Mot d'absence [PV Dinah Lance]

Mot d'absence
Si Xiomara était revenue et qu'elle était bien un membre des titans, on ne pouvait pas dire que son intégration se faisait facilement. Voilà quelques mois que l'univers était "rentré dans l'ordre" après la petite escapade de Bart, le pauvre salaud ne saurait jamais à quel point elle lui était reconnaissante de l'avoir libéré de son père, même si c'était involontaire et qu'elle avait fait beaucoup de mal durant son temps au service de Vandal Savage, elle n'en avait parlé à personne d'ailleurs, déjà à l'époque sa disparition était passée quasi inaperçue, mais depuis qu'ils étaient revenus à la charge, elle n'avait pas vraiment sut leur dire non et maintenant elle était là, à Star City, elle avait refusé de poser ses bagages dans la tour, trop peur d’abimer les lieux et de se faire jeter comme une malpropre. La nuit précédente avait été un véritable enfer d'ailleurs, elle avait ressorti le dossier sur son père des cartons, ses recherches et ses plans étaient consignés dans le placard de l'entrée, ça l'aidait à ne pas s'ennuyer le soir quand elle avait du mal à trouver le sommeil, elle avait pété sa seule télé en arrivant, le câble dans ce bâtiment captait mal de toute façon. Les murs avaient eux aussi gouté de ses coups de sang, inutile de dire qu'elle ne récupérerait jamais sa caution, mais au moins le voisinage était calme, les voisins avaient été effrayés par sa présence et le proprio n'avait pas les couilles de venir la voir en personne. Les lois de l'état la protégeait pour quelques mois, mais en attendant c'était quartier libre. La conséquence directe de la nuit précédente était un beau bazar pas agréable à constater.

Xiomara était étendue au sol à moitié affalé sur le matelas posé au sol sans aucun ménagement, une bouteille de vin si bon marché que la bouteille était en plastique reposait renversée près de sa tête, toujours ouverte, d'autres cadavres de bières diverses en canette traînaient un peu partout, un cendrier contenait également quelques victimes et un paquet de cigarette vide, déchiré et presque méconnaissable était éparpillé autour. La Czarnienne ouvrit les yeux sur le triste spectacle et se leva en se frottant l'arrière du crane, quelle heure pouvait-il bien être? Son portable était explosé dans un coin de la pièce, elle chercha donc des yeux son réveil qui était proprement écrasé, visiblement ils étaient tout deux morts en accomplissant leur devoir, elle souffla bruyamment en s'étirant, peu importe, l'entrainement d'aujourd'hui ne devait avoir aucun sorte d'importance et elle n'était pas si loin que ça de la tour. La jeune fille saisit la bouteille au sol qu'elle vida d'une traite, le gout rance de l'alcool lui provoqua une nausée instantanée, c'était encore plus immonde qu'elle l'avait imaginé et elle se retrouva en moins de cinq secondes au dessus des toilettes à vider le contenu de son estomac. Elle se releva et tituba jusqu'à une serviette pour s'essuyer un peu. L'étape suivant fut la douche, les quelques vêtements dont elle s'étaient vêtus la veille tombèrent et elle se lava rapidement avant de sortir, se sécher, et prendre une nouvelle tenue. Une tenue assez classique pour elle, un débardeur au logo d'un groupe de métal obscur, des mitaines noires remontant sur les avant bras, un jean et une paire de rangers ornés de petits piques décoratifs qu'elle avait limés pour les rendre aussi pointus que des lances, une petit customisation de son cru. Elle se dirigeât vers le frigo et prit garde à ne pas en péter la porte pour y saisir un jus d'orange pour mieux se réveiller, c'est alors qu'on frappa à la porte. Qui ça pouvait être dans le coin? Un voisin pas encore parti? Elle se dirigeât vers la porte avec un pas rendu lourd par les rangers. Insouciante du chaos que Brainiac déclencherait d'ici quelques semaines, inconsciente de qui se trouvait derrière la porte, simplement elle-même, l'ouverture révéla Black Canary, leur "mentor" incroyablement sexy qu'elle salua nonchalamment.

-Salut, vous trainiez dans le coin?
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La gueule de bois... vous vous êtes déjà réveillé avec la gueule de bois? Je détestais ça... pourtant ça m'arrivait de plus en plus ces derniers temps, depuis... J'avais en effet tendance à noyer mes idées noires dans l'alcool pour ne pas m'apitoyer sur mon sort ou emmerder les autres avec. On avait tous assez à faire avec nos problèmes pour pas en plus se taper ceux de nos collègues. Puis se plaindre, trouver une oreille attentive, s'épancher sur mes sentiments, mes remords, mes regrets. C'était tellement pas moi. Ce n'était pas ce que je voulais être, ce n'était pas ce que je voulais représenter. Certes j'en avais bavé mais j'étais toujours là et je m'estimais chanceuse finalement. On m'avait privé de mon essence, on m'avait privé de mon héritage mais j'étais bel et bien toujours Black Canary. C'était plus difficile, je devais me montrer plus hargneuse et déterminée, mais c'était possible. Voilà l'image que je voulais renvoyer. Ce qui ne me tue pas me rend plus forte. Bordel ce que cet adage était foutrement vrai et j'allais leur prouver à tous et surtout à moi même. Alors oui parfois j'avais la main légère sur la bouteille, oui parfois je me réveillais la gueule en vrac, pas vraiment fier d'avoir encore été un pilier de bar, mais au fond c'était ma thérapie, mon échappatoire pour ne pas péter un câble. Je m'en sortais plutôt bien au fond, personne n'avait à pâtir de tout cela et j'étais toujours présente pour remplir mes missions, quelles qu'elles soient. Au SCPD, à la Justice League et même auprès des Titans. Je ne manquais jamais à l'appel. Je partais alors du principe que si le job était fait, je n'avais pas à culpabiliser de mes écarts, je me trompe?

Bref, je me réveillais donc avec un mal de crâne pas possible. Par réflexe, comme tous les matins depuis ma rupture avec Oliver, je caressais le drap vide à mes côtés. Je ne savais pas pourquoi j'avais toujours ce putain de réflexe autant de temps après... Ça faisait plus d'un an et pourtant, c'était plus fort que moi, ma main le cherchait encore. Bien sûr, il n'y avait personne. Il n'y avait jamais eu personne depuis notre rupture. Bien que je m'évertuais comme la garce que je pouvais être parfois à le lui faire croire. Oliver Queen m'avait brisé le cœur en osant me tromper avec une autre dans notre lit... Je voulais qu'il souffre autant que moi j'avais souffert, alors j'agissais comme si j'enchainais les conquêtes masculines alors qu'il n'en était absolument rien. Je ne pouvais pas, je ne voulais pas m'abandonner à un autre homme. Je ne ressentais aucun désir, aucune envie, aucune pulsion. Comme si mon corps et mon coeur étaient littéralement morts à ce niveau là. Tout ce qui m'animait c'était mon combat pour la justice, et les bonnes bières bien fraiches accoudée au bar bien sûr. Et si dans le tableau on pouvait me rajouter Babs, Constantine et Zee... alors là, c'était le pied le plus total. Mais d'abord, il fallait que la journée se fasse et se passe. Je me levais tant bien que mal, je prenais une putain d'aspirine et je fonçais directement sous la douche pour bien me réveiller. J'étais de repos aujourd'hui, pas de commissariat, pas d'enquête, pas de paperasses. Mais mon alter ego, elle, n'était pas du tout de repos. J'avais un entrainement ce matin là avec les Titans et ce n'était pas une foutue gueule de bois qui allait m'empêcher de respecter mes engagements. Je prenais vite fait un petit déjeuner, oeufs, bacon, jus d'orange, pancakes, la base... Puis je me rendais à la Tour.

