Maybe one day soon I'll hold you like the sun holds the moon ⚔ Dick

Maybe one day soon I'll hold you
Like the sun holds the moon

DICK && KORY

Les humains ne cessaient de la surprendre, même après toutes ces années, bien que la jeune femme n'était pas bien sûre que ce soit une bonne chose. Est-ce que cela signifiait qu'elle n'était pas encore parvenue à bien cerner les Terriens et à bien comprendre leur fonctionnement ? Ou Koriand'r devait-elle plutôt se dire qu'elle ne pourrait jamais entièrement comprendre des êtres qui se différenciaient tant de son peuple originel, que ce soit physiquement, psychologiquement et mentalement ? Dans le fond, cela la poussait à se poser des questions, oui, ne serait-ce qu'un peu, mais dans les faits, elle ne s'éternisait pas là-dessus. De toute façon, Kory ne s'éternisait jamais très longtemps sur quoi que ce soit. Elle n'était pas inconstante ou sotte, c'était juste que la vie était bien trop courte pour ne pas profiter pleinement de ce qu'elle avait à offrir. Et, aussi, son esprit filait vraiment trop à vive allure pour qu'elle s'empêche de dire et de faire ce qui lui passait par la tête, sur le moment, et sans se résoudre à patienter très longtemps. Ce qui, d'emblée, pouvait avoir contribué à faire son charme auprès de ses proches, mais ce qui n'avait pas non plus été sans les inquiéter, surtout quand il est très peu convenable de dire et de faire certaines choses, sous la lumière de la société humaine et terrienne. Heureusement pour eux autant que pour elle, elle s'y était tout de même quelque peu fait, à tout ceci, de quoi lui éviter de se faire autant remarquer qu'aux premiers instants de sa vie sur Terre, sans que cela signifie qu'elle avait entièrement fini par rentrer dans le moule. Cela voulait dire qu'elle restait elle-même et qu'elle le resterait toujours, ce qui n'était pas forcément une si mauvaise chose que ça, n'est-ce pas ? En tout cas, oui, les humains ne cessaient de la surprendre. Même quand des catastrophes survenaient, certains Terriens ne perdaient pas espoir et continuaient d'avancer. D'autres, en revanche, n'hésitaient pas à profiter du malheur des autres pour leur soutirer de quoi faire leur bonheur à eux. Que cela passe par des cambriolages ou des agressions en pleine rue, ou bien encore par du rançonnage de réfugiés en bonne et due forme. Depuis l'attaque de Brainiac, de nombreux citoyens des États-Unis avaient dû fuir leur ville, pour peu que celle-ci se soit retrouvée dans le collimateur de l'envahisseur, les poussant à trouver refuge ailleurs, et notamment à Star City. En tant que membre des Teen Titans, et en tant que leur Leader de surcroit, il était du devoir et de la responsabilité de Starfire d'éviter que la criminalité n'explose en ville, tout en faisant son possible pour que tous ces réfugiés n'y perdent pas encore plus au change.

