Claquement métallique contre le bitume noir. Un couteau qui ricoche, égouttant le sang de sa dernière victime. Puis celui des pas de course qui s’éloignait. Et puis le silence ouaté, nocturne, d’une ruelle de Gotham City. Un tableau commun. Si commun qu’il créait le décor quotidien d’une société perdue. Il n’y avait plus de respect. Une main plaquée contre la plaie Sanders se laissait aller contre le mur de briques sales. Pour glisser, glisser, lentement et s’assoir sur le sol. Espérant ainsi économiser ses forces. Le poids de son propre corps lui paraissait être celui d’un âne mort. Et le vent, le vent du soir, paraissait lui glacer la peau. Et les muscles. Un frisson l’ébrouait brusquement. Ce n’était pas bon. Pas bon du tout.
De sa main libre Ian tâtait son blouson. Il tâtait et tâtait pour trouver cet outil si pratique. Une poche, puis deux. Les contours du téléphone le rassurait un peu. Il le portait jusqu’à son regard. Son pouce survolait la surface tactile. Aucune réponse de l’appareil. Un écran noir. Juste du noir. Un flash de lucidité faisait alors gronder le bleu. Il se souvenait. Il avait oublié le câble dans le van hier soir. N’avait donc pas rechargé au Bureau ce matin. Idiot. Triple idiot, même.
_ « Ils vont me tuer. » Riait-il avec lui-même. Devant faire avec une quinte de toux. Le goût de faire sur sa langue lui tirait une grimace. Lui ne pensait qu'à sa chasse. Maudite chasse aux infos.
Tête basculant contre le mur, Junior scrutait le bout de ciel pollué. D’ici, il était quasiment impossible de voir les étoiles. Dommage. Cela lui aurait fait du bien de voir des étoiles. Comme cette nuit-là avec Cat. Comme toutes celles d’avant avec Isa. Pourquoi n’avait-il pas vérifié avant d’entrer ? Il soulevait lentement la main poisseuse de sang. Pour observer la blessure. Dire qu’il s’était vanté de sa prudence pendant la dernière mission. Il n’avait rien vu venir. Ni le plaquage. Ni l’arme. Comment l’avaient-ils trouvé ? Il se demandait, plus ou moins, quand son absence serait remarquée ? Pensant au Tank et à leur partie de bascket. A la prochaine séance où il avait bien l’intention de mettre Byrd au tapis. Et JB, JB à qui il s’était promis de parler d’elle…
_ « Putain, c’est trop con… »
L'hémorragie le vidait lentement. Le sweat noir de sang. Il avait donné de ce sang. A toutes les collectes. Combien de temps mettrait une ambulance à arriver ? Ian se sentait rageux. Il n’avait eu le temps de rien. Il voulait tout: monter en grade, trouver une fille à aimer, revoir ses parents. Peut-être même le devenir parent… Il aurait voulu parler une dernière fois à Mrs Candy. Lui confier Isabel et la recherche. Mais, peut-être le ferait-elle sans lui. Peut-être Rylee chercherait-elle à prévenir ses parents. Drôles de pensées. Drôles de soirée.
Tout ça. C'était compromis. En combien de temps, un corps humain se vidait-il de son sang ? Il l'avait appris. Mais cela lui échappait. Une crainte -farouche- amenait les mots bibliques à flot de sa conscience. Les vers qu'il n'avait pas voulu apprendre, fourmillaient sur sa langue lourde.
_ « Je crois en vous, mon Dieu, Vérité infaillible ! J'espère en vous, immense Miséricorde ! je vous recommande mon âme, cette âme que vous avez rachetée par votre sang; recevez-la, Seigneur, et sauvez-la. Mon Dieu, aidez-moi, faites que j'aille au paradis pour vous aimer éternellement. Marie, mon espérance, accourez-moi, priez Jésus pour moi. Mon Jésus, sauvez-moi par les mérites de votre passion; je vous aime. Marie, ma tendre Mère, aidez-moi en ce moment…. » Il toussait, le pauvre enfant du Doux Jésus. Enfin de compte, le sang versé trouvait une nouvelle source par laquelle s'épencher.
Messages : 8494 Date d'inscription : 11/09/2018 Face Identity : Alex Daddario Crédits : jae.d-nguyen.ajay Age du personnage : 35 ans Ville : Gotham et le monde Profession : Mago, coleader flippée de la JLD Affiliation : Justice League Dark Compétences/Capacités :
Homo Magi * Prestidigitation * Hypnose * Projection astrale * Illusions * Magie élémentale * Télékinésie * Télépathie * Téléportation * Manipulation de portails interdimensionnels * Manipulation du temps * Manipulation de la réalité * Bouclier psychique et magique * Manipulation de la météo dans une aire réduite * Attaques d’énergie mystique * Création de pièges magiques * Vol et lévitation * Don de guérison * Transformation d'objets en d’autres objets ou de gens en autre chose * Magie du sang * Combat au corps à corps dans la limite de sa constitution.
Rules of magic to Misty Kilgore
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Situation Maritale : Elle aime le plus grand des escrocs et elle le vit bien. Best mollets ever, et sa Maison est adorbs.
C’était une voix, à peine un chuchotis porté par l’air lourd et poisseux de Gotham, qui la fit ouvrir les yeux. Il n’y avait pas de vent, pas la moindre brise pour amener les mots à ses oreilles. Zee observa le tapis d’étoiles dévoré en grande partie par les lourds nuages noirs qui semblaient ne jamais vouloir quitter le ciel de Gotham, de jour comme de nuit, en hiver comme en été. Cette ville seule était un cri d’alarme et une menace tout à la fois. Personne qui y mettait les pieds ne pouvait prétendre être surpris quand le malheur s’abattait sur lui. Elle planait tranquillement, haut dans le ciel au-dessus des buildings de Gotham City quand les mots, déchiquetés, de simples syllabes, glissèrent sur son visage. Et ce n’était pas comme si elle patrouillait là ou quelque chose comme ça, car ce n’était pas son genre. C’était ainsi qu’elle se détendait, mais dans ce monde, on ne se détendait jamais vraiment. Quelqu’un agonisait, là en bas dans les ruelles sombres, dans le ventre de Gotham, et ce n’était même pas une surprise. Mais cela, Zee ne pouvait pas l’ignorer, elle ne le pourrait jamais. Elle avait vu Batman faire cela des centaines de fois, lui et toute sa team d’orphelins, et même, lors de son passage à la Justice League, elle les avait vus faire, ces héros et ces héroïnes, agir, gratuitement, juste parce qu’il le fallait et parce qu’ils le pouvaient. En ce qui la concernait, c’était le hasard qui faisait bien les choses. Baissant les yeux sur le damier ténébreux des rues du ghetto qu’elle survolait, elle capta encore une dernière prière, et descendit en piquet sans plus attendre. Qui que ce soit, simple habitant ou criminel, dans une cité où les passants innocents n’existaient pas, peu lui importait. Elle atterrit doucement entre deux murs anonymes, deux conteneurs dégueulant d’ordures, pour trouver une silhouette solitaire adossée aux briques.
En d’autres circonstances, cela aurait pu être un piège, une stratégie, n’importe quoi d’autre qu’un simple humain se vidant de son sang. Mais elle ne ressentait rien, aucune magie, aucune menace, rien que la vie qui quittait doucement un corps, en silence, dans l’indifférence totale que générait Gotham dans ses moindres recoins. Elle s’agenouilla aux côtés de l’homme. Cela ne ressemblait à rien d’autre qu’à une agression. Ce genre de chose devait arrivait plusieurs fois par seconde, ici. Elle posa une main sur l’épaule du type et vit qu’il était encore conscience, et sourit. « Je n’y connais rien en bondieuseries, mais il me semble que réciter les derniers sacrements alors qu’on ne va pas mourir, ça ne doit pas être bien vu. » Ce qu’elle connaissait en bondieuseries, c’était le folklore et la magie, les assises réelles d’un monde tout aussi réel, toutes ces choses qui se cachaient dans les recoins du monde mystique qu’une société humaine à la compréhension limitée de l’occultisme n’avait eu d’autre choix que de traduire par des dogmes, des images gravées dans la pierre et des règles étranges. Elle approcha la main de la blessure de l’homme, laissant la magie l’envahir, courir sur sa peau puis sur celle de l’homme à la recherche d’un autre mal, mais c’était cela, cette plaie béante qui l’entraînait vers la mort, alors en un souffle – « al eialp es emrefer, sel sriahc es tnerapér, el gnas essec ed reluoc. » –, elle entreprit de le guérir, générant une lueur dorée et discrète où dansaient des symboles ésotériques. Une fois cela fait, elle releva le visage pour observer l’individu.
