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 Man to man / Lemoine

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MessageSujet: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyMar 7 Aoû - 9:20

Man to man...




    Un vent chaud et pestilentiel circulait dans les tubes de verre du métro aérien. Une odeur qui portait en elle tout le vice de cette ville noire. Et pour cette nuit, la prophétie d'une montreuse métamorphose.
    Quelques sans abris, ceux qui avait échappé aux brigades de nettoyage, s'étaient trouvés un angle mort pour cuver une mauvaise bière. Ils portaient sur leur face les stigmates maladifs de leur misère. Reclus, parmi, les reclus leurs miasmes annonçaient une longue et pénible agonie. Piteuses créatures, qui ne faisaient qu'attendre la Faucheuse.

    En d'autres heures, ce spectacle mortifère aurait agité Ian Sanders d'une sourde révolte.
    Pourtant, le jeune détective était de marbre. Il ignorait les vagabonds miséreux, comme il avait su le faire, pendant les chasses avec le Père... le comte.
    Car cette nuit-ci, une obsession s'était emparée de lui. A vrai dire, elle le consumait depuis plusieurs jours maintenant. Elle atteignait son paroxysme en ces heures de nuit.

    Spoiler:

    Elle se matérialisait sous la forme d'un homme. Celui qui se tenait 30 mètres plus loin, sur le quai. Levant Jordania, un hors la loi connu des services du Gotham City Police Department pour son trafic en femmes blanches. Migrants Ukrainien, il était arrivé à Gotham dans les années 90 pour monter son affaire avec une prodigieuse efficacité. Actuellement, c'était l'un des hommes les plus riches du milieu. L'un des monstres les plus aimé de la ville.
    Cela faisait des années que la police cherchait à le prendre la main dans le sac. Sans résultat. Bien sûr, il avait assez d'argent et de gens pour le protéger.

    Une nouvelle piste avait émergé. La Strike Team avait fait une descente dans le bordel principal, où l'homme menait son empire de chair.
    Levant, appréhendé, avait passé le minimum de temps dans leurs locaux. Parce qu'une avocate aussi véreuse que talentueuse était venu accéléré sa libération. Le petit sourire provocateur de cette rouquine avait bien failli la mener sur une lit d’hôpital. Sanders était parvenu à se contenir devant la fille. Moins bien devant le client diabolique.

    Il était le tout premier suspect, devant lequel Ian avait perdu son calme. Pourtant, il y en avait eu des affreux depuis trois mois. Jordania était spécial. Il faisait de la traite d'esclaves. Et il le faisait avec des jeunes femmes, qui une fois rendu addicte à l'héroïne, vendaient leur âme (et leur corps) pour une simple dose.
    Ian ne pouvait s'empêcher de voir Isabel dans chacune de ces victimes...

    Une douleur, au niveau de son poing gauche, lui rappelait ainsi la raison d'une semaine de mise à pied.
    Oui, le bleu était sorti de ses gonds. De sa bonhomie habituelle il n'y avait eu plus rien. Pendant quelques minutes une rage mélangée à de la haine, lui avait donné un excès de sauvagerie. Tel qu'il n'avait pas eu depuis pas mal de temps. Il avait bien failli défoncer la face du coupable. Trois hommes avaient été nécessaires pour les maintenir à distance.
    Aucun remord ne venait adoucir le cœur du colérique. Au contraire, il n'avait fait qu'attendre. Oui, attendre le moment opportun pour venir finir ce qui avait été commencé.

    Cela faisait des heures qu'il filait les hommes de l’Ukrainien partout dans Gotham. Il se déplaçait toujours avec au minimum trois gardes du corps. Des mastodontes à la gueule patibulaire et aux muscles d'acier. Une obligation, quand on travaillait dans les fonderies de l'Enfer.
    Mais ce n'était pas ce qui parvenait à sortir Sanders de son obsession. Car il savait, il savait, que la Justice, telle qu'elle était conçue ne donnerait rien. Il y aurait toujours une Keenan pour desserrer les serres de la Justice.

    Il n'y avait pas plus entête que Ian dans ce genre de cas. Malgré sa colère, il restait conscient qu'il ne pourrait accomplir la sentence tout seul. L'homme était trop bien gardé par ses Cerbères. Mais, il pouvait au moins faire peur au monstre. Seller la promesse de leurs retrouvailles.
    Remontant le sac de sport sur son épaule, le jeune homme montait dans la rame, avec le reste de la foule, pendant que le petit cotége faisait de même, 4 wagons plus haut.

    Il savait que les hommes rentraient au QG général.
    Mais, il avait tout prévu. Il y avait dans ses affaires de quoi faire un beau feux d’artifices. De quoi faire sourire les chats sur les toits.
    Le mouvement du métro était comme le calme avant une grosse tempête. Dés qu'ils quittaient la station pour émerger dans le vieux Gotham, Sanders attrapait son téléphone de service. Une fois le message envoyé, il rentrait les mains dans les poches de sa veste en cuire élimée. Il avait compris, depuis un petit moment que Byrd, Marlon et Lemoine, étaient de cette trempe. S'il n'en avait rien montré cette fois il annonçait la couleur. JB viendrait ou non... à ce stade Sanders était prêt à se mouiller seul.

    Ils étaient sur le point d'entrer dans le quartier.
    Ian rentrait un peu plus les épaules. Une capuche dissimulait son visage. Il marchait lentement. Dans son esprit cependant tout allait très vite. Il se refaisait en boucle l'interrogatoire. Les réponses, les sourires, les rires du monstre alimentaient sa hargne. La façon dont Levant parlait de ces pauvres filles. Des enfants, des jeunes filles, dont la grâce était bouffée par des connards. Ian voyait dans leurs pupilles dilatées les innocences brisées. Il ne pouvait pas s'empêcher de vouloir les sauver. A défaut de pouvoir sauver sa sœur.
    Bientôt, très bientôt, la Bête saignerait.

    _ «  On ira en en Enfer ensemble.  » Jurait-il, en allant attendre la seconde père de bras à l'angle de la rue suivante.



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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyMar 7 Aoû - 23:50

Man to manY avait rien de plaisant et de facile à être flic, encore moins flic à Gotham. JB se demandait souvent ce qui le retenait dans cette ville. Sans doute son équipe, Rylee et Marlon, ils étaient là pour lui, il était là pour eux. Et puis Junior, comme son équipière avait baptisé le petit dernier arrivé. Ian Sanders. Ouais, un mec qui payait pas de mine comme ça, mais qui avait quand même réussit à faire son petit trou dans leur team. Remplacer Gregg n'était de toutes les façons pas chose aisée. Ils étaient bien trop proches les uns des autres pour laisser un nouvel arrivant s'incruster aussi facilement. Mais patiemment, il y arrivait. Et puis, même s'ils ne le mettaient pas au parfum de tout, ils étaient quand même obligés de le prendre avec eux. Dans ce genre de groupe, le plus vitale était la confiance. Si l'on ne pouvait pas compter sur le collègue, c'était une balle assurée.

Les mois passaient rapidement et finalement, ils avaient pu voir sous ce sourire, la petite noirceur que tout le monde avait au fond de soi. Le mec s'était fait démonté sans que personne ne puisse l'en empêcher. JB avait fait partie de l'équipe qui avait dû tirer Ian en arrière pour qu'il arrête de déconner. S'il avait repéré les signes plus tôt, il l'aurait fait sortir de la pièce sans attendre. Certes, la Strike Team pouvait avoir des interrogatoires musclés parfois, mais pas avec autant de témoins aux alentours. C'était ça aussi, de protéger ses gars. Il avait raté son coup pour cette fois. Il avait bien vu dans le regard du jeune homme que ce dernier n'abandonnerait pas la partie de sitôt. Et le criminel qui s'amusait de ce gamin au sang chaud. C'était ainsi, ça l'avait toujours été et ça ne changerait pas de sitôt. Le français aussi aurait bien démoli le portrait de ce bâtard, mais ce n'était ni le lieu, ni le moment.

Oui, même en étant un flic qui jouait sur la ligne jaune, on pouvait avoir des principes. S'il était capable de laisser tranquille des voleuses tout de cuir vêtue, il appréciait moins tout ce qui touchait à la traite des êtres humains. Chacun devait être libre de ses mouvements et de ses choix. Il avait toujours quand même, au fond de lui, cette petite voie de flic qui lui rappelait qu'il était aussi là pour faire régner la loi et l'ordre. Et de l'ordre, dans ce genre de cas, il était prêt à en mettre. A coupe de pompe et ce n'était pas de chaussure taille 45 dont on parlait. Mais bien de gros calibre. Même si pour le coup, c'était son glock qui tenait à sa ceinture.

Le français s'était vu dérangé en pleine paperasserie par le sms du jeune flic. D'un soupire, il avait attrapé ses affaires et était parti en quatrième vitesse. Pas besoin d'être Einstein pour décodé le message. Il allait faire une connerie et lui, allait le couvrir, voir l'aider. Marlon et Rylee avaient eu droit à un congé bien mérité après une longue enquête et une arrestation plutôt éprouvante, Sanders avait décidé de mettre à profit sa mise à pied... qu'est-ce qu'ils ne comprenaient pas dans mise à pied d'ailleurs?

Sans attendre pour autant, il avait au moins mis Byrd au courant du bordel qui allait arriver. Ne jamais partir seul sur des coups comme ça, un backup était toujours nécessaire, surtout s'il fallait que la cavalerie rapplique.

Les mains dans les poches de son blouson usé par le temps, il marchait d'un pas rapide vers sa destination, espérant que sa nouvelle recrue n'ait pas déjà fait la connerie du siècle. Est-ce qu'il savait au moins dans quoi il se lançait? Ce n'était pas rien de s'attaquer à un type comme Jordania, il n'était pas seul, il était protégé. On ne tuait pas un mec de ce calibre sur un coup de tête, sans risquer de perdre la vie à son tour. C'était un peu la dure loi de la rue et de ces milieux. Surtout quand on portait le badge, encore plus quand on était nouveau. Heureusement pour eux, le profil du gamin était visible un peu plus loin, il l'attendait.

Lemoine se planta devant son interlocuteur, la mine un peu sombre, tout en le fixant.

- Tu comptes te mettre tous les Slaves à dos, Junior?

Il n'était pas super agréable, le flic avait même l'air un peu en colère de se voir tirer comme ça du bureau. Il avait pas prévu de venir se fritter avec des tarés dans ce quartier... même si lui pouvait avoir quelques affinités avec des membres des Familles, cela ne voulait pas dire qu'il avait un laissez-passer pour autant.

- C'est quoi l'idée? Faire justice toi-même? Tu crois pas que les boeufs* vont t'avoir dans le nez directement après ta petite démonstration de boxe? C'était pas trop le moment que la police des polices ne reviennent foutre leur nez dans leurs affaires... JB était déjà bien dans leur angle de tir.

Une main vive venait frotter le bas de son menton barbu, continuant de fixer le jeune, ses sens pourtant en alerte, on n'était jamais trop prudent.



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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyVen 17 Aoû - 21:42

Man to man...




    Le sac de sport était posé aux pieds du jeune détective. Objet informe, dont on ne pouvait dire s'il contenait plutôt, une bombe artisanale ou des fusilles d'assaut, où toute autre artillerie.
    Sanders avait d'ailleurs des bases en terme de mécanique artisanale. Il avait regardé les gars faire sur les chantiers de Mexico. Là-bas, il n'y avait pas toujours le matériel. Le système débrouille était souvent plus efficace pour avancer. On devenait très vite menuisier, plombier, couvreur, quand il le fallait. Les mains devenaient plus précieuses que l'or au moment des travaux forcés.

    La bise du soir transportait les voix slaves vers l'ouest.
    A l'oreille de Ian l'espion improvisé. Il écoutait patiemment, ce dialecte ukrainien, qu'il ne maîtrisait pas. Cherchant les mots transparents, les sonorités, les indices, sur ce qui se disait de l'autre côté de la rue. N'importe quelle information pouvait s'avérer utile pour les agents. C'était la mine d'or de cette cité pervertie.

    _ « T'es là... Cool. » Le jeune flic désignait le groupe d'un sec coup de menton. Il ne cherchait plus à cacher son état d'esprit. Le mépris que lui inspirait ces truands. Qu'il considérait comme de la pire espèce. « Il y en a une bonne partie en route pour Odessa. »

    Ce n'était pas une mission suicide. Tel que le sous-entendait la réserve du Français. Ian était furieux. Il était aussi un croyant. Il ne pouvait être l'instigateur de sa mort, sous peine de finir dans le repère de la Bête contre son gré. La seule créature divine qu'un Sanders pouvait réellement craindre.
    Or donc, il avait mis à profit sa punition patronale. Il avait investit dans tout Gotham. Avec une discrétion d'Indien.
    L'effectif du gang était réduit de presque moitié. Le soir idéal pour une intervention éclaire.
    Il éludait rapidement la question des représailles interne. Sanders n'avait pris cet uniforme que pour une seule enquête en réalité. Isabel.

    _ « Ouais faire ce que le système ne veut pas faire. Envoyer cette ordure voir son créateur. » Ajoutait-il en donnant un petit coup de pied dans sa mystérieuse besace.


    Les engins explosifs teintaient en s'entrechoquant dans le contenant. Ils étaient désactivés. Encore des morceaux de ferrailles inoffensifs.
    Le bleu avait balisé la zone avec l'aide d'un complice.
    Un petit gars de la rue qu'il avait rencontré, pendant une de ses fouilles nocturnes sur les docks. Un SDF qui contre menue paye avait fureté dans le quartier à l'aube. Ainsi étaient-ils parvenus à cartographier le repère de Jordiana. Les données disponibles au commissariat avaient permis d'avoir les derniers détails. Pour ça, Ian avait demandé un coup de main à Marlon.

    _ « Je ne suis pas un kamikaze J-B. » Tempérait-il son supérieur avec la mine renfrognée.

    Cela faisait dix jours que Sanders n'avait pas été dans les locaux. Autant dire perpétuité quand on était une boule de nerfs.
    Tout ce temps, il l'avait passé à ressasser et panifier. Il se sentait la force du marathonien sur le point d'être lancer dans la course.
    Peut-être avait-il appelé le Lieutenant Lemoine pour qu'il l'aide. Ou bien, peut-être une part de lui restait consciente que ce plan était aussi dangereux qu'insensé. Mais pour l'instant, le fougueux vengeur n'était pas apte à l'entendre. Il voulait voir l'épée de la Justice décapiter les monstres. S'il était le bras armé ce serait encore mieux.

    _ « Si on place les balises en simultané, ils n’auront pas le temps de réagir. Regarde. » Sanders s'accroupissait pour prendre son carnet dans le grand sac.

    La relieur était explosée aux deux extrémité du dos. Des feuilles de toutes les tailles épaississait le cahier de base. Il contenait tout ce que l’apprenti avait compilé depuis son entrée dans la Strike Team. Les notes étaient désordonnées et chaotiques. Elles étaient en anglais, en hindou, en espéranto parfois.
    Il retrouvait finalement la page intéressante. Un plan y était tracé avec la précision géométrique des écoliers. Trois points stratégiques étaient barrés d'une croix rouges. Des faiblesses de construction qui avec l'aide d'une décharge, pouvaient amener l’effondrement du bâtiment.

    _ « Tu vois. Tout est là. Ça ce gère. On place. On file. On active. Et boom. Plus d’Ukrainien. »  Une synthèse, qui donnait presque le sourire au jeune homme. Pas une seconde, il ne s'imaginait que le gradé pouvait manqué l'occasion de faire le ménage.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptySam 25 Aoû - 0:24

Man to manPas certain que le jeune flic trouve cool de voir son boss près de lui. JB n'avait pas encore pris sa décision. Il ne savait pas encore s'il allait l'épauler, ou le prendre par l'oreille et le traîner chez lui pour lui foutre la bordée de sa vie. Parce qu'il mettait en danger toute l'équipe. Si ce gamin était vraiment un chien fou prêt à faire péter n'importe quel truand pour ce qu'il avait fait, ils ne seraient pas sortis des emmerdes. Et franchement, le français souhaitait pouvoir encore passer sous les radars longtemps. Il n'était pas du genre à s'afficher, même si la police des polices pouvait l'avoir dans le nez.

Ian ne tentait pas de cacher sa haine de son adversaire. Faisant comprendre à son interlocuteur qu'il était prêt à aller très loin pour faire régner la loi et l'ordre. Ou en tous les cas, pour qu'un semblant de justice soit installé dans ces quartiers. Silencieux, il le fixait. Si la peur de perdre son badge n'existait pas chez lui, il lui semblait que celle d'aller en prison n'était pas plus dissuasive. Lui faisant prendre toute conscience de la problématique qu'un type comme lui pourrait apporter à son équipe.

- ...

Sa tête se pencha légèrement sur le côté, tandis qu'il lui disait qu'il n'était pas un kamikaze, il essayait vraiment de le convaincre là?

- Tu penses que je vais te croire, Ian? Qu'est-ce que tu crois que tu es d'autre à l'instant? Un justicier peut-être? On a bien assez à faire avec tous les encapés du coin, t'as pas besoin de rejoindre leurs rangs.

Il fût presque surpris de le voir avoir tout préparé et de façon plutôt froide et méthodique. Presque digne d'un psychopathe. Faire tout péter à la bombe... c'était franchement une mauvaise idée. Si JB n'avait rien contre secoué des criminels, voir - parfois - qu'une balle ou deux ne se perdent, ce n'était pas pour autant qu'il était pour la pose de ce genre d'engin dans des endroits habités comme ce quartier. Pas besoin d'offrir la peur de leur vie aux habitants qui n'avaient rien demandés de tel.

