Eva adressa un dernier sourire à l'agent avant de franchir le seuil du commissariat. Le dossier était clos. Elle remercierait personnellement la petite Américaine que lui avait envoyé la Dona. Une fille qui s'était montrée efficace. Un sourire satisfait s'installa sur le visage de la trafiquante. Elle s'arrêta sur le trottoir pour savourer l'air frais. Il faisait nuit. Ce qui à cette époque de l'année voulait dire qu'il était tard. Très bien. Elle n'avait qu'à dormir en ville ce soir. La Castelli avait investi beaucoup de pécule, dans l'immobilier, avant la crise financière. A présent, elle possédait -à minima- un duplexe dans toutes les villes où se trouvait l'une de ses filiales. Gotham en faisait heureusement partie. Elle attrapa son paquet de cigarette dans son sac-à-main pour s'en allumer une. Fumeuse devant l'éternel quatre heures sans nicotine égalait la torture physique. La première bouffée de tabac lui fit un petit effet orgasmique. Un sourire ravi aux lèvres elle entreprit de traverser la rue. C'est là qu'elle remarqua la présence de cette femme. Le sourire s'accentua au coin de ses lèvres que l'interrogatoire avait un peu démaquillé. Elle changea de direction pour aller à la rencontre de l'agent Rylee Byrd. « Vous aviez raison. 3 heures. » Annonça-t-elle avec connivence, se souvenant des quelques mots échangés plus tôt. Eva Castelli n'en ressortait pas blanche comme neige. C’eut été ironique. Mais, elle évitait la prison. Le mandat était notifié sur son casier. Une enquête serait faite concernant ses galeries d'art. Mais ça ne l'inquiétait pas outre-mesure. Ses affaires légales étaient en ordre. Quant aux illégales, elles étaient très bien cachées. Il aurait fallu des experts pour la démasquer. Pas une bande de policier excités de la ville de la corruption. « Venez. Il me semble qu'il y a un pub sympa un peu plus haut. Je nous offre un verre pour fêter ça. » Eva avait besoin de se détendre. Elle n'avait rien avalé depuis un déjeuner sommaire. Boire en solitaire ne faisait pas encore partie de ses habitudes. Elle avait l'intuition que cette inconnue serait de bonne compagnie. Une femme capable de se moquer de ses camarades en uniforme avait forcément un peu de jujotte. « Eva. » Lui indiqua-t-elle en tendant sa main libre. La poignée de main de Castelli était son reflet direct : autoritaire, puissante et séductrice. Les quelques minutes de marches permirent de décontracter les muscles. Une femme active comme elle avait du mal à demeurer immobile ainsi. Elle avait déjà eu du mal à tenir sur les bancs de l'université. D'ailleurs, elle travaillait souvent debout ce qui rendait sa secrétaire principale folle. Il n'y avait qu’après une bonne séance de sport qu'elle arrivait à se poser correctement. « Allez-y, je vous suis. » Un fond musical de folk music s'imposait tout de suite. La salle principale était pleine aux trois quart. Un nuage de fumée acre s'élevait dans le fond. Contrairement à ce que l'on s'attend en entrant dans ce genre de bar, la cilentéle était principalement féminine. Repère d'un groupe féministe progressiste dont Castelli avait déjà soutenu des campagnes. Elle ne s'inquiétait pas de dévoiler cet aspect de sa personnalité à la policière. D'autant que ses opinions avaient largement eu le temps d'être découvertes par les agents. Elle commanda au passage une bouteille de vin blanc, avec de quoi manger sur place. Elle tira ensuite la chaise libre devant la table sélectionnée et entreprit de se dévêtir. Elle portait une robe noire, avec épaulettes, cintrée à la taille. La tenue d'une femme d'affaire chic faite pour la mettre en valeur. Le charme était un réel atout dans son métier. Eva adorait en jouer et en particulier avec les hommes. « Je dois dire que vos petits camarades ne sont pas des lumières. Un peu plus et je les faisais aller dans le Nevada. » Ajouta la belle clairement moqueuse. Elle avait du talent pour mener le monde. Elle remercia d'une petit sourire la serveuse qui déposa verre et couverts à leur intention. Le reste ne tarderait pas. Le service était efficace ici en plus du reste. « Ils vendent aussi de l’excellent tabac. Je gage que vous êtes fumeuse. Ais-je raison ? » Eva n'aimait pas les circonvolutions. Toujours clair avec l'autre quand il n'y avait pas d'affaire en jeu. Bien sûr, la prudence était de mise face à une représentante de la loi. Mais, que risquait-elle à présent? A moins d'enregistrer leur conversation cette femme ne pourrait rien prouver, rien contre elle.
