and i will rise again, over and over.

« Monsieur Leroy ? C’est à nous, entrez, s’il vous plaît. » A la demande de la psychiatre, je me lève du fauteuil de la salle d’attente puis j’entre dans son cabinet, en la gratifiant d’un sourire courtois et d’un mouvement de tête pour la saluer. Je m’installe sur le divan en face d’elle, et je dépose une boîte de chocolats sur la table basse qui nous sépare. Tandis qu’elle s’installe, elle observe la boîte avec un air surpris… j’anticipe sa réaction avec un haussement d’épaules. « Je me suis dit que vous aviez réussi à m’accepter pour une deuxième séance, malgré ce qui s’était passé la dernière fois, vous méritiez bien une boîte de chocolats. En direct de Suisse. » J’en prends un fourré au praliné, tandis qu’elle m’imite avec un peu plus de délicatesse. « Vous n’étiez pas obligé… Après tout, vous êtes un confrère, d’autant plus que j’… - Vous en avez beaucoup, des confrères qui brûlent la moitié de votre bureau pendant une séance d’hypnose ? » coupai-je avec un visage à la fois gêné et amusé. Nous tournions la tête tous les deux, constatant que la psychiatre avait pris soin d’utiliser mon argent pour s’offrir un cabinet flambant neuf et dont toute odeur de brûlé avait disparu. Elle réajusta ses lunettes sur son nez, après avoir croqué dans un chocolat noir à la ganache citron, puis enchaîna en regardant son carnet de notes. « Où en étions-nous… Ah oui, voilà. Vous êtes donc né à Paris, vous y avez grandi, jusqu’à l’adolescence où vos parents ont divorcé. Vous êtes alors parti avec votre mère à Central City. » J’opinai du chef, en tournant la tête en direction de la grande baie vitrée ensoleillée, donnant sur les orchidées placées sur une jolie console de bois brut. « De là, vous avez suivi des études poussées, en avance sur votre âge en raison d’une précocité intellectuelle attestée. Vous vous êtes marié à une jeune femme du nom d’Emilie et vous avez eu un fils… - Jonas. » répondis-je en baissant un peu les yeux. Machinalement, j’avais caressé l’alliance que j’avais monté sur une chaîne, autour de mon cou, sous mon t-shirt. Le regard dans le vide. La psychiatre fronça subrepticement les sourcils et enchaîna rapidement. « Vous me disiez alors que votre confession juive était très importante, pour vous… la tradition, et tout son ensemble. C’est à ce moment que nous avons parlé de cette soirée d’octobre, avec l’explosion du… » Elle s’arrêta en voyant ma mine s’assombrir, puis tourna la page. « C’est là que vous avez donc mis le feu à mon bureau pendant la session d’hypnose. – Et que vous avez découvert que j’étais devenu méta-humain ce soir-là. » Elle croisa les jambes et pencha légèrement la tête sur le côté. « Vous avez des capacités exceptionnelles, c’est vrai… mais vous êtes décédé dans cet incendie, et c’est la matière noire qui vous a ramené à la vie au milieu des cendres. Il est normal que vous ne vous sentiez pas à l’aise avec ces pouvoirs, étant donné leur origine traumatisante et les pertes liées à ce souvenir. » J’hochai la tête en adressant un douloureux regard de gratitude à la psychiatre. Oui, ce soir-là, j’avais perdu ma vie, mais aussi celle de ma femme, de notre fils, mes parents venus célébrer notre anniversaire, beaucoup de mes amis… J’étais le seul rescapé. Et voir ces flammes jaillir aujourd’hui à volonté de mon corps me rappelait constamment que ce feu n’augurait rien de bon, à mes yeux.

