Hello girl ! I'm here for you !

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Je me massais machinalement la nuque en rajustant la bretelle de mon sac sur mon épaule, il était tard et Billie Dalton, ma nouvelle identité, sortait tout juste du boulot qu’elle avait trouvé. Vendeuse à temps partiel dans une boulangerie. Heureusement que je portais mon masque en latex… En permanence, sauf à l’abri de l’appartement où je vivais. J’avais cré un faux compte sur les réseaux avec la vie de Billie dans un petit coin du Wyoming, fille d’un employé de ranch elle aimait bien les chevaux, mais ne montait pas, pas le temps, elle était en pension depuis longtemps comme avec son frère. Donc pas vraiment le temps de monter et médiocre cavalière surtout. Une maman qui s’occupait de la comptabilité du ranch. Et un grand-frère. Tout ce qu’il y avait de plus banale. De quoi se fondre dans la masse, se faire oublier… Je me mordis légèrement les joues. Les crises de manques s’espaçaient… heureusement, au début cela avait été un calvaire sans nom. Je passais devant le granite Peak National Park. Billie accéléra le pas, Analia n’aurait même pas frémit. Je savais très bien que j’en aurais pour longtemps avant de tout me débarrasser des injections qu’on m’avait fait. Mais il fallait juste… que je tienne encore un peu. J’étais moins forte, je le savais, je fatiguais un peu plus, mais je préférais clairement retrouver mon corps à moi, sans tout ça. Et puis… cette nouvelle vie me plaisait, j’avais mon équilibre, et même si je devais faire très, très, très attention, j’avais mes habitudes, ma manière de vivre et doucement, mais sûrement, je développais mes compétences culinaires.

Je tapais mon code, merci monsieur Queen pour l’appartement, avant d’entrer dans le hall, rajuster la sangle sur mon épaule, les cours de droits et tout ça… Ce n’était pas trop un souci pour moi. Je mémorisai et j’avais clairement une base de connaissance… qui n’était pas la même que tous. Les sessions travail avec les autres étudiants c’était cool aussi. Je m’étais même fait des amis ! Enfin… Billie s’en était fait. Moi… Ça marchait quand même ! C’était qu’un nom et un visage, pas mon caractère, j’essayais par contre de pas me faire griller sur des détails que tous devaient connaître. J’avais une montagne de culture populaire à rattraper. C’était ça le plus difficile. Enfin, bon. Je passais une main dans mes cheveux, que j’avais fait couper court dès que j’avais pu. Un simple carré qui m’arrivait aux épaules. J’enfonçai la clé dans la serrure et notai aussitôt qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. ARGUS ? Je fronçais les sourcils, sur mes gardes, mais…

Mais Billie ouvrit la porte, se glissa dans son appartement et referma la porte derrière elle. Habituée à l’obscurité, elle ôta ses baskets, posa son manteau et son foulard qu’elle accrocha à la porte. Analia était sur ses gardes, écoutant, une respiration, il y avait une deuxième respiration. Quelqu’un. Billie chargea son sac sur son épaule et tendit, enfin, la main pour actionner la lumière. Je bondis en arrière en voyant un homme, Slade Wilson, assit sur mon canapé en armure de combat. Putain ! ARGUS m’avait déjà trouvé ! Billie se plaqua contre la porte, terrifiée, Ana était prête à le tuer, Billie prit la parole :

« Q… Q… Qui êtes-vous ?! Qu’est-ce que vous faites ici ?! Qu’est-ce que vous voulez ! »

Je serrais mon portable dans ma main en le brandissant comme une arme. Généralement, ça voulait dire « Je vais appeler la police ! ». Mais Billie fixait l’homme, terrorisée. J’avouais ne pas être des plus à l’aise… J’avais largement entendu bien des récits sur Slade Wilson et ses capacités. Si je devais l’affronter je n’étais pas sûre de gagner… Je savais très bien que j’avais quelques fragments de son ADN en moi, son facteur régénérant, mais qu’est-ce qu’il voulait ?! Qu’est-ce qu’il faisait là ?

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Wally l'avait fait, il avait réussit à voler à ARGUS un de ses "enfants terribles", il devait reconnaître que si l'exécution avait été maladroite il avait réussit son coup et réussit à libérer sa dulcinée des griffes du dragon. Il n'avait pas compté sur d'aussi bons résultats, mais il était preneur, après tout il savait flairer les brèches, et sans le savoir Wally avait invité le loup dans la bergerie, Slade avait plus d'intérêt pour Analia qu'ils ne pouvaient le penser, après tout elle partageait son patrimoine génétique, il était à parier que ses capacités de régénération venaient de là, si ses grands frères avaient moins bien imprimés son héritage génétique, à l'exception de Klaus qui semblait les avoir transcendées. Ce patrimoine génétique était une arme qu'il possédait pour son plus ancien tour, celui qui était de planter une taupe sur les titans, si chaque cible de ses petites manipulation avait un profil différent et nécessitait une approche différente, la finalité était la même. Cette gamine pouvait devenir une arme dans sa guerre, un instrument de choix aux pouvoirs qui ne demandaient qu'à grandir, sous sa tutelle elle pouvait devenir bien plus que ce qu'ARGUS aurait fait d'elle, ils avaient même eut l'idée absolument fabuleuse de l'entraîner ce qui lui faciliterait d'autant plus la tâche. La gamine n'avait aucune expérience du monde extérieur, n'avait jamais connu l'amour paternel et était désormais isolée loin de tout ce qu'elle connaissait. Tout ce dont il avait besoin était de la retrouver et de la contacter. Heureusement que Wintergreen valait à lui seul une équipe d'ARGUS, Analia était rusée, très rusée, elle semblait assimiler rapidement les règles de chaque fugitif, mais elle faisait encore des erreurs, les désavantages de la routine, elle prenait inconsciemment des risques et laissait des traces, et puis savoir qu'Oliver était impliqué simplifiait les choses, tout s'achetait sur le darkweb, surtout ce genre d'infos.

L'appartement était d'un banal affligeant, sans doute un autre moyen de se fondre dans la masse, le tout était sponsorisé un catalogue Ikea sans âme. Installé dans un des fauteuils du salon au nom de modèle imprononçable, il se montrait patient. Contourner les systèmes de sécurité et de surveillance de ses chaperons avait été un jeu d'enfant qu'un débutant aurait put faire, à croire qu'ils ne tenaient pas vraiment à la gamine, son "voisin d'en face" dormais d'un sommeil paisible et était attaché dans son propre appartement, il pouvait s'estimer heureux de ne pas avoir reçu une balle avec son petit couteau de cuisine qu'il avait agité comme un diable. Il finit par entendre des pas, le rythme était celui des vidéos, difficile de contrôler quelque chose comme ça tous les jours, il sentit l'hésitation, elle semblait avoir flairé quelque chose, sans doute le silence en face. Qu'allait-elle faire? La porte s'enclencha et elle fit son entrée, d'abord dans le noir, conservant le masque qui camouflait ses traits, puis dans la lumière quand elle fut dans la salle, son numéro de jeune fille apeurée était convainquant, mais il savait qui elle était, et ce n'était pas quelqu'un qui se cachait derrière son portable en tremblant comme une feuille, il avait espéré que son armure distinctive lui aurait épargné ces bêtises. Il soupira longuement avant de sortir son arme et tirer en un éclair dans l'appareil, le rendant inutilisable sans toucher la main d'Analia, le coup de feu fut camouflé en grande partie par le silencieux, les bruits de la ville feraient le reste, le Beretta encore fumant, il le posa sur la table basse devant lui sans perdre la jeune fille du regard.

-Évitons de nous mentir dès le départ Analia.

Il lui fit signe de s'asseoir sur le siège d'en face, le masque camouflant ses émotions.