La journée a été longue mais pas chiante pour une fois, la team ayant récupéré une mission en milieu de journée mais une plutôt tranquille. Une histoire de revente d’objets d’art qui pouvait certainement dégénérée et les flics du commissariat étant déjà occupés, on leur avait demandé de gérer. Finalement c’était pas un mal que ce soit eux car il y avait eu du grabuge et là où ça aurait pris certainement des plombes a leurs collègues de gérer l’emmerde, ils avaient mis peu de temps à désamorcer la situation, arrêtant les mecs qui n’étaient clairement pas des lumières, Rylee ayant remarqué une jeune femme qui disparaissait discrètement de l’échange mais qu’elle avait rattrapé histoire qu’elle rende des comptes. Elle ne la connaissait pas, elle n’avait aucun intérêt à la laisser partir aussi elle avait fait son taf, amusée de voir certains de ses collègues avoir un doute sur le fait de lui mettre des menottes ou pas aussi c’était elle qui l’avait fait en lui murmurant « Allez, un beau sourire et vous sortirez vite » C’est tellement vrai, les belles femmes ont toujours tendance à sortir rapidement du commissariat comme si le fait d’être belles et charmantes prouvaient forcément que ce n’était qu’un concours de circonstance si elles étaient là. Rylee ne gérant pas les interrogatoires, cela l’amusait plutôt qu’autre chose.
Une fois la fine équipe ramenée au commissariat, le plus chiant était clairement de se taper la paperasse et elle avait pris du temps pour étudier les photos de Junior comme Jb était parti pas tard, ayant certainement une soirée en tête à tête de prévu. Ce n’est que tard qu’elle est sortie du poste, s’appuyant contre sa moto pour pouvoir fumer une clope avant de rentrer chez elle ou bien d’aller à la salle, c’est aussi une idée qui avait le don de lui plaire. Sa clope écrasée sous sa grosse rangers, elle va pour mettre son casque quand elle entend une voix féminine derrière elle aussi elle arrête son mouvement pour se retourner. Trois heures. Elle n’en est pas surprise et sert la main de la jeune femme. « Rylee. » se contente t’elle de répondre, pas vraiment du genre à parler pour rien dire, surprise que la jeune femme l’invite à boire un verre mais soit, y’a pire comme fin de soirée que de boire en bonne compagnie aussi elle hoche la tête. « Pourquoi pas. » Elle met son casque quand même sur sa tête et monte sur sa moto. Elle n’en a pas besoin pour aller aussi près mais si elle boit elle préfère largement avoir sa moto avec elle ensuite pour rentrer plutôt que de devoir revenir ici pour la récupérer. Elle monte donc dessus sans pour autant allumer le moteur mais c’est bien plus facile de la déplacer ainsi car sa beauté est lourde, elle ne se déplace pas comme un vélo. Elle suit donc la jeune femme tranquillement vers un bar qu’elle connait, à vrai dire elle les connait un peu tous.
Elle fait un petit signe à la serveuse avant de s’installer à une table, saluant de la tête ou d’un clin d’œil deux ou trois habitués avant de poser son casque par terre avec son sac de sport. Contrairement à la jeune femme qui s’installe tranquillement, ôtant son manteau chic et faisant attention d’être apprêtée, Rylee s’est posée lourdement sur sa chaise, ne prenant même pas le temps d’enlever son cuir qu’elle a toujours sur ses épaules. La féminité et le féminisme sont des notions très loin de l’esprit de la flic qui ne s’est jamais engagée pour combattre pour la place de ses compatriotes dans la vie, elle a autre chose à faire et franchement faudrait pour ça qu’elle s’inquiète des autres, ce qui n’est pas trop son cas. Ca lui empêche pas d’aller casser la gueule aux mecs qui s’en prennent aux femmes et en les protégeant mais voila. Chaque femme fait ce qu’elle veut. Elle a un petit sourire à la réflexion d’Eva. « C’est le soucis de penser avec sa queue au lieu de sa tête. » va-t-elle faire sans détour, n’ayant pas forcément appris à mettre des formes dans ce qu’elle dit. Elle n’a rien commandé mais on va déposer un whisky devant elle avec du tabac et des sandwichs. « Merci Abby » va faire Rylee avant de boire une gorgée de son verre. « C’est exact. » C’est une fumeuse mais elle connait ce bar elle est née ici, elle connait tout le monde. « T’es de Gotham ? » va-t-elle demander à Eva comme elle semble aussi avoir ses habitudes et pourtant elle se souviendrait d’avoir déjà croisé une femme comme elle. Elle va allumer une clope avant de reprendre son verre.