Alors, évidemment, cela agaçait beaucoup Koriand'r que de continuer de devoir botter des culs parce que certains ne comprenaient toujours pas le message, pourtant clair : Star City n'était en rien devenue une ville de non-droit, et quand on dit non, c'est non ! Le problème, c'était que s'il lui était aisé de régler gentiment leur compte aux délinquants de bas étage et aux criminels tout ce qu'il y avait de plus normal, génétiquement parlant, cela se compliquait un peu plus quand elle avait affaire à des métahumains qui ne se trouvaient pas du même côté qu'elle. Parce qu'il y en avait, et cela n'arrangeait rien à son courroux. Non seulement ils donnaient une mauvaise image des autres métahumains, dans lesquels elle ne se comptait pas entièrement, n'ayant rien d'humaine, dans les faits comme dans le fond, mais en plus il l'empêchait de passer du temps avec sa fille ! Et Mar'i, elle, faisait partie des métahumains, ce qui doublait la colère de la jeune femme. Le bon côté des choses, pour elle qui essayait toujours d'en trouver, tout le temps, toujours, c'était qu'avec ces personnes là, elle pouvait se sentir moins de scrupule à utiliser ses capacités. Le truc, c'est qu'ils n'étaient pas toujours solitaires, et qu'ils se réunissaient parfois entre eux, quand ils n'entrainaient pas dans leur sillage des humains. Et dans ce cas là, ils se pensaient en mesure de s'y mettre à plusieurs pour la terrasser, là où elle se disait alors qu'elle n'avait donc plus forcément à faire très attention pour différencier qui était simple humain de qui était métahumain. Alors ce soir, après qu'elle ait été appelée en renforts par une brigade de police, à l'instant même où elle devait aider Mar'i à se choisir un pyjama pour après son bain, sans doute Kory se montrait-elle un peu brusque, en ayant déjà envoyé au sol quatre ou cinq criminels, là où il lui en restait encore trois. Deux bennes à ordures, une bouche à incendie et l'intégrité d'un mur avaient été mis à rude épreuve, plusieurs briques ayant été fendues et étant tombé du mur, là où la bouche à incendie crachait de l'eau et où plusieurs sacs poubelles, issus des bennes, étaient éventrés au sol. « Qu'est-ce que vous ne comprenez pas quand je dis stop ?! » Le ton de la question était franc, un peu agacé, aussi, et avec un soupçon d'incompréhension, car les mots avaient un sens pour elle, et que là, ils semblaient en être dénués pour eux. Elle n'avait pas pris de gants, Kory, comme disent les humains, et elle s'était donnée, selon une autre expression elle aussi employée par les Terriens. L'un des métahumains, visiblement capable de faire léviter des objets, avait cru bon de lui envoyer des tessons, lui écharpant superficiellement la peau et le costume en plusieurs endroits. Elle lui avait très probablement cassé les poignets en le plaquant violemment et sans retenue contre le fameux mur qui avait déjà souffert, et elle l'y tenant encore fermement plaqué tout en sentant l'un des comparses du gars l'insulter dans son coin, là où l'autre du trio encore debout s'approchait d'elle en hurlant et en criant. Même s'il n'avait pas ouvert la bouche, elle l'aurait sentie venir, experte du combat au corps à corps qu'elle était, et dotée de sens n'ayant rien d'humains. Mais alors qu'elle s'apprêtait à l'envoyer lui aussi voler au sol, d'un coup de starbolts, ses sens semblèrent lui indiquer qu'un quatrième individu venait tout juste de les rejoindre. Comme un réflexe, elle laissa retomber sa main, la starbolt disparaissant, et elle tourna la tête dans la direction d'où provenait ... « Dick ?! » Écarquillant quelque peu les yeux, comme pour s'assurer qu'elle ne se trompait pas, elle en oublia presque la situation alentour, de quoi donner des ailes au type qu'elle tenait qui lui décocha un coup de tête dans le nez et la tempe. Pas de quoi la sonner, mais de quoi la faire saigner, là où les deux autres types revenaient à la charge.

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Dick Grayson & Kory Anders

◊ ◊ ◊

« Dick ?! »

Je senti son regard se poser sur moi dès mon arrivée. Kory Anders, Starfire. L'une de mes plus vielles alliées. Dernièrement nous avions fait face à une nouvelle crise ensemble, mais depuis rien n'était plus pareille. Si avant notre relation n'était rien de très facilement explicable, je devais avouer que maintenant c'était une autre paire de manche. Les choses étaient durs à comprendre, dur à suivre et avec tout ce qui se passait récemment dans le monde, rien ne semblait pointer vers une amélioration. Malhereusement pour la native de Tamaran, mes récentes embûches la forçait à élever une jeune enfant seule, une jeune gamine issu de notre union dans un autre univers. Pendant un temps, la vie dans l'autre univers avait été la nôtre, du moins c'est ce que Kory avait jadis tentée de m'expliquer, mais ses souvenirs semblaient bien meilleurs que les miens. Je n'avais littéralement aucun souvenir de cette vie, celle dont elle me parlait et c'était surement l'une des raisons qui m'avait poussée à prendre ma propre voie. Était-ce seulement le moment qui était mal choisit? Ou alors, j'avais encore plus de problèmes à régler avant d'avoir les idées claires par rapport à cette nouvelle situation qui c'était présenté à moi sous le nom de Mar'i.

Je ne mettais pas les pieds de façon très régulières à Star City, mais les informations que j'avais eux m'avait menés jusqu'ici. Celui qui m'avait attaqué dernièrement à Blüdhaven, le Prankster, semblait vouloir revanche et pour une raison qui m'était encore inconnu, il s'était déplacé vers la ville qui abrite les Teen Titans pour trouver celle-ci. Ce fut par hasard que je tombai sur Kory. Encore présente dans les rues de la ville et ce, malgré la petite qu'elle avait à sa charge, la Tamarienne semblait bien s'en sortir, mais je savais trop bien qu'elle ne rejeterait pas un petit coup de main. « C'est Nightwing, du moins pour le moment. » Je me laissai tomber du petit toit que j'avais pris comme trottoir, puis atterris entre les deux hommes qui venaient de se diriger vers ma partenaire. « Oh vous croyez allez où messieurs? » Armée de mes bâtons, j'attaquai chacun des hommes, les envoyant au sol, avant d'agripper celui qui venait de frapper sa tête contre le visage de Kory. « Allez, ce n'est pas une façon de jouer avec les femmes. » Ma main ce posa sur le collet du criminel, qui fut attiré dans ma direction. Je m'approchai de Starfire, puis je fis une pirouette pour passer au-dessus du criminel qui s'était déjà relevé. Ma manoeuvre me fit terminer derrière l'homme à qui j'offris un coup dans le dos l'envoyant vers ma collègue qui sembla finir le travail. « Heureux de voir que Star City est toujours sous la protection des Titans. » Je rangeai mes bâtons dans mon dos, avançant une nouvelle fois dans la direction de celle à qui je venais de prêter main forte. « Alors, c'est quoi l'histoire de nos copains ici présents? Une banque, un meurtre, une nouvelle attaque extra-terrestre? » Sur cette Terre tout pouvait arriver en un rien de temps, je le savais et Kory le savait très bien aussi.

