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 Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK

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MessageSujet: Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK   Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK EmptyVen 2 Mar - 17:15




Prologue
La nouvelle recrue

Rapport du GCPD
Établi par l'école de police.
En date du 9/05/2006
Officier formateur Lieutenant J. KLECKNER
Matricule 688.
Soumis à la requête du commissaire LOEB
Sujet : MONTOYA, RENEE. Matricule 302 (22 ans)
En attente d'affectation.

Commissaire,

Évaluation globale A+ pour l'agent Montoya. Accompagné de quelques commentaires :

1) Comme elle ne boit pas, et que beaucoup d'agents des mœurs sont alcooliques, elle ferait une investigatrice idéale pour toutes les opérations relevant d'infractions à la législation sur les boissons.

2) On m'a demandé de l'affecter à la brigade des narcotiques car ils sont en manque d'effectif, mais je préférerais qu'elle soit affectée à la brigade des Mœurs, on manque de policières femmes qui sont plus à mêmes de s'occuper des victimes de la prostitution.

3) Pour l'instant elle a passé 2 semaines d'essai au poste de la 64éme rue de Wayside. Son registre de présence est bon. Ses rapports sont bien rédigés, ce qui est rare, vu le niveau d'instruction limité de la plupart de nos agents hors inspecteurs. Comme elle sort tout juste de l'école de police et que son visage est inconnu de la pègre. Montoya serait aussi parfaite pour travailler en infiltration chez les preneurs de paris clandestins.

4) Selon moi, elle a toutes les qualités pour travailler au commissariat central. Elle est minutieuse, intelligente et semble ne pas avoir de vie personnelle. Elle n'est pas avare de ses heures de travail. Pendant ses deux semaines de mise à l'épreuve, elle a fait arrêter 5 individus pour des délits sur biens de propriété.

5) Bien qu'elle soit une des recrues les plus prometteuses, je considère qu'il vaut mieux l'aguerrir pour le moment, en l'affectant au poste de l'East End (connu pour la vague de criminalité qui frappe le quartier) plutôt qu'au commissariat central.


Fiche codée par NyxBanana





Prologue
le bouffeur de donuts

Rapport du GCPD
Établi par la division des affaires internes
En date du 12/05/2006
Officier enquêteur Capitaine D.W.FISK
Matricule 219, DAI.
Soumis à la requête du commissaire LOEB
Sujet : BULLOCK, HARVEY. Matricule 916 (32 ans)
Division criminelle.

Commissaire,

Voici le rapport d'évaluation d'Harvey Bullock qui vient de réussir l'examen de sergent.

1) Bullock n'est pas marié et n'a pas d'enfant. (A cause de ça son registre de présence est parfait.) Il n'a reçu qu'un seul blâme en 12 ans de carrière. C'était pour avoir fracassé à coup de poing toutes les vitres du quartier des cellules de la criminelle, lorsqu'il a appris que le Joker avait abattu son partenaire il y a 2 ans.

2) Nous avons enquêté sur lui car Bullock a à son actif plus de 20 hommes abattus dans l'exercice de ses fonctions. Ce qui est largement supérieure à la moyenne de 7 pour les agents de la brigade criminelle, et de 3 seulement pour les agents lambda de la brigade des Patrouilles. Depuis le début de l'année, Bullock a abattu 3 criminels :

-8/02/06 : Au cours d'une planque devant un magasin de spiritueux, l'agent Bullock a surprit un individu qui essayait de suborner une mineure pour la prostituer. Le suspect a tenté de résister à l'arrestation de Bullock et a prit la fuite. Bullock a poursuivi le suspect sur la voie publique pendant 800 mètres. Le suspect a fait feu à plusieurs reprises sur l'agent Bullock. Lequel n'a pas riposté par crainte de toucher des civils innocents. Le suspect a pris une femme en otage en pointant son arme contre sa tête, tenant ainsi en respect les policiers arrivés en renfort qui avaient rejoint l'agent Bullock. Celui-ci s'est alors engagé dans une contre-allée pendant que ses collègues essayaient de calmer le suspect. Le suspect a refusé de relâcher la femme et Bullock a tiré et l'a abattu à bout portant. La femme est sortie indemne de l'incident.

-18/04/06 : L'agent Bullock, pendant sa surveillance du libéré sur parole Percy Haskins, a observé Haskins en réunion avec deux criminels connus. Robert Mackey et Karl Carter Goff. Les trois hommes avaient des casiers judiciaires de longue date pour vols à main armée. Bullock a eut la sensation qu'un crime majeur était en préparation. Il s'est fondé sur cette hypothèse pour agir. Il a filé Haskins, Mackey et Goff jusqu'à un magasin sur South Conway. Les trois hommes ont attaqués le magasin. Et Bullock a tenté de les arrêter à leur sortie. Ils ont refusé de déposer les armes. Bullock a fait feu et a tué Goff et grièvement blessé Mackey. Haskins s'est rendu. Mackey n'a pas survécu à ses blessures et Haskins a plaidé coupable sur l'accusation de vol à main armée avec récidive. Il a été condamné.

3) Chose surprenante, Bullock, dont les résultats à l'école de police indiquent une intelligence seulement moyenne et une alphabétisation en dessous de la moyenne, a suivi en dehors de ses heures de travail les cours de criminologie et de médecine légale du FBI. Il s'est présenté et a réussit (à ses propres frais) l'examen du séminaire du FBI, sur les « Procédures d'investigation criminelle » à Quantico en Virginie. Bullock avait échoué à deux reprises à l'examen de sergent avant de s'embarquer dans ses nouvelles études. Il a réussit à son 3ème essaie.

4) En conclusion, j'estime que malgré sa forte propension à utiliser la violence dans les affaires criminelles, on peut lui adjoindre de nouvelles recrues sortie de l'école de police en guise de partenaires.


Fiche codée par NyxBanana





Donuts Land
Renée Montoya • Harvey Bullock

Gotham City, 2006

Poste de police de l'East End.


Là où on affectait en priorité tous les gros durs à cuir, pour tenir en respect tous les criminels endurcis qui rôdaient dans le quartier le plus mal famé de toute la ville. Lorsque le capitaine du poste vit arriver Montoya, il lui serra la main en lui disant :

« Pour une fois, ça fait du bien de rencontrer un collègue flic qui a l'air d'un être humain et pas d'un cogneur de crâne. Je vais vous présenter votre partenaire, c'est par ici. »

Il la mena dans un couloir qui donnait vu sur de multiples salles d'interrogatoires. Les vitres étaient sans tain. Les parasites crachotaient dans le haut-parleur mural au dessus de la fenêtre. L'officier confia à Montoya :

« Il en a pas pour longtemps. Ses interrogatoires vont toujours vite, Harvey a tendance à foutre les jetons aux gens. »

Derrière la glace sans tain, il y avait un mafieux, Vincenzo Scoppettone. Une gâchette de la famille Maroni. Il était assis à une table boulonnée au plancher, les mains menottées, à une chaise soudée à demeure. Le sergent Bullock avait le dos à la fenêtre et tirait de l'eau d'une citerne murale. Scoppettone gigota sur sa chaise. Le capitaine commenta à Montoya :

« Vinnie le rital. J'ai entendu dire que ce gars avait découvert qu'une de ses cailles distribuait ses faveurs ailleurs. Il lui a enfoncé un calibre 12 dans son canal d'amour avant d'ouvrir le feu selon la rumeur, mais on a jamais rien pu prouver. »

La voix de Scoppettone arriva du haut-parleur, synchro d'une fraction de seconde après ses lèvres.

« Les témoins oculaires c'est que de la merde. Y faut qu'y soient vivant pour témoigner. Pigé ? »

Le sergent Bullock se retourna, un gobelet d'eau à la main. Il avait plein de coupures de rasoirs sur ses joues, comme s'il avait été en rogne ce matin devant son miroir. Il était musclé, mais son ventre avait déjà de l'embonpoint à cause des donuts.

« Au trou Vincent. Communion, confession, Resquiescat in Pace. »

« Z'êtes catholique ? »

Bullock s'installa dans le fauteuil d'en face.

« Tu seras mort quand Maroni apprendra que tu chouraves des marchés pour ton propre compte. Pour ce qui est des témoins oculaires, ils témoigneront. Ne compte pas sur une libération sous caution. Et Maroni laissera pisser, il ne te connaît plus. T'es dans la panade avec lui. Ou alors t'aurais pas fait tes braquages en premier lieu. Crache Vinnie, tu me tuyautes sur tes autres boulots et on te recommandera pour bonne conduite à la ferme-prison. »

« Sans vos témoins, vous avez pas d'affaires. »

« T'es que dalle pour Maroni. Un zéro Vinnie. Il te fera descendre quand tu arriveras au pénitencier de Blackgate. T'as braqué un truc sur le territoire de Falcone. C'est eux qui régalent les paniers cadeaux pour graisser la patte des juges. Et c'est sûr non de dieu, qu'ils vont s'arranger pour que ce soit l'un d'eux à l'audience. A mon avis, t'es simplement trop stupide pour continuer à vivre. Seul un merdeux aussi con que toi irait braquer un boui-boui sur le territoire de Falcone. Est-ce que tu essais de déclencher une putain de guerre ? Tu crois que Sal Maroni veut que Carmine vienne le chercher pour un braquage de rien du tout ? »

« Allez vous faire foutre ! »

« C'est écrit sur ta tronche que t'as les chocottes. Laisse moi deviner, tu as fait quelque chose qui a foutus Maroni en rogne ? T'as eut les foies et t'as pensé à te casser vite fait ? T'avais besoin d'oseille, alors t'as braqué le supermarché Sun-Fax, je me trompe ? »

Scoppettone suait à grosses gouttes maintenant.

« Tu sais ce que je crois ? Je pense que y'a d'autres coups qu'on peut te coller sur le paletot. Je crois que je vais aller vérifier les rapports de cambriolages sur toute la ville. Je te parie que si je fais diffuser ta tronche, je me récupérerai quelques témoins oculaires supplémentaires. »

Scoppettone essaya de rire, un long chapelet de ha-ha-ha couinant. Bullock l'accompagna en l'imitant jusqu'à ce que son prisonnier la boucle. Bullock bâilla, bouche grande ouverte.