« Vous n’allez pas mourir. Vous devriez tout de même aller à l’hôpital, vous avez perdu beaucoup de sang. » Elle aurait probablement pu le lui rendre, tout ce sang perdu, mais peut-être pas, c’était toujours aléatoire, à un certain point. Elle avisa le téléphone portable qui gisait là et s’aperçut qu’il ne fonctionnait pas. Mais enfin, ce type était un touriste, ou quoi ? En ce qui la concernait, elle n’avait pas le sien sur elle, étant sortie goûter l’air pollué de Gotham en simple jean bottes et cuir, et parce qu’elle avait une dizaine d’autres moyens d’appeler dix personnes différentes. Elle observa la ruelle, se demandant si le ou les agresseurs étaient toujours dans les parages. Ce serait idiot de se faire prendre par surprise maintenant.
Conscient à demie Sanders ne l'avait pas entendu venir. Effarouché par un contact imprévisible. Inquiet. Étaient-ils venus finir le travail ? Finalement. Tuer le loup blessé. Il se redressait aussi vite qu'il le pouvait. Dans cet état second qui lui donnait le costume du vieillard. Ses yeux gris, que la douleur faisaient luire, se portaient lentement sur la présence inconnue. Ce n'était pas les Ukrainiens. Il souriait alors, béatement. IL lui avait envoyé quelqu'un. Enfin, sa prière faisait écho. Un Ange. Alors, Ian tentait de se redresser un petit peu.
_ « Êtes-vous venue pour me sauver ? » Égaré, entre la réalité et le fantasme. Il caressait ce visage angélique de son regard de « mourant ».
L'humour. Ces longs cheveux. Jusqu'à sa façon de poser ses yeux sur lui. Elle lui rappelait Isabel. Oui. Tout aussi jolie. Cette impression se diffusait en lui comme une onde de chaleur. Il se serait presque endormi sur cette image. Heureux. Car, il se sentait de plus en plus fatigué. L'impression qu'il pourrait dormir des jours et des jours. Jean-Baptiste avait raison. Il en avait fait trop.
Voix féminine affleurait, dans les bruits nocturnes. Sanders comprenait que la fille-Ange parlait. Que lu disait-elle ? Il ne comprenait pas. Ce n'était pas de l'Anglais. Ce n'était pas de l'Hindi. Mince. Lui qui avait toujours été doué pour comprendre. Si son téléphone avait fonctionné. Il aurait pu appeler Kory pour en parler. Kory connaissait tellement de langues. Il en était presque jaloux.
_ « Vous en êtes une... » Le nez penché vers ses entrailles. Ian fixait la lumière. C'était beau. Vraiment beau.
Son père lui en avait parlé. Les sorciers, les magiciens, les manipulateurs de la nature et du cosmos. Ils étaient ici à Gotham. Et partout. Eux aussi étaient dans la bataille Invisible. Sanders connaissait des légendes. Il avait cherché John Constantine... Le grand Constantine. Quand il avait pensé, crus, qu'Isabel avait été réquisitionnée par le Malin. Cette piste, il n'avait pas osé la suivre jusqu'au bout.
_ « L’hôpital... » Le Délire mystique l'avait attiré si loin. Mais, il revenait. Il revenait avec elle. Quel était son nom d'ailleurs ?
Il prenait seulement conscience que la douleur avait cessée. Son sang ne coulait plus. Il ne perdait plus de vie. C'était-elle qui avait fait ça. Avec ses mots magiques. Lui apprendrait-elle à le faire ? Car, ça y est, il ne voulait plus dormir. Mais vivre. Vivre pour pouvoir poser des questions, en savoir plus sur cette ange-magicienne. D'où venait-elle ainsi ?
Il palpait la blessure. Refermée. D'ailleurs, Sanders pouvait de nouveau sentir ses jambes. Il inspirait pour se dresser. Sans l’appui du mur, il manquait de s'écrouler à nouveau. Il ferait peut-être une sieste quand même. Une petite sieste.
_ « Ils sont partis. » Chancelant comme un enfant. « Merci. » Avec le regard du chevalier, engagé à vie, avec une dette insolvable. Il rendrait hommage.
L'effort lui permettait de se lever, tout doucement. Une main contre le mur. Il avait l'impression d'avoir mille ans. Debout, il était plus grand qu'elle. Et il l'observait, fasciné par sa présence. Par ces yeux. Le pied dérapait dans la flaque de sang. Il basculait en arrière. S'éclatant sur le sol dur. Une douleur sourde lui vrillait le bas du dos. Son propre sang couvrait son pantalon. Ian posa la tête sur le sol. Il respirait douloureusement. Levant sa main poisseuse devant ses yeux pour observer ce fluide vital. Le visage de Levant Jordiana lui bloquait le cerveau.
« Non... » Ecoeuré par le souvenir, il se redressait. Un tournis évidement. Son esprit avait bien du mal à se focaliser. Ian sentait pourtant qu'il devait se concentrer. « Une... une voiture. » Un taxi. Il n'aurait pas la force de prendre le métro.
Il fouillait de nouveau ses poches de blouson. Il avait déjà oublié que le portable était tombé. Il regardait à gauche, à droite, derrière.
« Mon... » Sa main se posait dessus, enfin. Un vague souvenir de l'écran noir se confirmait en un regard. Sanders poussait un grondement. Animal épuisé face à la contrariété.
Zatanna Zatara
hero of earth
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Elle crut que l’inconnu allait lui demander si elle était un ange, Zee, mais heureusement, il ne termina pas sa phrase. Elle n’aurait pas su quoi répondre à ça, à part peut-être éclater de rire, alors que la situation n’avait rien de drôle. C’était ça d’aider les gens qui en avaient besoin dans la rue, au hasard et de façon gratuite. On ne pouvait pas se contenter d’arriver, de soigner un type et de repartir. Il fallait assurer le service après-vente. Et en l’occurrence, celui-là avait perdu beaucoup de sang et n’allait pas se remettre en cinq minutes de sa petite mésaventure – au moins n’était-ce plus qu’une mésaventure à ce stade et pas un horrible drame. Avait-il une femme ? Des enfants ? Quelqu’un qui l’attendait chez lui et qui ce soir avait failli le perdre, ne jamais le voir revenir ? Mieux valait ne pas penser à tout cela, ou bien Zee se laisserait emporter par sa sensibilité et agirait sur un coup de tête, essaierait un sort stupide qui lui échapperait et qui raserait la moitié du quartier. Face à elle, l’homme semblait encore un peu délirant, parlant d’hôpital, puis lui assurant, comme s’il avait lu dans ses pensées, ou du moins dans sa gestuelle, ce qui était plus évident, que ses agresseurs étaient partis. Eh bien, dommage. Batman n’était jamais là quand on avait besoin de lui. Elle se releva quand elle le vit tenter de se lever à son tour. C’était une mauvaise idée… « Ne me remerciez pas, vous devriez plutôt… » Elle non plus ne finit pas sa phrase, car il était évident qu’il ne l’écoutait pas, trop concentré qu’il était à tenter de se lever.
Quand il glissa de nouveau au sol, elle n’eut pas le temps de le rattraper. Elle s’agenouilla à ses côtés. Ah, les hommes, ces êtres têtus. Elle tentait de comprendre ce qu’il voulait, même si en vérité à ce stade, elle s’en fichait un peu. Elle était plus préoccupée par ce dont il avait besoin. Une voiture ? La sienne ? Ou bien un taxi ? Aucun chauffeur de cette ville ne s’arrêterait pour prendre un client pâle comme la mort et couvert de sang. Non, il fallait qu’elle l’emmène à l’hôpital. La plaie avait beau être fermée, il avait besoin d’une transfusion. Tout ça allait demander un peu de travail de sa part pour expliquer tout le sang perdu et l’absence de blessure… peut-être qu’elle aurait pu y réfléchir avant, mais elle était comme ça, elle ne pouvait pas s’empêcher d’aider quelqu’un qui en avait besoin. Elle se releva et passa un bras de l’inconnu par-dessus ses épaules pour le soutenir. « Je vous amène à l’hôpital. On va prendre un raccourci, ne paniquez pas. » De toute façon, elle n’avait rien à perdre, et probablement que ce type ne se souviendrait ni d’elle ni de ce qu’elle faisait. « ervuO-iot rus latipôh’l ! » Face à eux, un cercle de lumière apparut, trouant les ténèbres de la ruelle sur d’autres ténèbres, dans une autre ruelle. Discret, donc, mais enfin, quiconque avec les yeux en face des trous pouvait voir que ce n’était pas la même rue. Zee avança dans le portail, traînant le blessé avec elle, et posa le pied dans la petite rue qui bordait l’hôpital le plus proche. Derrière elle, le portail se referma. Allez, ils y étaient presque. Elle n’avait plus qu’à se pointer aux urgences et trouver comment faire pour que le blessé soit admis.