D'un mouvement un peu brusque, il chopait le carnet du plus jeune, arrachait la page de son plan, lui refourguant son carnet en le plaquant contre son torse, il déchirait soigneusement le bout de papier et lui tendait un morceau sur deux.

- J'espère que t'as faim...

Déjà, se débarrasser de la pire des preuves, un papier écrit. Qu'importe ce qu'il y avait dessus, si c'était compréhensible ou pas. C'était une preuve, à charge, pour ce qu'il pouvait se passer après ou pas. Alors il allait les avaler ses preuves, pour éviter que cela ne tombe entre de mauvaises mains. Le reste serait jeté dans des poubelles, toutes différentes.

Puis il s'accroupissait pour ouvrir le sac, légèrement, voir ce qu'il y avait à l'intérieur, sans que des passants ne puissent en faire autant et grogna en voyant qu'il ne déconnait pas. C'était artisanal, mais c'était bien des bombes.

- Et les dégâts collatéraux. Tu crois qu'un engin de ce genre ça ne fait que toucher ce que tu veux? Il se redressait pour lui faire face, de toute sa hauteur. Enfin, il n'était pas bien grand, mais son gabarit démontrait que ce mec pouvait vous mettre KO d'un bon coup de bourre-pif. Sérieux Sanders, tu crois quoi? Que parce qu'on est à Gotham on peut bomber qui on veut comme ça? Son doigt était pointé contre lui, il l'avait coincé contre le mur et parlait à voix basse, mais son ton n'était pas très amical. Il n'aimait pas ces manières de terroristes. T'es pas tout seul et vu que tu m'en as parlé, tu me fous dedans jusqu'au cou... si tu veux qu'on leur fasse passer le goût de faire du trafic, on va le faire à ma manière, mais pas en créant un trou béant dans la zone... ok?

En fait, Lemoine ne lui laissait guère le choix, mais une chose était certaine, il ne lui laisserait pas la possibilité de faire sauter ses bombes, ça, c'était hors de question, ça fouterait bien trop le bordel et ce serait bien trop chaud à couvrir.

Mais comme promis, le lieutenant ne lâchait pas pour autant son homme. Comme Rylee et lui l'avait dit au gamin à son arrivée, ils étaient une famille et dans une famille... on s'aidait. Surtout dans une famille comme la leur.


*En français dans le texte
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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyLun 27 Aoû - 23:40

Man to man...




    Le ton de l'Inspecteur Lemoine révélait le fond de sa pensée. Une figure d'autorité, un rien paternel, pour un Fils perdu. Une dynamique que Sanders assumait plus ou moins selon les jours. Il s'était émancipé très tôt, voulant fuir l'aura protectrice et envahissante de ses géniteurs. Mais dans la Strike Team se retrouvait des points communs avec ce nid.

    Vexé d'être associé aussi vite à des hommes en collants et en costumes il faisait mauvaise mine. Ce qu'ils faisaient pouvait être admirable. Mais, lui, Ian Sanders n'avait besoin ni de super-pouvoirs, ni de bottes en cuire et d'un masque, pour faire pencher la balance. De la jujotte, un peu de courage, et l'on pouvait déjà faire quelque-chose. Impacter.
    C'était l'éducation qu'il avait reçue et qui faisait qu'il se retrouver dans cette ruelle.

    _ « C'est pas ce que je fais ! » L'indignation colorait la prunelle de Ian d'acier. Un acier trempé.

    Ils étaient proches du danger. Si proches que Ian pouvait sentir le serre de la Bête sur son épaule et les griffes plantées dans sa chair. L'angle mort, derrière lequel ils se trouvaient, était une protection risible face à des adversaires pareil.

    _ « Mais !!!! QU EST CE QUE »

    La fin de la phrase mourrait dans le silence. Un bruit sonore claquait sur leur droite. Un chat bondissait brusquement sur un centenaire à ordure, filant comme l'éclair dans la ruelle perpendiculaire. Une tâche grise qui avait déjà disparue dans la nuit. Un miaulement strident se faisait entendre un peu plus loin.
    Sanders baissait les yeux sur les lambeaux de papier. Heureusement, il l'avait tellement regardé qu'il le connaissait par cœur. A son expression, on devinait qu'il trouvait Jean-Baptiste excessif dans ses réactions. Le lieutenant était un vrai paranoïaque.

    _ « T'es malade... » Murmurait t-il doucement comme il l'aurait fait de n'importe quel autre constat.

    Par pur instinct le jeune homme avait reculé d'un pas. La stature de Lemoine n'était pas extraordinaire. Néanmoins, le regard de l'Inspecteur venait de prendre une teinte significative. Ian y voyait un peu son propre père. Le comte avait le même genre de regard quand il était mécontent. Ce n'était pas le seul traits commun de ces hommes.
    Les colères froides étaient les pires de toutes. Celles dont il fallait le plus se méfier.

    _ « ... »

    Ian restait immobile. Sur son visage se lisait une suite d'émotions contradictoires. Il était aux prises avec son cas de conscience personnel. Abandonner son plan c'était abandonner sa sœur une fois de plus à ses yeux. Il se sentait coupable car il n'avait pas vue le mal approcher. Il avait laissé Isabel aux prises avec ses démons intérieurs. Était-il prêt à laisser d'autres filles souffrir en silence ?

    _ « C'est la loi de la jungle ici. C'est ce que tout le monde dit. C'est ce que je vois. Tout le monde se foue des règles. Pourquoi je ne ferais pas pareil ? Tu sais ce que ce taré fait aux filles JB. »

    Tout de même le sermon du vieux faisait légèrement vaciller la certitude de Sanders.
    Il s'était figuré que ce trio avait pour habitude de tremper dans ce genre de bataille. Ils passaient leur temps à critiquer le système et à sous entendre qu'il fallait se montrer flexible. Exactement ce que le nouveau mettait en pratique.
    Toisant son aîné avec une pointe de reproche il l'accusait silencieusement de ce double discours. Il s'obstinait dans un silence de protestation. La rage le rendait lui aussi paranoïaque. Il imaginait que Jean-Baptiste cherchait seulement à le décourager pour éviter un peu de grabuge dans le quartier.

    _ « C'est quoi cette méthode ? » Demandait-il avec un peu de mauvaise fois.

    Des bruits de voix remontaient, venant dans leur direction.
    Le jeune homme repoussait brusquement son collègue, en allant saisir son arme se service foncée dans le dos de son jeans. Un cadeau qu'il avait eu à la sortie du diplôme. Elle n'avait toujours pas été baptisée.
    Lentement son pouce désactivait le cran de sécurité. Mais à Gotham c'était le genre de réaction qui pouvait sauver la vie. Ou bien, comme le trahissait l'expression de Sanders faire un bain de sang.


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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptySam 1 Sep - 17:57

Man to manQue Ian soit vexé ou non, JB s'en tamponnait l'oreille avec une babouche. Il n'était pas là pour faire attention aux sensibilités de chacun. Pas maintenant, pas avec un mec qui trimballait dans son sac à dos des explosifs qui pouvaient rayer de la carte un quartier. Bon certes, c'était un peu de l'exagération, mais rien que faire s'écrouler un bâtiment sous le souffle d'une explosion c'était déjà bien assez violent. Beaucoup trop à ses yeux, il essayait d'éviter les explosifs au maximum, ce n'était qu'une source d'emmerdes dont il ne voulait pas avoir la responsabilité. Ian n'avait peut-être pas froid aux yeux, mais pour le coup, il était carrément inconscient et ça ne plaisait pas au lieutenant.

- Ah non? Qu'est-ce que tu fais alors? Hein? A part une belle connerie...

Peut-être était-il trop paternaliste aux yeux du jeune homme, mais de ça, aussi, il s'en foutait totalement. Il agissait pour le bien commun de leur équipe. Il devait répondre ce mec. Si un flic, même en permission, était retrouvé comme étant l'auteur d'une attaque à la bombe, il aurait l'air bien con et n'aurait pas grand-chose à dire pour sa défense et ce n'était franchement pas ce qu'il avait besoin en ce moment.

- Baisse d'un ton! Ordonna-t-il avec véhémence.

Le flic pouvait être très sympas, comme il pouvait montrer ses côtés les plus noirs rapidement, surtout quand on le poussait bien trop vite dans ses retranchements et Junior avait merdé, quoi qu'il tente de dire, il avait poussé le bouchon beaucoup trop loin et bien trop vite. Le français n'était pas prêt de le caresser dans le sens du poil... vraiment pas.

- Ca nous permettra d'être coloc' à Arkham comme ça... fit-il avec un humour noir un peu désarment.

Mais fallait-il le rappeler? Il n'était pas d'humeur. Tout ce que son jeune équipier pourrait dire, serait tenu à charge contre lui. Quand on merdait pareillement aux yeux du lieutenant, il fallait ramer sur le sable un moment avant de revenir dans ses petits papiers.

Pourtant, les paroles de son interlocuteur faisaient écho en lui, parce que quelque part, il pouvait parfaitement comprendre ce qu'il ressentait. Pourquoi ne pas tout faire sauter, si tout le monde s'en foutait et que leurs ennemis seraient sans doute les premiers à le faire, s'ils en avaient l'occasion? Autant cela pouvait paraître étrange, autant JB, malgré tout ce qu'il avait fait, avait un code de conduite. Et dans ce code de conduite, il était bien noté qu'aucuns individus estimés comme innocents ne devaient faire les frais d'une contre-attaque. Que des vilains se fassent descendre, exécutés, ou pire, il s'en moquait, mais il ne voulait pas que les civils en prennent aussi plein la tronche. Ils ne le méritaient pas.

- Ian... je te l'ai dit. Faire péter une bombe, c'est prendre le risque de faire plus de victime que ce que tu as prévu. Est-ce que tu es prêt à faire face à la culpabilité d'avoir tué des innocents? Voir des filles que tu voulais sauver à la base? Est-ce que tu y a pensé, ne serait-ce qu'une seule seconde? Hum? Je sais ce que c'est la rage, la colère, de croire que tout est permis. Il y a des règles pourtant, immuables, que cela te plaise ou non.

Le petit avait encore à prendre du plomb dans la cervelle pour tout comprendre. Notamment le fait que s'il mettait la Strike Team dans ses confidences, il fallait aussi jouer selon leurs règles. Parce que c'était ce qui les avait couvert depuis tout ce temps et qu'on ne rigolait pas avec cela. Ce n'était pas un simple jeu. Les enjeux étaient parfois ceux de la vie et de la mort.

Finalement il se montrait raisonnable et au moment où il lui aurait répondu, voilà qu'il se retrouvait plaqué contre le mur sans tout comprendre.

- Qu'est-ce...

Il remarqua alors l'arme à la main de Sanders et compris que l'on venait dans leur direction et qu'il était déjà prêt à répliquer de manière quelque peu inconsidérée.

- Bordel Sanders!! Grogna-t-il entre ses dents.

De ses mains puissantes, il choppait le col de Junior, pour le tirer en arrière, le désarmant avec une facilité déconcertante et l'accolait aux escaliers du métro, se collant si proche de lui qu'on aurait pu croire aux retrouvailles de deux amants, alors que l'arme de service était glissée à l'avant de son propre pantalon, avant de lui trouver une meilleure place. Qu'on les siffle, qu'ils soient victimes de sobriquets plus agressifs et stupides les uns que les autres, valait bien le risque disparu d'un bain de sang encore inutile.

- Tu vas arrêter de jouer aux cons deux minutes et te poser pour m'écouter oui?!

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyDim 2 Sep - 23:49

Man to man...




    Ian sentait le calme de JB s'effriter petit à petit.
    Au lieu de l'avertir, cela ne faisait que l'encourager dans sa montée émotionnelle. En prévenant Jean-Baptiste, Ian avait fait un acte de confiance, de pure fois même, envers cet homme. Il avait écouté ce qu'il lui serinait depuis son entrée dans la Strike. S'il avait su, se disait-il, il n'aurait prévenu personne.
    Parce que tout cela ne correspondait pas. Comment un vieux de la vieille ne pouvait-il pas entrevoir l'opportunité qui se présentait devant eux ? Rayer les Ukrainiens de la carte des mafias. C'était une bonne affaire.

    Un grondement s'élevait alors dans la ruelle. Un son quasi animal.
    Parce que Sanders était dans un vrai état de nerf. La hiérarchie n'avait plus aucune accroche sur lui. Que Jean-Baptiste soit son chef, son ami, son père, ou un parfait inconnu... c'était égal. Le voir, lui et sa réaction de frileux agaçait le jeune homme.

    _ « N'importe quoi. T'as juste la trouille. » Balançait-il plein d'humeur.

    Et le sang bouillonnait dans ses veines. Plus encore, Ian n'étant pas idiot, voyait comment tout cela allait se soldait. Il en fulminait d'avance.

    Il avait beau vouloir ignorer Lemoine et sa belle morale... Impossible. C'était totalement impossible. Son âme de juste était déchirée en deux. Depuis l'instant où il avait décidé d'éliminer Jordiana. Jusqu'à maintenant, où malgré tout, Ian tenait tête à son aîné. Sanders était un bon. Comme l'Enfer n'aurait jamais du en concevoir. Il avait échappé à toutes les vils tentations.
    Mais Levant avait percé dans son armure. Un trou qui ne faisait que grandir. Une plaie qui s'infectait chaque jour un peu plus. La noirceur de ce monde le rongeait de l'intérieur. Isabel aurait su suspendre sa main et apaiser sa rage. Isabel n'était pas là. Là était son vrai problème.

    _ « ... »

    La situation était en train de s'apaiser.
    Mais tout basculait très vite. Le monde continuait de tourner lui. Les menace d'arriver sur eux comme des déluges.
    Une fois encore la vélocité du Français le rendait maître des éléments. Le jeune n'avait le temps de comprendre. Encore moins de protester. Cette fois le danger se présentait droit devant eux. Il était là. Réel et tangible.

    Désarmé et bloqué contre l'escalier, Ian résistait à l'envie de repousser JB pour aller castagner de l’Ukrainien.

    « - Podyvitʹsya na tsykh khloptsiv... » Crachait le premier des hommes qui les vies. Des ricanements suivaient d'un peu plus loin. Peu importe le fond... la forme permettait de se figurer le genre de remarque lancée.

    Un pur esprit de provocation animait alors Ian. Il passait son bras autour de la nuque de son collégue. Son visage se baissant vers le sien. Simulant une intimité d'homme à homme. Il le fixait dans les yeux. Attendant que les trafiquants s'éloignent pour bouger ou parler.
    Un pas se rapprochait de leur zone. Un des hommes excité par la vue qui avait envie de jouer. Il ne lui restait que trois mètres.
    Sanders cherchait à communiquer par le regard. Si Lemoine ne voulait pas d'armes à feu, très bien. Son cooéquipier avait saisi. Qu'il le laisse au moins être libre de ses mouvements maintenant. Une correction serait rapide. Tellement défouloir aussi.

    « - Petro prynese tobi! » Le pas s'arrêtait. « - Prynese tobi, PETRO ! » A contre cœur le bélliqueux rebroussait le chemin.

    Le groupe repartait faire la ronde, empruntant une rue un peu plus haut. Leur présence se faisait moins forte. Leurs voix étaient de moins en moins audibles. Comme un mauvais souvenir qui se dissipait.
    Jusqu'à ce qu' un silence de mort revienne dans petite ruelle. Laissant les Strike entre eux. Avec leur affaire à régler.

    Sanders se dégageait enfin de la prise du Lieutenant. Il attrapait le sac de sport sans un mot. Le passait par dessus son épaule. Les matériaux s'entrechoquaient doucement dans la poche.
    L'agressivité physique et verbale avaient été mises de côté. En tous les cas, elles n'étaient plus dirigé vers le policier. Une progression dont JB était le responsable et l'unique bénéficiaire. Allaient-ils, enfin de compte, pouvoir discuter dans le calme ? L'endroit était inadéquate. D'autres reviendraient dans le coin.

    _ « Okay... t'as gagné. On y va... » Sans en dire plus Ian allait à l'angle de l'escalier. Résistant, difficilement au goût de l’amertume et de la haine.
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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyMer 5 Sep - 20:34

Man to manLa réplique de Sanders avait été cinglante et JB avait vu rouge, s'il n'avait pas du gérer la suite des événements, Junior se serait sans doute prit une droite amplement mérité. Son poing s'était d'ailleurs serré dans cette optique, il avait même commencé une amorce de mouvement avec le bras. S'il y avait bien une chose que le français ne supportait pas, c'était de se faire insulter comme ça. Et surtout se faire traiter de trouillard, peureux... il était bien loin de l'être. Il était prudent, là était toute la nuance et voilà pourquoi il était encore vivant, à son âge, dans cette ville, en faisant son métier. Que ce gamin ne se méprenne pas... heureusement pour ce dernier, les ukrainiens venaient de sauver la mise à sa mâchoire, qui aurait été douloureuse quelques temps.

Le regard noir du lieutenant faisait comprendre à son jeune comparse qu'il n'avait pas intérêt à faire quoi que ce soit, même s'il sentait parfaitement que ce dernier aurait préféré le repousser pour aller à la castagne directement. Cela n'apporterait rien d'autre que de se découvrir et ils avaient encore pour eux l'avantage de la surprise. Ainsi qu'une grande partie de la soirée et de la nuit. S'il fallait lui apprendre la patience, il le ferait. Il fallait juste que les esprits se calment un peu.