L'homme des premiers hommes que j'avais arrêtés se releva, puis se rendit jusqu'à moi pour me couper près des côtes. Si en temps normal j'aurais été assez rapide pour réagir, mes dernières semaines d'activité, jumelé à mes retrouvailles avec Kory, sembla offrir un léger avantage à celui que j'avais envoyé au sol quelques secondes auparavant. J'étouffai un petit cri de souffrance, tout en me retournant vers l'homme qui fit un pas vers l'arrière. « Et une cicatrice de plus. » Dis-je d'un ton semi-amusé en portant mon regard ce porta vers l'endroit qu'il avait atteint, pour me rendre compte que mon costume avait également subi des dommages mineurs. « En plus tu as brisé mon... » Avant même que je termine ma phrase, j'esquivai une nouvelle attaque avant de contre-attaquer à mon tour. Les genoux de l'homme fléchirent suite à mon coup de poing, puis ce dernier croula au sol. « J'imagine que vous n'avez pas encore jetés mes vieux costumes à la tour ? » Dis-je en me tournant une nouvelle fois vers l'héroïne aux cheveux roux.

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DICK && KORY

Si Kory trouvait parfois cela injuste et quelque peu anormal, elle comprenait la nécessité pour certains d'entre eux, pour certains de ses proches, de dissimuler leur réelle identité derrière un alias. Et c'était cette autre identité qu'ils exposaient alors aux yeux de tous ceux qui ignoraient réellement qui ils étaient. C'était une obligation parfois vitale, et plus que nécessaire pour vivre en paix, sans se faire sans cesse poursuivre, voire même pire. Cependant, les choses n'étaient pas exactement identiques pour chacun d'entre eux. Si des êtres comme Bruce ne révélait à personne, sauf aux initiés, qu'ils étaient également Batman, c'était là s'être créé une identité secrète pour le public. Alors que Kory, elle ... Elle n'était jamais réellement elle-même que lorsqu'elle était Starfire, et encore. Son réel prénom était Koriand'r, et à vrai dire, elle n'était pratiquement jamais appelée ainsi, ce qui n'était pas sans la peiner, parfois. Un symbole, ou presque, qu'elle n'était jamais entièrement elle-même sur cette planète, qu'elle n'était pas forcément vue telle qu'elle était réellement. Bien qu'elle n'aidait pas forcément en ce sens, se mettant bien plus facilement à nue physiquement que psychologiquement, là où il existait toutes ces zones d'ombre dont elle ne parlait pas, tous ces pans de son passé qu'elle gardait verrouillés à double tour derrière la forteresse de ses lèvres. Quoi qu'il en était, Starfire était invariablement bien plus proche de Koriand'r que ne l'était Kory Anders, identité créée de toutes pièces pour éviter d'être retrouvée coupée en petits morceaux lors d'une dissection au nom de la science humaine, ou, peut-être pire, enfermée nue dans un grand bocal rempli d'un liquide physiologique, le tout en étant percée de dizaines de tuyaux. Là où Bruce, Zatanna ou encore Jason, voire même Diana pouvaient être eux-même dans la vie de tous les jours, sous leur réelle identité, Kory était plus du côté de M''gann ou encore de Kara. Kal-El étant quelque peu à part au milieu de tout ça ... Alors, la jeune femme comprit parfaitement le message présentement envoyé par Dick, alors qu'il lui adressait une réponse. Il n'était pas Dick, présentement, mais bel et bien Nightwing. Et il y avait une grande différence à ses yeux entre ces deux identités, au point, presque, que cela scindait le jeune homme en deux entités différentes. Elle n'avait jamais partagé le même lit que Nightwing, et Mar'i était la fille de Dick. Loin de se vexer, de s'offusquer ou de se sentir blessée, la jeune femme assimila donc parfaitement le message, non sans s'en vouloir quelque peu de ne pas forcément avoir employer la bonne identité concernant le jeune homme.