J’avalai un chocolat, la gorge serrée, laissant un goût d’orange s’ajouter à l’amertume qui m’envahissait déjà. L’heure tournant, la consultation se poursuivit. Nous parlions alors de mon séjour à l’asile d’Arkham. « Pourquoi vous rendre de votre plein gré dans cet asile en particulier ? – Je ne sais pas. J’étais perdu, complètement perdu… je crois que c’est le premier de ceux que j’ai déniché en faisant des recherches. J’avais besoin de m’éloigner de Central City, d’un environnement radicalement différent. Pour le coup, j’ai été servi. » Un frisson parcourut mon dos alors que je joignais mes mains légèrement tremblantes. « C’était affreux. Mais dans un sens, je ne m’en apercevais pas beaucoup car j’étais complètement shooté aux médicaments. Pour ce que je me souviens de cette période, j’étais dans un coin, prostré avec la tête entre mes genoux, et j’attendais que le temps passe. Le monde me paraissait flou, abstrait, sans couleur. Les sons des autres patients comme étouffés par un mur de coton autour de mes oreilles… Et dès que je sentais les effets s’estomper, je demandais une nouvelle dose. – Combien de temps cela a-t-il duré ? – Un an, jour pour jour. – Qu’est-ce qui vous a décidé à mettre un terme à votre séjour à Arkham ? » Cette fois, c’est une expression de dégoût qui se manifesta sur mes traits, alors que je lorgnais mes ongles. « Là-bas, j’ai fait la connaissance d’un autre patient. Un jeune homme qui est arrivé quelques mois après moi. J’avais beau être drogué, j’avais vite senti qu’il y avait quelque chose de… de bon en lui. Je ne saurais pas l’expliquer, c’était si flou. Il était d’une santé très fragile, sa famille l’avait jeté ici parce qu’il… en vérité, je ne connaissais pas son affliction. Instinctivement, j’avais présumé qu’il n’avait pas sa place entre ces murs. » Mon regard azur flotta dans le vide, avec un sourire effacé sur les lèvres, avant qu’il ne soit remplacé par une tristesse marquée toujours par ce même soupçon de dégoût. « Il avait des capacités, lui aussi. Moi, je les ai cachées, je les ai enfouies le plus loin possible, pour ne même plus les ressentir… Lui, il ne pouvait pas les dissimuler. Alors j’ai vite compris qu’ils se servaient de lui comme cobaye. Un endroit affreux. Il était brun, vous savez ? Et en une nuit, j’ai vu ses cheveux blanchir d’un coup à la seule idée de retourner dans les sous-sols… » Pendant mon récit, la psychiatre avait posé son stylo et m’écoutait avec la plus grande attention en mangeant l’un des chocolats, les yeux rivés sur moi. « J’ai demandé à sortir, on me l’a refusé. Ils ont fait des tests sur moi, voyant que j’avais arrêté de prendre mes médicaments… et ils ont voulu me faire subir les mêmes expériences que celles infligées à mon ami. » Mes mains se mirent à trembler alors que mes jointures blanchirent à force d’être comprimées. Je déglutissais, le regard brillant. « C’était la première fois que je me servais volontairement de mes pouvoirs. J’ai laissé sortir tout ce que j’ai gardé le plus loin possible au fond de moi. Mon ami était à côté de moi, quand c’est arrivé. Nous étions dans la cour. C’est un peu flou… tout ce dont j’arrive à me souvenir aujourd’hui, c’est qu’il y avait comme un ouragan de flammes qui tourbillonnait autour de nous deux, il brûlait et détruisait tout sur son passage. J’avais chaud, tellement chaud… je sentais mon sang bouillir dans mes veines, mes vêtements ont été calcinés en quelques secondes. Des cris, des cris résonnaient, mais je les entendais à peine. Plus les secondes passaient et plus le feu gagnait en force… Puis d’un coup, tout s’est dissipé. Les murs n’étaient plus là, des gens se tordaient au sol, brûlés… J’ai couru en entraînant mon ami avec moi. A un moment, j’ai lâché sa main, je ne… je ne sais pas ce qu’il est devenu après. Je ne me suis arrêté de courir qu’après m’être retrouvé à bout de souffle, quelques kilomètres plus loin. »

