait son humour, ils étaient tous fichus d’avance. Répondant au fait que Barbara allait bien, James se rendit compte de ce qu’il venait de dire et apprécia la répartie silencieuse du majordome. Parlant du fait que sa fille avait décidé de vivre seule et surtout ailleurs en ville le rendait à la fois heureux et nerveux. Il était fier d’elle, mais il avait aussi peur pour elle.
Oui c’est vrai. Elle semble bien installée en tout cas.
Barbara semblait clairement à l’aise, mais c’était sans doute le fait qu’il se soit occupé d’elle, qui lui faisait penser qu’elle pourrait aller mal. Même, s’il devait l’admettre, il n’aimait pas se retrouver seul chez lui. C’était sans doute égoïste, mais il avait toujours vécu avec quelqu’un depuis toujours. Malgré tout, il savait qu’il devait lâcher prise et que sa fille pouvait se débrouiller seule. A la remarque d’Alfred, James hocha la tête.
Je garde cette proposition en tête alors, mais je ne voudrais pas vous déranger l’un comme l’autre.
C’était gentil de sa part de proposer de venir au manoir pour ne pas être seul, mais il ne voulait pas être un invité qui débarquait à l’improviste si jamais ils avaient déjà des plans pour la soirée. Recevant finalement son plat, James devait avouer qu’il avait faim, mais il demanda à son partenaire si lui ne voulait pas manger. A sa réponse, il hocha simplement la tête. Coupant sa nourriture, il écouta les questions de l’autre homme en secouant la tête.
Je ne connais que de noms. Je n’y ai jamais mis les pieds.
Esquissant un sourire aux paroles du majordome, James mangea un premier morceau avant de reprendre la parole.
Profiter du soleil et manger ? Ca semble être une bonne façon de passer sa retraite.
Au moins ça changerait de Gotham, c’était certain.
Mais je peux comprendre l’attrait d’un tel pays et de leur nourriture, ça doit être agréable de pouvoir y être et de simplement pouvoir profiter de la vie.
Il se disait que de son côté ça ne serait pas possible. Il savait qu’il devrait prendre sa retraite un jour lui aussi, mais il ne se voyait pas partir sans Barbara. Ca serait trop dur.
James n'était pas loin de la vérité, Alfred en avait vécu des choses difficiles et pas seulement à l'armée. Mais il n'aurait guère pu le savoir, à moins de connaître quelle était l'identité secrète du milliardaire Wayne. Quoique parfois... on pouvait se poser la question de savoir si le flic savait. Il devait s'en douter, même s'il restait plutôt évasif à ce sujet en général. Un fin sourire restait sur les traits plutôt tranquilles du majordome.
- J'aurai mal vu Owlman sourire alors qu'il venait de se faire coffrer... et j'espère que ce n'est pas à Arkham qu'il a été amené. Sous-entendu qu'il savait comme tout le monde que cet asile était une vraie passoire. Difficile de croire qu'on y amenait encore les criminels les plus dangereux de la ville. Il suffisait de voir avec quelle facilité le Joker en sortait à chaque fois.
Malgré toute la paranoïa de Bruce, ce dernier ne faisait rien pour améliorer la sécurité de ce bâtiment. Personne ne faisait rien. A croire que cela arrangeait tout le monde... mis à part ceux qui subissaient ensuite les folies de ces tarés psychotiques qui s'échappaient de ce gruyère.
La Suicide Squad... en voilà encore une idée bien louche et loin d'être dénuée de sous-projets. Alfred avait dans l'idée qu'il y avait anguille sous roche. Que la patronne à la tête de toute cette fine équipe avait plus dans l'idée qu'une simple équipe de choc totalement dispensable. Il devait bien y avoir autre chose, même s'il n'avait pas encore trouvé quoi. Quant à Harley Quinn... c'était un cas à part, il ne l'aimait pas, il n'aimait pas ce qu'elle représentait, avec qui elle était. Certes, l'anglais ne savait pas encore qu'elle avait décidé de s'éloigner du plus grand taré de l'histoire de Gotham mais n'empêche... le clown laissait des traces, indélébiles. Et puis, on ne pouvait pas tourner la page aussi facilement, il y avait des actes dont on ne pouvait effacer les traces, quoi qu'on fasse pour.
- Pour combien de temps? Là est toute la question. Et cette Suicide Squad... quel est votre opinion là-dessus James? Vous estimez que cela peut aider la police en général?
Il était curieux d'avoir l'opinion du commissaire. Ce dernier ne devait sans doute pas être neutre face à cette équipe, qui pouvait parfaitement devenir une vraie menace un jour.