Les mots crachés à leur encontre ne le faisait pas bouger, pas plus que le fait que le jeune entrait dans un certains jeu, mieux valait cela, qu'ils soient pris pour un couple, même s'ils risquaient de se faire rosser. Lentement sa tête bougeait de droite à gauche, non, ils n'allaient pas attaquer. Finalement la situation se désamorçait d'elle-même. Ils pouvaient donc respirer.

Lemoine lâchait alors le plus jeune, le regardant prendre son sac en lâchant un soupire, se passant une main dans les cheveux, glissant sur son visage. Il lui menait la vie dure. Mais il était enfin d'accord de l'écouter.

- J'aime mieux ça...

Revenant à sa hauteur, il mettait les mains dans ses poches, observant les alentours par simple habitude.

- On va aller chez un copain...

Il remontait dans le métro, direction une casse de bagnole. Arrivé sur place, Jean-Baptise allait saluer un homme plutôt grand, barbe hirsute, mine grognonne. Une sorte d'ours quoi, pourtant, ce dernier sourit en voyant le frenchy.

- Hey Bobby.
- JB! Qu'est-ce que je peux faire pour toi? Tandis que les deux hommes se serraient la main.
- Je vais avoir besoin d'une bagnole et d'un sac... d'un petit sourire entendu. Ça c'est Junior. Nouveau collègue. Le dénommé Bobby serrait alors la main du plus jeune.
- Autre chose?
- Tu gardes nos affaires et tu sais quoi en faire si...
- Oui.

L'homme partait alors récupérer ce que lui avait demandé le flic, tandis que celui-ci se tournait vers la dernière recrue en date de la team, les mains sur les hanches.

- On peut lui faire entièrement confiance. Personne ne sait qu'il bosse pour nous. Et quand il disait nous, il ne parlait que de la Strike Team. Si t'as besoin d'une arme, d'une voiture, sans plaque, sans numéro de série, faut demander Bobby. Mais pas sans m'en parler d'abord, capiche? Le fixant droit dans les yeux.

Mine de rien, JB se mettait à découvert, parce qu'il montrait à Sanders une partie de ce qu'il était vraiment, ce côté que le gamin croyait n'être que de la poudre aux yeux. Il lui prouvait qu'il allait bel et bien l'aider à faire ce qu'il voulait, mais à sa façon. Ce serait tout aussi marquant que sa bombe artisanale, ou presque.

Un sac de sport assez long était jeté aux pieds des deux flics, tandis que Lemoine tendait les armes de service, sa plaque, ses menottes et son blouson au ferrailleur.

- J'vais pas vous demander ce que vous comptez faire.
- Non vaut mieux pas... un genou à terre, il sortait des gilets par balle, dont un qu'il lançait à Ian, avant de contrôler les armes, fusil à pompe, fusil d'assaut, glock... la parfaite panoplie pour attaquer un bunker.

Le pare-balle était passé avec facilité, une veste noire par-dessus, cagoule dans la poche, ses épaules semblaient se détendre un peu. JB ne rigolait pas, on voyait qu'il était très concentré sur ce qui pourrait se passer par la suite. Son regard croisa celui de son interlocuteur.

- Voilà ma manière de faire... on entre, on l'embarque et on voit ce qu'on en fait... passant lentement ses gants noirs. Tu veux toujours le faire? La clé du véhicule de prêt arrivait dans sa main gauche.

Alors, est-ce qu'il avait encore la trouille de se salir les mains, gamin?

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptySam 8 Sep - 12:59

Man to man...




    Les Strike ne se séparaient pas encore.
    Leurs silhouettes disparaissaient finalement dans la bouche de métro. Sans que personne d'autre ne sache quelle folie venait d'être évitée. Un bain de sang à l'aune de la Saint Barthélemy. Ian savait -au fond de lui- qu'il l'aurait fait. Oui il l'aurait fait. La force qui frémissait en lui ne demandait qu'à s'exprimer. Sortir. Il avait appelé son aîné le premier. Oui, il l'avait appelé pour museler la bête.
    Lemoine avait semble-il réussi.

    _ « ... Okay. » Qu'avait-il à faire d'autre de sa nuit ? Il dormait à peine deux heures en ce moment. L'insomnie avait empirée depuis qu'il était à l'arrêt. Dangereux de mettre un actif au chaumage technique.

    Old Gotham toujours. Mais, ils s'écartaient de la zone proprement habitée. Excentrés.
    Junior marchait, sans piper mot. Il s'imposait un silence introspectif. Dans une action quasi monacale. Très tôt, il avait reçu le commandement de la tempérance. On lui avait imposé un contrôle de ses émotions. Tant que pendant son adolescence, il avait arrêté de les ressentir. Il avait bien failli mal tourner. Lui aussi...
    Devenant adulte, découvrant l'énergie noire qui était tapis en lui, Ian comprenait de mieux en mieux ses géniteurs.

    Paysage de fer et de récupe. Cela parlait beaucoup au bleu. Il avait évolué dans des endroits comme celui-ci avant d'arriver dans cette ville.

    Sanders se tenait sur le retrait. Il observait les deux hommes se saluer. Un petit sourire s'attardait sur le coin de ses lèvres.
    L'allure d'ours de l'inconnu lui plaisait assez. Archétype du bûcheron Canadien. Avec une aura posée. Présence tranquille, qui facilitait un retour à la normalité.
    Le jeune homme sentait ses nerfs se détendre. Un peu. Il se flagellait mentalement pour avoir donner les clefs de sa conscience à la rage. Son sourire se faisait donc humble. Gamin sachant qu'il était là après avoir fait une bourde. Mais, il saurait la rattraper. De bonne volonté comme il l'était.

    _ «  Salut... Bobby.  »

    Une porte sécrète venait de s'ouvrir devant Junior. Vers le monde de l'arrière-garde, de l'ombre, des marchés noirs. Un monde qu'il avait tout juste effleuré. Par quelques entrées furtives. Surtout pour avoir des infos sur sa quête perso. Que n'était-il pas capable de faire pour Isabel ? Il en avait la preuve cette nuit. Rien n'allait l'arrêter. Jamais.

    Le retournement de situation était surprenant. Juste avant, ils étaient sur le point de se battre.Il n'en revenait pas.
    Ian fixait son supérieur. Il se rendait un peu plus compte de la stupidité de ses paroles, maintenant qu'il était au calme. Et il voyait sa chance. Rien n'obligeait Jean-Baptiste à faire ça. Surtout pas après la scène dans le quartier de Jordiana.

    _ «  Compris.  » Pas le plus idiot des bleus, Ian ajoutait, reconnaissant : «  Merci, chef.  » Imitant ce dernier, en confiant son matériel personnel au ferrailleur. Il en profitait pour sourire au vieux trafiquant.

    Sanders attrapait le gilet au vol. L'enfilait avec rapidité d'un GI Joe (Levant étant le Cobra). Puis, il attrapait à son tour une arme pour accélérer la vérification. Tout ça, il l'avait fait pendant sa formation à l'école de police.
    Les gestes sûres lui venaient, certes de la préparation, mais avant tout d'une excellente condition physique générale. Il pratiquait des arts-martiaux depuis l'enfance. L'escrime avec ses parents. La course avec sa mère. Le squash avec le père. L'équitation aussi, avec ce vieux bourrin de Curious.

    Le regard de l'ours dans le dos. Les yeux du Français dans les siens. La pression de l'air sur les épaules. L'adrénaline en sourdine dans ses veines. Les photos des filles violées. Le visage d'Isabel. Le sourire de l’Ukrainien.

    _ «  Toujours.  » Le sourire était moins emprunt d'émotions. Plus résolu. Ian glissait la cagoule sur le haut de son crâne.

    Virant d'un quart de tour pour adresser un salut militaire au complice.

    _ «  Merci Bobby. … Si t'as besoin d'un mécano... faut pas hésiter. … à charge de revanche.  »

    JB avait introduit le nouveau. A lui d'établir un vrai contact avec cet allier. Or, quand il n'était pas animé par le poison de la haine, ce type était facile d'accès, social. Cette rencontre l’aiderait. Ne serait-ce que pour continuer à chercher cette sœur perdue.
    Voyant la clef dans la main de Lemoine, Sanders proposait simplement :

    _ «  Je conduit ?  » L'excitation revenait tarauder le bas ventre du bleu. Il était -plus que-prêt.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyVen 14 Sep - 0:23

Man to manJB n'avait jamais lâché un de ses hommes et ce n'était pas aujourd'hui qu'il le ferait. De plus, il était d'accord avec Ian, Jordania méritait d'être remis à sa place, quitte à ce que cette place se trouve 6 pieds sous terre. Mais il ne fallait pas faire les choses à la légère et ils étaient encore trop prêts du coup de sang du plus jeune, pour se permettre de faire disparaître cet homme, sans que le soupçon ne se porte sur son équipe, ou en tous les cas, sur le nouveau de son équipe. La Strike Team n'avait pas besoin de se faire emmerder par ça maintenant. Voilà pourquoi il prenait les rennes de l'affaire et que le jeune n'aurait plus qu'à suivre la route que traçait son aîné. S'il voulait lui faire la peau... soit.

Le flic sentait le calme revenir chez sa jeune recrue. Très bien. Il avait besoin qu'il ait les idées claires, pas que la rage dirige ses faits et gestes. C'était ainsi qu'on concevait des bombes pour les faire péter n'importe où. D'ailleurs, tandis que Junior s'occupait de ses armes, le français avait refilé son sac à dos à l'ours de la casse, lui faisant comprendre de faire attention au paquet et de s'en débarrasser. Junior n'aurait plus à toucher à ce genre d'engin de la mort.

D'un mouvement de la main, il faisait comprendre à son interlocuteur que les remerciements n'étaient pas vraiment de mise. Est-ce qu'il lui dira toujours merci une fois que les choses seraient lancées, il se le demandait. Ian allait réellement vivre son baptême du feu avec lui et tout le monde ne le supportait pas très bien. Mieux valait donc attendre de voir. En tous les cas, il pouvait lire la détermination dans le regard du jeune homme... il eut un petit hochement de la tête.

- Très bien.

Puisqu'il était prêt, qu'il le voulait, ils allaient donc le faire. Lui jetant les clés, il alla ouvrir la portière passager.

- Ouais, mais dans les règles, pas besoin qu'on se fasse repérer trop rapidement.

Il salua Bobby en silence, avant de monter dans le véhicule et de laisser Sanders le découvrir.

- On va aller se parquer à l'arrière du bâtiment, attendre que la ronde soit passée et on entre. L'important c'est d'être rapide et efficace, si on les surprend suffisamment, on peut extraire Jordania et l'amener dans un coin calme, où.... tu pourras lui dire ce que tu as sur la conscience.

Bien calé dans son fauteuil, JB se frottait lentement les lèvres du bout du pouce, en regardant les lumières extérieures alors qu'il parlait. Sachant que tout pouvait se dérouler avec une facilité déconcertante, comme tout pouvait très très mal se passer. Il optait pour la solution une et envoyait un message à Rylee, codé, juste pour la prévenir. S'ils avaient besoin de la cavalerie, autant qu'elle le sache.

Arrivés donc à l'emplacement souhaitait, le français jetait encore un regard au bâtiment, à la rue, avant de sortir sa cagoule et de la passer sans attendre.

- Plus de retour en arrière possible Junior... essaie de garder la tête froide...

Comme un chat, il sortait de la voiture, sans faire le moindre bruit, attrapant son arme dans le coffre, il fit signe à son comparse de le suivre. La porte arrière était toujours moins surveillée. Fait étonnant, mais tellement typique. Il l'ouvrit alors de la même manière qu'il l'avait fait avec celle de la voiture, en silence. Il fallait se déplacer vite, et faire beaucoup de bruit le moment venu, à deux, ce serait vraiment casse-gueule, mais tant pis, maintenant qu'ils s'étaient jetés dans la gueule du loup...

Le but était d'arriver dans le bureau du mec. D'un coup de pied bien placé, JB enfonçait la porte, la surprise, comme il l'avait dit. D'une voix plus profonde, un peu étouffée par le tissu de la cagoule, il gueulait aux types de ne pas bouger et plantait le canon de son arme sur le front de Jordania, Junior devait s'occuper de maintenir en respect les autres pour le moment. Il attrapait le mec par le col et l'attirait avec lui, le gardant comme un bouclier protecteur, pour revenir à l'extérieur, le balancer dans la voiture, partir, vite. Il attrapait les clés à son comparse et le laissait s'occuper de mettre K-O leur prisonnier, pour filer rapidement sur les routes.

Le français connaissait mieux Gotham que le petit nouveau, il préférait donc les mener loin du centre, échappé à leurs poursuivants, qui ne laisseraient sans doute pas leur chef entre leurs mains. Mais ils avaient de l'avance et JB avait une certaine habitude de la conduite, sans phare, rapide et efficace. Il planta sur les freins, une fois qu'ils étaient - pensait-il - tranquille. Il se tourna vers Ian sur la banquette arrière avec leur livraison. Son regard lui disait, maintenant, tu veux faire quoi?

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptySam 15 Sep - 9:11

Man to man...




    Grincement de la portière côté conducteur. Le clic de la ceinture de sécurité. Enfin le ronronnement du moteur. Une musique nocturne dont le bleu aimait de plus en plus les accords. La mélodie de la ST. Le véhicule sortait anonymement de la déchetterie.
    Ian Sanders ressentait et vivait chaque étape. Plongé dans un étrange état. Conscient de vivre un moment particulier. Tant pour sa carrière d'agent. Que pour sa vie d'homme. Cette nuit-là, il rendrait enfin Justice. Une Justice effective comme celle qui l'avait persuadé de prendre le badge. Celle qu'il voulait rendre, le plus possible.

    _ «  Tu préviens qui là ? » Regardant sur sa gauche, Junior voyait l'écran du cellulaire redevenir noir.

    Cette affaire devait rester entre eux. Le deal. JB avait dit oui. Personne n'avait besoin de venir à leur secours. C'était une affaire d'hommes... de deux hommes. Plantés devant une émanation diabolique. Ils allaient régler ça. Là était l'avis du plus jeune.
    En croyant prudent, Sanders parlait rarement de sa fois en Dieu. Encore moins de sa croyance envers son frère Lucifer. Pourtant, ces forces divines faisaient partie intégrante du monde dans lequel il évoluait. Toute pensée, tout acte, était régit en fond par une conscience du divin.

    Retour au quartier des Ukrainiens. Tout était comme les policiers l'avait laissé. Moins de luminosité. Encore moins de bruits dans les rues. Les locataires ne s'amusaient pas à courir les rues, une fois la nuit venue. Ils observaient un couvre-feu tacite, parfaitement officieux. Les agneaux étaient bien gardés dans leurs maisons.
    Pendant qu'un piège se refermait sur les hyènes.

    Sanders validait silencieusement le plan de son chef. Il aimait la simplicité. Une opération éclaire serait efficace.

    _ «  Calme. Ouais.  » Répétait le bleu comme celui qui se rappelle sa prescription du médecin.

    Rentrer n'était pas le plus compliqué. La preuve, ils y étaient parvenus. Le bleu avait raison, le gang était en effectif réduit. La place forte était moins bien gardée. Ils avaient donc toutes leurs chances.
    Lui couvrait le Lieutenant. Maintenant les deux hommes, présents dans la pièce, en respect. Par l'intimidation du canon. La prise était aussi ferme que celle du chasseur. Le regard serti de bleu aussi calme qu'un océan nocturne. La folie était assoupie. La concentration était élevée au maximum.
    Le duo n'avait pas le droit à l'erreur.

    _ «  Tttt. Pas bougé.  » Dissuadant l'un des hommes de poursuivre son mouvement.

    Sous la cagoule, Sanders dégageait de l'assurance. Il ne marquait pas de temps. Agissant avec la précision d'un soldat. Avait-il gagné ça de l'école ?
    Coup de crosse sur l'arrière du crâne. La masse s'écrasait sur elle-même. Une auréole bleutée naissait sur la zone chauve. Ian portait le corps, à bout de bras, le repliant sur le siège passager. Claquement de la porte.
    Ils avaient mis, en tout et pour tout six minutes à extraire le criminel de son sanctuaire.

    _ «  Roule, roule, roule.  » Pressait-il en surveillant leur arrières.

    Deux voitures banalisées arrivaient d'un angle. Ils les prenaient en course. Heureusement, le lieutenant était le plus fort au jeu de la course-poursuite. Son acolyte continuait de scruter leurs arrières. Les phares ennemis prenaient -malgré eux- de la distance. Pendant que la voiture, invisible, se glissait sous les radars.
    Junior plaquait son dos contre la banquette. Un rire le prenait.

    _ «  Wooo ! Ça c'était de la conduite, man !  » Appréciait-il -enfin- l'ivresse de l'instant. Il souriait. Ne se rendant pas encore tout à fait compte, de ce qui venait d'être fait.

    La Strike Team venait de kidnapper le chef des Ukrainiens. Cela s'était-il déjà vu dans l'histoire de la police ? Gordon avait-il pu tenir cette raclure aussi proche de sa sentence ?
    Une petite pointe d’orgueil venait flatter le petit nouveau. Si le début avait été... hasardeux. Leur tendem fonctionnait. C'était donc cela de travailler avec des professionnels. De quoi faire réfléchir Junior à la suite de son service.

    _ «  On se trouve un coin tranquille. Et lui et moi on va causer.  » Le Plan de départ.