Alors si Koriand'r sentit un instant la tête lui tourner un peu, cela avait sûrement tout à voir avec ce coup qu'elle venait de recevoir plutôt qu'avec une réelle confusion mentale en se perdant dans toutes ses pensées. Observant Dick agir, ou plutôt Nightwing, elle ne manqua pas de prendre son relais en réceptionnant le criminel que lui envoya le jeune homme. D'une bonne droite, en plein visage, d'une force conséquente. Œil pour œil, nez pour nez, comme disaient les Terriens, ou presque. Elle entendit tout comme elle sentit l'onde du choc, jumelée au bruit et à la sensation caractéristique d'os qui craquent et se brisent. Il en serait bon pour plusieurs fractures, mais il l'avait sans doute mérité, non ? Relevant finalement les yeux vers Nightwing, elle lâcha un long soupir, tout autant lassé que réprobateur. « D'après les services de police, ils sont entrés dans un centre d'accueil pour réfugiés, où ils ont semé la panique, ont volé ces pauvres gens et ont même tenté d'abuser de jeunes femmes. La police a réussi à les mettre en fuite, mais pas à les rattraper. ... Et s'il y a quelques métahumains parmi eux, ils sont tous Terriens. » Sans doute la dernière information apportée n'était pas nécessaire, mais ce fut comme si Koriand'r tint à préciser que l'on ne pourrait pas encore une fois mettre tout sur le dos de tous ceux qui n'étaient pas issus de cette Terre. Et comme elle était concernée, et ce en première ligne, évidemment, cela lui tenait à cœur. La Tamaraneanne connaissait suffisamment bien Dick pour savoir qu'il n'était en rien raciste, et qu'il n'était pas non plus de ceux qui ne voyaient pas chez les extraterrestres que de grands vilains méchants, assoiffés de sang et d'exactions. Cependant, le climat ambiant la mettait sans doute quelque peu plus à fleur de peau sur ce sujet, par rapport à d'habitude. Évidemment, tout le monde n'était pas à considérer de la même façon, mais il était sûr et certain que l'attaque de Brainiac n'avait en rien aider les Terriens à se montrer plus ouverts d'esprit et plus tolérants envers tous ceux qui, bien que vivant à présent parmi eux, n'avaient pas vu le jour sur cette planète. A ce sujet, Koriand'r savait très bien que tous ces gens ne sauraient même pas dire d'où elle venait réellement, elle, et si une part d'elle en était peinée, car cela la distançait encore un peu plus de ses origines, c'était tout de même rassurant. Au moins n'en viendraient-ils pas à directement insulter son peuple.

Un peu perdue dans ces pensées là, la jeune femme non plus ne réagit pas à temps lorsque l'un des criminels s'en prit de nouveau à eux, et, pour le coup, à Dick. Mais si le jeune homme n'en ressortit pas indemne, la blessure ne serait sans doute que superficielle, et il put se faire justice lui-même. Ce qui lui tira presque un sourire satisfait, bien que ses poings restèrent tout de même serrer, et que les starbolts qui se formèrent au creux de ses mains, en réaction instinctive à l'attaque, ne s'éteignirent pas tout de suite, là où la pointe de ses cheveux se mit à crépiter. C'était une chose invariable chez elle, mais qui prenait des proportions de plus en plus conséquente, à mesure du temps et des évènements : elle pouvait tolérer, sans toutefois accepter, qu'on s'en prenne à elle. Mais dès lors qu'on portait la main sur un de ses proches ... C'était sans doute encore plus vrai quand l'être attaqué se trouvait être Dick. Dans cette autre réalité, dont était issue Mar'i, elle avait rasé tout un quartier, en devenant semblable à une supernova, alors qu'on avait tué Dick. Une telle chose ne devait et ne devrait pas se reproduire dans cette réalité là, la bonne, mais ses émotions et ses capacités surnaturelles étaient étroitement liées, ce n'était pas si facile. Alors il lui fallut un court instant pour reprendre pied, son regard restant fixé sur l'entaille reçue par Dick au flanc. « Hmm ? ... Oh, oui oui, on doit encore avoir ce qu'il faut ! » Secouant la tête pour se remettre les idées en place, elle observa les alentours, comme pour s'assurer que tous leurs assaillants étaient encore au sol, voire même inconscients. Se penchant au-dessus de l'un des métahumains, elle le retourna pour voir son visage et vérifier qu'il n'avait pas repris connaissance. « Au pire, les garçons auront bien quelque chose à te prêter. » Le message s'adressait évidemment à Dick, à qui elle sourit, avant de grimacer en relevant la tête. Portant l'une de ses mains à son visage, elle sentit du sang poisseux lui couvrir les mains, alors qu'une vive douleur lui remonta jusqu'au cerveau. « Il a failli me casser le nez ... » Elle ne s'en était pas rendue compte de suite, toute absorbée par l'arrivée de Dick, et ce qui s'en était suivi, et plus préoccupée par la blessure du jeune homme que par la potentielle propre sienne. D'ailleurs, Dick ... Se rapprochant de nouveau de lui, elle porta instinctivement une main sur la blessure meurtrie du jeune homme, avant de froncer les sourcils, contrariée. « Je suis désolée. » Cela ne lui plaisait pas du tout qu'il soit blessé, et elle espérait qu'il ne s'agirait que d'une entaille sans gravité. Mais comme le jeune homme était encore debout et qu'il ne se vidait pas de son sang, c'était sans doute plutôt bon signe. Le bruit des sirènes de police la sortit de ses pensées et détourna son attention, en même temps que sa main quittait le flanc de Dick et que son regard se tournait vers l'entrée de la ruelle, où se ruaient déjà plusieurs policiers en armes. « Ils viennent nous libérer de ces imbéciles. Ils sont en retard, on a déjà tout fini ... » Mais en même temps, pouvait-il réellement y avoir une comparaison entre les deux jeunes gens et des policiers ?