-Je vois que Kid Flash à fait un fort bon usage des informations que je lui ais donné. Tu as l'air en forme, enfin, autant que tu le peux entre deux crises de manque.

Il n'était pas venu sans monnaie d'échange bien évidement, sa main sortit un injecteur d'une des poches de sa tenue, il le déposa à côté de l'arme en silence, Wally avait mal fait les choses, il n'avait pas pris assez d'informations avant de la libérer, il lui manquait des éléments essentiels au bien être de la jeune fille.

-Il y as le même composé permettant à ton frère de purger son système des drogues de combat, ça devrait améliorer les choses. Ne me remercie pas, j'ai mes entrées chez eux.

Et surtout plusieurs années d'avance en terme d'informations, il n'avait donné que les bases à Wally, des informations qui ne couvraient que la surface du projet, presque un résumé.

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J’avais quand même l’impression d’avoir deux personnalités toute la sainte journée dans la tête. Autant dire… Que j’avais souvent mal à la tête. Ou alors c’était le manque de drogue ? Les deux étaient possible. Par contre je dus me retenir de faire une mine blasée quand le mercenaire flingua mon portable. Non merde ! Bordel ! Hey, c’était pas lui qui payait toutes ses affaires ! Et puis quoi encore ! Il voulait quoi ? ARGUS. C’était ARGUS, ils me l’avaient envoyé au cul ! Merde. Il fallait que je trouve rapidement une sortie. Je soutiens son regard en serrant les mâchoires lorsqu’il posa son flingue sur la table. J’hésitais à lui balancer une onde dans la nuque pour l’assommer. Analia. Il connaissait mon vrai identité.

Je me décollai de la porte pour m’avancer près du fauteuil qu’il m’avait indiqué sans m’asseoir. Je savais très bien que je ne pourrais pas forcément lui résister, mais clairement, au besoin je pourrais fuir, j’étais plus proche des fenêtres. Kid Flash. Wally. Je me mordis les joues sans rien dire en fixant le masque. Mes poings se serrèrent lorsqu’il évoqua mes crises de manque. J’essayai toujours de le cacher, de ne le dire à personne. J’avalais ma salive en le regardant droit dans les yeux. Je frémis en le voyant sortir un injecteur et le poser sur la table. J’en connaissais bien trop pour détester ça. Ses entrées…

« Arrêtons les ronds de jambes, Slade Wilson, ou Deathstroke, qu’importe le nom que vous voulez que j’utilise, pourquoi vous êtes là ? Mais surtout pour qui. Qui me dit que vous ne venez pas de la part d’ARGUS et que ce qu’il y a dans cette seringue n’est pas un sédatif assez puissant pour m’assommer et m’y ramener ? Absolument rien du tout. »

La confiance ? C’était quoi ? Non, surtout lui qui vendait ses services au plus offrant. Kid Flash, il avait des infos, ses entrées… Et ce putain de masque me donnait beaucoup trop chaud ! Mais je le gardais quand même, c’était stupide bien sûr, il savait très bien qui j’étais… mais la prudence m’obligeait à rester calme et prudente. Machinalement je me recouvris de mon bouclier d’onde. S’il voulait que j’enlève mon masque il fallait qu’il tombe le sien.

« Si vous ne venez pas d’ARUS, pourquoi vous venez me voir ? D’ailleurs, merci pour le portable… Ça tombe bien je voulais changer. »

Ironie ! Je me mordis légèrement les joues à nouveau avant de le détailler soigneusement ainsi que la seringue. Malgré moi, j’étais attirée par cette seringue, je fermais les poings pour cacher les tremblements qui les parcouraient. Pas maintenant… pitié pas maintenant… Je ne pouvais pas maintenant subir une crise, même si en quatre mois… ça c’était légèrement calmé, mais clairement ce n’était pas du tout parfait. Mais ce n’était pas devant lui que je voulais en avoir une, il serait capable de me planter la seringue dans la nuque pour soit me shooter, soit m’empoisonner, soit me soigner ? Qu’est-ce que je savais vraiment ?

« Et surtout comment vous m’avez retrouvé ? Et qu’est-ce que vous me voulez. »

Non, j’allais pas me montrer plus aimable que ça, et cela même si quelques part il était mon père.

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Elle était évidement méfiante, à vrai dire il aurait été déçu qu'elle lui tombe dans les bras en l'appelant "papa", ça aurait voulu dire qu'il avait terriblement mal jugé son caractère. Pour le moment elle faisait ce à quoi il s'attendait, elle gagnait du temps identifiait la menace et imaginait son prochain point de sortie, sa réputation devait vraiment lui filer la frousse en tout cas. Il restait imperturbable, elle était debout, comme si elle le défiait par cet acte, elle tentait déjà de le prendre à son propre jeu et remettre sa parole en doute, il aurait put en rire de la voir ainsi tenter de retourner la situation à son avantage. Elle émettait des hypothèses pour tenter de le ranger dans la case des méchants, d'apporter des preuves et de l'eau à son moulin. Elle se trompait évidement, mais tel était le danger de Slade, on e savait jamais comment il allait vous manipuler, vous observez la main tenant l'épée quand c'est le gouffre derrière vous qu'il faudrait considérer. D'aucun auraient put arguer que Terra infiltrée chez les titans était déjà suffisant, mais après tout deux agents valaient mieux qu'un et Analia avait ce qu'il fallait, il suffisait d'affiner son entraînement, il ne partait pas de 0 comme avec Rose. Mais pour l'heure il devait l'apprivoiser, car sa méfiance, bien qu'elle soit justement placée, était un obstacle pour l'instant. Il la laissa terminer, conservant son calme, faire montre d'empressement serait contre-productif.

-Je vais répondre dans l'ordre à tes questions. Je suis ici pour te donner cette seringue, à mon compte personnel, si j'avait voulu te capturer d'une quelconque manière tu serait déjà ligotée et neutralisée en chemin chez eux, je suis venu te voir et t'aider, je t'ai trouvée par ce que Mr Queen passe moins de temps à cacher son argent que moi et ce que je veux est très simple, je veux voir ce qu'ARGUS as bien put faire de mon ADN.

Et pour l'heure, il n'était pas déçu, Slade était loin d'être l'unique ingrédient utilisé dans leur potion à armes humaines et Analia et lui n'avaient rien en commun sur le plan physique, mais elle semblait maligne, son dossier l'affirmait en tout cas, THP qu'ils disaient, elle était cependant loin de ses propres capacités physiques. Celà pourrait se palier avec de l'entraînement, mais le plus intéressant était cette capacité unique de contrôle des ondes, un humain normal était incapable de percevoir les minuscules vibrations de l'air, mais pour lui qui pouvait observer les choses au niveau moléculaire sans aide visuelle, l'aura étrange qui entourait Analia était clairement visible.

-Tu as peur de moi, ce qui veux dire que tu doit avoir au moins une vague idée de mes pouvoirs ou de ma réputation. Le gouvernement à fait de moi celui que je suis, tout comme il t'a créé de 0, toi et moi partageons plus que des brins d'ADN.

Il porta les mains à son masque pare-balle et le retira après une pression des deux côtés, révélant son visage, son œil valide la fixait avec calme, il était parfaitement composé dans son expression, ne laissant rien transparaître, il devait asseoir son statut et conserver l'initiative dans la discussion. Il ne touchait ni à l'arme ni à la seringue, côté à côte et entre eux deux, si elle tentait quoi que ce soit de dangereux il aurait de toute façon l'avantage de la vitesse.

-Si tu n'en veux pas, je peux aussi repartir par la fenêtre de ta cuisine avec la seringue comme si je n'était jamais venu, ton "service de sécurité" n'en saura rien, ton "voisin" pensera qu'un cambrioleur as pris l'avantage sur lui et les caméras montreront ta routine habituelle. J'ai déjà des enfants, de vrais enfants, et ils sont tout autant dignes de mon attention.