Passé un certain âge, la solitude pouvait être terrible, encore plus quand on était veuf et que sa fille était passée par un violent traumatisme. Pennyworth comprenait totalement son vis-à-vis, sans pour autant jamais avoir vécu cela. Enfin quelque part, il avait quand même cru avoir perdu son fils adoptif pour de bon. Il n'aurait pourtant jamais été seul au manoir, même si parfois, il avait eu l'impression de l'être. Après tout : "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé", avait bien représenté son état d'esprit.
- Vous ne nous dérangez jamais, James. Fit-il pour rassurer le policier.
Et si cela devait arriver. Notre ami était suffisamment diplomate pour trouver une manière polie et amicale de le lui dire. Il s'arrangerait pour que cela n'arrive pas, bien entendu. Il y avait des gens dont il fallait prendre soin. Il trouverait donc le temps de l'accueillir, si ce dernier venait à sonner chez eux.
- Le jour où vous prenez des vacances, je vous conseille vivement d'aller découvrir ces pays. Cela vous changera de la morosité de Gotham où le soleil n'aime guère s'attarder. S'adossant plus confortablement sur sa chaise. Florence, Rome, Venise même, bien qu'un peu trop envahie par les touristes. Tout est à prendre là-bas, que vous aimiez l'Histoire, la gastronomie, ou simplement flâner et observer... il parlait avec une certaine rêverie dans la voix. Ce sont des coins paisibles et appréciables. La Sicile c'est l'île entière qui vaut la peine, les grandes villes ne sont pas les plus agréables, mais si vous trouvez un petit village au détour d'une route... vous pourriez tomber amoureux. D'un clin d'oeil.
Ses mains se reposaient naturellement sur la table, alors qu'il les avait utilisées pour marquer son propos, comme un vrai italien tiens. Il reprit une gorgée de café.
- Voilà, maintenant vous savez, je suis capable de m'emballer parfois, quand je parle de ce que j'aime.
Et encore, l'Italie n'était qu'une partie d'une passion plus grande. Qu'on ne le lance pas sur le théâtre, il pourrait ne plus s'arrêter.
- Et vous James, quel rêve pour une retraite réussie? Loin de Gotham, bien entendu. D'un air complice, personne n'était dupe, qui voudrait faire ses vieux jours dans cette ville pourrie?
Vous avez raison et non il n’y est pas. Heureusement pour nous et je ne sais pas o il est exactement, mais tant qu’il y reste enfermé, je ne pose pas de questions.
Batman avait sans doute un endroit parfait pour Owlman et James n’avait pas posé de questions. Au contraire, il préférait que le justicier s’occuper d’emprisonner ce genre de personnages. Gotham n’avait pas de quoi le retenir, donc lui s’en lavait les mains pour une fois. Il avait déjà assez à faire avec le Joker, l’Epouvantail, Dent et les autres. Mais s’il fallait faire face à Owlman encore une fois, il le ferait. Parlant de la Suicide Squad qui avait été sur les lieux, James devait avouer qu’il ne savait pas quoi penser de ce groupe. Il avait bien vu qu’ils avaient à peu près suivit les ordres et surtout que Harley avait été celle qui avait fait en sorte que l’Enchanteresse n’ait plus son cœur. Mais ça ne voulait pas dire pour autant qu’il lui ferait confiance. Mais il avait bien remarqué qu’elle était différente. Comme plus épanouie, plus libre. Il ne savait pas si ce qu’il avait ressenti était une bonne chose, mais peut-être que le Joker n’avait plus d’emprise sur elle ? Seul le temps pourrait le dire. Hochant la tête aux propos d’Alfred, le policier était d’accord. Pour combien de temps la blonde pourrait suivre les ordres ? Pendant combien de temps elle accepterait de jouer les cobayes ? Il n’en avait pas la moindre idée et c’était quelque part une mauvaise chose. Ne pas connaître à l’avance la façon dont une personne pouvait agir. Il savait que Lawton fonctionnait avec de l’argent, que Harkness était de la même trempe avec de l’alcool en plus. Mais Harley Quinn ? Il n’avait pas la moindre idée de ce qui se passait dans sa tête et oui il pouvait clairement dire qu’elle lui fichait la trouille. Aux questions du majordome, James soupira doucement.
D’un côté oui, s’ils sont vraiment ordonnés et qu’ils suivent les ordres. Après tout, je préfère que ça soit eux qui perdent la vie plutôt que mes hommes, mais je ne leur fait pas confiance. Ils restent des criminels.