Un quart d’heure plus tard, l’inconnu gisait dans un lit, dans une salle où gisaient d’autres blessés. À l’abri derrière des rideaux tirés, Zatanna, assise à ses côtés, fouillait dans le téléphone de l’inconnu. C’était mal, mais c’était la seule solution qu’elle avait trouvée pour pouvoir prévenir quelqu’un. Il n’avait pas d’adresse, ce qui n’avait pas plu à l’infirmière venue prendre les informations pour le dossier. En même temps, c’était le moindre des problèmes, que Zatanna avait résolu avec un tour de passe-passe télépathique, quelque chose qu’elle n’aimait pas faire, mais la situation l’imposait. C’était aussi comme ça qu’elle avait convaincu le médecin venu à leur aide de traiter l’inconnu sans poser de questions sur le fait qu’il n’était pas blessé, et ledit inconnu – qui s’appelait Ian d’après son permis de conduire –, recevait en cette seconde même une transfusion et d’autres fluides. Zee avait demandé un câble de téléphone, chargé la bête cinq minutes et à présent, parcourait le journal d’appels de Ian à la recherche de la personne avec qui il parlait le plus, histoire de l’appeler, en espérant que ce n’était pas un ennemi mortel. En quelques secondes, elle tomba sur deux noms qu’elle connaissait bien. Bon sang, cette ville était vraiment trop petite ! Elle jeta un regard à Ian, qui allait et venait entre conscience et coaltar. « Laissez-moi deviner, vous aussi vous êtes un flic ? Ça ne m’étonne pas que vous ayez été blessé. Les policiers de cette ville ne vivent pas vieux… » Elle laissa échapper un soupir. Alors, qui était-elle censée appeler, Rylee ou JB ? Elle connaissait moins bien ce dernier, mais peut-être justement serait-ce plus facile, plutôt que de parler à Rylee dans ces conditions, sans savoir quel lien Ian et elle avait. Zee ne voulait pas que Rylee panique, encore que ce n’était pas du tout son genre. Finalement, elle décida d’envoyer un sms à JB. Peut-être qu’il aurait mieux fallu qu’elle l’appelle, mais elle n’avait pas envie de l’avoir au téléphone et de devoir s’expliquer en bredouillant. Une fois cela fait, elle se pencha sur Ian. « J’ai contacté quelqu’un pour vous. Vous savez que vous avez encore votre portefeuille ? On ne vous pas agressé au hasard, hein ? » Elle ne savait pas s’il l’entendait, mais en attendant la relève, autant tenter de faire la conversation.
Papillonner des yeux pour retrouver le nord. Ou au moins pour ne pas se faire agripper par un black out. L’appel du sommeil se faisait de plus doux. Il avait bien travaillé dans le fond. Il avait essayé. Personne ne pourrait lui reprocher de… Sanders les avaient clos rien qu’une seconde. La fille avait disparue. Du moins elle n’était plus là. Où était-elle passée ? Une angoisse diffuse partait de la cage thoracique du blessé. L’avait-on abandonné ? La Justice Divine frappait. Levant pourrait bientôt se moquer de lui pour l’éternité.
Tout à coup, il sentait une paire de bras le ceinturer. Les bras étaient minces et fermes. Des bras de femmes se disait-il. Ceux de la magicienne! Ian y trouvait une inspiration. Il puisait en lui pour rester alerte encore un peu. Mais la barre sur son front l’empêchait de se concentrer. Pourtant, oui, Ian voulait aider. Aider à ce qu’on l’aide.
_ « Qu...oi ? »
De nouveau la langue étrange flottait dans l’air. Une langue des tréfonds. Ian y trouvait une mélodie. Il cherchait encore du sens, où il ne pouvait en trouver. Qu’elle ne s’arrête pas surtout. C’était joli. Dans un coin de son cerveau se gravaient ces sons étrangers. Promis à une recherches futures… Lorsqu’il se déciderait à faire un passage par chez lui. Là où une génération complète de chercheurs avaient compilé les ouvrages sur le monde du Surnaturel. Voilà, s’il s’en sortait ce soir, il chercherait. Il apprendrait. Cette infime promesse lui donnait un regain d’énergie.
_ « Oh… »
Tunnel de lumière. Myriade de couleurs. Une Porte pour Son Royaume. Lui avait-il finalement pardonné la mort de Jordiana ? La perte d’Isabel ? Ian sentait des larmes couler sur ses joues. Il pleurait, mais pourquoi ?
Il y avait eu comme un trou noir. Un vrai… Dans la mémoire du soldat blessé. Il ouvrit brutalement les yeux sur un plafond, qui avait dû être blanc. Il y a longtemps. Ses pupilles se dilatent. Cherchant à absorber la lumière des halogènes hospitaliers. Un flash de douleur irradiait de son abdomen. Cette douleur c’était la preuve qu’il était vivant. Oui ? Ian vivait. Vint ensuite la sensation des draps. Ils étaient rêches. Probablement usés par les passages en laverie. Combien de corps avaient effleuré ces tissus ?
Et en fond de conscience… une voix. C’était la voix de la ruelle. Cette voix féminine basse et calme comme Ian n’en entendait pas souvent. Il comprenait qu’elle s’adressait à lui. Mais les sons lui arrivaient déformés. Les fonctions cognitives endommagés par la perte de sang, l’épuisement. Le sens de ces propos ne montait pas jusqu’à lui. Il hésitait à retourner dans le sommeil. C’était si confortable. Mais, il y avait cette fille, cet ange. Il voulait au moins la remercier. Quel dilemme. Dieu ne pouvait-il le guider un peu ? Junior cherchait une façon de rester conscient plus de dix secondes. Dans un effort qu’il lui paraissait surhumain, il basculait sa tête. Nuque craquant en passant à droite. Maintenant, il pouvait voir la jeune femme. Car, elle était jeune. Une constatation qui s'ajoutent à ce qu’il savait d’elle. Autrement dit pas grand chose. Les yeux, il voyait très bien ces yeux… du bleu.
_ « Mer… Merci. » Articulait le bleu. Même bouger les cordes vocales était difficile.
L’impression qu’un char d’assaut vous ait passé dessus. Et la soif. Une soif de fin du monde. Il cherchait un récipient des yeux. Mais, elle l’attirait vers elle en parlant encore. Son regard passait du visage de l’inconnue à ses mains. Lentement, une lueur de compréhension redonnait vie au regard du policier. Elle venait d’utiliser le téléphone. Celui qui était déchargé. Comment ?
_ « Pas ma mère… » Imprécation qui semblait le galvaniser. Sans prévenir, Ian passait de la position allongée à la position assise. Vertige. Il s’agrippait au matelas. Se soulever. Parler. Expliquer. Une sueur de malade, de faiblard noyait ses omoplates instantanément. « Pas mes parents… »
La chaleur émanait de son corps. Comme si Sanders était une bombe à retardement. Il soulevait sa main par dessus le drap. La douleur venait de là. Un coup trop fort. Il ne se souvenait pas de l'upercut donné.
_ « Ils veulent ma peau. » Disait alors le flic en faisait tomber sa tête contre l'oreiller. Comme ci cette réponse éclairait toute la situation. Parler à JB. Ian devait lui dire de faire attention. « Je ne sais pas comment ils m'ont retrouver. »
Goutte à goutte de la solution saline. Bip des appareils de mesure. Ronflement des autres locataires de la chambre. Quelle heure était-il au juste ? Sanders penchait pour la nuit. Mais ce n'était qu'une réponse de son estomact sur les talons.
_ « Faut que j'aille au Bureau. » [/i] Marmonait-il. Soliloquant comme un jeune fou. Son regard gris délavé par la fatigue se posait sur sa sauveuse. Vraiment, elle avait l'air d'un petit ange. « Comment vous avez fait ? » [i] Le souvenir du voyage lui paraissait si invraissemblable.
Sonnerie de téléphone.
_ « Ca dit quoi ? » Interrogeait-il la jeune femme. Plus alerte enfin, Ian fût subjugé. Ces yeux. Ils étaient d'une couleur frappante. Statufié, il ne parlait plus. Que les ronfleurs s'expriment librement autour de leur étrange duo.