    Une coulée des pieds dans le béton. Voilà ce que Sanders aurait voulu. Un passage à tabac serait sa compromission. Que la Bête perde quelques crocs et saigne.
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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptySam 15 Sep - 18:16

Man to manLe gamin pouvait être nerveux, JB le comprenait, ce n'était pas pour autant qu'il partait dans la gueule du loup, sans assurer un minimum ses arrières. Si le gamin pensait qu'ils pouvaient tout faire seuls, ce n'était pas la pensée de son aîné. Sans pour autant en dire d'avantage à Rylee, il la mettait juste en garde. Peut-être qu'ils auraient besoin d'un coup de main, ou pas...

- Rylee. Répondit-il sans ambages.

Parce qu'il mettait sa vie entre ses mains sans se poser une seule question. La confiance qu'il avait en son équipière était profonde. Il savait que quoi qu'il puisse arriver, elle serait là dans les minutes qui suivraient un message de détresse. Tout comme elle ne dirait jamais rien et ne ferait aucun commentaire en les voyants. Bref, tout ce dont avait besoin nos deux mecs à l'instant.

Et le français se moquait bien de savoir si cela plaisait à Junior ou non. Il lui avait dit qu'ils feraient cela à sa manière, prévenir les équipiers faisait partie intégrante de sa manière de faire, qu'il le veuille ou non, c'était comme ça.

Au moins, la suite se passa sans trop d'accroc. Le lieutenant du coin de l'oeil, voyait sa jeune recrue faire le boulot sans problème. Il maintenait les gardes du corps en joue, se montrait suffisamment intimidant pour que personne n'ose faire quoi que ce soit et ils se retrouvaient finalement rapidement dans la voiture.

La course poursuite n'en était pas vraiment une à proprement parlé, puisqu'ils semèrent rapidement leur poursuivant. Ce qui ne manqua pas d'amuser le plus jeune, tandis que Lemoine sentait la transpiration couler le long de sa nuque, de son dos... ses mains serrées sur le volant, il hochait de la tête et les amenait dans un coin tranquille, un peu en-dehors de la ville, sur les bords de la rivière, là où personne ne l'entendrait crier.

Il sortait alors de la voiture et attrapait Jordania par le col pour le sortir de la voiture. Le mec était un peu sonné mais il revenait rapidement à lui. Le regard sombre du français se portait sur Junior, il jetait le type à ses pieds et s'éloignait de quelques pas, après tout, c'était lui qui voulait lui faire sa fête. Lui, ferait le guet.

Mais le flic savait qu'ici, ils ne seraient pas dérangés. Il connaissait bien la ville, ses coins tranquilles, ses coins planqués. S'en était un. Alors si l'ukrainien disparaissait pour de bon, personne ne viendrait chercher son corps dans le coin. Pas tout de suite en tous les cas. Les mains croisées devant lui, il restait immobile, surveillant les faits et gestes des deux hommes, aussi silencieux qu'une tombe. Il ne souhaitait pas être reconnu à sa voix. Sanders pouvait bien faire tout ce qu'il voulait, Jean-Baptiste resterait jusqu'au bout.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptySam 15 Sep - 22:50

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Man to man / Lemoine  21023003_2013072814181461

Levant Jordiana



    L'endroit était calme. Sanders ne se demandait pas comment son supérieur connaissait ce site.
    Cette soirée permettait de voir l'autre visage de Jean-Baptiste. Un visage qui n'avait rien du Saint. Il s'apparentait aux anges de la nuit. Ian n'allait pas jusqu'à l'associer au Cornu. Mais, le sens de Strike Team prenait toute son ampleur.
    Un coup de tête validait une dernière fois le plan. Ian allait ensuite récupérer du matériel dans le coffre. Il passait le lasso d'une corde à son épaule droite. Une lame, bien large, au niveau de la ceinture. Enfin l'arme à feu. Ce soir, il regrettait de ne pas avoir celle de son père avec lui. La symbolique aurait été belle. Elle aurait d'ailleurs plut au Père.

    Un démon à ses pieds. Sanders n'aurait pu le prédit. L'ascenseur émotionnel avait été puissant. Il baissait, son regard bleu nuit, sur son ennemi.
    Prostré, d'abord. Mais pas longtemps.
    Levant état de la race des teignes. Ces individus qui avaient le don de survivre. Difficile à mettre hors service. Il se redressait, sur ses genoux. Cherchant son équilibre pour se remettre sur ses pieds.

    Ian le tenait en respect d'un coup de pied. Presque sadique.
    L’ukrainien s'écrasait sur le sol. Le visage collé contre un sol humide de terre, d'argile. Dans un rire de gorge, gras, obstrué par la salive et la terre, l'accusé se redressait. Sale anguille captive.
    Au moment où sa tête arrivait à hauteur des mains de l'agent, il recevait la crosse d'un fusil dans la face. Sanders assénait un coup de pied sur le thorax. Le corps contrit basculait en arrière.

    N'attendant pas le bleu saisissait le col du tueur. Il le traînait à la force du bras. Ce sur plusieurs mètres. En fait jusqu'à un arbre au tronc blanc. Il l'y balançait plutôt. Paysan qui se déchargeait de sa cargaison. Jordiana éructait sous la violence de l'impact. Une toux le pliait en deux. Un mollard sanguinolent attérissait sur le sol à côté de lui.

    _ « Je vais te tuer. » Jurait l'homme dans un rire.

    La malveillance déformait sa bouche. Ses yeux étaient froids comme la mort. Le regard d'un assassin sans remord. Il tiendrait cette parole à la première occasion. Sanders n'avait pas besoin de comprendre ce qu'il lui disait. Il savait comment les hommes comme celui-ci réagissait.
    Il l'avait su avant d'arriver dans cette ville.

    De geste secs Junior ligotait sa proie. Ses mains étaient vives et agiles avec la corde. Il formait un nœud de marin sans sourciller.
    Ça, il ne le tenait pas de l'école de police. Il avait été -entre autre chose- marin pendant une expédition dans les mers du sud. Et il avait appris énormément de choses des marins. Notement que le poisson devait être remonté le plus vite possible. Et vidé. Pour que la chair n'ait pas le temps de pourrir.

    _ « Tu finiras dans la gueule de mes chiens. Salopard. » Grondement de l'animal pris au piège. L’ukrainien commençait à comprendre.

    La lune venait se refléter sur la lame blanche, dans la main du blond.
    Il revenait devant le monstre. Leurs regards se croisaient. La cagoule de cachait pas l'éclat de haine.

    _ « Réfléchie bien... » Sifflement perfide, inspiré par la crainte.

    Ian allait écarter les jambes du violeur. Elles se retrouvaient bloquées.
    Une lucidité horrible s'insinuait dans les yeux de trafiquant de chair. Il tirait sur les liens.

    _ « Non. »

    Mais Sanders avait l'air imperméable. Il l'était. La technique venait de sa mère. Pour parvenir à ses fins, il avait enfermé son esprit. Dans un espace bien précis de sa tête. Un endroit où personne ne pouvait l'atteindre.
    La main libre allait défaire la ceinture du coupable. Il faisait ensuite glisser la fermeture éclaire. Les parties se retrouvaient à l'air libre. Exposées comme de vulgaires morceaux de viande. Étalées pour l'abattage.

    La panique rendait l'homme fou. Il se débattait comme un diable. Il tentait même d'arracher l'oreille du bleu avec ses dents. Celui-ci se redressait d'un bond. Tâtant sa propre chair. Une rigole de sang serpentait le long de sa joue droite.

    _ « Tu vas crever. Comme le chien que tu es Jordiana. » Alors, Sanders ôtait le tissu de sa tête. En bourreau, il se dévoilait, avant le coup de fauche. Lentement, il revenait sur sa position initiale.

    Le hurlement ressemblait à celui de la bête.
    Sanders attrapait les testicules pour les fourrer dans la bouche de l'homme. Le sang maculait la scène. Mais les mains du Justicier commençaient à trembler. Le rempart abîmé par la réalité.




* En Ukrénien dans le texte.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyDim 16 Sep - 0:36

Man to man
JB n'avait clairement aucune idée de ce que prévoyait de faire Ian. Mais il le laisserait aller jusqu'au bout de son idée. En fait, il était prêt à l'observer, à voir ce qu'il avait dans le ventre. Voilà pourquoi il lui laissait cette opportunité. Surtout que ce n'était clairement pas lui qui allait sauver la tête d'un type comme ce salopard de Jordiana.

A travers les trous de sa cagoule, il observait l'ukrainien qui tentait tant bien que mal de reprendre ses esprits. Il était en colère, cela pouvait se comprendre. Il se croyait intouchable, cela se comprenait aussi. Sauf qu'il allait rapidement comprendre que ce n'était pas ainsi que ça marchait dans le coin. Personne n'était intouchable, personne n'était protégé jusqu'à la mort. Surtout pas des rats dans son espèce. Certes, il apportait un max de fric à son gang, mais d'autres seraient ravis d'avoir sa tête. C'était la loi de la jungle dans cette ville, il ne pouvait pas se douter que les types qu'il avait devant lui, étaient des flics dont la ligne jaune importait peu. Ian allait la passer ce soir, son aîné en était persuadé. Il l'avait lu dans son regard, il avait vu, que oui, il avait été prêt à poser sa bombe.

Aux yeux du lieutenant, mieux valait la vie d'un unique enfoiré, plutôt que de mettre des innocents en danger. Il n'avait que faire de la vie de ce dernier. Sa mort ne l'empêcherait pas de dormir, si c'était ce que souhaitait Sanders. Mais est-ce que ce dernier pourrait trouver le sommeil? Plus facilement? Il n'en savait rien. Il ne connaissait pas toute la psyché du nouveau du groupe. Il était bien plus sombre qu'il le montrait en général.

Ce soir, cette part de son être se dévoilait complètement, de son point d'observation, le français n'en perdait pas une miette. Il ne s'en délectait pas, pas du tout même. Mais il savait rester neutre. La puissance du gamin pouvait être plutôt impressionnante, la rage sourde qui cognait dans ses veines devait l'aider, sans aucun doute.

Leur ennemi crachait des mots dans une langue qu'ils ne comprenaient pas. Mais les menaces étaient universelles, ils se comprenaient finalement tous parfaitement. Lemoine repéra le couteau presque un peu tard, il ne s'interposa pas pour autant, le mac avait ce qu'il méritait. Lui l'aurait sans doute pendu par les co*uilles pour lui apprendre la vie. Alors les couper... c'était presque pareil.

Lentement, Jean-Baptiste s'approchait du duo, il sentait que la fin approchait, Sanders était si fébrile qu'il tremblait de la pointe de ses cheveux, jusqu'au pied. Il lui posa doucement une main sur l'épaule pour le faire se reculer. Le tueur avait vu le visage de son bourreau, il ne reviendrait pas vivant de ce petit tour. Sortant le flingue qu'il avait à la ceinture, le flic pointait le canon en direction du front et appuyait sur la détente sans plus attendre, mettant ainsi une fin à son règne de terreur et aux souffrances qu'il subissait. La torture n'était pas une chose que JB aimait particulièrement.

D'un mouvement qui semblait être habituel, il retirait à son tour le tissu qu'il avait sur le visage, le teint peut-être un peu plus blanc que la normale, alors qu'il jetait un regard à son équipier.

- Bordel, Ian... il secouait la tête, rangeait son arme et lui attrapait un bras, lui mettant une claque magistrale. Pas pour le punir, mais pour qu'il sorte de cette transe dans laquelle il semblait être entré. C'est fini, Junior. Pointant le bord de l'eau. Va t'enlever tout ce que t'as sur les mains et la tronche. Prenant le couteau pour qu'il ne soit plus armé. Il le suivait du regard, alors qu'à son oreille était déjà collé son cellulaire.

La conversation avait été rapide, quelques mots seulement échangés. Avec des membres d'un gang ennemi. Ils se devaient tous des services, pour le coup, c'était le lieutenant qui leur avait permis de se sortir d'un mauvais pas avec la police. C'était à leur tour de l'aider. Il fallait se débarrasser du corps, ils venaient le chercher, bien content d'avoir appris sa mort. Ils se feraient même, sans aucun doute, un plaisir de le revendiquer, afin d'effrayer ceux qui lui était loyal. Heureusement qu'il n'avait pas laissé Sanders tuer un parrain, mais il n'en était pas loin. Il fallait absolument que jamais personne ne sache qu'ils étaient à la base de ce meurtre, ou ils auraient tous les slaves sur le dos et ça... JB préférait l'éviter.

Portable remis dans la poche, il rangeait les armes dans le coffre, avant de le fermer. Il revenait vers le jeune homme.

- Ca va aller?

Maintenant que l'adrénaline redescendait, qu'il pouvait parfaitement comprendre ce qu'il avait fait, est-ce qu'il allait réussir à vivre avec? Là était toute la question. Au moins, son aîné l'avait empêché d'avoir sa mort sur la conscience mais... est-ce que cela serait suffisant?

*En français dans le texte
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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyLun 17 Sep - 11:45

Man to man...




    Sanders suivait des yeux un coulis de matière gris. Un bout de cervelle s’arrêtait sur la pente du nez de l’Ukrainien. Un pantin grotesque, dont le poids le faisait lentement chavirer.
    Le sang s'évacuait de l'entrejambe. Une flaque noiraude qui se répandait de plus en plus. Tout ces liquides. Sur une carcasse immobile. Bientôt, il l'avait appris, le cadavre serait rigide. Coincé dans cette position. Jusqu'à ce que les verres viennent au festin. Il se demandait vaguement, combien d'innocentes avaient fini ainsi. Assises contre un arbre à attendre de se faire manger.
    Déjà l'odeur de la mort se faisait sentir. Couvrant l'air du soir de ce parfum de chair morte, de fer, de merde aussi.

    Soudain, une douleur physique, vive. Une... sensation. Ian sentait l'onde de chaleur se répandre sur sa joue. Ses sens se réactivaient peu à peu. Le toucher, l'odorat, le goût...
    Il sortait de cet engourdissement, si confortable.
    Il remarquait que Jean-Baptiste bougeait les lèvres. Peu à peu, lui revenait le sens des sons. Les sons tout simplement. Il entendait de nouveau. Il y avait des oiseaux. Sûrement une chouette hulotte. Il aimait les bêtes noctambules. Elles lui ressemblaient solitaires, calmes, indépendantes. Dans une de ses autres vies, il avait dû être un loup. Oui, sûrement.

    Se laver. Se laver... la viscosité du sang. Il la sentait maintenant. Elle était partout sur lui. Sur son visage, dans ses cheveux. Ses mains. Il les levaient lentement. Ses mains étaient pleine de sang. Rouge comme celle du boucher. Comme celle d'un meurtrier.
    Le poids de la lame disparaissait. Il regardait Lemoine avec son arme. Le remerciant, du regard de le soulager de ce poids. Jamais il n'avait porté une arme aussi pesante, se disait-il.

    Il tournait la tête. Le coure d'eau. Il ne l'avait pas encore remarqué. C'était une rivière. Il avait appris son nom, il y avait quelques jours. Quand il avait des recherches dans les cadastres de la ville. Il avait fait ces recherches pour... Isabel. Oui. Ça lui revenait. Il avait fait cela pour Isa.
    Sanders se penchait au-dessus de l'eau. Le bruissement, le reflet de la lune à la surface.
    Il y devinait son visage. L'expression... Un visage froid.

    La bile remontait sans prévenir. Haut-de-coeur animal. Son estomac était vide depuis 24h. Le liquide blanc lui brûlait le fond de la gorge. Il éructait. Les mains plantées dans la terre. La nuque penchée. Condamné à mort attendant sa sentence dans un dernier sursaut de protestation.
    La crise finissait par se calmer. Pour s'arrêter. Abandonnant Junior à lui-même et à sa prise de conscience. C'était la première fois qu'il torturait un autre être vivant. Malade, il plongeait ses mains dans l'eau, regardant le sang se mêler à l'eau. Ses tripes se soulevaient encore. Il passait ensuite ses mains sur son visage. Frottant, de plus en plus fort, avec maniaquerie. A s'en faire rougir la peau des joues et du front.

    Il se relevait, bondissant, tel un jeune loup, qui venait de sentir l'odeur du feu. Il arrivait près de JB. Et il croisait enfin son regard de façon consciente. Il voyait son teint blanc. Son calme aussi. Jean était d'un calme à couper au couteau.
    Et Ian... ne savait pas quoi dire. Quoi faire. Que faisait-on dans ces cas là, après avoir tué un homme ?

    _ « Merci. … » Il pensait que c'était la chose à dire. Après tout, c'était lui qui avait provoqué tout ça.

    Il se forçait à ne pas ignorer Jordiana. Sa dépouille. Il lançait un regard. La vue de la flaque sombre lui faisait perdre toutes les couleurs de son visage. La vue de ce corps désarticulé s'incrustait dans les fibres de sa mémoire.
    Une chamade maladive démarrait dans sa poitrine. A l'en rendre sourd.

    _ « Je crois que j'ai besoin d'un verre. » Ses mains tremblaient. Comme les soubresauts de son âme coupable. « Voir deux. »

    Ian allait se planter face à la victime.
    Sans un mot, il entamait le signe de la Trinité. Solennel comme un fils de Dieu. En perdition. L'enfer, il le verrait. Tôt ou tard. Après avoir psalmodié du latin, le bleu ramassait son arme à feu. Ainsi un monstre était mort. Un autre venait-il de naître ce soir ?

