see you again.

Aujourd'hui, t'avais pas couru. T'en avais même pas la force. T'avais pris le train de Central City pour venir jusqu'à Gotham. Il y a quelques heures seulement t'étais chez ton grand-père, Barry, accompagné de ton grand cousin, Wally. Il y a quelques heures t'étais encore heureux. Il y a quelques heures, t'avais encore un peu d'espoir en toi. Maintenant t'étais totalement lessivé. Tu voulais rentrer chez toi, mais tu t'étais dit que t'allais faire un petit détour vers la boutique d'antiquités avant. T'avais peiné à rester éveillé durant le trajet. Tu voulais dormir un peu, mais tu savais très bien que si tu fermais les yeux maintenant, tu ne les rouvrirais pas avant un long moment, et manquerait probablement ton arrêt. Tu serrais ton sac contre toi, reposant légèrement ta tête dessus pour te mettre un peu plus à l'aise. Tes yeux étaient rougis et enflés, faute d'avoir trop pleuré. Les gens autour de toi faisaient surement tout un tas de suppositions, certains pourraient même penser que tu avais consommé avant d'entrer dans la cabine. Mais ce qu'ils pouvaient penser, tu t'en tapais largement. T'avais juste envie de la revoir. Peut-être qu'elle pourrait t'aider à aller mieux ? Elle avait bien réussi une fois, il ne suffisait qu'à répéter la même chose. Sauf si ce n'était que l'histoire d'une fois. Elle n'avait pas l'air intéressée à une vraie relation. Ne te tirerais-tu pas dans le pied là, Bart ? De toute façon, il était trop tard pour faire marche arrière. Le train venait de s'arrêter à la gare et les passagers étaient priés de débarquer. Tu ne perdis pas de temps et enfilas ton sac sur ton dos puis courus vers la sortie. Il y avait un tas de monde. En sortant de la gare, tu vis des mendiants couchés par terre, ou même d'autre qui se droguaient. Gotham avait une bien drôle de façon de te souhaiter la bienvenue. Bon, tu te plaignais, mais à Star City il n'était pas rare de retrouver le même genre de spectacles.

Tu marchas pendant une bonne trentaine de minutes à travers la ville avant d'arriver dans le Vieux Gotham. Dit comme ça, ça semblait assez lugubre. En te promenant, tu crus tomber nez à nez avec de petits malfrats, mais tu laissas couler. Avec ton costume bien au chaud dans ton sac tu ne pouvais pas ce jour-ci être négligent et trop intrépide. Enfin, même si tu prends des précautions, tu sais bien que t'arrives toujours à t'immiscer dans des problèmes, d'une façon ou d'une autre. Tu te retournas vers la boutique à côté de toi. T'y étais enfin. La boutique Antiques. Tu poussas un soupir de soulagement. T'approchas alors de la porte d'entrée. T'étais excité mais en même temps craintif. Au moment où tu voulus tourner la poignée, tu la vis à l'intérieur. Ses cheveux retombants sur son visage, ses lèvres que t'avais envie d'embrasser. Tu sentis tes joues se parsemer d'une teinte rosée et détourna aussi vite que tu pus le regard. Tu ne voulais pas qu'elle te voit comme ça. Après avoir repris tes esprits, tu te remis devant la porte et la tourna cette fois-ci, entrant à l'intérieur de la boutique. La décoration était belle, t'aimais bien. Mais c'est elle qui rayonnait le plus dans cet environnement. Seraphine. Hey. C'est tout ce qui sorta de ta bouche pour la saluer. Vraiment ? T'aurais mieux pu faire, Bart.

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"Now I got you in my space I won’t let go with you " ♪ Le bleu profond du costume seyant de la jeune antiquaire tranchait avec la pièce assombrie. Les objets qu’elle protégeait de toute poussière semblaient attendre patiemment les visiteurs, certainement dans l’espoir d’être acquits par un amateur d’histoire, de décoration ou un galeriste au portefeuille bien garni. La jeune femme, elle, se promenait dans les petits rayonnages, arrangeait les étiquettes de prix, ajustais les horloges, les sculptures et autres vestiges d’un passé parfois envié. Elle se pencha pour ramasser un petit papier avec la mention “ne pas toucher” qui avait dû glisser dans un courant d’air, ou au passage d'un client. La journée avait été plutôt fructueuse avec de nombreuses allées et venues, mais malgré tout la brune était lasse. Elle effectuait ses tâches avec une concentration toute relative, absorbée par des pensées vaines et floues. Un tourne-disque en présentation était en marche depuis une dizaine de minutes -histoire d’attester de son bon fonctionnement devant un acheteur-, et elle fredonnait son y prêter attention. Diffusant des chansons en tête des tops des dernières années, la musique donnait à l’établissement toute la dose de modernité nécessaire pour rappeler qui le détenait  : une jeunette dans la vingtaine. La clochette de la boutique ne l’alerta pas davantage. Seul un son, un seul, la sortit de sa torpeur : Hey. Cette voix lui descendit la colonne vertébrale à grande vitesse. Elle sentit sa mâchoire se décrocher. Eh bien ! Fort heureusement elle ne manipulait pas alors de vase centenaire, il n'en aurait survécu que des morceaux. C'est d'ailleurs cette curieuse impression de fissure qui lui coupa le souffle, comme si son cœur s'était fêlé une seconde. Seraphine releva la tête vers l’entrée Imp-... Bart ? Que faire ? Seraphine n'avait absolument pas prévu ce genre de situation. En fait, elle était bien étonnée de le revoir, elle s'était faite à l'idée qu'elle pourrait tirer un trait sur des retrouvailles. C'était une bien étrange réunion qu'à lors d'ailleurs. Ils s'étaient quittés sur tout sauf des mots doux la première fois. Un peu d'ego avait volé, et, Seraphine s'était effarouchée devant le tant.-inattendu--rapide aveu de sentiments du speedster. Les choses avaient été trop vite entre eux, de la rencontre à la découverte de son identité secrète, en passant par leurs étreintes et cette soudaine confession : Qu'est-ce que tu fais là ? s'était elle apprêté à dire. Mais elle lui avait laissé son adresse, difficile de ne pas faire le lien. Qu'attendait il d'elle ? L'antiquaire hésita, ne fit pas de pas dans sa direction tant elle ne savait comment se comporter avec cet ancien amant. Elle l'admira cependant, ces bouclettes brunes et ce port de tête droit, il était beau dans toute sa hauteur. Puis elle remarqua enfin ses yeux, la façon dont ils étaient cerclés de rose, légèrement congestionnés et sa gorge se serra. Avant que la brune ne puisse dire ouf, elle s'avança vers lui dans son costume bleu foncé, ses escarpins assortis foulant le parquet ancien : Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiéta-t-elle, tu as l'air... Exténué. Si tenté que ce soit possible : elle ne connaissait pas d'homme plus énergique. C'était indécent d'avoir quand même l'attitude d'un homme si sûr de lui malgré cette mine attristée. Ce charme naturel lui fit oublier cette proximité, l'écart entre eux s'étant resserré sans peine alors que Seraphine avait pourtant hésité. Était il encore en colère contre elle ? Lui en voulait-il de l'avoir laissé, de s'être enfuie en douce ? Même si elle lui avait fait monté le petit déjeuner et des vêtements propres, il n'y avait pas eut d'adieu en bonne et due forme. Une tension s'allumait petit à petit à mesure que les minutes s'écoulaient et Seraphine ne sût pas prédire de quel ordre elle résultait : Entre, je t'en prie, bienvenue à Antiques, bienvenue chez moi. Ce qui paraissait le plus difficile, c’était réaliser qu’il était revenu. La jeune femme avait pourtant imaginé faire une croix définitive sur cette pseudo relation qui avait fluctué en zigzagant maladroitement depuis le début. La façon dont ils s’étaient quittés, l’absence d’appels ou de signe de vie, le temps -même si relativement il n’était pas si long- qui s’était écoulé… Toutes ces choses avaient rendu à Seraphine son bon sens le temps qu’elles avaient duré, mais désormais elle perdait intérieurement toute contenance. Comme elle savait faire, elle se tenait comme si elle travaillait : droite et visiblement posée. Intérieurement, elle bouillonnait, s'inquiétait, jubilait, réfléchissait à grande vitesse. Bon actrice, peut-être, mais elle ne pouvait résolument cacher les discrètes rougeurs sur ses pommettes encore essoufflée par la surprise.

