Les héros aussi, doivent se reposer. [Miss Barbara]

les héros aussi doivent se reposer
alfred & barbara

Les jours et les nuits se succédaient. Sans la lumière du soleil, il était difficile de savoir où nous en étions. Seule l'heure sur mes écrans me rappelaient que javais des besoins comme tous les êtres humains. Parfois, je me contentais de les ignorer. Parfois, ils était trop pressants pour l'être. Par chance, je donnais encore le change lorsque Kyle était là. Lui, ne savait pas encore ce que je fabriquais. Même si il n'était pas stupide. Il devait bien se douter de quelque chose. Mais il ne m'en parlait pas. J'étais donc bien contente de ne pas en parler en plus. Je n'avais pas envie de me lancer dans une longue explication sur qui j'étais. De toute façon, il était plus souvent absents que présents ces derniers temps. En outre, il y avait des parties qui débordaient sur les secrets d'autres personnes. C'était à eux de choisir si ils voulaient les révéler ou non. Je ne pouvais pas prendre cette décision pour eux. Je me le refusais. Je n'aurais pas aimé qu'on me l'impose à leur place. Je n'en faisais donc rien. La règle d'or de Confucius disait bien qu'il fallait traiter les autres de la manière dont on voulait être traité. J'essayais au maximum de la respecter. Évidemment, ce n'était jamais parfait. Mais j'essayais.

Mes doigts pianotaient sur le récipient en carton recyclé contenant ma dose de cafféine. La boisson était depuis longtemps froide, délaissée au profit de mon travail. Je n'aimais même pas le café tant que ça. Mais j'avais besoin de ça pour tenir. Dernièrement, mes heures de sommeil étaient presque inexistantes. Je survivais avec le minimum syndical. Au fond de moi, je savais à quel point cela était mauvais. Mon corps avait déjà assez souffert sans que je n'en rajoute. Néanmoins, le monde ne s'arrêtait pas de tourner parce que je prenais le temps de faire une sieste ou une bonne nuit de sommeil. Owlman ne se mettait pas en pause. Le reste du syndicat du crime non plus. La planète ne tournait pas autour de mon nombril. C'était moi qui tournait avec elle. Alors je faisais des heures supplémentaires. Par chance, ma boss m'avait formellement interdit de venir travailler à la bibliothèque. Elle avait estimé que le trajet déjà difficile en temps normal était devenu trop dangereux pour moi. Le lieu était d'ailleurs à peine ouvert. Je devais, néanmoins, avouer que l'odeur des livres me manquait. Le calme qui régnait dans la bibliothèque de Gotham aussi. Puis les enfants auxquels je faisais la lecture me manquaient également. Souvent, je m'étais demandé ce qu'il était advenu d'eux. Je priais pour qu'ils soient encore en vie. En vie et sain et sauf. Mais je savais que c'était probablement une prière dans le vide. Gotham n'était qu'un immense champ de bataille. Et eux sans rien avaient du être les premières victimes de cette guerre. Mon cœur se serra à cette pensée, les larmes me montèrent aux yeux de fatigue. «  Okay, reste positive. Peut être qu'ils vont très bien ». J'avais beau me le répéter en boucle, j'avais du mal à y croire. Je ne pouvais même pas me rassurer en les cherchant à travers la ville. Mes écrans étaient occupés avec d'autres programmes. Il me fallait lus de matériel. Il me fallait plus de temps. Il me fallait plus de tout.

Je soupirais et enlevais les lunettes du bout de mon nez. Je fermais les yeux et pressais mes doigts contre mes paupières pour les gratter. J'étais épuisée. Pour quelques secondes, je laissais ma tête tomber sur mes bras, eux mêmes déjà appuyés contre la surface en verre de mon bureau. Un souffle me quitta. Je fus cependant obligée de me redresser lorsque je fus alerté de la présence d'une personne aux alentours de la tour. De mes caméras , je fixais le visage d'Alfred. Je n'hésitais pas avant de lui ouvrir. Une grimace passa sur on visage lorsque j'avisais l'état de mon loft. Sans être sale, il y en avait un peu partout. Je n'avais même pas encore fini d'emménager. Un jour, peut être aurais je le temps de défaire es derniers cartons. Je n'avais jamais été vraiment désordonnée mais... il fallait croire qu'il y avait un début à tout. Je tournais finalement mon fauteuil vers Alfred lorsqu'il se racla la gorge. J'offris au majordome un sourire fatigué mais sincère. Sa présence était toujours un baume au cœur. Il avait toujours su être là au bon moment et trouver les mots. Je ne pouvais cependant m'empêcher de me questionner sur la raison de sa venue. « Je vais éviter de vous demander depuis quand vous n'avez pas mangé un repas constitué d'autres choses que des tranches de pomme de terre fries ». Un rire remonta le long de ma gorge, amusée malgré moi. «  La réponse risquerait de ne pas te plaire ». En quelques secondes, je me retrouvais à ses côtés. «  Alors dis moi, qu'est ce qui t'amènes dans mon … antre. Est ce quelque chose ne va pas ?». J'avais presque murmuré la dernière partie de ma phrase. J'avais peur de l'entendre me dire qu'en effet quelque chose clochait.

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« Tout va bien, Barbara. Enfin, dans le chaos actuel.  Je viens m'assurer que vous ne vous oubliez pas. Et puisque vous n'avez pas mangé un vrai repas depuis un moment, je préfère m'assurer que ce sera le cas aujourd'hui ». Un poids quitta mes épaules. La peur s'envola. Pas de mauvaises nouvelles pour aujourd'hui. Du moins pas encore. Cette journée n'était pas encore fini. Quand à demain, c'était un autre jour. Un qui allait ressembler à tous eux d'avant. Mais j'aurais bien le temps de m'en préoccuper demain. « Mon père vient me nourrir …. de temps en temps ». Il le faisait lorsqu'il avait le temps. Et du temps, il nous en manquait en ce moment. Mais lorsqu'il le pouvait, il passait. Je le soupçonnais aussi de ne pas vouloir rester seul chez lui. Sans aucune présence humaine. Évidemment, cela ne me gênait pas outre mesure. J'étais toujours contente de pouvoir passer du temps avec lui, même lorsque immanquablement il s'endormait sur mon sofa. Avec tout ce qui se passait en ville, il lui était impossible de veiller lorsqu'il avait le temps de rentrer chez lui. Il allait directement se reposer pour espérer recharger quelque peu les batteries. Plus les jours passaient cependant et plus fatigué il était. Les quelques heures de sommeil qu'il arrivait à glaner à droite et à gauche, ne suffisait plus. J'étais même persuadée que sans café, il ne tiendrait pas sur ses deux jambes. En le voyant dans cet état, j'avais appelé Harvey. Je lui avais demandé de redoubler de vigilance. Je savais néanmoins que lui aussi était probablement à bout. Secrètement, j'espérais que cette situation impossible cesse avant que je n'ai à enterré plus de monde que je ne l'avais déjà fait. Je supposais que je n'étais pas la seule. L'avenir était cependant tellement incertain.

