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 and now here they come for you (BARBARA)

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MessageSujet: and now here they come for you (BARBARA)   and now here they come for you (BARBARA) EmptyMer 15 Mar - 21:08

and now here they come for you.
barbara & dick.

Sa main s'arrête à quelques centimètres de la porte en bois, hésitante. Il tourne la tête, regarde un peu partout autour de lui. Le temps est gris. A croire que c'est toujours comme ça ici. Gotham ne semble pas être assez digne de la lumière du soleil. Mais même en été, les rayons ne sont pas nombreux à éclairer l'obscurité de la ville. Tout est terne ici. Comme si Gotham voulait garder cette esthétique sombre. A quelques mètres plus loin, il discerne un morceau des locaux du GCPD. Le chemin jusqu'ici n'est pas censé être long, mais il lui a paru être une éternité. Il a hésité, en long, en large. Il a voulu rentrer directement au manoir, questionner Bruce, encore une fois. Mais Dick, il savait très bien qu'il allait se confronter à un mur. Pareil pour Tim, il ne lui dira rien. C'est pas faute d'avoir essayé pourtant. De nombreuses fois, le prénom de Barbara est resté en suspens sur ses lèvres. Chacune de ses interrogations a été accueillie par le silence ou bien des phrases sans réelle réponse. Alors il a pris son courage à deux mains Dick. A la fin de son service, il s'est dirigé vers la maison du commissaire Gordon. La tête vide, impossible de se concentrer sur quelque chose. Trop d'idées contradictoires qui se succèdent dans son esprit. Puis finalement, il tape à la porte. Trois coups secs. Puis de nouveau, le silence. Les secondes passent, il s'apprête à faire demi-tour quand il entend des pas derrière la porte. Les mains enfoncées dans les poches, il tente de rester un minimum droit. Il entend la serrure se déverrouiller, puis la porte s'ouvre sur son supérieur. Dick perd un peu de sa contenance. Lui, il s'attendait à la voir directement, comme si c'était obligé que ce soit elle qui vienne ouvrir. Dick se racle la gorge, puis tend sa main à Gordon. « Monsieur, bonsoir. » Cela fait quelques jours que le commissaire n'a pas été vu au GCPD. Il se sent con de le sortir comme ça de ses congés. Gordon lui serre la main d'une manière ferme. Dick en est certain, aux yeux du commissaire, il reste le gamin qui a fréquenté sa fille avant de finalement se barrer ailleurs. « Richard. Que puis-je faire pour toi ? » Dick passe sa main dans sa nuque, manquant soudainement de courage. Quand il se retrouve face à cet homme sous le costume de Nightwing, ce n'est pas la même chose, loin de là. Là, il a l'impression d'être petit et insignifiant. « Est-ce que Barbara est là ? » Malgré lui, son regard passe derrière le commissaire, comme si elle allait soudainement apparaître dans le fond. Rien du tout. « Elle s'est rendue à la bibliothèque, il y a presque une heure. Je pense qu'elle y est encore. » Le brun se rend bien compte que la conversation va s'arrêter ici. Il le remercie rapidement, le sourire pincé. Puis de nouveau, il prend la route. Une dizaine de minutes de tramway, avant de finalement arriver devant la bibliothèque que Barbara avait l'habitude de fréquenter avant son départ à Blüdhaven. Il monte les marches par deux, pousse la porte. En passant sous le portique servant à détecter le métal, ce dernier se met à bipper. Dick soupire, puis montre son badge du GCPD au gardien. Ses yeux explorent les lieux, cherchant une chevelure rousse familière. Son regard fini par se poser sur un visage qu'il pourrait reconnaitre entre mille. Barbara. Il s'avance vers elle, le sourire aux lèvres. Mais ce rictus, il s'efface au fur et à mesure de ses pas. Sous ses yeux se dessine une vision bien surprenante. Elle est assise non pas sur une chaise, mais dans un fauteuil roulant. Bloqué sur place. Il n'arrive plus à avancer. Il est là, à deux mètres d'elle. « Babs ? » C'est tout ce qui sort de sa bouche. Incapable de prononcer le moindre mot à part son surnom.
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Barbara Gordon