Ces jeunes comptaient sur moi, je devais leur montrer le bon exemple. Ils étaient notre relève après tout, l'avenir de ce monde, l'avenir des justiciers. J'étais si fière d'eux mais j'étais aussi très inquiète. Je ne me souvenais de rien du Bart Point ou de ce qui avait pu se dérouler avant. Je faisais parti de ceux et celles qui, malheureusement ou non, avait tout oublié. Mais mes collègues m'avaient bien évidemment fait un topo sur tout cela et je savais que cet enfoiré de Slade Wilson était parvenu à tous les tuer. Lorsque j'avais appris cette nouvelle, je m'étais effondrée. C'était dans une autre timeline, dans un autre monde. Nos Titans à nous étaient toujours bel et bien vivants, mais savoir qu'ils avaient du subir cela même dans une autre réalité... Ça m'avait déchiré le cœur. Cela voulait dire que nous avions échoué, que j'avais échoué. Je m'étais alors faite une promesse à moi même, redoubler d'efforts pour que cela n'arrive jamais dans notre monde. Je protégerai les Titans jusqu'à mon dernier souffle et je donnerai tout ce que j'avais pour les préparer à affronter les pires menaces. Moi vivante, jamais Slade Wilson ne pourrait s'en prendre à eux comme il l'avait fait avant l'intervention de Bart. Je sais... il ne faut jamais dire jamais mais merde, je m'en fous, j'avais besoin de ça pour me donner la force, l'espoir, et le courage d'y croire. Stroke... Je devais l'abattre, je devais l'effacer de la carte et neutraliser sa menace. Cet enfoiré était dans mon collimateur et je ne cesserai jamais d'essayer tant qu'il serait encore en état de nuire.

Ce matin là, je me rendais donc à la Tour des Titans. Je croisais Oliver dans la salle de briefing. On ne se parlait pas, on ne se regardait même pas. Ollie avait tenté plusieurs approches après notre rupture et ceci à de nombreuses reprises mais je l'avais toujours remballé, le décourageant, à force, d'essayer. L'ambiance était plus que glaciale entre nous et ce n'était un secret pour personne que nous étions en conflit permanent. Cependant, lorsqu'il fallait se serrer les coudes, lorsqu'il fallait défendre un innocent, un collègue, un ami ou même la planète, nous savions faire la part des choses et mettre de côté nos rancœurs. Je trouvais que cela était un bon exemple. Je ne culpabilisais donc pas non plus de montrer ouvertement mon aversion pour Oliver. Ces jeunes avaient le droit de savoir, ils n'étaient pas idiots, je ne voulais pas les traiter comme des idiots. Je les traitais comme des égaux. Je n'allais pas jouer un jeu ou leur mentir, cela n'aurait pas été digne de moi, pas digne d'eux non plus. Certains semblaient gênés de se trouver là tandis qu'Oliver et moi ne faisions que nous croiser mais très vite, je leur faisais oublier cette gêne. Je les briefais sur l'entrainement que je leur avais préparé aujourd'hui. Ils s'installaient alors en binôme dans la salle d'entrainement, façon ludus magnus, mais l'un d'entre eux se retrouvait seul... encore... Ce n'était pas la première fois que cela arrivait et ça m'agaçait fortement. Je n'avais même pas besoin de vérifier, je savais déjà qui manquait à l'appel. Toujours la même... Xio... Je n'allais pas pénaliser les autres pour elle ou ralentir la cadence. Elle ne méritait pas tant de considération, tant d'importance. Je prenais alors simplement sa place et poursuivais l'entrainement. Si mademoiselle avait décrété que mes cours n'étaient pas assez biens ou utiles pour elle, alors soit. Mais je n'en avais pas fini avec elle, c'en était assez, j'allais lui dire ma façon de penser à celle là. Son comportement était foutrement égoïste et inadmissible. Je ne voulais pas d'un tel élément dans l'équipe. Elle allait devoir changer ou bien...

Après l'entrainement, qui s'était montré extrêmement satisfaisant et productif, j'avais pris une douche à la Tour. Puis, j'avais déjeuné avec une partie des Titans. Il était important pour moi de souder les liens, d'instaurer une base de confiance et de complicité avec eux. L'esprit d'équipe était indispensable, la base de toute réussite. Et une fois le repas terminé, je me rendais personnellement chez notre chère Xiomara. Je frappais à la porte de son appartement et attendais. La nonchalance qu'elle avait affiché en m'ouvrant... Rha! Elle m'énervait! J'esquissais alors un large sourire pour combattre mon envie de lui aboyer dessus et de lui expliquer ma façon de penser. C'était mon rôle après tout d'être dans la retenue et la bienveillance, non? Bon fallait pas non plus être un prix nobel pour comprendre que mon sourire était brodé et complètement faux. Puis je n'aboyais peut être pas comme j'en avais envie mais mon regard en disait long.

« Exactement! »

Lui répondais-je avec ironie.

« Je faisais un peu de shopping et je me suis dis... Tiens! Si j'allais voir cette chère Xiomara, ça fait un moment que je ne l'ai pas vu. »

Je poussais alors la porte et entrais dans l'appartement de Xio. Elle devrait vraiment aérer de temps en temps, l'odeur était plus que désagréable. Le ménage ne devait pas être sa tasse de thé. Je me demandais d'ailleurs qu'est-ce qui était sa tasse de thé à celle là... J'avais tellement de mal à la cerner et ça m'énervait. Ça m'énervait parce que j'avais failli à mon rôle avec elle, je n'avais pas su trouver de quoi la motiver, la comprendre ou même la protéger. Or, c'était tout ce que je voulais au fond, aider Xiomara à s'épanouir au sein de l'équipe. L'aider à devenir ce qu'elle avait envie d'être.

« Très chouette ta déco! J'adore les cadavres de bouteilles et les murs explosés, ça donne vraiment un cachet à l'appart. Et puis ce petit fumé de vomi en arrière plan... Y'a pas à dire, t'as vraiment du goût. »

Ironie, sarcasme, ironie, sarcasme.

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Visiblement il était fortement contrit l'oisillon, le sourire crispé/cruel et le ton définitivement à la limite du menaçant ne mentait pas, Xiomara perdit sa nonchalance naturelle pour un air franchement hostile alors qu'elle plantait avec silence la paille dans son jus d'orange, les sourcils légèrement froncés. Elle allait encore en faire tout un plat, la rabrouer, lui faire le speech sur le travail d'équipe, la cohésion du groupe et le pouvoir de l'amitié entre autres conneries, cette dispute lui semblait presque routinière, répétitive, en fait elle ignorait pourquoi les titans s'acharnaient et persistaient au lieu de la jeter dehors, ce que feraient toute personne sensée en fait. Ils en étaient presque agaçants à vrai dire, elle leur avait dit, elle leur avait montré mais ils s'accrochaient comme des moules au rocher. Restait à voir quelle serait la véritable limite à ne pas dépasser, c'était peut-être pour aujourd'hui d'ailleurs, au moins ses valises ne seraient pas difficiles à faire, principalement les recherches sur son père et celles sur Obelus pas encore sorties des cartons dans le dernier cas, elle n'avait pas le cœur à ça en ce moment, les photos de ses parents adoptifs étaient un spectacle trop dur à observer, son père biologique faisait quand à lui ressortir des sentiments qu'elle avait bien plus l'habitude de ressentir et de gérer comme la colère.