Je suivis la progression Alfred du regard. Un son remonta le long de ma gorge lorsque je le regardais ramasser des affaires par ci et par là pour les plier. Un son qui n'était pas sans rappeler celui que faisais Damian. Voilà que je prenais ses mauvaises habitudes maintenant. Ce gamin avait une drôle de façon de déteindre sur vous. « Alfred, pas besoin de faire ça ! ». Je pouvais le faire moi même. Ou demander à Kyle de le faire si c'était bien trop bas pour que je ne l'attrape. Nous n'étions plus des enfants. La théorie voudrait que l'on sache un minimum s'occuper de nous même. Une théorie rudement mise à l'épreuve. « Et un vrai repos ne vous fera pas de mal ». Un léger rire passa mes lèvres lorsqu'il ignora ma remarque pour me fustiger à sa manière. Un jeu auquel il était passé maître depuis longtemps. En soit, il n'avait pas tord. J'étais à bout depuis un brave moment déjà. Cependant, il n'y avait que moi pour faire mon travail. Personne n'allait le faire à ma place. Seule moi en avait les capacités. Bien entendu, je n'étais pas la seule dans cette drôle de famille ç pouvoir me dépatouiller avec un écran. Mais seule moi avait ce petit truc en plus. Et je ne disais même pas ça pour me vanter.

« Les cartons, c'est une nouvelle façon de décorer? ». Je haussais les épaules. «  Je trouvais que les meubles c'était dépassé ». Pour tout mon humour, je savais qu'il fallait que je range. Je n'avançais pas dans mon déménagement. Enfin , disons que l'espace était vivable. Depuis, le reste traînait au milieu par manque de temps et aussi je le reconnaissais par manque d'envie. Il y avait plus drôle que défaire les cartons. Je devais, en outre, avouer que je redoutais l'exercice. Il y avait des choses que je ne pouvais pas placer où je voulais du fait de ma … condition. A caque fois c'était un coup dur porté directement au cœur. J'en avais assez de demandé à Kyle de m'aider. Ça me donnait l'impression d'être inutile. «  Qu'est ce qui est sur le menu aujourd'hui ? ». Je préférais changer de sujets pour ne pas me perdre dans mes pensées noires. La nourriture était un sujet de conversation bien plus sûr. De plus, j'étais curieuse de savoir ce qu'il allait bien pouvoir concocter avec mes placards et réfrigérateur presque vide. Un petit ping dans mon oreillette m'alerta de l'entrée d'une communication. J'exerçais une pression sur l'une de mes touches pour laisser la voix de Stéphanie arriver jusqu'à mes oreilles. Un rire me prit lorsqu'elle me demanda si j'avais vu Alfred. L'adolescente semblait frustrée. «  T'as ton oreillette Alfred ? Y'a Steph' qui te cherche ». Une fois qu'il m'eut assuré qu'elle était bien dans son oreille, je lui transmettais l'appel.  Malgré ma curiosité, je n'écoutais pas ce qui se disait entre eux. Elle devait juste avoir envie d'aller quelque part , ou ne trouvait pas de chaussettes propres. Ou son costume négligemment jeté quelque part et ramassé par Alfred au détour d'un couloir. Il y avait des choses qui ne changeaient jamais après tout.

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« Miss Brown? Hmmm... Là où il est censé être rangé ». Un sourire se posa sur mes lèvres. Apparemment, j'avais vu juste. Du moins le pensais je. Mais il me semblait bien qu'il était question du costume égaré. « Oui... vous savez parfaitement ce que j'en pense.... ». Je ricanais légèrement face à l'exaspération qui perçait dans la voix du majordome. Malgré tout, je pouvais y lire toute la tendresse que l'homme avait pour la plus blonde des Batgirl.  Après l'on disait bien que c'étaient nos défauts qui nous rendaient attachants. Stephanie comme tout le monde en avait une liste longue comme le bras. Et autant dire que je n'étais pas mieux qu'elle. J'admettais même que j'étais bien pire sur bien des aspects.  Ça faisait notre charme.  Le soupir d'Alfred fit redoubler mon hilarité, que je cachais au mieux dans mon mug de café depuis bien longtemps vidé de tout liquide. Il n'y avait pas à dire, cet homme avait la patience d'un saint. Il fallait le lui reconnaître et rendre à César ce qui appartenait à César. Il faisait parti intégrante de nos vies. Et de la famille. Et même, il en était le pilier central. Le cœur. Nous étions tous d'accord pour le dire. Sans Alfred, il n'y avait pas de Batfamily. Après tout, depuis le début, il avait celui sur qui nous nous reposions une fois rentré. Il était celui qui nous nourrissait, celui qui pensait nos plaies. Qu'importe les gravités de ces dernières. Il nous protégeait aussi lorsqu'il le pouvait et que la situation le demandait.  Alfred avait toujours fait parti de ma vie de justicière masquée. Il le faisait encore aujourd'hui. La preuve en était : il était là.

« Allez, venez vous installer et on ne discute pas. Ça vous requinquera ». Je secouais la tête, plus amusée qu'autre chose. Avant de bouger, je jetais tout de même en dernier œil à mes écrans. Mes yeux verts voyagèrent sur les diverses caméras de sécurité, les plans de la ville, les écoutes téléphoniques. Rien ne semblait demander mon attention immédiate. Mes programmes se chargeaient de toute façon de faire un premier tri dans l'afflux d'informations qui atteignait mes ordinateurs. Ils n'étaient pas parfaits et pourraient être qualifiés de grossiers, mais ils faisaient une partie du boulot. Autant dire qu'avec tout ce que j'avais à faire, ça me soulageait d'un poids.  Une fois rassurée, je me tournais vers Alfred. Je savais que je ne pouvais pas lui dire non. L'homme n'était pas tortionnaire mais il était bien capable de prendre les commandes de mon fauteuil roulant sans me demander mon avis pour m'amener à table. N'ayant que peu l'envie d'être traitée comme une enfant récalcitrante – même si c'était probablement ce que j'étais à ses yeux -, je me posais à la place qu'il m'avait désigné. «  Tu vas m'accompagner bien sur ». Ce n'était pas une question. Je ne lui laissais pas vraiment le choix. Il était hors de question qu'il me regarde manger. Puis, cela ne ferait que me mettre mal à l'aise. Il n'y avait rien de plus embarrassant qu'être à table alors que tout le monde autour de vous ne l'était pas.

Un léger son remonta le long de ma gorge lorsqu'il posa la nourriture dans mon assiette. Je m'avouais étonnée. Je ne pensais pas avoir de quoi faire tout cela dans mes placards. A croire que je ne mettais pas assez les pieds – les roues- dans ma propre cuisine.  Il avait même rajouté du cheddar sur mes œufs brouillés, conformément à mes habitudes.  «  ça sent bon Alfred. Tu t'es surpassé encore une fois. Même avec le strict minimum tu arrives à faire des merveilles». J'humais sans me gêner ce que j'avais devant moi. Mais ce fut tout de même sur le thé chaud que je me jetais en premier. Avec délicatesse bien sur. Je n'étais ni une sauvage ni une gloutonne.  Je gardais la tasse au plus proche de mon visage pendant quelques secondes avant de porter mes lèvres à cette dernière et de prendre une petite gorgée. «  Je dois avouer être étonné de voir que t'as pu sortir du Manoir pour quelques heures. Avec tout ce qui se passe, ça doit pas être simple tous les jours de vivre là bas ». Je taisais la disparition de Bruce mais elle était évidemment au centre de toutes mes préoccupations. Cependant, je savais à quel point ce dernier avait compté pour Alfred. Je ne voulais pas saupoudrer la plaie de sel. De toute façon, il était bien assez entraîné et perspicace pour savoir lire entre les lignes. Avec quelqu'un comme lui, la conversation était toujours à deux vitesses.