« Tu m'ennuies Vinnie. A propos, tu lis les journaux ? »

« Quoi ? »

Bullock tira de sa poche un journal roulé. Il l'ouvrit et lu tout haut :

« C'est dans le Gotham Globe de mardi dernier : « Dans la soirée d'hier, une tragédie s'est produite dans un salon à cocktails très convivial. Un homme armé a fait irruption au Moonmist Lounge, un pistolet de gros calibre au poing. Il a obligé le barman et 3 clients à s'allonger au sol, a défoncé la caisse enregistreuse et a volé bijoux, portefeuilles et sacs à mains des 4 victimes. Le barman a tenté d'attraper le voleur qui l'a assommé à coups de pistolet. Le barman est mort ce matin de ses blessures au crâne à l'hôpital de Gotham. Les victimes qui ont survécu au cambriolage ont décrit l'assaillant comme un blanc de type italien, pas loin de la quarantaine, 1m75, 85 kilos ». Vinnie c'est toi. »

Scoppettone hurla :

« C'est pas moi ! »

Le capitaine donna un coup de coude à Montoya en rigolant et lui indiqua du doigt le journal tenu par Bullock. Le flic avait ouvert le Gotham Globe à la page des sports…

« Je m'en fou Vinnie. Ce soir je te colle en ligne, et les 3 caves du Moonmist Lounge vont te reluquer de près. 3 blancs bien braves qui croient que tous les ritals, c'est des Al Capone. Tu vois, je ne vais pas t'agrafer pour le Sun-Fax, Vinnie, je veux que tu plonges pour de bon ! »

« Je l'ai pas fait ! »

« Prouve le ! »

« J'peux pas ! »

« Alors putain tu va plonger ! »

Le mafieux gigota en tout sens en tentant de faire tomber sa chaise. Bullock l'attrapa par les cheveux et lui claqua le visage : paume, revers, paume, revers. Jusqu'à ce que Vinnie s'affaisse et bafouille :

« Je marche, je marche, je marche. »

Bullock pressa un bouton sous la table. Deux flics en uniforme entrèrent avec un magnétophone. Ils fondirent sur leur pigeon. Bullock sortit et aperçut l'officier en compagnie de Montoya devant la vitre. Bullock s'étira, les pans de sa veste s'écartèrent, dévoilant le chemin de croix du GCPD : 38 à canon court dans un étui d'épaule. 45 réglementaire dans un autre. Matraque lesté de plomb qui pendouillait et dans la poche de poitrine : un coup de poing américain écorné de sang séché.

« Harvey, je vous présente votre nouvelle partenaire, montrez lui la maison. »

Le capitaine s'éloigna. Bullock resta interdit devant Montoya dans le style : et maintenant brunette ? Il la scruta de la tête au pied et lâcha méfiant :

« T'aimes les donuts au moins ? »


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MessageSujet: Re: Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK   Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK EmptyMer 7 Mar - 23:09

Donuts Land
Renée Montoya • Harvey Bullock

Gotham City, 2006

Poste de police de l'East End.


Ce visage devant la glace qui la regardait d’un air de défi paraissait différent. Ce n’était pas sa coupe de cheveux, toujours la même, pas vraiment distinguable au vu de sa nature de cheveux qui bouclaient naturellement de manière sauvage et indépendante, ni ses fringues qui depuis qu’elle avait intégrée l’école de police restaient les mêmes uniformes et grises, passe partout, confortables et non esthétiques. Non, c’était plutôt ce sourire victorieux, presque rageur, de quelqu’un qui avait atteint son but, qui avait obtenu ce fichu diplôme, passé les épreuves, et réussit à atteindre un poste au sein de la GCPD.
Sa famille n’avait pas accueilli la nouvelle avec plaisir, pas plus que ses amis, inquiets pour elle. Sa mère, particulièrement, s’inquiétait de la voir intégrer ce job d’homme, ce métier violent. Dans le quartier où elle vivait, on ne voyait pas d’un bon œil la police, et personne n’avait encore vu de femme issue de ce quartier porter la plaque. Elle n’éprouvait pourtant aucune crainte, aucune anxiété à l’idée de sortir de son petit appartement miteux dans ce costume bleu rutilent parce qu’elle n’avait qu’une hâte, celle de remplir son devoir, d’aller au commissariat, de serrer la main de ses collègues et d’enfin entrer dans l’arène.
Toute son enfance, elle avait rêvé de cet instant, l’avait attendu avec impatience, et enfin, il était arrivé. Elle enfila fièrement le costume de la police de Gotham, ajustant la plaque sur sa poitrine et ajoutant pour compléter l’ensemble la casquette rutilante. Ses profs avaient eu raison, il n’y avait rien qui ne vous rendait plus fier que ce costume, et ses couleurs, les valeurs qu’il signifiait. Elle avait hâte d’être sur sa première affaire. On lui avait parlé de son affectation en soulignant la difficulté de ce job, mais elle n’avait eut qu’un air impatient.
Dans le bus, seuls les anciens la saluaient avec respect, et elle senti le regard suspicieux d’un jeune ou deux auquel elle répondit d’un sourire prévenant. Elle était persuadée qu’en se montrant compréhensive, et qu’en cherchant à mieux comprendre les criminels, surtout lorsqu’ils débutaient leur carrière on pourrait enrayer le crime. Elle avait entendu parler de ce type qui se baladait en costume de chauve souris et trouvait cela parfaitement ridicule. Les criminels ne devaient pas être effrayés, mais écoutés et réadaptés, rééduquer.
Le capitaine l’accueillit avec ferveur. Renée en était si fière qu’elle en avait mal aux maxillaires à force de sourire. Elle bouillonnait presque d’impatience. Son premier collègue serait un flic assez ancien pour lui apprendre les ficelles, de lui dépendrait le reste de sa carrière. Elle espérait que ce serait un super flic, un de ceux qui avaient le plus haut taux d’arrestation, un cador en somme, quelqu’un qui lui apprendrait tout, et lui montrerait comme devenir elle aussi une flic pleine d’assurance et de succès.
« Merci Capitaine. » répondit-elle en lui emboitant le pas.
Mais ce que le capitaine lui dit de son collègue effaça une partie de ses espoirs, ou plutôt illusions. Elle fronça un sourcil, mais conserva son sourire. Peut-être les effrayait-il parce qu’il était redoutablement doué ? La scène devant elle lui donna quelques doutes. Elle résista aux doutes qui la submergeait. On l’avait prévenu, le quartier le plus difficile, la ville avec le plus haut taux de criminalité, et un taré encapé qui livrait des criminels à la police. Voilà le tableau qu’elle avait eu. S’imaginait-elle qu’elle aurait affaire à des méthodes modernes d’interrogatoire ?
Mais au delà de ses craintes de voir l’inspecteur au visage buriné, mal rasé, aux valises sous les yeux et aux fringues fatiguées qui ne connaissaient pas le fer à repasser, c’était le monstre assis à table, menotter à celle-ci qui émaillait sa confiance en elle et ses espoirs s’écrasaient comme des vagues sur les rochers.
Le seul problème avec les monstres c’est que seul d’autres monstres peuvent les affronter. Enfin, c’est ce qu’elle avait lu quelque part. L’inspecteur bluffait, Renée l’aurait pariée. Pourtant le suspect se fit avoir comme un bleu. Renée observa la scène le souffle coupé. Elle n’avait jamais été à l’aise avec le mensonge, et elle l’était encore moins avec les méthodes de Harvey Bullock, son nouveau partenaire.
Quand il empoigna le suspect, Renée se mordit l’intérieur de la lèvre. Elle bouillonnait à l’intérieur. Ce n’était pas une méthode pour obtenir des aveux. N’importe qui donnait père et mère, et offrait à son bourreau tout ce qu’il voulait entendre plutôt que la vérité soumis à la torture. Pourtant, l’inspecteur obtient ce qu’il voulait. Le suspect accepta. Renée secoua la tête en regardant en coin le capitaine qui regardait la scène avec l’air blasé de quelqu’un ayant vu trop souvent ce type de spectacle. Soudain, elle se souvient de ses paroles de bienvenue. Quelque chose lui disait qu’elle allait regretter son affectation.

Son tout premier partenaire, l’homme qui allait la former, celui qui allait dessiner le début de sa carrière et était supposé lui montrer l’exemple, l’homme portant trop d’armes sur lui pour un policier lambda, doté d’un poing américain tout sauf réglementaire, l’homme qui lui demandait si elle aimait les donuts en guise de bienvenue, cet homme là se tenait face à elle avec un air débonnaire qui faisait hérisser Montoya.
La jeune femme serra les dents et sourit. Elle avait appris à ravaler sa colère le jour où l’on avait retrouvé son père mort, elle avait appris à masquer ses sentiments quand la police avait conclu à une noyade accidentelle dû à l’absorption d’alcool, elle avait appris à serrer les poings et attendre le bon moment pour laisser la colère s’exprimer dans le quartier pourris où elle avait grandi. Ce n’était qu’un nouveau test que Dieu lui envoyait.
« Merci Capitaine, fit-elle avant de se tourner vers son partenaire. Bonjour, je suis Renée Montoya. » se présenta-t-elle en lui tendant la main espérant que la sienne ne soit pas pleine de sang ou de sueur ignorant ce qui serait le pire des deux. « Je porte l’insigne, j’aime forcément les donuts. » plaisanta-t-elle alors qu’elle portait une aversion pour ce cliché presque autant que pour ces pâtisseries trop grasses qui tombaient directement sur les cuisses. Elle n’avait pas fait tous ces tours de terrain à l’école de police pour céder devant autant de sucre. Enfin, elle espérait résister mais jugeant de l’embonpoint de l’inspecteur, elle douta d’y parvenir.

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MessageSujet: Re: Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK   Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK EmptyDim 11 Mar - 16:31




Donuts Land
Renée Montoya • Harvey Bullock

« Harvey Bullock »

Lâcha le sergent en guise de présentation en faisant signe à Montoya de le suivre. En sortant des salles d'interrogatoire, Bullock passa devant l'officier de permanence qui somnolait derrière son guichet. Lui et Montoya entendirent des clodos avinés en train d'hurler depuis la cellule de dégrisement. La salle de garde était au premier. Bullock passa dans un espace garni de bureaux d'un mur à l'autre, de part et d'autre du passage central. Les flics qui assuraient le service lisaient leurs écrans d'ordis et tapaient sur leur clavier avec un seul doigt en cherchant la bonne touche. Bullock demanda à Montoya :

« Juste entre nous, t'as fait quoi pour te retrouver ici ? Non parce que je te prévient tout de suite, les gars d'ici sont pas des lumières. »

Un type salua Montoya d'un signe de la main. Il lança le sifflement du dragueur. Bullock entra dans la salle de garde, la pièce la plus grande de tout le poste de police après la salle de revue. La plupart des bureaux étaient délimités par des cloisons. Bullock s'installa à son bureau. Il faisait face à celui qu'on avait attribué à Montoya et qui était collé au sien. Les classeurs sur le bureau de Bullock débordaient de dossiers. Les classeurs sur le bureau de Montoya étaient encore vide. Une vitre couverte d'une carte de Gotham City dominait leur espace de travail. Les tableaux de lièges derrières le bureau de Bullock étaient remplis de rapports épinglés, d'avis de recherches et de mémos divers. Les tableaux de lièges derrière le bureau de Montoya étaient complètement vides. Juste  au dessus de la plaque qui indiquait « Sergent Harvey Bullockl » était accolé un agrandissement du cliché anthropométrique de Harlan Wardell. L'assassin à la hache de la baie de Gotham. Un des flics du commissariat lui avait dessiné une moustache à la Hitler et placé une bulle qui s'échappait de sa bouche : « Salut ! Je suis la Némésis de Bullock ! Il veut me griller le cul, mais il ne veut pas me dire pourquoi. Faîtes gaffe à Bullock, c'est une prima donna qui croit que sa merde ne pue pas ! » Bullock avait découvert cette idiotie dans la salle de revue. Le capitaine de la division Criminelle lui avait suggéré de ne pas le déchirer, et de le garder comme pense-bête sur son bureau. Afin de ne plus le prendre de haut avec les autres flics. Harvey avait accepté. Il avait entendu dire que les autres collègues avaient appréciés le coup. Ça leur faisait croire qu'il avait un sens de l'humour qu'il n'avait pas.  