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Dick Grayson & Kory Anders

◊ ◊ ◊

Les circonstances n'étaient pas les meilleurs, mais le simple fait de la voir me faisait plaisir. Depuis que la réalité avait repris son cours, je m'étais fait plutôt discret dans la vie de Kory, voir dans la vie de mon entourage en général. Il était clair qu'aucun d'entre-eux méritait la distance que j'avais imposée de façon égoïste. Pour une fois, j'avais pris la décision de faire passer Dick Grayson avant les autres. Un petit principe qu'Alfred avait essayé de m'apprendre pendant une bonne partie de ma vie dans le manoir. Le regard qu'elle posa sur moi, me permis de comprendre que je n'étais pas le seul qui était heureux. Un bref sourire pris place sur son visage, tandis que je lui prêtai main forte dans l'affrontement que je venais de rejoindre. Ensemble, nous n'avions même pas mis une minute à terrasser nos adversaires, les envoyant mordre la poussière un peu plus loin. « Alors, c'est quoi l'histoire de nos copains ici présents? Une banque, un meurtre, une nouvelle attaque extra-terrestre? » Le soupire dans la voix de ma vieille amie ne mentait pas. Tout comme les villes de Gotham et de Blüdhaven, Star City vivait présentement une hausse du taux de criminalité et ça forçait par le fait même les héros à être encore plus présent dans les rues. Si les corps policiers de certaines villes considéraient encore les héros comme des vulgaires hors-la-loi, Kory et les Titans pouvaient tous se considérer chanceux dans cette ville qui les voyaient pour ce qu'ils étaient réellement. « D'après les services de police, ils sont entrés dans un centre d'accueil pour réfugiés, où ils ont semé la panique, ont volé ces pauvres gens et ont même tenté d'abuser de jeunes femmes. La police a réussi à les mettre en fuite, mais pas à les rattraper. ... Et s'il y a quelques métahumains parmi eux, ils sont tous Terriens. » Je savais qu'elle n'avait pas fait ce dernier commentaire pour pousser la faute sur l'être humain, en fait sur l'espèce humaine. Kory n'était pas ce genre de femme. Un peu comme Alfred, elle préférait croire en la bonté des gens plutôt que de s'attarder au négativisme, mais par moment, il fallait comprendre que tous n'étaient pas la faute de ceux qui avaient pris la planète Terre comme lieu d'adoption. Si le pointage de doigt vers les visiteurs de l'espace s'étaient légèrement atténuer avec les années, les dernières attaques n'avaient fait que ramener le tout à la case départ. « L'être humain peut bien pointer dans la direction des races extra-terrestres, mais trop souvent ils oublient de regarder dans leur propre cour. Brainiac était peut-être un gros problème, mais sa n'efface pas les torts des criminels terriens. J'aimerais tellement que les gens ouvrent finalement les yeux. Darkseid, Brainiac et Zod ne sont en rien différents du Joker ou encore de Bane. Mise apport l'impact de la menace peut-être. »

J'étais en train de marcher vers la rouquine lorsque la lame se faufila un chemin près de mes côtes. Je retins du mieux possible le petit cri de souffrance qui voulait s'échapper, mais en vain. Quelques mouvements, des mots dirigés vers l'homme et bam, le revoilà au pays des rêves. Je n'avais pas eu besoin de voir le visage de Starfire pour savoir qu'elle était légèrement inquiète par la coupure que je venais de prendre. Heureusement, ce n'était qu'une blessure de surface. « J'imagine que vous n'avez pas encore jetés mes vieux costumes à la tour ? » Ça faisait un moment que je n'avais pas osé mettre les pieds là-bas. « Hmm ? ... Oh, oui oui, on doit encore avoir ce qu'il faut ! Au pire, les garçons auront bien quelque chose à te prêter. » Je regardai une nouvelle fois l'entaille, avant de relevé mon visage amusé vers l'héroïne qui me faisait face. Pour une raison obscur, ce genre de situation, ce genre de petite blessure me faisait sentir vivant. Je laissai sortir une bouffée d'air tandis que je posai une main sur l'épaule de Kory. Nous avions partagés tant de choses ensemble et pourtant ça m'avait semblé si facile de tout mettre sur pause. Il m'arrivait d'y repenser et de me demander à moi-même comment je faisais pour mettre autant de chose de côté, autant de sentiment, mais au final, ça revenait toujours au même. Je ne pouvais pas être près d'une personne, si je ne savais même pas ce que je désirais moi-même. Si c'est une chose que j'aimerais lui exprimer et que je sais qu'elle comprendrait, je réalisais également tout ce que ça voulait dire et tout ce que ça pourrait me coûter et c'était suffisant pour que je retienne les mots que je voulais tant dire... Par moment.

