Luz - Le plus grand des super-héros, c'est le père noël.

« Nous ne pleurerons pas, nous ne plierons pas, nous n'oublierons pas. » Ce fut la première phrase que l'enfant arriva à lire sans accrocher sur aucun mot. Cette phrase qui l'a suivi à travers ses jeux dans ce cimetière détruit pour ce qu'il représentait. Un mémorial pour les Tchéchène déporté en 1944. Louiza ne pouvait en comprendre le sens, mais cette phrase inscrit sur les briques du petit cimetière lui parlait, par simple raison que la guerre sévissait encore en ce lieu. Des ennemis faits de chair et de sang. La peur aurait dû l'empêcher de sortir de chez elle, mais elle ne se sentait bien qu'en ce lieu dont peu osaient mettre le pied. Là, elle pouvait parler aux différentes tombes, imaginant que les fantômes la protégeraient des coups de fusil qui brisaient souvent le silence pesant. En ces temps difficiles, elle ne s'approchait des Russes que pour en dérober de quoi s'alimenter. Elle savait que si elle se faisait prendre, il l'attraperait et la donnerait à manger à Baba Yaga, tous les enfants du coin connaissait cette histoire, Louiza se devait donc d'être discrète. Son père l'avait souvent repris quand elle ramenait des choses volées, mais pour la survie, il fallait accepter de déjouer l'ordre moral. La petite n'était pas très propre de ses parents, son père était un des chefs rebelle et n'était pas forcément beaucoup présent, mais il avait pris le temps de lui apprendre les traditions de leur peuple, des traditions à ne jamais oublier même si l'ennemi viendrait à prendre le contrôle total de la Tchétchénie. Sa mère, elle, était une femme plutôt distante, ayant bien remarqué que sa fille était différente. Louiza n'aimait pas qu'on la touche, avait une façon de penser bien à elle, mais surtout ce qui l'effrayait c'était ce manque de peur face à la guerre. Pour Louiza qui n'avait connu que chaos, c'était son élément. Elle rapportait souvent de petites trouvailles à sa petite soeur, lui racontant les histoires que les fantômes lui auraient racontées,  qui en réalité, elle s'était tout simplement imaginé. Leurs vies basculèrent, le jour où des hommes vêtus de rouge vinrent à les sortir de ce qui leur servait d'abri. Son père leur permit de prendre la fuite, il vint à choisir le combat qu'il savait perdu d'avance. Louiza guida sa mère et sa soeur, jusqu'à une cachette qu'elle avait découverte près du cimetière. Les jours firent place à des mois avant que les Russes vinrent à quitter la capitale. Ce moment, où sa propre mère décida pour sa propre survie de vendre ses deux filles qui lui faisaient tant peur. Jamais, Louiza ne sut la vérité, dans son esprit, la Baba Yaga les avait arraché à leur mère et ce ne fut que le géant d'un cirque qui les sauva. Louiza avait neuf ans et quittait les méandres de la guerre pour rejoindre celui du spectacle dans le pays qui avait détruit le sien, la Russie.

Une adaptation difficile pour la petite, à la vie de nomade, trop de facteurs inconnus, des lieux qu'elle ne maitrisait pas, qu'elle ne connaissait pas. Louiza avait besoin d'une routine bien cadrée, alors le géant, leur protecteur à la force surhumaine qui ne prononçait jamais une parole, s'occupa à faire durée les entrainements d'acrobatie, à ne jamais lui laisser le temps de s'ennuyer pour que jamais l'envie de découvrir ce qui se cachait hors du cirque vinrent à la paniquer. Les spectacles devinrent son quotidien comme celui de Miléna. D'ailleurs, elles partageaient tant de secret, comme le fait que Louiza dérobait les poches des visiteurs, toujours en se méfiant des vieilles femmes, peur que Baba Yaga viennent les reprendre. Cette crainte ne la quittait jamais, elle était le monstre de ses cauchemars. Puis vint le jour, ou après avoir fait le tour de la Russie, leur cirque décidé de rejoindre les États-Unis. Un monde nouveau, disait-on et ce fut surtout l'apprentissage d'une langue nouvelle. Louiza continuait sa vie dans ce cirque routinier. Puis, suivant les pas de leur protecteur, elles quittèrent leur cirque pour rejoindre un qui se nommait le cirque Haly.