    Il se dirigeait vers le véhicule. Il voulait quitter cet endroit au plus vite. Loin de l'odeur de la mort. Loin de son pécher capital. Vite.
    En posant la main sur la portière du conducteur, Sanders voyait la manche de son pull noir... couverte de sang. Il préférait l'ignorer et commencer à rouler. Un pub, n'importe lequel. Pourvu qu'il y aurait du scotch américain.Droit devant.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyJeu 20 Sep - 10:06

Man to man
Torturer un homme, le tuer. Ce n'était pas à la portée de tout le monde. Planter une balle entre les deux yeux d'un mec, comme il venait de le faire, ne le touchait pas autant que cela. Son entraînement de sniper y était aussi pour quelque chose. JB avait appris à mettre l'émotif de côté et à ne voir qu'une cible, ni humaine, ni quoi que ce soit. Juste une mission à faire, sans se poser plus de question. Voilà pourquoi il pouvait appuyer sur la détente avec autant de facilité. Ce qui, il le savait, pouvait le rendre dangereux. Mais il ne le faisait que quand cela était nécessaire, comme là, pas besoin de laisser cette ordure en vie. La ville se porterait mieux sans lui.

Mais Ian, bien entendu, n'était pas fait du même bois que lui. Même s'il n'était plus un gamin réellement, il restait un jeune homme qui ne connaissait pas autant qu'il le pensait, les côtés noirs d'une âme. Il avait franchi une sacrée ligne et le flic se demandait s'il allait supporter. Le fait qu'il vomisse démontrait que son corps luttait contre ce qu'il venait de se passer, réaction on ne peut plus normale dans ce genre de moment. Une sorte de purge interne, comme si l'on souhaitait faire sortir tout ce mal en nous. Mais ça ne faisait rien. Il allait devoir apprendre à vivre avec ce qu'il avait fait. Aurait-il dû l'arrêter? Peut-être, mais cette haine aurait continué à grandir et il aurait fini par la faire, la connerie... là au moins... c'était... supervisé. Le français espérait juste ne pas se retrouver à nouveau dans cette situation avec lui.

Alors qu'il raccrochait, il le regardait revenir vers lui. Leurs regards s'accrochèrent un instant, il fit un petit mouvement de la tête à son remerciement. Il l'avait dit, qu'il serait toujours là pour son équipe. Se mouiller pour eux n'était pas un problème, une famille restait une famille et Ian y était entré. Il l'observa faire, toujours assez silencieux, surpris de le voir se montrer si religieux tout d'un coup. Ah Dieu... toujours là quand on avait besoin n'est-ce pas?

Le besoin d'un verre était plus naturel, plus humain. Le fait qu'il veuille conduire le fit un instant sourire, il lui posa doucement une main sur le bras pour l'empêcher de monter du côté conducteur. Secouant la tête.

- T'es pas en état de conduire Ian. Va t'asseoir, je t'invite.

Lemoine montait alors derrière le volant et faisait démarrer le moteur. Il n'irait pas n'importe où, ils retournaient à la casse. Parce que c'était le seul endroit où ils seraient tranquilles et personne ne les y verrait. Rendre les affaires était aussi primordial. En descendant il rendit les clés au propriétaire, ainsi que lui passait le sac d'arme, pour récupérer ses propres affaires.

- T'as quelque chose de fort en réserve?
- Venez.

L'ours les conduisait à l'intérieur d'un cabanon, un feu brûlait, il y avait des sièges plutôt pourris, mais encore en état d'être utilisé et le lieutenant y fit asseoir sa jeune recrue, un verre était planté dans sa main, remplis presque jusqu'à ras bord et son aîné s'installa en face de lui.

- Tu veux en parler?

Jean-Baptiste n'était pas psy, mais il était prêt à l'écouter. S'il fallait qu'ils en discutent, c'était maintenant. Le sujet ne reviendrait ensuite plus jamais sur le tapis. C'était ainsi qu'agissait cet inspecteur, pour ne pas risquer de se vendre auprès des mauvaises personnes et ensuite, pour mettre l'incident loin derrière lui. Il faudrait que Sanders apprenne à cloitré son esprit, à mettre ce genre d'événement dans des cases, très loin de sa conscience, pour qu'elle soit tranquille.

Il lui apprendrait.

*En français dans le texte
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Dernière édition par Jean-Baptiste Lemoine le Lun 24 Sep - 22:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyLun 24 Sep - 22:49

Man to man...





Sanders priait. Autant pour Levant que pour les deux âmes de leurs tortionnaires. Jean et lui. Coupables devant l'éternel. Ils ne l'emporteraient pas au Paradis. Comme tout le mal qu'ils faisaient -pour faire le Bien- chaque jour.
La Bible avait beau leur dire de tendre l'autre joue... Cela lui paraissait totalement impossible. Quoi tendre l'autre joue pendant que l'autre fouillait dans les entrailles. Ça n'avait rien d'humain.

 _ « D'accord... » Junior lâchait le trousseau dans la main du Français.

L'itinéraire se devinait assez rapidement. Ça allait de soi semblait-il au jeune détective. Un endroit qui n'était surveillé ni par les collègues, ni par les gangs. Une zone neutre. Il ne devait pas y en avoir beaucoup dans Gotham, de ces sanctuaires.
Il observait parfois le profil de JB. La question revenait en boucle. Lui en voudrait-il d'avoir du pousser la détente ? L'aurait-il fait s'il n'avait pas eu l'idée d'aller poser ces explosifs ce soir ?

 _ « … et le corps ? » Ian ne voulait pas savoir. Mais, il le devait. Ne serait-ce que pour protéger son supérieur. A son tour. Les Ukrainiens allaient répliquer après la mort de leur leader. Les autres factions aussi. Il y aurait peut-être une bataille. Que dire, une guerre. Pour que l'échiquier des Ombres retrouve son équilibre.

Une fois son sac sur l'épaule, il suivait les garçons. L'intérieur lui faisait penser au repère d'un chasseur. Ces bicoque de vieux loup solitaire, ou en l'occurance, d'ours.
L'âtre chaleureuse lui fit faire un arrêt sur image. Pendant une seconde, Sanders avait vue une autre cheminée. Une qui était loin, très loin, de ce lieu. Il aurait voulu voir son père et lui parler. Lui raconter ce qui venait de se passer. Qu'il l'écoute et lui dise ces mots qu'il ne savait pas encore.

 _ « Je crois qu'il avait des gosses. » Cette info lui était revenue. Pendant le petit sacrement improvisé. Un flash accusateur.

Après un regard coupable, il portait le verre à sa bouche. Anesthésié. Aucun profit gustatif n'arrivait à son cerveau. Il écoulait l'ambre liquide dans son gosier. Pendant un instant, il songeait à l'or, au plomb. Qu'on lui noie les entrailles de matière. Qu'il sombre en lui-même.
Comment avaient-ils fait ? Mais comment avaient-ils fait ses -nobles- ascendants pour tuer ? Sans vergogne.  

 _ « Il ne serait jamais allé en prison. » Non, la Justice n'aurait pas fait le travail.   « Le trafic aurait continué. » Des filles auraient été torturées.

Le regard gris métallique venait rechercher l'assentiment des aînés. Le lieutenant protecteur. Le ferrailleur taciturne. Il était sûr que ce n'était pas le premier métier de cet homme. Peut-être un ancien agent de la police. Cela ne l'aurait pas étonné. Il y avait de ces fulgurances parfois dans l'esprit du jeune homme. Des convictions. Elles s'implantaient et ne repartaient plus.

 _ « 'On doit punir, non pour punir, mais pour prévenir.' » Articulait alors le nouveau. D'une voix un peu éraillée à cause de l'alcool fort. De l'émotion qui ne pouvait pas sortir. A présent, il comprenait pourquoi sa mère lui récitait les maximes de la Grèce Antique. Il n'y avait que des philosophes pour philosopher sur la mort. « C'est ce qu'on fait dans cette brigade. Prévenir. Ian pensait maintenant à l'Archange Michel, le bras vengeur. L'épée céleste entre toute. Il s'agitait, posant, puis reprenant le verre presque vide.

[/i]  _ « Putain... Le cinquième cercle. Finir à croupir immergés dans les eaux boueuses du Styx. Voilà un cauchemar. Ian se levait à demi du fauteuil pour se reprendre une rasade.

[/i]
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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyVen 28 Sep - 10:01

Man to man
JB n'était pas un homme croyant, il savait déjà qu'une place en Enfers lui était chaudement gardée, mais il s'en moquait. Il était partisan du vivre au jour le jour. A quoi bon s'inquiéter de ce qu'il se passera quand ils seront mort? C'était ce qu'ils faisaient aujourd'hui et maintenant qui importait. Une fois mort et bien... il n'y avait plus rien. Mais les questions théologiques n'étaient pas pour maintenant. Cela n'apporterait clairement pas le réconfort nécessaire qu'avait besoin l'esprit de Ian pour tenter de mettre un peu de calme chez lui. Le réveil était sans doute douloureux, il pouvait parfaitement l'imaginer, mais il s'en remettrait.

Conduisant plus tranquille, faisant attention à ne pas attirer l'attention cette fois-ci, il appréciait le silence de l'habitacle. Laissant le plus jeune à ses pensées, qu'elles soient sombres ou lumineuses, tant qu'il ne les partagerait pas, il ne pourrait rien faire pour lui. Il le regarda un instant à sa question.

- Il va être pris en charge. T'as pas à t'en faire pour ça.

Junior n'avait pas besoin d'en savoir d'avantage. C'était le problème du français et pour certaines choses, il gardait ses secrets pour lui. Pas besoin d'en plus parler de ses liens avec des membres de la Pègre qui potentiellement lui devaient des comptes ou inversement.

La voiture, les affaires qui n'étaient pas les leurs, disparurent aussi rapidement qu'ils les avaient eu entre les mains. Bobby faisait un boulot assez bluffant. Il ne le faisait pas gratuitement, on pouvait croire que son amitié pour le lieutenant était à la base, mais ce n'était pas le cas. Le Dieu Dollar était à la base de ce petit commerce. Il achetait ainsi la loyauté et le silence de ce ferrailleur. Qui ne mouftait jamais. Plutôt silencieux et ours dans son genre. JB secouait la tête.

- Et il avait aussi un père, une mère, des frères et des sœurs sans aucun doute. Par pas là-dedans Ian, ou tu vas jamais t'en sortir. Ce qui est fait, est fait. C'était une ordure, point barre.

Se fermer à tout, c'était impératif. Être hermétique aux pensées parasites, à la culpabilité. Serait-il capable de le faire? Ou risquait-il de lui péter entre les mains et compromettre toute l'équipe et son réseau? Il espérait bien que non... le verre tournait tranquillement dans sa main, il n'en avait bu qu'une gorgée, prenant soin de garder l'esprit clair et affuté, ces moments pouvaient être dangereux parfois.

- Voilà, c'est sur ça que tu dois rester. Personne n'aurait rien fait contre lui.

Ce qui n'était pas faux en un sens, ce n'était pas non plus recommandé de faire sa loi dans ces rues, mais tout le monde se le permettait alors... mais il ne pouvait pas lui dire que le trafic risquait quand même de continuer. Ils n'avaient enlevés qu'une des têtes de l'Hydre... il lui fit un petit sourire, Bobby disparaissait, retournant dans sa casse, il ne voulait rien savoir des actions de ces flics. Car moins il en savait, mieux il se portait, mieux il pouvait tenir sa langue aussi. C'était l'accord, c'était ainsi.

Lemoine continuait donc d'écouter patiemment tout ce que Sanders avait besoin de sortir. Il se cherchait des excuses, comme n'importe qui. Etre flic et tuer, ce n'était pas vraiment la meilleure des combinaisons. Il se pencha un peu, pour lui poser la main sur le bras, tranquille, presque paternel. L'empêchant ainsi de se remplir à nouveau de suite son verre.

- Ian, je vais pas te mentir. C'est pas facile de vivre avec ça sur la conscience, mais on y arrive. Il faut que tu acceptes ce qu'il s'est passé, que tu le rationalises froidement et ensuite, que tu le mettes à un endroit où tu finiras par l'oublier. On ne peut se permettre de vivre avec une culpabilité cachée, pas dans ce milieu. Tu as fait ce que tu avais besoin de faire. Rien ne t'empêche de te racheter d'une façon ou d'une autre si tu y tiens, mais sans jamais nous mettre en danger. Tu comprends?

Comme dit, Lemoine n'était pas psy. Il s'assurait juste que tout irait au mieux après ça. Et il le tiendrait à l'œil, bien entendu.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyVen 28 Sep - 16:34

Man to man...





Il y avait des petites lâchetés. L'humain en était pétrie. Le jeune flic en faisait preuve en acceptant d'être écarté des questions techniques. Il se contentait de laisser un macchabée au bord de la rive. Comme c'était pratique.
Pourtant il se souvenait bien du premier conseil de sa mère : Occupe-toi de tes morts. Ou bien ils s'occuperont de toi. Ian le savait, il passerait la fin de ses jours en compagnie de l’Ukrainien.  Ce n'était pas la ligne jaune. Mais la ligne noire. A présent qu'il avait passé le seuil... Il était trop tard.

Au moins, la solitude attendrait encore quelques heures. De quoi donner un répit à l'âme. C'était l'espoir de  Ian. Il cherchait à retrouver la rage. La haine. La colère qui l'avait conduit à préparer le sac d'explosif. Il avait tout de même été prêt à faire sauter le bâtiment.
Mais rien... qu'un vaste néant. Un vide intersidéral. Comme si ces deux heures lui avaient réclamé plus que toute sa vie. Serait-ce ainsi chaque fois qu'il aurait à prendre une arme ? A faire du mal ?

Il suivait le mouvement de leur hôte. Robert n'avait pas ouvert la bouche. Il s'effaçait sans plus l'ouvrir. Pourtant Sanders aurait été curieux de l'entendre. Varier les points de vues. D'ailleurs, il demanderait. Peut-être aussi à Rylee. Et puis, il finirait bien par avouer son pécher capital à sa mère.
Que dirait Isabel ?

Dans les yeux de Ian se lisait la hantise. Il relâchait lentement la bouteille d'alcool.

 _ « T’arrive à oublier ? Cela l'étonnait réellement. De ce qu'il avait entendu, ou lu, c'était très difficile. Lui disait-on cela pour le rassurer ?  « C'est quoi ta technique ?

Les références qu'il avait dans ce domaine allaient contre ça.
Bien qu'ils le dissimulaient bien, les parents de Ian étaient habités par leurs actes. Les plus durs. Les plus immondes. Ils cohabitaient -ce depuis une éternité- avec l'Ombre. Ça n'était pas aisé. Moins que ce qu'ils prétendaient. Ian, cette nuit, comprenait enfin pourquoi on avait voulu l'en tenir écarté.

 _ « Comment on peut se racheter ? Envoyer de l'argent à la veuve. Les soldats faisaient ainsi. Cela lui paraissait piteux. Il irait à l'église ce dimanche. Poser une flamme. Se confesser. Demander pardon au Seigneur.

Être un samaritain c'était une mission angélique. Ian ne se sentait pas angélique.
Couvert de sang comme l'étaient les bêtes sauvages. Il essayait de ne plus respirer l'odeur de mort. Mais, elle était collée à sa peau et à son esprit. L'impacte lui paraissait démesuré. Comment pourrait-il jamais le réduire et le mettre dans un trou plus petit ? Cela lui paraissait impossible.

 _ « Comment tu fais pour effacer l'emprunte sur le cerveau ? Ian se passait une main à plat sur le visage. La baisse de tension le prenait d'un bloc.

Il se renfonçait dans le fauteuil déglingué. La peur du lendemain lui laissait le cœur fébrile. Il était épuisé. Mais la perspective de fermer les yeux le faisait presque trembler. Levant serait-là à l'attendre. Il le sentait. Son mauvais démon qui lui rappellerait pour toujours ce qui venait de se passer. Quel choix lui restait-il ?

 _ « Y a moyen que je reprenne le service plus tôt que prévu ? S'il devait encore passer, ne serait-ce qu'une journée à tourner en rond dans Gotham... La preuve même la mort du bois dans la cheminée le faisait bondir sur place.

En fait, il risquait de devenir timbrer. Une activité. Quelque-chose à faire... S'il ne pouvait pas encore la retrouver elle, ne pouvait-on pas lui donner une autre mission. Une mission, de préférence très physique et qui prenne beaucoup -beaucoup- de temps.


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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyJeu 4 Oct - 9:33

Man to man
C'était certes un moment difficile que le gamin avait à passer, mais JB se disait qu'il réussirait à passer outre, finalement. Il verrait que dans ce métier, parfois, on flinguait des types. Certes, c'était plus pour se défendre qu'autre chose, mais cela arrivait. Prendre une vie, ce n'était pas rien, mais on pouvait finir par vivre avec. Les fantômes qui le suivaient, ne lui faisait plus peur depuis longtemps et puis, Ian n'avait pas passé le cap, il n'avait pas tué Jordania. Qu'il se rassure donc un peu l'esprit.

- Oublier, non. Mais je peux vivre avec. Cela ne me dérange pas plus que cela. Les ordures ne méritent pas que l'on culpabilise pour eux. En haussant légèrement les épaules. Je compartimente Ian. Je sais que ce que je fais, finalement, servira la communauté d'une façon ou d'une autre.

Il pouvait avoir plus de mal en découvrant des civils blessés ou tués, pendant une fusillade. Ceux qui ne méritaient pas de partir alors qu'ils n'avaient rien demandé. Quant aux autres, il gardait la tête froide et professionnelle. Pour ce dernier en date, cela lui pendait de toutes les façons au nez. Et si ce n'était pas eux qui l’auraient fait, d'autres sans doute, auraient aussi passés le pas. Il comprenait que Ian aurait finalement préféré laisser sa place à quelqu'un d'autre.