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J’étais très méfiante envers Slade, ce n’était pas n’importe qui, je n’étais pas stupide au point de pouvoir penser que j’allais le battre. S’il se décidait à m’attaquer je pourrais tenir une minute ? Deux peut-être. Mais pas beaucoup plus. Oh que non, j’en avais entendu des histoires et des comptes rendu sur lui. Alors oui, j’avais peur, mais je savais que c’était à raison, alors j’essayais de gagner du temps, de le faire parler,je voulais comprendre pourquoi il était là et pourquoi je n’étais pas encore dans un sac et neutralisée. Pourquoi, s’il était là pour ça, il ne l’avait pas déjà fait ? Je me mordis à nouveau les joues sans rien dire, laissant mon bouclier autour de moi. Je serrais les poings pour contenir les tremblements de manque qui secouaient, pour l’instant, mes mains

Son compte personnel, oui, niveau capture je voulais bien le croire, que s’il l’avait voulu je serais déjà joliment… dans la merde. Il venait voir le résultat de la combinaison de son ADN ? OK. Il avait vu, plus ou moins, mais il n’y avait pas que ça. Non clairement il y avait autre chose, alors je restais toujours silencieuse en continuant de l’écouter. Je haussais les épaules, qui serait assez con pour ne pas avoir peur de lui alors qu’on savait très bien de quoi il était capable. Je soutiens son regard, ou du moins… ce qui était possible, sans rien dire. Je ne pus me retenir :

« Je crains ne pas avoir envie de dire « Papa » ou « Maman » à la moindre personne de qui j’ai un peu d’ADN. »

Non et puis lui moins que les autres… Je le regardais ôter son masque et détaillais son visage en silence. Il avait confiance… Ou pas ? Je connaissais son visage et le mien lui devait être familier. Et visiblement il avait shooté mon voisin… Et déjà des enfants. D’une impulsion d’ondes j’allumais ma chaîne hi-fi qui diffusa doucement Les Quatre Saisons de Vivaldi. J’aimais beaucoup le classique, c’était apaisant avant de reprendre la parole :

« Bah super les relations de voisinage. »

Je me dirigeai vers la cuisine, après avoir baissé les volets, au pire, je ferais tout exploser, et ôtai le masque de mon visage. J’étais très soigneuse, bien que j’en avais deux, je n’avais pas envie de les abîmer. Entre ça et mes cheveux courts… Je remplis un verre d’eau pour moi et un autre pour Slade avant de revenir au salon pour le poser sur la table basse et boire une gorgée du mien. Mes mains n’arrêtaient pas de trembler.

« Seul un crétin n’aurait pas peur de vous en connaissant vos nombreux… talents et capacités. Donc, oui j’ai peur. Ensuite, si vous partagez de l’ADN avec moi, depuis quand le savez-vous ? Et dernière question, vous avez donc des enfants à vous… Qu’est-ce qui vous pousse à venir me voir avec un… Cadeau d’anniversaire ? Si on peut dire ça comme ça. Quoi que votre pouvoir de régénération est bien pratique. Donc, je possède quelque chose qui vous intéresse. J’imagine que vous n’avez pas besoin de moi pour des informations au vu de vos capacités. »

Nouvelle gorgée d’eau. Du moment que ce n’était que les tremblements et pas les saignements de nez ou les vomissements. Mais avoir Slade Wilson en face de moi dans mon appartement… Mais j’avais préféré fermer les volets pour enlever mon masque, on était jamais assez prudente. Je m’assis en face de lui.

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-"Monsieur Jorgensen" ne nous aurait pas laissé avoir cette discussion, j'ai dut aussi m'occuper des caméras.

Un simple fait Slade avait fait son coup avec minutie. Quoi qu'il en soit, si elle pensait que ne pas l’appeler papa le dérangeait, elle se trompait lourdement, Grant et Rose l'avaient fait avant, il savait que quand ses enfants avaient besoin de lui leur discours pouvait facilement changer. "Papa", "père", ces adjectifs n'ont aucun valeur, ce sont des mots, ce qui importe et ce que les membres d'une famille font les uns pour les autres, les sacrifices qu'ils sont prêts à faire, et là dessus Slade savait qu'Analia n'était pas sa fille quoiqu'il lui montre à l'avenir. Il était prêt à tout pour Grant, Rose ou Joseph, mais cette Analia n'était bonne qu'à être utilisée comme pion, comme arme. Elle avait en tout cas beaucoup d'autres questions, son cerveau devait tourner à mille à l'heure, et il comptait là dessus, tant qu'elle se posait des questions, il pouvait apporter des réponses, ses réponses, les seules qui devaient préoccuper son esprit, il avançait ses pièces sur l'échiquier, sûr de ce qu'il faisait.

-Je suis au courant depuis quelques mois, 3 mois avant que Wally ne tente d'abord de m'agresser pour ce qu'il pensait être des informations vitales à ton sujet. Nous ne sommes pas amis, mais Waller sait apprécier mon efficacité et ma pugnacité. Je me suis dit que le gamin pouvait gêner Waller le temps de trouver un plan, comme je te l'ai dit, il m'a agréablement surpris.

La vérité c'était qu'il avait ces infos depuis des années, mais aucun réel moyen de les exploiter, ni le besoin d'ailleurs. Slade savait que ces petits rats de laboratoire ne bougeraient pas de sitôt. Après tout Waller aimait conserver ses jouets à portée de main, il ne pouvait qu'imaginer l'épaisse fumée qui devait envahir son bureau force de sortir par ses oreilles de savoir que la Justice League était impliquée indirectement. Oliver était beaucoup de choses, mais pas un expert dans ce genre d'opérations, se servir des ressources de la ligue était sa principale erreur, des ressources étrangères auraient bien mieux brouillé les pistes.

-Je ne veux rien de toi. Si tu me connaît si bien que ça tu dois savoir que me suivre ne te mènera pas à quelque chose d'épanouissant. Je suis un mercenaire, "l'assassin le plus mortel de la planète", comme ils disent, tu as fuit ARGUS pour échapper à tout ça.

Maintenant que c'était posé, il pouvait mettre en place la suite de son plan. Il prit le verre d'eau et le porta à ses lèvres sans crainte, les poisons et autres drogues fonctionnaient mal sur son organisme de toute manière.

-J'imagines que j'était surtout curieux de voir autre chose qu'un dossier sur un ordinateur. Et aussi pour te dire que tu prends trop de risques, tu prends cette cavale un peu à la légère, tout ça est trop légal, tu vas finir par attirer l'attention.

Il posa le verre avec un petit bruit.

-C'est ton frère qu'ils ont envoyé après toi, il as de gros moyens. J'ai été plus rapide par ce que j'ai plus d'expérience, mais chaque jour que tu passe ici le rapproche de toi. Je te conseille de tous les lâcher et de disparaître, de toute façon, dès qu'ils découvriront d'ou te viennent tes pouvoirs, je peux t'assurer que ça changera, ça as été pareil pour Rose, ma fille. Quand les titans ont sut qui était son père, comment penses-tu qu'ils l'ont traité?

Il la laissait imaginer, elle devait s'être rendu compte que les héros étaient eux aussi prêt à tout pour arriver à leur fin, Wally s'était allié à un meurtrier après tout. Les graines du doute étaient aisées à faire germer, il devait commencer par la déstabiliser si il voulait que ça fonctionne plus tard. Il n'espérait pas la retourner aujourd'hui, il venait en ami, en professeur.

-Ce sont des gens sectaires Analia, tu ne fera jamais partie de leur petit club, bien sûr pour le moment toi et Wally ça marches, mais est-tu prête à le voir penser chaque jour que tu pourrait être aussi monstrueuse que moi? Il se posera la question, crois-moi, et elle ne le lâchera pas.