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« J'ai fini par avoir l'habitude. Et puis, il est bon parfois qu'ils apprennent à se débrouiller par eux-même ». J'hochais positivement ma tête, mes lèvres toujours accrochées au rebord de ma tasse de thé. Il était vrai que nous avions tendance à nous reposer sur Alfred pour bien des choses. Et cela bien que nous sachions tous nous occuper de nous-mêmes. Après tout, les trois quarts d'entre nous étaient adultes. Parfois depuis longtemps. A vrai dire, il n'y avait guère que Damian qui ne l'était pas. Ou du moins pas dans le sens juridique du terme. Il avait beau à peine avoir dépassé la dizaine, Damian n'était pas un enfant comme les autres. Avec l'enfance qu'il avait eu, il ne pouvait en être autrement. Je le soupçonnais même d'être plus mature que la plupart de autres héros. Malheureusement, nous le jugions tous trop vite sur son apparence. Malgré tout, cela ne nous empêchait pas de tous nous comporter comme des enfants. « Ce qui ne semble pourtant pas marcher avec tout le monde, comme vous l'avez remarqué ». Je lui lançais un regard par dessus ma porcelaine. «  C'est très petit ça Alfred ». Je le prononçais évidement sans méchanceté. Il fallait dire qu'il avait raison. Malgré mon âge et malgré toute ma maturité, j'avais encore des progrès à faire. Je n'étais pas la seule. J'estimais tout de même que je m'en sortais pas trop mal. Après tout, j'étais encore en vie. Je ne m'étais pas laissée mourir.  De temps en temps, j'avais juste … des choses plus importantes à faire que m'occuper de moi-même. Déjà je devais m'occuper de Kyle. Il tentait au mieux de le cacher mais je savais que les événements à Metropolis continuaient de le hanter. Tout était encore frais dans sa mémoire. Je l'aidais du mieux que je pouvais, mais ce n'était pas simple. Surtout lorsque je devais faire face à la disparition de Bruce en parallèle. Quelque chose dont je ne pouvais pas lui parler. Puis avec Owlman à Gotham, j'avais dit adieu à bien des choses. Et je ne parlais même de la nuit perpétuelle dans laquelle était plongé le monde. Un monde qui mourait à petit feu sous des températures de lus en plus glaciales. Je devais avouer que ma note d'électricité allait probablement me faire sauter par la fenêtre.

« Vous n'avez pas attendue pour reprendre vos habitudes. Qu'est-ce que vous avez pu voir de nouveau concernant nos ennemis? Owlman semble réussir à faire se tenir à carreau tous les autres vilains de la ville... je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle ». Je prenais le changement de conversation pour ce qu'il était. Je n'avais pas plus envie que lui de m'étendre sur la vie au Manoir ou sur ses habitants. J'adorais mes frères et sœurs. Cette famille que j'avais choisi. Mais en parler revenait toujours à se pencher sur la place  vide de toute présence. Mes yeux émeraudes se portèrent sur mes écrans. Rien n'avait bougé pendant les dernières minutes. Tout était calme. Trop calme si je devais émettre un avis. «  Honnêtement, j'ai rien de plus Alfred et ça me frustre à un point inimaginable ». Malgré moi, je commençais à fulminer. Owlman était un enfoiré de première. Un enfoiré qui savait très bien se cacher. Ou alors je n'étais juste pas assez douée. Il y avait probablement un peu des deux. Cela m'agaçait. «  Cet homme est un fantôme. On en entend parler partout mais on ne le voit jamais. Mais alors en attendant il fout un bazar monstre partout. Je sais pas comment il fait !  Limite on devrait lui attribuer un prix». Si je n'avais pas tenue ma tasse dans les mains, j'en aurais levé mes bras au ciel. A la place, je reprenais juste une goutte de mon breuvage. «  Pardon, ça m'agace ». Je me renfrognais en me ratatinant un petit peu dans mon fauteuil. J'étais quelqu'un de très passionnée. Quiconque me connaissait le savait. Et passionnée, je l'étais pour tous les sujets ou pour toutes les parties de ma vie. Lorsque je faisais les choses, je les faisais à fond. J'y donnais tout ce que j'avais jusqu'à obtenir le résultat souhaité. Sauf que là tous mes efforts ne suffisaient pas. Owlman se jouait de moi. Peut être sans le savoir. Peut être en était il au contraire parfaitement conscient. Je ne manquerai pas de lui demander le jour où je finirai par le rencontrer... car ça j'en étais sûre. Il finirait par pointer le bout de son nez. Probablement que cela serait selon ses propres règles. Il ne perdait  définitivement rien pour attendre.

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« Il nous faudra faire preuve de beaucoup de patience Barbara. Encore ». «  Je suis juste pas certaine d'en avoir assez , ou du moins d'en avoir jusqu'à la fin ». Je n'étais qu'humaine après tout. Il y avait toujours un moment où attendre ne faisait plus parti de mon vocabulaire. Ou j'avais épuisé tout le stock. C'était dangereux. Pour moi. Pour les autres. C'était précisément lorsque l'on avait plus la patience que l'on faisait des erreurs. Parfois fatales. Souvent fatales même. «Je comprends. C'est agaçant. Mais ce n'est pas le premier qui sait jouer au caméléon. Il finira par faire une erreur, personne n'est parfait. Lui encore moins. Laissons-lui la possibilité de se croire tout puissant, la chute n'en sera que plus violente ». J'hochais la tête tout en acquiesçant. Alfred avait raison. Comme toujours. L'homme était doté d'une sagesse infinie. Une sagesse certainement durement acquise grâce à ses longues années de vie. Et par sa proche proximité avec nous. De la sagesse pour tous nous remettre dans le droit chemin lorsque l'on s'en éloignait, il en fallait. Nous étions une vraie équipes de têtes brûlées lorsque nous nous y mettions. Vraiment, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. Je n'étais même pas sure que mon handicap est allégé sa charge de travail. Après tout, cela ne m'avait pas empêché d'aller moi-même chercher le joker il y avait plusieurs mois de ça.  Le prie n'avait été évité que par l'arrivée de Kyle. De Kyle en Green Lantern. Même après des mois, je ne m'en remettais toujours pas.  La surprise avait été tellement grande que je me surprenais encore à l'observer, lui et son anneau comme pour m'assurer que tout cela était bien réel. Que je n'avais pas rêvé. Pas rêvé ces derniers mois. Il aurait été dommage que cela ne sot que ça: un rêve. J'avais fait plus de progrès pendant cette période que je n'en avais fait pendant un an. Perdre cette avancée aurait probablement fini de me tuer. De tuer cette petite flamme combattante qui avait toujours résidé en moi.