- J'sais pas... deviens le parrain d'une assos' pour orphelins. Va à l'Eglise, fais du bénévolat... pas pour ceux que tu as blessé, mais de manière générale. Si ça peut te faire du bien.

Lemoine observait les traits tirés de son jeune collègue. Voyant bien à quel point toute cette histoire le rongeait à l'instant. Et dire qu'il avait voulu poser une bombe... heureusement qu'il avait réussi à l'en empêcher. Sinon quelle tête aurait-il à l'heure actuelle? Sans doute serait-il prêt de se passer la corde au cou. Il lui tapotait le genou, comme un père qui tente de remettre son gamin sur les rails.

- Tu l'enlèves pas, tu vas vivre avec toute ta vie Junior. Va falloir l'accepter. Je te l'ai dit, ça sera pas facile, mais le temps aide aussi à soigner ce genre de plaie. Tu vas t'en remettre, t'es un esprit fort. Dis-toi que tu as fais ce qu'il fallait. Le bien commun, tout ça. Et que tu ne recommenceras plus.

Jean-Baptiste faisait tranquillement tourner le verre dans sa main, tout en gardant son attention rivée sur Sanders. Il voulait reprendre du service, en effet, ce n'était pas une mauvaise idée, déjà parce que cela permettrait qu'il ne fasse pas plus de connerie.

- J'vais voir ce que je peux faire... viens au bureau à la première demain. Au pire, tu feras les cafés et je vais te trouver un entraînement intensif. On a pas mal de paperasse à ranger aussi.

Il avait besoin d'être occupé, c'était des tâches ingrates, certes, mais il fallait aussi les faire.

- Je peux te ramener chez toi? Ou tu ne préfères pas être seul?

Le lieutenant n'avait rien contre le fait d'amener Junior sur son bateau et lui laisser un bout de canapé, si le besoin d'avoir de la compagnie était plus fort que le reste. Mieux valait peut-être ne pas le laisser seul dans ses pensées pour aujourd'hui.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyDim 7 Oct - 17:37

Man to man...






Jean-Baptiste employait des mots et des formulations que Ian avait déjà entendu. Seulement, ce soir, ils prenaient du sens.
Entre les lèvres maternelles. Quand pour la première fois, ils avaient parlé de ce qu'ils faisaient. De pourquoi l'un ou l'autre -des parents- disparaissaient dans la nuit. Pour plusieurs jours. Revenant toujours épuisé. Souvent blessé. Était-ce donc ainsi que se présentait le fardeau des Justes ? Pouvait-on le refuser ?
Compartimenter. Vraiment... Mais, n'était-il pas Écrit que le Mal ne s'excusait en rien ? Ian serait jugé comme tout à chacun.

_ « Je ne sais pas si ça marche. Un haussement d'épaules dubitatif secouait Junior. « Je faisais ça, avant d'arriver ici. Baissant les yeux sur le verre vide. Il se revoyait, jeune fou impétueux et arrogant. Un idiot qui pensait que le monde l'avait attendu pour changer.

Ian était bavard. Il cancanait. Mais, il ne parlait pas de sa vie avant Gotham. C'était un était un bâtisseur. Pas un destructeur. Dans ses mains coulait de l'or. Maçon, charpentier, électricien... toutes ces professions nobles étaient un peu les siennes. Itinérant. Vagabond des grands espaces. Qui suivait les traces laissées par les catastrophes naturelles. Typhon, tremblement de terre, ouragan avaient été ses premiers adversaires. Les plus pures. Comment un éboulement pouvait ravager une ville. Une sécheresse condamner une vallée.
Ce jeune avait vue le déchaînement de la nature dans beaucoup de ses formes. Eux n'étaient rien. Un claquement de doigt céleste et ils disparaîtraient. Pourquoi les Bêtes comme Jordiana ne le voyaient-elles pas ?

_ « Un esprit fort, à ouais... Actuellement le bleu se sentait à l'opposé de la force. Cherchant refuge dans l'incrimination. Il se disait que sa quête l'avait mené sur un mauvais chemin. Qu'il n'était pas fait pour faire le métier. Trop « mauvais » dans l'âme pour ça. « Je ferais ce qu'il faut.

Mais, en vrai et profond chrétien, Sanders recherchait le Pardon. Son absolution. Il ferait tout ce qu'il pourrait.
Accepter toutes les tâches les plus ingrates. Faire tout ce qu'il y avait à faire. Redoubler d'efforts et de bonne volonté. Il irait à l’Église, aux bonnes œuvres... où l'on pourrait avoir besoin de lui. Il donnerait de son temps, de son énergie, de sa foi, pour laver son âme de la colère et de la haine. Il voulait contredire tout ce qu'on leur avait promis au moment de sa naissance. Être quelqu'un de bien.

_ « Oui. Ce que tu veux. Ça me va. Je serais là. Sans faute. Un mince sourire s'effaçait.

Alors, Junior se sentait comme perdu à l'idée de retourner « chez lui ». Entre ces quatre planches de ferraille. Il n'y arriverait pas. A ne pas y penser. Non. Il marcherait toute la nuit. Ce jusqu'à l'heure du rendez-vous matinal. Que pourrait-il faire d'autre ? Fermer les yeux et voir le visage de Levant éclaté par la balle.
Il avait l'impression que la main de Thanatos ne relâcherait plus jamais son âme. Le voile glacée qui était posé dessus l'empêchait d'entrevoir une suite.

Un sursaut de bon sens éclairait ses yeux gris. Il voyait l'ombre de l'Ange dans le dos de Lemoine. Là était le signe dont il avait besoin.

_ « Si ça te va, je veux bien crécher chez toi pour ce soir. A défaut d'être avec sa famille. De pouvoir parler à Isabel. Il prendrait cet oncle d'adoption. La vie imposait de le faire. Se relever et avancer. Ainsi seulement, Ian prouverait sa valeur à Ses yeux.

Le verre vide était posé sur le bois.

_ « Je ne ferais plus de conneries JB. Je te le promet. J'ai compris la leçon. Disait-il, se passant une main à l'arrière du crâne. Charmant enfant du Diable. Qui savait à présent à quel point l'Enfer se pavait de belles intentions. Et combien, il allait devoir être prudent.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyMar 9 Oct - 0:09

Man to manLe jeune ne semblait pas être prêt à le croire ou se trouvait-il des excuses pour pouvoir sombrer dans sa culpabilité et s'y perdre? Il trouverait assurément un JB prêt à lui remettre des claques pour le remettre sur les rails. Le français ne savait pas si se racheter marchait, mais son interlocuteur lui avait demandé comment faire, il donnait des pistes.

- Tu ne le faisais pas pour la même chose. Rien t'empêche d'essayer et si ça t'aide pas, on trouvera autre chose.

De toutes les façons, ce n'était pas le temps d'y réfléchir. Ian était imperméable à cela. Le sang de sa victime était encore sur sa peau, ses habits. Difficile d'oublier les sensations aussi rapidement. Il fallait déjà qu'il sorte de cet état de choc. Ensuite, ensuite ils pourront faire le vrai travail de fond. Mais c'était important que le lieutenant reste dans les parages, pour le soutenir et le surveiller tout à la fois. Mieux valait éviter qu'il fasse une plus grosse bêtise.

- Et ouais, c'est pas parce que Rylee en a marre de t'entendre jacasser à longueur de temps, que je vois pas ce qu'il y a là-dedans. Pointant sa propre tempe du doigt, avec un léger sourire, il avait glissé un peu d'humour dans ses paroles, en espérant que cela touche un peu Junior. Oui, c'est comme ça qu'on commence.

Voilà qu'il démontrait donc ce que venait de dire le flic, le bleu avait un esprit fort, parce qu'il était déterminé et que mine de rien, il avait réussi à entrer dans la team, à se faire accepter peu à peu. Tout le monde ne pouvait pas en dire autant, et si ce n'était pas l'esprit qui était fort, c'était sa volonté, ce qui l'aiderait tout autant.

- Okay. Bougeant lentement positivement de la tête. On va t'occuper.

Car ça, le français pouvait parfaitement le comprendre et puis ça serait utile pour mettre un peu à jour ce qui traînait depuis des jours, des semaines, voire des mois pour certains trucs. Pour l'instant, le repos était de mise. Et Lemoine ne fût guère étonné d'entendre que Sanders préférait venir chez lui pour la nuit. C'était sans doute mieux qu'il ne reste pas seul. Il lui offrit un sourire plus chaleureux, venant doucement lui tapoter l'épaule.

- Pas de problème Ian. Ma porte vous est toujours ouverte. Attrapant les sacs d'affaires qui leur appartenaient et que Bobby avait ramenées. J'espère que t'as pas le mal de mer. Allez viens.

Sac tendu à son propriétaire, l'autre sur son épaule il l'amenait donc à son repère, une péniche sur les bords de la rivière de Gotham. Dans un coin tranquille, où il n'y avait pas trop de monde. Il pouvait la faire naviguer sur les eaux parfois traîtresses de cette rivière.

- Bienvenue sur Mojo. Tout en lui ouvrant la porte menant à l'intérieur du monstre. Le tout était bien aménagé, simplement, de quoi vivre sans trop se prendre la tête.

Comme toujours, son arme était la première chose dont il s'occupait, enlevant le magasin, s'assurant qu'aucune cartouche n'était dans la chambre et alla le poser sur sa table de nuit.

- Fais comme chez toi, la salle de bain et là-bas. Pointant une porte sur lequel un signe disait interdit de fumer. Et tu peux pieuter dans le canapé. Il est pas si inconfortable qu'il en donne l'air, tu verras.

Il lui sortait linge, coussin et couverture qu'il lui jetait. Il serait assez grand pour faire les choses lui-même. Un bruit à la fenêtre attira son attention, voilà que l'animal était de retour, un léger sourire marquait les traits de Jean-Baptiste et il allait ouvrir au chat, lui offrant sa gamelle de bouffe.

- Et lui c'est Squatter. Ouais, cherche pas, il porte le nom qu'il mérite.

Lui ne l'avait pas adopté, mais le félin par contre... ne se passait plus de sa présence, mais sans celle de la femme chat. Autant dire que quand ce genre d'animaux avait pris leur décision, difficile de les faire changer d'avis.

Laissant Ian aller utiliser la salle de bain, pas de doute qu'il en avait sérieusement besoin, il envoyait quelques messages pour dire que tout allait bien finalement, avant d'aller sortir à nouveau deux verres, une bouteille de vodka du congèl', qu'il gardait le plus souvent pour Rylee et servait. Quand son protégé sorti de la douche, il lui planta le verre glacé dans les mains.

- Cul-sec. Ça aide à dormir. Petit clin d'oeil, tout en buvant en même temps que lui. Ça ira?

Autant JB pouvait dormir comme un loir, autant il risquait de ne dormir que d'un œil pour s'assurer que son invité trouve un peu le repos cette nuit.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyMar 9 Oct - 16:02

Man to man...





Une vie. Une vie pour effacer le visage de Levant Jordiana de la rétine. Pantin ensanglanté à la cervelle dégoulinante. Il escorterait la petite cohorte. Dans le dos de Ian. Celle qui le harcelait de son silence. Entre deux sommeils. Quand il cherchait le soulagement de la nuit. Mais qu'il se retrouvait à jouer une partie d'échec avec le SDF du chemin de faire.
Fort heureusement Lemoine -sa présence- retenait Ian dans le fauteuil bossu. Ses pensées se dissipaient. Essaim taquin. Dés qu'un éclat de voix venait se frapper contre leur mur. Alors, le jeune homme battait des paupières. Comme ramené à la surface. Appréciant à sa juste valeur la plaisanterie de son aîné. Car il était en vérité un jeune homme vivant, léger, fait pour charmer et taquiner.

_ « Haha ! C'est ce qu'elle te dit ? Toi aussi, tu trouves ? … Bon, je vais faire gaffe à moins l'ouvrir. Avec la gueule plus détendue. Un sourire plus sûr lui rendait justice.

Byrd ne lui cachait pas quand elle était agacée. Qu'elle en parle au Lieutenant en disait plus. Faire saturer la collègue n'étant pas le but. Junior prenait la remarque en compte. Pour l'avenir.
Bouclant plus souvent sa langue dans sa bouche. Il trouverait aussi quelque-chose pour compenser. Une attention. Rylee lui était précieuse. Cela n'avait pas uniquement à voir avec leur secret. Ou avec le sport. Ou même avec le fait qu'il l'aimait bien. Il la respectait. Pour sa force, sa franchise, ses crocs et sa vulnérabilité. Comme il respectait ces deux hommes sur qui, sans le montrer, il prenait exemple, depuis son arrivée.

_ « Merci chef. L'accent hindi déformant le Français rudimentaire.

Ian savait que son interlocuteur ne s'en offusquerait pas. C'était surtout pour aider à détendre l’atmosphère. Chasser les petits démons qui auraient voulu faire un siège dans leur périmètre. Le monstre était mort. Ils avaient gagné. Ils gagneraient encore. Et encore. Et encore. La Strike Team. Ian Sanders se le disait en lui-même.

L'arrêt dans la case de l'ours faisait son effet. Le jeune homme sentait la nausée se calmer. Ses jambes répondaient un peu mieux.
Il imitait Jean-Baptiste en quittant le confort du siège. Cherchant Robert des yeux sans le trouver. Leur allié comme un ninja s'était effacé. Junior comprenait instinctivement qu'il ne le reverrait pas ce soir-là. Ce serait pour une prochaine fois. Pour une prochaine mission. Car il y en aurait de nombreuses autres au compteurs. Des officielles et des officieuses comme celle-ci.

_ « Non ça va. J'aime bien naviguer. J'ai passé le brevet de pilotage pas loin de Porto Rico. Je... Au grand dam de la Comtesse. Son fils, se souvenant de la remarque, gardait son anecdote pour lui. Il n'allait pas aussi saouler JB. D'autant que l'officier venait de sauver sa cagne. Comment seulement, pourrait-il réparer cette dette ?

De la casse aux berges, il n'y avait pas si long. Ian appréciait de retourner à l'air libre. La nuit était pleine. Calme. Paisible. Comme si rien avait eu lieu. Comme si les Ukrainien n'avaient jamais existé. Pourtant Sanders pensait à eux lui. Il faudrait les surveiller. Ils chercheraient à nouveau maître. Un leader. Quelqu'un qui puisse reprendre les rennes vacantes.
Cette fois c'était un autre aspect des berges qui se dévoilait pour lui. Cela lui rappelait un peu l’Égypte. Son séjour sur les rives du Nil. A loger à bord d'un bateau de plaisance.

_ « Yeah ! Caressant les veines du bois d'une main respectueuse. « J'aime le concept ! Mojo ? Salut Mojo. Pourquoi ce nom ? Le Van n'avait pas de nom. Jamais baptisé. C'était juste le van. Ça lui allait bien. Sanders se souvenait, cependant avoir donné un nom à sa guitare. Elle devait se trouver quelque part à New-York, où il l'avait oublié. Dommage. Car, il aimait jouer. Il avait toujours aimé ça. Isabel l'avait encouragé. Elle avait écrit des chansons, pour eux.

Il entrait dans l'habitacle à proprement parler. Découvrant la beauté de cette matière sculptée par des mains d'hommes. Il songeait aux mains de son père, quand il revenait de la coupe du bois de chauffage. Il découvrait l'intérieur, le privé, le monde intime de Jean. Il s'en sentait honoré. Comme chaque fois que quelqu'un consentait à partager de soi, avec lui.
Les bruits de l'arme attirait son attention pendant qu'il faisait le tour. Ce fût ce qui lui rappelait qu'il avait encore la sienne sur lui. Il la sortait de la ceinture et imitait le chef. Un sourire lui venant. Un jour se disait-il, il aurait assez progressé. Il pourrait être aussi imperturbable que lui.

Les linges dans les bras, Sanders souriait. Amusé.
Ce canapé était déjà plus que ce qu'il avait d'ordinaire. Ça serait très bien.

_ « Haha. J'en ai deux trois du genre aussi. Hello le Squatteur. Lançait le bleu.

Un passage sous l'eau rendait à Junior un peu plus d'humanité. La chaleur aidait à passer une partie des tensions musculaires. La sensation de l'eau l'apaisait. Il regardait l'eau mélangée au sang s'échapper dans les canalisations. Comme on suit le court d'un fleuve incertain. Il entendait en lui les vers de Dante. Sur les rives du Styx.
Par politesse, surtout, il se rhabillait au complet. Passant la tenue de rechange prévue pour la post explosion. Enfin de compte elle servait, tout de même. Il pliait aussi -soigneusement- la tenue incriminante. Il la brûlerait, dés le lendemain. Enfin, il pliait aussi le linge de JB et le posait sur ce qui devait être une panière à linge. Vérifiant qu'il ne laissait rien derrière lui, ni saleté, ni trace de sa présence.

_ « Powaaa. Vodka. Hum. Oui. Je crois que oui. Merci encore. ... redire. Lemoine devait savoir. Son coup de main était d'une valeur difficile à estimer. Ian comprenait à côté de quoi ils étaient passés. L'un comme l'autre. Le carnage. « Tu peux compter sur moi. Pour n'importe quoi. Lui affirmait-il avec une loyauté pleine de... oui, de noblesse.

Étourdi par l'alcool, Sanders reposait le verre vide. Il avait fait son lit avant la douche. Il doutait cependant que celui-ci lui serait utile.