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Je n’aimais pas ça, pas du tout ça. Il m’avait trouvé en quatre mois… J’ignorais pourquoi ce n’était pas argus en premier, mais j’allais pas me plaindre de ce détail qui était plus qu’arrangeant pour moi. Je me mordillais la lèvre. À nouveau, je l’écoutais en silence finissant rapidement mon verre d’eau. Les caméras… Est-ce que Conner allait me tuer si je lui cachais que Slade était venu ? Il avait presque toujours une bonne raison de me gronder. Soit, reste concentrée Analia, reste concentrée… Ça vaut mieux avec un gars pareil, il serait capable de t’ouvrir la gorge, d’y foutre une grenade dégoupillée et de partir pour s’assurer que tu ne puisses pas te régénérer. Trois mois avant Wally… Sachant qu’il y avait eu Terre 4 au milieu, il avait dû être figé… Je suppose ? Wally avait réussi là où il n’avait rien osé faire. Je serrais les dents et les poings plus fort à m’en enfoncer les ongles dans les paumes. Je n’étais pas un outil, contrairement ce que mes frères pouvaient dire : nous étions bien plus que ça. Oui, je connaissais son surnom, sinon, je ne serais pas inquiète de le voir en face de moi. Attirer l’attention ? Je fronçais les sourcils, je ne pouvais pas juste disparaître de la circulation… Il y avait Wally… Conner et tous les autres… J’écarquillai les yeux, Klaus. Ils m’avaient envoyé Klaus aux fesses… Et il était capable du pire, surtout du pire. J’avalais ma salive en soutenant toujours son regard. Comment ils avaient traité Rose ? Je soufflais d’une voix blanche :

« Ils l’ont chassé. »

Tout n’était pas blanc ou noir. J’inspirais profondément et captai une odeur de sang, ça ne venait pas de mes mains. Je sentis la chaleur du sang se mettre à couler de mon nez. Super… Je pris rapidement un mouchoir pour le plaquer sous mon nez. Ça m’avait pas manqué. Je m’enfonçais une minute dans une réflexion, je ne savais pas quoi penser. D’un côté… ce n’était que quelques brins de gêne ! Juste un pouvoir régénérant… Et de l’autre…

« Les crises de colères et quand mon pouvoir déferle, c’est de vous aussi ? »

Wally m’avait vu en crise de manque, il m’avait vu déchaîner entièrement mon pouvoir sans aucune retenue, couverte de sang et incapable de discerner la réalité d’un entraînement Argus. Je détaillai Slade :

« Je doute fortement que vous-même vous seriez venus me chercher en réalité. Vous ne faites jamais rien gratuitement et vous foutre un de vos employeurs à dos, surtout ARGUS, était pas une solution. À moins que vous espériez que Wally rate pour pouvoir dire à Waller qu’il me fallait un autre type d’entraînement et à ce moment-là… vous donner vaguement la peine de venir voir. »

J’allais commencer à avoir mal à la tête, et mon nez n’arrêtait pas de couler, mais je repris la parole avec autant de détachement que possible :

« Vous pouvez sans doute me reprocher beaucoup de chose, d’être lâche, faible… vous ne serez ni le premier, merci aux instructeurs d’ARGUS, ni même le dernier. Mais clairement, être fugitive n’est pas non plus une bonne idée, je laisserais autant de trâce. »

J’avais peur d’être seule, terriblement peur, mais je ne voulais pas lui avouer, c’était hors de question. Je me levai pour changer de mouchoir. Fallait juste attendre que ça s’arrête, mon pouvoir régénérant pouvait rien faire aux lésions qui se faisaient instantanément même s’il les soignait, d’autres se créaient, il fallait juste être patient.

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-Sans doute. Tout comme ça pourrait être les saletés qu'ils vous injecte.

Ses accès de colère à lui, si ils avaient plutôt tendance à causer sa défaite, étaient en effet de véritables explosions de ses capacités, surtout en terme de force. Mais perdre le contrôle n'était pas vraiment ce qu'il préférait, après tout, si il était un surhomme, les défis qu'il devait affronter sur une base régulière, comme les titans, nécessitaient une concentration absolue, c'était quand il ne perdait pas le contrôle, quand il était maître de lui-même, qu'il était Deathstroke. Être réduit à l'état de bête furieuse était un désavantage au combat, les techniques, la méthode, l’exécution, tout cela était bien plus important, il n'y avait qu'un idiot pour se baser sur la puissance brute, elle permettait de délivrer le coup fatal, mais il fallait encore être en mesure de le porter. Analia parlait de déferlement de pouvoir quand elle voulait parler de perte de contrôle, un choix sémantique intéressant. Elle se trompait par contre en pensant qu'il n'avait aucune volonté les concernant, il aurait sans doute fini par venir la chercher, mais lui qui n'était pas motivé par les sentiments dans cette histoire aurait tout d'abord fait son possible pour que Waller ne remonte pas sa trace et surtout aurait fait sortir les quatre en même temps, la bombe subdermique était son seul et principal soucis, celle de Klaus était complètement greffée à sa colonne vertébrale même, impossible de mener une opération suffisamment rapide avec son facteur régénérant et sa peau épaisse, véritable barrière qu'il créait inconsciemment à la moindre agression. Wally n'avait agit que par ce qu'il voulait sortir sa dulcinée de là, un choix d'un égoïsme patenté, les autres membres de la fratrie désormais persuadés que quelque chose de grave aurait put arriver à leur sœur. Elle faisait la fière mais son nez continuait de couler et elle continuait de faire des théories, la seringue était juste devant elle, mais elle ne la prenait pas, il poussa cette dernière négligemment vers elle. Du bout des doigts.

-Injecte-toi le purificateur sinon je vais bientôt devoir converser avec une personne évanouie, je sait d'expérience que leur discussions sont limitées.

Un "tssss" désapprobateur quitta sa bouche et il se réinstalla aussi confortablement que possible, son corps en arrière dans le fauteuil bon marché.

-Tu parles beaucoup Analia, tu fait comme si tu me connaissait, mais tu ne sait pas quels sont mes plans et mes objectifs, tu ne pourra jamais le savoir, mais accepter ou refuser mon aide n'est que de ton ressort, je me moques bien de ce qu'ils t'ont dit, tu as mes gènes, mon ADN, ce qui veut dire que nous sommes liés.

Une nouvelle gorgée d'eau vint le rafraîchir.

-La vérité c'est que je t'aime bien, tu es maligne et tu n'a pas eut beaucoup de chance dans la vie, je connaît ça.

Slade était un prodige militaire bien avant de recevoir les injections qui le transformerait en surhomme, Adeline avait compris cela très vite et en avait largement profité en lui inculquant tout le savoir militaire possible, en le faisant participer aux débuts des forces spéciales, puis avec le programme de super soldat. Slade était encore un patriote à cette époque, persuadé de devoir tout faire pour son pays, mais après le comas, en découvrant ses capacités... il avait vite changé. Il avait pris sa totale indépendance, et si cela lui avait beaucoup coûté, il ne changerait ça pour rien au monde, il avait fait et vu des choses que peu de civils pouvaient envisager.

-Tu n'es lâche ou faible que si tu le décides Analia. La vraie question, c'est de savoir si tu en as la volonté, il n'y as que toi qui puisse changer les choses pour le mieux, les autres ne verront que leur intérêt personnel et t'écraseront, le temps érode tout Analia, la question et de savoir ce que tu fera quand tout s'effondrera, si tu aura été préparée.