Ceci dit, j'étais bien contente de voir que cette information n'avait pas fait son chemin jusqu'aux oreilles du groupe. De son vivant, Bruce ne l'avait jamais évoqué. J'en avais donc déduis qu'il n'en avait rien su. Il aurait eu fort à parier qu'il m'aurait passé un savon. Peut être avait il su et décidé de me laisser tranquille. Peut être avait il estimé que j'avais appris la leçon. Mais cela m'étonnait fortement. On parlait du Joker après tout. Il aurait forcément mis son nez dans l’altercation. Et Alfred avec lui. Si il ne savait pas , je n'allais pas offrir l'information. Il y avait des choses qu'il valait mieux qu'il ignore. « Et la vie personnelle? Comment se passe-t-elle? ». Alfred avait un don pour mettre le doigt sur nos pensées. C'était son super pouvoir.  Je lui offris un sourire par dessus ma tasse de thé, amusée.  « Alfred est-ce une façon détournée de te renseigner sur ma vie sentimentale ? ». Mon sourire s’agrandit. Mes yeux pétillèrent d'amusement. Alfred avait été pendant longtemps aux premières loges de ma vie amoureuse. Il fallait dire que ma relation avec Dick avait eu ses hauts et ses bas. Et que nous n'avions jamais vraiment été discrets. «  Elle va bien. Mieux qu'elle ne l'a été pendant longtemps ». Ce qui n'avait pas été compliqué. «  Et son nom est Kyle , au cas où tu ne le savais pas déjà ». Ce n'était pas une information que je donnais à la légère. Mais j'avais toute confiance dans Alfred. Ma vie je la lui donnais sans hésitation. «  Sinon pour le reste, il ne se passe pas grand chose. Ma boss à la bibliothèque m'a demandé de pas me déplacer … pendant toute cette période. Ce qui évidemment nous arrange ». J'avais plus de temps pour traquer notre ennemi commun. « Oh et j'ai un chaton maintenant. Il doit encore être caché sous le lit. Mon père l'a trouvé en bas de chez lui y'a quelques mois ».  je crois qu'il avait tout de même été content de le voir déménagé avec moi. L'animal n'aurait de toute façon pas fait long feu avec mon père comme gardien. James Gordon aimait les animaux mais n'avait aucunement le temps de s'en occuper.  «  Ne le dis pas à Damian, il risquerait de le vouloir pour lui ». Un nouveau sourire – en coin cette fois ci-  trouva son chemin jusqu'à mes lèvres. J'adorais le garçon même lorsque l'inverse n'était pas vrai. Cependant, il avait une certaine manie à collecter les animaux. Je ne voulais pas qu'il prenne le mien. Même si de manière générale je préférais les chiens, je m'étais attachée à ma petite boule de poils.  «  Et toi Alfred ? C'est bien joli mais les informations c'est donnant donnant ».  Je lui offris mon air le plus innocent. Il n'allait probablement rien me dire. Mais cela ne m'empêchait pas d'essayer. Comme toujours. Je ne désespérais pas de le voir se trouver une Madame Alfred même à son âge. Après tout, il avait le droit que quelqu'un prenne soin de lui.  Ça ne pouvait pas toujours venir de lui.

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« Kyle, une rencontre fortuite? ». Un petit rire m'échappa lorsqu j'avisais la petite lueur curieuse au fin fond de ses prunelles. Amusée, je secouais la tête. « Je connais Kyle depuis des années, depuis deux décennies même ». Nous étions de vieux amis. Je me souvenais encore comme si c'était hier de notre toute première rencontre. Cela n'avait pas été l'amour au premier regard. Bien loin de là même. Il fallait fallu des années pour que l'on se côtoie amicalement. Il avait fallu attendre l'adolescence pour être exacte. Je supposais que les hormones avaient grandement joué dans notre rapprochement de l'époque. Personne n'était parfait. Pour autant, je n'avais jamais trompé Dick avec Kyle pendant cette période. Je n'avais jamais été comme ça. Vraiment, tout cela ne me rajeunissait pas.  «  Lorsque j'étais enfant, mon père m'envoyait loin de Gotham en camp d'été. C'est là bas que j'ai rencontré Kyle la toute première fois ». Pendant quelques minutes je lui racontais mes souvenirs de vacances. Je lui contais toutes les histoires dans lesquelles l'on s'était foutu. Nous étions tous deux très compétitifs et aucun de nous n'avait rien lâché. Le but avait toujours été de voir l'autre mordre la poussière. Ou le sable des plages de Coast City. «  Evidemment, je lui mettais une tannée à tous les coups ». Je soulevais mes épaules, peu perturbée par mon arrogance. Après tout, je ne disais que la vérité. Alfred pouvait y comprendre ce qu'il voulait. A l'époque j'avais été bien plus sportive que mon compagnon. Autant dire que mes capacités athlétiques n'avaient fait que se décupler au fil des années. Je pouvais remercier Batman pour son entraînement. « J'espère que nous pourrons le rencontrer ». J'offrais un sourire à Alfred et hochais positivement la tête. «  Pas tout de suite mais ça viendra Alfred ». Pour le moment, je préférais le garder pour moi. Nous n'en étions qu'au prémisses. Notre histoire venait de débuter et j'estimais donc avoir le droit de me montrer égoïste. J'avouais aussi ne pas être pour l'instant à l'aise avec l'idée de le présenter à ma seconde famille. Et cela même si Kyle savait déjà que je connaissais Bruce pour m'avoir vu en sa compagnie lors du gala de Luthor. Cela me semblait tellement loin à présent. Et puis, rien ne disait que ça allait durer assez pour que je prenne la peine de le présenter à tout le monde. Pour le moment je n'en savais rien. L'avenir me donnerait raison. «  Enfin sauf si mon père décide de le tuer avant ». Je ricanais un instant dans mon thé. Mon père voyait Kyle d'un mauvais œil. Je savais que dans le fond il était heureux pour moi. Il avait juste du mal à s'habituer à la présence d'un nouveau garçon dans ma vie. Surtout, je savais qu'il ne voulait pas me voir avec le cœur brisé. Dans mon fauteuil, j'étais vulnérable et sa vigilance anti boyfriend avait redoublé.

Par curiosité, je lui renvoyais la question. Alfred semblait passer son temps à s'occuper de son petit monde. Mais jamais de lui même. Ou alors il cachait très bien son jeu. « Je ne pourrai réellement dire que tout est comme d'habitude, mais rien ne change vraiment ». Le majordome resta mystérieux. Je savais que je n'alais pas avoir plus d'informations. L'homme avait toujours été très pudique lorsqu'il s'agissait de sa vie personnelle. A vrai dire, je ne savais pas tant de choses que ça sur lui. Je le respectais néanmoins bien trop pour aller fouiner. Alors même que je le pouvais. « Il sera de bon temps de vous voir un jour au manoir Barbara.  Que je vous apprenne un jour à faire des scones digne de ce nom. Kyle pourrait apprécier. » Un nouveau sourire se posa sur mes lèvres.  A nouveau, j'effectuais un petit mouvement positif de la tête. Je n'étais pas un as de la cuisine mais j'étais toujours contente d'apprendre de nouvelles choses. J'avais toujours été très curieuse. Mon intérêt ne se portait pas seulement sur l'informatique, le sport ou le club très sélectif des suer héros. Le savoir était une arme à part entière. Surtout, il favorisait mon ouverture d'esprit. Il me permettait aussi de voyager. Il y avait tellement de choses que je ne pouvais plus faire , ainsi bloquée dans mon fauteuil roulant. Les connaissances me permettaient de m'évader vers d'autres mondes, d'autres sphères. Au même titre que la lecture d'ailleurs.

La conversation continua pendant plusieurs minutes. Les assiettes étaient depuis longtemps vide de même que nos mugs. Mais nous n'étions pas pressés. La réalité nous rattrapa cependant sous la forme d'un bruit strident provenant de mes écrans. Je sursautais. Alfred avait réussi à me faire oublier mon quotidien pendant un moment. «  Le devoir m'appelle j'en ai bien peur ». Une légère grimace se posa sur mon visage. Je ne voulais pas le congédier mais je devais m'occuper de cette urgence. «  Tu veux rester travailler avec moi ? Je peux te montrer mes derniers algorithmes ? ». J'étais fière de mes derniers bébés. Malheureusement, je n'avais pas encore eu l'occasion de les partager avec quiconque. Kyle ne connaissait pas ma double vie. Mon père non plus. Ou du moins si il le savait, il ne m'en avait jamais rien dit. J'étais bien contente de le laisser continuer à faire l'autruche. C'était bien mieux comme ça.