« Il a failli me casser le nez ... » Kory venait tout juste de réaliser son nez en sang. Je lui offris un sourire avant de faire un pas vers elle à mon tour. « Je suis persuadé qu'il regrette déjà son geste, car toi tu lui as surement cassé autre chose. » Je rigolai bêtement tandis que ma main se posa une nouvelle fois sur ma plaie ensanglantée. J'appliquai une pression sur la blessure, tout en portant mon regard vers celle qui venait de faire un autre pas dans ma direction. « Tu n'as pas à l'être voyons. Ce n'est pas toi qui m'as donnée le coup. Je fais ce métier depuis assez longtemps pour savoir que ça ne fera rien d'autre qu'une vilaine petite cicatrice. » Je fis un signe de la main à mon ami, levant mon index. « Une de plus ou une de moins, rendu là, je ne comptes plus vraiment. » Notre petit moment fut interrompu par le bruit des sirènes et la ruée des policiers dans la petite ruelle qui nous avait servis d'espace d'entraînement. Je tournis doucement la tête vers Kory avant de pointer dans les airs. « C'est la sirène qui nous invites à quitter ça... » Un sourire s'étira sur mon visage à la remarque de Kory, puis finalement nous profitâmes du fait que l'escouade de policiers aillent le dos tournés pour disparaitre.

En un rien de temps, Starfire me retrouva sur le toit de l'immeuble. « Alors, il est temps de vérifier si j'ai encore mes accès à la Tour. » Je savais bien que mes accès ne m'avaient pas été retiré, mais c'était une façon rapide de dire que nous devrions partir. La tour n'était pas très loin du lieu du combat, ce qui nous permis de faire le trajet assez rapidement. Si Kory avait décidée d'emprunter la voie des airs, j'essayais, tant bien que mal, de suivre le rythme via les toits. Mon trajet plus difficile n'était pas aidé non plus par la blessure qui me faisait souffrir le martyr. Après quelques minutes, je laissai tomber mes pieds devant la porte de la tour, déverrouillant la porte pour celle qui m'avait gentiment attendu près du portail. « Après toi. »

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DICK && KORY

A mesure des années, Kory l'avait bien remarquée, mais un bon nombre des expressions couramment utilisées par les humains faisaient référence à des choses passées, ou à des choses qu'ils ne comprenaient pas ou considéraient comme anormales. Le plus souvent, cela avait un ton négatif, à côté duquel, évidemment, elle n'avait eu de cesse de passer, tous ces longs premiers mois, ne comprenant ainsi pas pourquoi il fallait voir comme une mauvaise chose le fait de vendre son corps pour survivre, et, au delà, le fait d'avoir pour mère une femme pratiquant ce métier là. Après tout, il fallait bien manger, et sur Terre non plus, l'argent ne tombait pas du ciel, malheureusement. Et puis, aujourd'hui encore, elle était quelque peu heurtée et interloquée du fait que la sexualité était si tabou, sur Terre, là où c'était aussi un thème qui trainait derrière lui bien des mauvaises facettes, tout en attirant pourtant toujours tant. Il n'y avait qu'à voir à quel point certains publicitaires n'hésitaient pas à faire la promotion de leurs produits avec des femmes peu vêtues, ou dont les vêtements mettaient clairement en valeur leurs courbes. Et à ce sujet, Kory avait beau ne pas être terrienne ni même humaine, elle s'y connaissait très bien, puisque cela avait été son métier, même pendant le temps où elle faisait ses études. Cela avait été une activité qui l'avait grandement enrichie, non sans également faire grincer des dents certains de ses proches, par exemple. Elle croyait ainsi bien se souvenir que cela n'avait pas toujours plus plaire qu'elle soit affichée en grand sur certains panneaux publicitaires, pour des marques de lingerie. Mais, encore une fois, elle, elle n'en avait jamais eu honte, même si elle avait parfois dû montrer ses contrats à ses proches pour qu'ils lui disent si la marque qui la voulait en tant que modèle n'abusait pas un peu trop. En tout cas, oui, les expressions humaines n'étaient pas toujours bienveillantes, et le plus souvent, si l'on vous traitait de Martien, qu'on disait de vous que vous étiez un extraterrestre pour souligner le fait que vous n'étiez pas comme tout le monde, ou qu'on qualifiait vos actions et gestes comme inhumains, ce n'était clairement pas gentil. Pas gentil du tout, et c'était même injurieux. Encore plus pour Kory, quand elle réalisait tout ce que cela disait des relents xénophobes et racistes de certains humains. Le pire étant quand même tous ceux qui utilisaient ces termes là sans en comprendre les fondements, et sans en percevoir les messages cachés. Comme si c'était passé dans le langage courant et habituel au point où, bon, il n'était plus compréhensible de s'en sentir choqué et blessé. C'était comme si, soudain, c'était elle, et tous les autres êtres venus d'ailleurs, qui étaient en tord, et à blâmer, et pas l'inverse. « Ça me fait beaucoup de peine que tout le monde ne soit pas comme toi. » Soupirant un coup, elle reprit la parole. « Mais il y a malheureusement parfois des raisons de détester les extraterrestres, comme vous nous appelez. Les briseurs et asservisseurs de monde se comptent plus nombreux dans nos rangs, même si cela m'arrache la langue de le reconnaître. Si c'est bien la bonne expression. » Elle avait déjà entendu certains Titans parler de gueule écorchée, ou quelque chose comme ça, mais visiblement, à en voir les gros yeux de certains autres, quand ces paroles étaient prononcées non loin de Mar'i, ça ne devait pas vraiment être une expression à reprendre et à retenir !

