Night of the dead [PV: Lois "Terreur" Lane]

Ah, Metropolis... Son bourdonnement humain constant, ses chauffeurs de taxi au klaxon déchaîné, ses livreurs balançant des insultes à droite à gauche, son petit nuage de pollution, la poussière de plâtre flottant autour des immeubles en travaux... Lois se demande si tout tourne bien rond chez elle lorsqu'elle réalise que cette ville lui avait manqué. À l'arrêt de bus provisoire devant les locaux du Daily Planet, au téléphone avec Martha, Lois grimace quand elle aperçoit le visage de Luthor sur les énormes écrans de New Troy, elle a la nausée. Voilà, ça y est, elle vient de passer un cap, apercevoir la figure du milliardaire lui donne littéralement envie de vomir. Elle se détourne du portrait géant pour reprendre la conversation avec sa belle-mère, qui lui demande comment va Clark. Cette question qu'elle a déjà posé à son fils le matin même, mais qu'elle repose à Lois en sachant que cette dernière lui dira la vérité. Le problème de Clark, c'est que même à l'article de la mort, il serait capable de prétendre aller pour le mieux. Du Clark Kent classique, et les deux femmes le savent toutes les deux. Mais hormis un léger problème de ville kryptonienne égarée, tout va bien. Metropolis a de nouveau retrouvé son héros favori, plus occupé à aider à la reconstruction de la ville qu'autre chose ces temps-ci. Malgré l'élection de Luthor à la tête du pays – Lois a de nouveau un haut-le-cœur – Superman reste le héros le plus populaire des États-Unis, ce qui doit rendre le chauve fou de rage. Après quelques banalités pour terminer la conversation, Lois raccroche et monte dans le bus, direction le centre commercial pour quelques courses de dernière minute avant de rentrer pour s'écrouler sur le canapé du salon en attendant que Clark rentre lui aussi.

Dans les allées, Lois ne perd pas son temps à flâner, elle sait exactement ce dont ils ont besoin alors elle attrape les articles quand elle passe devant et les jette dans son panier – pour la délicatesse, il faudra repasser, mais pour une raison qui lui échappe elle a les nerfs à vif. C'est probablement la fatigue, rien de plus, on ne peut pas dire que son sommeil soit exceptionnel depuis leur retour à Metropolis. Lois soupire, et lève les yeux au ciel de façon très exagérée lorsque l'alarme du magasin retentit. Merveilleux. Il fallait qu'un incident se produise juste ce soir, juste à ce moment précis. C'est à croire qu'elle est maudite, que le destin s'acharne. À ce stade, Lois se dit que ça ne peut plus être un simple hasard, elle est un véritable aimant à problèmes. Désenchantée, elle pose son panier dans un coin, dit adieu à ses pâtes sauce carbonara et bonjour aux ennuis. Quand elle commence à entendre des gens hurler, elle comprend que ce sera une longue séance de shopping... Les paris sont ouverts, à qui la faute cette fois ? Toyman ? Captain Arc-en-Ciel ? Le dernier crétin du mois ayant déclaré la supériorité des mouches sur la race humaine ? Clairement, ce n'est pas le Général Zod qui a décidé de s'attaquer au capitalisme américain en pillant l'un des dizaines de supermarchés de Metropolis, à moins que Clark lui ait mis un coup un peu trop fort sur la tête. Après le Syndicat du Crime, c'est reparti pour les petits crimes et la violence de quartier. Lois a beau savoir qu'il faut de tout pour faire un monde, parfois, elle meurt d'envie de s'occuper de ces abrutis elle-même en les frappant avec son sac à main. Un jour, elle le sait, elle craquera.

« Des quoi ? » Un sourcil haussé, elle observe d'un drôle d'air le jeune homme à côté d'elle. Elle a forcément mal entendu. Il est sorti des toilettes un peu paniqué, visiblement déjà perturbé, il a dû mal... Ah. Elle fronce les sourcils en regardant dans la même direction que lui. Mais son esprit refuse d'accepter l'éventualité que... Non mais, vraiment, ce n'est pas possible. Il ne peut pas y avoir une invasion de zombies dans le Walmart numéro dix-sept de Metropolis. « Non mais merde, on croit rêver ! On ne peut même plus faire ses courses tranquille dans cette foutue ville ! » Réaction tout à fait logique et rationnelle face à une potentielle attaque de revenants. « Oh bordel, t'es aussi pâle que les morts, c'est pas le moment de s'évanouir, gamin ! » Super Lois passe à l'action, elle l'attrape par l'épaule et l'entraîne derrière e comptoir du rayon boulangerie là où ils ne seront pas visibles directement. « Bon, pas de panique. Je suis sûre que Superman aura réglé cette affaire d'ici cinq minutes. » Il a plutôt intérêt... Après tout, quand Lois a jeté un coup d'œil à la sphère Twitter, tout le monde s'extasiait sur Clark en train de souder un échafaudage avec sa vision thermique. Il n'a donc rien de mieux à faire que de venir la sauver – elle et leur dîner.  