Zatanna Zatara
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Situation Maritale : Elle aime le plus grand des escrocs et elle le vit bien. Best mollets ever, et sa Maison est adorbs.
L’inconnu – qui s’appelait Ian, donc, d’après son permis de conduire – semblait peu à peu émerger des brumes dans lesquelles la perte de sang et les produits médicamenteux l’avaient plongé. Ou alors, c’était le choc de se rendre compte qu’elle avait contacté quelqu’un via son téléphone, parce qu’en la voyant faire, il commença à s’agiter. Pas sa mère, qu’il disait. Pas ses parents. Bon eh bien, même si elle l’avait voulu, Zatanna aurait été bien en peine de contacter ses parents à moins qu’il ne les ait enregistré à « maman » et « papa » dans son répertoire, et personne ne faisait ça, si ? Peut-être que si… Comme elle n’avait plus ses parents depuis longtemps, elle n’avait jamais eu l’occasion d’enregistrer leur numéro dans son téléphone portable. Tout d’un coup, elle se dit que peut-être, JB était le père de Ian. Ça pouvait coller, non ? Si JB s’y était mis de bonne heure… Elle se pencha vers le blessé qui semblait toujours inquiet. Quoi, ses parents voulaient le tuer, c’était ça qu’il disait ? JB son père voulait le tuer ?? Elle ne comprenait plus rien. Elle regrettait presque de ne pas avoir prévenu Rylee, en fait. De toute cette bande louche, elle était la seule avec laquelle Zatanna se sentait à l’aise, vu qu’elle la connaissait, elle. « Arrêtez de vous agiter ou je vous assomme, je vous jure que j’en suis capable. Je n’ai pas appelé vos parents, enfin je ne crois pas… » Oh, elle n’en savait rien, hein, mais enfin mieux valait mentir que le faire paniquer. Elle baissa les yeux sur l’appareil en le sentant vibrer. Jean-Baptiste avait répondu, et rapidos, en plus. Elle grimaça en lisant les sms. Il n’avait pas l’air content. Dans le doute, elle envoya d’autres messages au flic pour lui dire de ne pas s’inquiéter – pas la peine de venir, quoi ! Ian semblait aussi angoissé qu’elle, du coup.
« Il dit qu’il arrive. Jean-Baptiste. Désolée si c’est lui votre père, mais enfin ce qui est fait est fait. » Elle n’avait pas répondu à sa question à comment ils étaient arrivés là parce qu’à part lui dire « par magie », elle ne voyait pas comment s’expliquer, et elle n’était pas sûre qu’il la croit. Il pouvait encore penser qu’elle se fichait de lui, et il fallait vraiment qu’il se calme, ou bien une infirmière allait se pointer pour augmenter sa dose de morphine et le renvoyer au pays des rêves. Non pas que ce serait une mauvaise chose. « Écoutez, je vous jure que vous êtes en sécurité. Je ne sais pas qui s’en est pris à vous, mais ils ne peuvent pas nous avoir suivis. Et même si c’est le cas, ils ne mettront pas un pied dans cette pièce. » Et il ne risquait pas d’aller au bureau, aussi. Zatanna aurait bien aimé voir ça, tiens ! Il pouvait à peine garder les yeux ouverts. Il faudrait vraiment qu’elle demande à Rylee si être kamikaze était une qualité requise pour le job. Dans le doute, elle envoya un dernier sms à JB, lui assurant que son fils-ou-pas-son-fils n’était pas mort. Non pas que ça allait empêcher l’autre de venir, elle en était sûre. Ils étaient tous pareils, force et honneur entre frères d’armes et tout ça. Les hommes. Et Rylee. Bref.
Comme le blessé lui avait quand même mis le doute, elle se leva de sa chaise et alla passer une tête hors des rideaux. Des blessés partout, des infirmières, des médecins… Rien qui sorte de l’ordinaire. Elle referma le rideau et souffla dans sa main un sort inversé, tout bas. De minuscules fils de lumière coururent sur le tissu du rideau jusqu’au sol où ils s’emmêlèrent dans le lino en un symbole unique et compliqué, qui disparut aussitôt. Voilà. Quiconque entrerait ici armé serait immobilisé sur le seuil de la « chambre » de Ian. Elle retourna s’asseoir sur sa chaise et laissa échapper un soupir. Il n’y avait plus qu’à attendre, que JB se pointe ou que le blessé retrouve ses esprits.
Déjà assit sur le lit Sanders se tendait un peu plus en entendant le nom du correspondant. Une expression indéfinissable déformait son visage livide.
_ « JB ? Vous avez appelé JB ?! Non. Non ce n'est pas mon père. » Maugréait-il tout bas, alors qu'il imaginait la réaction du Français.
Pas son père, mais pas uniquement son supérieur. Jean-Baptiste était un homme de valeur. Quelqu'un pour qui le bleu avait de l'estime et beaucoup de respect. Mais... il ne voulait pas qu'il ait vent de cette altercation tout de suite. Préparer le terrain. Trop tard... Le mal était fait. En toute bonne fois d'ailleurs. Donc Ian se retenait d'accuser la jeune femme. C
_ « Il dit quoi ? » Car même dans son semi délire Junior savait qu'il ne pouvait pas faire l'autruche. Ça ne ferait que retarder l'inévitable. Une remontrance. Lemoine aurait raison de le faire. Dans sa quête, il avait oublié les leçons les plus élémentaires du métier. Il s'était fait avoir. Comme un bleu. Dans les grandes largueurs. « Fait chier. » Soufflait-il pour lui-même. La Strike allait l'avoir mauvaise.
Terrassé, le jeune cherchait pourtant le moyen de rester éveillé. Il regardait son interlocutrice. Serait-elle le genre de personne prête à soudoyer une infirmière pour avoir un speed ? A sa façon de l'encourager au repos. Peu de chances que cela fonctionne. Pourtant un petit coup de pouce chimique eu été le bienvenue.
_ « Heu... sans vouloir t'offenser, je n'en suis pas aussi sûr que toi. » La pègre n'avait pas agit sans raison. Ce n'était pas une simple affaire de larcin. Ce que cette fille ne pouvait pas savoir. Junior devrait la maintenir dans cette ignorance. Mais, ce n'était pas juste. Elle venait de sauver sa carcasse. Sans savoir. Dans un pur acte de bonté. De charité même. « Les Ukrainiens on plaisante pas avec. Crois-moi ! »
Plaquant la paume des mains sur le front. Pour le frotter avec vigueur. Le flic tentait de voir plus loin que la soif ou la fatigue. Sanders voulait réactiver son cerveau correctement. Les sédatifs lui bourrait le crâne. Rassembler ses idées paraissaient aussi facile que de faire un marathon dans le désert du Sahara.
_ « Rhaaa je n'arrives même pas à penser. Quelle heure il est là ? » Maintenant que le téléphone était en service autant s'en servir. Le lieutenant avait donné un contact. La dernière fois. Quand Ian avait bien failli faire péter une bombe artisanal au milieu du quartier Ukrainien. A la place, il avait assassiné leur chef...
Tendant la main pour obtenir l'outil de communication, le blessait demandait :
_ « Comment tu t'appelle ? Je ne sais même pas ton nom. Alors que tu viens de me sauver la vie. Je t'ai dis merci déjà ? Merci... » Une autre dette sur le compte du jeune flic. L'ardoise se remplissait bien trop rapidement. En un mois, il avait réchappé à la mort... trois fois. « C'est plus prudent que tu rentres chez toi. Je m'en voudrais à mort si tout ce merdier te retomberait dessus. »
Dans un élan spontané Ian ajoutait tout de suite :
_ « Mais... on devrait rester en contact. Si tu veux. Enfin j'ai quand même une grosse dette envers toi. Alors faudra bien que je te rende la pareille. Enfin, pas forcément la pareille. Heureusement tout le monde ne se fait pas planter en pleine rue le soir. Mais bon, tu vois l'idée. Je t'en dois une. Donc bon... » Chut Sanders. Silence. Les délires s'accompagnaient souvent de perte de contrôle de la pensée et de la parole. Logorrhée. Intenable.
La situation était ce qu'elle était. Sanders devait pourtant reconnaître que celle-ci permettait une rencontre intéressante. Entre un ange ou une fée, il ne pouvait pas dire encore. En tous les cas, elle avait l'air altruite. Cela lui plaisait beaucoup.