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Ça… on ne pourrait jamais savoir si mes pertes de contrôle et l’explosion de mes pouvoirs étaient liés à Slade, à moi ou à tout ce qu’on m’avait injecté. Et bordel que j’aimais pas du tout cette situation. J’imaginais que je ne pourrais jamais réussir à m’en sortir sans aide. Qu’est-ce que je pourrais faire pour réussir à les dominer ? Aucune idée. Ces pertes de contrôle étaient aussi parfois due aux acouphènes… Je ne savais pas réellement quoi en penser, il faudrait que je trouve un moyen de les dominer pour essayer de pouvoir utiliser cette puissance en permanence. Non, ce n’était pas facile… Mais ça, j’allais clairement pas jouer au psy avec lui. Je me frottai machinalement la joue sans savoir quoi penser. Je baissai les yeux sur l’injecteur avant de les remonter aussitôt sur Slade, j’eus un vague sourire à sa remarque avant de saisir l’injecteur. Je n’aimais pas ça… je connaissais son poids par cœur, la sensation du produit dans mes veines… Machinalement je reniflai le produit, l’odeur était… la même que celle de la sueur de Klaus quand il se le faisait injecter. Je remis le mouchoir en place rapidement le temps de me planter la seringue dans le bras et d’injecter le produit. Je grimaçai légèrement en sentant le liquide entrer dans mon corps. Je n’aimais pas, vraiment pas, ce genre de chose. J’essuyai le sang de la seringue avec soin ainsi que l’injecteur avant de le reposer sur la table.

« J’ai plus tendance à vomir que m’évanouir. »

J’eus juste un sourire : oui je parlais beaucoup, j’essayais seulement de gagner du temps, il devait s’en douter quand même un peu ? Non. Non, soit. Et oui, j’ignorais tout de ses projets, de ses plans, de ce qu’il pensait vraiment. Et s’il était mon « père », il était au moins celui aussi de Klaus, moins celui de Wyatt et de N°3, leur facteur régénérant était moins puissant. Accepter son aide… Rien n’était gratuit dans ce monde. Je me mordis à nouveau les joues un instant.

« Et si j’accepte votre aide… C’est quoi le prix ? Rien n’est gratuit dans ce monde. »

Oui, clairement j’avais peut-être vécu en laboratoire un long moment, mais j’étais pas non plus une oie blanche ou quoi que ce soit. Non, vraiment, qu’est-ce qu’il voulait en échange si j’acceptais son aide. Mon âme ? Argus avait toujours essayé de faire en sorte que j’en aie pas. Il m’aimait bien ? Je haussai un sourcil, maligne… on avait pas trop le choix pour survivre maintenant, pour essayer de rester mentalement en vie, trouver… trouver… comme survivre à ARGUS. Je souris un peu à sa remarque, il savait parler, ça il fallait l’avouer. Je sentis mon nez arrêter de couler et je me levais pour m’approcher de l’évier pour le déposer dans un verre, je le brûlerais bientôt pour laisser un minimum de preuve, je posais le briquet à côté avant de me nettoyer soigneusement. Le produit continuait à faire son effet, on verrait ça dans les prochains jours. Je reviens vers Slade en finissant mon verre d’eau.

« Je ne me laisserais pas faire lorsque ça arrivera. Lorsque l’effondrement arrivera, je tiendrais aussi longtemps que possible, j’ai quelques notions de survie. »

ARGUS s’était assuré que sa petite arme puisse tenir. Machinalement, je me frottai la nuque et le cou, j’avais parfois encore l’impression de porter le collier, entre ça et les cauchemars… Enfin, ça c’était qu’un détail, je m’appuyais contre le dossier du fauteuil derrière moi avant de regarder un instant le plafond, qu’en sera-t-il de mes pouvoirs, une fois purgé de tout ça ? Et si Slade avait raison ? Si c’était ARGUS qui démontait sans le vouloir mes capacités… possible. Je me mordis à nouveau les joues avant de baisser les yeux :

« Le seul souci étant de continuer à s’entraîner. »

Ici je continuais de tout mon possible, musculation, course, entraînement aux arts martiaux… Mais clairement c’était pas assez pour moi, j’avais été habitué à beaucoup plus.

Hello girl ! I'm here for you !

Slade avait tout le temps dont il avait besoin, l'inquiétude ne faisait pas vraiment partie du programme aujourd'hui, qu'il réussisse ou non son coup n'était pas primordial, Analia n'était qu'une arme de plus dont il pourrait se servir le moment venu, un outil au service de sa vengeance, Wally avait fait une erreur en jouant les héros romantiques. Même si il appréciait vraiment Analia, ce n'était que pour son potentiel, pour ce qu'il pouvait en faire. Analia en avait un peu conscience, mais elle ne pouvait as imaginer le nombre de coups d'avance qu'il avait pris de son côté, elle se pensait prête, ce qui était une bellle preuve de volonté, elle affronterait sans doute l'adversité avec courage, mais en terme de préparation elle ressemblait plus à un pétale de rose porté par la brise du vent. Ollie gérait tout comme il le pouvait, mais ses moyens étaient limités car il était surveillé, ce qui donnait à Slade un net avantage pour agir à sa guise, son ennemi avait réussi à s'immobiliser lui-même et sa manœuvre avait déjà commencé.

-Tu n'as rien à m'offrir, rien qui m'intéresse.

Il préférait être clair sur le sujet, même si sa participation à de quelconques plans tordus étaient bien évidement l'objectif, commencer par dire qu'il voulait qu'elle l'aide à supprimer les amis de Wally n'était pas vraiment recommandé, cela viendrait plus-tard, une fois la discorde semée à nouveau parmi tout ces sales gosses. Pour l'instant, il devait être celui qui offrait, encourager Analia à ressentir de la reconnaissance et un sentiment d'obligation à son égard, le moment venu, il saurait comment en profiter, comment lui rapeller la même leçon qu'il avait tenté d'enseigner à Rose : Dans ce monde, on ne peut compter que sur soi-même. Il est facile de se dire que l'union fait la force, mais la réalité était que l'égoïsme était présent en chacun, que les autres ne cherchaient au final qu'à faire de nous des fidèles de leur vision des choses. Un travers humain naturel né du besoin de sociabilisation, l'alpha imposant à la meute la marche à suivre : homine homini lupus.

-T'entraîner? C'est ton frère qui serait ravi de l'apprendre.

Les rapports écrits de Klaus sur ses frères et sa sœur étaient une vision assez unique et avaient eut le mérite de lui offrir quelques tranches de rigolade. N1 ne mâchait pas ses mots, si il n'avait pas été aussi loyal à ARGUS il aurait fait un parfait outil de destruction, surtout depuis les implants qui avaient fait passer ses capacités de terrain de "agent correct" à "steamroller". Le Berzerker n'était pas un ennemi à sous-estimer, se laisser surprendre était la dernière erreur que quiconque ferait face à lui. En tout cas il aurait sans doute fait une syncope en entendant Analia parler d'entraînement alors qu'il la fustigeait en permanence pour son manque de sérieux.

-Si c'était un moyen de me demander, je suis cependant prêt à t'aider. J'ai des installations dans à peu près toutes les villes de ce pays et dans à peu près tous les pays du monde. Simulateurs, équipement d'exercice physique, ordinateurs pour gérer les constantes vitales, ça ressemble beaucoup à ce que font ARGUS et les supers.

Il fallait bien s'améliorer dans un monde ou de nouvelles menaces apparaissaient en permanence, quelque soit le côté de la barrière ou l'on se trouve. Il extirpa une carte magnétique d'une de ses poches, celle de sa planque locale, il n'aurait qu'à extirper toute information stockée là-bas, mais elle aurait accès à tout ce dont elle avait-besoin, ainsi qu'à des armes.

-Qu'est-ce que tu en dit?