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Tu la voyais enfin de nouveau. C'était...agréable. C'était...inattendu. C'était... tout de même d'une certain façon désagréable. Tu n'aimais pas qu'elle te voit dans cet état. Elle méritait. Tu voyais pas qu'elle te jugeait. Enfin pas méchamment, mais quand même. T'étais pas comme d'habitude. Vous le remarquiez tous les deux. Pourquoi t'étais venu ici ? Ça te fait plus de mal que de bien. Mais à quoi avais-tu pensé ? Mais tu ne pouvais pas reculer maintenant, c'était trop tard. Tu claquas des dents, sentis tout d'un coup un air d'un froid envahir ton corps. Tu entras à l'intérieur de sa boutique d'antiques, scannant tout ce qui s'y trouvait à l'intérieur en quelques millisecondes à peine. Merci la force véloce. Tu t'attendais pas à ce que je vienne aujourd'hui, hm ? Désolé, j'aurait peut-être dû appelé, lui dis-tu avec rapidité, ton regard opposé au sien. Même si tu y avais pensé, t'aurais sûrement pas appelé avant de venir. Ce n'est pas pour rien qu'on t'appelle Impulse. Tu te risquas à t'aventurer plus profondément dans la boutique, faisant fi des mises en gardes que Seraphine pourrait faire. Tu passas tes doigts sur les antiquités, comme pour les sonder, en prendre connaissance, même si cela était en pratique inutile. Tout ce que tu réussis à faire, c'était de ramasser la poussière qui était dessus et en parsemer sur tes doigts. Tu poussas un long soupir, observant tes doigts poussiéreux. Ta respiration était saccadée, comme si t'avais du mal. Tu relevas timidement tes yeux vers les siens. Tu croisas son regard. Immédiatement, tu te sentis plus serein. Est-ce qu'elle est aussi stressée que moi ? Est-ce qu'on serait dans le même bateau..? Lentement mais sûrement, tu te rapprochas d'elle. Tu comblais l'espace qui vous séparait. Du coin de l'oeil, tu vis un client rentrer dans la boutique, la cloche faire son petit bruit, mais tu fis comme si de rien n'était. Comme si vous étiez tous les deux seuls au monde. Tu la plaquas contre le mur, tout en essayant de rester le plus doux possible. Tu poses tes mains (qui avaient l'air si grandes comparées aux siennes) sur ses épaules, comme pour qu'elle ne s'enfuit pas. Où est-ce qu'elle irait de toute façon ? La sensation de sa peau sous tes doigts avait quelque chose de réconfortant. T'aurais bien voulu t'y abandonner, mais savoir qu'il y avait des gens autour de vous te fit changer d'idées très rapidement. Barry va mourir, dis-tu en un coup de vent, sans prendre de détours. Ta respiration recommençait à être inconsistante. Tu te sentais de nouveau perdre le contrôle. J'ai besoin de toi pour pas flancher, tu penses que tu pourrais m'aider...? Tu dis ça sans vraiment savoir quoi espérer comme réponse en retour. Elle ne te doit rien. Puis à ses yeux, t'étais sûrement qu'un simple plan cul qui avait mal tourné. Ou pas ? T'ouvris de nouveau la bouche pour parler, mais tu remarquais les regards qui t'épiaient de chaque côté. Ça en devient gênant. Tu remets de la distance entre vous. Tu reprends ton souffle et te mets dos à elle.