_ « Et puis je tiens à dire. T'as géré. Me porter, m'amener ici. Je ne suis pas sûr que beaucoup de monde aurait fait ça avec un inconnu. » IL l'avait donc bien mise sur sa route. Ou inversement. Mais à dessein. Pas de hasard dans ce foutu monde. De quoi donner le sourire.
Zatanna Zatara
hero of earth
Messages : 8494 Date d'inscription : 11/09/2018 Face Identity : Alex Daddario Crédits : jae.d-nguyen.ajay Age du personnage : 35 ans Ville : Gotham et le monde Profession : Mago, coleader flippée de la JLD Affiliation : Justice League Dark Compétences/Capacités :
Homo Magi * Prestidigitation * Hypnose * Projection astrale * Illusions * Magie élémentale * Télékinésie * Télépathie * Téléportation * Manipulation de portails interdimensionnels * Manipulation du temps * Manipulation de la réalité * Bouclier psychique et magique * Manipulation de la météo dans une aire réduite * Attaques d’énergie mystique * Création de pièges magiques * Vol et lévitation * Don de guérison * Transformation d'objets en d’autres objets ou de gens en autre chose * Magie du sang * Combat au corps à corps dans la limite de sa constitution.
Rules of magic to Misty Kilgore
- nothing is what it seems
- learn to fool the experts
- if you can't keep it down, don't bring it up
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remember john
remember what
that I love you
Situation Maritale : Elle aime le plus grand des escrocs et elle le vit bien. Best mollets ever, et sa Maison est adorbs.
Le blessé ne semblait pas ravi à l’idée que Jean-Baptiste se pointe, et en même temps, comment lui en vouloir ? Sans connaître la relation qui les liait – si ce n’est qu’ils n’étaient pas père et fils, soulagement ! –, elle-même était assez impressionnée par le flic pour savoir qu’il allait débouler ici fou de rage, même si ça ne se verrait peut-être pas au premier abord. Enfin, la bonne nouvelle pour Zatanna, c’était que ce ne serait pas elle qui allait se faire engueuler. Au moins Ian s’était-il calmé et semblait enclin à parler plus calmement et à moins s’agiter. Même si d’après lui, ses agresseurs pouvaient tout à fait se pointer ici. Et après tout, s’ils n’étaient pas stupides et s’ils retournaient sur les lieux de l’agression et voyaient que leur victime avait disparu, ils se douteraient bien que Ian avait atterri à l’hôpital. Il n’y en avait pas qu’un à Gotham, mais il n’y en avait pas non plus dix. Cependant, elle avait du mal à se sentir effrayée par cette perspective. Ce n’était certainement pas des maffieux – même ukrainiens – qui allaient l’impressionner. Mais elle ne pouvait pas vraiment expliquer au blessé qu’elle pouvait envoyer le premier Ukrainien qui passerait sur la Lune. Elle le regarda dans sa détresse, incapable de se concentrer, sans ressentir la moindre pitié pour lui parce que c’était une bonne chose, qu’il soit drogué jusqu’aux yeux, une bonne chose qu’il ne souffre pas trop, une bonne chose que la médecine moderne puisse prendre soin de lui, et nom de Zeus tant qu’elle serait là, il ne bougerait pas ses fesses de flic de ce lit d’hôpital ! Il aurait dû être mort, au lieu de quoi il s’en remettrait, c’était tout ce qui importait pour elle.
Elle lui tendit le portable, non sans avoir vu du coin de l’œil les sms que Jean-Baptiste avait renvoyés. Il voulait savoir ce qui s’était passé et comme elle n’en savait rien, à part qu’a priori Ian s’était mis à dos des gangsters ukrainiens, elle préférait laisser Ian lui répondre directement s’il le voulait. Si seulement il pouvait taper un sms sans écrire trop de bêtises. « Je m’appelle Zatanna. Et tu n’as pas à me remercier, ça n’est pas une faveur que de sauver une vie. » En tout cas, pas pour elle. Ce n’était même pas un devoir ou une obligation, simplement une évidence, aussi facile et claire qu’une inspiration. Elle secoua la tête quand il lui dit de rentrer chez elle, sans interrompre ses paroles toutefois. Il était jeune, et pourtant il semblait déjà tellement pessimiste et blasé qu’il aurait pu avoir deux fois son âge. Et malgré tout, elle avait l’impression de se trouver face à un paradoxe : quelqu’un qui croyait que sa vie était déjà finie, ou du moins ne valait rien, et en même temps un genre d’innocence, ou de naïveté, de croire que son monde se résumait à cela – une ruelle sombre, un coup de couteau et personne pour le pleurer s’il mourait ici et maintenant. Elle le fixa pendant un moment, en attendant de trouver quoi lui répondre. « Je ne vais pas te laisser tant que ton JB n’est pas là, surtout si tu penses que tes potes gangsters peuvent revenir. » Jean-Baptiste lui en voudrait. Rylee aussi quand elle apprendrait toute cette affaire – et elle n’aimait pas quand Rylee lui en voulait. « Et tu ne me dois rien, pas la peine de tenir les comptes. Ça ne coûte rien d’aider quelqu’un, et ça n’exige rien en retour. Tu as raison, d’autres ne se seraient pas arrêtés pour seulement te jeter un regard dans cette ruelle, mais c’est moi qui t’ai trouvé. Mets ça sur le compte de la chance ! » Le hasard, une coïncidence. Le destin, elle y croyait un peu moins.
Elle se leva et s’étira en baillant. Elle avait besoin d’un café, et même si elle aurait pu le faire apparaître dans sa main d’un claquement de doigts, elle préférait, dans la mesure du possible, ne pas trop se reposer sur ces dons pour ce genre de bêtises, surtout devant Ian. Elle ne savait pas s’il avait compris ce qu’elle avait fait et comment elle l’avait fait… Elle ôta un de ses bracelets, une breloque en plastique comme elle aimait en acheter sur tous les marchés du monde, et l’emprisonna entre ses mains, qu’elle porta à ses lèvres. Sa voix, quasi inaudible, souffla un sort sur le bijou fantaisie. iot-etnahcnE, rap sem stom, iot-esirb, ut sarelleppa’m. Puis elle passa le bijou au poignet de Ian. « Si un jour tu as un problème, casse-le. » Voilà, sans plus d’explications. « Je vais m’acheter un café à la machine à café dans le couloir. Ne bouge pas de là ! » Ohoh, mais qu’elle était drôle ! Enfin, c’était peut-être un peu tôt pour plaisanter… Elle franchit son piège magique sans le déclencher et alla se chercher son café.
Ian prenait consciencieusement connaissance des messages échangés entre JB et Zatanna. Ton laconique de la part du lieutenant. Logique. Très logique. C'était le mode de fonctionnement du policier en situation de crise. Le bleu le savait. A présent, ils avaient fait quelques missions tendues ensemble. Pas les moindres. Vraiment quel ennuie que cette histoire. Les Ukrainiens allaient-ils lui coller à la peau ?
_ « Punaise, il va vraiment me tuer. » Parce qu'il pouvait deviner. Ce qui se passait dans la tête de Lemoine. Pas de télépathie. Une connaissance de l'autre dû et gare à l'expérience. Le cheminement de sa pensée. Pour l'instant, tout était bloqué. « Ça ça dépend de avec qui tu trouves, je dirais. En soi, je suis d'accord avec toi hein. Dans l'idée. Mais j'ai vus des trucs... »
Les Textes interdisaient bien sûr de verser le sang. La Loi aussi, le plus souvent. Voyager dans le monde avait montrer à Sanders que ce n'était pas le cas partout. Certaines images le hantaient encore la nuit. Même si les faits remontaient à plusieurs années.
_ « Mes potes mes potes. On n'est pas des grands copains. » Répliquait-t-il à l'adresse de la jeune femme.
Bien sûr il avait saisi l'ironie. Mais son état, la douleur, la peur, mettait à vif. Des questions très pragmatiques commençaient à se formuler. Dans un esprit drogué et dans un état plus que chaotique. Les obsessions se moquaient bien des capacités intellectuelles de son propriétaire. Elles étaient là. Elles étaient toujours là. Isabel en number one. Comment faire l'enquête dans les jours à venir ?
_ « On dirait que j'ai une bonne étoile oui. Elle t'a envoyé dans le coin. » Déclarait-il. Son visage retrouvait une douceur amusée. « Pas de compte à tenir si tu le dis. Mais je me sentirais quand même redevable envers toi. » Qu'elle sache. Lui ne pourrait pas faire autrement. Rien ne forçait autrui à accepter une contrepartie. De cela Ian était bien au courant. Mais exactement comme avec JB... il ne lâcherait pas.