_ « …. T'as le droit de m’assommer au cas où. Plaisantant à moitié. Ian se connaissait assez. Après une attaque rebelle sur les côtés ivoirienne, il avait souffert de cauchemars. Pendant des mois. Un sourire de dépit l’excusait. Le mental commandait. Ils n'y pouvaient pas grand-chose. Mais, essayer, au moins ce serait un début. JB aussi avait besoin du repos.

Ian traversait donc le salon. Il retirait son pantalon et son pull. Finissant en t-shirt et caleçon. Il s'installait sur le lit offert. Remontant un bras au-dessus de sa tête. La main calée sous l'oreiller.
Pour contempler le plafond de la pièce. Écouter le grincement du bois. Sentir le doux roulis de Mojo. Échafauder le plan du bateau dans lequel ils se trouvaient. Compter le nombre potentiel de mètres carrés. De cordes. De vis.
Tout pour contourner le chemin que prendrait invariablement son esprit coupable.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyVen 12 Oct - 13:25

Man to manAu moins Ian riait, cela démontrait que l'esprit s'apaisait un peu, qu'il était sur la bonne voie de la "rédemption" ou qu'en tous les cas, il ne resterait pas à se sentir coupable jusqu'à la fin de sa vie. Il y avait encore quelque chose à faire de ce gamin. Lemoine souriait quelque peu, avant de se gratter la barbe.

- Elle te le dit aussi Junior. Tu dois pas faire attention quand elle râle et d'un côté, c'est exactement comme ça qu'il faut faire. Avec un petit clin d'œil. Fais attention oui, mais ne te bride pas non plus. Je suis pas contre un jeune gars qui a envie de causer, ça change des deux autres taiseux du groupe.

Jean-Baptiste, même s'il était plutôt solitaire, n'était pas non plus totalement antisocial. Et il aimait bien que l'équipe soit composite. Qu'il n'y ait pas que les mêmes caractères. Ian apportait cette énergie nouvelle, qui ne faisait de mal à personne. Il n'était pas comme Gregg, il ne le serait jamais et ce n'était pas ce que cherchait le lieutenant. La place était libre, il fallait la prendre, comme l'on était. Et il l'appréciait ce gamin. Les deux autres aussi d'ailleurs, même s'ils le montraient chacun à leur façon. Rylee était sans doute la plus difficile du groupe, mais connaissant son passif, c'était compréhensible. Ian finirait bien par se faire une vraie place à ses côtés. Ils apprendraient à faire avec, chacun d'eux, les qualités comme les défauts.

- Je t'en prie. Appréciant toujours qu'on fasse l'effort de parler sa langue, même si ce n'était que pour le remercier.

Un petit air amusé marquait le coin de ses yeux, tandis qu'il voyait Sanders se calmer lui-même sur l'anecdote qu'il était en train de dire. C'était avec leur équipière qu'il devait faire ça, lui n'était pas contre en savoir un peu plus sur la vie de ce jeune qui avait rejoint leur team. Et puis, avec ce qu'ils venaient de vivre, autant dire qu'ils étaient liés plus que personne ne pourra jamais le comprendre, à moins de vivre une situation similaire.

- Tu...? L'incitant ainsi à continuer.

Le plus vieux laissé son cadet découvrir le bateau. Pendant qu'il allumait les différentes lumières et se défaisait de son arme de service. Il suivait le mouvement, parfait. Il y avait des habitudes à prendre le plus rapidement possible dans ce métier et s'en était une.

- Bonne question... c'était le nom d'un vieux loup protecteur dans un bouquin qui a marqué ma jeunesse. Je trouvais que ça allait bien pour lui.

Chat nourri, garçon à la douche. JB prenait donc cinq minutes pour lui, avant de découvrir un Ian plus calme, plus tranquille, rassuré un peu, ils prenaient un dernier verre ensemble. De quoi assommer les hommes jusqu'au lendemain. La bouteille était rangée dans le réfrigérateur. Il sourit à son interlocuteur, lui posant une main amicale sur l'épaule, la serrant doucement, lui faisant comprendre qu'il serait son soutient en tout temps.

- On est une famille Ian. Je serai toujours là pour t'aider s'il le faut.

Lemoine savait qu'il pourrait tout lui demander. Avec ce qu'ils venaient de traverser, c'était plus que certains. Mais il estimait qu'il ne lui devait rien. Il avait fait ce que tout membre de la Strike Team aurait fait pour l'autre.

- Va dormir, Mojo et moi on veille. Lui tapotant doucement la joue, presque paternellement, avant de le laisser aller s'installer.

Lui aussi, devait passer par la case douche, il n'était pas couvert de sang, mais il en avait quand même besoin. Comme si l'eau lavait des péchés de la journée, avant de rejoindre son lit, en caleçon, ayant la même "pudeur" que son invité pour le coup. Les hommes ne voulaient pas se mettre mal à l'aise, amusant.

S'installant sous la couette, il resta attentif à la respiration de Junior, jusqu'à ce que le sommeil l'emporte et qu'il ne rejoigne le monde de Morphée pour quelques heures, le temps d'effacer le souvenir de cette soirée.

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Dernière édition par Jean-Baptiste Lemoine le Lun 15 Oct - 21:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyDim 14 Oct - 12:52

Man to man...





Ian Sanders souriait un peu plus encore. Heureux d'entendre qu'il n'était pas trop à côté de la plaque.
Il lui arrivait de demander des conseils au Tank. Surtout à propos de leur partenaire féminine. La plus compliquée à cernée. Mais cela le fascinait, le bleu. Il avait grandi avec des femmes compliquées. Alors, il aimait chercher.

_ « C'est sûr que ce ne sont pas des bavards ! C'est cool si ça passe quand même. Parce que je me sens bien dans c'te team. S'intégrer.

Voilà qui demandait du temps. De l'investissement également. Junior savait qu'il se focalisait -un peu trop- sur son affaire personnelle. Mais il y remédierait. Quand il serait de retour au service ordinaire. Oui.
Il proposerait des activités à quatre. Il avait déjà prévu de rejoindre un cours de boxe avec Rylee. Avec Marlon le basket. Une idée viendrait pour partager un moment avec JB. Peut-être les stands de tirs. Pour commencer. Cela lui tirait un sourire. Il faisait des plans. C'était nouveau. Les conseils de Cat' peut-être. Ou bien simplement, le besoin de se sentir appartenir à quelque-chose. Quelque-chose d'autre que les Sanders.

_ « Dire que j'ai fais des années de Français. Madame Sanders avait fortement insisté pour. Le Français comme la langue des diplomates. Des esprits les plus malicieux aussi. Mais, Ian avait été difficile. Préférant les langues du nord.

Sa main retombait lentement le long de son corps. Il souriait un peu. Content de pouvoir échanger. Sur des choses qui n'avaient pas de lien avec le travail. Sur des choses qui ne concernaient pas non plus Isabel. Ou Jordiana. Ou tout autre sujet à tendance déprimante. Voilà ce qui manquait au quotidien. Des choses qui ne mettaient pas de poids sur la conscience. Qui ne faisait pas peser de responsabilité sur son jeune esprit.
Sanders se mettait une pression abominable. Il allait étouffer. Tué à petit feu part la vie à Gotham. Sauf... Sauf, s'il décidait de lâcher du lest. Il ne voulait pas faire la même erreur que ses vieux.

_ « ... j'ai travaillé avec les dockers qui ravitaillent les îles. C'est une expérience sympa. Seuls les métropolitains avaient un accès aux ressources permanent. Insulaires et pauvres n'étaient pas logés à la même enseigne.

Grandir sur un autre continent avait été une chance. La misère qui pullulait dans la City le lui rappelait chaque jours. Là-bas, chez lui, les gens n'avaient pas grand-chose. Mais, ils en étaient heureux. Il vivaient bien. Ici. Sans de l'argent... Rien n'était possible. La répression était telle. Et elle était parfois, en fait, souvent, faite par leurs services.
Étaient-ils vraiment les gentils ? Après ce qui venait de se passer. Ian vivait une crise de conscience. Heureusement, il était trop épuisé pour s'y attarder. En tous les cas cette nuit.

Ian regarda vers la fenêtre. Il observait le chat. Les mouvements de ces animaux lui avaient toujours plus. Comme tous les prédateurs, il avait la grâce. Tranquille, il allait à sa portée, pour tendre une main amicale. Attendant de voir si le contact serait accepté. Ou non. Cela dépendait de l'envie du matou. On n'imposait rien à ces créatures-là.

_ « Oh. D'acc. C'est qui l'auteur ? Le comptant d'heures à tuer.

Le bleu le dépensait pas mal en lecture. Avide. Il consommait de la lecture à tout va. Une activité dont il ne parlait pas au bureau.
Curieux pourtant de connaître un roman marquant pour le Lieutenant. Parce qu'en fait, il ne connaissait presque pas la vie de Jean. Les choses étaient différentes. Dans le cœur du jeune homme s'était entrouvert une porte. Il avait envie de connaître celui qui avait versé le sang pour lui. L'estime allait bien au-dessus du grade, ou de l'expérience, à présent. Il voulait savoir.

Ian appréciait le geste de son aîné. Il savait que son père aurait eu une attitude un peu similaire. Et il était reconnaissant à JB qu'il franchisse aussi cette ligne-là. Cela lui permettait de s'amarrer à une autre partie de son humanité. Pas celle qui avait eu envie de torturer le monstre. Mais bien, celle qui était faite pour l'amitié et la bienveillance. De la douceur et de la paix.

_ « Une famille un peu dysfonctionnelle alors. Plaisantait-il.

Surtout parce qu'une petite pudeur s'enclenchait. Sanders n'avait pas eu l'occasion de faire ça. Entrer dans une famille. Il ne restait jamais assez longtemps pour cela. Il avait pensé qu'il était mieux de ne pas trop s'attacher. Au cas où Isabel l'attire ailleurs. Cependant, clairement, il était trop tard. La Strike et lui étaient liés. Que dire de la connexion avec le chef...

_ « Ouais. Bonne nuit JB. Lui répondait-il apaisé.

Ian écoutait l'eau couler pendant la douche de l'officier. Un son qu'il aimait depuis l'enfance. Alors, il fermait les yeux.
Convoquant des souvenirs heureux dans sa mémoire. Une chevelure noire de nuit. Des beaux yeux bleus. Un sourire amusé. Une robe d'été. La comtesse préparait l'eau d'un bain. Le bain qui suivait chaque leçon d'équitation. Elle le couvait de son regard rieur et tendre. Il entendait presque sa voix.
Et la poitrine du coupable se soulevait lentement.

Un bruit sourd contre la coque le propulsait hors du royaume.
Cœur à la chamade, Ian observait autour de lui. Désorienté. Dans la rétine encore encrées les images d'un cauchemars. Il soulevait le duvet pour s'asseoir sur le bord du canapé. Coudes sur les genoux, il se prenait la tête dans les mains. Fermant les yeux avec force pour reprendre un semblant de contrôle sur ses sens. Les bruits bourdonnaient dans ses oreilles. Les auréoles de sueurs couvraient le t-shirt. Il avait la nuque trempé. La gorge sèche aussi. Il avait tellement soif.

Lentement, il fouillait l'obscurité.
Les premières lueurs du matin arrivaient par le hublot. Le mal du pays le frappait en plein ventre. Ian avait envie de sentir la chaleur de la mousson. L'odeur du café matinal et celle de la pipe du paternel. Il voulait se réfugier dans les bras de sa mère. Écouter son père lui raconter les nouvelles du journal. Il voulait qu’Isabel l'embête. Il ne voulait pas de la tête écrasée de Levant. Du mal de poitrine. De cette sensation de saleté sur sa peau.

Avec la brusquerie d'un animal, il se redressait.
Allant chercher ses affaires dans l'oscurité matinale.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyLun 15 Oct - 22:54

Man to manQue le plus jeune se sente bien dans la team, était important aux yeux du chef. Autant il fallait faire place neuve après le décès tragique de Gregg, autant le gamin avait aussi ses preuves à faire. Il réussissait à intégrer cette équipe de vieux loups tranquillement, mais sûrement. Et ils finissaient par l'accueillir au sein de la meute comme si tout cela se faisait naturellement. Un bel exploit aux yeux de JB, qui méritait quand même du respect. Un petit sourire marquait les paroles du plus jeune.

- C'est un bon début.

En tant que leader, il avait tout intérêt à ce que ses hommes se sentent bien dans son équipe. Il ne pouvait pas se permettre de changer d'équipier toutes les deux semaines. Dans une section d'assaut comme la leur, ils avaient besoin de pouvoir compter les uns sur les autres. C'était leurs vies qu'ils mettaient entre les mains des équipiers. On ne rigolait pas avec cela. La confiance devait presque être aveugle. Elle l'était concernant les trois plus vieux, cela viendrait pour Ian.

- Ça se travail le français, Junior. Taquin.

Mais comme le vélo, rien ne s'oubliait jamais vraiment. Il suffisait de faire repartir la machine. S'il voulait le travailler avec son chef, ce dernier n'aurait aucun problème à lui offrir quelques cours. Il appréciait de pouvoir parler sa langue parfois. C'était naturel, fluide, sans avoir besoin de penser à quoi que ce soit, même s'il était bilingue depuis le temps, sa langue natale avait pourtant un plus.

Même si ce jeune homme avait à peine la trentaine, Lemoine constatait à quel point il avait déjà fait beaucoup de chose, comme s'il avait vécu plusieurs vies. L'expérience acquise n'était pas à jeter, bien au contraire, voilà aussi pourquoi il était prêt à l'écouter parler de sa vie. Tout n'était pas posé sur un CV et c'était en échangeant qu'on apprenait tout ce qui faisait l'autre.

- Épuisante même, non?

JB n'avait finalement pas fait tant de métier différent que cela. Mais il avait beaucoup bougé aussi. L'armée avait eu ça d'intéressant. Permettre de se déplacer, tous frais payés. Surtout quand on était au sein d'une équipe spéciale. Mais même sans avoir fait les boulots, il pouvait voir ceux qui demandaient plus de physique que d'autres.

Le chat venait se caresser contre les doigts de l'inconnu. Ces animaux sentaient aussi quand un humain avait besoin qu'on le console, qu'on soit là pour lui. Ils étaient souvent meilleurs que les humains pour cela, d'ailleurs.

- Victor Hugo. Fit-il avec un petit sourire pour répondre à la question.

On pouvait dire ce que l'on voulait, JB avait un peu de culture quand même. L'école n'avait jamais été son kiff, l'école buissonnière était ce qui lui avait toujours convenu le mieux. Et pourtant, pourtant, là-dedans, un bouquin était sorti du lot. Et pas de n'importe qui. Pour lire du Hugo, fallait le vouloir, mais celui-ci était plus petit que les autres et demandait moins de concentration, une histoire de vengeance sordide, qui finissait mal, bien entendu.

- Il doit traîner dans ma bibliothèque. Un des murs de Mojo était, en effet, une bibliothèque, bouquin, dvds, armes diverses, mais surtout anciennes, y traînaient.

La petite plaisanterie faisait sourire le lieutenant, il hocha légèrement de la tête. Junior n'avait pas tort.

- Mais n'est-ce pas tout ce qui fait une famille? L'avantage... c'est que celle-ci, tu l'as choisie. Accompagné d'un clin d'oeil avant qu'il ne prenne son temps pour s'occuper un peu de sa propre personne.

Ce fût donc à la nuit que le bateau fût rendu. La lumière de la lune passait parfois à travers les hublots du bateau, celles des lampadaires de la rue aussi, mais ils étaient plutôt protégés. JB aimait dormir dans un noir total. Il ne dormait vraiment bien que comme ça.

Le félin du bateau s'était rendu un moment sur l'invité, dormant sur son ventre, en boule, comme s'il puisait ses mauvaises énergies, avant de revenir vers le maître des yeux, s'étalant sur son dos, puisque ce dernier dormait sur le ventre. Profitant de la largeur que l'homme lui offrait ainsi. C'est l'animal, d'abord, qui senti le réveil de Ian, il s'assit alors sur son humain, tout en fixant l'autre de ses yeux jaunes, curieux de voir ce qu'il faisait.

Les bruits ne manquèrent pas d'attirer l'attention de Jean-Baptiste, qui ne dormait réellement que d'un œil, toujours attentif - finalement - à son invité.

- Café, Ian?

Il n'espérait quand même pas filer à l'anglaise ainsi? Ce n'était pas la solution. S'étirant un peu, baillant encore, se frottant le visage, le flic se redressait lentement, sous les miaulements du chat, qui râlait - encore - qu'on le dérange alors que ce n'était pas l'heure.

Sans rien allumé, le maître des lieux rejoignait le coin cuisine, allumait juste une petite lumière pour ne pas se péter les yeux et attrapait la cafetière italienne. La gueule encore à moitié endormie, les cheveux en bataille, il se frottait l'arrière du crâne, tout en préparant la boisson. La cafetière prête, placée sur une plaque chauffante, l'homme s'appuyait contre son plan de travail, croisant les bras, fixant la silhouette du plus jeune.

- Qu'est-ce que tu fuis?

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyMar 16 Oct - 22:14

Man to man...





Ian posait la main contre le mur le plus proche. La pulpe de ses phalanges reconnaissaient la noble matière. Dans une autre vie, il aurait été ébéniste. Voilà quelque-chose qu'il s'était souvent dit enfant. C'était bien loin de sa réalité. Il croyait au principe des autres mondes. Loin, dans l'univers, un autre lui était probablement entrain de construire... un bateau. Amusant idée.
Il écoutait Jean-Baptiste et quand il parlait dans sa langue maternelle il lui trouvait une douceur. Autre. Un naturel. Celui qu'il avait lui aussi quand il parlait dans cet anglais propre à Londres. Sanders fixait son « protecteur » d'une nuit. L'envie de créer ce lien -plus fort- entre eux l'encourageait à lui demander :

_ « Tu me donner leçons français ? » Proposait-il, cherchant l'accent tonique de la langue de Molière.