Barbara Gordon

hero of earth

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Date d'inscription : 26/02/2017
Face Identity : Evan Rachel Wood
Crédits : tim; starfire
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Age du personnage : 29 ans
Ville : Gotham
Profession : Assistante bibliotéhcaire, pirate informatique et analyste
Affiliation : Bat-Family
Compétences/Capacités : and now here they come for you (BARBARA) 05c2208e4a6bca9393496962a957ee4ccc3e1a35

Oracle:

x pirate informatique / hackeuse
x vidéo surveillance
x construction/maintenance des objets informatiques à la tour de l'horloge et à la batcave
x support technique de la Batfamily
x 911 des super-héros
x maniement d'armes de poings
x soins de premier secours
x analyse produits chimiques/toxines

Batgirl

x gymnastique / danse classique
x maniements d'armes propre à la Batfamily (batarangs, escrima sticks, bombes et fumigènes)
x arts martiaux
x soins de premiers secours
x analyse chimique/toxines
x désactivation de bombes
x support informatique et technique
x conduite des moyens de transports de la Batfamily ( batmobile, batjet, moto..)

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Situation Maritale : Est en couple avec un mi-homme, mi-frigo. Mère adoptive de Damian Wayne. Mère du fur baby appelé Miaou.









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MessageSujet: Re: and now here they come for you (BARBARA)   and now here they come for you (BARBARA) EmptyMer 15 Mar - 22:04



     

       
and now here they come for you

Barbara & Dick
«  Barbara tu vas être en retard ! » «  Je suis déjà en retard. De toute façon c'est pas comme si elle allait me dire quelque chose. Elle a tellement peur de dire ou faire quelque chose de travers qu'elle préfère se taire ». «  Ce n'est pas une raison et finis de t'habiller avant de te présenter devant moi ». Je levais les yeux au ciel, exaspérée , et finissais de passer les bras dans les manches de mon tee-short puis de mon pull. Manteau, écharpe et une paire de bottes que mon père m'aida à enfiler et j'étais prête. «  Tu veux que je t’amènes ? ». «  Non merci ». Avec un dernier sourire dans sa direction, je sortis de l'appartement puis de l'immeuble dans lequel il habitait. Le vent froid balaya mes joues et me fit rentrer la tête un peu plus dans mes épaules. Je détestais l'hiver. Surtout les hivers à Gotham. Tout était froid et sombre. Rien n'était accueillant. Et je ne parlais même pas du givre sur les trottoirs qui faisaient déraper les roues de mon fauteuil sans que je ne puisse rien faire d'autre que râler. Certains s'en seraient amusés mais pas moi. J'avais que moyennement envie que la machine se renverse avec moi dessus. Je ne serais pas capable de le remettre droit. Je pinçais mes lèvres bleutées par le froid et fis au mieux pour me rendre sur mon lieu de travail sans me foutre en l'air. J'en avais déjà assez eu. Assez pour ne pas avoir envie d'en rajouter une couche.  Un soupir de soulagement passa la frontière de chaire de mes lèvres lorsque je fus agressé par la chaleur ambiante de la bibliothèque. Un frisson me parcourut le dos face au changement brutal de température. «  Ah te voilà ! La boss est pas là, elle est malade. Tu vas être seule pour gérer , ça ira ? ». Mes yeux glissèrent sur l'endroit quasi vide. Ouai j'allais m'en sortir. Il suffisait d'être un peu organisée.  Un simple hochement de tête suffit à faire décamper ma collègue. J'avais bien saisi qu'elle n'avait aucune envie de s'attarder. Je la comprenais. J'étais du genre à faire mes heures et parfois plus que mes heures. Néanmoins quand il était 'air de rentrer, il était l'heure de rentrer. Et puis, je savais qu'elle languissais son nouveau né et la possibilité de ne pas payer sa nounou plus que nécessaire. Personne n'avait la vie facile dans cette foutue ville. Et pourtant aucun de nous ne la quittions.  Nous y étions attachés.