Batman, ce nom qui pouvait autant émerveiller que faire trembler. Un nom qui n'apportait que questions dans l'esprit de Louiza. Pourquoi ce déguisé en chauve-souris ? Étais-ce une chauve-souris qui avait muté ou un homme qui avait muté en chauve-souris ? Elle ne concevait pas encore qu'on pouvait se déguiser pour se battre contre la corruption. Alors, il était pour elle, une mutation génétique qui sortait surtout la nuit, car c'était bien connu que les chauves-souris voyaient très mal le jour. Elle était encore loin d'imaginer que son futur serait lié à cet homme. Il n'était alors qu'une pensée, une créature lointaine à sa propre histoire. Une personne que la cour viendra à en faire son ennemi. C'était un soir comme un autre, Louiza n'avait pas encore enfilé son costume. Elle virevoltait parmi les visiteurs, récoltant son dû dans les poches de ses inconnus et à l'instant ou sa main se faufila dans une poche précise, le chemin de sa vie se figea dans une nouvelle direction. Elle ne remarqua pas l'homme qui la suivait du regard, elle ne sentait pas qu'il la dévisagea quand elle effectua son numéro d'acrobatie, non, elle se heurta à sa présence qu'au moment où elle vint à rejoindre sa soeur. Il était là, un Baba Yaga de sexe masculin. Un air supérieur, des vêtements qui reflétaient sa richesse. Ceci fut la rencontre des filles avec la cour des hiboux. Ceci fut le moment où Louiza vint à disparaître pour devenir Luz Wilde. Elle venait d'avoir quinze ans et un nouvel entraînement allait l'attendre dans les coins sombres de Gotham. Le cirque était à présent passé, l'ombre devenait son futur.

Le goût âcre du sang dans la bouche, le corps recouvert de bleue, la jeune fille regardait les étoiles. Elle s'était réfugiée dans le cimetière de Gotham, y trouvant là un refuge comme durant son enfance. Encore aujourd'hui, elle avait besoin de la protection des fantômes. Les hiboux l'entraînèrent durement depuis quelques années, mais elle échouait à chaque coup à l'épreuve de la mise à mort, alors que sa jeune soeur n'avait jamais eu un tel souci. L'homme qu'elle devait tuer, attendait depuis des semaines dans une cellule et quand elle se devait de passer à l'action, elle était véritablement prête à le tuer, mais quand son regard vint à croiser le sien, la leçon de son père vint toujours à stopper son mouvement. Luz savait qu'il était une menace pour la cour, mais la voleuse ne pouvait pas déroger à ces règles, car c'était elles qui lui donnaient les clefs pour comprendre le monde qui l'entourait. Pour dire vrai, beaucoup de choses lui paraissaient encore bien étranges dans le comportement des gens, savaient-ils à quels points, ils sont bizarres ?! En tout cas, elle n'était pas sans savoir à ce qui arrivait à ceux qui décevaient les hiboux, elle les avait vus déjà agir. Elle n'était pas une Ergot, elle n'allait pas être endormie et de toute manière, elle refusait de reposer dans une de ces tombes à l'attente de pouvoir servir de nouveau l'organisation en mode zombie. Un frisson vint à lui parcourir le dos, l'homme qui l'avait recruté se trouvait auprès d'elle. Luz ferma les yeux, prête à subir, le châtiment, accueillant cette mort qui lui offrirait la paix. Sa soeur n'aurait aucun mal à s'en sortir, elle était tout ce que les hiboux pouvaient vouloir d'une recrue. Là, l'homme lui demanda de le suivre, enfilant un masque, Luz fut entourée par des dizaines de personnes, et celui qui semblait être leur chef vint à faire une proposition qu'elle ne put refuser. Ils n'allaient pas la tuer, non, ils se serviraient des compétences de la voleuse et la poussèrent même à les développer. Luz n'allait pas devenir une Ergot, mais le rôle de l'ombre lui suffisait. Une ombre qui allait pouvoir observer tous les changements qui s'opéraient autour d'eux, depuis l'apparition de ces hommes venus, d'après les journaux, d'une autre planète. Pourquoi ne pas reconnaître que la terre regorge des drôles des spécimens. Oui, Luz N'arrivait pas à concilier dans son esprit, la vie extra-terrestre.