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Un sourire étira mes lèvres lorsqu'il accepta de se joindre à moi. Je roulais jusqu'à mes ordinateurs et me plaçais devant mes écrans. En quelques clics et pression de touches, j’agrandissais la partie qui m'intéressait. Je sentis plus que je ne vis Alfred se placer dans mon dos. « Alors que se passe-t-il? ». Pour toute réponse, je me connectais aux diverses caméras de la rue qui m'intéressait. L'immeuble en feu emplit mes écrans. Déjà l'on entendait les sirènes des pompiers au loin sur la caméra de surveillance. Ils étaient tout près. «C'est le cinquième ce mois ci ». Malheureusement face à ce genre d’événements, je ne pouvais pas grand chose. «  Au début, j'ai pensé qu'il s’agissait de Firefly. C'est son genre après tout». Le pyromane qu'il était ne restait jamais bien longtemps inactif. Il ne le pouvait. C'était presque génétiquement impossible. Il avait besoin de faire brûler des choses pour exister. Lorsqu'on avait de la chance, ils 'agissait d'immeubles délabrés et déserts de toutes vies. Lorsque nous étions beaucoup moins chanceux, il s'attaquait à une école de quartier, ou autres bâtiments occupés. « Ceci dit, tous les rapports des pompiers s'accordent. Les feux seraient accidentels et provoqués par le froid ambiant ». En soit, ce n'était pas impossible. Il suffisait que le froid et les températures basses fassent exploser une bonbonne de gaz ou les circuits électriques instables. Une explosion était bien plus vite arrivée qu'on le pensait. Pour autant je n'étais convaincue.  Même si la justification était plausible, elle me paraissait trop lisse. Trop simple. Trop vite trouvée. Peut être étais je parano. Peut être me faisais je des films. A force, peut être voyais je simplement le mal partout. Même là où il n'y était pas. Dans une ville comme Gotham et avec un passif comme le mien, il étai parfois difficile de faire autrement. De faire la part des choses. « J'avoue que je ne sais pas trop quoi en penser ». Je haussais légèrement mes épaules. Il y avait quelque chose de dérangeant dans toute cette histoire. Je n'arrivais juste pas à mettre le doigt dessus. Ou alors ma frustration me faisait me trouver des occupations. Des mystères qui n'en étaient pas. Owlman me mettait peut être réellement la tête à l'envers. «  Tu veux y jeter un coup d'oeil ? ».

Sans attendre de réelles réponses de sa part je divisais mes écrans. Je gardais le fil d'actualité et la surveillance dans l'un. Sur les autres j'affichais les derniers rapports, les autres sites, les vidéos de surveillance. Tout ce que j'avais en somme.  Il n'y avait pas grand chose. Le feu avait cette particularité de ne rien laisser derrière lui. Les pompiers en outre avaient d'autres choses à faire.  Leurs rapports étaient la plupart du temps incomplets et fait à la va vite. Surtout en ce moment. Je ne pouvais leur en vouloir. Après tout, il y avait quand même l'essentiel. Il n'y avait juste pas ce que je recherchais. Ou ce que je pensais rechercher du moins. J'avouais que cela commençait à me rendre dingue. «  Le seul lien que j'ai trouvé tient aux immeubles. Ils datent tous des années 70, sont dans le même quartier de Gotham, sont en très mauvais état et sont pratiquement inhabités à présent ». Seuls restaient les squatteurs et les autres drogués. Ceux qui n'avaient nul part où aller. «  Et ils n'ont pas de système incendie fonctionnels , ce qui fait que je ne peux pas y accéder à  distance pour les déclencher ». Nouveau haussement d'épaules. Non, je ne pouvais pas grand chose. Mais je continuais de garder un œil sur le sujet. Après tout, mon père allait parfois prêté main forte en ces temps difficiles. Je gardais donc un œil sur lui. Juste pour m'assurer qu'il allait bien. Je n'avais pas encore osé intervenir directement dans sa radio. Voix modifiée ou non. Même en Batgirl, j'avais toujours évité de me retrouver trop près de lui. Lorsque cela arrivait, j'avais très souvent détourné la tête et laissais Dick ou Bruce faire la conversation. Même avec un masque, je pouvais rester très facilement reconnaissable pour qui me connaissait bien. Et mon père me connaissait mieux que personne. Et puis, peut être arrivais je  choper mon pyromane sur les lieux du crime...pour un peu qu'il existait.

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Malgré tout, un sentiment soulagement m'atteint lorsqu'il m'annonça qu'il pensait mes doutes fondés. Alfred avait toujours toute ma confiance. Même si je ne l'exprimais pas à voix haute. Même si je ne l'exprimais jamais à voix haute. Le majordome avait cependant assez d'expérience pour comprendre tout ce que je ne disais pas. Tout ce que je n'osais avouer. Après tout, j'estimais être bien moins pire que Bruce. Et quand il s'agissait de Bruce, Alfred avait beaucoup d'expérience.  Je supposais donc – peut être à tord – qu'il était bien armé pour lire en moi comme dans un livre ouvert. Du moins je le pensais très fortement.  Je le fixais lorsqu'il en fit de même tout en me demandant ce qu'il me voulait. J'étais pour ma part déjà reparti dans mes recherches sur Owlman. Je continuais de faire fonctionner mes algorithme et parcourais les résultats à la recherche du moindre indice. « Est-ce que je pourrais avoir une carte de la ville pour voir où ils se trouvent? ».   J'hochais la tête et lui fournissais un plan du quartier. Et pas n'importe quel plan. A l'aide de ma mémoire eidétique j'avais mis en place un programme spécial. Ce dernier répertoriait tout ce qu'il y avait à savoir. Rues, immeubles, canalisations, souterrains. Toute ma connaissance  cartographique en somme.  Une connaissance durement acquise au prix d’innombrables patrouilles.  La carte était interactive. Je pouvais même la placer au milieu de mon antre sous forme d'hologramme. Je la laissais cependant à l'écran pour le moment. Si besoin, je présenterai le tout en reconstruction holographique plus tard.