AVENGEDINCHAINS
Dernière édition par Rylee Byrd le Mar 13 Nov - 22:28, édité 1 fois
« Je sais oui. » Rétorqua tranquillement Castelli. Elle avait entendu le nom de la jeune femme. D'ailleurs ce n'était pas la seule chose qu'elle avait entendu pendant son arrestation. Cette petite bavure n'amenait pas que des complications. Dans ce genre d'endroit rien que de laisser traîner l'oreille suffisait pour obtenir des informations. Les informations pouvaient avoir autant de valeur qu'un objet rare, dépendamment de sa nature. Eva s'était diversifiée après la crise de 2008. Elle monnayée tout. Ce qui faisait d'elle une ressource dans beaucoup de domaines. « Jolie machine. » Approuva-elle en suivant la cadence de moto sans aucun souci. Il lui arrivait de prendre des taxi-moto. Un moyen très efficace pour circuler dans une métropole quand on était pressée. La belle avait une nette préférence pour les quatre roues. Cependant, elle avait de bonnes bases en cylindrique. Du coin de l’œil, Eva remarqua l'attitude familière de son invitée. Elle sourit doucement, amusée, de voir qu'elles étaient entrée dans l'un des repères de l'agent. Soit Gotham était une ville de taille moyenne. Les bar à la périphérie du commissariat devenaient logiquement des QG. C'était la même chose pour l'Américaine. « Je vois que vous connaissez. Vous venez souvent ? » Le sourire de la blonde s'étirait un peu. Elle appréciait la franchise de son interlocutrice. Tant qu'à la forme, elle lui convenait très bien aussi. Castelli n'était pas originaire du monde dans lequel elle évoluait pour ses affaires. Elle n'avait pas reçue l'éducation bourgeoise pincée de ses interlocuteurs. Sa mère était une artiste déjanté et son père un architecte au chômage. « Ce qui nous donne un avantage de poids. Nous en avons de beaux exemples tous les jours, n'est-ce pas. » Car il n'y avait pas besoin d'être féminine pour qu'un homme observe une femme comme un morceau de viande. Byrd était peut-être un peu plus épargnée que d'autres. Cependant son interlocutrice en doutait. Elle avait en tête la façon dont une bande de gamins avait harcelée sa colocataire punk parce qu'elle portait de la résille. Les hommes étaient des Bonobos. Eva posa sa main sur le bras de la serveuse pour la retenir. Charmante et charmeuse elle lui parla d'une voix douce. « Attendez, Abby. Ajoutez tout de même un second verre de vin. Et je veux bien l'une de vos part de tarte que j'ai vu en entrant. Merci. » Termina-t-elle aussi légère et spontanée qu'elle l'avait été devant son interrogateur. Elle se concentra ensuite sur Rylee en préservant également son petit air rieur. L'introduction de la serveuse en disait long sur les habitudes de la policière. Castelli aimait le principe de la « cantine » cet endroit, où l'on se retrouve comme chez soi, en dehors de chez soi. Il y en avait quelqu’un sur sa liste. Sans compter ces endroits plus intimes où elle appréciait de faire une pause dans cette vie trépidante. Croisant les chevilles sous la chaise, la belle sourit à son vis-à-vis. Évidement qu'allait-elle apprendre sur ce lieu à une femme qui y venait régulièrement ? Rien. Peut-être qu'à l'inverse la policière lui donnerait des bonnes adresses en ville. Castelli appréciait de découvrir de nouveaux endroits. Cela lui permettait en plus de se familiariser avec ses terrains de recherches. Elle voulait développer son réseau dans Gotham. Ce malgré la petite complication survenue ce soir. Il y avait un vrai terreau dans cette cité. Ce qui lui rappela qu'elle attendait toujours des nouvelles de Catwoman. Elle verrait cela plus tard. « Non. » Affirma-t-elle en secouant élégamment la tête. « Mais, je viens régulièrement pour les affaires. » Précisa-t-elle avec une once d'humour dans la voix. Cela Byrd en avait plus ou moins eu les échos. Étant donné la teneur de leur première rencontre. « Toi tu es d'ici, oui. Tu dois bien connaître les quartiers. » Ce qui alluma une petite lumière dans le fond du regard de la femme d'affaire. Si elle s'y prenait bien peut-être allait-elle faire d'une pierre de coup cette nuit. Un adversaire mis hors circuits et des infos pour son affaire. Abby revenait alors avec une bonne partie de la commande de la Castelli. Celle-ci attrapa d'abord le verre d'eau qu'elle liquida en quelques secondes. Puis, elle passa au muscadet, qu'elle savoura aux premières gorgées. Il avait le goût de la victoire. Son regard de topaze se mis tranquillement à scruter la jeune femme assise en face d'elle. « Comment as-tu su que je suis innocente ? » Lui demanda-t-elle calme et charmante. Une simple question dont la réponse permettrait à Eva d'entrevoir ses possibilités futures.