Bullock s'étira. Il avait foutu ses pieds sur son bureau. Il exposa la situation à Montoya sur un ton à mi-chemin entre l'ennui et la monotonie. De temps à autre il prenait des fléchettes dans un de ses tiroirs pour les balancer en direction d'un croquis approximatif de Batman.

« Bon voilà le topo. Si tu veux que le capitaine de la peu reluisante brigade Antiémeute de Gotham City te glisse un billet, t'as cas rejoindre son équipe de briseurs de grèves. 5 dollars par jour et un billet en plus si la grève à l'usine Axis Chemicals est étouffée. Si tu trouves des flingues sur les lieux d'un crime, inutile de les ramener aux scellés. Les connards du chef Steckel passent leur temps à les revendre aux petites frappes dans la rue. Donne les directement aux fraudes ou aux cambriolages. Quoique oublie, en fait ils les donnent aux Falcone ou aux Maroni. Si tu veux faire de la lèche, vise le capitaine Siegel, c'est le petit mignon favori du commissaire Loeb. Grâce à Siegel, si tu te retrouves aux mœurs, au moins tu seras pas envoyé alpaguer les déchets de l'humanité dans les rues à poivrots et toxicos. Si tu veux une dispense pour ça t'as aussi la promotion canapé avec le commissaire, après tout t'es une femme. Enfin fais gaffe quand même, selon la rumeur il bat son épouse. Si tu te retrouves aux narcotiques, ne cafte surtout pas ceux qui ne sont pas réguliers et en refilent sur le marché noir. Si tu veux t'en jeter un petit par-ci par-là, oublie pas de verser ton pourcentage à Falcone. Garde bien les mecs des affaires internes à l'oeil, ils passent leur temps à vouloir nous faire sauter juste pour prendre notre place. Ils pensent qu'ils toucheront ainsi plus de pot-de-vins qu'à leur poste actuel. Si jamais tu cherche à racketter un magasin, évite ceux du Pingouin. C'est pas un danger, mais il est en train de monter l'enfoiré. C'est le nouvel outsider. Si tu fais ami-ami avec, il pourrait même t'arranger le coup avec une caille à la cuisse légère et… ah pardon j'oubliais que t'es une femme. Ouais ou alors il pourrait t'arranger le coup avec un beau-gosse. Sinon évite le lieutenant James Gordon. Certains disent qu'il pourrait passer capitaine, d'autres qu'il va sauter. Il est dans la ligne de mire du commissaire Loeb. Enfin bref, c'est juste des conseils de survie si tu veux pas te prendre une balle dans le dos en patrouillant un soir. Des questions ? »

Bullock ouvrit un tiroir et en sortit une boîte de donuts. Il fouina dedans pour en attraper un qu'il enfouit aussitôt dans sa bouche. Il poussa sa boîte vers Montoya d'un bureau à l'autre et commenta en mâchouillant :

« Donuts ? Par contre prends pas ceux au citron, c'est mes préférés. »

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MessageSujet: Re: Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK   Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK EmptyDim 29 Avr - 21:03

Donuts Land
Renée Montoya • Harvey Bullock


La bleue suivit l’inspecteur à l’embonpoint aussi marqué que son goût pour les donuts dans les couloirs du commisariat. Elle se demanda s’il allait lui faire une visite du propriétaire, lui montrer les astuces comme la manière d’obtenir le bon dosage de sucre à la machine à café ou comment dealer avec le distributeur de sucrerie quand il se montrait capricieux. Franchement, elle s’attendait plus à une visite du genre qu’à de bons conseils sur comment survivre à Gotham mais elle allait probablement avoir droit aux deux vus la réputation que se trimbalait le commisariat, et globalement, toute la ville.
Mais au lieu de cela, il l’entraina loin des cellules avinées, passa à l’étage, mais ne s’arrêta devant aucun bureau, ne fit aucune halte pour présenter les collègues contrairement à ce qu’elle s’attendait. Au lieu de ça, il l’emmena à la salle de pause. Des yeux se levèrent, des sourires et petits signes de tête se firent, timidement. Montoya balaya la pièce du regard, mais le seul qui l’intéressait pour le moment c’était Bullock. Il allait être le type le plus important de son début de carrière, autant tout de suite briser la glace et savoir à qui elle avait affaire. La première image n’était pas la plus flatteuse, mais au moins, c’était pas le beauf de service qu’elle avait craint. Il ne la reluquait pas contrairement à l’autre juste à côté qui s’éternisa à côté d’eux espérant que Bullock les présente, et comme cela ne se présentait pas, il se contenta de siffler en esquissant un geste de la main qui se voulait accueillant. S’ils avaient été seuls, Montoya lui aurait montrer de quel bois elle se chauffait.
Son regard passa sur les bureaux du gigantesque open space. A l’époque, on n’utilisait pas ce terme, pas encore, mais globalement, c’était plus ou moins ça. L’intimité, c’était pas trop ça. Même si, quand les dossiers s’empilaient sur le bureau, à la fin, ça formait une barrière impénétrable. Le bureau de Bullock était à son image, bordélique. Le bureau voisin, le sien sans doute, était encore vide. Un ordinateur hors d’âge, une pile de fournitures de bureautique. Elle se doutait qu’il se remplirait bien assez vite.
Ses mains se posent sur ses hanches, son nez retroussé, ses sourcils froncés, l’hispanique sent son sang refluer dans ses veines. Exploser de colère le premier jour serait malvenu, et au fond, elle savait tout cela avant même de débarquer ici. Les rumeurs allaient bon train à l’école de police mais n’empêche que, elle meurt d’envie de lui faire ravaler ses bons conseils. Cependant, elle moufte pas. Parce qu’elle sait pas s’il fait parti de tout cela ou s’il est un simple observateur. Elle se doute bien que pas marcher dans tous ces deals risque de lui coûter la vie. Mais Montoya n’en démord pas, elle n’est pas là pour palper sinon elle aurait finit dealer comme tous ceux de son quartier.
– Si j’avais voulu palper, je me serais pas fait chier à faire l’école de police. De là où je viens, tout le monde finit pute, dealer ou junkie. Alors non, j’ai pas été éjecté ici parce que j’ai refusé d’ouvrir les cuisses. D’ailleurs, le premier qui tente le coup avec moi, il gouttera de la fraicheur de mon colt, fit-elle en tapotant son holster ceinture. J’ai demandé à venir ici. J’ai trop vu de gamins venir remplir les cellules qu’on a passé en revue tout à l’heure. Traite moi d’idiote si tu veux, de naïve, je m’en fous. Je suis là pour faire le boulot pour lequel je suis payée.
Renée ne précise pas pourquoi elle a embrassé cette carrière. Elle ne parle pas de son destin d’orpheline. Même si, c’est pour les orphelins et les gamins des rues qu’elle est là. Certainement pas pour les richards comme les Wayne, même si l’histoire de l’orphelin est triste, il y a des centaines d’orphelins dans les quartiers pauvres dont personne ne se soucie. C’est pour eux qu’elle veut se battre. Elle veut faire changer les choses, aussi cliché et naïf soit-il, pour pas que les hispaniques, les blacks, continuent à courir en voyant les flics en pensant qu’ils vont se faire trouer la peau s’ils le font pas. Pour pas qu’un gamin de plus finisse orphelin et que personne n’essaie de lui rendre justice en arrêtant l’assassin de ses parents, qu’il soit un membre d’un gang ou de la mafia.
La bleusaille regarde les donuts, puis regarde l’inspecteur.
– J’espère que vous m’aiderez à faire mon boulot, Bullock.
Elle avait remarqué la petite note sur le tableau, et cela distilla le doute en elle. Peut-être qu’elle se trompait à son sujet, peut-être qu’il faisait vraiment son boulot juste pas dans la manière classique, celle qu’on apprend à l’école, peut-être qu’il se salit plus les mains et qu’il n’adopte pas toujours la bonne manière, qu’il fait ce job maladroitement, mais qu’il le fait quand même. Elle l’espérait vraiment.

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MessageSujet: Re: Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK   Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK EmptyDim 6 Mai - 15:09




Donuts Land
Renée Montoya • Harvey Bullock

Bullock s'esclaffa après les paroles de Montoya :

« Une idéaliste ! Ça faisait longtemps que j'en avais pas vu une. Ma foi pourquoi pas. N'oublie quand même pas ce que je t'ai dit, si tu veux survivre. »

Bullock attrapa ses clés de voitures et se leva en s'étirant.

« Allons en ville pour prendre la température. Tu me raconteras tout en chemin. J'ai bien envie de savoir qui est Renée Montoya moi. »

…………………………

Gotham City 2006 :


Des enseignes pour marque de bière concrétisait la frontière entre les territoires des gangs. Les cigarettes au menthol les suivaient de près. Bullock roulait vers le sud avec sa nouvelle collègue, à bord de sa voiture de police banalisé. La Bullockmobile se récolta des regards apeurés et des ricanements de mépris. Le smog planait bas. Une foule de ritals en costard, du gang de Falcone était de sortie. Des parlotes et des parties de dés dans les parkings. Une foule de chapeaux ronds à bords étroits et plats plantés sur des têtes de criminels. Bullock vira à l'Ouest. La manufacture de Roman Sionis avait une vitrine à l'angle de Vernon et de la 43ème. Le fronton représentait un crâne noir. Les connards en faction devant portaient les fringues noirs du gang avec des lunettes réfléchissantes.