Mais pour l'heure elle devait gérer le mécontentement de celle qui leur servait de... nounou-entraineur-maman-général si elle devait deviner, une tâche hautement barbante qu'elle ne voulait absolument pas subir, mais bon elle n'avait pas le choix, ce n'était pas comme si ils avaient besoin d'elle pour les entraînements après tout, il y avait bien assez de gamins pommés dans cette tour pour qu'ils n'aient pas besoin d'elle, ils fonctionnaient bien avant après tout non? Elle resta en tout cas silencieuse quand elle fit une entrée presque forcée dans son appartement, se poussant sur le côté pour la laisser constater l'étendue des dégâts sans broncher, ce n'était pas comme si l'avis de quelqu'un d'autre allait l'influencer sur sa manière de vivre, elle faisait déjà de son mieux. Malgré tout l'entendre formulé à voix haute l'état de son appartement par la jolie blonde avait quelque chose de définitivement humiliant, elle avait beau se contenter de boire son jus d'orange avec les sourcils froncés, elle n'en menait pas large. C'était comme se faire réprimander par ses parents et elle n'aimait pas ça. Tout autant qu'elle n'allait certainement pas ne pas l'épargner si elle commençait comme ça. Elle s'appuya sur la porte du placard de l'entrée avec un petit craquement de cette dernière, tout tombait en ruine ici et ce n'était que temporaire, elle comptait les jours qu'il faudrait à Dinah pour craquer et comprendre qu'on ne sauvait pas une cause perdue.

-Ravi que ça vous plaise. J'imaginait pas avoir de la visite, le voisinnage est... calme. Mais maintenant vous comprenez mon refus de m'installer chez vous.

Un petit sourire triomphant était planté sur son visage, elle ne leur avait pas menti.

-Mes nuits sont... agitées.

Son sourire se transforma en un petit ricanement alors qu'elle tenait toujours la porte d'entrée grande ouverte. Après tout elle était à la base sur le départ.

-Par contre... j'allait à la tour là, z'avez l'heure? Mes appareils ont... un dysfonctionnement.

Elle pointa les débris électroniques au sol, espérant au passage que ça lui fasse comprendre son non réveil du jour, après tout d'habitude elle se contentait d'une pauvre excuse sans aucune crédibilité, mais pour une fois qu'elle ne le faisait pas exprès, elle trouvait ça gonflé de se faire blâmer. Surtout pour si peu, qu'est-ce que ces saletés d'exercices avaient de si important pour quelqu'un comme elle, elle finirait par se relever et défoncer la tronche du grand méchant quoi qu'il arrive, ça n'avait aucun sens de se coordonner et de faire des stratégies quand sa simple présence permettait aux autres d'agir sans soucis, en un mot comme en cent, Black Canary la traitait comme un des batkids et autre descendants à la con sans tout les pouvoirs d'un physique alien à leur service, starfire était tranquille elle avec son rejeton au père absent. Elle lui offrit un petit air désolé qui ne l'était pas vraiment, elle digérait assez mal la session jugement sur le train de vie personnel de la part de la cocufiée, Xiomara n'était pas souvent là mais bon sang que tout ces gens parlaient de leur vie personnelle même en sa présence. Et puis, bonjour la discrétion avec robin des gueules de bois.

-Si vous voyez ce que je veux dire.
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Malgré son arrogance et son insolence, Xiomara me rappelait la jeune femme fonceuse et égoïste que j'avais été à une époque. Cette époque où je pensais mieux savoir que tout le monde. Cette époque où je pensais que l'expérience et la maturité n'avaient rien à m'apprendre. Oui j'avais été moi aussi une jeune insouciante, persuadée de n'avoir besoin de rien ni personne pour me construire. Ma mère ne voulait pas que je prenne sa relève, elle ne voulait pas que j'entre moi aussi dans ce monde brutal et dangereux des justiciers. Mais mon rêve avait toujours été de marcher sur ses pas, d'enfiler moi aussi un costume pour arborer fièrement mon envie et ma détermination à faire régner la justice. Je voulais être Black Canary bien avant de savoir à quel point je pouvais réellement l'être. J'étais née avec le gène de la justice dans les veines mais comme toute mère qui se respectait, la mienne ne l'avait pas entendu ainsi. Elle avait voulu me protéger, elle avait voulu m'éviter le pire mais je n'en avais fait qu'à ma tête. Je m'étais lancée sur sa voie sans qu'elle ne le sache, j'avais tout fait dans son dos, embarquant égoïstement Ted avec moi. C'était à lui qu'elle en avait voulu le plus, lui qui était son ami depuis si longtemps. Elle s'était sentie véritablement trahie et très certainement blessée dans son ego de mère exemplaire. Je crois bien que je ne l'avais jamais vu si en colère. J'étais alors un peu comme Xio à l'époque, bien que j'étais beaucoup moins désinvolte et hautaine. J'étais beaucoup moins agaçante aussi je crois, je l'espère. Cet esprit rebelle, je l'avais au fond toujours eu et je l'avais encore mais je savais le contenir, l'utiliser à bon escient, contrairement à Xiomara.

Son refus de s'installer chez nous? Elle était vraiment sérieuse là? J'avais envie d'éclater de rire. Rien ni personne ne voulait l'obliger à vivre à la Tour, d'ailleurs, à titre personnel, je ne lui avais même jamais proposé. Les Titans n'étaient pas obligés de vivre à la Tour des Titans. Je leur conseillais d'ailleurs, moi, de ne pas y vivre. Dans un premier temps parce que c'était trop dangereux pour eux. Ça rendait la tâche bien plus facile à leurs ennemis. Et deuxièmement parce que j'estimais essentiel le fait de s'imposer une coupure entre le job, les missions et sa vie personnelle. Ce n'était pas bon de vivre et de travailler au même endroit. Il fallait une bulle d’oxygène, un échappatoire, un jardin secret. Alors son petit air de "c'est moi qui tiens les rennes parce que je suis pas venue crécher dans votre taudis"... Elle pouvait se le remballer. J'en avais strictement rien à foutre qu'elle vive dans son cloaque puant, dans une chambre de motel à mille cinq cent dollars la nuit jonchée de caviar ou bien dans cette maudite Tour. J'avais bien d'autres chats à fouetter. Qu'elle s'estime déjà bien heureuse de voir que j'avais encore un peu de considération pour elle car le jour où son cas ne m'intéresserait plus, le jour où je déciderai réellement de lui tourner le dos et de la laisser se démerder avec ses problèmes... il serait trop tard pour attendre ou espérer quoi que ce soit de moi. Je pouvais être mère poule, surprotectrice, donneuse de leçon ou tout ce que vous voulait dans le genre, mais j'étais aussi extrêmement rancunière, susceptible et butée. Demandez à Oliver...