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Je fronçais les sourcils en l’observant. Slade Wilson ne voulait rien de moi ? Non, je n’y croyais pas, on avait toujours quelque chose que l’autre voulait. Sauf qu’il ne voulait pas me le dire. Ça se sentait. Je serrais légèrement les poings avant de me masser légèrement le nez.

« Slade Wilson, le plus grand mercenaire avec Deadshot fait dans le bénévolat et la gratuité ? C’est pas moi qui vais me plaindre. »

Par contre, je le sentais mal, je n’aimais pas ne pas avoir toutes les cartes en main. Et lui en face… Il y avait quelque chose… Je me mordis les joues à nouveau, assez fort pour sentir le sang couler sur ma langue. Pas grave. Pas grave. Je remontai mes jambes en tailleurs sur le fauteuil, moi j’avais le droit de faire, pas lui. Enfin, pour l’instant il était calme. Même si je ne comprenais pas du tout son attitude et à quoi il jouait et surtout réellement… pourquoi il voulait m’aider alors que visiblement je n’avais rien à lui offrir, non, là… y avait un truc louche. Je continuais de l’observer, mais il aurait dû faire du poker : il savait maîtriser la moindre émotion faciale et sa gestuelle. Fascinant à observer. Par contre j’eus un grondement de colère quand il évoqua mon frère.

« J’en ai rien à foutre de ce que mon frère serait heureux d’entendre. »

Il ne m’avait jamais écouté, à part quand je disais ce qu’il voulait entendre. Alors qu’il soit heureux ou non d’entendre que je voulais m’entraîner… je m’en foutais complètement. M’entraîner n’avait pas été toujours une corvée. Sur la fin oui, mais je voulais retrouver le goût de m’entraîner, retrouver la notion de plaisir à sentir les courbatures. Et surtout, si je voulais protéger les gens, il fallait que je puisse continuer à m’entraîner et optimiser mes compétences. J’eus presque un léger sourire à sa remarque :

« Connard qui vous hurle dessus en moins et flingue braqué sur la nuque en cas de la moindre erreur. »

Et surtout avec ma musique, dans mon monde. J’observai la carte magnétique avant de me masser la nuque. Il n’y avait rien en contrepartie. Je trouvais ça très étrange. Il n’y avait rien sans rien ici. Non, c’était étrange, j’inspirais profondément, j’étais en train de vendre ce qu’il me restait d’âme au diable en personne.

« Vous dîtes qu’il n’y a rien que j’ai qui vous intéresse, mais… il n’y a rien sans rien, qu’importe si je porte vos gènes… Vous ne faites pas cela par bonté d’âme ou juste montrer que vous êtes aussi le gentil de cette histoire. En quoi cela vous rapporte plus de m’aider que de passer un coup de fils avec Waller et dire « J’ai retrouvé votre arme N°4, elle se trouve à tel endroit. », vous aurez sans aucun doute une grosse récompense, bien plus que ce que je peux vous offrir. À part si bien sûr vous souhaitez m’utiliser comme réserve d’organe ou ce genre de chose. Mais sur le principe, j’accepte votre offre. »

Non, vraiment c’était quelque chose d’étrange. J’observais son visage avec attention, cherchant la moindre faille dans son expression, mais il n’y en avait pas. Je me demandais qui serait le plus rapide entre lui et mes ondes. Il y avait assez d’onde dans le coin pour que je puisse toutes les utiliser, bien qu’il n’y avaient pas tous les types d’ondes.

« Les informations sur mes pouvoirs, vous allez pouvoir les récupérer dans votre base. Ce que je suis capable de faire, ne pas faire… »

Et les informations se vendaient à prix d’or. Là à nouveau, il allait pouvoir les vendre à ARGUS, montrer tout ce que je pouvais faire et surtout que je continuais à progresser. À ARGUS ou d’autre.

Hello girl ! I'm here for you !

Il était clair que Analia le connaissait mal, ce qui jouait à son avantage. Tellement occupée à tenter de le déchiffrer qu'elle ne pouvait pas envisager vraiment ce qu'il voulait. Elle avait raison bien sûr, il s'attendait à un retour sur investissement aussi rentable que possible, mais ce qu'elle sous-estimait était sa patience et sa capacité à peser les pertes et les gains. Slade avait toujours été quelqu'un de cartésien dans sa manière de faire, quand on affrontait des ennemis supérieurs en nombre, en pouvoir ou en technologie, économiser ses forces, attendre le bon moment, voilà ce qui faisait la différence entre la vie et la mort. Si Analia l'avait connu un peu mieux elle n'aurait pas parlé de gratuité, ni fait de blague sur le fait d'avoir un pistolet sur la tempe à l'entraînement, Slade avait été entraîné à la dure par sa femme et les pistolets étaient chargés lors de leurs exercices de corps à corps, Rose et Terra savaient que les entraînements qu'il prodiguait tenaient plus du combat à mort que de l'exercice physique. La philosophie était simple, l'entraînement classique ne sert qu'à maîtriser les bases, le véritable talent, les vrais capacités venaient quand notre vie était en jeu. C'était aussi une magnifique leçon de maîtrise, personne n'a envie de blesser mortellement son partenaire d'entraînement, savoir retenir ses coups et tout aussi important que savoir les donner. Les pratiquants d'arts-martiaux asiatiques suivaient encore parfois ces concepts, renforçant leurs corps et s'entraînant jusqu'à en briser leurs membres. Un combat peu coûter cher, perdre un sens ou un membre était plus qu'envisageable, facteur régénérant ou pas, mais elle finirait par le comprendre d'elle-même.

-Ca ne me coûte rien non plus de t'aider Analia, les gentils et les méchants c'est des considérations pour tes nouveaux amis, je trouve cet état d'esprit puéril, la vérité c'est que les gentils sont tout autant capables de faire le mal que leurs ennemis, ils se retiennent juste mieux. Mais pousse les suffisamment et tu découvrira leur vraie nature, tu verra le tigre caché dans les hautes herbes dès que tout n'ira plus dans leur sens.

Sa Naïveté était presque touchante, que savait-elle de ce qui avait mis un homme de son calibre dans la liste des super vilains? Que savait-elle de la mort de son fils Grant? Les héros n'étaient qu'une sinistre blague, des incompétents avec des capacités, parfois ils créaient leurs propres ennemis, ils traitaient la criminalité comme si c'était un terrain de jeu leur permettant de défouler leurs plus bas instincts, là était la vérité, tous autant qu'ils étaient avaient eut la malchance de voir ce que le monde avait à leur offrir, et aucun n'avait aimé, les étiquettes c'était de la branlette intellectuelle pour que le journal du soir puisse tout ranger dans de jolies cases. Quelle plaisanterie!

-Je sait déjà ce que tu peux faire Analia, manipulation d'ondes de tout types, tu t'en sert très mal d'ailleurs, mais ce n'est pas moi que ça regarde. Tu devrait essayer de contacter Firestorm maintenant que tu es dans le camps des gentils, ses capacités ne sont pas si éloignés des tiennes que ça.

C'était aussi comme ça qu'on apprenait, grâce au savoir des autres, leurs échecs pouvaient devenir nos réussites, Analia avait un long chemin à parcourir encore, mais avec de la volonté elle pouvait devenir une des grandes de ce monde. Et l'aider à détruire les titans de l'intérieur.

-Waller peut bien te courir après si ça lui chante, c'est plus à mon avantage que de te livrer, tu as une idée de ce que tu coûte à ARGUS? Des efforts qu'ils déploient pour te retrouver?

Si le contribuable savait comment son argent était dépensé, il était a parier qu'il ne serait pas ravi.

-Tu as beaucoup à apprendre sur le monde extérieur Analia, tu n'es plus dans les murs de ton bunker, mais tu le comprendra bien assez vite. Klaus n'est pas l'ennemi que tu imagines, Wally n'est pas un diamant d'innocence et Waller fait juste son travail.