« Oui » se contente de répondre Rylee a la question de savoir si elle vient souvent dans le coin. Ce bar n’est pas loin du poste de police et elle y est tranquille, elle connait tout le monde, tout le monde connait ses habitudes et peu de ses collègues y mettent les pieds ce qui l’arrange car les petits apéros avec les collègues après une mission rondement menée ça la fait chier. Elle en râle assez quand elle a la poisse a la courte paille et qu’elle doit y aller. Mais heureusement ce bar n’est pas dans le top trois de ceux que le poste préfère aussi elle peut, après une bonne journée voir même une bonne séance de boxe, y venir pour manger un bout avant de renter chez elle. Rylee ne fait pas à manger donc les plats à emporter ou les bars comme ceux là lui permettent de se nourrir entre deux gorgées d’alcool. On ne met d’ailleurs pas longtemps à lui apporter ce qu’elle mange toujours parce que Rylee n’apprécie pas vraiment les surprises et aime les valeurs sures. Elle remarque la façon dont Eva se comporte avec la serveuse et trouve amusant d’être en face d’une personne qui maitrise le charme sur le bout des doigts parce que Rylee est totalement l’inverse et Eva n’a pas tort de penser qu’on embête rarement la flic, elle n’est pas assez féminine pour ça et les rares qui le font testent très rapidement les vingt-cinq ans de boxe qu’elle a derrière elle. Et le mot se passe très vite à Gotham quand il s’agit d’éviter de se faire briser le nez parce qu’on n’a pas su fermer sa grande gueule.
Buvant une gorgée de whisky, elle pose quand même une question à la jeune femme, pas forcément curieuse mais voyant qu’elle est à l’aise dans ce bar. Une lueur d’amusement nait quelques instants sur son visage quand elle entend Eva parler de ses affaires parce qu’elle se doute qu’elle trempe dans des affaires louches, on ne trouve pas quelqu’un au beau milieu d’une négociation entre malfrats parce que son gps l’a entrainé au mauvais endroit. « C’est exact. » Elle est flic depuis de très nombreuses années et elle est née à Gotham donc autant dire qu’elle connait la ville sur le bout des doigts et elle pourrait aider la jeune femme à avoir des renseignements mais pour ça faut jouer cartes sur table ce qui n’est pas encore le cas aussi elle se contente de répondre rapidement à la question sans rien rajouter. Elle allume sa clope pour tirer dessus avec contentement avant de répondre à un sms qu’elle vient de recevoir pour signaler qu’elle arrivera certainement tard à la salle pour son entrainement de boxe voir le ratera, elle ne sait pas forcément encore où va mener cette conversation et elle n’est pas du genre à faire faux bond.
Rylee hausse un sourcil en entendant la question d’Eva et la regarde en lui faisant clairement comprendre qu’il vaut mieux ne pas trop se foutre d’elle. « Tu ne l’es pas. » C’est dit. La flic est directe et ne quitte pas Eva des yeux, confrontant son regard ébène à celui topaze de sa compagne de conversation. « Mais tu sais te rendre charmante et désirable, les hommes sont faibles face à ça. » se contente t’elle de répondre avant de tirer de nouveau sur sa clope. « Si tu veux des renseignements sois directe Eva, le jeu ne fonctionne pas sur moi. En tout cas pas pour avoir des infos. » rajoute t’elle un petit sourire sur les lèvres. Elle ne dit pas être insensible aux charmes de la trafiquante qui est une magnifique femme mais elle n’aura clairement rien de Rylee en utilisant ce genre d’astuces. Une nuit ensemble ça c’est possible mais des renseignements sur ce qu’elle cherche, certainement pas, donc autant mettre les choses au clair rapidement. Elle est plutôt du genre à aller dans le vif du sujet et les manières d’Eva sont charmantes mais fatiguent très rapidement une femme qui n’aime pas vraiment qu’on la prenne pour une idiote. Elle mange un bout de son sandwich en la laissant décider ce qu’elle veut faire : avoir des réponses à ses questions ou continuer de jouer avec la flic sachant qu’elle va se lasser très rapidement.