Mais par chance, ou pas, pour elle, j'estimais encore qu'elle valait la peine de faire des efforts. Elle valait encore la peine que je gratte un peu sous la surface pour identifier le fond du problème et l'aider à sortir la tête de l'eau. J'étais convaincue qu'un jour, avec un peu de plomb dans la cervelle et une bonne cure de remise en question, elle pourrait être une relève exceptionnelle. Mais ma patience n'était pas illimitée, jouer avec elle, la tester, n'apportait jamais rien de bon. Xiomara me montrait alors fièrement les appareils qu'elle avait explosé. Wow... mener une guère contre de malheureuses horloges... J'étais impressionnée oui... Ironie bien sûr. Je levais les yeux au ciel, agacée par ce manque de maturité qui ne permettait pas d'avancer.

« Oh oui je vois. Tu n'es pas du genre ponctuelle toi. Pas mon problème. En fait je m'en fous complètement que tu viennes ou non à la Tour, que tu suives ou non les entrainements. Mais quand on s'investit dans une équipe, il est de bon ton justement de s'y investir au sein de cette équipe. Si tu ne veux pas faire partie des Titans alors ne te revendique pas en tant que tel. Juste pour que ce soit bien clair entre nous. Parce qu'entre tes absences à répétition, ton manque de sérieux et d'investissement, je commence sincèrement à me demander si tu es vraiment une des nôtres. Si tu vois ce que je veux dire. »

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Xiomara n'était pas une habitué des groupes, des petites cases ou on vous rangeait, les gens adoraient faire ça. Alien, monstre, fille de Lobo... On l'avait mise dans un tas de petites cases au cours de sa vie, les gens la jugeait sans cesse comme si ce droit leur était acquis, alors elle avait appris à s'en moquer, à vivre sa vie comme elle l'entendait, ne camouflant son apparence que quand c'était obligatoire, ignorant les commentaires désobligeant pour ne combattre que la violence, elle aurait put devenir comme son père, rejetée par le monde, ses parents tués et Obelus disparu. Le seul groupe auquel elle avait vraiment fait partie était sa famille, ces gens ne les remplaceraient jamais, elle n'était pas une des leurs, Dinah avait raison, elle était un monstre, elle avait tué des innocents, le sang et les larmes de gens qui n'avaient rien fait de mal souillaient son âme comme une monstrueuse gange noire, et elle ne s'était pas arrêté là, si Wally l'avait sauvé, son âme avait bien été au purgatoire quand elle faisait régner la loi impitoyable de Vandal Savage en détruisant tout sur son passage. Crush, le bulldozer czarnien, fille du mercenaire Lobo qui avait défié le règne du tyran, elle l'avait tué de ses propres mains, elle ne savait pas comment et c'était le seul truc qui la faisait encore tenir, prendre sa revanche sur ce gros enfoiré.

Malgré ça ce cruel rappel de son lignage par cette femme était comme un coup de poing dans l'estomac, Xiomara sentit un frisson lui parcourir l'échine, Dinah avait malgré elle touché une corde extrêmement sensible, son regard ressemblait à celui d'une bête blessée et elle recula de quelques pas, comme si elle avait reçu une claque en plein visage, un peu pommée. Elle n'était pas une des leur, Tous des fils de grands héros, les héritiers d'un passé glorieux, même ce petit enfoiré de Garfield était le fils de gens important, il y avait bien Raven, mais son père au moins ne vivait pas dans leur dimension et elle était ici depuis beaucoup plus longtemps qu'elle, c'était du passé. Lobo était une menace bien plus direct bien que diffuse vu que son cher géniteur passait son temps à faire n'importe quoi aux confins de l'univers, un peu comme un chihuahua de 200 kg atteint d'hyperactvité et armé de mitrailleuses sur une moto volante.

La vérité c'était qu'elle était si différente de tout ces gens, Crush, la fille de Lobo, le monstre, l'alien elle se retourna en armant son bras et frappa aveuglement devant elle, déclenchant un craquement sonore et une petite pluie d'échardes. La porte du placard de l’entrée désormais proprement détruite révéla son contenu, les photos, articles de journaux et pages internet sur Lobo, le contenu d'un carton entier vidé la veille et épinglé aux trois murs intérieurs, elle croisa le regard de son géniteur qui tirait la langue pour provoquer superman à l'époque, mais qui maintenant se foutait de sa gueule. Elle se retint de détruire tout ça d'un coup de poing, des années de travail tout de même depuis qu'elle avait découvert qui était ce sale enfoiré et que ses parents adoptifs étaient morts. Elle se sentait mal, comme opréssée, sa tête semblait menacer d'exploser et elle entendait un sifflement étrange. Elle resta dos à Dinah, sa voix était blanche.

-Vous avez raison, je ne suis pas comme vous.

Elle sentait les larmes monter, mais cette cornue n'avait pas le droit de voir ça, elle ne le méritait pas, son géniteur serait devenu un nounours attendrissant avant que ça arrive. Sa voix se fit méchante.

-Je suis la fille d'un criminel intergalactique. Vous pensez que je suis comme lui? C'est pour ça que vous m'avez prise? Pour avoir l’œil sur moi? C'est pour ça que vous êtes là?

Elle sentait sa voix commencer à trembler sur la fin, elle serra les poings, elle n'avait qu'une envie, c'était de lui en coller une bonne dans la tronche, mais elle s'était déjà entraînée contre Black Canary, et Dinah n'avait eut aucun mal à la foutre au sol en redirigeant sa propre force contre elle. Le genre de conneries qui avait tendance à l'agacer encore plus et à lui faire commettre plus d'erreur, Dinah avait ce don incroyable de lui taper sur le système avec son air supérieur de mère courage qui portait tout le merdier à elle seul. Ce serait tellement facile de lui tomber dessus qu'elle hésitait chaque jour à le faire, mais comme chacun des quelques entrainements qu'elle avait fait, elle n'avait aucune chance contre elle si elle ne la surprenait pas, et c'était pas son genre. D'autant plus que malgré tout, au fond d'elle, elle respectait beaucoup cette femme en tant que chef, c'était juste qu'elle avait toujours eut des soucis avec l'autorité et le travail d'équipe, après tout, elle s'en était bien sortie seule jusque là.
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Bon, j'y étais allé un peu fort, c'était vrai. J'en avais parfaitement conscience. Et je n'aimais pas employé ce ton là, encore moins avec un Titan. Mais, malheureusement, c'était à priori le seul langage que comprenait Xiomara. Elle était constamment dans la rébellion, dans la confrontation, dans la provocation. Comme si finalement elle acceptait d'être ce qu'elle pensait que les gens attendaient d'elle. Parce qu'elle était la fille de Lobo, parce que, de base, elle n'était pas des nôtres. Mais ce n'était pas du tout notre façon de fonctionner, et surtout pas la mienne. Elle pouvait être la fille du pire enfoiré au monde ou celle d'une foutue princesse Disney, j'en avais strictement rien à foutre. Pour moi, c'était elle qui m'intéressait, pas ses géniteurs ou ce qu'ils avaient bien pu faire. Il fallait vraiment qu'elle se rentre ça dans le crâne la petite. Je ne la voyais pas comme la fille de Lobo, ou comme la bombe à retardement à surveiller, mais comme une justicière à part entière. Une justicière qui avait encore besoin d'aide et de conseils pour se construire, pour s'épanouir et ça, c'était mon putain de job. Et je l'aimais mon job, je l'aimais à en mourir pour eux. Alors quand je voyais l'attitude de Xiomara, ça me mettait dans une rage folle. Elle avait tout pour réussir, elle avait tout pour devenir une grande et elle foutait tout en l'air, pourquoi? Pour un caractère de merde et un égoïsme sans borne! Merde alors! Je savais qu'elle pouvait être mieux que ça. Alors aux grands maux, les grands moyens. Elle ne voulait pas mettre de gants, et bien on n'allait pas mettre de gants.