Bon, eh bien au moins c'est clair, Lois peut dire adieu à sa soirée bien tranquille avec Clark. Clark qui tarde d'ailleurs à arriver, ce qui n'est pas bon signe. Lois le sait, il lâche toujours tout pour venir la sauver elle, et tant pis pour le reste du monde. S'il n'a pas encore pointé le bout de sa cape... C'est qu'il y a un problème, et un vrai. Hormis la Kryptonite, quelle est la plus grande faiblesse de Superman ? La magie. Et Lois n'y connaît vraiment pas grand chose, en magie. En revanche, elle sait que c'est un domaine dans lequel il n'existe pas de règles préétablies, il y a autant de formes de magies que d'utilisateurs de magie. Alors autant dire que la marge de manœuvre est plutôt vaste. Elle soupire en levant les yeux au ciel. « Tu as trop regardé la télévision, je crois. Tu n'as rien d'un zombie, et moi non plus. Tu connais beaucoup de zombies qui causent, toi ? » Elle secoue la tête. Pas de panique, c'est toujours plus facile à dire qu'à faire. Lois le sait, tout le monde n'est pas comme elle, habitué à gérer des situations dangereuses et épineuses. Encore que, même elle ne s'attendait pas à devoir faire face à une attaque de revenants – en apparence – au beau milieu d'un supermarché de Metropolis. Elle acquiesce aux paroles du jeune homme ; ils ne peuvent effectivement pas rester où ils sont, ils risquent de finir dévorés vivants et Lois tient trop à son cerveau pour laisser un foutu zombie l'avaler et ruiner vingt ans de carrière. N'est pas Wonder Woman qui veut, alors à défaut d'une épée et de talents d'escrimeurs, c'est à coup de poêle qu'ils se frayent un chemin à travers la horde de revenants. Une fois à l'abri dans une pièce verrouillée par une poignée magnétique, Lois s'autorise à soupirer de soulagement. Non pas qu'ils soient sortis d'affaire, il leur reste encore à trouver une solution pour sortir du bâtiment... « Lois. Lois Lane. Je travaille au Daily Planet. Et normalement, Superman aurait déjà dû venir me sortir de là... » Elle se pince l'arête du nez en prenant une profonde inspiration. Puis elle sort son téléphone de la poche de sa veste. « Pas de réseau, rien du tout. » Et Metropolis a été élue comme la ville possédant la meilleure couverture en terme de réseau cellulaire en 2017. Alors ce n'est clairement pas un petit problème de couverture satellite, c'est beaucoup plus inquiétant que cela. « On ne peut pas risquer de se précipiter dehors sans savoir si l’extérieur est épargné par le phénomène ou si... Je ne sais pas, je n'ai pas la moindre idée de ce qui se passe ici. Mais quelque chose me dit qu'un utilisateur de magie est à blâmer pour nos ennuis. » A moins qu'il ne s'agisse d'une perturbation dimensionnelle ? Flash qui aurait accidentellement modifié la chronologie ? Seigneur, le temps où Luthor était le plus gros problème de la planète lui manquerait presque. « Bon, réfléchissons... Est-ce que tu as accès aux caméras de surveillance à l'extérieur du magasin ? Il faudrait que nous puissions au moins voir ce qu'il s'y passe, histoire d'éviter de se jeter bêtement dans la gueule du loup si c'est aussi le chaos dehors. » Probablement qu'étant donnée la situation, les caméras ne fonctionnent plus, mais sait-on jamais. Lois n'est pas spécialement emballée à l'idée de devoir quitter la sécurité de cette pièce si par malheur c'est pire à l'extérieur qu'à l'intérieur. Quoi qu'il en soit, il semble évident qu'en l'absence d'aide, ils ne vont pas pouvoir rester plantés là éternellement. Dommage, Lois commençait à s'habituer à être sauvée en toutes circonstances.