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"Now I got you in my space I won’t let go with you " ♪ Il peut paraître stupidement vain de vouloir prendre un speedster de vitesse, ce fut pourtant ce que Seraphine tenta de faire. Appliquée à vouloir lire sur son visage des réponses qu’il ne lui donnait pas dans la seconde, elle ôta sa veste de costume et la replia sur son bras. Ses yeux suivirent la silhouette élancée de Bart qui se promenait désormais dans les rayonnages, comme dans l’inconscience de ce qu’il venait de provoquer. Bien sûr qu'il aurait dû appeler, mais ce n'était pas comme s'il faisait tout dans les règles. Anxieuse, elle l’était la brunette mais pas autant que quand elle le vit toucher une porcelaine -pas qu’elle n’eut pas confiance mais c’était extrêmement fragile. Elle fronça les sourcils, surprise qu’il y trouve de la poussière au vu de l’entretien régulier qu’elle accordait à chacune des pièce : J’ai du l’oublier, celle-ci pensa-t-elle en lui emboîtant le pas : Bart, voudrais-tu bien ne toucher à rien ? Après tout ce genre de prière était présent sur tous les étalages. Le voir se détourner du vase la fit soupirer mais elle leva de nouveau des yeux inquiets vers lui tandis qu’il s’attaquait à la rejoindre à grand pas. Qu’est-ce que tu…? Hé attends ! s’agaça-t-elle avant de reculer et de rencontrer le mur. Décidément, se masser contre des façades était un véritable leitmotiv dans leur relation. La clochette fit réagir Seraphine mais les grandes mains d’Impulse pressèrent doucement ses épaules et elle se tût. Sa peau picota sous la pulpe de ses doigts mais elle se refroidit bien vite. Barry ? Le flic ? Mourir ? Plongeant dans ses yeux noisettes, la gitane aurait voulu s’empresser de comprendre. Un seul contact et elle saurait tout. Elle vit tout de suite à quel point cela lui pesait. “J’ai besoin de toi…” La jeune femme s’empourpra quelque peu, tenta de rester professionnelle avec lui -autant qu’il fut possible dans de telles conditions- face au petit public qu’ils avaient attirés. Visiblement gêné (quel comble !) Bart recula enfin, mais c’est Seraphine qui revint vers lui.  Elle baissa la tête pour lui murmurer, une main sur son torse pour le repousser : Va m’attendre dans l’arrière boutique, s’il te plaît. J’arrive tout de suite. Le fond de la boutique était composé d’une petite table et de deux fauteuils, pour les rendez-vous d’affaires ainsi que de la caisse, il y avait aussi une petite porte en bois -qui conduisait au corridor vers la réserve et la sortie arrière du bâtiment- et large rideau vert fermé qui menait vers l’arrière-boutique. Cette pièce, bien plus moderne que le reste du magasin servait à Seraphine de boudoir. C’était son échappatoire, son salon de lecture, l’endroit où elle aimait se réfugier, où elle se sentait le plus chez elle. Même si Hiro n’avait jamais vécu dans l’appartement à l’étage, elle ne s’en sentait pas la propriétaire et aurait eut la sensation de le trahir en y invitant qui que ce soit. Seraphine s’avança vers les clients un peu curieux : Messieurs dames, veuillez m’excuser mais je vais devoir exceptionnellement fermer Antiques pour la journée. Les quelques protestations furent rapidement stoppées par son ton clair mais autoritaire : Merci de votre visite, nous rouvrirons demain à huit heures. La brunette soupira en retournant la pancarte et rejoignit Bart dans l’autre pièce. Il y avait là un grand canapé et une table basse avec des lys blancs qui commençaient tout juste à faner. Une petite bibliothèque d’appoint bordait la pièce, remplie de tous les livres préférés de l’antiquaire, qui triturait ses gants en s’asseyant sur le canapé. Elle s’accouda au dossier pour se tourner vers le supersonique : Alors, si tu me disais ce qui se passe ? se radoucit-elle en sa présence. Pas forcément à l’aise du fait de leur relation, peu-importe ce qu’elle puisse être, ni des conditions dans lesquelles ils s’étaient quittés : Impulse agacé, voir en colère contre elle, puis Seraphine qui s’était enfuie comme une voleuse. Pourtant, elle réussissait à tout ressentir envers lui sauf de l’animosité. Ses bouclettes lui retombant sur le front, cette mine indéchiffrable, ne l’éclairaient pas plus : A vrai dire, je ne sais pas pourquoi… tu te tournes vers moi. Voyons, bien sûr que si, idiote, railla sa conscience. En quoi est-ce que je peux l’aider ? Et toi, qu’est-ce que je pourrais faire pour t’appuyer ? Elle regarda enfin véritablement dans les yeux. Elle avait mis de la distance avec pudeur entre eux, mais tout ce qu’elle voulait c’était l’approcher. Mais, avec compassion et respect, elle se tint droite, ne voulant profiter de cet instant de faiblesse qu’il voulut bien lui montrer.

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T'aimais bien la prendre par surprise comme ça. Ça te donnait un sentiment de satisfaction, de supériorité même. Cette situation la gênait et tu finis par partager la même émotion. Tu te retiras, évitas les regards des curieux. T'en dévisageas même quelques uns, leur lançant quelques œillades. Elle vint vers toi. Attends moi dans l'arrière-boutique. Tes désirs sont des ordres. Tu suivis à la lettre ce qu'elle t'ordonna et te dirigeas sans broncher à l'arrière. Tout de suite, tu sentis un courant d'air frais aérer ton esprit. C'était chaleureux, accueillant. Tu te disais qu'elle devait passer beaucoup de temps ici, pour évacuer la pression. Tu partis te coucher sur le grand canapé. Ça faisait du bien. T'étais debout depuis un long moment et tu sentais tes jambes devenir de plus en plus lourdes. Est-ce que cela était dû au poids de ta tristesse ? T'en savais rien. Tu posas ton sac par terre. Ta tête, elle, fixa le plafond. À la recherche de quoi ? T'en savais pas plus. Peut-être que t'essayais juste de te reposer. Tu fermas les yeux, mais les rouvris aussitôt en entendant la voix de Seraphine, étonnement puissante. Elle sait en imposer malgré sa petite taille. Même toi, tu te sentais faible par moments face à elle. Et la voyait qui te rejoignait déjà.

Tu te redressas sur le canapé, te raclant légèrement la gorge pour éclaircir ta voix. Lui dire ce qui se passe ? Mais c'est pas exactement ce que je viens de faire ? Détends-toi, Bart. C'est ce que tu te répétais. Peut-être qu'elle avait juste besoin que tu ralentisses la cadence et que tu lui parles calmement. Barry est malade, il est atteint d'une maladie incurable et il y a rien que l'on puisse faire. Juste dire ça, ça te faisait mal. Ta gorge se serrait, tu commençais à avoir du mal à parler. Je me suis tourné vers toi parce que j'avais personne d'autre. Et puis tu m'avais laissé l'adresse de ton commerce la dernière fois... tu t'en souviens déjà plus ? Quelque part en dedans de toi, t'étais blessé, mais tu le cachas, voulant pas faire une scène. Et puis, elle ne t'avait prévenu même. Ne t'attache pas. Mais tu payes le prix de ton impulsivité. T'espérais qu'elle ressente la même chose que toi, mais l'espoir s'effritait. Tu te le vas de ton siège, t'approchas d'elle, cette fois-ci sans la toucher. Vos regards s'étaient croisés juste avant, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Et c'est bien pour ça que tu ne pus soutenir le sien. Trop de souvenirs. Le tien s'étaient maintenant posés sur ses gants, que t'aurais bien voulu enlever avec tes dents, mais tu te retins. Tu voulais pas la faire fuir, de nouveau. Tu voulais pas te retrouver seul. J'ai besoin de toi pour ne pas tomber Sera... tu crois que tu pourrais faire ça ? Je sais que j'en demande beaucoup, mais je sais pas quoi faire d'autre... Tu baissais à présent les yeux, honteux d'être tant une telle position de faiblesse, même s'il n'y avait pas à avoir honte. Tu restes un humain, après tout. Je voudrais bien... ressentir les mêmes émotions qu'à la fois à l'hôtel. Impossible, c'était que l'histoire d'une fois ça non ? Sur ces mots, tu te détournas, sentant une larme perler sur ta joue. Tu ne pouvais plus les retenir pendant très longtemps. Tu créais de la distance et entre elle et toi, mais tu criais intérieurement pour qu'elle te retienne. Si elle ressentait encore quelque chose