« Alors Montoya ? Tu viens de quel quartier exactement ? »

Bullock conduisait lentement. Genre je-passe-le-patelin-au-peigne-fin. Bullock avait son bras qui pendouillait par la fenêtre ouverte du côté conducteur. Il ne jouait pas vraiment les caïds, mais il était auréolé du panache du flic qui a une matraque. La coupe de cheveux en brosse de Bullock apportait une touche de modernisme à sa dégaine d'homme des cavernes. Bullock fit coucou à des prostituées et jeta des rouleaux de bonbons aux petits mômes dans les rues. Il s'arrêta devant une officine du gang des Maroni. Il grimpa sur le trottoir. Une clique de gangster prit peur et rentra en courant dans le bâtiment. Bullock se pointa ensuite dans une partie de dés qui se déroulait dans un coin. Il échangea des vannes avec les abrutis. Ils sifflèrent Montoya et la reluquèrent. Bullock engrangea les derniers ragots du Ghetto. Bullock distribua des piécettes à des poivrots. Bullock graissa la patte à ses mouchards avec des billets de 10 dollars. Il frappa avec la crosse de son flingue, un tordu qui importunait une vieille dame. Il retourna à la voiture et ouvrit le coffre. Il en sortit une caisse de gin et en fit cadeau au révérend de l’Église du Christ Rédempteur. Le religieux lui refila des infos sur le Pingouin. Bullock fouilla un indic, il trouva sa seringue. Il lui cingla le bras avec sa matraque lestée après que le douteux ait tenté de sortir un couteau à cran d'arrêt. Bullock dit à Montoya :

« C'est bon pour ici, on décampe. T'as bien vu la marche à suivre ? On fait ça tout le temps quand on vient fouiner dans le coin. »

Ils roulèrent. Gotham était torride. Les petits criminels arboraient leur plumage d'été. Beaucoup de débardeurs, de chapeaux ronds à bords plats et de casquettes de vendeurs de journaux. Des feignasses amorphes biberonnaient de la bière sur les trottoirs. Bullock passa devant un QG des Falcone. Les terreurs qui montaient la garde devant s'étiolèrent. Bullock avait tout du salopard de flic qui suscitait la haine à tour de bras.

« Et sinon, pourquoi t'as voulu bosser chez les flics ? Tu voulais le grand frisson ? Ou t'as besoin de te venger sur quelqu'un ou quelque chose parce qu'on a buté un de tes proches ou foutus le feu à ta baraque ? »

Bullock prit la voie rapide et se gara en double file devant un rade topless nommé le « Playboy club ».

« A nous de jouer. Notre client du jour est là. »

L'établissement : une rousse bien roulée tournoyait sur scène. Des retraités et des minables la reluquaient. Bullock repéra un pervers dans le genre friqué qui faisait un signe de la main à la rousse. Elle disparut vers les coulisses. Une blonde bien roulée la remplaça. Le pervers se rendit dans les coulisses. Bullock se dirigea vers le fond de la salle en faisant semblant de s'intéresser au Juke-Box et traîna près du rideau. Il entendit un bref échange de paroles et le bruit reconnaissable entre tous d'une fellation. Bullock fit signe à Montoya de regagner la voiture.

« Pas encore, mais ça sera bientôt bon. »

Le pervers sortit du Playboy Club 9 minutes plus tard. Il monta dans sa voiture et décampa. Bullock le prit en filature. Le pervers se dirigea à l'angle de Sunset et Union. Il se gara devant un steakhouse. Bullock lui laissa une marge de 8 minutes avant de se garer lui aussi et d'entrer à l'intérieur. Le bar était bondé : d'un mur à l'autre. Des ouvriers de chantier en train de picoler. Bullock s'accouda au bar. Il fit durer son 7-Up tout en disant à Montoya à côté :

« Essaye de pas ressembler à une flic. »

Le pervers était en train de serrer des mains, de tenir le crachoir et de peloter une brune bien roulée. Le pervers picola et se goinfra d'amuse-gueules gratuits, crevettes grillés et rumakis. Le pervers embarqua la brune en douceur dans la réserve du bar. Bullock s'attarda près de la porte. Il entendit un bref échange de paroles et le bruit reconnaissable entre tous d'une fellation.

Assez.

Bullock regagna sa voiture en disant à Montoya :

« Pas encore, mais ça sera bientôt bon. »

La filature reprit. La Bullockmobile suivit discrètement le pervers. Leur cible s'arrêta devant le lycée Jordan. Bullock souffla à Montoya :

« ça devient bon. »

Le pervers gara sa voiture. Des mômes passèrent près de lui. Le pervers se cacha le visage. Une gamine s'approcha, dans le genre 15 ou 16 ans. La gamine regarda autours d'elle avant de monter dans la voiture du pervers. L'obsédé lui donna plusieurs billets. Bullock déboîta en démarrant, avec sa tête de mauvais.

« On se le fait, détournement de mineurs. »

Il le suivit de plus près. La gamine baissa la tête. La voiture du pervers fit un écart et roula en zigzag. La gamine releva la tête en s'essuyant les lèvres, en arrangeant son maquillage et en se tripotant les cheveux. Le pervers se gara pour laisser partir la môme. Bullock s'arrêta carrément en pleine voie et tendit sa matraque lestée de plomb à Montoya :

« Exercice numéro 1 du jour. Montre moi comment tu résous un crime de catégorie B sur mineure avec cet enfoiré. »

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Dernière édition par Harvey Bullock le Ven 8 Juin - 17:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK   Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK EmptyJeu 24 Mai - 20:18

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Renée Montoya • Harvey Bullock


La bleusaille était remontée, prête à en découdre avec son partenaire qui venait, pépouze, lui décrire le parcourt type du flic véreux. Elle avait l’impression d’être dans ce film français où un jeune flic propre sur lui arrivait chez un commissariat parisien véreux et finissait par lui-même devenir aussi désastreux que ses collègues. Vraiment, fallait qu’elle arrêt avec les films de flics, ça allait finir par la faire ressembler à un cliché sur patte. Peut-être en était-elle déjà un. Ses poings sur ses hanches, ses sourcils froncés, la ride du lion creusée, elle paraissait déjà vouloir en découdre. Et devant le rire de son collègue elle fut décontenancée, et se sentie ridicule, alors elle rangea ses petits poings rageurs et tenta de faire disparaître cette ride du lion. Il était difficile de rester coincée dans sa colère et son indignation alors que votre collègue avait l’air furieusement sympa. Aussi, le suivit-elle avec une moue suspicieuse.

A dire vrai, l’idée qu’il lui fasse une mauvaise blague lui traversa l’esprit, l’idée qu’il puisse vouloir casser la bleusaille aussi. Elle en avait entendu tellement à l’école de Police sur la fameuse GCPD. Et dire qu’elle s’était cru prête à tout endurer… En fait, s’il l’avait vraiment coincé dans un piège, elle se serait peut-être effondrée parce qu’elle n’avait encore jamais eu d’arme collée à sa tempe, parce qu’elle n’avait encore jamais eu le sentiment d’être au bord de la falaise, et que soudainement, elle réalisait dans quel bordel elle s’était engagé, et que soudainement, elle éprouvait un vertige.

L’état du véhicule qu’il avait surnommé la Bullockmobile, sans doute en référence au vigilent masqué qui commençait à arpenter les rues de Gotham, était passablement craspec. Elle doutait que le véhicule eut jamais été lavé. A l’intérieur du moins, car à l’extérieur, elle paraissait propre. Sans doute était-ce la procédure obligatoire à moins que le lavage extérieur soit opéré par quelqu’un d’autre responsable du garage des véhicules de fonction… Elle observa l’intérieur de cette voiture avec autant de circonspection qu’elle observait les visages sombre devant l’établissement devant lequel ils venaient de ralentir. « Je viens du quartier latino, ça se voit non ? » fit-elle pas vraiment au fait du politiquement correct, et s’en moquant passablement. Elle ne fit aucune remarque mais ne loupa rien du tour, ni les bombecs donnés aux gosses ni les œillades aux prostituées, il paraissait connaître tout le monde, et se baladait là comme s’il était chez lui. Flic verreux ? Indubitablement. Méchant ? Ça restait à voir. Dans le film français, Poiret était plutôt sympa tant qu’on l’emmerdait pas trop.

« T’es sérieux ? » Elle se demanda ce qui la choquait le plus, l’attitude vis à vis des gosses à la limite de la pédophilie, vu de loin, ou le sort infligé aux petites frappes. La ville suintait littéralement la crasse sous la chaleur et la vague de pollution qui a l’époque n’était encore identifiée comme telle. La jeune femme s’enfonça dans son siège se demandant si elle allait vraiment supporter tout ce cirque longtemps. « Tu fais vraiment ça tous les jours ? » Ce n’était pas la bonne question, évidemment. Pas la bonne formulation. « Vous faites ça tous les jours ? »

Renée évita de répondre à la question du pourquoi. Bizarrement, elle n’avait pas envie de parler de son père que Bullock aurait probablement vu comme un petit criminel notoire, juste parce qu’il était latino et pauvre. Elle n’avait pas envie d’en parler de toute manière. Alors le Playboy Club au nom imparable tombait bien. Montoya suivit les instructions, telle une petite souris, discrète mais veillant au grain. Elle se dit en retournant à la voiture, qu’elle ne le laisserait pas tabasser un mec de plus ce soir, et que si elle devait en perdre son insigne tant pis. « T’es marrant mais je connaissais pas le programme de la soirée. » fit-elle en ronchonnant quand il lui demanda de pas ressembler à un flic, car clairement, ils portaient ni l’un ni l’autre la bonne tenue. Où avait-il diable appris à faire une filature ? Elle avait l’impression que Bullock avait prit le manuel de la police pour caler son bureau ou pire, l’avait fait flamber, page par page pour allumer les cigares qu’il fumait à tour de bras.

Montoya suivit la scène sans broncher jusqu’à ce qu’il lui dise on se le fait. Elle n’aimait pas cela. Bullock n’avait même pas besoin d’excuse pour tabasser un type. Elle avait l’impression d’être remonté dans le temps et d’assister à la version de ce qu’était la police dans les années 70. Pas les meilleurs années si vous voulez son avis, enfin, pour la police évidemment. Quand il lui tendit la matraque, elle secoua la tête. « De un, on aurait pu l’empêcher de lever la gamine, de deux, j’ai pas besoin de frapper un suspect pour l’arrêter. » lâcha-t-elle avant de s’avancer vers la voiture du pervers. Ce dernier avait remarqué leur présence, et tenta un demi tour. Renée n’avait pas l’intention d’attenter à sa vie en revanche, elle n’avait pas promis d’épargner la voiture. Visant, elle envoya une balle dans l’un des pneus. Le véhicule alla s’emplafonner dans le mur de brique du parking où il s’était arrêté. Montoya, toujours l’arme au poing s’avança vers le criminel. Elle était remontée, passablement agacée par ce qu’elle avait vu, autant de Bullock que du pervers notoire, mais elle voulait lui montrer que la violence n’était pas utile.