Je pris une grande inspiration, sortant de ma torpeur en masquant mon émotion derrière un sourire rassuré, presque confiant. La psychiatre, elle, s’était carrément emparée de la boîte de chocolats pour la poser sur ses genoux et en dévorer le contenu sans retenue. Soudainement consciente de la posture dans laquelle elle se trouvait, elle reposa la boîte et lissa les plis de sa jupe avec un sourire embarrassé. « Qu’avez-vous fait ensuite ? » Fatigué d’être assis, je me levais pour marcher jusqu’à la baie vitrée, les mains enfoncées dans les poches de mon pantalon. « Arkham n’a jamais lancé de poursuites contre moi, et ils savaient qu’il valait mieux éviter. Alors, je me suis jeté corps et âme dans mon travail. J’ai fait quelques institutions, mais je me suis davantage attardé dans l’asile de Ravenscar… j’avais besoin de m’occuper des autres dans les institutions les plus difficiles, parce que j’avais vécu la situation de l’intérieur. Là-bas, j’ai rencontré un patient qui jurait qu’on lui infligeait des sévices injustifiés… Constantine, son nom de famille. Il parlait d’exorcisme… je crois que j’étais l’un des seuls de l’équipe à m’occuper de lui avec un tant soit peu de dignité et de compréhension. – D’exorcisme ? – Oh, moi aussi j’ai cru à un délire parmi tant d’autres… mais vous savez, après avoir vu des extra-terrestres débarquer, je me suis dit qu’au fond, il n’était pas plus fou qu’un autre. » La psychiatre tourna la tête vers moi, alors que je m’étais appuyé contre la console, en caressant rêveusement les pétales d’une de ses orchidées. « D’ailleurs, vous avez vécu également l’invasion de Darkseid… Comment l’avez-vous ressentie ? Vis-à-vis de vos aptitudes ? – Comme tous les gens sensés de cette planète : j’ai fui pour me cacher le plus loin possible des répressions. Je vous l’ai dit, je ne voulais pas me servir de mes pouvoirs. J’ai atterri dans un pays reculé, Kahndaq. – Oh, j’en ai entendu parler… mais il semblerait qu’il ait une réputation un peu « particulière », non ? » Un sourire se dessina sur mes lèvres. « Lorsque vous êtes un méta-humain cassé par des traumatismes profonds, et une peur symptomatique de votre propre corps, c’est un endroit bien plus accueillant que l’image qu’on veut nous faire passer. Alors oui, comme tous les pays répressifs, beaucoup de libertés sont verrouillées, mais j’ai eu le privilège de côtoyer le souverain de ce pays pendant environ deux ans, jusqu’au début de l’été 2017. Il m’a aidé à m’accepter, entre bien d’autres choses. Il a ses travers, mais personne n’est tout blanc ou tout noir. Du moins, c’est ma façon de voir le monde. »
Visiblement peu convaincue par mon discours, mais néanmoins très attentive, la psychiatre me regarda avec une amabilité toute polie. « Et pourquoi revenir, si vous étiez si bien là-bas ? – Parce que je savais que je n’étais pas destiné à y passer le restant de mes jours. Je suis quelqu’un de curieux, ça veut donc dire que je reste difficilement accroché à un seul endroit. J’ai pris congé du Kahndaq et je suis reparti à peu près au même moment que l’arrivée du Syndicat du crime. J’ai fait partie de ceux qui avaient encore la chance d’avoir un toit, et j’ai pu me servir de mon pouvoir pour créer un petit refuge à destination des plus démunis au cœur de Metropolis, après le tsunami. » La psychiatre arqua un sourcil avec un sourire amusé. « Vous avez donc troqué votre costume de victime pour endosser celui de héros ? » Je souris en retour. Touché. Toutefois, je secouai la tête et mes boucles brunes. « Pas héros… un simple citoyen concerné, avec la capacité d’éviter aux autres de mourir de froid. Mon séjour au Kahndaq m’a permis de développer mes pouvoirs et d’en avoir moins… honte, je dirais. C’est dans cette période de détresse pour le reste de la planète que j’ai réussi à trouver une utilité à ma capacité de contrôle du feu. Je n’ai peut-être pas pris part aux combats, mais j’ai senti que je n’y avais pas ma place. En retrait pour aider la population, ça c’est mon créneau. » Prononcer ces mots à haute voix fit naître un sentiment de fierté que je n’éprouvais que très rarement dès qu’il était question de mes aptitudes de méta-humain. Je revins m’asseoir face à elle pour piquer un des derniers chocolats restants, pour le manger en la regardant malicieusement. « Qu’avez-vous retiré comme expérience de cette période trouble pour notre monde ? – C’est drôle que vous parliez de ‘période trouble’, parce que depuis quelques mois, il m’arrive de me réveiller en pleine nuit avec la sensation de… - De quoi ? – Eh bien, de… d’avoir vécu… Je ne sais pas, il m’arrive de faire des rêves tellement réels d’une toute autre vie, que je jurerais presque qu’elle s’est vraiment produite… » soufflais-je en fronçant les sourcils. Je levais les yeux vers la psychiatre qui arborait une mine circonspecte. « J’ai peur de ne pas bien vous suivre… des souvenirs d’une autre vie ? » Je secouais la tête en lui faisant signe de laisser tomber. De toutes manières, ce n’était pas bien important… dans ces rêves, je finissais noyé sous une vague gigantesque, alors autant mettre ça sur le compte d’une phobie de l’eau. « Pour en revenir à votre question, je me suis engagé pour une organisation gouvernementale qui aide à résoudre des crimes liés au surnaturel, en plus de mes consultations. Vous voyez, entre mon expérience dans les asiles, ma propre histoire, ou encore ce que j’ai pu faire durant la période liée au Syndicat, je crois avoir trouvé l’équilibre idéal pour aider mon prochain et me montrer vraiment utile dans ce monde… » La psychiatre colla son dos contre son fauteuil et se fendit d’un sourire énigmatique. « Mais qui vous aide vous, en tant que personne, monsieur Leroy ? » J’allais répondre, mais je m’arrêtais, la bouche entrouverte. Cloué. Alors, je me disais qu’une pirouette suffirait, pour cette fois. « Eh bien, vous, docteur. Vous m’aidez très bien… et le chocolat aussi. » ajoutais-je en mangeant le dernier, avec un clin d’œil couplé à un sourire séduisant.