Il savait qu’il ne devait pas souhaiter la mort de qui que ce soit, mais il n’en pouvait plus de devoir aller frapper à des portes pour dire à des femmes et des maris que leurs moitié ne rentrerait pas. Ca n’était pas plus facile avec le temps et ça laissait des personnes anéantit et des familles déchirées. La sienne l’avait été d’ailleurs après ce que Barbara avait vécu. Mais cette dernière semblait totalement détachée de tout cela aujourd’hui. Elle avait pris sa vie en main et avait déménagé. Ca avait fait un peu de mal à James, mais il s’y était fait. De plus, ils se voyaient encore régulièrement. Mais, il apprécia grandement la proposition d’Alfred de venir au manoir si jamais il en avait l’envie. Esquissant un sourire aux propos de son vis-à-vis, il devait avouer qu’il prenait la proposition au sérieux. La conversation dévia finalement sur les vacances. Jim avait reçu son repas et il mangeait tout en écoutant Alfred parler de l’Italie. Un lieu qu’il connaissait de nom, mais il n’y avait jamais mis les pieds. Il se doutait que peu importe le lieu il irait, ça serait bien mieux que Gotham. Le majordome avait l’air rêveur en parlant de telles destinations. Ca amusa beaucoup le commissaire, mais il resta attentif. Riant légèrement en l’entendant dire qu’il pouvait s’emballer quand il parlait de quelque chose qu’il aimait, James devait avouer qu’il aimait l’écouter.
Ca ne me dérange pas et puis vous êtes bien meilleurs qu’une agence de voyage. Vous semblez clairement connaître les lieux et les apprécier.
Il était d’ailleurs curieux d’en savoir plus. Quand y avait-il mis les pieds ? Y avait-il été souvent ? Mais, il ne voulait pas non plus être impoli. A la question de l’homme, Jim posa ses couverts et haussa les épaules.
Je ne sais pas. Je n’y ai jamais vraiment réfléchit. Le travail passant avant tout et Barbara vit ici. Je ne me vois pas partir loin sachant qu’elle y vit toujours.
Oh, il savait parfaitement que la jeune femme voudrait qu’il parte et vive sa vie, mais c’était plus fort que lui.
Mais si je devais donner une destination je dirais l’Espagne ou en Suisse ou Russie. J’hésite entre le soleil ou la montagne.
Ce sont vraiment les deux choses qu’ils accepteraient de prendre en compte s’il devait s’installer ailleurs.
Comme ça je pourrais apprendre à skier, il parait que ça n’est pas si difficile que ça. Vous avez déjà skié ?
Reprenant ses couverts, il se remit à manger, tout en buvant un peu.
James avait, maintenant, cette facilité à faire confiance au Batman. Ce que le justicier appréciait à sa juste valeur, ce que son majordome appréciait aussi. Il fallait bien l'avouer. Un commissaire qui ne posait pas trop de questions, ne se mettait plus vraiment en travers du chemin et faisait confiance, c'était une belle preuve de réussite. Alfred hocha légèrement de la tête à sa remarque, lui savait pertinemment où Owlman avait été mis.
- Si vous lui faite confiance, nous tenterons de faire de même.
Étonnamment, les gothamites - pas tous mais une partie - avaient une certaine confiance en ce représentant de la loi. Il s'était fait un nom et une réputation. Un des seuls digne de confiance, honnête, faisant la chasse à la corruption sans relâche dans ses rangs. Il y avait de quoi le respecter, si ce n'était l'admirer pour certains. Ce qui rajoutait une belle cible sur son front aussi, ses ennemis étaient nombreux.
Un homme pratique que ce Gordon. Ce qui aurait pu faire sourire notre anglais, mais il se retint de montrer un certains amusement à ses paroles, qui n'étaient clairement pas faites pour cela. Mais l'entendre dire qu'il préférait voir les criminels mourir à la place des policiers c'était...
- Et sont-ils ordonnés et suivent-ils les ordres à la lettre? J'ai l'impression que c'est quand même un peu dangereux ce genre d'association, même sous un contrôle gouvernemental. Les deux hommes étaient assez d'accord sur le fond, difficile de faire confiance à des criminels. Encore plus de leur trempe. Je vois que nous pensons pareil.
Au moins n'avait-il pas saoulé son interlocuteur avec son débit de paroles. Tant mieux. C'était rare de voir Pennyworth aussi... loquace. Surtout si on ne le croisait qu'au manoir. Mais aujourd'hui, il n'était pas en service. Il pouvait un peu lâcher cette image d'anglais sérieux, propre sur lui, pour être un peu plus tranquille et profiter de son congé.