La France n'avait pas été des destinations. Mais la francophonie était encore présente sur beaucoup d'endroits dans le monde. Sanders avait été sur les îles. Le créole généreux. Les anciennes colonies africaines aussi gardaient une « affection » pour cette langue. Une langue qui s'écoute.
La langue dédiée aux amours aussi.

_ « Ouais. On dort pas des masses.  » Confirmait cet ancien marin.

Ça ne l'avait pas peiné, lui de voguer. Lui qui ne dormait pour ainsi dire jamais. De quoi rendre jaloux les matelots d'ailleurs. On l'avait vite mis sur les quart les plus durs à tenir. Qu'importe. Sanders avait aimé faire la Vigie en pleine nuit. Là haut du mât. Il avait vues des choses magnifiques.
Et il avait profité d'une douceur de vivre, dans les ports. Les aventures sans lendemain qui n'avaient pas le même poids, une fois revenu à terre.

_ « J'peux l'emprunter ?  » Ian caressait une dernière fois la gorge de Squatteur avant d'aller vers la bibliothèque. Il souriait en découvrant le contenu.

Les derniers mots de JB avaient sonné comme un encouragement. Enfin de compte, c'était en partie vrai. Marlon et Rylee étaient des personnes de valeur à présent dans le référentiel du jeune homme. Sortir de l'école de police, arriver dans une équipe, l'avait finalement obligé à s'intégrer quelque part. Ian se sentait un peu plus de cette ville. Mais, il savait aussi que plus il aimerait cet endroit et plus le quitter serait un choix diffcile.
Sans doute, aussi parce qu'il savait que sa sœur y avait été. C'était sur le rire de celle-ci qu'il abandonnait ses armes.

Pendant un temps, c'est vrai la nuit avait été calme. Le chat avait rempli sa mission. Offrant un répit. Pourtant, dés que la chaleur de l'animal s'était amenuise, Junior avait été étreint par Lucifer. Sinon lui, l'un de ses serviteurs. Et il avait joué avec lui. Pour lui faire vivre encore une fois la scène au bord de la rivière. Ian se voyait tenant le couteau. La chair. Le sang. Les cris. Son corps et son esprits luttaient contre ces images intorlérables.

Une prise en fuite. C'était donc cela. On n'échappait pas à l’œil du capitaine. Ou bien était-ce Mojo, qui dans sa sagesse de vieux loup des mers, l'avait dénoncé ? Ian faisait glissé la sangle de son sac pour libérer son épaule. Pas très dur de le persuader. Il aurait fuit dans l'anonymat. Mais, il ne voulait pas être impoli avec Jean-Baptiste. Ça ne se faisait pas. Encore moins après...

_ « Je veux bien oui. » Le sac s'écrasait sur le bois de cale. Il aurait voulu ne pas le réveiller. Vraiment. Cela aurait été plus simple.

Ian allait se posait sur la banquette. A côté du coin cuisine. Prés de Jean-Baptiste. Son corps encore raide de l'épreuve psychique.
Les lambeaux du cauchemars encore dans le coin des yeux. La sueur sur les tempes. Le peu de lumière devait rendre son teint un peu plus étrange. C'était bien, qu'il ne parte pas dehors maintenant.

_ « Je me suis refais la scène.  » Et il se la referait très très souvent. Ça, oui, il l'avait déjà compris. « J'ai un sommeil pourri de base.  »

Ce serait sa punition. Enfin, la première partie d'une punition. En même temps, il l'avait cherché. Il l'avait voulu même. Personne d'autre n'avait attaché cet homme à cet arbre. C'était lui Ian Sanders qui avait tout fait. Comme un grand.
Temporiser. Surtout, temporiser. Il devait trouver un recourt pour ne pas se perdre dans ses pensées. Pour ça, il y avaient plusieurs méthodes. Elles étaient plus ou moins efficaces. Selon l'état de Junior. Il aurait pu chercher une activité physique intense. Là, il sentait que son besoin se trouvait ailleurs. Il devait... il devait se retrouver.

_ « Je pensais aller marcher sur la berge de base. C'est un truc que je faisais souvent chez moi. Ça a un côté apaisant quand je cogite trop. Ce qui est une tendance faut croire. » Un petit frottement faisait tourner le garçon d'un quart. « Le Squatteur qui m'a squatté. Il n'est pas sauvage. Il me fait pensé à l'un des nôtres gamins. Même genre.  » Les grains noirs tonifiés faisaient venir un parfum dans la cabine. Ian inspirait lentement. Son pouls se calmait. « Ma mère en fait du comme ça aussi.  »

Évoquer l'autre famille. Tout aussi dysfonctionnelle. Il l'avait fait par surprise avec Byrd. A dessein avec Lemoine. Le témoignage de sa confiance envers le chef. Enfin envers l'égal. Et cela aussi faisait du bien à son âme aussi.
Mais la petite ombre. La sournoise était là, tapis dans le fond. Elle lui harcelait le crâne. Ian n'était pas certain. Il ignorait s'il pourrait jamais avouer ce qu'il avait fait à eux. Ses parents. Il redoutait et c'était normal, leur réaction. Comme il redoutait aussi, de vivre dans ce monde, en ayant fait ce qu'il avait fait. Devant les collègues aussi. Devant le miroir. Vraiment...
Un énorme soupir. Voilà tout ce que Sanders pouvait en conclure. Mais, en relevant ses yeux torturé sur JB, un sourire lui venait.

« Je peux aller chercher des croissants, si tu veux.  » Mine de rien Ian avait appris sur la Team.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptySam 20 Oct - 18:26

Man to manLe sourire que Ian tirait à JB n'était pas moqueur, bien loin de là, même si le français n'était pas totalement juste, au moins voulait-il faire des efforts. Pourquoi pas se disait-il. Ce serait un moyen comme un autre d'en savoir plus sur ce jeune homme, qui ne disait pas tout. Il le savait, mais il n'était pas là pour lui tirer les vers du nez, il avait déjà bien assez à faire avec leurs suspects en général. Il hocha alors de la tête, tout en lui tapotant l'épaule.

- Ouais je te donnerai des leçons, qu'on puisse converser tous les deux, sans que les autres nous comprennent. Taquin.

Il savait que Marlon et Rylee avaient des bases, mais pas suffisamment pour tenir une conversation avec lui. Ce serait sans doute un plus d'avoir dans l'équipe, quelqu'un qui pourrait le comprendre sans faire trop d'effort, sait-on jamais, s'ils avaient besoin de se sortir d'un mauvais coup, sans que le reste du monde ne les comprenne.

- Comme nous quoi.

Et pourtant, Dieu savait à quel point les flics avaient besoin de repos. Comme tout travail dans le service gouvernemental. Pompiers, urgentistes, médecins, policiers, tous ces corps de travail avaient besoin qu'on leur laisse du temps pour se reposer. Chose qu'ils avaient rarement. Entre les acharnés du boulot comme la Strike Team, les chefs qui ne comptaient pas leurs heures, ceux dont les collègues se faisaient virer à tour de bras... tout le monde donnait l'impression qu'ils pouvaient s'en sortir avec moins de moyens et moins de personnel. Ce qui était faux... ils le comprendraient le jour où plus rien ne tournerait réellement rond. Lemoine se disait que cela finirait par arriver, quand ils seraient tous au bout du rouleau et les enverrai tous se faire voir.

- Mmmm oui tu peux le prendre. C'est en français par contre, ça sera un bon entraînement pour ton premier cours. Avec un petit clin d'oeil.

Le lieutenant avait l'impression d'avoir eu les mots qu'il fallait pour calmer un peu cette jeune âme troublée. Il pouvait parfaitement comprendre ce qu'il ressentait. C'était toujours surprenant le premier homme que l'on tuait, après... soit on en prenait quelque peu l'habitude, soit on changeait de métier. Il verrait bien sur quelle voie irait Sanders. Pour le moment, il était trop tôt pour le dire. Et la nuit aidait aussi à porter conseil.

Il avait l'impression que son sommeil avait été plutôt court. Sans doute parce qu'inconsciemment, il avait veillé celui de son protégé. Il était à l'écoute, voilà aussi pourquoi ce dernier n'avait pu filer à l'anglaise. JB était alerte, il ne dormait jamais vraiment avec quelqu'un d'autre sur le pont de son bateau. Comme si ses sens avaient besoin d'être en éveils, juste au cas où. Pour le coup, ils avaient bien fait d'être au taquet.

Le café chauffait lentement, les tasses étaient posées sur le bois du comptoir, tandis qu'il faisait parler Sanders. Bien entendu qu'il avait eu des cauchemars. La tête de sa victime ne disparaitrait pas tout de suite comme par enchantement. Le français restait silencieux, laissant parler le plus jeune, l'écoutant réellement.

- Si cela t'apaise, c'est le plus important. Il appréciait de marcher au bord de l'eau aussi, pour laisser vaquer ses pensées, voir même ne plus penser à rien. Hochant un peu de la tête. Vais-je le réussir aussi bien que ta mère? Un petit plissement au coin de ses yeux montrait qu'il restait taquin, le café coulait dans la tasse, noir, chaud, odorant.

JB la tendait à Ian, s'installant proche de lui.

- Ça va aller, on s'arrêtera en chemin pour en prendre pour tout le monde. Le fixant un instant. T'as passé la première nuit, c'était le plus dur. Fit-il avec un petit sourire, tout en posant à nouveau une main sur l'épaule. Tout le soutient était nécessaire dans ce genre de moment. T'es pas au 36ème dessous, je pense qu'on pourra faire quelque chose de toi. Tu te sens de te lever tous les matins pour venir au bureau?

Si la réponse était positive, Sanders finirait par vivre avec. C'était une certitude.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyMer 24 Oct - 12:51

Man to man...






« On peut faire du français pour préparer surprises avec les autres ? » Ian n'était pas certain de la structure de la phrase. Mais même incertain cela l'amusait. Une légèreté dont il avait besoin sans aucun doute.

Le plus dur étaient les mots de liaisons. Il les confondaient tous à chaque fois. Ça avait rendu le précepteur fou. Comme la démarche venait de lui. Ce serait différent cette fois-ci. D'ailleurs, ce serait un très bon moyen de moucher sa chère mère. Pour une fois. Mrs Sanders ayant tout de même une tendance à taquiner sa progéniture. L’excellence ne venait pas sans effort. Voilà ce qu'elle avait l'habitude de dire. Son fils ne pouvait lui donner tort. Sur ce point en tous les cas.

« Ouais. Enfin le Tank je ne sais pas, il a l'air moins insomniaque que nous ?  » Se questionnait alors Junior.

Marlon ne montrait pas tout à fait la même tendance. Des quatre, il avait l'air le plus « rangé ». Dans l'impression générale que le nouveau se faisait du groupe. Il était celui qui collait le plus à l'image du « flic de Gotham ». Car dans cette City l'uniforme était attaché à beaucoup d'aprioris. La plupart dégradant. La justice ce n'était pas ce qui était « à la mode ».
Les Strike s'étaient donc très bien fondu dans le décor.

« Je vais essayer. Ouais ! On va bien voir ce que ça donne. » Un Sanders s'avouer vaincu ? Jamais. Il se dirigeait donc vers les bouquins pour trouver L'Homme qui rit. Premier exercice de décryptage. Le roman trouvé. Un objet qui semblait avoir vécu. Lui aussi avait un livre favoris. Probablement quelque part dans le van.

Malgré tout ce que Ian pourrait dire. Il avait grandi avec le sens du dépassement de soi. Il l'aurait voulu. Il n'aurait pas pu agir autrement. C'était implanté dans sa nature. De se battre contre les démons. Brave petit soldat qu'il était.

Cette aube grise était bien calme. Calme et paisible. Ce qui était un bon réconfort.
Junior observait son vis-à-vis et sa mine de vieil ours fatigué. C'était touchant. Lemoine avait beaucoup donné de lui. Le soutient et la patience qu'il lui témoignait nourrissait un respect sincère. Mais, plus encore, un sentiment d'amitié. De la camaraderie profonde. Certes, cet homme avait quasiment l'âge de son père.

« Ça... ce serait joli. Elle en fait comme pas deux.  » Ce qui était une vérité stricte.

Mais il n'y avait pas de critique. Le constat d'une histoire familiale plutôt. Ian se laissait rarement aller à y penser de façon aussi précise. Mais, après une nuit comme celle de la veille. Les proches, les liens, étaient un bon recours. Un bouclier contre les agents Satan. Monstres cachés sous les plus beaux costumes. Ça... personne ne leur échappait.

« D'accodack.  »

Ian était le premier à faire ça. Au moins deux jours par semaine il apportait de quoi manger au Bureau. Sans attentes particulières en retour. Il aimait ça. C'était quelque-chose qu'il avait conservé de ses périodes de voyages.

« Je crois que oui. Ouais. Je peux faire ça.  » Disait-il alors tout bas. Échangeant un sourire entendu avec Lemoine. Il attendait en silence que le café ait terminé de couler. En profitant pour mieux écouter la musique du fleuve. « C'est paisible ici...  » Une approbation d'un enfant de la nature.

Ils prenaient ce premier repas en paix. Le chat veillant à sa manière sur cette heure de l'aube.
Sanders n'avait pas énormément parlé. Mais tout de suite, il se levait pour poser leurs couverts dans l'évier. Il remontait les manches de son polo pour commencer la vaisselle. Sans même demander. Ainsi avait-il été élevé. Il essuyait et rangeait. Comme pour effacer tous les signes possibles de son passage sur ce bateau.

Lui était prêt. Puisqu'il avait envisagé sa fuite. Aussi se posait-il sur le sofa en attendant JB.
Avec un sourire, il cajolait Squatteur qui revenait à la charge. Cela lui faisait aussi penser à Catwoman. Celle-ci ne lui avait toujours pas donné de nouvelles. Bon ou mauvais signe ? Ian n'osait pas trop se poser cette question.
Il se redressait sur ses pieds à l'approche du Français.

« On est parti.  » Entonnait-il alors. Avec presque la même vigueur que les autres jours. Il fallait bien qu'il s'en convainque lui-même. Avant de pouvoir convaincre le reste de la terre. « En tous les cas, c'est cool de découvrir ton monde.  » Quelques heures entre hommes. L'un comme l'autre en était profondément altérés. Gotham n'épargnait personne et surtout pas les âmes chevaleresques.

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MessageSujet: Re: Man to man / Lemoine    Man to man / Lemoine  EmptyLun 5 Nov - 20:33

Man to man- Oui on tentera de parler français, pour préparer une surprise pour les autres. Répétait-il tranquille, tout en corrigeant la syntaxe de la phrase de Ian. Il s'en sortait pas mal encore, pour quelqu'un qui n'avait pas pratiqué souvent, ou qui, en tous les cas, ne s'était pas penché plus que cela sur ses cours.

- Tu mets qui dans le "nous"? C'est sûr que Marlon est moins insomniaque que Rylee et toi, donc. Déduction simple et facile, mais il ne s'incluait pas dans le lot.

Jean-Baptiste avait appris depuis longtemps à dormir sur ses deux oreilles. A profiter du repos du guerrier pour être le plus au taquet chaque matin. Même si en prenant de l'âge, ce n'était plus aussi facile qu'à ses trente ans. Mais il n'en était pas nostalgique pour autant. Tout ça pour dire que les insomnies ne faisaient pas partie de sa vie et qu'il en était plutôt satisfait. Il pouvait avoir parfois le sommeil extrêmement léger, mais il se reposait pourtant.

Comme maintenant, alors qu'il s'était réveillé, alors que le gamin avait essayé de mettre les voiles sans se faire entendre. Difficile d'être discret avec le lieutenant à bord. Il préférait être réveillé et s'occuper de son protégé. Comme il le faisait à l'instant, un léger sourire aux lèvres encore. A parler, de tout et n'importe quoi. Sauf du sujet qui pouvait fâcher. Ian s'accrochait à ses souvenirs, à ses proches, c'était normal, surtout dans des cas comme ça. Lui restait simplement l'épaule sur laquelle Junior pouvait se poser s'il en avait besoin.

- Bien. Oui très bien même, s'il était capable de faire ça, tout irait pour le mieux.

Lemoine terminait son café et hochait de la tête lentement.

- C'est bien l'un des seuls endroits calmes de cette ville pourrie. Tout en lui faisant un petit clin d'œil.

JB avait fini par rejoindre la salle d'eau pour terminer de se réveiller. De l'eau sur le visage, dans les cheveux, se rendre frais et présentable, passant ses habits usés tout autant les uns que les autres, avant de revenir dans l'habitacle et de passer le flingue à sa ceinture, prêt au service. Tout comme son invité, qui avait d'ailleurs fait la vaisselle, il l'en remerciait. Maintenant, il faisait ami-ami avec le chat. Ce dernier savait rester près de ceux qui en avaient besoin.

Passant son blouson, il hochait encore positivement de la tête, il était temps d'y aller, oui. Avec son fin sourire, presque paternel, il lui tapotait à nouveau l'épaule, avant de fermer la porte derrière eux.

- Si tu voulais le découvrir, fallait me le demander, Ian. Avec un ton plus léger, maintenant, il allait apprendre à en rire, parce que c'était ainsi qu'on avançait.


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