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"Now I got you in my space I won’t let go with you " ♪ Est-ce que les supers pouvaient avoir des maladies ? Qu’avait-il Barry, un cancer ? Elle n’avait pas plus d’informations que la première fois, Seraphine, alors que Bart lui annonçait qu’il n’y avait rien à faire. La jeune femme pensa à sa propre impuissance face au coma de son ami. Elle en avait assez d’entendre ce genre de chose, la vie était parfois si catégoriquement absurde que ça la rendait amère. Elle vit sur son visage ô combien ça lui coûtait de le répéter. Il n’était pas venu vers elle pour une solution mais pour du réconfort. Il était simplement perdu et ne tenait pas à parler de cette douloureuse nouvelle, Seraphine le comprit tout à fait. Si je m’en souviens, répondit-elle en baissant les yeux. Je me souviens de tout. Le jeune ne comprenait visiblement pas ce que Seraphine essayait d’extraire de lui, comme vérité. Mais cette mine si blessée l’attendrit. Restée debout, elle l’observa avec attention venir à sa rencontre. Ils n’avaient plus de public, ils pouvaient faire ce que bon leur semblait. Bart ne la toucha pourtant pas, las certainement de se battre avec cette contenance de la part de la jeune femme. Feignant l’indifférence alors qu’elle était animée de bien des doutes, de trop de questions, d’ineffaçables souvenirs brûlants. L’antiquaire frissonna, dévorée par cette impatience de savoir ce qui l’animait, Bart. Toutes ces phrases en suspens la laissaient dans le flou. Mais elle n’était pas idiote, et se figurait bien ce qu’il était venu chercher. Quelles émotions ? Desquelles parlaient-ils ? Cherchait-il chez elle uniquement une relation charnelle ? A cause de ce qu’elle avait dit ? Regardes moi. Seraphine enleva son gant et suspendit son geste dans le vide. Ce jour là, elle en portait des fins en tulle noir. Finissant d’hésiter, elle effleura sa joue du pouce. Elle ne voulait pas fouiller en lui, voler des morceaux de son passé ou le spoiler de ses secrets, elle souhaitait juste comprendre. Mais il apparut qu’il était aussi embrouillé qu’elle. Seraphine posa les yeux sur ses lèvres. Cet effet que ça lui procurait, qu’il dise qu’il avait besoin d’elle, elle n’aurait voulu l’échanger contre aucun autre. Il était injuste de lui demander de la considérer comme autre chose qu’un corps à posséder tant elle avait orienté leur dernière rencontre en ce sens. “Ta partenaire pour la nuit et rien d’autre” n’était-ce pas ce qu’elle avait dit ? Si aujourd’hui elle avait à souffrir de ce rôle-ci, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. En revanche, la jeune femme ne voulait pas lui nuire. La confusion qui habitait le héros la marqua tandis qu’il se détournait pour qu’elle ne puisse voir cette larme briller : peine perdue : Est-ce que c’est ce que tu veux de moi ? Gentiment, elle le suivit, rabattit son visage vers elle pour espérer croiser son regard sous ses boucles. Avec douceur, elle effaça les traces de sa peine. Des bras, elle pouvait lui donner. En fait c’était comme si elle voulait lui offrir le monde, il n’avait qu’à lui demander. Les doigts fins de Seraphine se frayèrent un chemin jusque sur sa nuque. Plus proches. Elle se dévissait encore un peu le cou pour le regarder, même sur ses escarpins, et comme il ne se penchait pas vers elle, elle déposa un baiser sur sa carotide. Ne pleure plus, je t’en prie, murmura-t-elle en posant le front sur son torse. Sa respiration la fit fermer les yeux une seconde, puis elle se détacha de lui. Demandes-le moi, Bart, s’enquit-elle, à la fois attisée mais empathique à sa tristesse. Alors, elle ne le confronta pas même si elle le voulait : elle renonça à l’idée de lui demander pourquoi il ne l’avait pas appelé, pourquoi il n’était pas revenu vers elle avant, pourquoi… tout était si simple et si compliqué entre eux. Comme elle savait le faire, Seraphine se tût. Cette ce fût pour devenir son épaule où il pourrait pleurer, les bras où il pourrait se réfugier, le corps avec lequel il pourrait se fondre, ou bien rien s’il changeait d’avis. Car rien n’était jamais prévisible avec Impulse.

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T'étais sur le point de partir, t'en aller du magasin et ne plus regarder derrière toi, ne plus croiser son regard que tu ne pouvais plus supporter de soutenir. Tu ne savais pas si elle ressentait la même chose que toi. Peut-être que tu t'étais juste un peu trop emporté et que tu l'avais considéré comme quelque chose qu'elle n'est pas vraiment ? Vous avez couché ensemble qu'une seule fois après tout. Mais t'avais besoin de quelqu'un sur qui te reposer. Tu soufflas un bon coup. T'étais fatigué. Frustré que les choses se passent pas comme tu l'avais imaginé. Tu fis un pas de plus avant de t'arrêter. Regardes moi, te dit-elle de sa douce voix. Tu fronças les sourcils. Pour quoi faire ? Mais tu n'eus pas le temps d'y réfléchir plus longtemps que tu sentis sa main venir effleurer ta joue. Ce léger contact fut suffisant pour t'adoucir et te convaincre de rester. De toute façon, à bien y repenser, t'avais nul part où aller. T'étais à Gotham, une ville dans lequel tu te perdrais si facilement. Et ce n'était pas ce dont tu avais besoin en ce moment. Ses doigts nus qui parcouraient ta joue étaient froids, et t'arrivais pas à expliquer pourquoi c'était particulièrement agréable. Ton regard croisa à nouveau le sien et t'arrêtais pas de frissonner. Tu te rapprochas un peu plus, tentant de réduire la distance qui s'était créé entre vous. C'était bien différent de la fois où vous vous étiez retrouvés à l'hôtel. À ce moment-là, vous faisiez tout, sauf vous quitter. Ton cœur commençait à s'emballer, ta respiration elle se mettait à ralentir. De nouveau. Ça arrivait trop souvent. Tu prenais pas le temps de respirer. Est-ce que c'est ce que tu veux de moi ? Tu serras la mâchoire, essayant de trouver les bons mots pour lui répondre, car c'est ton plus grand défaut Bart. Tu parles avant de réfléchir aux conséquences de tes paroles. Ça a du bon, comme du mauvais. Et comme Seraphine s'était pas encore enfui par ta faute, on peut dire que tu te débrouillais assez bien pour l'instant. Je suis... assez confus pour l'instant. Oui, ça même un aveugle aurait pu le deviner. L'air que t'avais sur ton visage était assez démonstratif. Tu pris une dernière inspiration et tu te lanças. Tant pis si c'était pas ce qu'elle voulait entendre, ou si ça la faisait fuir. Au moins, tu pourrais dire que ce que tu ressentais vraiment et arrêter de tout contenir en dedans de toi. Et puis, si jamais t'étais pas clair dans tes mots, elle pourrait très bien te toucher pour fouiller dans tes pensées. S'il y a un truc dont je suis sûr c'est que je veux pas que tu me lâches, pas maintenant. Sinon tu sentais bien que tu pourrais plus supporter tout ce qui t'arrivais. On dirait qu'elle était la seule qui pouvait calmer tes maux, les engourdir. Tes mains vinrent se poser sur ses épaules, alors que tes pupilles, elles, ne l'avaient pas quitté depuis le début de la conservation. On aurait dit que t'étais envoûté. J'arrêtais pas de penser à la dernière fois qu'on s'était vu. Je rejouais l'épisode dans ma tête. Je voulais te rappeler, mais j'avais peur. Peur d'une non réciprocité des sentiments. Peur de faire un tas d'efforts pour au final que ça ne mène à rien. Tu sentais les larmes vouloir s'échapper de nouveau, vouloir ruisseler sur tes joues. Mais le baiser de Sera l'en dissuadèrent. Ne pleure pas, je t'en prie. Elle était donc pas insensible. Cette petite attention fit apparaitre un sourire que tu ne pus réprimer. Ta main droite remonta lentement sur son cou, que tu caressas de ton pouce. T'avais besoin d'affection, et apparemment, elle était prête à t'en donner. Je...tu.... Je voudrais bien que tu deviennes plus que juste la fille avec qui j'ai couchée après l'avoir sauvée. Est-ce que tu venais juste de lui demander qu'elle devienne ta petite amie ? T'étais sûr de savoir dans quoi tu t'embarquais ? En tout cas, t'avais une drôle de façon de lui demander ce que tu voulais. Tu crois que tu pourrais m'emmener chez toi ? C'était téméraire comme proposition, mais ça te correspondait bien. Et puis t'aimais bien la boutique, mais un changement d'environnement te ferait pas de mal. Sans attendre sa réponse, tu baissas un peu plus ton visage vers le sien et vint déposer tes lèvres brûlantes de désir sur les siennes. Ce qui était autour de toi n'avait plus d'importance à présent. Tu te concentrais juste sur une seule chose.