- Ah! Je devrai peut-être voir à me reconvertir. Alors qu'il se passait une main dans les cheveux pour les recoiffer un peu, tout en riant. Oui, j'ai eu cette chance d'y passer du temps, dans ma jeunesse.
Ca remontait à loin, ce séjour en Italie, avec sa troupe d'anglophone. Les rencontres avaient été intenses, avec un apport incroyable pour la suite de sa vie. Mais tout ceci, c'était du passé. James était sans doute plus terre-à-terre que lui, il ressemblait à Bruce pour ça, le travail à la vie, à la mort. Ces hommes devaient apprendre à parfois mettre un frein, ou ils ne feront clairement pas de vieux os.
- Il faudra bien que vous lâchiez les affaires un jour, James. Avec un petit sourire compatissant. Je comprends, mais je suis certains que votre fille serait la première à vous obliger à aller faire votre vie là où vous serez bien. Barbara n'était clairement pas du genre à vouloir être un "fardeau" pour quiconque. Et savoir son père heureux et bien quelque part, serait sans doute plaisant pour elle. En plus, vous pourriez lui permettre de voyager. Une excuse comme une autre, non?
Finalement, le commissaire avait quand même quelques préférences. Soleil et neige, la Suisse était un pays calme et pacifiste, de quoi être tranquille, si on avait la paie qui allait avec. Les deux autres pays étaient sans doute plus rentable question argent, mais pour le reste...
- Je dirais même, soleil, montagne ou froid sibérien. La Russie. Il en était amusé, cela se voyait sur son visage. Oui, quelques fois. Pour des missions il s'était retrouvé à chausser des paires de skis. En bon ancien SAS il savait presque tout faire. C'est vrai qu'une fois que l'on comprend comment ça marche, ça glisse tout seul. Pourquoi le ski?
Intrigué, oui, Alfred l'était. Il découvrait ainsi un côté de son interlocuteur qu'il ne connaissait pas vraiment. Avaient-ils réellement prit le temps, un jour, de discuter ainsi? Il ne s'en rappelait guère.
Hochant la tête aux paroles du majordome, James pouvait en effet dire qu’il faisait confiance au Batman. Ca n’avait pas été un chemin facile, mais il savait que le justicier voulait le bien de la ville. Que même s’il restait parfois un peu en retrait sur certaines choses, il faisait en sorte de rendre la justice autant que possible. Ca faisait plus de monde à remplir les hôpitaux, mais au moins ils avançaient. James respectait la chauve-souris, mais parfois il se demandait si sa vie n’était pas trop vide. Malgré les différents Robin et son entourage, le justicier devait quand même se sentir seul parfois. En tout cas, c’était l’avis de James. C’était sans doute pour cela que le commissaire s’identifiait parfois à son allié. Cette solitude, le manque de confiance de certaines personnes, la dureté de leurs vies et bien d’autres points similaires. Parlant de la Suicide Squad, le policier devait avouer que le groupe semblait fonctionnait, mais ça ne voulait pas dire qu’il leur donnait son entière confiance. Au contraire même. Il restait sur ses gardes et se doutait qu’il y avait autre chose qui se tramait là-dessous.
Ca l’est en effet. Je ne sais pas qui est leur chef exactement ou qui les dirigent, mais tenir en laisse des criminels n’est pas une bonne chose pour la personne à l’autre bout de la laisse.
En effet, les criminels étaient comme des animaux dangereux. Si on tirait trop sur leurs laisses, ils finiraient par se retourner pour mordre. Il ne connaissait pas Amanda Waller, il ne savait donc pas comment elle était, mais à sa place, il ferait très attention. Non à vrai dire, il ne voulait pas être à sa place. Il ne le pourrait pas. Utiliser de telles méthodes n’était pas quelque chose qu’il voulait faire et visiblement Alfred avait la même opinion que lui sur le sujet. Parlant par la suite de voyages, James devait avouer que son interlocuteur semblait tout à fait apte à donner de bons conseils sur des destinations agréables. Hochant la tête aux paroles de l’homme, James devait avouer qu’il aurait bien aimé voyagé quand il était plus jeune, mais il n’avait jamais pû le faire. A part Chicago et Gotham, il n’avait jamais eu la possibilité de partir. Il ne savait pas non plus s’il pourrait partir d’ici si Barbara restait. Oui, c’était un papa poule et il tentait de ne pas être trop sur le dos de la rousse, mais parfois c’était plus fort que lui.
Vous avez raison là-dessus, elle serait la première à dire de partir et faire ce que je veux. C’est une possibilité sans doute, mais je ne suis pas sûre qu’elle accepte de voyager.