Apparemment, j'avais visé juste... La petite assénait un sacré coup de poing dans la porte derrière elle. Elle en avait de la rage en elle, ça j'en avais jamais douté mais il fallait qu'elle comprenne, qu'elle apprenne à l'utiliser autrement. Car cette rage, au lieu de la desservir comme c'était le cas ces derniers temps, pouvait au contraire devenir sa plus grande force. Elle devait juste apprendre à la canaliser, à l'apprivoiser. Je fronçais les sourcils en la voyant ainsi maltraiter cette pauvre porte. Je comprenais mieux l'état de son appartement si elle se défoulait toujours ainsi à chaque fois qu'elle avait un coup de sang. Elle allait devoir apprendre à gérer ses émotions la Xiomara. Les entrainements étaient d'ailleurs là pour cela... mais ça elle en avait rien à foutre visiblement. Mais ce qui m'interpellait beaucoup plus, ce n'était pas la rage de cette jeune femme perdue, ce n'était pas non plus la destruction de ce placard minable, non, c'était son contenu. Lobo... Il était partout. Épinglé à chaque coin et recoin de ce fichu placard. Photos, articles, pages internet... Il était devenu une véritable obsession pour Xio... Je ressentais de la peine pour elle mais je n'en montrais rien car je doutais que cela puisse aider. Elle était du genre à ne pas vouloir de la pitié ou de la compassion des autres. J'étais comme elle à ce sujet là. D'ailleurs, si les Titans étaient au courant pour ma rupture avec Oliver, ce n'était absolument pas de mon fait. Je n'en parlais qu'à mes amis les plus proches et certainement pas aux Titans. Malheureusement, la tension entre Oliver et moi... Certains l'avaient ressenti et j'avoue, je n'avais pas eu envie de faire des efforts pour le cacher. D'autant plus que les journaux à scandales s'en étaient déjà mêlés. Oliver était un homme publique, tous ses faits et gestes en tant que milliardaire et homme d'affaire étaient décortiqués. Alors autant vous dire que notre rupture avait fait les choux gras de la presse pendant des semaines. Les Titans savaient donc tous mais personne n'abordait le sujet avec moi. Ils n'avaient plutôt pas intérêt. Comme Xio, je n'aimais pas qu'on s’apitoie sur mon sort.

Finalement elle me lâchait que j'avais raison, qu'elle n'était pas comme nous. Je croisais les bras, attendant la suite, il y avait toujours une suite quand un discours commençait ainsi. Et voilà... on y était... Exactement ce que j'avais redouté, exactement ce que j'avais décrypté dans son comportement. Elle ne s'ouvrait pas à nous car elle pensait que nous étions là pour la surveiller, pour l'épier. Elle n'avait rien compris, mais moi je pouvais la comprendre. Pas sur tout, non. Elle avait son vécu, son passé, que je ne connaissais pas et jamais je ne prétendrais savoir ce qu'elle pouvait ressentir. Mais je comprenais certains aspects de son raisonnement. Grâce à mon expérience personnelle mais aussi à celle vécue sur le terrain. L'observation de mes collègues également. Tout cela me servait aujourd'hui pour avoir un semblant de piste afin de tendre correctement la main à Xiomara. Elle avait du potentiel cette petite, bordel de merde, ça oui elle en avait. J'allais donc tout faire pour qu'elle ne le gâche pas mais qu'elle se méfie tout de même cependant, je n'étais pas du genre à la tendre indéfiniment cette main.

« Tu vois, c'est là que tu te trompes. Je suis pas une mère poule pas plus que je suis une gardienne de prison. Je suis juste là pour vous préparer parce qu'un jour un grand nombre d'entre nous ne serons plus là. Il faut une relève, il faudra toujours une relève. C'est pas à moi de dire dans quel camp tu seras ou... si tu es bien la fille de ton père. Ça c'est ton job, y'a que toi qui peux décider. T'as pas besoin d'être comme nous, c'est pas ça que j'ai dit. On est tous différents, on a tous notre histoire et notre passé, nos bagages et nos casseroles. Bien sûr, on est pas tous les enfants de criminels intergalactiques... mais, crois moi, y'a pas besoin de ça pour en baver. Ne t'en sers pas comme excuse ou comme bouclier, ça c'est indigne de toi, c'est trop facile. A toi de choisir si tu veux t'apitoyer sur ton sort ou bien t'en servir pour devenir quelqu'un de meilleur. Celle que tu veux vraiment être et pas celle que certains attendent que tu sois. Et si je suis là aujourd’hui, c'est simplement parce que j'ai horreur qu'on sèche mes cours. Être un Titan c'est pas juste se pavaner en prétendant l'être, il faut le mériter, il faut le devenir et ça, ça commence d'abord pas un bon entrainement. Mais si tu préfères continuer à massacrer des portes ici toute seule... »

Je restais les bras croisés derrière elle, je n'avais pas bougé d'un millimètre. C'était quitte ou double... J'attendais...

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Mot d'absenceXiomara sentait encore le sang sur ses mains et ses avant bras, la douleur aiguë qu'elle ressentait alors qu'elle prenait une vie innocente, les cris d'horreurs des hommes, femmes et enfants qu'elle avait supprimés de l'existence résonnaient parfois à l'orée de sa perception. Mais elle savait parfaitement que ça n'avait aucun lien avec la violence en soit, elle aimait ça. Quand elle descendait dans la cage, quand elle combattait de quelconques criminels seule ou avec les titans, elle aimait ça, relâcher toute sa colère sur quelqu'un, elle ne savait pas si son père l'avait manipulée ou si il avait révélé sa véritable nature, celle d'un monstre assassin, celle de la fille d'un des êtres les plus meurtrier du cosmos dont les photos semblait la narguer. Ce sourire satisfait lui tapait sur le système, ses petites expressions à la con elle espérait qu'il s'étoufferait avec. Xiomara ne s'était pas autorisé à autre chose qu'étouffer sa colère depuis quelques années, c'était la raison pour laquelle elle était toujours à cran, la raison pour laquelle elle repoussait souvent les gens, qu'elle partait au conflit au moindre prétexte, peut-être qu'en réalité elle aimait ça, que son père avait eut raison ce soir là avec ses conneries sur la lignée et le sang. Et si elle n'était au final qu'une bombe à retardement n'attendant qu'une mauvaise manipulation pou exploser et tout détruire. Bon en regardant son appartement on pourrait penser que la minuterie était déjà bien avancée, mais elle avait déjà fait ça, se tourner vers le mal. Vandal avait fait grand usage de ses pouvoirs, elle était même plus puissante que dans cette réalité, elle avait tué son père après tout dans cet univers là.