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"Now I got you in my space I won’t let go with you " ♪ Ça, Seraphine aurait bien voulu ne plus jamais le lâcher. En plus du fait qu’elle avait manqué de se noyer, elle n’avait pas oublié à qui elle avait pensé, quelques instants avant la chute : Lui. Pourquoi ? Elle avait bien du mal à mettre le doigt dessus. Ce qui était sûr, c’était qu’il avait laissé une profonde marque dans son esprit, à l’antiquaire et maintenant qu’il lui disait que c’était ce qui l’avait animé tout ce temps aussi, elle n’était plus sûre de rien. Elle avait séché ses larmes, mais c’est lui qui lui apporta du réconfort. Enfin, il la touchait. C’était comme si elle n’avait attendu que ça, qu’il se tourne pour croiser ses yeux, presque tout de suite plus vifs et pétillants. Les mots qu’il prononça, Bart, la laissèrent coite. Elle n’était pas certaine de savoir ce que ça voulait dire, mais Seraphine, avec son cynisme légendaire tenta simplement de gagner du temps : Tu veux dire qu’il y en a beaucoup, des filles que tu sauves puis avec lesquelles tu couches ? le jaugea-t-elle d’un air inquisiteur. Sans méchanceté, mais bien consciente qu’elle ne faisait que contourner cette pseudo de demande de “plus”, la brune croulait sous les réflexions. Tourmentée, mais pas désagréablement, elle se mettait alors un frein volontaire. Tu crois que tu pourrais m'emmener chez toi ? Nouveau battement de cœur, qui se serra dans sa poitrine chancelante. Seraphine leva les yeux vers lui, pratiquement aphone. Cependant, cette peine qui vacillait dans les yeux du speedster lui redonnait un peu de vocabulaire. Elle eut envie de le faire sourire, et, comme pour lui rappeler leur rencontre laissa échapper : Pourquoi tu as une balle de colt à te faire retirer ? Elle voulait lui dire non. D’abord, parce qu’il trouverait son chez-elle étrange : un appartement pratiquement vide à quelques rues de là. Elle vivait au-dessus du magasin en temps normal, mais c’était chez Hiro, pas chez elle. Son lieu de vie lui permettait de ne pas se sentir trop seule, tandis que sa maison flambant neuve lui rappelait trop l’absence de son ami. Elle avait bien essayé, de quitter Antiques le soir, avait acheté ce joli logement trois pièces moderne, encastré dans un gratte-ciel. Mais c’était toujours bizarre d’acheter des meubles, de passer la porte de cet endroit neuf. Deuxième raison : ce qui s’y passerait lui parut trop évident, interdit. Pourtant, Seraphine n’eut pas d’autre choix, alors que Bart lui volait ce baiser qui valait bien mille mots. La brune ne le repoussa pas, au contraire, elle en avait eu plus besoin que de l’oxygène depuis leur séparation étrange. Capable de ne penser à aucun autre, meurtrie, plus que d’ordinaire de sortir. Oh, quand le silence avait commencé à lui coûter, sans appels, sans messages, elle avait bien essayé de retourner écumer les bars, mais ça n’avait pas marché. Et Cain qui lui, avait cherché à savoir : à deux doigts de lui dire qu’il n’y avait personne dans sa vie, l’éclat rouge du costume d’Impulse était apparu comme une évidence. Ses bras s’enroulaient autour du cou de Bart, ses mains attrapaient son col, sans pouvoir le repousser, sans pouvoir faire quoi que ce soit d’autre que de s’assurer de sa présence. Bart Allen était comme un rêve. Cela dura un peu, leurs baisers se succédèrent jusqu'à ce qu’aucun des deux ne puisse plus respirer. Seraphine tremblait à peine, tant ce geste désireux était paré de tristesse. Bart était triste, mais aussi confus, et c’est pour ça qu’elle ne sût jusqu’à quel point il était sincère. Elle craignait qu’il ne se soit tourné vers elle qu’en ayant cette image de bouée de sauvetage. Allons-y, murmura-t-elle, l’esprit embrouillé, se saisissant de sa veste la mine perdue. *** Ils avaient quittés la boutique depuis une dizaine de minute quand Seraphine s’engouffra dans une rue. Ses escarpins vernis s’accoutumaient au béton qui longeait l’entrée de ce building typiquement Gothamite et elle gravit les marches pour y entrer. C’était comme revivre ce jour, où il l’avait sauvé d’une mort certaine. L’hôtel, l'ascenseur et puis… L’agent-double de la pègre, fière et lumineuse n’était plus, Seraphine avait abandonné son port de tête droit pour presque regarder le sol. Bart derrière elle monta dans l’ascenseur, direction le neuvième étage. Cette fois pourtant, elle ne laissa pas le silence leur peser : Je te préviens c’est un peu… Que dire ? Vide ? Enfin, je ne vis pas souvent ici, finit-elle par résumer. Les étages se succédaient avec lenteur, ce qui la poussa presque à regretter sa décision, elle ouvrit la bouche mais croiser le regard de celui qu’elle savait être Impulse la stoppa. Qu’avait-il en tête ? Elle ne saurait déchiffrer cette expression peinte sur son visage. Alors elle attendit. Les portes s’ouvrirent et elle s’enfonça dans le couloir sombre de l’immeuble pour glisser les clés dans sa serrure, presque tremblantes. Elle n’avait aucune idée de ce qui se passerait ensuite : et s’ils foiraient tout comme la dernière fois ? Elle s’effaça pour le laisser entrer : L’endroit était plutôt lumineux, les murs peints en blanc frais et les lattes du plancher neuf assortis. Cependant, c’était impersonnel. Il y avait bien un frigo et une petite table, mais il n’y avait qu’une chaise. Il n’y avait même pas de sofa, juste un matelas encore sous plastique dans un coin. Dehors, alors que la journée avait décliné, de gros néons colorés de restaurants affublaient le sol de rose et de bleu artificiel. Voilà, le vrai elle. Quelque chose de vide et inoccupé, bien loin de l'hôtel luxueux de Central City.