La portière conducteur s’ouvrit. Le type avait du sang partout sur le visage mais ça l’empêcha pas de tenter de s’enfuir. Montoya sauta par dessus le capo encore fumant et déformé par le choc, elle se laissa glisser de l’autre côté et le poursuivit, courant à pied derrière le pervers. Elle avait des baskets de courses au pied, et elle ne cessait de courir, tous les jours. Le pervers buvait trop de bière, avait du sang sur les yeux, et la braguette encore ouverte. Son pantalon commença à descendre pendant sa tentative de fuite et finit par bloquer ses genoux, il s’étala par terre. Montoya fut sur lui en deux secondes, et le visa. « Essaie d’avoir un peu de dignité et relève-toi. » fit-elle au pervers qui se retourna en tentant de sortir un cran d’arrêt. Montoya vit son pitoyable geste et envoya voler son arme à la taille d’un jouet d’un coup de pied. Elle avait soigneusement mesuré son geste, évité le visage. Il s’en tirait à bon compte. Bullock l’aurait probablement massacré. « Aller, relève-toi. T’es fini. » lâcha-t-elle. L’homme avait l’air piteux mais il se releva. Elle le laissa relever son froc avant de lui passer les menottes, c’était pas pour lui, plutôt pour elle. Pas question de voir une minute de plus son affreux slip kangourou à la propreté douteuse. Le faisant marcher devant elle, elle revint à la voiture et l’installa à l’arrière.

Reprenant place sur le siège conducteur, elle adressa un regard en coin à Bullock. « Je sais pas si tu as remarqué, mais il n’est pas amoché. » fit-elle, glissant au passage une petite pique. Même si en vrai, il s’était quand même mangé le sol et l’humiliation de sa vie, mais il ne la devait qu’à lui-même, sa chute comme son humiliation. Elle eut une petite pensée pour le type, vu sa tenue de route, il ferait pas long feu en prison. C’était cher payé pour aimé les jeunes prostituées mais Montoya avait lu suffisamment de rapport du FBI sur les détraqués sexuels pour savoir que nombre de tueurs en série avaient commencé ainsi.

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MessageSujet: Re: Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK   Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK EmptyVen 8 Juin - 18:50




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Renée Montoya • Harvey Bullock

Aux premières loges du spectacle. Bullock était curieux de voir si son acolyte avait du sang de navet, ou si elle était capable de se faire un jeux de poing avec l'empaffé qui venait de se faire avoir pour détournement de mineure. Montoya refusa sa matraque : 0/10 pour le boulot de gros bras. Mais elle plomba quand même un pneu du fuyard. 10/10 en mauvaise humeur. Elle se ramena avec le colis menotté. Dans la foulée elle lui fit remarquer qu'elle n'avait pas besoin de défoncer le suspect pour obtenir sa reddition. Bullock papillonna des prunelles vers Montoya en lâchant hilare :

« Je retiens mon souffle en attendant la prochaine fois. »

…………………………

Retour au poste de l'East-End, avec le connard à mettre sous les verrous. Harvey vérifia son casier sur un ordi : 9 mandat prioritaires sur la tête de leur client : viol, des filles jeunes, fellations forcées à bout de canon de flingue sur la tempe. Bullock bailla en tapant le rapport sur son clavier :

4701 Newton Avenue. L'agent Montoya et moi-même avons repéré le suspect. Nous l'avons suivis alors qu'il accomplissait un crime de catégorie B sur mineure. L'agent Montoya l'a interpellé en plein sur la voie publique avant de procéder à son arrestation. Il sera transféré à la prison du palais de Justice et présenté à l'audience préliminaire sur les accusations criminelles 614.5 et 859.3 du code pénal du New Jersey. Je conduirai son interrogatoire personnellement avec ma matraque, afin de garantir la véracité de ses aveux.

Allez signe : sergent Harvey Bullock, matricule 916, Brigade Criminelle.

Allez hop : copie carbone pour le chef Tierney et pour Montoya. Quoique… elle risquait de tiquer à propos de… Bullock prit un gros crayon noir et ratura « avec ma matraque » pour pas que Montoya lise ça.

Bullock quitta son bureau tout en collant sa copie raturée de son rapport dans les mains de Montoya. Il lui dit :

« En piste, c'est le moment où notre patron va nous raconter les dernières et les biens bonnes. »

Bullock se dirigea vers la salle de revue, en passant devant des flics râleurs qui grommelaient sur leur gueule de bois du lundi matin. Quand ils entrèrent dans la salle, Montoya fut accueillit par une ovation debout. Les inspecteurs applaudirent comme un seul homme pour l'arrestation qu'elle avait accomplie quelques heures plus tôt. Sur le tableau, quelqu'un avait rajouté à la craie le nom de Montoya parmi les flics affichés. Il avait inscrit le chiffre « 1 » dans la colonne tableau de chasse qui comparait les performances de chacun. Tierney le capitaine de la Brigade Criminelle, qui se tenait derrière le pupitre tapa du poing dessus. L'ovation s'éteignit. Il s'adressa à Montoya :

« Agent, voici les détectives de l'East-End tout autours de vous. Vous connaissez déjà le sergent Bullock. Je suis le capitaine Jack Tierney. Vous venez d'accomplir votre toute première arrestation officielle ici. Aussi, j'espère que vous avez appréciée votre ovation, parce que vous n'en aurez plus d'autre avant votre départ en retraite. »

La salle éclata de rire, leur supérieur demanda le silence en tapant sur l'estrade.

« Assez de conneries. Voici le résumé des délits pour la semaine écoulée. Ouvrez vos oreilles, c'est mignon tout plein. Pour commencer 3 braquages de magasins d'alcool, tous les 3 à moins de 10 blocs du Bowery. Deux ados, avec fusils à canons sciés et tremblant de partout. De toute évidence des toxicos en manque. Les inspecteurs de la Brigade des Cambriolages sont débordés alors ils demandent un coup de main. Lieutenant Ruley, vous venez me voir à 9h à ce sujet et vous tous, vous passez le mots à vos indics. »

Bullock s'approcha en douce de la boîte à donuts qui trônait sur une table dans un coin de la pièce.

« En allant vers l'est nous avons des putes qui travaillent en solo dans les bars-restaurants de Chinatown. Elles se font leurs michés dans les bagnoles en stationnement. Et elles coupent l'herbe sous le pied des filles que Roman Sionis fait marner dans le coin. Le problème c'est que Black Mask n'apprécie pas et le Pingouin n'apprécie pas non plus parce que les filles de Sionis utilisent les hôtels de passe de Murfield Road, là où les draps n'ont pas le temps de refroidir et dont le Pingouin est le proprio. Tôt ou tard on va se retrouver dans les emmerdes aussi je veux qu'on calme les gros durs à Black Mask avant qu'ils n'agressent des filles. Et puis qu'on colle au gnouf pour 48h tous les tauliers de Cobblepott, pour leur faire comprendre notre point de vue sur les agressions sur prostituées. Le commissaire Loeb a accepté de nous détacher une douzaine de flics de nuit en uniforme pour une descente un peu plus tard dans la semaine. Je veux aussi qu'on passe en revue tous les dossiers des putes fichées aux Mœurs et qu'on ressorte toutes les photos anthropos et tous les casiers de tous les clients des racoleuses qu'on a pu chopper. Y'a le FBI qui nous est tombé sur le dos en disant que les scores de Gotham viennent de passer dans le rouge à l'échelle nationale. Alors je veux un quota d'arrestation pour remplir Blackgate. Compris les enfants ?»

Tierney s'arrêta pour s'étirer. Autours de Bullock et Montoya, d'autres agents prenaient des notes.

« Passons à la suite. Harvey ? »

Un homme de haute taille, aux cheveux bruns et au costume croisé immaculé, prit sa place sur l'estrade. Il ressemblait plus à un pasteur luthérien s'apprêtant à prêcher, qu'à un homme de loi qui faisait son boulot. Bullock chuchota dans l'oreille de Montoya à propos du nouveau venu :

« ça c'est le substitut du procureur. Il court toujours après les ambulances pour foutre des procès à tous les tocards. Essaye de te la jouer velours avec lui, l'année prochaine cet emmerdeur va se présenter au poste de procureur général de la ville. »

Le juriste leur annonça tout en jetant et en rattrapant une pièce en l'air d'un geste de la main:

« Voici quelque chose de la part du capitaine du poste de Burnley qui pense que vous devriez être mis au courant. Depuis 3 semaines maintenant quelqu'un balance des chiens crevés dans les cimetières du côté de Gower. La division de Burnley a déjà enregistré une demi-douzaine de plaintes à ce sujet. Selon un lieutenant, ça serait la carte de visite d'un nécrophage qui a violé plusieurs sépultures. Le directeur de l'asile d'Arkham me presse pour qu'on capture ce fou, il voudrait l'étudier. Donc posez des questions autours de vous, touchez-en un mot à vos informateurs et transmettez tout ce qui vous paraît pertinent à mon bureau. Bien maintenant passons à l'affaire des meurtres Russo-Nickerson. J'ai besoin d'un investigateur de plus. »

Deux mains se levèrent dans l'assistance.

« Agent Sears et sergent Hollander. Très bien, pile ou face ? »

L'un des deux annonça pile. Le juriste jeta sa pièce en l'air, elle ratterit dans sa main, il regarda :

« Face. Désolé sergent, je prends Sears avec moi. Une dernière chose, nous avons un nouveau venu dans le milieu criminel. Il agace pas mal nos services en laissant ce genre de chose après ses forfaits. »

Le juriste fouilla dans sa veste, en sortie une carte avec un point d'interrogation vert et le présenta à l'assemblée de flics.

« Le service mandat et recherche a reçu l'ordre en haut lieu de l'alpaguer avant la fin du mois. Il a agacé le maire de Gotham en personne en cambriolant sa propriété. »

Le capitaine de la Brigade demanda :

« Vous êtes sûr Harvey ? On a déjà la chauve-souris géante en fugitif n°1 prioritaire dans notre quartier. Va falloir faire un choix. »

« Très bien. Pile : Batman reste la priorité. Face : on traque le nouveau venus avec ses énigmes. »

Le juriste jeta sa pièce en l'air et la rattrapa. Il observa le résultat en grimaçant :

« Pile. On reste sur le chevalier noir. »

« Vous êtes sûr ? »

« Oui, ma pièce a parlé. Ce sera tous, rompez. »

Tous les flics se regroupèrent entre eux en petite coterie en parlant de ci et ça. Le juriste s'approcha de Bullock et Montoya. Il tendit sa main vers la jeune femme.