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Dernière édition par Rylee Byrd le Mar 13 Nov - 22:28, édité 1 fois
Le regard malicieux de la Castelli rencontra l'expression amusée de l’enquêtrice. Ce qui donna un peu plus le sourire à l'Américaine. Elle n'a guère besoin d'entendre les pensées de cette femme pour en deviner la teneur. Sans doute parce qu'elle croit en partager le sens. D'ailleurs, cela aurait été moins intéressant de tout savoir plutôt que de faire des suppositions. Cela fait partie des choses qu'Eva aime. Aller supposer, imaginer, fantasmer, ce que son prochain pourrait faire ou non. Eva reposa tranquillement le verre de blanc sur la table. « Je suis démasquée... » Nota-t-elle sans crainte, observant Miss Byrd fumer. Un état de fait qui ne l'alarmait pas. Dix opportunités s'étaient présentées au cours de la garde-à-vue. Pourtant son vis-à-vis ne les avaient pas exploiter. Soit par indifférence, soit par intérêts futurs. Dans un cas comme dans l'autre la trafiquante sortirait gagnante. Cette malencontreuse bavure devrait en rester là. Maintenant autant profiter des heureux hasards sur le chemin. « Hum. Oui. » La belle eu tout de même une pensée pour l'avocate qui venait de servir sa cause. « Sans compter que je n'étais pas seule face à l'ennemi. » Rendant hommage au travail de Keenan. Il serait récompensé. Parmi ses nombreuses qualités, Eva était une femme généreuse. Elle était mécène plus souvent qu'il ne le faudrait pour ses comptes. Elle était donatrice aussi. Ses élans de bonté amenaient régulièrement de savoureuse remarque de son banquier. Mais ce cher Zimmerman, le pauvre, n'avait pas réellement le choix de supporter les facéties de sa cliente. Castelli n'en faisait qu'à sa tête. Une indomptable épicurienne dont on déteste et on adore les coups de folie. Les manières délicates agaçaient son interlocutrice... Eva a déjà compris que le charme n'a qu'un effet limité sur la policière. Cependant, la précision et surtout le sourire de celle-ci, lui ouvrirent une porte. Elle n'avait qu'à le prendre au vol ce qui se présentait. La belle blonde changea donc de tactique. Son attitude physique se modifia sensiblement. Les doigts, qui caressaient le contour du verre à vin, s’arrêtèrent de façon très nette. Les yeux topazes se dardèrent sur la brune. Deux fuseaux de lumière inquisitrice droit dans les siens. Elle ne masquait pas son intérêt physique, sans pour autant en jouer, arborant le visage adopté pendant une négociation. Byrd aimait les femmes sérieuses. C'est ce qu'elle aurait pour l'instant. « Oui. J'ai besoin d'infos. » Des informations dépendaient la bonne marche et la sécurité de ses affaires. En presque vingt ans de carrière La Castelli n'a pas souvent été prise de court. Comme cela a été le cas dans cette histoire. « Mais je pressens que tu vas être dure en affaire. » Ce qui réveillait le plaisir des défis. Lorsque la jolie Abby arriva pour poser l'assiette Eva l'arrêta de nouveau. Loin de la caresse veloutée prodiguée juste avant, elle adopta une neutralité dominatrice. La jeune femme en fût quelque peu décontenancée. « Le tout sera pour moi. Tiens. » Dit l'Américaine en tendant la somme exacte en monnaie, plus un bon pourboire pour elle. « Maintenant qu'on ne nous dérange plus. » Ordonna-t-elle avec douceur avant de se désintéresser totalement d'elle. Eva s'installa en fond de siège. Le pied posé en hauteur entama un mouvement circulaire paisible. La cigarette coincée entre l'index et le majeur gauche. Elle eu un sourire beaucoup plus calculateur et professionnel. Pendant que dans son esprit s’entremêlaient calculs et jeux. « Donc dans un premier temps j'aimerais savoir si tu penses que l'on pourrait trouver un terrain d'entente ? Mais avant tout est-ce que tu en as envie ? » Un membre d'une équipe comme la « Strike Team » serait sans doute plus ouvert à un accord illicite. Néanmoins Eva ne prendrait pas de risque avec une inconnue. Elle n'a pas encore eu le temps de faire toutes les recherches sur cette agent. Prudence est la clef de voûte pour s'en sortir dans un monde peuplé de loups, plus dangereux les uns que les autres. Si rien n’intéressait cette femme sur le plan professionnel Castelli avait des offres différentes à proposer. Dont une bonne partie se font de nuit et à l'abri des regards. « On manque toujours de quelque-chose, tu ne crois pas ? » Ajouta-t-elle pour l'inciter à lui livrer de quoi négocier ou prévoir.
Rylee observe avec amusement -même si elle ne le montre pas- le changement dans la façon de se comporter d’Eva et la laisse prendre le temps d’arrêter son charme parce que ça ne fonctionne clairement pas sur la flic qui est très terre à terre quand il s’agit de boulot. Si on veut pouvoir lui parler et obtenir des informations faut être honnête au maximum et être cash. Ca ne sert à rien de se servir sur ses charmes et de séduire. Elle ne peut nier que la jeune femme est belle mais elle n’a vraiment pas besoin de ça pour l’intéresser donc autant être naturelle si elle en est capable. Si Eva change totalement de façon de se comporter, surprenant un peu la jeune femme qui vient pour lui apporter son assiette, Rylee ne change pas d’un brin. Il n’y a pas différents modes pour la jeune femme elle est elle-même ou… elle-même… Elle est peut être un peu plus nature avec les membres de son équipe mais alors c’est vraiment un changement hyper subtile que seuls Jb et Marlon peuvent deviner et ce sera vraiment le bout du monde. Du coup elle se contente de continuer son sandwich après avoir dit ce qu’elle pensait, attendant de voir si Eva va enfin jouer cartes sur table.