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Tu veux dire qu’il y en a beaucoup, des filles que tu sauves puis avec lesquelles tu couches ? C'était quoi, ça ? Une tentative de sa part pour te provoquer ? Est-ce qu'elle le faisait exprès ? Tu fronças les sourcils, encore plus confus. Si son intention était de te frustrer, ça ne marchait pas. Pas parce que tu ne voulais pas, mais parce que t'avais tout simplement pas la force. Tout ce que tu voulais en ce moment c'était de t'abandonner dans ses bras et de ne pas en ressortir avant un long moment. Mais qu'est-ce que tu veux ? Tu ne le dis pas ouvertement, mais tu te le demandais à l'intérieur de toi. Pourquoi tu as une balle de colt à te faire retirer ? Là voilà, encore sur la défensive. Réticente. De quoi elle avait peur ? Que tu saccages son appartement dont elle prenait tant soin ? Ça risquait pas d'arriver, t'arrivais tout de même à te contrôler, de temps en temps. Et puis pour elle tu ferais tous les efforts nécessaires. Il y a des squelettes dans ton placard qu'il faut pas que je voie c'est ça ?, dis-tu en levant un sourcil, lui offrant un regard empli de curiosité. C'était sûr et certain qu'elle te cachait quelque chose, mais tu savais pas quoi. Comme à ton habitude, t'allais faire ton petit fouineur, jusqu'à ce que tu trouves ce que tu voulais. T'espérais juste pas qu'elle te recalle, ça donnerait un coup dur à ton égo, qui était déjà gravement blessé jusqu'ici. Allons-y. Et bien, il faut croire qu'apparemment tu finirais pas cette nuit tout seul aujourd'hui.

T'avais retrouvé ton sourire et tu la suivis sagement hors de la boutique, te demandant bien à quoi t'allais faire face à votre arrivée à son appartement. Tu te faisais un tas de théories dans ta tête, où tes neurones marchaient à cent miles à l'heure. Elle cacherait quand même pas un cadavre chez elle, non ? Bien sûr que non, tu délirais. Elle a bien caché qu'elle pouvait ressentir les émotions et souvenirs des autres en les touchant, ce serait pas sa pire cachotterie. Vous rentriez dans l'immeuble et t'avais toujours pas dit un mot, pensant à beaucoup trop de choses en même temps. L'atmosphère était désagréablement pesante et t'étais bien déterminé à la rendre moins lourde. Adossé contre le mur de l'ascenseur, t'ouvris la bouche, avant qu'elle se décide à faire la même chose. Je te préviens c’est un peu… Enfin, je ne vis pas souvent ici. Qu'est-ce ça voulait dire ça encore ? Elle avait pas l'habitude de dormir chez elle  ? T'es plus habituée de te retrouver dans de luxueux hôtels, c'est ce que t'essaies de me dire...? Tu prononças les derniers mots de ta phrase un peu plus lentement, alors que t'étais pas du tout sûr de toi sur ce coup là. Peut-être que tu comprenais juste tout de travers, comme à ton habitude. C'est qu'en franchissant la porte de l'appartement que tu compris son avertissement. Oh..., dis-tu longuement, en observant ce qui se présentait devant toi, c'est-à-dire un appartement presque pas meublé. Comment est-ce qu'elle pouvait vivre avec autant de vide autour d'elle ? C'était un changement radical comparé à la chambre que t'avais à la Tour des Titans. Tu déposas ton sac à l'entrée et enleva tes chaussures après avoir jeté un premier coup d'œil à l'intérieur, puis tu partis t'asseoir sur la seule chaise de la pièce. Un autre élément vint capter ton attention: le matelas. Il avait l'air abandonné, tout seul dans son coin, en manque d'amour. Tu savais plus si la soirée que t'avais imaginé dans ta tête pourrait se dérouler de la même façon. T'as récemment emménagé dans cet appart ? Ce qui expliquerait pourquoi il se retrouve si vide. Ou alors tu l'as volé à un locataire qui vient tout juste de s'en aller ?, dis-tu sur le ton de la rigolade. C'était l'option la plus improbable selon toi, mais qui sait...? Je pourrais t'aider à le meubler, enfin si tu veux, dis-tu la joue reposée sur ton poing, le regard rivé sur la cuisine. Ton estomac criait à l'aide, mais tu ignorais ses plaintes pour l'instant. T'avais d'abord besoin de réponses à tes questions.

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"Now I got you in my space I won’t let go with you " ♪ Lumière allumée, Seraphine l’imita, déchaussant un à un ses escarpins pour déambuler dans la pièce dans ses bas couleur chair. Des squelettes et du vol ? Tu me prends vraiment pour une criminelle alors ? soupira la jeune femme en allant jusqu’à la grande baie vitrée. Elle regardait dehors, cherchant la meilleure façon de pouvoir vraiment aborder le “nous" avec Bart, étant donné que c’était ce qu’il semblait attendre d’elle. La soirée s’annonçait sans nuages, les néons et toutes les lumières de la ville s’allumaient un à un, brillants comme une multitude d’étoiles à travers la vitre, lui renvoyant son reflet pensif. En fait, ce n’était pas qu’elle ne voulait pas lui donner de réponse, mais elle-même ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait de lui. Elle connaissait trop peu de choses de lui, de sa vie certainement trépidante de héros. De nouveau, elle lui fit face, adossée contre le verre alors qu’il proposait de meubler cet endroit, tout à fait anodinement mais c’était lourd de sens. Seraphine rosit. J’ai cet appart depuis un moment en fait. Je l’ai acquis tout à fait légalement mais je vis les trois quart du temps au dessus de la boutique. Je n'ai jamais emmené personne ici. Je… ça allait lui sembler stupide. Je me sens trop seule ici. J'y suis pas assez à l’aise pour y vivre vraiment. Elle le regardait à présent dans les yeux, consciente que ça pouvait être un peu ridicule. Au moins, elle était parvenue à lui changer un peu les idées. La nature curieuse de jeune héros refleurissait, effaçant cette triste mine qu’il avait arboré un moment. Elle resta un peu, à distance contre sa vitre, les bras croisés à l’observer. Il n’avait pas eut le droit, de l’embrasser de la sorte, comme si c’était leur quotidien. Seraphine avait été cependant bien incapable de le repousser, la situation criante de naturel. Elle avait bien vu à quel point elle était impuissante face à ce géant. L’antiquaire vit aussi ses coups d'œil vers le matelas neuf, encore sous blister. Mon pouvoir m’oblige à éviter tous les objets qui ont un minimum de passé, se justifia-t-elle. C’est la seule façon de dormir sans gants, termina Seraphine en tripotant son gant gauche. Elle inspira calmement : Par rapport à ce que tu as dit tout à l’heure… Elle hésita. Je pensais que tu me détestais, pour être partie dans ces conditions la dernière fois. Elle se débarrassa de sa veste de costume, visiblement à l’étroit dedans. Mais tu reviens, tu m’embrasses… Elle se passa la main dans les cheveux, essayant de remettre de l’ordre dans ses idées. On ne sait rien l’un sur l’autre, et tu voudrais plus ? Mince, Seraphine voulait tant dire oui. Cette situation était si insensée. Ce serait mensonge de dire que ça ne sonnait pas juste dans sa tête, comme s’il ne devait pas en être autrement. Elle avait envie de fuir, de courir pieds nus dans les rues sombres de Gotham et de se terrer quelque part. Non seulement c’était puéril, mais en plus c’était vain : Bart pouvait sans doute dépasser le mur du son. Elle se laissa glisser pour s’asseoir par terre, un peu perdue. Bien qu’il plaisantais, Seraphine avait saisi pour qui il la prenait : une femme qui passe son temps dans des hôtels de luxe, et qui n’a un logement que par force de manœuvres fourbes ou pour y cacher un sombre secret. Elle ramena ses genoux vers elle pour y poser les bras, puis le menton. Cet homme était entré sans son existence et y avait presque tout retourné : ses certitudes, ses doutes, son rapport à la solitude et à elle-même. Elle le détaillait avec douceur malgré tout. Non, elle le déshabillait du regard plutôt, incapable de nier la prestance de ce héros, même en civil.  Ses cheveux en bataille, sa mâchoire, son regard impétueux. Bart… commença-t-elle sans pouvoir pour autant finir. Les mots restèrent coincés dans sa gorge, les pensées bloquées dans sa tête et son corps incapable de quitter le plancher.