« Il y a quelqu'un là, non? ». Sourcils froncés, je e penchais vers lui pour observer ce qu'il me montrait. Effectivement, il y avait bien une présence. Une présence que je n'avais jamais remarqué jusqu'à présent. C'était à se demander comment j'avais pu passer à côté. En soit, cela ne voulait rien dire. Surtout, la vidéo n'était pas celle de l'incendie encore en cours. Cependant, à mes yeux cela était louche. Pendant quelques secondes, j'avançais et reculais la vidéo afin de trouver une image à peu près potable. L'homme si il le faisait exprès était bien caché. Et je disais homme mais je n'étais même sûre de ne pas avoir une femme sur mon écran. L'image de la vidéo de surveillance était de très mauvaise qualité. Je n'allais rien en tirer. Un soupir passa mes lèvres. « Je peux demander à miss Brown d'aller y faire un tour, puisqu'elle est de sortie ». Un rire passa mes lèvres. « Elle est déjà sur les lieux, Gotham doit un peu trop dormir à son goût ». Du doigt, je lui signalais la silhouette de Batgirl sur un des toits adjacents. Elle était difficile à voir pour quiconque, sauf pour moi. Je connaissais que trop bien ses tactiques. Je lui en avais enseigné certaines, parfois à reculons. «  Sans photo correcte, elle cherchera un aiguille dans une botte de foin. Cependant on peut toujours lui demander d'ouvrir l'oeil et de regarder ce qui sort de l'ordinaire ». Plus que d'habitude du moins. Je laissais Alfred relayer le message alors que je faisais à nouveau défiler les images grâce à un autre angle. Là encore la démarche fut infructueuse. « Est-ce qu'il y a d'autres caméras de surveillances dans les parages? Peut-être est-il encore en train d'observer son œuvre. Sur les anciennes vidéos, il faudrait revenir en arrière, une heure avant la prise des feux. Peut-être que l'une des caméras a pu capter l'entrée de quelqu'un dans l'un des bâtiments ». J’acquiesçais positivement. Avec un petit sourire satisfait, je plaçais une sorte de paire de gants à mes doigts. Par la suite, je pressais un bouton pour générer la carte précédemment sur mon écran dans l'espace de la pièce. La lumière bleue se refléta sur toutes les surfaces valides et donna à l'endroit un certain air féerique. Très fière de moi, je me tournais vers Alfred. Grâce à mes gants, je pouvais manipuler l'illusion comme bon me chantait. Cette dernière allait d'ailleurs nous servir comme tableau de bord pour noter nos avancements. Je commençais déjà par répertorier en m'aidant de ma mémoire les points de départ des incendies.  Après ça, j'affichais sur mes nombreux écrans toutes les vidéos de surveillance des incendies passés que nous avions à notre disposition. Rapidement, je montrais à Alfred comment se servir de mon matériel. Par soucis d'efficacité, l'on se départagea la tâche. Je pris deux incendies, il en fit de même. Stephanie quant à elle était notre femme sur le terrain et surveillais d'un œil d'aigle l'incendie actuel.  Il ne restait plus qu'à se mettre sérieusement au travail et tenter de sortir une photo potable du visage qu'Alfred aperçu. A condition évidemment que sa présence ne soit pas qu'une simple coïncidence et qu'il soit vraiment là pour un dessein funeste. Mon programme de reconnaissance faciale se chargerait ensuite de nous fournir une identité.

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« Impressionnant. Dois-je m'inquiéter de matériel manquant dans la batcave? ». Un rire secoua mes épaules. Je n'étais pas peu fière de l'effet que ma petite démonstration lui avait fait. Cette carte holographique et le programme qui allait avec étaient mes derniers bébés. J'avais travaillé pendant des heures sur le code pour l’interactivité. «  Regarde du côté de Damian, Alfred. Je suis sûre qu'il doit être en train de se fabriquer un Batbunker quelque part ». Evidemment, je n'en savais rien mais connaissant l'enfant cela ne m'aurait pas franchement étonné.  J'envoyais un sourire mutin à Alfred. Je ne poussais cependant pas plus loin la plaisanterie. L'heure n'était pas aux blagues. Nous avions du pain sur la planche.  Je me retournais donc sur mes écrans et commençais mon long travail de reconnaissance informatique. Clairement, ce n'était pas la partie la plus exaltante de la vie de justicière. Même de celle de la justicière derrière un ordinateur. C'était une tâche ingrate et longue. Cela pouvait nous prendre des heures comme quelques minutes. Cela dépendait de notre taux de chance. Autant dire, que chanceux nous ne l'étions pas beaucoup. Mes yeux commencèrent au bout de la première heure à me piquer. Je les massais du bout des doigts derrière mes lunettes. J'avais renoncé à mettre mes lentilles. Mes yeux étaient trop secs pour les supporter.  Un soupir passa mes lèvres alors que je me remettais au boulot. Pour le moment, 'javais écoulé la vidéo du premier incendie qui m'avait été attribué. J'étais remontée jusqu'à plusieurs heures avant le début des événements. Je n'avais rien trouvé. Même pas une ombre. Je ne désespérais pas pour autant. « Un thé? ». J'acquiesçais d'un signe de tête. Signe qu'Alfred loupa vu qu'il s'était déjà précipité vers la cuisine. Je n'étais pas la seule à trouver cela barbant. Cela ne put que me faire sourire. « Merci ». Je le murmurais du bout des lèvres, complètement plongée dans mes vidéos granuleuses. A force, j'avais l'impression de ne plus en voir les images et devais redoubler de concentration. « Là! Sa tête me dit quelque chose... ». Je stoppais la vidéo et agrandissait l'image. Le visage de l'homme même partiellement recouvert par sa capuche noire était parfaitement exploitable. Du moins pour moi. Le GCPD avec son équipement un peu plus – voir beaucoup plus-  bas de gamme aurait eu un peu plus de mal. « Voyons voir ».  De quelques pressions de doigts experts, je lançais mon programme de reconnaissance facile. Casiers judiciaires, fiche d’employé, registre du commerce et des sociétés, permis de conduire.. j'avais accès à bien des choses. Il ne pouvait pas nous échapper.

Il ne fallut guère que quelques minutes à mon ordinateur pour nous fournir une identité. Impossible cependant de savoir si cet homme tait le même que dans l'autre vidéo. L'autre image était de bien trop mauvaise qualité. Cependant, au niveau de sa taille, son sexe et son poids cela semblait concorder. Mais là encore ce n'était que des spéculations. Je savais par expérience qu'il allait nous falloir prouver que c'était bien lui avant de prendre action. « Jonathan Rex, 35 ans, veuf sans enfant. Il vit à Burnley». Rien qu'avec ce peu d'informations, l'on pouvait déjà dresser un profil conséquent. «  Voyons voir pour qui il travaille.... Wayne Enterprises ? ». Je restais surprise face à sa fiche employé. Ce n'était pas vraiment ce à quoi je m'attendais.  Vu la piste que nous étions en train d'exploiter je m'étais attendu à un agent immobilier. Ou quelque chose dans le même gabarit. «  Est ce que c'est pour ça qu'il te paraît familier ? Apparemment, il est agent d'entretien ». Pas le job du siècle surtout dans une firme aussi grosse que cette dernière. Mais malheureusement, il en fallait bien. Et puis même si ce n'était pas un job sympathique, c'était quand même un job. Cela lui fournissait une situation et de l'argent pour mettre de la nourriture sur sa table et des habits sur son dos. «  Aucun antécédent judiciaire. Du moins dans sa vie d'adulte. Son casier de délinquance juvénile a été fermé à sa majorité mais depuis il n'a rien fait de répréhensible. Ou alors il n'a jamais été pris ». difficile de savoir, peut être avait il été assez malin pour passer entre les mailles du filet. Ou alors peut être avait il effectué des jobs qui même illégaux n'étaient pas de nature à intéresser le département de mon père. Après tout, le GCPD avait des priorités. Ils ne pouvaient pas tout traiter. Gotham était trop grande et son taux de criminalité trop élevé pour qu'ils se le permettent. Dans un monde parfait, cela aurait été l'idéal recherché. Néanmoins, nous ne vivions pas dans un monde parfait. Il fallait donc faire de son mieux avec ce que nous avions. Une leçon que mon père n'avait jamais cessé de m'inculquer. Mon coté perfectionniste avait eu bien du mal à l'attendre. «  En revanche, la belle famille de notre cher Jonathan est très intéressante». Sur mon écrans s'affichèrent les divers casiers de ses beaux-frères. Si certains semblaient appartenir à la criminalité en col blanc. Les autres faisaient clairement parti d'un gang. Impossible de rater leurs imposants tatouages. Cette affaire devenait plus intéressante de seconde en seconde.  