Je passais les premières minutes à ranger ce qui avait été laissé sur le côté. Pas de mauvaises surprises dans ma pile. Mon service commençait bien. J'aidais ponctuellement qui le demandait en apportant les ouvrages ou en indiquant leurs emplacements lorsque ces derniers m'étais inaccessibles. Je mis à jour les fiches de livres empruntés ou rendus et la base informatique de la bibliothèque. Au vu de l'assoupissement général des clients, l'après midi et soirée allait être longue jusqu'à la fermeture.  Que cela ne tienne. J'avais plus de temps pour moi. Sans me presser, je rejoignis les rayons et laissais glisser le bout de mes doigts sur les tranches des ouvrages. J'en sélectionnais deux. Je décidais cependant de ne pas me mettre à ma station de travail et optais pour une place à une table proche. Les gens savaient qui j'étais de toute façon. Ogres, elfes et humains accaparèrent mon attention. Un sourire flirta avec ma bouche au grès des pages avidement tournées. J'adorais ce genre de roman. Le dépaysement était total et en tout point ce que je recherchais. Loin de la réalité. Loin de ma réalité. Ici pas de blessures inguérissables, pas de pauvres demoiselles en détresse. Juste des héroïnes sans peur. Sans reproches. «  Babs ? ». Sourcils froncés, j'eus une hésitation.  Ça ne faisait pas partie de mon histoire. Lentement je relevais la tête. Mes yeux se focalisèrent instantanément sur cette personne à la silhouette bien trop connue. Maintes fois dessinée de mon regard. Maintes fois effleurée de mes mains. Maintes fois goûtée de mes lèvres. Enfin, avec quelques années de plus. Et pourtant il me semblait être le même. Même  coupe de cheveux, même regard, même bouche rosée. « Si c'est pas le fils prodigue ». Un sourire poli se dessina sur mon visage. Sa présence me surprenait. La bibliothèque, pas vraiment son genre de scène.  Je faisais bien sur volontairement l'idiote. Je n'étais pas préparée à ça. Pas préparée à lui. Pas maintenant. Pas après tout ça. Pas dans cet état là. Dick c'était toute une partie heureuse de ma vie. Une partie jetée au feu et remplacée par quelque chose de bien plus sombre et amère.  J'aurai du me douter qu'il viendrait me voir. Mon père m'avait après tout dit qu'il était de retour. Il n'était pas vraiment heureux de cette information. Pour sa défense, il m'avait récupérer à la petite cuillère après notre rupture.  Un fait qu'il n'était pas près d'oublier. Jim Gordon était sympa mais avait la rancune tenace. Et j'étais sa fille alors c'était pire. «  Je peux t'aider ? ». Faire l'autruche était une de mes nouvelles spécialités. Et il n'y avait pas à dire... je commençais à devenir excellente à ce petit jeu là. Prétendre était tout ce qui me restait la plupart du temps.  Avec un peu de chance , ça lui ferait comprendre de ne pas s'attarder. Il y avait des sujets de conversations que je préférais éviter. Mon accident, et lui/moi en haut de liste. Trop difficile. Je n'y croyais pas trop néanmoins. Têtu était son second prénom.


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MessageSujet: Re: and now here they come for you (BARBARA)   and now here they come for you (BARBARA) EmptyDim 19 Mar - 17:17

and now here they come for you.
barbara & dick.