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Je ne saisissais toujours pas pourquoi Slade était là… Et surtout ce qu’il me voulait en vrai… J’aurais adoré avoir un pouvoir pour lire dans ses pensées, fouiller son esprit… et comprendre. Pourquoi il était là ?! Pas seulement pour dire « Hello fifille, je suis ton père. », non clairement, je ne le voyais pas comme ça… Et surtout, un mercenaire pouvant être à la solde de Waller… Non, j’étais très méfiante de ce côté-là. Est-ce qu’à nouveau… ? Non, si c’était à nouveau un test pour me faire revenir à ARGUS ou vérifier ma loyauté, je ne serais pas là et il ne serait pas ici. Non, il m’aurait déjà maîtrisé et ramené. Je me massais machinalement la gorge. Quatre mois sans, j’avais encore l’impression d’avoir le collier autour de ma gorge. J’avalais ma salive en l’écoutant avant de me mordre légèrement la lèvre, je ne savais pas moi-même ce qu’il s’était passé durant cette nuit, ce que j’avais fait, mais je savais que j’avais largement fait de la destruction et tué… Volontairement ou non.

« Tout le monde est un monstre au fond de lui. »

Et parfois ce n’était pas qu’au fond… Je l’étais entièrement et je me demandais bien comment j’arrivais à me regarder encore dans un miroir… Mais j’imaginais que c’était parce qu’ARGUS m’avait clairement façonné sur certaines choses ? Je ne savais pas, vraiment pas… C’était compliqué comme situation, je glissais une main dans mes cheveux, pensive. Qu’est-ce que je devais faire ? J’eus un rictus à la remarque de Slade. Ouais bah ça va ! Ma manipulation des ondes c’était instinctif, alors… Firestorm ? Je verrais, mais effectivement il fallait que je pousse dans mes pouvoirs, même s’ils… ils me faisaient peur. C’était dur de l’admettre, mais j’avais peur de ce que je pouvais en faire. Le camp des gentils ?

« Je croyais qu’il n’y avait ni gentil ni méchant ? Mais… soit, je note. Firestorm. »

Ce n’était pas à lui que j’allais parler de mes doutes concernant mes pouvoirs, concernant de ce que je pouvais en faire. Déjà, je les avais acceptés, maintenant il fallait les dompter et les dominer. Réussir à les maîtriser entièrement et les affiner au maximum. Je haussais les épaules à sa remarque en me frottant le nez.

« Je chiffre ça en million. Et je parie sur mes trois frères déployés, Klaus doit frôler le mode Berserk en permanence… »

Wyatt… Est-ce que tu allais bien grand-frère ? Est-ce que tout allait bien ? Tu me manquais affreusement… J’espérais que t’avais gardé la peluche pikachu… Je grondai, légèrement agacée, de sa remarque. Ça va oui ! Je savais très bien que j’avais parfois quelques difficultés avec le monde extérieur, surtout à cause de la nourriture, mais ça c’était autre chose, je me débrouillai pas si mal que ça. Je baissai les yeux à la remarque de Slade, je savais que mon frère… C’était compliqué… Par contre Waller il pouvait aller se faire foutre par un ours polaire, elle faisait son travail, mais je ne lui pardonnais pas ses manière et tout ça. Non, ça je ne pouvais pas lui pardonner, et pourtant j’avais beaucoup pardonné à mes frères.

« Sans aucun doute, Klaus est Klaus, tout comme Wally est Wally. Quant à Waller elle fait son travail, mais je ne peux pas lui pardonner. Alors c’est sans doute égoïste ou quoi, mais il va me falloir beaucoup de temps. Mais comme vous dîtes : ni gentils ni méchants juste des humains. »

Pourquoi il voulait me convaincre qu’il n’y avait ni gentil, ni méchant ? Même si j’étais pas trop convaincu sur le côté méchant, j’imaginais que chacun avait ses convictions… Mais quand même, le chaos tout ça… Je me frottais à nouveau la gorge, le poids du collier me revenait beaucoup en ce moment… Je soutiens le regard de Slade, il y avait quelque chose que je n’aimais pas, au fond… Il y avait quelque chose d’étrange qui… me mettait mal à l’aise.

« Un conseil pour la vie civile ? »

Le faire parler… ça me semblait être une bonne idée ? Tous les conseils étaient bon à prendre.

Hello girl ! I'm here for you !

Ca avait quelque chose de fascinant de voir sur son visage les effets de son tourment intérieur, d'imaginer les rouages de son esprit tenter de le percer à jour, c'était un jeu très amusant que de la voir se torturer les méninges pour tenter de résoudre l'énigme. Mais il savait que ce genre de plaisirs se devaient d'être consommés avec modération. Les paroles de Slade étaient un labyrinthe soigneusement étudié pour la mener comme la petite souris de laboratoire que cette pauvre fille avait dans le fond toujours été vers la bonne destination, le plus beau dans tout ça et qu'il n'aurait même pas à lui demander ou à la contraindre, elle le ferait inévitablement d'elle-même, comme un papillon attiré par la flamme qui causera sa perte. Le mercenaire sait que c'est mal, Wintergreen aurait sans doute beaucoup de choses à dire sur ce qu'il fait en ce moment.

Mais Slade est ainsi, il est dans sa nature profonde de chercher la vengeance dès qu'il le peut, de faire payer les assassins de son fils par tous les moyens, si il doit pour cela briser des vies, il n'hésitera pas, comme il l'a bien exprimé à la principale intéressée, elle n'est pas vraiment sa fille, il en as déjà une : Rose. Elle, ce n'est qu'une expérience de l'Etat qui utilise son patrimoine génétique, et une bien mauvais vu qu'elle as fini par leur échapper, mais ça ne le regarde pas ça, il n'a qu'à transformer leur échec et s'en servir dans la direction qui lui convient. Analia est ingénue, mais elle n'est pas idiote pour autant, le dossier mentionne aussi un QI largement supérieur à la moyenne, ce qui est une autre arme qu'il possède contre elle, cet intellect bouillonnant est le plus grand désavantage de Analia dans le jeu d'esprit auquel ils se livrent tout deux, il fausse son jugement en lui faisant tout extrapoler, le moindre de ses mots, chacune des syllabes qu'il prononce.

-Un conseil? Oublie cette vie, elle n'est pas pour les gens comme nous.

Les gens dotés de pouvoirs et de capacités pouvaient aspirer à une vie normale, tenter de vivre dans le déni, se cacher dans le trou le plus profond qu'ils trouveraient, la vie se rappellerait de leur montrer que ces capacités font partie d'eux et ne destine pas à la simplicité ni a l'anonymat, on ne peut fuir qui on est au fond de soit. Refuser l'appel revient à un suicide personnel. De quelle vie civile elle espérait pouvoir bénéficier? Elle comptait être barrista dans un starbucks? Aller soigner des enfants en somalie? Quelle plaisanterie, elle était un engin de destruction vivant, pas une personne normale, pas une personne tout court d'un point de vue légal d'ailleurs, elle était une propriété de l'état, marquée comme une bête de somme, traquée comme un animal sauvage, elle aurait de la chance de continuer cette comédie ne serait-ce qu'un an, quelle plaisanterie.

-Tu as des pouvoirs Analia, tu vas devoir l'accepter, tu vas devoir te faire à l'idée que tu ne peux pas avoir de vie normale. Tu as du beaucoup rêver du monde extérieur, de comment c'était de vivre normalement, mais ça ne sera jamais le cas. Et de toute façon la vie de ces gens est misérable, ils ne verront jamais le monde comme nous, ils sont différents, fragiles.

Il avait traversé les enfers, vu des merveilles au delà de la compréhension du commun des mortels, traversé le monde et quelques époques.