Elle était un peu comme lui sur le sujet et elle semblait tout aussi attachée à Gotham que lui. Parlant à nouveau de destination de voyages, Jim avait une préférence soit pour la montagne ou le soleil. Amusé par la répartie de sn interlocuteur, il pouvait en effet voir que ça serait un froid sibérien. Mais pas pour James qui voyait plutôt la neige et pas le vent. Demandant alors à Alfred s’il avait déjà skié, il l’écouta tout en continuant de manger. A la question de l’autre homme James esquissa un sourire.
C’est quelque chose que j’ai toujours eu envie de faire. A part avoir grandi et travaillé à Chicago et ensuite avoir été muté ici, je n’ai pas eu la chance de pouvoir vivre vraiment ailleurs. J’aurais aimé pouvoir partir de temps en temps, mais ça n’a jamais été possible et skié, c’était quelque chose qui me plaisait plus jeune et ça me plairait bien encore aujourd’hui.
Il espérait aussi qu’il ne se ferait pas mal, il se souvenait d’amis qui avaient fait de sacrées chutes.
J’espère juste rester sur mes deux pieds et ne pas terminer à l’hôpital.
James était sans doute beaucoup moins solitaire que Bruce. Parce qu'il ne s'empêchait pas de ressentir des sentiments pour les autres. Parce que même si son travail était une très grande partie de sa vie, il savait prendre du temps pour les siens. Pour sa fille. Il ne lui faisait pas le coup du père absent, il voulait être là pour elle. Et rien que cela, montrait toute la différence qui séparait les deux hommes. Bruce aimait être solitaire, il estimait que personne ne pouvait le comprendre, qu'il était plus Batman que Bruce Wayne et que c'était sa vie qui devait être ainsi. Comme s'il se punissait de quelque chose qu'il n'avait pas fait, alors que tous ses protégés ne demandaient qu'à pouvoir l'aimer comme il le méritait. Enfin... cette famille, ces gens, étaient plus que compliqués.
Quant à la Suicide Squad, nos hommes pensaient donc pareil. Pas besoin de s'appesantir dessus. Après tout, Alfred ne pouvait guère se permettre d'en dire trop, au risque de vendre sa couverture et ses secrets. Il eut simplement un petit mouvement de la tête envers le commissaire, pour montrer que ses paroles n'étaient clairement pas dénuées de sens. Il fallait juste espérer que le "maître" savait ce qu'il faisait et... il avait quelques doutes à ce niveau.
Oh... Barbara serait sans doute prête à voyager, si elle se faisait pousser dans cette idée. Pennyworth n'allait clairement pas laisser aucun des membres de la Batfamily faire comme le maître des lieux. Il les pousserait à faire leur vie, à faire autre chose que simplement patrouiller chaque soir sur les toits de Gotham. Car même si les criminels ne s'arrêtaient jamais, les héros avaient le droit de prendre un peu de temps pour eux. Ils pouvaient aussi faire des tournus, il y avait des moyens pour que la ville ne reste jamais sous surveillance et que tout le monde puisse prendre quelques jours pour soi. Certes, ils avaient du mal à l'entendre, mais l'anglais était patient et ne lâchait pas le morceau.
- Vous ne le saurez pas, tant que vous ne lui aurez pas demandé James. Et qui sait, vous pourriez être surpris. Fit-il avec un sourire confiant.
Il serait sans doute derrière à pousser la demoiselle, si elle freinait des quatre fers. Après tout, rien de mieux qu'un voyage pour se changer les idées. Même si cela voulait simplement dire de changer d'Etat, allé dans une autre ville. A ses yeux, il était aussi important de voir autre chose. Une façon agréable de se reposer aussi, d'une certaine façon.
- Sans aller jusqu'en Suisse, il me semble que dans le Colorado il y a quelques belles descentes à faire. Aucune excuse de ne pas y aller, donc... avec un petit clin d'œil taquin, avant de rire légèrement. Si vous en avez déjà fait, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Après, il est toujours important d'être prudent.
Levant la main en direction de la serveuse, il se commanda un autre café - à croire qu'il carburait à ça aujourd'hui -, le temps passait sans doute plus vite qu'il ne le souhaitait, mais il n'était pas pressé de quitter cette terrasse et son interlocuteur.