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« Possible. Mais je ne connais pas non plus tous les collaborateurs de l'entreprise ». Jusque là, cela n'avait rien de bien étonnant. Alfred devait être familier du conseil d’administration et du personnel le plus important. Un simple agent d'entretien avait peu de chance d'avoir été en sa compagnie. En plus d'après son contrat de travail, notre homme ne s'occupait que des premiers niveaux de la Tour Wayne. Le bureau de Bruce, les salles de réunions et les départements de recherches lui étaient donc inaccessibles.  Je savais que la sécurité était de dernier cri. Chaque badge allait quelque part. Personne ne pouvait déroger à ce qui lui avait été attribué. Sauf à ré-encoder sa carte pour lui permettre un accès illimité pour un temps défini. Mais ce n'était pause tâche aisée. J'avais déjà jeté un coup d'oeil à leur système. Je savais donc qu'il fallait avoir un sacré niveau en informatique pour arriver à faire une telle chose. On ne rigolai pas avec la sécurité à Wayne Enterprises. J'avouais que plus jeune j'avais toujours pris ça pour la challenge que ça représentait. J'avais plus d'une fois créer des accès à mon intention. Non pas vraiment pour les utiliser. Mais plus parce que cela m'amusait. Bruce ne manquait jamais de découvrir mes petits tours de passe-passe. Soit parce qu'il était tombé dessus lui-même soit parce qu'il avait été alerté par quelqu'un. Lucius par exemple.  « Il ne doit pas être satisfait de sa paie.. ». La remarque me tira un sourire. «  Et encore ça aurait pu être bien pire... ». Wayne Enterprises était réputée pour ses salaires généreux. Malgré son statut, il devait gagner mieux que d'autres de ses compères dans d'autres multinationales.  Les employés de l'entreprise familiale Wayne étaient plus chouchoutés qu'ils ne le pensaient. Ils étaient bien plus privilégies. Ils avaient le droit à un salaire plus que correct, des primes de fin d'année, un treizième mois, une assurance privée, plus de congés payés qu'ailleurs.. et j'en passais beaucoup. Si Wayne Enterprises avait été élu entreprise où il fait bon de travailler, c'était pour une raison. « Je ne serai pas étonné que ces messieurs lui aient demandé un service, ou deux ». Mon regard retrouva les visages de sa belle-famille.  « Effectivement, ils ont la tête de l'emploi ».  Je savais que cela ne voulait pas forcément dire grand chose. Cependant, ils avaient le casier qui allait avec. Les préjugés les concernant étaient juste vrais.

Avec un signe positif de la tête, je fis ce qu'Alfred me demandait. Les résultats ne tardèrent pas à apparaître sur mes divers écrans. Un par incendie. «  Non, aucun des terrains actuels n'appartiennent à Wayne Enterprises ». Je remontais un peu la chaîne de propriété pour voir si cela avait été le cas par le passé mais ne trouvait rien allant dans ce sens. Le seul lien entre Wayne Enterprises et ces incendies semblait être le contrat de travail de cet homme. Et c'était à supposer que cet homme était bien lié à ces événements. Nous ne pouvions émettre que des suppositions à ce stade. «  Tous les terrains appartiennent à la mairie de Gotham ». «  Où sont ces sympathiques messieurs? En cabane, en cavale? ». Encore une fois, je tapotais sur mon clavier. «  Les deux messieurs à droite sont en prison. Par contre les deux autres sont dehors ». D'une pression du pouce j’agrandissais l'un des deux portraits. «  Lui est devenu informateur criminel pour le FBI. Apparemment ça fait parti de son deal pour obtenir une peine d'emprisonnement réduite de huit à quatre ans. Il travaille dans les bureaux de New York et d'après ce qu'on a sous les yeux, il a un bracelet électronique à la cheville avec impossibilité de sortir d'un certain périmètre. D'après les relevés, il n'a pas quitté New York depuis deux ans. A moins qu'il ait piraté son bracelet évidemment ». Je passais à l'autre portrait. «  Lui m'intéresse un peu plus. Apparemment, il est allé à l'école avec notre cher adjoint au maire, drôle de coïncidence n'est ce pas ? ». Peut être que l'on allait arrivé quelque part finalement. En tout cas, pour la première fois l'on semblait avoir une piste tangible. Il fallait juste suivre le fil pour voir où il nous menait. « Voyons voir à quel point ils étaient amis ». De nouveau concentrée, je reprenais mes recherches rapides. Un sourire se posa sur mes lèvres lorsque je trouvais l'information que je voulais. Du moins celle susceptible de m'intéresser. Un scénario commençait déjà à se former dans mon esprit. «  Notre ami l'adjoint au maire et notre ami le criminel étaient vraiment proches. D'après cette photo, il sortait même avec la sœur de ce dernier. Je suppose que c'est la même femme qui a épousé plus tard  Jonathan ». Maintenant, ça commençait réellement à devenir intéressant. Peut être le tenaient responsables de la mort de la jeune femme et avait cherché à lui nuire en le forçant à commettre ces incendies. Rien ne les liait encore à ces derniers mais nous tenions au moins quelque chose.

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Je savais que nous n'étions pas au bout de nos peines. Le travail que nous faisions n'était pas simple. Après tout sinon tout le monde pouvait se prétendre policier ou détective. Même moi avec l'expérience qui était la mienne, je ne me permettais pas de me présenter ainsi. Et puis je n'étais pas le plus grand détective de ma famille. Au sens restreint comme au sens large. Mon père était bien meilleur que moi. Évidemment puisque c'était son métier. Mieux que ça, c'était sa vocation. Chez la Batfam, le titre revenait à Bruce. Ou à Tim. J'avais parfois du mal à savoir qui était meilleur que l'autre dans ce domaine. Tim était un génie mais Bruce avait l'expérience de l'âge. Moi mes compétences absolues étaient ailleurs. Si je prétendais au rang de génie aussi, je m’épanouissais dans  l'informatique. Dans le codage. Dans tout ce qui touchait de près ou du loin aux nouvelles technologies. Le monde immatériel était mon chez moi. Avec un talent comme le mien, je savais que je pouvais jouer à Dieu. Une chance vraiment que je sois du bon côté de la barrière. Sinon beaucoup de monde aurait eu bien du soucis à se faire. Il n'y avait après tout rien de plus redoutable que l'ennemi que l'on ne voyait pas mais qui sait tout de nous. Avec l'oversharing des données, franchement s'immiscer dans la vie des gens était devenu un jeu d'enfant. « Mmm... ça me parait un peu étrange comme moyen de pression ». «  Franchement, de nos jours les gens sont prêts à tout ». Avec tout ce que j'avais vu, presque plus rien n'arrivait à me surprendre. Ça aussi en soit était devenu un danger. L'habitude était une mauvaise chose. S'étonner, s'émerveiller était important. « On sait de quoi elle est décédée? Et il faudrait trouver une photo pour voir si c'est vraiment la même femme ». Alfred marquait un point. Il fallait encore que l'on vérifie avant de faire des suppositions. Chose que je m'apprêtais à faire avant même qu'il ne me le dise. « Voyons voir ». Grâce à son nom de femme mariée, je remontais la piste de sa mort jusqu'à tomber sur un rapport légiste. Déjà cela n'était pas une bonne nouvelle. Le médecin légiste n'intervenait que lorsque la mort était douteuse, criminelle ou délictuelle. Une personne morte d'une cause naturelle ne se retrouvait jamais entre les mains de la police scientifique du GCPD.