Surprit par Zannata le jeune homme restait interdit. Il se contentait de la regarder faire. Il y avait une aisance et une tranquillité chez elle qui le fascinait un peu.
_ « Tu veux dire que c'est une sorte de communicateur ? Comment ça marche ? » Le ton inquisiteur était celui du chercheur. Le métier qu'il faisait. Lui non plus n'était pas un hasard. Ian était pourvu d'un puissant esprit de recherche. Il ne pouvait pas se contenter de ne pas savoir. « Merci en tous cas. » Cela renforçait le mystère autour de cette bonne âme. Ian levait les yeux. Pour sourire à cet ange qui n'en était pas un. Il aimait assez le côté ésotérique de cette rencontre. Au fond cela lui correspondait... beaucoup.
_ « Oh je ne crois pas que j'irais bien loin là. » La rassurait-il, en se marrant à moitié.
Jouant avec les perles du bracelet, Junior se laissait tomber pour retrouver une posture allongée. Affamé, avec l'estomac en vrac, il aurait mangé un élan entier et recraché le tout juste après. Il se concentrait sur les bruits tout autour de lui. Il y en avait beaucoup. Quelques-uns lui rappelaient des éléments de l’enfance. Il se souvenait du petit dispensaire installé dans son village quand il avait environ 8 ans. il avait fureté là-bas. Il passait par la porte arrière de la cuisine. Filant à pas de course le long des murs.
Jetant un regard sur le cellulaire, Ian marquait un temps. Non, il ne voulait pas angoisser les géniteurs. Mais aussi, le petit garçon en lui avait envie d'entendre une voix familière. Le poids de sa solitude était écrasant. Comme si cette faiblesse physique renfonçait toutes les autres faiblesses. Lui était tiraillé entre son envie de se laisser aller et la conscience qu'il ne pouvait pas le faire. On comptait sur lui.
Alors qu'il reposait sa tête sur l'oreiller la porte du « dortoir » s'ouvrait une fois encore. La voix de l'aide soignante répétait la même consigne que les dix autres fois. Mais cette fois, elle paraissait le faire avec inquiétude. Une légère alarme s'allumait dans l'esprit brumeux du fugitif.
_ « Shit. » Murmurait-il en reconnaissant la langue du visiteur désagréable. Le lit était en quasi fin de ligne contre le mur du fond. Autrement dit une quarantaine de mètres. Ce qui se faisait en approximativement une minute.
Sanders n'avait pas le temps de réfléchir. Il tirait d'un coup sec sur la perfusion sanguine. Grinçant des dents sous la pique de douleur. Il descendait comme il pouvait du lit. Son corps était si faible qu'il manqua de se fracasser le crâne contre le table de nuit. A quatre pattes, il se traînait derrière le lit. Avisant sur sa gauche. L'espace voisin était occupé.
Trois Ukrainiens remontaient l'allée. Tirant les rideaux les uns après les autres.
Zatanna Zatara
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Situation Maritale : Elle aime le plus grand des escrocs et elle le vit bien. Best mollets ever, et sa Maison est adorbs.
Que ce soit le choc de la blessure, les médicaments ou autre chose, Ian voyait dans sa présence peut-être plus qu’un simple hasard et au fond, Zatanna pouvait le comprendre. Même si pour l’heure, elle n’avait pas forcément envie d’entrer dans ce débat car alors, peut-être s’avèrerait-il que réellement, d’étranges forces l’avaient menée jusqu’à lui. Après tout, elle avait voué sa vie à aider les autres avec le pouvoir qu’elle possédait. C’était plus qu’un heureux hasard, peut-être, mais Zee était habituée à ce genre de petites choses et ne cherchait pas souvent plus loin, sinon on mettait les pieds dans des domaines qu’on n’était pas forcément prêt à explorer. En sortant de la pièce, et alors que Ian s’étonnait de son cadeau, qui n’était qu’un bracelet de perles en plastique sur un élastique pas cher, elle lui adressa un sourire amusé et lança : « Magie ! » Ce qui n’était que la vérité vraie, mais qui pouvait aussi n’être qu’une plaisanterie, car comment aurait-il pu le savoir ? Au pire, il la prendrait pour une folle. Elle traversa la grande salle émaillée de lits séparés par de fins rideaux qui ne garantissaient aucune intimité aux blessés. Elle aurait pu les soigner. Elle aurait dû, même. Elle y aurait laissé toute son énergie et surtout, comment s’arrêter une fois qu’on a commencé ? Comment décidé à partir de qui, de quelle être vivant, arrêter son œuvre ? Elle n’aurait pas pu. Si elle se laissait entraîner dans ce genre de réflexion, elle ne vivrait qu’une soirée, allant d’hôpital en hôpital pour soigner les blessés graves jusqu’à y laisser sa vie. Alors elle avait appris – son père lui avait appris – à se blinder. Et à se dire qu’elle aidait d’une autre façon, et que personne ne pouvait sauver tout le monde. Mais c’était dur. Elle atteignit la machine à café et y glissa sagement une pièce de cinquante cents avant de récupérer le breuvage moyennement bon.
En avalant une gorgée, elle se retourna et vit de l’agitation au niveau des premiers lits de la grande salle. Une infirmière tentait de barrer la route à trois hommes, qui la repoussèrent. Ainsi donc, Ian avait raison de penser que ses Ukrainiens le retrouveraient, et ils avaient fait vite – ou bien ils étaient nombreux et ces trois-là avaient eu de la chance de tomber sur le bon hôpital. Elle se glissa entre les lits à leur suite. Ils tiraient les rideaux méthodiquement et n’allaient pas tarder à tomber sur le bon lit. L’infirmière allait forcément appeler la police, mais celle-ci arriverait bien trop tard. L’un des types approchait du lit de Ian, mais elle avait confiance en son piège. En passant dessus, le type serait immobilisé sur place. Elle jeta son café dans la première poubelle et se précipita derrière les deux autres, les saisissant tous deux par l’épaule pour les faire se retourner. Quand ils le firent, ils ne se retrouvèrent pas face à une jeune femme, mais face à Ian. Même apparence, mêmes vêtements, jusqu’aux taches de sang. « C’est moi que vous cherchez ? » Sa voix elle-même était celle de Ian. Elle recula d’un bond et partit en courant dans les couloirs de l’hôpital, attirant les deux gorilles à sa suite. Ils couraient plus vite qu’elle, et elle ne pouvait pas vraiment se mettre à voler avec l’apparence de l’homme bien humain qu’ils traquaient. Elle entendit soudain des coups de feu claquer et se retourna, outrée. Ils tiraient avec leurs armes dans un hôpital ! « zessA ceva sel semra ! » s’exclama-t-elle d’un ton rageur. Aussitôt, les crosses des deux pistolets devinrent brûlantes et les deux armoires à glace les lâchèrent en jurant en ukrainien. Bon, il y avait peu de chance qu’ils fassent le lien entre le type qu’ils pensaient être Ian et ce qui venait de se produire… Et sinon, eh bien ce serait à Ian de se débrouiller avec ces conséquences.
Elle repartit en courant, les deux balourds à sa suite, qu’elle attira dans un endroit un peu moins fréquenté. Au détour d’un couloir, elle reprit son apparence et les attendit de pied ferme. Ils déboulèrent, manquant de se cogner contre elle, et elle vit qu’ils avaient d’autres armes à la main, un long couteau pour l’un et un autre pistolet pour l’autre. Vraiment pas des enfants de chœur. Ils la fixèrent un moment, sans comprendre comment Ian pouvait avoir disparu. Au même moment, elle sentit un léger tremblement la parcourir, signe que le troisième Ukrainien s’était pris dans les filets de son piège. Elle espérait que Ian saurait s’en débrouiller. L’homme ne pourrait pas se jeter sur lui, mais s’il était armé… Il fallait qu’elle se débarrasse de ces deux-là rapidement, et joignant les mains devant son visage, elle murmura : « liatroP, sel-enèmme ua tairassimmoc ed mahtoG. » Un vortex s’ouvrit dans leur dos au moment même où celui armé du pistolet le braquait sur elle. Elle leva la main pour lever un bouclier devant elle et vit une balle s’y écraser. De l’autre main, elle généra une puissante bourrasque, les poussant dans le portail. Elle ne savait pas ce qui se passerait ensuite. Ils allaient probablement atterrir sur le cul au milieu du commissariat de Gotham, aux pieds de Rylee ou de JB s’il était encore là-bas, et il faudrait bien que ça fasse l’affaire. Les policiers de cette ville étaient habitués aux facéties des « héros » qui ne cessaient de se mettre dans leurs jambes pour aider à capturer les criminels. Elle abaissa son bouclier et retourna dans la salle commune, cette fois en traçant tout droit, c’est-à-dire en traversant les murs quand ils se présentaient.