Le fait qu’elle puisse être dure en affaire lui tire juste un sourire parce qu’en vérité elle est fort simple, elle aime l’argent et c’est à peu près tout. Cela lui permet de remettre en état sa vieille moto à laquelle elle tient énormément et pour le reste… Ce sont ses affaires. Elle n’a aucune passion à part la boxe et passe pas mal d’argents dans l’alcool et les clopes. Elle n’a pas besoin d’avoir des accès VIP à certains endroits de la ville parce qu’elle s’en moque et vit dans un vieil entrepôt qui doit être détruit depuis des années mais elle a payé les mecs pour qu’ils n’y touchent pas. Voila. Pas besoin de plus. « Expliques moi ce que tu veux. » se contente t’elle de répondre à la jeune femme parce que tant qu’Eva ne lui dit pas clairement ce qu’elle veut, elle ne peut pas lui répondre. A-t-elle juste besoin d’informations ou est ce qu’elle a besoin de quelqu’un pour surveiller ses affaires ? Elle veut bien en parler mais faut qu’elle crache un peu le morceau et pour l’instant la belle blonde continue de tourner autour du pot.
Comme Rylee fait une pause dans son repas elle se calle de nouveau au fond de son siège dans une attitude plutôt décontractée, très loin de celle de la trafiquante. « Tu parles de moi ou de toi ? » demande t’elle avec un petit sourire à la question du manque. Parce que Rylee ne manque de rien à vrai dire… « Eva dis moi ce que tu veux. Là maintenant, sans détour. Je te dirais si je peux y répondre ou non un point c’est tout. » Y’a pas plus simple et pourtant ça parait vraiment compliqué pour la jeune femme de cracher l’information. Rylee se rend bien compte qu’elle joue avec le feu parce qu’elle ne peut pas savoir si la flic est en train de lui faire à l’envers ou pas mais elle ne le saura pas de toute façon car elle doute que la jeune femme traine dans les quartiers que la flic fréquente et qu’elle aille demander à des mecs comme le Joker si elle est fiable ou pas. « C’est toi qui complique les choses. Demandes moi l’information que tu cherches, je te donnerais mon prix. » Rien de plus compliqué et elles ne sont pas dans un bar où cette conversation risque de ressortir comme tout le monde est très occupé à gérer ses propres affaires et que la seule femme du poste qui vient aussi ici c’est la Montoya et Rylee connait bien trop la jeune femme pour ne pas l’avoir remarqué si elle était présente. Bref elles peuvent parler ouvertement.
AVENGEDINCHAINS
Dernière édition par Rylee Byrd le Mar 13 Nov - 22:29, édité 1 fois
Une bouffée s'envole vers le plafond noirci par les années de tabagisme. Dans le pub l'animation est vive. Le calme entour pourtant cette table où sont assises les deux femmes. Castelli sourit. « Moi ? Oui. » Dit-elle dans un demie-sourire pour répondre à celui de la policière. Le manque a souvent fait partie de la vie de cette blonde. Pendant sa jeunesse elle a manqué d'une mère. Une femme trop éthérée pour envisager la maternité. Elle a aussi manqué d'argent quand son père a cessé de travailler. Puis de reconnaissance par ses paires quand son « genre » est devenu un handicap professionnel. A présent, la Castelli a construit sa vie, sa vie propre et autonome. Elle ne manque plus de rien. Ou alors, parfois, de choses éphémères qu'elle sait où trouver. Ce soir, il lui manque une victoire, un marché et peut-être un peu plus. Quoique cette compagnie solde la soirée, sur un ton plutôt positif, ce voyage est globalement un échec. Il faut le reconnaître. La transaction prévue avait son importance. Elle finalisait un long et (plutôt) pénible travail. Des mois qu'Eva cherche à conquérir les marchés noirs de Gotham. Elle est doué mais elle peine. La main mise des familles mafieuses rend cela très compliqué. Si seulement c'était la seule menace qui pèse sur l'équilibre des marchés. Mais non, il y en a d'autres. « Artemis Grace » Un prénom et un nom. Oui. Un patronyme qui éveille depuis quelques temps la curiosité de l'Américaine. « Je dois savoir qui elle est. » Elle ne sous-estimera pas son interlocutrice. Byrd doit avoir l'habitude. Savoir qui est quelqu'un s'est connaître son poids, son influence, son pouvoir dans le domaine en question. Est-ce une sérieuse concurrence ? La trafiquante n'a pas pu le le savoir jusqu'ici. Ses informateurs habituels sont muets. Cela fait quelques semaines qu'ils ne répondent plus. Pour le moment Eva ne s'en inquiète pas plus que nécessaire. Il arrive que des collaborateurs disparaissent pendant quelques temps