« Harvey Dent. Substitut du procureur. Vous êtes nouvelle ? Hélas je porte le même prénom que le sinistre idiot qui se tient à côté de vous, mais n'en tenez pas compte. J'ai un bureau au 6éme étage que je fréquente tous les mardis. Si un jour vous souhaitez vous joindre aux boulots des mandats et recherche proposés par le procureur de notre ville, n'hésitez pas. »

Le juriste s'éloigna en relançant sa pièce fétiche, sous le regard mauvais de Bullock.  Lequel s'esclaffa en voyant l'Harvey en costard quitter la salle de revue. Il commenta à Montoya :

« T'as vu ? Avant de se tirer d'ici, il a tourné sa tête pour te regarder par dessus son épaule. Il ne fait jamais ça pour aucun d'entre nous d'habitude. »

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MessageSujet: Re: Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK   Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK EmptyVen 6 Juil - 22:07

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Renée Montoya • Harvey Bullock


Petite nouvelle, elle s’était attendue à avoir une quantité folle de paperasse surtout après sa première affaire, mais visiblement ici, on n’était pas trop gourmand niveau papier. Personne ne lui demanda de rapport, Bullock s’en chargeait. Renée profita de ce laps de temps pour étudier le dossier du suspect qu’ils avaient alpagués. Ce n’était pas un petit pervers notoire, ce mec était un violeur récidiviste. La légèreté avec lequel son partenaire en avait parlé l’agaça un bref instant avant qu’elle ne réalise qu’il n’avait pas eu son dossier sous les yeux, comment aurait-il pu deviner à quel point ce type était dangereux. Renée éprouva beaucoup moins de culpabilité de l’avoir embarqué cul nu. Ce type méritait ce qu’il lui arrivait, et s’il se faisait violé en prison, tant mieux, il saurait ce que c’était. Renée avait vécu une mauvaise expérience de ce genre, enfin, pas exactement.

Quand elle était à l’école de police, elle avait été harcelée par l’un de ses camarades. Poliment elle l’avait repoussé à de multiples reprises. Ce petit connard prétentieux avait un père haut placé dans la police, aussi préféra-t-elle, elle la petite latino au père prétendument ivrogne et supposé criminel par la police de l’époque, la fermer et se la jouer discrète. Renée avait subit le racisme plusieurs fois dans sa jeune et courte existence, elle savait parfaitement qui serait renvoyée si elle portait l’affaire en haute instance. Aussi s’était-elle faite discrète, l’avait-elle évité au maximum. Un soir, à une soirée étudiante, elle s’était retrouvée un peu trop ivre. Elle ne l’avait vu avant dans la soirée aussi s’était-elle cru à l’abri. Il ne serait pas là lui avait-on dit. Mais on s’était trompé. Il l’attendait, dans le couloir, il avait glissé quelque chose dans son verre pendant qu’elle avait le dos tourné, et quand il la cueilli, elle n’avait pas la force physique de résister. Renée n’avait que des souvenirs flous de cette soirée, ce qui était net en revanche, c’était le réveil douloureux, le sang sur les draps, l’humiliation autant que la douleur, le goût amer dans sa bouche après qu’elle eut rendu son repas dans les toilettes.

Après cela, elle avait tentée de porter plainte mais on l’avait forcé à enlever la plainte. Si elle ne le faisait pas, elle n’aurait son diplôme, et quoi qu’il arrive, il s’en sortirait. Il n’y avait de preuve, c’était sa parole contre la sienne. Pourtant, elle avait subit des examens humiliants mais les résultats s’étaient perdus en route, disparus, pouf. Tout était corrompu à Gotham y compris les laboratoires d’analyse. Renée avait patiemment attendu, suivi de loin celui qui avait abusé d’elle, jusqu’à ce qu’il recommence. Au lieu de porter plainte, elle avait tout filmé, convaincue la fille de porter plainte, et surtout de l’aider à le piéger. Renée n’était pas peu fière de son coup. Le type avait finit accusé, les preuves étaient irréfutables à présent, et surtout, visibles sur tout le campus. Renée ayant fait des copies VHS. Elle ne s’était pas attendue à ce que le scandale éclabousse le paternel, mais après tout, il l’avait bien cherché en protégeant son fils quoi qu’il fasse, même quand les preuves s’accumulaient. Renée était sortie de cette expérience convaincue que tous étaient aussi pourris les uns que les autres, mais qu’à force d’obstination et de courage, elle parviendrait à déjouer ce système de pot de vin. C’était utopiste, et certainement naïf, mais c’est ce qui la poussait à se lever le matin.

Bullock la sortie de ses pensées en lui filant le rapport sans toutefois lui laisser le temps de le lire, l’embarquant pour voir le patron. Renée le suivit sans trop savoir ce qui l’attendait. Les applaudissements surprise n’étaient certainement pas dans la liste de ses attentes. Renée ne put s’empêcher de sourire. Elle fut fière de voir ce 1 trôner sous son nom, et le chef lui parler ainsi. Elle savait ce qu’était l’ambiance d’un commissariat plus encore dans une grande ville comme Gotham. Mais elle ne s’était pas attendue à ce qu’on la salue, sans doute pas non plus à arrêter un type dès sa première nuit. Evidemment, cet instant de gloire ne dura pas. Le chef commença à évoquer les affaires en cours, et Montoya en bonne élève nota quasiment tout, en prise de note de Dactylo, donc illisible pour qui ne connaît pas le code d’écriture. Montoya s’était entraînée pour cela, autant que pour apprendre les codes d’intervention par cœur, ou encore tirer parfaitement dans sa cible. C’était le B-A BA du métier de flic, ça et s’engouffrer des donuts ce que Bullock parvenait admirablement à faire. Quand le chef demanda à Harvey de faire le point, Renée glissa un œil vers son partenaire qui machonnait un donut. Ce n’était pas lui visiblement qui était appelé sur l’estrade. A sa place, un beau brun gominé qui devait avoir un succès dingue auprès des femmes. Renée croisa les bras en écoutant les conseils de son partenaire, elle détestait devoir faire bonne figure pour les ambitieux prêt à écraser tout le monde de leurs beaux souliers, et puis, elle avait un contentieux avec lui, c’était lui qui avait permit à cet enfoiré d’effacer ses preuves. Elle n’en était pas certaine à 100% mais son nom était apparu, dans une signature sur l’un des documents impliqués. Il avait pourtant la réputation d’être irréprochable, mais tout le monde a ses noirs petits secrets. Le sien était qu’elle ne lui trouvait aucun charme, elle en avait toujours pincé pour les filles plutôt que les mecs. Le genre de secret qu’il valait mieux garder bien enfoui dans le milieu dans lequel elle se trouvait. Renée était un peu maso, il fallait le croire, latino, lesbienne et elle avait voulu être flic ! En plus, elle avait une dent contre la corruption et voulait travailler à Gotham…

Renée le détestait déjà avant qu’il s’approche d’elle, tendant sa main blanche manucurée qu’elle ne pouvait refuser au vu de sa position. Il lui proposa un job, en or par rapport à sa position actuelle, excepté qu’il impliquait de bosser pour le gominé qui lui faisait de l’œil. Son arrestation loin d’être glorieuse ne suffisait pas pour expliquer son soudain intérêt pour elle. Renée était peut-être parano, mais elle aurait mis sa main à couper que ce type était habitué à ce que toutes les femmes lui tombent au creux de la main et qu’il ne supportait les refus, même poli. C’était bien sa veine, de tomber sur un type pareil dès son premier jour. « Effectivement, c’est mon premier jour. Je suis Renée Montoya, enchantée de faire votre connaissance. C’est gentil à vous, j’y songerais. » répondit-elle. Elle aurait sans doute prit la défense de son partenaire si ça n’avait été son premier jour, si elle ne mourrait pas de trouille à l’idée de revivre le calvaire de l’école de police, si elle avait plus de courage qu’à cet instant. Alors elle serra sa main, de sa main moite, et lui répondit avec un sourire gauche. Son regard était fuyant mais il mettrait sans doute cela sur de la timidité. Quand il eut disparu, non sans lui jeter un dernier regard qui glaça les veines de Renée, sans qu’elle sache exactement pourquoi, elle ne le sentait pas du tout ce type, elle soupira. Le commentaire de son partenaire ne la rassurait certainement pas. « J’ai remarqué, comme j’ai senti aussi le parfum coûteux mis en abondance ou le fait qu’il te dévalorise pour se mettre en valeur. Typique des pervers narcissique. Je peux me tromper bien sûr, mais ce type s’attend à ce qu’on ploie le genoux devant lui. Tu as vu sa pièce qu’il lance tout le temps ? Ce geste n’a rien d’anodin à mon humble avis. Je ne le connais pas, mais mon instinct me dit de me méfier de lui. Tu dis qu’il va se présenter comme procureur ? J’espère qu’il ne sera pas élu. » chuchota-t-elle de peur que quelqu’un les entende même si, avec le remue ménage des gars autour d’eux il y avait peu de chance.

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MessageSujet: Re: Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK   Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK EmptyMer 25 Juil - 17:08




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Renée Montoya • Harvey Bullock

Bullock arracha la page du calendrier. Le mois qui s'était écoulé avec Montoya comme partenaire avait été plutôt pas mal à son sens. Il décompta les arrestations de leur duo pour délits majeurs :

1er du mois. Premier jour de Montoya au poste de l'East-End, elle avait alpagué le pervers que Bullock lui avait jeté en pâture dans la rue. Elle lui avait pompé l'air cette emmerdeuse, mais elle l'avait défendu après les propos déplaisants du substitut du procureur Harvey Dent envers sa personne. Et ça, Bullock avait apprécié.

Du 1 au 11. Zéro, à surveiller les foules dans les lieux publics. Bullock tuait le temps en baffrant des donuts, Montoya restait réfractaire à sa sucrerie favorite. Dommage, pas de quoi faire une vraie flic si elle refusait ça.

16, 19 et 22 du mois. Dérouilleurs d'épouses alpagués autrefois par Bullock, qui étaient libérés sur paroles. Visites de bienvenue au bercail de la part de Bullock juste à la sortie de Blackgate. Avec son coup de poing américain écorné de sang séché et sa matraque de flic lestée de plomb. Juste pour leur foutre les jetons. Il avait emmené Montoya avec lui, pensant que ça lui ferait peut-être plaisir de le voir passer sur le grill les tabasseurs de femmes. A les voir suer face au Bubu en colère. Harvey avait ensuite fait la gueule. Le commissaire l'avait à l'oeil. Plaintes de la part des avocats des époux violents. Ils n'appréciaient pas que Bullock passe son temps à envoyer des cartes postales de menaces à Blackgate. « Harcèlement moral » de leur clients qu'ils disaient.

23 au 25 du mois. Planque pour une bande de cambrioleurs. 7 arrestations au total. Bon pour leur quota à lui et Montoya.

Le 29 : Deux gros durs du Pingouin en violation de conditionnelle. Ils les avaient cravatés sans faire dans la douceur. Appelons ça Renée et Bubu, le super-duo.

Le 31 : petit pas de danse et de coup de poing avec Chick Nadel, tenancier d'un bar. Il se servait de son établissement comme d'un entrepôt de recel où il fourguait des appareils volés. Descente improvisée : Chick avait une tapée de télés bien brûlantes. Il avait tabassé quelques couples de vieux pour leur voler.