Parfois James se demandait ce qui motivait Batman et toute sa troupe à mettre un costume pour aider la ville. Qu’est-ce qui avait fait qu’ils en étaient arrivés là ? La mort d’un proche ? L’envie d’aider ? L’ennui ? Il se disait que ça devait être quelque chose de fort. Après tout, ils prenaient souvent des coups, certains étaient morts ou blessés. Il ne voulait même pas imaginer ce qu’ils supportaient chaque jour. De son côté c’était le sens de la justice qui le motivait et malgré tout ce qu’il avait enduré, il savait qu’il ne pourrait pas baisser les bras. Oui, parfois c’était dur et il était las de tout ça, mais il ne se voyait pas baisser les bras. La ville et ses habitants méritaient qu’on se batte pour eux. Peut-être que c’était ça aussi que les justiciers faisaient. Il n’en était pas certain, mais il espérait en tout cas qu’eux non plus ne baisserait pas les bras. Parce que même si quelques années auparavant, il ne l’avait pas compris, aujourd’hui il savait que seul il ne pourrait pas protéger la ville. Ils étaient une équipe, même si c’était lui qui était un peu le visage de la justice en ville, lui qui n’avait pas de costume. Mais ça ne lui faisait pas peur, au contraire. Alors que quand il parlait de la Suicide Squad, là il avait clairement peu. Peur que ces dingues ne viennent détruire la ville, viennent faire du mal à ses proches. Ils étaient instables tous autant qu’ils étaient. A différents niveaux, mais clairement dérangés et dangereux. Concernant sa fille, James était clairement un homme fier. La rousse se débrouillait très bien seule et semblait parfaitement bien installée dans sa nouvelle demeure. Evidemment, il ne pouvait s’empêcher de s’en faire pour elle. Mais de là à savoir si elle partirait en voyage avec lui où vivre ailleurs, ça il n’avait pas de réponse claire à donner. Il savait que sa fille était quelqu’un d’engagée pour le bien de la ville, il ne savait juste pas comment exactement. A ce que son interlocuteur disait, le policier savait qu’il avait raison.
Vous pensez ? Hum, peut-être en effet. Il faudrait que je vois ça avec elle.
Après tout, ça ne lui coutait rien de demander. Si vraiment elle ne voulait pas, alors il arrêterait de demander. Parlant alors de ski, Jim devait avouer que c’était quelque chose qu’il voulait faire au moins une fois dans sa vie. Tout en mangeant, il hocha la tête aux propos de l’autre homme.
J’en prend bonne note.
Esquissant un sourire au clin d’œil du majordome, il devait avouer que ça pouvait être une destination intéressante et moins loin.
C’est certain, mais je devrais en faire seul. Barbara ne pourra pas en faire.
Il eut un flash des images que le Joker lui avait montré à l’époque et ferma les yeux quelques secondes avant de secouer la tête. Sa fille avait perdue l’usage de ses jambes et James revoyait encore ce que le clown lui avait montré. Même en parant d’un sujet aussi simple que le ski.
Seul, c’est moins drôle. Vous semblez vous y connaître, vous devriez venir.
Souriant, il devait avouer que la présence d’Alfred ne serait pas désagréable du tout et puis ça leur permettrait aussi de passer plus de temps ensemble. Après tout, il était bien le seul ami que James avait sur qui il pouvait vraiment compter.
Alfred gardait son petit sourire, voyant que son interlocuteur se laissait convaincre. Non, il n'était sûr de rien, mais il voulait bien croire que père et fille pouvaient être capable de faire quelque chose de sympa ensemble. Mais il ne pouvait pas non plus parler pour Barbara, il pourrait juste aller lui en parler, glisser l'idée, faire changer d'avis. Ça, il savait faire.
- Oui, c'est ce que je pense. De toutes les façons, tant qu’on n’essaie pas, on ne peut pas savoir.
Et puis, le pire qu'il recevrait serait un non, mais mieux valait avoir droit à un non que se poser la question de ce qu'il aurait pu se passer, s'il avait demandé. Vivre dans l'incertitude, il n'y avait rien de pire. Et ce n'était pas un homme comme James qui avait besoin de cela en plus dans sa vie. Cela devait déjà être assez compliqué d'être le commissaire d'une ville aussi gangrénée que Gotham.
Bon certes, la jeune femme ne pourrait clairement pas être mise sur des skis, mais les technologies avançant, il y avait maintenant la possibilité d'avoir des chaises pour skier. Pas de doute que la demoiselle, étant casse-cou, pourrait presque être amusée d'en faire, mais il fût couper dans son élan par l'invitation de son interlocuteur. Il resta à l'observer un instant, avant de rire légèrement.
- Et bien, vous pensez que je serai capable de vous faire un cours? Taquin. Avant de prendre le temps d'y réfléchir. Si un jour je prends des vacances, pourquoi pas.