Enfin, elle déboula dans la grande salle, quasiment à côté du lit où était censé se trouver Ian, traversant le mur sans plus se soucier qu’on la voie puisque de toute façon, c’était le chaos. Elle ne savait pas à quoi s’attendre et espérait juste ne pas avoir sauvé le jeune homme pour le retrouver ensuite assassiné dans son lit.
Ian évaluait. Avec une roulade pourrait-il passer sous le rideau ? Il levait les yeux sur la desserte. L'infirmière avait tout embarqué en repartant. Un objet contondant. N’importe quoi ferait l’affaire. De toutes les façons. Au point où il en était, Junior relativisait comme un maître zen. Enfin, sans la part de zen.
Bum-bump
Bizarrement, il cru s’entendre lui-même. Une illusion auditive ? Si c’était cela alors il était fichu. Impossible d’anticiper l’attaque si ses cinq sens faisaient ce qu’ils voulaient. Une vive animation monta dans la salle de coucher. Sanders comprenait qu’il venait d’avoir une aide providentielle. Une fois encore. Si c’était la magicienne… il allait passer du bouquet de fleurs, aux chocolats de marques !
bum-bump bum-bump
Un homme était encore là. Un plutôt que trois. Voilà qui donnait un peu plus de chances au bleu. Voir le verre moitié plein, comme le lui disait toujours son père. Un grognement montait de la carrure menaçante. Visiblement l’Ukrainien venait de rencontrer une résistance. Bénie soit cette fille ! Ce ne serait pas des chocolats ce serait un dîner de A à Z qu’il allait lui offrir.
Allez. Un contre un. Ce serait jouable. Ian se souvint des conseils de son professeur d’art martial. Profiter de la force de l’autre. La retourner contre l’adversaire. De toutes les façons Junior n’avait pas plusieurs options. Il suivit l’ombre des pas sur le sol en faux marbre. Une immobilité. D’abord désarmer.
Bum-bump
Ian bondit comme un loup hors de sa cachette. Il profitait de la seconde de surprise. Fondre sur l’animal. Ne pas donner le luxe de compréhension. Un jeu auquel il jouait souvent avec Isabel. Il balança la bassine avec autant de force qu’il en était capable. Dés que ses mains furent vides il attrapait l’arme. La hargne d’un loup gris des Indes. Un vrai Canis lupus pallipes. Il grondait et balança la croche de l’arme vers la tempe du gaillard.
Pile à l’instant où une main de fer se refermait sur sa taille. Pressant avec force sur la zone meurtrie. Une onde de douleur vrilla le cerveau de Sanders. Dans un moment de désespoir il frappa, frappa, encore. La serre se relâcha soudain. Ian remarqua que son corps avait été surélevé de quelques centimètres. Il tomba sur l’Ukrainien inerte.
Un agent de sécurité surgit. Dix secondes trop tard pour être utile. Un regard circulaire sur ce qui prenait des allures de scénes de crime. L'uniforme sortit son arme de service pour braquer le blessé.
_ « Je suis l’agressé ! Je suis l’agressé… » Beuglait alors Sanders en levant les mains biens en évidence. _ « Je vous promet monsieur... » L'homme de service marmonna dans le walkie-talkie. « Suis agent policier. On est collègue en fait. » Tenta Junior avec un sourire polis.
Un grognement venant de l’Ukrainien poussa le jeune homme à balancer un coup de poing dans la face de ce dernier. Il s'en justifiait immédiatement :
_ « Croyez-moi, vous feriez mieux de le menotter avant qu'il se réveille. » Lui indiqua-t-il très sommairement.
En fait, son esprit était davantage focalisé sur l'absence de la prodigieuse Zatanna. Il n'avait pas rêvé. Elle avait dit revenir... Mais, si elle revenait et qu'elle se mettait par le même coup en danger ? Ian pestait. Ca... il pestait !
Zatanna Zatara
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En traversant le mur, Zatanna s’attendait à un peu tout – et dans le pire des scénarios, à trouver le type qu’elle avait sauvé baignant dans son sang, mort pour de bon. Il avait été durement touché, après tout. Et cet Ukrainien était sacrément épais. Au-delà du fait qu’elle aurait détesté sauver quelqu’un pour qu’il se fasse tuer aussi sec derrière, elle savait qu’elle se serait garanti des mois et des mois de culpabilité. Elle n’aurait pas dû le laisser seul. Elle avait tout un attirail de trucs et astuces qui lui aurait permis de protéger un peu mieux Ian, mais la prise de décision dans l’urgence n’était pas son point fort. Elle était trop sensible et émotive pour être capable d’évaluer calmement une situation et agir de la meilleure façon qui soit, la plus efficace et la plus proactive. C’était pour cela qu’elle n’était pas flic, et qu’elle avait quitté la Justice League. Elle n’aurait pas dû abandonner Ian, Diana ne l’aurait probablement jamais fait, même Hal ne l’aurait pas fait, mais elle… Elle traversa le mur de la salle commune et s’immobilisa, nez à nez avec un vigile armé, qui lui faisait face – ou plutôt, faisait face à Ian qui lui tournait le dos à elle. Elle vit le flic écarquiller les yeux en la voyant et lever son arme sur elle avant de tirer aussitôt, deux coups rapprochés. Ah ! Comme quoi, il y en avait d’autres qui n’étaient pas fait pour agir calmement et être des forces de l'ordre ! Cela la consolait un peu – au-delà du fait qu’il venait de lui tirer dessus. Même si par réflexe, elle avait donné à son corps la substance de l’air et, translucide, elle se porta au devant de l’homme, les mains levées. « Je ne vous veux pas de mal ! » Il fallait qu’elle s’égosille, car sous cette forme, sa voix était réduite à un souffle. Elle avait l’air d’un fantôme.
En baissant les yeux, elle vit Ian, les mains sur sa blessure, et l’Ukrainien dans les vapes. Parfait. Tout était presque réglé. Elle ne pouvait pas vraiment en vouloir au type en uniforme d’avoir paniqué, après tout des types armés venaient de débouler dans un hôpital et il était tout seul pour faire face à la menace. Il ne pouvait pas savoir que Zee n’en était pas une non plus. « telotsiP, sneived enu ruelf ! » C’était un peu cliché, mais elle était une prestidigitatrice, après tout. L’arme de l’uniforme devint une marguerite et Zee retrouva sa substance. Elle commençait à fatiguer. Elle se laissa tomber à genoux devant Ian. « Encore blessé, hein ? À quoi cela sert-il que je vous sauve si vous vous faites tuer juste après ? » Elle plaisantait – un peu. Autour d’eux, les gens commençaient à s’attrouper, sourd aux bredouillements du flic en uniforme. Le personnel médical se massa autour du jeune homme et Zee se poussa pour les laisser faire. Décidément, elle allait avoir du mal à le laisser si toutes les demi-heures, des molosses soviétiques se pointaient pour lui faire la peau. Elle était bien tentée d’appeler JB pour lui laisser un message, lui hurler de se pointer ici avec sa team ou ses hommes ou elle ne savait quoi et de prendre soin de l’un des siens.
Elle baissa les yeux sur le gris-bras, qui pour le moment ne donnait pas signe de vie, mais qui finirait bien par revenir à lui. Elle attira l’attention de Ian. « Qu’est-ce qu’on est censés faire de lui ? S’il se réveille… » Son regard glissa sur l’uniforme qui parlait de manière frénétique dans son talkie. « Dites donc, vous ne voulez pas faire votre job et passer les menottes à ce criminel ? » Mais décidément, l’autre semblait trop apeuré. Zee avait l’habitude. Quand elle faisait des tours sur scène, tout le monde était impressionné, mais la vraie magie pouvait profondément choquer, peu importait qu’il s’agisse d’un homme adulte et responsable qui avait dû en voir de pires dans sa vie. C’était irraisonné, irrationnel. Comme la peur du noir, ou du vide, ou du feu, tout ce qui mettait au défi la raison et l’habitude. Elle lança un regard déconfit à Ian. Elle ne savait pas quoi faire. Lui, il était flic, il saurait probablement, s’il était en état de faire ou de dire quoi que ce soit.