Son visage est amical, mais pourtant, il a l'impression que ses mots sont comme des lames de rasoir. Dick, il sait très bien qu'il a merdé, qu'il n'aurait pas dû partir comme ça, du jour au lendemain. Qu'il n'aurait pas dû mettre un terme à leur relation de cette manière. Il était jeune, il était con. Dick, il est parti sur des non-dits. Il ne se voile pas la face, il savait très bien que leur relation n'était plus comme au premier jour, que c'était voué à l'échec. Mais leur séparation aurait pu mieux se faire. Il avait fuit, dans un sens. Fuit Gotham et toutes les responsabilités qu'il avait dans cette ville. Sans un regard en arrière, il s'était tiré. Et maintenant, Babs était là devant lui, coincée dans un fauteuil. « C'est temporaire ? » qu'il demande, même s'il se doute bien de la réponse. C'est comme ça ici. Tout ce qui est beau fini par être touché par la noirceur de la ville. C'est inévitable, ça arrive à tout le monde. Gotham ira jusqu'à pourrir la personne la plus sainte. Rester trop longtemps dans cette ville, c'est dire adieu à la personne qu'on était avant. Barbara, elle a fini par être une de ses victimes, comme nombreux avant elle. Sans forcément attendre une invitation, Dick tire la chaise à côté de la rousse et s'installe. Le grincement du meuble en bois attire l'attention de quelques personnes, mais ces dernières retournent vite à leur occupation. Il va falloir chuchoter pour éviter de se faire sortir. Il pense que ça se passe de cette manière. Les seuls bibliothèques qu'il a vu, c'est dans des films. Les gens demandent toujours le silence durant ces scènes. En entendant le calme régnant sur les lieux, il comprend que ce n'est pas un cliché parmi tant d'autres. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Il a bien remarqué dans son regard qu'elle n'était pas motivée à lui donner des explications, mais il ne pouvait pas s'empêcher de le lui demander. Il refusait de rester dans l'ignorance une minute de plus. Voir Barbara dans cet état, ça lui rappelait douloureusement la disparition de Jason. A l'époque, Dick aimait penser qu'ils étaient tous invincibles, que rien ne pouvait les stopper. Malgré les remontrances de Bruce, malgré sa propre raison, il continuait de croire dans cette espèce d'utopie bancale. Jeune, insoucieux. La mort du second Robin avait mis un terme à toutes ses idées enfantines qui jonchaient son esprit. La vie de justicier, elle ne protégeait en rien. Bien au contraire, elle ne faisait qu'attirer la mort et les blessures. Barbara n'en était visiblement passée pas loin. En la voyant ainsi, Dick se rappelle plusieurs détails qui auraient pu lui mettre la puce à l'oreille. L'entrée chez Gordon, la marche a été remplacée par une rampe. Du coin de l'œil, derrière le commissaire, il avait remarqué que la plupart des affaires de l'ancienne Batgirl était au rez-de-chaussée. Il aurait pu deviner tout seul, s'il s'en était donné les moyens. Il n'a même plus besoin de sa réponse. Bien sûr que c'est permanent. « Je suis désolé. » Désolé d'être parti comme ça, du jour au lendemain, alors que les plaies de la rupture étaient encore ouvertes, béantes. Désolé de ne pas avoir été là pendant toutes ces années. Désolé que la Batfamily ne soit au final qu'une sombre farce. Il en avait tant sur le cœur Dick, mais trop peu de mots pour exprimer sa pensée. Et pourtant, malgré la situation, il arrivait à discerner la force dans le regard de la rousse. Rien qui ne le surprenait, mais ça le rassurait, dans un sens. De voir qu'elle n'avait visiblement pas abandonné, pas complètement. Il admirait sa force Dick. A sa place, il ne serait sûrement pas comme elle. S'il perdait l'usage de ses jambes, il ne serait plus que l'ombre de lui-même. Il se voyait déjà avec son arme de service pointée sur sa tempe, prêt à mettre un terme à tout ça. Non Dick, il n'aurait définitivement pas la force de Barbara.
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MessageSujet: Re: and now here they come for you (BARBARA)   and now here they come for you (BARBARA) EmptyDim 19 Mar - 18:03



     