Pennyworth n'avait rien contre, bien au contraire. Il n'était pas un solitaire, il serait amusé de pouvoir partir avec un ami loin du manoir. S'il pouvait quitter le manoir, là était bien toute la problématique pour lui. Difficile de quitter toute cette petite équipe, qui ne semblait pas savoir faire les choses, sans qu'il ne soit dans les parages.
De toutes les façons, ce ne serait pas pour tout de suite, il y avait beaucoup de choses à réparer chez eux, les liens entre eux surtout. Il ne pouvait pas se permettre de disparaître maintenant. Sans compter que Damian manquait toujours à l'appel et ils ne pouvaient pas se tourner vers la police le concernant, malheureusement.
Son café arriva alors et il en bu rapidement une longue gorgée.
En effet, s’il ne faisait pas le premier pas pour demander à sa fille si elle voulait prendre quelques vacances avec lui, il ne pourrait pas savoir ce qu’elle répondrait. Pourtant, elle semblait très prise depuis qu’elle avait déménagé. Pour lui, c’était dû à son travail officiel, mais pas l’officieux. Il se disait aussi qu’il y avait sans doute une histoire de cœur là-dessous. Il n’était pas aveugle, mais il ne connaissait pas l’identité du fameux garçon. Il avait des pistes, dont une qui le perturbait un peu. Gardant l’idée dans un coin de son esprit, James devait aussi avouer qu’avec tout ce que lui disait Alfred, il serait sans doute le mieux placé pour venir avec lui. Il appréciait l’homme et devait avouer qu’il était bien une des seules personnes qu’il considérait comme un véritable ami dans cette ville. A sa question, Jim haussa les épaules en souriant. Pourquoi pas. Un cours serait le bienvenue, vu qu’il n’avait jamais fait de ski.
Vous me dites d’en prendre, mais vous n’êtes pas sûr que vous puissiez en avoir ? Bruce ne pourra vraiment pas se passer de vous ? Dites-moi au moins qu’il sait se faire à manger seul.
Souriant en coin, Gordon savait qu’elle était l’image qu’avait l’homme riche propriétaire du manoir Wayne. Homme fort, philanthrope, mais parfois gamin pourri gâté et tombeur de ses dames. Il pouvait donc l’imaginer manger uniquement des céréales ou des toasts parce qu’il ne savait pas cuisiner autre chose. Mais ça n’était pas dit méchamment, c’était une plaisanterie.
En plus, ça serait une bonne chose. Non seulement pour moi qui aurait le loisir d’avoir un cours privé avec vous, mais aussi pour que vous puissiez vivre pour vous. Deux hommes attachés à leurs emplois qui pourraient passer une semaine loin des responsabilités. Je trouve que ça sonne bien.
Souriant toujours, il devait avouer que ça ne pourrait pas lui faire de mal. Peut-être que Alfred pourrait penser la même chose. Bon évidemment, ça ne serait pas la semaine prochaine, il y avait trop de choses à reconstruire, mais un jour, qui sait. Buvant un peu, James continua de manger, avant de hocher la tête à la question de son interlocuteur.
Totalement. Il est vraiment très bon. Vous avez bien fait de me le conseiller.
Il devait en effet avouer que c’était bon et qu’il reviendrait sans doute de temps en temps y goûter.
Je parle de vacances loin d’ici, mais on pourrait commencer en ville. Ca serait un début pour pouvoir décompresser de temps en temps. Pouvoir juste boire un verre, ou jouer aux échecs. J’ai entendu dire que vous étiez doué.
James n’était pas le plus doué, mais il savait s’en sortir. Donc, il pourrait tenter de battre Alfred à ce jeu là au moins. Ou en tout cas passer du temps avec lui, loin de leurs responsabilités, même si c’était dans un bar du coin ou au manoir, ou chez le policier.
Alfred ne le dirait pas à haute voix devant le policier, mais oui, il savait qu'il avait souvent raison. Vu avec qui il vivait et avec qui il travaillait, il avait souvent dû faire quelques remarques qui s'étaient avérées plus qu'exactes, même si toutes ces têtes brûlées ne l'écoutaient pas toujours. Ah ça, il était aussi souvent partisan du fait ce que je dis, pas ce que je fais. S'il pouvait pousser les autres à se reposer, à prendre des vacances, il lui était parfois difficile de lâcher son travail. Tout simplement parce qu'il ne voulait pas laisser tou.te.s ses protégé.e.s sans aide. Une mauvaise habitude bien ancrée en lui. Son sourire restait pourtant tranquillement posé au coin de ses lèvres.