Dinah ne lui donnait pas la réponse, elle lui disait la vérité, ces questions n'avaient pas de solutions claire, elle était devant elle même, devant ses propres choix et ses propres actions, pour quelqu'un qui se souciais toujours des conséquences, l'idée de ne plus être Titan n'avait que peu de poids, ils étaient venus la chercher en premier, elle s'en sortait très bien seule, elle l'avait toujours fait. Mais tout ça avait changé n'est-ce pas? Elle n'était plus qu'une jeune adolescente cloitrée du monde extérieur par ses parents adoptifs. Elle n'était plus l'enfant adorée d'un couple de gens remarquables, elle était l'orpheline des Rojas, la fille génétique de Lobo, un Titan, elle devait faire les bons choix, elle était autant un danger potentiel qu'elle avait besoin d'aide, le sifflement dans sa tête ne voulait pas s'arrêter. Elle revoyait son père la massacrer, "testant" sa fille pour savoir exactement à quel point elle tenait de lui, mais elle n'avait rien de plus qu'une apparence à partager avec cet enfant de salaud, ce déchet organique. Si quelqu'un pouvait briser le cercle, c'était sans doute elle, elle ne savait pas si elle était maudite, mais elle le découvrirait bien assez tôt, autant être entourée de gens de confiance à ce moment. Dinah avait réveillé quelque chose dans la demi-Czarnienne, une volonté nouvelle, elle tuerait son père, avec eux, elle nettoierait le sang des innocents avec le sang de son propre père. Elle se retourna, Dinah semblait attendre sa réponse, ses yeux rouges alien cerclés de noir semblaient concentrés, son regard ne lâcha pas celui de Dinah à qui elle fit un petit sourire.

-Promettez-moi un truc avant.

Son sang battait à ses oreilles, remplaçant le sifflement précédent par un bruit sourd et répétitif, elle devait savoir si elle pouvait faire confiance à Dinah, si elle était capable de vraiment l'aider.

-Je veux avoir accès à tout ce que la Justice League as sur mon père biologique. Tous les dossiers, tous les rapports. Aucune restriction, si je doit rester ici, si je devient une cible pour lui comme la dernière fois...

Elle retint la suite, elle avait failli trop en dire. Elle savait depuis que c'était ses exploits avec les titans qui avaient attirés l'attention de son père sur elle la première fois, en tout cas il l'avait retrouvée grâce à ça, il s'en était carrément vanté pendant qu'il brisait son corps pour tester sa régénération osseuse.

-... Disons que je veux en savoir plus.

Elle se gratta l'arrière du crâne un peu gênée.:copyright:️ 2981 12289 0

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Mot d'absence
Je n'étais pas fine pédagogue, je n'étais pas patiente et je n'étais pas du genre à passer par quatre chemins, c'était un fait. Mais je pensais sincèrement que c'était ce dont avait besoin Xio, ce dont avaient besoin tous les Titans. Ce n'était pas pour rien que la Ligue nous avait chargé Ollie et moi de nous en occuper. Nous savions nous adapter, nous ajuster et trouver un juste milieu. On était parfois un peu rudes et trop francs... Surtout Ollie, il n'était pas... disons, très doué pour parler, mais nous n'étions au final pas si mauvais que ça dans le job. Du moins, j'aimais à le croire. Xio n'était pas différente des autres, comme elle le pensait. C'était elle qui se focalisait sur ses origines, pas nous. Elle m'apportait le même travail et les mêmes réflexions que les autres Titans. Tous à leur niveau, à leur manière, étaient des âmes meurtries qui avaient besoin d'un guide, d'un soutien. Certains avaient plus de facilité que d'autres à l'admettre et je devais avoue que Xio était l'une de celles qui me donnaient le plus de fil à retordre. Il en fallait bien plus pour me décourager, surtout lorsque je décelais un potentiel comme le sien. Je l'aimais bien, oui je l'aimais bien Xiomara. Et même si parfois elle me poussait à frôler les limites de ma patience et de mon sang froid, je l'aimais bien. J'étais un peu leur grande soeur à tous ces jeunes. Ils aimaient me vanner sur le fait que j'étais une mère poule, autoritaire et surprotectrice. Mais moi je me voyais plus comme une grande soeur, un ange gardien. Un savant dosage entre l'autorité et la coolitude. S'ils m'entendait dire ça... j'en entendrai parler pendant des mois, voir des années. Je n'étais plus dans le coup, c'était vrai et souvent mes sermons et mes expressions les amusaient. Mais c'était justement ce genre de partage et de complicité que je voulais au sein de l'équipe. Nous devions être plus que de simples collègues, nous devions être une famille. Soudée et bienveillante. C'était ce que j'essayais de faire avec les Titans. Je voulais tous les protéger, les préparer à leurs destinées hors du commun, les aider à évoluer et à s'épanouir. Mes méthodes étaient discutables et discutées mais je pouvais tout de même me vanter d'avoir de bons résultats, contrairement à certains... Je ne vise personne mais j'ai tout de même des noms en tête.

Après un long silence, très certainement dû aux réflexions intérieures de Xio, elle se retournait finalement vers moi. C'était quitte ou double. Pour être honnête, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Allait-elle me foncer dessus? Allait-elle se montrer plus mâture et réceptive? Ou allait-elle simplement m'ignorer? J'étais vraiment dans le flou artistique là. Bien sûr je ne n'en montrais rien. Je devais être un roc pour ces jeunes, la montagne solide sur laquelle ils pouvaient s'appuyer en cas de doutes ou de faiblesses. Verdict... elle me lançait un... sourire? Merde alors, elle me surprendrait toujours cette petite. Et j'étais agréablement surprise cette fois-ci, ce qui, il fallait bien l'avouer, était très rare avec Xiomara. Bon après c'était pas non plus le grand sourire complice et amicale, c'était un petit sourire, mais c'était un bon début, un très bon début qui me redonnait espoir et confiance en ma démarche jusque là hasardeuse. Comme on dit "un petit pas pour l'homme...". Il n'y avait pas de petit progrès et j'étais très heureuse de voir qu'elle me laissait la porte ouverte pour une fois. Elle me demandait alors de lui promettre quelque chose. Aïe! Ça se corsait. J'avais pour habitude de ne plus m'embarquer dans des promesses. On ne sait jamais si on pourra les tenir alors j'avais pour principe de ne plus en faire. J'écoutais tout de même. Elle voulait avoir accès à tout ce que la Justice League savait sur Lobo... Ca, ce n'était pas de mon ressort. Je ne pouvais réellement pas lui donner une réponse, là, tout de suite. Je devais d'abord en discuter avec le rester de la Ligue. Lobo était un gros morceau. Divulguer ce genre d'informations, même à sa fille, je ne savais pas si tous valideraient. Et comme j'aimais si bien le clamer et le rabâcher, nous étions une équipe, je ne pouvais prendre ce genre de décisions seule. Je lui lançais alors moi aussi un petit sourire, histoire qu'elle comprenne bien que j'avais vu l'immense pas qu'elle avait fait vers moi et que j'y étais très réceptive.