Tant Sanders que l’homme en uniforme scrutait l’objet en lévitation. Deux âmes d’enfants placés devant de la magie. Voilà que le temps d’une inspiration la chambre d’hôpital fût plongée dans un calme admiratif. Un calme magique lui aussi. La jeune magicienne faisait effet sur la foule. Un sourire hébété sur les lèvres Ian consenti à écarter ses yeux de la marguerite. Il plongea ses yeux gris métallisés dans ceux Zatanna.
_ « Oui, il m’a pris par surpris... » Lui répondit-il. Un sourire désolé venait sur son visage épuisé. Pendant une seconde la belle-gueule transparaissait derrière les cernes et les traits creusés.
Le sourire resta lorsqu’elle interpella l’uniforme. Pauvre gars qui était totalement désemparé devant une facette du monde. Voir la magie dans les films de fantasy oui. La voir opérer sur son lieu de travail… non. En observant son air désemparé, Junior se remémora que le temps de L’inquisition. Les bûchers. Ce n’était pas si loin. Il jaugea l’équipe médicale avec un soupçon de méfiance. Prendre des risques inconsidérés seul. Soit ! Mais que ses erreurs ne retombent pas sur cette femme. Elle ne le méritait sûrement pas ! Assit sur le rebord du lit, il profita de l’indécision générale pour s’imposer. L’épuisement ne l’empêcha pas de parler de cette voix calme et claire avec laquelle son père lui avait appris à se servir devant les foules. Souvent les foules déchainées.
_ « Plus que des menottes. Appelez une patrouille. Qu’on l’embarque au commissariat. Et faite une ronde pour les deux autres. Ils se sont sûrement enfuis. Dans ces cas là on fera un signalement. »
Il scruta son alliée. Elle rayonnait un peu moins. Sanders soupçonnait que ces altercations n’y étaient pas pour rien. Une capacité même de nature magique devait puiser dans l’énergie de base. Comme quand lui faisait cinq heures d’escalade en montagne.
_ « Zatanna ? Tu ne veux pas t’asseoir une minute ? Je peux te proposer… de l’eau plate. »[i] Lui dit-il en désigna le braud en plastique. Miraculeusement debout sur la table de chevet qui avait quand même roulée sur quatre mètres.
Quatre agents se présentaient dans l’espace contigüe. Ils étaient habitués. Après tout c’était Gotham. Le crime faisait parti de tout. Même ce service public était impacté. Guerre de gangs. Règlement de compte. Ce n’était pas de tout repos. Même si cette nuit-là était particulièrement surprenante. Le corps inerte fût emporté. Dieu seul savait où. Sanders suivit le départ. Attentif tant que la menace directe ne disparu pas de leur champ de vision. Il sentit ses épaules se relâcher à nouveau.
_ « Au moins de celui-là on en entendra plus parler ! Drôle de nuit, hein ? » Une blouse blanche entra dans le carré. A la vue de la seringue. Certainement un nouveau sédatif, le flic s’ébroua. Il savait que d’autres Ukrainiens étaient encore libres comme l’air. Il n’allait pas fermer l’œil de sitôt. Hors de question qu’on le prenne en traite une fois encore. _ « Ah non ! Je ne dors pas ! »
La police de secteur était en chemin. Ian et Zee devraient encore faire leur déposition. Les faits seraient rédigés. Compilés. Archivés aussi vite. Il y avait des communautés intouchables. Même dans la ville de Batman et BatGirl. Les rêves de Justice étaient pour les enfants. Quoique… Même les enfants d’ici connaissaient la vérité. L’infermière chercha à négocier. Le jeune homme l’envoya –gentiment- sur les roses.
_ « Dis ? Tu sais faire ça... depuis longtemps ? » Fasciné. Curieux. Sanders préférait ce concentrer sur des sujets comme la magie.
Zatanna Zatara
hero of earth
Messages : 8494 Date d'inscription : 11/09/2018 Face Identity : Alex Daddario Crédits : jae.d-nguyen.ajay Age du personnage : 35 ans Ville : Gotham et le monde Profession : Mago, coleader flippée de la JLD Affiliation : Justice League Dark Compétences/Capacités :
Homo Magi * Prestidigitation * Hypnose * Projection astrale * Illusions * Magie élémentale * Télékinésie * Télépathie * Téléportation * Manipulation de portails interdimensionnels * Manipulation du temps * Manipulation de la réalité * Bouclier psychique et magique * Manipulation de la météo dans une aire réduite * Attaques d’énergie mystique * Création de pièges magiques * Vol et lévitation * Don de guérison * Transformation d'objets en d’autres objets ou de gens en autre chose * Magie du sang * Combat au corps à corps dans la limite de sa constitution.
Rules of magic to Misty Kilgore
- nothing is what it seems
- learn to fool the experts
- if you can't keep it down, don't bring it up
- always keep at least one card up your sleeve
remember john
remember what
that I love you
Situation Maritale : Elle aime le plus grand des escrocs et elle le vit bien. Best mollets ever, et sa Maison est adorbs.
Zee observa Ian faire son travail, en se disant que décidément, elle avait beau combattre le crime à sa façon, elle n’avait aucune idée de ce que c’était que d’être policier, et un type comme Jean-Baptiste, qu’elle souhaitait toujours ne pas voir débouler ici avec ses sourcils froncés, aurait pu en témoigner. Que les gens comme elle, dotés de pouvoirs magiques qui rendaient la traque aux petits criminels de base aussi facile que de respirer, se prennent pour des héros, à la limite, pourquoi pas, mais ils ne pouvaient pas se prendre pour des flics, c’était évident. Et déjà, elle, elle n’avait aucune autorité, et elle aurait été bien en peine de donner des ordres à droite ou à gauche comme le jeune homme venait de le faire, et avec efficacité. Au fond, ce qu’elle faisait souvent, c’était stopper le méchant type et le larguer entre les mains de la police ou d’ARGUS avant de s’en laver les mains. Ce n’était tout de même pas très folichon et elle savait, de toute façon, que la cohabitation flics-héros était parfois difficile. Quand Ian lui proposa de s’asseoir, elle alla se poser à côté de lui avec soulagement. La journée commençait à être vraiment longue. Elle s’empara d’un verre en plastique qui traînait là et suivant la proposition de Ian, se servit un verre d’eau qu’elle but d’une traite avant de suivre des yeux l’évacuation du criminel ukrainien. Connaissant cette ville, il y avait peu de chance que ce type passe sa vie en prison. Quelque avocat véreux le ferait sortir très vite et il serait de nouveau dans la rue, à s’en prendre à ceux qui ne pouvaient pas se défendre. Des fois, elle ressentait une grande admiration pour Bruce et son code de conduite, parce que si elle, elle s’était trouvé à devoir en permanence attraper toujours le même type, elle aurait peut-être fini par le faire disparaître.
La magicienne écouta Ian refuser le sédatif qu’une infirmière était venue lui donner, sans intervenir. Après tout, il irait probablement bien, ou alors ça ferait longtemps qu’il serait tombé raide mort, après tout ce chaos. Mais elle n’était pas médecin, et elle n’était pas Ian non plus, lequel finit par obtenir gain de cause. Une fois le calme revenu, elle laissa échapper un petit soupir. « Depuis toujours. Je suis née avec la magie dans le sang ! » Littéralement parlant, puisqu’elle tenait ses dons de sa mère, qui appartenait au peuple des Homo Magi. Elle-même avait tendance à moins y penser qu’à l’héritage qu’elle avait hérité de son père, mais après tout, c’était son père qui l’avait élevée et qui lui avait tout appris. Et puisqu’elle pouvait faire tout cela, il était naturel qu’elle mette ses dons à profit pour aider les gens. Elle n’aurait pas pu se contenter de faire sortir des lapins de son chapeau, même si elle adorait son métier et les spectacles qu’elle donnait. « Je pourrais te retourner la question. Tu as toujours voulu être flic et te coltiner ce genre de brutes ? » C’était beaucoup moins sexy que ce que la télé montrait, le travail de policier, mais ça, elle l’avait déjà appris à ses dépens.
« Si tu te sens assez en forme pour refuser les soins, tu devrais partir d’ici et aller te reposer quelque part où cette clique ukrainienne ne te trouvera pas. » Elle avait l’impression que sinon, les armoires à glace slaves continueraient de se pointer encore et encore, comme des méchants de jeu vidéo. De toute façon, il devait être bien entouré, ne serait-ce que parce que Jean-Baptiste semblait s’inquiéter pour lui. Elle pouvait tout à fait imaginer le flic patibulaire monter la garde devant la porte de Ian.
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