Mais toutes ces pensées là pourraient bien attendre, car, de toute façon, la situation ne pourrait pas se régler en un instant. Et puis Dick était blessé, et les choses continuaient de se dérouler dans la réalité, ramenant alors Kory à bien se focaliser sur l'instant présent. Il le fallait, pas le choix, et pas question pour elle de laisser Dick se débrouiller tout seul, surtout qu'il était blessé et que cela ne lui plaisait pas du tout à elle. Plongeant son regard dans les yeux du jeune homme, en sentant la main de ce dernier se poser sur son épaule, la Tamaraneanne essaya de se calmer, intérieurement, sans laisser le bouillonnement qui la faisait presque pulser prendre le dessus sur tout. Finir en supernova dans ce pâté de maison ne présagerait rien de bon. Oh, bien sûr, elle s'en tirerait, sans doute, probablement pas indemne mais quand même, mais ce ne serait pas le cas de tous les gens qui vivaient dans les environs, et pas de Dick non plus. D'une certaine façon, malgré tout ce qui avait pu se passer entre eux, malgré tous ces non-dits, toutes ces choses qu'ils gardaient pour eux et qu'ils ne s'étaient pas toujours dîtes, Dick restait pour elle l'un des êtres en mesure de la calmer et de l'apaiser au mieux et le plus rapidement. C'était presque comme l'évidence qu'elle avait senti et ressenti au premier jour, quand elle s'était crashée sur Terre avec son vaisseau, qu'il l'avait trouvée, qu'il lui avait parlé sans qu'elle ne comprenne quoi que ce soit à tout ce qu'il pouvait bien lui dire, jusqu'à ce qu'elle l'embrasse pour enfin maîtriser sa langue. Depuis, cependant, le jeune homme avait été coiffé au poteau par Mar'i. Par leur fille. La petite était en effet désormais la plus à même d'apaiser la Tamaraneanne. Finissant par prendre en compte ses propres blessures, sans doute Kory fit-elle la moue, quelque peu boudeuse, comme une enfant un peu chagrine et qui râlait. Avant de sourire, bien malgré elle, à la réponse que lui offrait Dick face à sa plainte. « Moi, je lui ai cassé le cul ! » Ou botter le cul ? Elle ne savait plus trop, mais cela avait un rapport avec le cul. Pour changer. Cependant, ce qui la fit un peu moins sourire, ce fut d'entendre Dick faire comme si sa propre blessure actuelle n'était pas si grave. « Oui, et bien, je ... Je ne suis pas contente quand même. Les cicatrices, ça ... Les cicatrices, ça reste, et ça empêche d'oublier. » Ce qui était sans doute bien, quand même, un peu, car cela rappelait constamment pour quoi on se battait, ce qu'on avait traversé, aussi. Mais c'était également pesant, car cela empêchait de totalement se détacher de certaines des pires horreurs qu'on avait enduré. Peut-être que Dick comprendrait, la concernant, car il était probablement la personne la plus en mesure de comprendre et de connaître l'ampleur des propres cicatrices de la jeune femme. Car cette chute de reins affichée en très grand sur certains panneaux publicitaires n'était en rien la même chute de reins qu'elle arborait sous la douche, ou sous les draps, nue et débarrassée de ce collier qui dissimulait sa vraie apparence. Finalement, ce fut la police qui, sans doute bien malgré elle, mit fin à leur discussion à tous deux. Dick avait raison, il fallait à présent regagner la Tour, même si elle était persuadée qu'il en avait encore tous les accès. Elle n'aurait de toute façon pas permis qu'on les lui retire, mais, bon, vu que la technologie humaine était un peu vide de sens parfois pour elle ... Des fois, quand ça ne marchait pas, elle tapait dessus, par mimétisme, sans que l'effet ne soit très efficace. Elle hésita à proposer au jeune homme de l'emmener avec elle, mais elle savait à quel point l'orgueil des humains, et surtout des hommes, était fort, même si cela ne l'aurait pas dérangée, elle, et que cela n'aurait pas non plus entraver son vol. Mar'i, elle, adorait s'accrocher au cou de sa mère, pour voler, en éclatant de rire, même si elle était elle-même parfaitement capable de voler, en tant qu'à moitié Tamaraneanne. Faisant un peu de surplace vers la fin, en ayant toujours fait attention de garder un œil sur Dick, si jamais, et en cas de besoin, Kory finit par atterrir doucement devant le portail en attendant que le jeune homme l'y rejoigne. « Merci beaucoup ! J'étais sûre que les accès ne t'avaient pas été enlevés ! » Très souriante, elle était bien contente de ne pas avoir eu tord, avant de s'engouffrer vers l'entrée de la Tour et de se poster devant l'ascenseur, non sans s'observer dans l'un des miroirs du couloir. « Je vais devoir nettoyer tout ça avant que Mar'i ne me voit. » Grimaçant quelque peu, elle tourna finalement le regard vers Dick, tout en appuyant sur le bouton d'appel de l'ascenseur. « Et tu vas devoir faire pareil, car si elle n'est pas encore couchée, ou qu'elle se relève, et qu'elle nous voit, elle va ... Elle va sortir sa petite mallette d'infirmière, faire les gros yeux et nous gronder. » Oui oui, rien que ça ! Même si elle savait que sa fille serait surtout inquiète, tout en étant très probablement heureuse de revoir Dick. De revoir son père.