       
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Barbara & Dick
Il était figé. Moi aussi. Pourquoi ne me disait il pas que non il n'avait besoin de rien pour repartir d'où il venait ? Je savais bien qu'il n'était pas là pour un livre. Et moi je travaillais. Je n'avais pas le temps pour le reste. Mon job c'était la dernière chose qui me restait encore. La seule chose vraiment à moi. Le seul endroit où l'on me jugeait pas. Ou pas trop. Pour les habitués je faisais partie du décor depuis longtemps. Ils ne levaient que peu la tête vers moi. Et les livres eux... bah je ne risquais rien. Pas de regard en biais. Pas de remarques déplacées. Avec Dick, c'était une autre histoire. Ça avait toujours été comme ça. « C'est temporaire ? ». Je le foudroyais du regard, peu amusée. Il n'avait jamais été très doué avec les mots mais là c'était cerise sur le gâteau. En soit la question était légitime. Cela n'avait pas besoin d'être permanent.  Je l'avais simplement lui dire ça. Je retins également la remarque acerbe qui voulut passer mes lèvres. Nous étions en public et sur mon lieu de travail. Ce n'était pas le moment de régler ses comptes. Ce n'était pas l'endroit. Forte de cette pensée, je ne répondis rien. Je secouais simplement la tête de dépit. Il avait vieilli mais il n'avait pas changé. Il réfléchissait toujours après de parler. Un vilain défaut que je savais partager. Nous avions été deux têts brûlées. Une plus athlétique, l'autre plus intelligente. Mais malgré nos différences, nous venions du même moule. Plus ou moins. C'était pour ça qu'on s'était compris mieux que tout le monde. Un soupir passa mes lèvres lorsqu'il tira la chaise. J'avais eu espoir qu'il s'en aille. Mais ce dernier avait été vain. Sans surprise néanmoins. Les cinq ans que nous avions passés loin l'un de l'autre n'avaient pas effacé notre connaissance de l'autre. En tout cas pas la mienne. Pour lui, je ne pouvais pas m'avancer. Je n'étais pas dans son crâne. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? ». Nouveau soupir. A croire que je ne savais faire que ça. Pourquoi diable personne ne me foutait il la paix ? Pourquoi devais je à chaque fois parler des choses que me faisaient le plus souffrir. J'en avais marre d'avoir mal. Mais les gens s'en fichaient et continuaient inlassablement de remuer le couteau dans la paix. Je comprenais sa curiosité mais je la détestais tout autant. J'aurais aussi posé la question à sa place. « Le Joker, voilà ce qui s'est passé ». J'espérais qu'il s'en contente. Il en savait déjà plus que beaucoup rien qu'avec cette simple phrase. Il connaissait ma vie, il pouvait imaginer le reste. Je savais qu'il allait se sentir coupable. Je pouvais déjà le lire sur son visage. Je n'offris pas de réconfort. Personne n'aurais pu me sauver de toute façon. Personne n'aurait pu l'arrêter. Personne. Ni lui, ni mon père, ni Bruce, ni Tim. Personne.

« Je suis désolé ». Malgré moi, je lâchais un rire sans joie. Cinq ans... cinq ans et j'étais toujours capable de deviner ses réactions. Pas très dur dans ce cas là. Quelque part, j'aurais préféré me tromper. J'aurais préféré qu'il me prouve que non, finalement, je ne le connaissais pas. Ou plus. « Tu n'avais pas l'air si désolé que ça quand t'es parti Richard. T'aurais pas pu disparaître plus vite même si tu l'avais voulu ». Parti je ne savais où, faire je ne savais quoi avec je ne savais qui.  Qu'est ce que je pouvais le haïr de me faire revivre tout ça. Cette douleur toujours présente qu'il avait laissé derrière lui. Ce sentiment d'abandon et d'échec cuisant qui n'avait jamais vraiment disparu. Je savais que c'était injuste. Je savais que je n'avais pas le droit de lui en vouloir comme ça. Il avait fait le choix le plus intelligent pour lui qu'il pouvait. Quelque part c'était bien ça le problème. Moi je n'avais pas fait parti de l'équation. Et même autant d'années plus tard, ça brûlait toujours autant. Au final, je n'avais pas tant évolué que ça. J'étais toujours cette adolescente folle amoureuse qu'il avait laissé derrière lui sans en regard en arrière.  Je fermais brusquement le livre lorsque je remarquais la goutte d'eau qui venait de s’écraser sur la page. Merde. Je tournais la tête vers un autre coin de la bibliothèque pour pas qu'il voit mon visage. Je fermais les yeux et comptais jusqu’à dix. Je devais reprendre le dessus de mes émotions. Je ne pouvais pas laisser ces dernières me contrôler à ce point. Il y avait des faiblesses que je ne préférais pas montrer. Il y avait des blessures qui n'appartenaient qu'à moi. A moi et à personne d'autres. Nous avions tous notre jardin secret. Tout notre petite boite où l'on rangeait nos souvenirs. Les bons comme les mauvais. Les drôles comme les tristes. «  Comment tu savais que j'étais ici ? ». Je gardais ma tête tourné sans le regarder. Je ne pouvais pas. Pas sans fondre en larmes. Et de ça, je n'en avais pas envie. Une larme c'était déjà beaucoup trop. J'étais une adulte, plus une enfant. Il fallait que je me comporte comme telle. Garder ma posture tournée n'était pas très adulte certes mais pour le moment c'était ce qui allait me permettre de tenir. Un petit pas après un petit pas.


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