Beaucoup de choses se passent sur terre, mais la cour des hiboux attendent dans l'ombre. Leur objectif est de faire sombrer le culte de la chauve-souris, car celui des hiboux est bien plus anciens, bien plus mystique. Ils sont une légende, une histoire effrayante racontée aux enfants de Gotham, comme celle de Baba Yaga dans la ville de naissance de Luz. Sans s'en douter, la voleuse a rejoint les rangs de ceux des histoires cauchemardesques. Oui, des années sont passées, depuis qu'elle est devenue espionne au lieu d'Ergot et une nouvelle mission s'est ajoutée celle de veiller sur le cimetière de Gotham. Là, où se trouve un tunnel secret pour se rendre auprès des tombes des anciens ergots. Des tombes auxquelles Luz vint souvent raconter ce qui se passe dans le monde. Elle n'a émis aucun détail, surtout par rapport aux sorciers, nommé plus scientifiquement méta-humains, les différentes attaques, l'effondrement de l'hôpital de Gotham, le tsunami qui a voulu que Metropolis devienne une terre marine. L'ère glaciaire, ou Luz avait dû faire son stock de vêtements chauds en se servant dans les armoires des gens de Gotham. Puis la guerre entre les différents présidents, précisant avec utilités que ce n'était pas une mise à mort, comme elle avait pu d'abord le penser. Puis, une fois les nouvelles racontées, elle retourne à la routine de sa vie, gardienne de cimetière à la vue de tous, tandis que dans l'ombre, elle agit pour les hiboux. Une vie qui le convenait et vint à se transformer d'un coup. Un champ de ruines, voilà où elle se trouvait. Surement un mauvais rêve, cela ne ressemblait pas à Grozny et pourtant, de par l'état de la ville, il apparaissait clairement que la guerre sévissait ici. Qu'est-ce qu'elle avait bien pu manger pour lui provoquer de telles pensées ? Cela faisait bien des années, qu'elle n'avait pas rêvé d'une ville détruite. Au fur et à mesure de ses pas, des monuments détruits, elle vint à reconnaître Londres, avançant paisiblement pensant toujours être dans un rêve, ce fut un homme qui vint à l'attraper et lui mettre sa main devant sa bouche. N'aimant pas être touché, elle était prête à le repousser, jusqu'à le sentir trembler. Des femmes portant des armures se trouvaient non loin d'eux, Luz fit ce qu'on lui demandait, aucun mouvement, et quand elles furent assez éloignés, l'homme vint à lui faire la morale. Il fallait se mettre en sécurité, les amazones traquaient les humains. Là, même si elle était certaine encore qu'il s'agissait d'un mauvais rêve, elle vint à le suivre, peut-être que durant la suite, elle trouverait sa soeur. Luz se devait de trouver Maze, voilà la mission qu'elle se donnait à elle-même. Pour une fois, qu'elle pouvait dicter ses songes, elle n'allait pas arrêter en si bon chemin, mais il était tout de même étrange que les amazones aient remplacé la Baba Yaga, car normalement c'est cette sorcière qui cherchait à l'attraper.

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