« Je peux seulement te promettre d'essayer. Je ne peux prendre ce genre de décisions seule, j'espère que tu le comprends. Et je ne suis pas du genre à faire des promesses en l'air. Mais justement, c'est peut être là l'occasion de nous prouver que tu mérites ces informations. Modifie ton comportement, montre nous ton implication, fais toi une place parmi nous, n'attend pas qu'on te la donne. Nous devons gagner ta confiance mais tu dois toi aussi gagner la notre. C'est... donnant donnant. »

:copyright: 2981 12289 0

Mot d'absenceSi elle n'était pas une fine psychologue, Xiomara venait d'un milieu ou au minimum on savait un peu juger les gens assez rapidement, en général car le visage absolument impassible de Dinah était plus qu'à toute épreuve, son aînée ne laissait rien transparaître de ses émotions et de son ressenti sur tout ça, ce qui était à la foi fascinant, mais avant tout incroyablement frustrant. Elle provoquait aussi les gens pour ça, révéler leur vraie nature, provoquer une réaction quelle qu'elle soit, voir la carapace se fendre, elle avait joué à ça toute sa vie, mais Dinah était aussi stoïque que la Reine Elizabeth et aussi déterminée que Margareth Tatcher, ce qui la rendait deux fois plus flippante que les deux réunies dans un sens. Oui elle avait sans doute besoin de ça dans sa vie, d'un cadre, d'une discipline, d'une personne pour lui tenir tête, au fond d'elle même elle avait beaucoup de respect pour leur mentor, et plus profond encore sans doute quelques fantasmes coquins, mais Dinah pouvait sans doute devenir un guide bien plus efficace que ce que la jeune fille s'infligeait régulièrement, un train de vie destructeur seulement rattrapé par son physique alien. Pour l'heure, elle n'avait besoin d'aucun stupéfiant pour trouver le petit flottement avant la réponse de la blonde interminable, elle se sentait ouverte et vulnérable sans vraiment savoir pourquoi, elle voulait savoir à quel point ils la voulait dans cette équipe, la confiance est dure à donner quand on est dans le doute, et le cerveau de Xiomara était un véritable chaos de questionnements et de peurs à cet instant précis. C'est alors que vint la réponse, la main était tendue, mais la demi-czarnienne n'aimait pas qu'on lui renvoi la politique du donnant-donnant dans la face. Elle eut un petit mouvement de recul, baissant un peu la tête sans lâcher Dinah du regard comme un chien blessé et acculé dans une allée.

Ho bien sûr elle crevait d'envie de tout lui dire. Elle avait envie de dire à leur mentor la vraie raison de sa demande, l'origine de sa peur, mais elle avait bien trop peur des conséquences, certains squelettes sont bien mieux dans leur placard, les rapports de police n'étaient jamais parvenus aux titans car Lobo n'était jamais apparu en envoyant sa fille se salir les mains pour lui, se contentant de la manipuler avec son petit jouet de contrôle mental. Cette pourriture avait détruit sa vie, la vie que lui avait offerte les Rojas, ses parents adoptifs, ses vrais parents, elle voyait encore leurs visages quand elle fermait les yeux le soir, elle entendait leurs voix la bercer quand elle était perdue et complètement sous l'influence d'un produit quelconque. Elle revoyait aussi leurs corps brûlant dans ses cauchemars, on lui avait pris sa famille et elle ne pourrait jamais l'oublier, jamais le pardonner, mais celà ne voulait pas dire qu'elle devait rejeter toute autre famille, elle sentait les larmes monter à ses yeux, elle devait le dire, Elle réprima ses larmes avec peine et détacha son regard de Dinah pour le porter sur les photos de son père biologique. Sa voix était rauque.

-Je suis pas partie la dernière fois. Il est... Il est venu me chercher. Quelqu'un lui as dit pour moi.

Elle ne savait toujours pas qui bien sûr, mais un certain Slade Wilson était bien placé dans la liste des enfoirés potentiels.

-Il me contrôlait, j'ai tué des gens... innocents.

Le dernier mot semblait presque arraché à sa gorge, elle se détestait pour ce qu'elle avait fait, contrôle ou pas. Si la plupart de ses victimes avaient été faites hors de la terre, elle se souvenait de chacun de leurs visages, c'était un des moments ou il la rendait lucide, quand elle délivrait le dernier coup, voir la vie quitter leurs yeux, voir leurs corps se ramollir. Elle avait détesté ça.

-Je sait qu'il va revenir un jour... Il as dit que je lui appartenait, pour toujours.

En disant ces deux derniers mots, elle entendait presque ce fils de chienne les dire à nouveau. Son corps fut pris d'un frisson.:copyright:️ 2981 12289 0

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Mot d'absence
Tu avais été honnête et sincère avec Xiomara, ça, elle ne pouvait pas te le reprocher. Tu aurais pu jouer un rôle, te montrer hypocrite, lui dire ce qu'elle voulait entendre pour la ramener à la raison mais ce n'était pas Dinah Lance. Tu n'étais pas du genre à mentir ou à enjoliver les choses, en tout cas, pas avec ceux et celles qui méritaient ta franchise. Tu pensais que c'était le cas de Xio, tu espérais ne pas te tromper. Tu ne pouvais lui offrir les informations conçernant son père sur un plateau d'argent, c'était un fait. Tu voulais qu'elle le sache, tu te refusais à faire une promesse que tu ne pourrais probablement pas tenir. Tu doutais sérieusement que le reste de la Ligue valide cette demander, en tout cas, pas tout de suite. Il y aurait forcément un ou deux récalcitrants, tu en ferais d'ailleurs peut être partie, tu ne le savais pas encore. Il fallait en discuter, réfléchir, analyser et comprendre tous les tenants et aboutissants d'une telle requête. Car au fond, ce n'était pas du tout anodin. Les histoires de famille, et tu étais très bien placée pour le savoir, étaient toujours compliquées. Surtout avec une jeune femme perdue et instable comme Xiomara. Elle était en pleine reconstruction, en pleine recherche d'elle même. Il n'y avait pas plus grand état de fragilité en ce monde, tu le savais bien aussi. Voilà pourquoi tu jouais la carte de la franchise et de l'honnêteté, tu voulais qu'elle sache qu'elle pouvait compter sur toi, que tu ne lui mentirai jamais. Elle avait besoin de repères, de piliers, tu espérais vraiment en devenir un pour elle. Tu voulais jouer ce rôle et l'aider comme tant d'autres t'avaient aidé par le passé. Tu savais à quel point c'était important et vitale.

La notion de donnant donnant ne semblait pas lui plaire, tu avais bien vu son léger mouvement de recul lorsque tu l'avais abordé. Dommage que ça ne lui plaise guère, elle allait devoir faire avec si elle voulait poursuivre l'aventure avec vous. Tu ne transigerais pas à ce sujet. Tu pouvais vraiment te montrer souple et tolérante mais il y avait tout de même un minimum à respecter. Tu avais bien compris que Xio était un électron libre, une rebelle dans l'âme. Mais pour faire parti des Titans, il fallait apprendre à oublier ça, pour le bien de tous. Tu la sentais émue aussi mais elle était comme toi, elle n'était pas du genre à étaler ses sentiments, à montrer ses faiblesses. Alors tu lui épargnais le regard plein de compassion et les la tape dans le dos consolatrice. Tu restais à ta place, te contentant de l'observer en feignant de ne pas voir les failles qu'elle pouvait laisser transparaitre. Puis soudain, elle se mit à parler, non, à se confier. Tu étais très étonnée mais aussi très attentive. C'était rare qu'elle desserre les dents pour autre chose que des commentaires désobligeants... Elle t'avouait alors qu'elle n'était pas partie la dernière fois. Lobo était venu la chercher. Bah merde alors! Celle-là, tu l'avais foutrement pas vu venir. Tu décroisais les bras et fronçais les sourcils. Qu'est-ce qu'il lui avait fait cet enfoiré? Tu ne tardais pas à avoir malheureusement une réponse. Malheureusement car c'était effectivement ce que tu redoutais. Il l'avait détruit la petite... Quel salopard. Tu serrais les poings quand elle te racontait qu'il l'avait contrôlé pour qu'elle tue des innocents. C'était des choses qui pouvaient arriver aux meilleurs. Le dernier exemple que tu avais en tête étant celui de Mari... Une affaire complexe qui était loin, très loin d'être résolue. C'était toujours compliqué lorsqu'un héros perdait le contrôle de ses faits et gestes, le contrôle de sa volonté, pour accomplir le mal. Dur pour lui, dur pour ceux qui l'entouraient... Tu avais de la peine pour Xio mais tu ne lui montrais pas, tu ne laissais transparaitre que ta colère envers Lobo.