Mes yeux parcoururent les quelques lignes. Le rapport était plutôt avare en information. Cela en soit suffit à me faire froncer des sourcils. Je savais que le GCPD n'avait pas de temps. Qu'ils étaient en sous effectif. Mais tout de même, il n'y avait même pas le nom du médecin ayant effectué l'examen. Au moins nous avions la cause de la mort. «  Elle a été poignardé plusieurs fois. Les blessures mortelles proviennent des coups qu'elle a reçu à la cage thoracique ». Une mort affreuse vraiment. Je ne pouvais qu'imaginer sans pouvoir réellement l'appréhender la souffrance que cette femme avait ressentir en ces derniers moments de vie. « Le GCPD a ouvert une enquête pour recherche de mort suspecte mais aucun élément n'a permis d'élucider son meurtre. A supposé que cela soit un meurtre ». Je la voyais mal s'infliger ce genre de blessures à elle-même. Mais l'on ne pouvait écarter aucune piste. Le désespoir faisait faire des choses folles. «  Le mari, Jonathan, a été entendu en qualité de témoin, il travaillait sur un chantier en dehors de Gotham à l'époque ».  Si il avait été entendu en qualité de témoin c'est qu'il n'existait aucune raison plausible de le soupçonner. Autrement dit, ce meurtre n'avait aucun suspect et resterait à l'état de cold case non élucidé. Sauf si nous, nous arrivions à trouver quelque chose. Je n'y croyais pas. Les indices avaient tendance à s'effriter avec le temps. La seule chance de résoudre un cas pareil serait d'avoir un aveu. Mais pour cela encore fallait il savoir quel arbre devait être secoué. Et puis un aveu fait à un membre de la batfam ne valait rien. L'aveu pour être retenu comme preuve devait être fait devant un officier de police judiciaire en audition libre ou dans le cadre de la garde à vue.  Autant dire qu'il allait nous falloir un peu plus que de la chance pour arriver à bout de ce démon là.

Quelques autres pressions des doigts me permirent de trouver une photo récente par rapport à la date de son meurtre. Je la comparais à la jeune femme qui se trouvait sur l'autre cliché. Les deux se ressemblaient. Je lançais quand même pour confirmation mon logiciel de reconnaissance faciale pour déterminer sans doute que l'on avait bien à faire à la même personne. Le résultat fut positif. «  C'est bien la même ». Dès que l'on avait une réponse, dix milles autres questions se formaient. «  Qu'est ce que tu en penses ? ». J'avais ma théorie évidemment. Mais je voulais également entendre ce que lui pensait de toute cette situation. A présent nous n'étions plus que face à des incendies sans victimes. Mais face à un meurtre non résolu. On ne s'ennuyait définitivement jamais.

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«  Que nous sommes en présence d'un beau sac de nœud, alors que je venais justement vous voir pour vous faire faire autre chose que régler des affaires non-résolues... ». Un léger rire secoua mes épaules. Ne rien faire n'était pas dans notre nature il fallait croire. Le travail finissait toujours par nous rattraper d'une manière ou d'une autre. Probablement étais ce le cas aussi parce que nous le laissions faire. Nous étions faibles d'esprits lorsqu'il s'agissait d'enquêter. J'avouais envier l’oisiveté des autres. Si eux pouvaient rester scotchés à leurs canapés pendant des heures, je pouvais probablement réussir à en faire de même. Bon, je trichais légèrement ceci dit. J'étais déjà clouée à un fauteuil. Peut être que cela comptait pour quelque chose. Même si j'en doutais fortement. «  Voyons Alfred, tu sais très bien comment tout cela fonctionne... ». un sourire continua de flirter avec ma bouche alors que je fixais le vieil homme. «  Un jour peut être … nous aurons une vie normale...ça ne sera juste pas pour aujourd'hui ». Y aspirais je vraiment à cette vie normale ? Peut être qu'une partie de moi oui mais l'autre... l'autre serait éternellement insatisfaite d'une vie plan plan et bien rangée. Je savais bien sur que l'on pouvait avoir une vie normale sans pour autant  que cette dernière simple. Elle pouvait être pleins de rebondissements et de moments d'adrénaline. Mais je supposais que cela valait surtout pour quelqu'un en possession de ses deux jambes. Moi, si j'arrêtais ça, je pouvais certainement dire adieu à l'aventure. A moins d'être assez folle pour tenter un tour du monde en fauteuil roulant, la vie ne s'annonçait pas des plus intéressantes. Du moins de ce point de vue là. Ne restait alors plus que des études exemplaires et un métier hors norme. Et déjà ça partait à vau l'eau. « Plus sérieusement, je n'arrive pas à savoir si tout ceci à vraiment un lien avec cette mort suspecte, est-ce qu'en échange de quelques feux, on lui donnera le nom du meurtrier? Ou alors une vengeance? ». «  C'est la seule piste que l'on ait pour le moment en tout cas ». Mes doigts allèrent d'eux mêmes trouver mon menton en un signe de réflexion. Plus les crimes étaient vieux plus durs ils étaient à résoudre. C'était bien pour ça que les salles des archives des divers commissariats étaient encore plein à craquer. Il y avait malheureusement des affaires qu'on ne pouvait résoudre. Certains y passaient leurs vies et l'y laissaient sans avoir jamais rien découvert.

«  C'est  quand même une drôle de coïncidence cette histoire non ? D'abord on a des feux inexpliqués qui pour une fois ne sont pas de la faute de Firefly. On a un individu qui semble sans histoire mais dont la femme a été assassiné. La dite femme étant liée à l'adjoint au maire par la biais   de sa propre famille. Ça fait beaucoup de liens tout de même ». Je ne croyais pas au hasard. Certes, tout cela était encore flou. Mais je sentais quelque chose. Il y avait forcément quelque chose à découvrir. «  Peut être que malgré le fait qu'il n'ait pas tué sa femme, ils le tiennent pour responsable.  Peut être ne serait elle jamais morte si elle n'avait pas été marié avec lui ». Le cerveau humain ne fonctionnait pas forcément à la logique. Pour moi, une telle conception tait étrange mais les criminels n'étaient pas forcément les plus intelligents. Le plus souvent ils étaient même primaires, animés par des désirs et des forces simplistes. Tout le monde n'était pas à la tête de bandes organisées. Les grosses têtes pensantes, au final, en terme de statistiques, il y en avait peu. Et heureusement pour nous et le reste de l'humanité. La plupart des mauvais garçons obéissaient à des règles simples, celles dictées par leurs pulsions. «  Ou alors ils en savent plus que nous sur le rôle qu'a réellement joué Jonathan dans la mort de sa femme. Après tout, il n'était pas sur les lieux mais rien ne dit qu'il n'a pas payé quelqu'un pour le faire. Un mandat criminel de nos jours c'est monnaie courante. Il faudrait que j'étudie ses relevés bancaires et autres virements pour savoir si il y a quelque chose à trouver. Je suppose que le GCPD a déjà du regarder mais … on sait tous que je suis plus douée qu'eux... sans vouloir me vanter bien entendu ». Je lui glissais un petit sourire amusé. J'étais sure de mes talents. Si il y avait bien une chose dans laquelle j'excellais, c'était pour l'informatique. Personne n'allait pouvoir me dire le contraire. De toute façon, je ne le croirais pas. « Dis Alfred... pourquoi tu l'as jamais prise ta vie tranquille , loin de tout ce foutoir ? Je me suis toujours posée la question sans oser demander. Mais je t'avoue que ça m'intrigue ». La curiosité, un bien vilain défaut. Et dans mon métier, une réelle nécessité.