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Des squelettes et du vol ? Tu me prends vraiment pour une criminelle alors ? C'était pas assez évident que tu blaguais ? Ou alors peut-être qu'elle aussi n'était pas sérieuse. En tout cas, ça t'agaçais. Tu ne voulais pas qu'elle se fasse de fausses idées sur toi et qu'elle se braque. C'était vraiment la dernière chose dont t'avais besoin ce soir. Tu levas ta tête vers le plafond, fixant les lumières de néon qui clignotaient frénétiquement depuis votre entrée dans l'appartement. Tu te serais presque cru dans un bar étudiant de Star City. Bizarre comme impression. Tu crois que je suivrais une fille que je crois être une criminelle jusqu'à son domicile, là où je serais techniquement le plus vulnérable...? La réponse te semblait assez logique, après tu savais pas trop son avis sur la question. Peut-être qu'elle était juste très soucieuse de ce que tu penses d'elle. Ce serait sensé, surtout si elle a des sentiments pour toi. Faudrait aussi peut-être que tu fasses attention à ce que tu dis, la prochaine fois. Ça risque pourtant d'être une tâche ardue, la modération c'est pas vraiment une de tes forces.

Je me sens trop seule ici. J'y suis pas assez à l’aise pour y vivre vraiment. Et en disant ça, on aurait dit qu'elle avait honte. Son regard était plongé dans le tien, à la recherche de réponses. Mais au fond de toi, tu ne la jugeais. Tu savais ce que ça pouvait faire la solitude. Tu l'avais vécu, une fois, au 30ième siècle, plongé dans cette simulation, seul moyen de te garder en vie. Tu lui offris un sourire, compatissant, doux et sans arrière pensées. Tu t'affaissas un peu plus sur la chaise, ton regard toujours rivé au sien. Mais pourquoi tu te mets pas à la recherche d'un colocataire alors ? Tu risquerais moins de devenir folle comme ça. Toi, tu sais pas ce que tu ferais sans la team des Titans autour de toi. Kory et Xio, qui ont beau être chiantes de temps à autre, arrivent à te garder mentalement sain. Et surtout, sans elles, la tour serait en désordre h24. Il faut te rendre à l'évidence, t'as besoin de femmes dans ta vie. Tu écoutais Seraphine expliquer pour le matelas. Malgré tous les efforts que tu faisais, tu trouvais ça toujours un petit peu bizarre. Enfin, est-ce que c'est plus bizarre qu'un mec capable de franchir le mur du son et de créer des chemins vers des réalités alternatives ? Il y a une partie de toi qui la plaignait. Son pouvoir semblait plus proche d'une malédiction qu'une bénédiction. Et puis, en quoi est-ce que ça pouvait la protéger en cas de danger ? Un tas de questions qui se formait dans ton esprit, comme à ton habitude. Tu pouvais pas rester calme. Tu soupiras. Tu voulais arrêter pendant un moment de toujours vivre en accéléré, de toujours sentir ton cœur vouloir sortir de ta cage thoracique. Tu voulais juste te reposer, ce dont t'avais pas eu la chance depuis plusieurs semaines à présent.

Seraphine avait l'air de mener cette conversation dans une autre direction. Soit. Ça te faisait peur un peu, de parler de choses aussi profondes si importantes, tellement t'y étais pas habitué. T'aimais pas parler de ces choses-là parce que à un moment ou un autre, tu savais que t'allais glisser et dire le contraire ce que tu penses. C'est dans ta nature, tu peux pas faire autrement. Et si au final je finis par la faire fuir. Tu passais tes deux mains dans ta chevelure bouclée, essayant de faire le bilan de ce qu'elle venait de te dire. Elle croyait que tu la détestais ? Elle est touchée, confuse ? Tu te levas enfin de la chaise que tu squattais depuis plusieurs minutes maintenant et marchas autour de la pièce, organisant tes pensées. Je t'ai détesté pendant un long moment en fait. J'ai pensé que j'avais fait quelque chose de mal, que je t'avais fait peur, que- tu pris une grande bouffée d'air avant de continuer, que tu m'avais trouvé un remplaçant. Mes doutes se sont évaporés dès que j'ai franchi la porte de la boutique. Elle t'avait accueilli comme si elle te connaissait depuis toujours. Elle avait offert de t'aider sans y repenser deux fois. Et maintenant elle t'a emmené jusque chez elle. Elle est sincère, c'est ce que tu te répètes depuis le début. J'étais désespéré et ma décision finale est tombée sur toi. Elle était ton dernier rempart. Tu vins t'agenouiller devant elle, prenant une de ses mains gantées dans la tienne. Je croyais que c'est ce que tu voulais, que je t'embrasse. Encore maintenant, t'étais pas doué pour déceler les émotions qu'elle ressentait, les désirs qui l'habitaient. En vérité, tu faisais juste ce dont t'avais envie, et tant pis pour les autres. Tu serras un peu plus fort sa main. Trop fort ? Tu savais pas, tu te contrôlais pas. C'est justement parce qu'on se connait à peine que je voudrais plus. Je veux dire.... on pourrait organiser une sortie au... restaurant par exemple...?, dis-tu d'une toute petite voix, comme si t'avais à nouveau 12 ans. Non, ça te ressemblait pas ça Bart. Depuis quand tu proposais aux filles de sortir avec toi, au restaurant en plus. T'aurais surement même pas le fric pour te payer une entrée, à quoi tu pensais ? Good god. Tu relâchas sa main et vint t'adosser juste à côté de ta compagnie pour la nuit. Tes cheveux étaient mouillés par la sueur et retombaient sur ton visage. Ils cachaient presque tes yeux qui perdaient peu à peu de leur couleur. Quoi, Bart ?, dis-tu avant qu'elle laisse sa phrase en suspens. Ça avait le don de t'énerver. Qu'est-ce que tu veux dire à la fin, Sera- Ett voilà ton estomac vint voler la vedette. Il était plus bruyant que jamais à présent. En même temps, c'est sans surprise quand on connait la manière dont tu l'as négligé depuis plusieurs heures. J'imagine que t'as rien à manger ici, non ? Même si la réponse était négative, tu sais qu'elle te laisserait pas mourir de faim.