sans la prévenir. Le plus important est qu'ils maintiennent le secret. « Pareil pour ceux qui nous ont pris de court ce soir. J'ai une hypothèse quant aux responsables. Mais il faut que je sois sûre. » Tant pour s'en protéger que pour envisager une contre-attaque. Comme dans tout ce qui est illégal Castelli ne peut pas permettre une vulnérabilité. C'est laisser la place à... toutes sortes de choses désagréables. Ce que tout le monde cherche à éviter. « Trouve-moi toutes ces informations. Sois mon indicatrice sur ce terrain que tu connais. » Conclut-elle. Ce sera le plus simple pour avancer et reprendre les affaires avec plus d'assurances. Kyle ne jouerait pas les espionnes de toute les façons. Donc autant trouver un sang neuf et disponible. Eva n'avancera pas un tarif. Elle préfère voir de qu'elle façon Rylee s'évalue. C'est toujours plus intéressant pour elle. Il lui reste suffisamment de fond de réserve pour pouvoir satisfaire une policière véreuse normalement. La belle écrase le mégot de cigarette. Elle attrape un couvert et tranche directement dans la matière de la fourchette. Elle porte le tout à ses lèvres. Enfin de compte, entre l'adrénaline et la fatigue, son corps manque de protéines. Castelli commence à manger avec faim. Après une troisième bouchées goulue, elle cache sa bouche pleine du dos de sa main. Les yeux pétillants encore de gourmandise : « C'est excellant. » Souligne-t-elle en prenant une gorgée de chardonneret. Eva essuie le coin de sa bouche d'une serviette en papier. Puis, elle se réinstalle sur la chaise, en fixant son plat comme une louve sa proie offerte. Elle reprend alors le repas sans cacher son appétit. Le plaisir gustatif la dévoile dans la vérité. Une épicurienne, qui même en s'étant fait rouler, jouissait d'un plat de bistrot dans la plus grande simplicité.
Rylee note le nom de la femme dans un coin de sa tête car ça ne lui dit rien. En faisant appel à sa mémoire elle sait juste que ce nom n’appartient pas à une famille ou un gang qu’elle côtoie donc, soit elle est nouvelle dans le coin, soit elle fait partie d’une autre famille. Après tout elle ne connait pas le nom de tout le monde à Gotham même si, depuis le temps, elle finit par avoir une idée assez précise de qui travaille pour qui et où. D’une certaine façon ce nom l’intrigue mais elle ne le montre pas, elle se contente de manger tranquillement un bout de son assiette et de boire son verre d’alcool. Elle n’a pas grand-chose à dire de toute façon. « Je note » se contente t’elle de répondre à sa seconde question. Elle sait quelle famille est dans le coup mais n’a pas été jetée un œil sur le dossier car ce n’est pas ce qu’on leur a demandé. Quand ils ont l’affaire en entier elle connait les tenants et les aboutissants de ce qui vient de se passer mais là ce n’était qu’un renfort armé aussi elle a vite passé la main à ses collègues, bien heureuse de n’avoir pas a faire les interrogatoires car elle déteste ça. Elle n’a pas de patience, elle en vient très vite à des méthodes qui fonctionnent plutôt bien mais qui, parait il, n’ont pas de raison d’exister. Dommage…
Elle hoche la tête en allumant une nouvelle clope. « Je vais voir ce que je peux savoir et je te dirais mon prix. » Ca dépend de pas mal de choses. Si jamais ça empiète sur les affaires d’une famille qui lui file du fric pour oublier ce qu’elle voit elle ne pourra pas l’aider et lui dira mais si jamais elle peut lui filer une info elle n’a pas grand-chose à y perdre. Eva est clairement dans les trafics d’objets d’art, le genre de trucs qui passent très très loin des préoccupations de Rylee et qui ne la gène pas. En tout cas si elle peut récupérer un peu de fric, pourquoi pas. A voir… Elle regarde Eva se jeter sur la nourriture et ne peut cacher une certaine surprise, elle a l’impression que maintenant que le masque est tombé, elle se permet d’être vraiment elle-même et cela ne peut que surprendre la flic qui est elle-même en toute circonstance. Bon ce n’est pas totalement vrai car elle est capable d’être moins froide et rude qu’à ce moment précis mais ce n’est pas une façade, c’est juste qu’il faut être rentré dans le cercle de ses intimes, des gens avec lesquels elle parle plus facilement de tout et de rien. Et encore… Ce n’est pas Rylee qui risque d’assommer les gens de paroles, elle déteste parler pour rien mais souvent elle est avec des personnes pour peuvent parler pour dix donc ce n’est pas un soucis. Comme le bleu par exemple.