10 arrestations pour délits majeurs dans le mois. Inondation question boulot. Grande sécheresse niveaux rapports humains. Bullock soupçonnait que Montoya n'avait toujours pas digérée la découverte d'un GCPD corrompue jusqu'à la moelle et brutal jusqu'à l'absurde. Ça restait tendue. Bullock balança derrière lui la feuille du calendrier qu'il venait d'arracher et lança à Montoya :

« Tu fais quelque chose ce soir ? On a cas aller à l'auditorium de Gotham. Y'a un combat de boxe ! « The Killer » Abernaty contre « The Punisher » Johnson, ça va donner ! »

Bullock donna quelques coups de poings dans le vide comme un gros gamin. Son bureau et celui de Montoya se faisaient face à face collé l'un à l'autre, comme toujours dans leur bureau/box. Les dossiers s'empilaient dans le désordre le plus total sur le bureau d'Harvey. Sa carte de Gotham City derrière lui était truffée d'épingles à tête rouges pour indiquer ses indics. Bullock s'étira en baillant à s'en décrocher la mâchoire. Il mit ses pieds sur son bureau. Il renversa au passage sa corbeille. Des liasses de papier et des gobelets à cafés vides voltigèrent. Bullock désigna la carte de Gotham à Montoya :

« Au fait, il serait temps pour toi de te trouver tes propres indics. Faut se les dégoter parmi tout ce troupeau : les criminels qui lâchent des infos dans l'espoir de sortir plus vite de Blackgate, les journalistes à la cons, les poseurs de micro du FBI, les loufiats, les portiers de grands hôtels et restos de luxe, les chauffeurs de limousines et de taxis, les huissiers qui récupèrent les biens, les employés d'entreprises douteuses, les piliers de bar, et tous les frustrés de l'univers. »

Bullock ouvrit un tiroir, en sortit un gros dossier volumineux et le balança à Montoya pour qu'elle le rattrape au vol. Plein de feuilles tombèrent ça et là en s'échappant du gros dossier pendant son vol plané.

« ça c'est tous les derniers ragots du ghetto qui sont tombés ce mois-ci. Y'a plein de documents et de photos qui servent de preuves pour étayer tout ça. Consulte le bouzin régulièrement. »

Le dossier était assez copieux. Visez les nouvelles, les dernières et les biens bonnes dedans : Un boxon privé pour le maire de Gotham complètement ivrogne. Le sénateur du New Jersey qui habitait Gotham, aimait les beaux éphèbes. Le gouverneur de l'état avait une fille nymphomane, elle s'était tapé un cadre supérieur de Wayne Enterprise. Un masochiste qui avait pour surnom dans le milieu « le cendrier humain ». Des notes en marges partout sur les feuilles et les photos : le procureur Noonan qui fait des propositions indécentes à sa secrétaire. Le proprio des apparts de Fendell qui proposait aux jolies locataires de payer leur loyer en nature. Bullock commenta à sa coéquipière :

« Amuse toi bien. J'ai dit au capitaine Tierney que le Gotham nouveau était celui de la grande partouze, mais il n'a pas voulut me croire. »

Harvey jeta un regard mélancolique à l'agrandissement du cliché anthropométrique d'Harlan Wardell, l'assassin à la hache de la baie de Gotham. Un des flics du commissariat lui avait dessiné une moustache à la Hitler et placé une bulle qui s'échappait de sa bouche : « Salut ! Je suis la Némésis de Bullock, il veut me griller le cul, mais il ne veut pas me dire pourquoi. Faîtes gaffe à Bullock, c'est une prima donna qui croit que sa merde ne pue pas ! ». Il y a des lustres, Harvey avait trouvé cette idiotie scotchée sur le tableau de la salle de revue. Le capitaine de la division criminelle lui avait suggéré de ne pas la déchirer et de le garder comme pense-bête dans son bureau. Afin de ne plus le prendre de haut avec les autres flics. Harvey avait accepté. Il avait entendu dire que les autres collègues avaient appréciés le coup. Ça leur faisait croire que Bullock avait un sens de l'humour qu'il n'avait pas. Bullock ouvrit son tiroir, en sortie une boite à donuts et commença à mâchouiller. Il continuait à regarder la trombine de Wardell et demanda à Montoya avec une douceur inhabituelle. Comme si pour une fois il n'avait pas besoin de jouer au dur pour justifier qu'il était flic :

« Tu va faire quoi quand tu commenceras à avoir un tableau de chasse ? Tu va te faire muter ailleurs ? On sait tous les deux que t'as pas l'air d'apprécier l'endroit, ni la plupart des mecs qui bossent ici et touchent des billets en douce. Mais à vrai dire je ne sais pas si c'est le GCPD qui a un problème. Je crois que c'est Gotham qui est malade. »

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MessageSujet: Re: Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK   Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK EmptySam 25 Aoû - 15:55

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Renée Montoya • Harvey Bullock


Les journées passaient au GCPD et se ressemblaient. Que ce soit un receleur à tendance arnaqueuse aux cambrioleurs passant à tabac des petits vieux en passant par les maris violents, dealeurs et macs, toute cette population paraissait se nourrir de la noirceur de Gotham. Renée savait qu’elle serait confrontée à cela, comme elle savait ce qu’il en était de la corruption dans la cité sombre, mais y être confronté pour de vrai n’était pas la même que de le savoir. La première arrestation, elle avait réussit à procéder dans les règles, Bullock l’ayant laissé faire, mais quand il s’agissait d’interroger un témoin ou de faire payer des condamnés, Bullock aimait passer ses nerfs sur eux. Les planques et surveillances avaient été plus complexes. Il fallait causer avec son partenaire. Difficile de ne rien dire sur le passage à tabac d’un mari violent ou sur sa manière de faire causer les gros bras du pingouin, ou encore, sur ceux qu’il appelait ses indics qu’il faisait parler à coup de poing. Au moins, Bullock n’acceptait pas des enveloppes pleines d’argent. Tout compte fait, elle avait peut-être pas hérité du pire, se disait-elle alors, en reconnaissant n’avoir hérité du plus malin toutefois. Alors pour meubler la conversation, Montoya parlait de ses années d’études, du programme télé, s’informait sur le commissaire, sur le procureur ou encore sur les journalistes qu’ils croisaient. Bullock n’était pas avare en conseils, toujours porté sur le fait qu’il valait mieux accepter la corruption, ravaler sa colère et bouffer plus de donuts, et combler ainsi le vide.

Quand Renée rentrait chez elle, épuisée, à semi consciente, naviguant à vue dans son minuscule appartement qui ressemblait à un taudis joliment aménager depuis qu’elle avait refait la peinture, changer les meubles, nettoyer de fond en comble l’endroit, et ajouté quelques babioles afin de se donner l’impression d’être chez elle, Renée avait prit le pli de s’enfiler une petite bibine le soir, une bière fraiche loin de ses collègues à la langue pendue et aux mains baladeuses. Au moins, Bullock n’avait jamais essayé de lui coller une main au fesse, et elle n’avait pas l’impression qu’il matait ses loches, mais elle avait conscience qu’il la préférait aux bleus masculins qui avaient intégrés le GCPD en même temps qu’elle. L’un d’eux avait d’ailleurs déjà baissé les bras et demandé sa mutation, à peine trois semaines après avoir intégré le service. Renée s’était rappelée, en l’apprenant, qu’elle ne devait pas faiblir, que c’était le début le plus dur, et qu’il fallait s’accrocher. Il aurait été plus aisé, plus facile de demander sa mutation, et de partir loin d’ici. Metropolis par exemple ou Star City, ça c’était des villes rutilantes, modernes, lumineuses et plutôt sympa quand y pensait. Le fait que les supers héros y habitant n’étaient pas costumés tout de noir et se prenant pour une chauve souris y jouait aussi. Renée avait cru apercevoir la chauve souris, une fois. Bullock avait à peine haussé les sourcils, visiblement pas impressionné du tout. Renée était curieuse, de savoir quel taré pouvait s’amuser à se jeter ainsi des toits pour livrer des criminels ligotés et effrayés au GCPD. Elle n’aimait pas plus ses méthodes que celles de Bullock, tout aussi violentes les unes que les autres. De toute façon, une société juste n’avait besoin de justicier. C’est ce qu’elle se répétait devant son minuscule miroir dans sa salle de bain si petite qu’elle pouvait prendre sa douche et se laver les dents en même temps.

« Merci, mais je vais faire l’impasse. J’ai un cours du soir. » fit-elle sans expliciter vraiment ce qu’elle étudiait. Renée visait plus que simple inspecteur au GCPD. Confrontée à la corruption de cette ville, de sa police, elle avait été plus que tentée d’intégrer la police des polices, et puis, elle avait vu le tableau de Bullock, sur un tueur en série. Elle s’était rappelée pourquoi elle était ici. Elle avait prit des cours de profilage du soir, se promettant de continuer dans cette voie. Ces cours du soir étaient une véritable soupape. Ça lui changeait les idées, lui redonnait de l’espoir, lui faisait évacuer le stress. Elle savait que si elle commençait à en parler, tout le service allait se foutre de sa gueule et qu’elle finirait par avoir des mots doux comme Bullock en avait eut quand il pourchassait ce tueur en se prenant pour un type du FBI. Alors, elle prétendait prendre des cours d’espagnol et comme ça n’intéressait personne, on ne la questionnait jamais.

« Euh… merci. » fit-elle en réceptionnant du mieux qu’elle pouvait l’épais volume qui manqua de la faire tomber à la renverse, sa chaise avec elle. Avoir ses propres indics, Renée y avait réfléchi, elle avait encore des contacts de l’école, et commencé à parler avec sa concierge qui en connaissait des infos, mais c’était insuffisant. Le problème étant qu’elle n’avait aucune envie de battre qui que ce soit pour obtenir des infos, encore moins envie de filer du fric. Il allait lui falloir trouver des gens bavards ou de quoi rendre les gens bavards. Renée ne s’en faisait pas, elle finirait par trouver. En attendant, elle reposait de beaucoup sur le réseau de Bullock qui à défaut d’être dans la dentelle était étendu, quasiment autant que son épais volume d’infos compilées en masse. « J’y travaille. » ajouta-t-elle.