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"Now I got you in my space I won’t let go with you " ♪ Tu as quand même suivi une parfaite inconnue -à qui t’avais révélé ton identité- jusqu’à son hôtel, pensa Seraphine. Mais ça avait toujours été comme ça entre eux on aurait dit. S’attirant dès le premier instant, insatiables et se faisant aveuglément confiance. Le regard de Bart accroché à celui de Seraphine et inversement, c’était la première fois qu’ils se retrouvaient seuls depuis leur rencontre. Effectivement, cette pensée lui avait un peu traversé l’esprit : "où je serais techniquement le plus vulnérable..." Elle ne pouvait pas feindre ne pas savoir ce qui pourrait potentiellement se passer, et ça l’aurait vraiment étonnée qu’Impulse lui dise qu’il avait pris un hôtel. Elle savait reconnaître quelqu’un dans la galère au vu de son propre passé. Alors oui, c’était sûr qu’elle en profiterait un peu, le temps qu’il serait là, à sa merci. Mais pas tout de suite, elle avait trop peur que quelque chose dérape et qu’au final il s’en aille. Le sourire qu’il lui offrit apaisa le moindre de ses doutes, calma l’anxiété qui s’était emparée d’elle à l’entrée dans l’appartement. Pour des raisons évidentes, avait-elle répondu à propos d’un éventuel coloc. En plus, je dors nue. Ce serait vraiment compliqué, termina-t-elle avec un sourire plaisantin. L’appartement n’avait qu’une chambre et un bureau, qui effectivement pouvait être transformé. Mais Seraphine, malgré toutes les excuses bidons qu’elle avait à donner, avait un argument qui ne pouvait être contré : ce serait trop dangereux d’exposer quelqu’un à la sa vie un peu spéciale et risquée. Embourbée avec les mafieux, les vilains et aussi les héros, elle savait qu’un jour ou l’autre tout ceci lui retomberait dessus. Elle n’avait pas la moindre idée du visage qui se présenterait à sa porte, mais si ça devait mal tourner pour elle, autant l’épargner à qui que ce soit d’autre. *** Est-ce qu’il avait fait quelque chose de mal ? Mis à part s’être mis en colère parce qu’elle ne lui révélait pas tous ses secrets ? Non. Rappelons qu’en plus de lui avoir sauvé la vie, il avait été un amant trop difficile à oublier, alors Seraphine trouva presque drôle qu’il pense qu’elle avait pu s’abandonner à un autre. Les cartes avaient été dans ses mains, vu qu'il était le seul à avoir de quoi la joindre. Elle avait été bien mal à l’aise de raconter à Cain son espèce d’obsession à l’égard de cet homme électrique, mais ça lui avait fait du bien. Elle n’avait pas dit grand chose, seulement que cette attitude volage s’était considérablement estompée depuis son entrée dans sa vie. Alors, qu’il y soit revenu la rassurait. Oui. C’était ce qu’elle voulait, qu’il l’embrasse, mais elle ne l’y avait pas forcé. La jeune femme espérait vraiment qu’il passait une meilleur soirée qu’espérée, que sa tristesse avait été balayée, du moins le temps qu’il était avec elle. Ses mains emprisonnées chaleureusement dans celles de Bart, Seraphine se perdit à le regarder. Elle ne put s’empêcher de rire en pensées de sa maladresse candide, il lui paraissait parfois bien juvénile. Il pouvait être tout l’un ou tout l’autre et c’était ce qui perturbait Seraphine. Bart était comme du sable désertique, impossible à saisir ou alors très peu de temps. Elle ne répondit pas encore, la tête baissée vers ses genoux alors qu’il venait s'asseoir à son côté. Était-ce un rendez-vous, qu'il venait de lui proposer ?   Quoi, Bart ? Seraphine fronça les sourcils en le regardant, prête à hausser la voix à son tour. Elle en avait assez qu’il la prenne de haut, avec sa position terriblement masculine. Mais ils étaient près, trop. Qu'est-ce que tu veux dire à la fin, Sera- La jeune femme était bien heureuse qu’ils aient été coupés, bien peu à-même de répondre. Elle ne savait tout simplement pas quoi lui dire, tous ses arguments et ses contre-arguments se contrariaient, ce qui l’aurait rendue ridicule. Cependant, elle ne se laissa pas démonter. C’est bizarre, j’ai vraiment une impression de déjà-vu, Bart Allen, se moqua Seraphine en référence à ce baiser manqué dans la chambre d’hôtel à Central City, là aussi à cause de leurs gargouilllements. Elle tourna la tête vers le frigo : Eh bien… j’ai de l’eau et des bières. J’ai aussi du porto. Pas de quoi remplir un estomac en somme. Mais… On peut commander à manger ! Tu aimes les sushis ? demanda l’antiquaire en se levant, ressentant comme le besoin d’un peu s’éloigner. Mince, il suffisait juste qu’il soit un peu trop près ou de se remémorer ces événements-là pour lui faire perdre ses moyens. Avant tout, ils devaient avoir une discussion et c’est pourquoi elle se mit tous ces freins : pour ralentir. Seraphine s’empara de son téléphone pour aller sur une application de livraison et fit défiler les différents fast food de Gotham, se passant une main dans ses cheveux bouclés. Oui, il avait quand même plus de choix à Central City, et certainement dans sa ville à lui aussi, mais ça faisait toujours l’affaire. Elle revint vers lui pour lui tendre l’appareil : Tiens, choisis ce que tu veux, je suis pas hyper douée avec ces trucs… Encore une fois ce regard. Pour mieux y échapper, elle fit volte-face pour se diriger vers le réfrigérateur : Ça marche comment ton truc ? Tous les supersoniques ont toujours faim comme ça ? Je sors à boire en atten- Mais Seraphine n’atteignit pas le frigo, elle glissa sur le plancher neuf avec ses collants et ferma les yeux, prête à sentir son crâne s’écraser contre le sol.

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