Rylee dirait bien à Eva qu’elle devrait manger plus mais cela ne la regarde pas à vrai dire. Elle, elle boit et fume beaucoup, ce qu’elle ne devrait pas faire vu que ça reste une sportive à qui il faudrait certainement une hygiène de vie plus correcte mais elle fait quand même attention à ce qu’elle mange depuis qu’elle boxe énormément. De toute façon Ed ne lui permet pas de s’entrainer si elle n’a pas mangé correctement et il est capable de voir très facilement en elle si elle lui ment. L’avantage de la connaitre depuis qu’elle est ado. Elle va s’avancer de nouveau pour finir son repas puisqu’Eva semble avoir besoin de faire une pause repas et va poser sa clope qui va se consumer toute seule sur le cendrier en finissant son repas. « Tu devrais te mettre à l’abri si tu restes à Gotham. Tu es tombée dans un beau traquenard et parfois on s’en sert aussi pour se débarrasser des éléments gênants » Parce que, soit, les flics sont arrivés pour pouvoir démanteler cette vente mais généralement c’est sur une dénonciation ou l’information d’un indic et c’est étonnant que ce soit tomber justement quand Eva était dans le coin. A elle de voir mais Rylee se mettrait par défaut à l’abri si elle était elle parce qu’elle a beau avoir un sourire qui fait fondre les flics, ça ne fera pas grand-chose comme des balles ou un assassin. Surtout un assassin. A Gotham on résout les choses très très vite et surtout très efficacement.
Castelli jaugea tranquillement Miss Byrd. Ainsi et comme elle s'y attendait, les services de police n'ont pas le nom de ces voyous en tête de liste. La criminalité est de haut niveau dans cette ville. La presse donne régulièrement d'horribles exemples. La belle se souvient, notement, de ce Joker. Il y a aussi eu une affaire de meurtre familial qui l'a faite frisonner jusqu'à l'os. A croire que cet endroit attire toute la mauvaise graine de l'Humanité. « Très bien faisons comme ça. » Confirma l'Américaine à son tour. Elle n'imagine pas avoir une réponse dans l'immédiat. Car si Rylee écoute son offre c'est qu'elle l'a déjà fait par ailleurs. Eva se demande après combien de lapins peut bien courir cette policière ? Mais cela va avec l'esprit de cette cité. Ceux sont toutes ces nuances qui la rende attractive. Avec une native là pour lui souffler les infos les choses iraient beaucoup plus vite. D'autant qu'elle n'a pas envie de devoir rechercher quelqu'un. Celle-ci l'inspire. Elle a l'air faite pour ce genre d’entremets. Eva scruta la policière « … à l’abri ? » Voilà qui poussa la belle blonde à réfléchir. Que ce soit une fille de Gotham qui lui donne se conseil a de quoi l'interpeller. En toute honnête la priorité a été d'écarter les ennuis avec la Loi. Car là ce serait tout son réseau qui serait en péril. C'est pour cette raison qu'elle avait demandé une intervention extérieure. Alors qu'Eva n'aime pas devoir demander d'aide. Avec De Santis c'est un peu moins compliqué. Son ego et ses principes sont moins titillés. Mais maintenant l'avocate est partie. Eva ne voit pas de personne de confiance ici. « Tu as probablement raison. » Pas de doutes quant au fait que la violence serait d'usage. Cette femme a beau ne pas avoir froid aux yeux... elle n'a pas très envie de tester sa résolution physique. Voilà ce qu'elle n'aime pas dans dans ce milieu. La barbarie ça n'est pas dans ses méthodes. Elle aime ce qui est délicat. La fourberie sans douleur lui semble plus séduisante. « Je n'ai pas envie de finir dans le caniveau... » Se pouvait-il que ses adversaires en soient déjà à connaître l'adresse de son appartement ici ? Castelli est une intrigante prudente. Elle ne donne pas ce genre d'information. Une moue lui vient alors qu'elle songe que sur la liste des planques qu'elle affectionne, aucune ne se trouve entre ces murs. « Je vais éviter les hôtels. » Pour autant, prendre un vol de nuit était-ce une solution ? Elle voulait voir le marché noir avant de repartir. Mais à cette heure ? C'est beaucoup trop dangereux. Diable, une contrariété nouvelle assombrie son front. « Connais-tu un endroit sûr ? » Apriorie une flic corrompu aurait des pistes. En l'observant, la blonde se laissa aller à sourire, à nouveau. Une pensée venait de la traverser. Qu'il aurait été cocasse de se faire protéger par cette punk.
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