-Regardes-moi, j'ai l'air de pouvoir me contenter de tondre ma pelouse, boire des bières et gueuler sur les enfants du voisinage? Je suis l'assassin le plus létal de cette planète, le gouvernement as fait de moi qui je suis, peu importe ce qu'était l'intention du départ, à partir du moment ou j'ai eut la possibilité de dépasser mon statut de simple humain, je ne pouvait plus vivre comme eux. Tu devra faire un choix toi aussi, tu ne peux pas te cacher et espérer que ça passe.

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Je poussais un profond soupir pour regarder le plafond, je sentis la vibration des ondes m’entourer avec un peu plus de force. La vibration de l’air, les ondes sonores, musicale. C’était les plus apaisantes pour moi. Ce n’était même pas un véritable bouclier qui m’entourait, c’était… juste une très fine pellicule d’ondes vibrant très légèrement. Comme pour me rassurer, comme pour me dire que je n’étais pas seule. C’était moche de se sentir si triste, si seule… Que la seule chose venant vous réconforter c’était votre propre pouvoir qui pourtant n’était pas spécialement le plus délicat, le plus… mignon, non il était destructeur, et pourtant c’était lui qui essayait de me rassurer. Il fallait avouer que c’était ironique. Mais c’était sans doute aussi seulement moi-même qui usais mon pouvoir sans m’en rendre compte. C’était compliqué de savoir réellement, manquerait plus que j’arrive à lui faire prendre la forme d’un chat ronronnant sur mes genoux ! Et je me foutais qu’il le remarque ou non. Je serrai légèrement les poings en l’écoutant.

J’acceptais mes pouvoirs ! De toute manière je n’avais pas le choix… J’étais née comme ça et je mourrais probablement comme ça. Je plissai le nez, je n’aimais pas ce qu’il disait. Personne n’était misérable ! Ce n’était pas parce qu’ils étaient juste des humains normaux que… qu’on avait pas le droit de les aider ou de vivre parmi eux ! La vie normale… C’était peut-être une utopie pour moi, mais j’avais envie d’être juge aussi… Et puis il y avait beaucoup de chose à faire… Je serrai les poings sans savoir quoi dire. C’était pas facile de s’entendre dire ça, bien sûr, je baissais les yeux sur mes poings sans rien dire. Est-ce que toute ma vie je ne serais qu’une arme ? Un truc qu’on appelle et qui fait tout exploser ? Pourquoi est-ce qu’on avait pas le droit de vivre normalement ? Est-ce que vraiment il avait raison ? Certains metahumain ou quoi avaient leur propre métiers ! Ils vivaient leur manière…

Je relevai les yeux vers l’homme pour l’observer. Lui avait décidé d’user de ses capacités pour devenir un tueur à gage, un mercenaire. C’était lui qui avait décidé de sa vie. Pas ses pouvoirs. J’étais sûre qu’il y avait plein de gens avec des pouvoirs qui vivaient normalement, mais comme on en entendait pas parler, c’était pas connu.

« Donc en suivant votre logique, quitter ARGUS n’était pas la bonne solution vu que je ne suis pas apte à avoir une vie normale. Effectivement, je ne sais pas combien de temps je pourrais me cacher d’ARGUS, aussi longtemps que possible, vous avez réussis en quatre mois, en se disant qu’ils ont d’autres chats à fouetter et que mon frère… fait… mon frère… j’estime que j’ai encore deux à trois mois de paix. Sauf si Brianiac arrive. »

Six mois de liberté avant de se prendre une puce dans le cerveau. Abandonner les études… Est-ce que vraiment c’était la solution… J’aurais aimé en parler à Wally ou même à Conner… J’allais devoir lui envoyer un message, peut-être que lui pourrait aussi… m’éclairer sur la marche à suivre, il était lui aussi d’ARGUS au début. Lui saurait bien mieux que moi quoi dire et surtout quoi faire.

« Niveau pouvoir, les vôtres ne sont pas si… visible que ça. Ça veut dire quoi ? Que je dois passer ma vie à fuir ? À être aussi une mercenaire en priant que ARGUS ne me choppe pas au vol ? »

Je n’avais toujours pas d’ailleurs trouvé un moyen de me débarrasser du N°4 marqué derrière mon oreille. Ça ne serait pas une vie de fuir toujours. Si lui était heureux de cette vie pas moi. Je demandais pas un maris des enfants et une maison, juste de pouvoir choisir ma vie et de vivre comme moi je l’entendais.

Hello girl ! I'm here for you !

La vérité est que les gens sont faciles à berner à partir du moment ou on sait sur quel bouton appuyer pour les faire réagir, Il suffit aussi de compter sur leur crédulité naturelle pour camoufler des pouvoirs comme les siens, Elle le comprenait mal quand il parlait de ne jamais avoir une vie normale, ce qu'il entendait par là était qu'elle devrait se servir de ses pouvoirs d'une manière ou d'une autre. On ne peut vivre sans respirer comme on ne peut vivre sans user de ses capacités, Slade avait clairement décidé de ne pas s'enfermer dans une vie qui ne convenait pas à ses pouvoirs, il aurait put être un héros, mais il avait des enfants à nourrir et le mercenariat était la voie la plus aisée, la plus rapide, pour remplir ses objectifs. La vie avait amené son lot d'épreuves avec elle et il y faisait face du mieux qu'il pouvait, comme Analia le faisait maintenant et continuerait de le faire. Slade pouvait constater que ses paroles avaient malgré tout un effet, les ondes se pliaient autour d'elle, ce qui en disait long sur à quel point ces pouvoirs faisait partie de la jeune fille.

-Tu interprète mes paroles comme bon te semble, j'ai suivi ma propre voie, tu suivra la tienne, je me contentes de te prévenir sur ce qui t'attends, mener un double vie c'est dangereux, te cacher derrière un masque comporte des désavantages, on se fait tous des ennemis, mieux qu'il se concentre sur ton visage plutôt qu'ils essayent de décortiquer ta vie. Tu n'es pas moi, tu n'es pas Oliver, tu es toi-même, tu aura le choix, comme tout le monde.

Le plus grand danger pour elle restait au final de ne pas se faire chopper par ARGUS, mais ses nouveaux amis pourraient s'en charger d'une manière ou d'une autre, elle n'était pas al fille de Superman, mais Oliver restait un membre de la Justice League, ils trouveraient tous une solution une fois cette histoire de vol réglée. Après tout Conner avait simplement échappé au contrôle de ses geôliers, pour Analia c'était différent, les relations étaient tendues, heureusement que Brainiac était là pour maintenir une paix provisoire, mais dès que ce gros tas de métal rouillé serait renvoyé aux confins de l'espace, la guerre commencerait dès que la poussière serait retombée. Waller n'appréciait pas ses accrochages avec la Justice League qui chaque année semblait gagner pignon sur rue, elle se sentait sans doute menacée par cette puissance agissant au grand jour.

-Tout ceci aura une issue, ne t'en fait pas, tu es bien entourée maintenant, par des gens influents, tu dois juste apprendre à t'en servir au moment opportun. Ils ne peuvent pas ignorer ton existence et ce que tu représente, méfie toi de leur jugement.

Il se leva avec calme avant de remettre le masque de son armure de combat pare-balle, il ne pouvait pas s'éterniser après tout, il avait des préparatifs à faire pour son duel contre Tim, il avait aussi des questions à poser à un Albanais pour le compte d'un Serbe, une sombre histoire de trafic d'arme international et de rivalité. Il salua Analia d'un geste simple de la main.

-N'oublie pas ce que les gens font pour toi, mais n'oublie pas les raisons derrière leurs actions.

Il s'approcha de la fenêtre qui lui avait servit à entrer, la leva et sortit son grappin propulsé qui lui permit de disparaître, comme si il n'avait jamais été là.

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