Partouze ? Elle préférait ne pas trop s’imaginer pourquoi il lui disait ça. Renée leva les yeux en l’air. Bullock voyait le monde par la petite lorgnette mais il était là depuis suffisamment longtemps pour savoir comment ça fonctionnait. Peut-être trop pour essayer d’imaginer un autre point de vue, un autre monde. Renée avait envie de croire qu’il était possible de changer les choses. Et si elle finissait par s’y casser les dents, au moins aurait-elle essayer. Elle ne pouvait pas renoncer avant même d’avoir essayé. « Gotham est malade, pour sûr. Mais ça veut pas dire qu’on peut pas tenter de la soigner. Demander sa mutation, ça veut dire renoncer. Personne ne le formule ainsi, surtout pas ici, mais c’est le cas. N’est-ce pas pour cela que tu es resté ? » fit-elle en le regardant droit dans les yeux. Elle se leva de son bureau pour s’avancer vers son partenaire. Bullock avait jamais essayé de la toucher, il ne lui faisait aucune remarque sexiste, il ne palpait pas, alors certes, il était pas tendre avec les suspects, mais comparé aux autres ici, il était peut-être l’un des plus correct parmi les anciens. « Ça fait des années que tu bosses ici, pourtant les autres te traitent comme si tu débutais. J’ai bien remarqué que tu palpais pas, Bullock, alors pourquoi tu es resté ici ? Qu’est-ce qui te fait tenir ? »


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MessageSujet: Re: Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK   Donuts Land (Renée Montoya) FLASHBACK EmptyDim 26 Aoû - 14:53




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Renée Montoya • Harvey Bullock


Bullock afficha son sourire espiègle en écoutant les commentaires de Montoya. Malgré la désillusion, l'idéalisme tenait toujours chez elle. Mais les questions de sa partenaire le prirent au dépourvu. Personne encore au commissariat ne lui avait posé cette grande question qui était assez large. Pourquoi êtes restés ici depuis le début ? Pourquoi ne pas avoir quitté la ville ? Surtout, pourquoi être devenu flic ?

« Tu veux vraiment savoir ce que je pense de tout ça et pourquoi je me suis engagé dans ce cirque ? Pourquoi j'ai pas encore renoncé ? Ça risque d'être long. »

Il jeta un œil à l'horloge murale qui était aux écussons du GCPD.

« Mais si t'as rien d'autres à faire pour tuer le temps que d'écouter un baffreur de donuts, pourquoi pas. »

Bullock retira sa plaque de flic qu'il avait accroché à la poche de sa chemise et la jeta dans un tiroir de son bureau avant de le refermer. Espèce de geste symbolique, comme s'il ne pouvait pas se confier sans être dénué de ce qui faisait de lui un membre des forces de l'ordre.

Puis il se lança dans son récit. Parfois il regardait les dossiers sur son bureau, d'un regard songeur et évasif. Parfois il regardait Montoya avec un air sérieux qu'on ne lui connaissait pas. Mais il fixait surtout principalement sa carte de Gotham City épinglé au mur tout en parlant.

…………………………

Un bureau, deux chaises. L'horloge qui fait tic tac.
Peut-être juste deux flics l'un à côté de l'autre.
Peut-être juste un gros type et une jeune recrue.
Peut-être juste deux silhouettes perdus dans Gotham.
La parole au bouffeur de donuts.


…………………………

Bullock était né à Gotham City et avait toujours vécu là. Quand on reste trop longtemps dans un endroit, on finit par en faire partie. Il avait grandi à South Gate dans l'East-End. Là-bas dans son enfance, régnait une population ouvrière. Souvent des bouseux transplantés du Maryland ou de la Pennsylvanie. Parce qu'à l'époque à Gotham, y'avait des maisons pour pas cher et du travail pour tous. Tous ces cons aimaient les bagnoles au moteur gonflé et la musique Hillbilly. Ils bossaient en usine et récoltaient des chèques de paie minables. L'ancien South Gate avait donné naissance à des emmerdeurs comme Bullock. Le nouveau South Gate génère des camés et des violeurs. Harvey avait grandit en nourrissant quelques vagues désirs d'aventures. Son père était contremaître à l'usine Proto-Tool. Beaucoup de travail pour une paie symbolique et le degré zéro de l'aventure. Harvey avait lui aussi essayé Proto-Tool quand il fut en âge de bosser. C'était à mourir d'ennui et le corps y souffrait. Il aimait bien après le boulot côtoyer dans un bar quelques types. Parmi eux, un gars de la Brigade de répression des vols et un autre de la patrouille des autoroutes du New Jersey. Harvey avait 21 ans et ils lui racontaient des histoires passionnantes. Leurs récits rejoignaient des idées qu'il retournait déjà dans sa tête. Il avait passé l'examen d'entrée au GCPD.

Très tôt dans la police il avait appris certaines choses sur le crime à Gotham City. Il avait appris que les hommes étaient plus violents que les femmes. Sur 10 prisons dans l'état du New Jersey, y'en avaient 9 pour les hommes contre une seule pour les femmes. Les hommes tuaient parce qu'ils étaient ivres ou défoncés ou parce qu'ils étaient en rogne. Les hommes tuaient pour de l'argent. Les hommes tuaient parce que d'autres hommes les faisaient sentir femmelettes. Les hommes tuaient pour impressionner d'autres hommes. Les hommes tuaient de manière à pouvoir en parler. Les hommes tuaient parce qu'ils étaient faibles et paresseux. Le meurtre était facile en situation de crise. Il rétrécissait leur éventail de choix à quelques options compréhensibles.

Un jour Bullock avait trouvé un corps largué à Newhall. Un homme avait repéré un paquet en train de se consumer et éteint les flammes. Bullock avait examiné le corps. Il était enveloppé dans un drapeau américain. Le paquet était saucissonné avec du fil électrique. Le tout avait été imbibé d'essence. C'était une femme qui avait reçu des coups sur la tête. Bullock a vérifié les rapports récents signalant des personnes disparues. Bingo pour sa victime : elle s'appelait Daisy Mae et était à la colle avec un connard qui avait braqué un drugstore. Bullock a fouillé chez le petit copain. Il y a trouvé un bidon à essence vide. Un voisin lui a déclaré que le petit copain avait cherché à se débarrasser d'un canapé trempé de sang. Bullock avait alpagué le connard. L'abruti lui raconta sa vie : la salope refusait de lui tailler une pipe, la salope avait fait trop cuire le steak, la salope avait râlé lorsqu'il avait échangé son chèque d'allocations de l'assistance contre de la came. Bullock avait appris que les hommes tuaient des femmes par apitoiement sur eux-mêmes.

Un homme de Norwalk avait abattu son épouse. Il visait au-dessus de sa tête et la balle lui est arrivée juste entre les deux yeux. L'homme relâchait juste un peu les soupapes. Il avait planqué ses pousses de marijuana avant de signaler l'accident. Bullock l'avait épinglé pour meurtre au second degré. Bullock avait apprit que des hommes tuaient des femmes par ennui.

Une femme avait tué son mari avec une arme à feu. Une fois son acte commis, elle avait passé un coup de fil au poste de Lennox et laissé un message anonyme parlant d'un rôdeur. Le GCPD a envoyé une voiture près de son immeuble. Les flics n'ont pas vu la trace d'un rôdeur. La femme a rappelé le poste de Lennox. Elle a dit qu'elle avait abattu son mari par erreur. Il l'avait surprise en rentrant par la fenêtre sans prévenir. Elle l'avait pris pour un rôdeur. Elle ne savait pas que tous les appels qui arrivaient au poste étaient enregistrés. Bullock s'est rendu sur les lieux du crime et a coincé la femme. Celle-ci a reconnu avoir abattu son mari avant de passer son premier coup de fil. Elle a déclaré qu'il la battait. Elle lui a montré ses hématomes pour preuve. Bullock l'a arrêté et a donné le nom du mari aux inspecteurs de la brigade de Lennox. Les gars étaient bien contents qu'elle ait effacé le salopard. Ils s'apprêtaient à le choper pour une série de vols. Bullock a interrogé les voisins de la femme. Lesquels ont déclaré que le braqueur battait sa femme régulièrement. Il paressait dans son appart pendant qu'elle travaillait. Il dépensait son argent en alcool. La femme est restée en détention. Bullock est allé voir le substitut du procureur: Harvey Dent et a parlé de circonstances atténuantes. Le juriste a accepté de requérir pour une inculpation de moindre gravité. La femme a été libérée avec mise à l'épreuve. Bullock a appris que les femmes tuaient les hommes quand le tout dernier coup sur la tête les faisait basculer un rien du mauvais côté.

Un type de Riverside avait deux mômes d'un précédent mariage. Il s'était trouvé une nouvelle épouse. C'était un type honnête, dur à la tâche. L'homme a appris que sa femme le trompait. Il l'a poignardé avant de se poignarder à son tour. Bullock a appris que les hommes tuaient des femmes afin de faciliter leur propre auto-destruction.

Un drogué à la terpine est sortit traîner en peignoir de bain. Il a forcé l'entrée d'une maison et poignardé un vieil homme dans les yeux. Bullock et deux autres flics ont suivi les traces sanglantes jusqu'à sa crèche. Le drogué essayait d'évacuer son peignoir dans la cuvette des toilettes. Il a dit qu'il ne savait pas pourquoi il était sorti. Bullock s'est dit qu'il devait chercher une femme.

Bullock avait travaillé sur des dizaines d'homicides. Il passait du temps auprès des familles des victimes. Le taux de criminalité de Gotham City ne cessait d'augmenter. Il abattait de la paperasse en retard et restait bloqué dans les embouteillages d'autoroutes. Il récupérait de nouveaux meurtres, jonglait avec les anciens, répondait à des appels au suicide et d'accidents du travail. Il a résolu 19 affaires sur 21 sur la seule année 2004. Il travaillait avec de bon partenaires comme Montoya en ce moment et faisait la moitié du boulot. Il travaillait avec de mauvais partenaires comme Flass et se payait tout le boulot. Certaines affaires lui excitaient les neurones. Certaines l'ennuyaient à mourir. Il a travaillé sur un million de crimes où papa-tue-maman et maman-tue-papa. Il a travaillé sur deux millions de meurtres de bar entre mecs de Falcone et mecs de Maroni, où les 40 témoins oculaires se trouvaient tous aux toilettes et prétendaient n'avoir rien vu. Certaines affaires le faisaient méditer sur des putains de sujets complètements déments. Il a remonté toutes les pistes dans l'affaire du « Night Stalker ». Il a fait tomber quelques méchants qui tuaient des racoleuses. Les meurtres s'accumulaient, au point de lui coller un syndrome d'épuisement du chasseur de meurtres. Il est parti en vacance dans un trou paumé du Colorado, et a souffert du syndrome de manque du chasseur de meurtres. Il travaillait sur toutes ses affaires avec la même volonté d'engagement. Il ne faisait le tri que dans son cœur et dans sa tête. Les rendez-vous au tribunal s'accumulaient. Ils couvraient un échantillonnage varié de meurtres. Certains lui excitaient les neurones, d'autres l'ennuyaient à mourir. Il jonglait avec un large éventail de faits et se plantait rarement quand il témoignait devant la cour.

Son seul et unique rêve était simple et stupide. Il voulait que quelqu'un quelque part sache que dans ce bas-monde il existait une justice.

…………………………

Bullock acheva son récit en ouvrant un tiroir pour en sortir une boîte à donuts dissimulée. Il piocha dedans et s'en enfila un glacé au sucre.

« A ton tour maintenant. Je ne connais toujours pas cette flic qu'on appelle Renée Montoya. Et je me suis laissé dire qu'elle devait avoir une sacrée histoire, comparé à tous les empaffés des couloirs d'à côté. »

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