- Touché. En français dans le texte, malgré un léger accent anglais. En effet, c'est un conseil que je donne très souvent, mais que je suis très peu. Avec un petit rire. Oh! Si vous saviez, il serait capable de mettre le feu au manoir en se faisant des toasts... d'un ton plutôt taquin. Bruce était quand même un peu plus débrouillard que cela. Mais sans lui à ses côtés pour le forcer à manger, le justicier serait capable de ne plus se nourrir pendant des jours, oubliant de le faire ou par simple envie de ne pas perdre de temps à cela, tout comme dormir... cet homme était insupportable parfois. Enfin si je lui laisse une notice ou des vivres, peut-être que... il faut bien que je prenne mes jours.
Les arguments de James n'étaient pas dénués de sens, il était vrai qu'une période un peu loin de Gotham et du fouillis ambiant ne serait pas de trop. Mais ce n'était clairement pas le moment pour faire une telle chose, si seulement moment il y avait. Les fois où Alfred pouvait quitter le Manoir, il quittait carrément le pays, en général. Ils trouveraient bien un moment.
- Le loisir et la gratuité. Alala, il ne pouvait s'empêcher de le taquiner. C'était ainsi. Aussi parce qu'il appréciait son interlocuteur, sinon il ne se le permettrait pas. Vous arrivez presque à me convaincre, James. Je vais y réfléchir.
Au moins, l'idée était lancée, il ne restait plus qu'à nos deux hommes à trouver le moment. Et ça... ce n'était clairement pas gagné. Au moins, le commissaire appréciait son repas et ça, c'était déjà quelque chose. Si Pennyworth avait pu faire gagner un nouveau client à ce petit restaurant, il en était heureux. L'homme revenait d'ailleurs sur cette affaire de vacance.
- Oh, oui pourquoi pas. Même si je ne trouve jamais que ce sont des vacances quand on est dans cette ville. Mais je ne peux décemment pas refuser une partie d'échec. Le fixant un instant, de son regard sombre. Qui vous a vendu mon petit secret? Toujours sur un ton amical.
Amusé par le fait qu’il avait eu raison sur ce coup-là, James savait que son interlocuteur n’était pas du genre à prendre des vacances facilement. C’était clairement un point commun entre eux. Sans doute un mauvais, mais en même temps, l’un était là pour aider la ville et l’autre pour aider un homme. En tout cas James pensait que c’était pour cela que Alfred ne prenait pas de vraies vacances. Bruce semblait avoir besoin de lui en permanence. D’où sa question sur le fait de savoir si son protégé savait se faire à manger seul. Pouffant de rire, James hocha la tête. Il pouvait imaginer Wayne avoir du mal à s’y retrouver dans une cuisine. Il le voyait plus à commander ou à prendre à emporter. Pourtant Gordon avait déjà mis les pieds au manoir et franchement, ils avaient une superbe cuisine. De son côté il s’en serait donné à cœur joie. Mais ça n’était pas le cas et ça l’amusait d’entendre le majordome dire une telle chose. Hochant la tête quand il indiqua qu’il devrait bien prendre ses jours, le policer ne pouvait qu’approuver. Parlant alors du fait qu’ils pourraient partir loin d’ici ensemble pour quelques jours, c’était une idée qui plaisait à James, parce qu’au moins ils auraient le loisir d’apprendre à se connaître et évidemment Alfred pourrait lui donner des cours pour savoir skier.
Ca fait plaisir à entendre.
Si au moins il décidait d’y réfléchir, c’était un premier pas. En tout cas le commissaire le prenait ainsi. Parlant ensuite de la nourriture, Jim devait avouer qu’il appréciait grandement ce qu’il était en train de manger. Ca faisait du bien de prendre le temps de se poser pour le faire d’ailleurs. Revenant alors sur le sujet des vacances, Jim proposa de faire quelque chose de plus proche. Pas besoin de quitter la ville ou le pays. Ca pouvait se faire chez l’un ou l’autre ou même en ville. Hochant la tête aux paroles d’Alfred il pouvait en effet comprendre ses arguments. Puis, à sa question, il se mit à sourire en posant ses couverts dans son assiette vide.
Je ne dévoile jamais mes sources.
En même temps, il ne passait pas assez de temps avec Bruce ou Richard ou Tim pour que ça soit eux. C’était donc Barbara qui lui en avait parlé, mais ça, il se doutait qu’Alfred le comprendrait. S’essuyant la bouche, il fit signe à la serveuse avant de lui demander l’addition.
Je vais devoir y aller malheureusement.
Finissant son verre, il le reposa ensuite sur la table.
Merci en tout cas pour le repas et la compagnie.
Souriant, il se leva et serra la main du majordome avant d’aller payer l’addition à l’intérieur et de repartir au travail.
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