Il y avait cependant du bon dans toute cette merde. Oui, il fallait bien creuser pour le trouver mais il y était quand même. Ce bon, c'était la détresse dans le regard de Xio, la culpabilité, le remord... Elle regrettait amèrement ce que son père l'avait obligé à faire, elle s'en voulait sincèrement. Ou alors elle méritait l'oscar dans la seconde bordel de merde! Bien sûr, cela ne te réjouissait pas car tu imaginais bien les souffrances et tumultes intérieurs qu'elle devait s'infliger depuis. Mais tu préférais cela à une dangereuse et nocive indifférence. Là... là oui tu te serais inquiétée. Là oui tu n'aurais vu que le mal de toute cette histoire. Mais pour le coup, ce que tu voulais conserver c'était la réaction humaine de Xio. Elle n'était pas fier de tout ça, elle s'en voulait. Sinon pourquoi te l'aurait-elle caché si longtemps? Tu te demandais alors si d'autres Titans étaient au courant? Certains t'auraient-ils menti effrontément tout ce temps pour la protéger? Tu le vivrais bien sûr très mal... mais pouvais-tu vraiment les en blâmer? Tu savais ce que c'était de se créer des liens au sein d'une équipe, surtout aussi jeune. Mais tu espérais tout de même ne jamais découvrir qu'un autre Titan t'avait menti. Pour Xio, c'était différent. C'était sa vie, son histoire. Elle n'était en rien obligée de la partager avec vous. Ce n'était qu'un mensonge par omission. Mais là n'était pas le principal, le principal était qu'elle t'ait finalement avoué ce dur secret. Pour le coup... la notion de donnant donnant était bel et bien respecté. Tu étais très surprise, tu devais l'avouer, agréablement surprise.

« Qu'il vienne. On va lui montrer que tu n'appartiens à personne. »

Tu plongeais ton regard plein de détermination dans celui de Xio. Elle avait raison la petite, il reviendrait, c'était sûr. Tu ne pouvais pas, une fois encore, lui faire de promesses, tu ne savais pas de quoi demain serait fait. Mais par cette phrase, tu voulais lui signaler qu'elle ne serait plus jamais seule. Vous seriez là à ses côtés quand cet enfoiré viendrait. Vous seriez là pour la soutenir et l'aider à le repousser. Xiomara n'appartenait à personne et tu voulais l'aider à le comprendre. Elle ne devait plus craindre son père. Ce serait une grossière erreur, sa plus grande faiblesse. Elle devait au contraire s'impatienter de le retrouver pour lui tenir tête et lui cracher à la gueule. Sa plus grande force serait de ne pas le laisser l'atteindre. Plus facile à dire qu'à faire? Oui... Mais pas impossible! A travers ta réponse, tu voulais aussi lui signaler que tu avais assez confiance en elle pour croire ses dires sans discuter. Tu aurais pu la soupçonner de mentir, de rejeter ses crimes sur son père, mais non, tu avais choisi de la croire. Une fois encore, tu espérais ne pas te tromper.

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Mot d'absence
L'assurance dans le visage de Dinah était presque surnaturelle pour Xiomara, elle avait vu des aliens capables de détruire des villes trembler de peur devant son père, elle avait vu des dirigeants de royaume s'étendant sur plusieurs systèmes solaires s'incliner devant lui en suppliant pour leur vie, elle l'avait vu faire des choses que n'importe qui penserait impossible et abattre des menaces cosmiques. Elle avait parfois du mal à savoir si c'était réel, mais au fond d'elle, malgré les brumes qui entouraient sa conscience, elle savait que ça l'était, que son père était un monstre, une menace capable de faire plier les obstacles sur son chemin, et si il prenait à nouveau contrôle d'elle... la simple pensée la rendait malade. Devenir à nouveau le jouet de ce salaud? Elle préférait encore se jeter dans un soleil pour y brûler à jamais, écrasée par les incroyables pressions à sa surface dans un supplice sans doute éternel par ce que elle ne savait même pas si ça la tuerait. Elle avait survécu à des trucs plutôt incroyables après tout, et son père était le double de ce qu'elle était au minimum.

Malgré ça, il y avait quelque chose dans le regard de Dinah qui lui faisait comprendre par instinct que c'était une promesse, un serment, que Lobo serait repoussé, qu'elle resterait libre, il y avait cette espèce d'énergie bizarre, ce silence étrange qui parlait plus que le discours échangé. Le canari ouvrait peu son gosier, mais il le faisait avec soin, et à cet instant précis, au milieu du tourment qu'elle ressent, Xiomara as l'impression de sentir une main réconfortante sur son épaule, elle sait que leur mentor soulèvera des montagnes si il le faut, en cet instant précis elle sait que Dinah sera là pour elle. C'est parfois étranger ce qu'un simple regard peut provoquer, car soudain elle se sent un peu plus calme, comme si les rouages de son esprit avaient été huilés, ne plus garder ça que pour elle, ne plus avoir ça sur les épaules, elle ne pensait pas que ça lui ferait du bien. La honte était toujours là et elle ne lavait pas le sang sur ses mains en faisant ça, loin de là, mais elle n'était plus seule à porter ce poids désormais et c'était une forme de soulagement. Dinah semblait la croire en tout cas, sa plus grande crainte avait été justement son rejet et c'était pour le coup un soulagement bien plus grand, elle avait redouté ce que diraient les autres vu sa propension à ne pas se contrôler avec leurs adversaires.

Elle reprit un peu contenance, elle s'était ouverte un bref instant, mais même si ça lui avait fait du bien, elle ne sentait pas vraiment à l'aise. Elle fit mine de réajuster ses cheveux avec un air un peu gêné et s'éclaircit un peu la voix. avec la poing fermé devant la bouche, c'était un peu bizarre, surtout par ce que Dinah et elle étaient assez opposées à la base, mais elle devait reconnaître qu'elle avait sut s'y prendre, Xiomara la respectait un peu plus pour ça et pour le reste. Elle lui fit un sourire amical et lui tendit la main.

-Ça me va.

Elle soutenait le regard de Dinah avec détermination, elle décidait de lui faire confiance, de jouer sur son terrain et avec ses règles, mais si Dinah était aussi maline qu'elle le semblait, elle saurait que cette confiance était fragile, le premier de nombreux pas était franchi aujourd'hui, mais c'est souvent au début que l'on trébuche, Xiomara espérait juste que Dinah serait là pour la rattraper.

-On se voit demain?

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