✸ La première étape a été accomplie avec succès! Te voilà maintenant validé et cela te donnera un accès complet au reste du forum! S'ti pas beau tout ça hein?    

✸ Si jamais ce n'est pas déjà fait, nous t'invitons vivement à lire le règlement, ainsi qu'à prendre connaissance du contexte (mais nous savons que tu l'as déjà fait), tout comme à lire les différentes annexes que nous avons concocté minutieusement et avec amour!

✸ Présentation terminée, il te reste une fiche générale à présenter: celle des liens et des rps! Cela reste facile, car en plus tu disposes d'un modèle tout beau et tout propre! Et si cela s'allie à ton personnage, tu auras même le privilège de le faire entrer dans le vaste monde des réseaux sociaux! Tout comme il pourra avoir son répertoire téléphonique! Ah, on te facilite tellement la vie, jeune padawan...

✸ Qui n'aime pas les profils tout beau et tout propre? Personne! C'est pour ça que nous t'invitons vivement à remplir les champs de ton profil pour que chaque membre puisse en connaître plus sur toi en un rien de temps!

✸ Les Etats-Unis sont tellement vastes et la population si variée... C'est pour cela que si tu envisages de créer un scénarios pour ton personnage, n'hésite pas à le faire et à engager le maximum d'informations pour que nous en sachions davantage sur lui!

✸ Tu vas sans doute penser que c'est pire qu'à l'école (tu ne peux pas savoir à quel point  ), mais il est nécessaire que tu passes par nos registres, surtout si tu appartiens à une équipe, afin que nous puissions les tenir à jour!

✸ Et pour finir en beauté, si tu veux te tenir informé des news sur l'univers DC, nous te proposons de t'inscrire à notre newsletter    

✸ Nous te souhaitons de bien t'amuser parmi nous! N'hésite surtout pas à participer à nos jeux et à la partie  flood pour encore plus de folie!