Spoiler:

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Dick Grayson & Kory Anders

◊ ◊ ◊

Le simple fait de mettre mes pieds à la tour me fit une drôle de sensation. Je ne pouvais pas me rappeler la dernière fois que j'avais réellement pris le temps de m'arrêter et de visiter l'intérieur de cette place qui m'avait tant donné dans la vie. Amitié, défi, bon souvenir, quelques mauvais aussi et bien sur des cicatrices qui me permettaient de bien me garder en tête les événements qui m'avait éloignée tôt ou tard de l'endroit. Amitié, défi, bon souvenir, quelques mauvais aussi et bien sur des cicatrices qui me permettaient de bien me garder en tête les événements qui m'avaient éloignée tôt ou tard de l'endroit. Mon regard se promena sur les murs qui s'étendait autour de nous. Je ne pouvais pas compter le nombre de fois que j'avais emprunté cette entrée, mais la splendeur des lieux m'émerveillaient à chaque fois, un peu comme la Batcave. « Ça fait du bien d'être ici. » Mes yeux suivirent les mouvements de Kory, tandis que j'avançais légèrement moins vite qu'elle. En ce moment, ce genre de moment était ceux que je chérissais le plus. Pour une raison que je ne pouvais pas expliquer, surtout avec les choses qui étaient arrivée dans la tour, l'endroit m'apaisait. La tour me permettait de vider ma tête et mon esprit. Ce genre de place ne pouvait pas faire de tort, pas dans cette période que je traversais dernièrement.

Un petit sourire prit place sur mon visage lorsque Kory fit mention de Mar'i, un nom qui me rappelait ma défunte mère. Comme mon entourage, cette petite fille, ma fille, devait également souffrir de mes nombreuses absences. Ma situation n'était pas l'idéal, loin de là même. J'espérais simplement que mes besoins de temps et d'espace n'allaient pas trop affecter mes relations. Trop souvent, les gens disaient qu'ils comprenaient, qu'ils allaient être présents lorsque le temps allait être venu, mais je connaissais trop bien l'espèce humaine pour me fier qu'à cette belle tournure de phrase. Certains faisaient réellement preuve de patience, tandis que d'autres laissaient grandir une frustration et tôt ou tard disparaissaient du portrait.

« Bonne chance pour ça. » Dis-je en rigolant faiblement. « Elle doit déjà t'attendre en-haut, impatiente de te revoir. » Si la petite avait un peu de moi, alors ce que je venais de dire allait être vraie. Je me rappel encore les histoires que mes parents me racontaient. Une époque lointaine qui ne me permettait pas de les accompagner lors des sorties du cirque. Selon leurs dires, il était impossible pour eux d'entrée dans notre demeure, sans que je sois présent en-haut des marches, attendant leurs retours. Le bruit de l'ascenseur se fit entendre, puis je suivis ma collègue dans l'engin, laissant les portes ce refermer derrière nous. « Je suis désolé pour mes absences, tu sais ça, pas vrai ? » Un petit moment d'insécurité, mais une validation dont j'avais également besoin. Kory représentait beaucoup à mes yeux et ce qui nous unissait me forçait un peu à avoir son approbation. Approbation qui ne voulait pas dire qu'elle était cent pour-cent en accord avec ma décision malgré tout.

« J'ai simplement besoin d'un peu de temps, un peu plus, je veux dire. Tout arrive en même temps en ce moment et j'ai juste l'impression qu'il n'y a rien pour me permettre d'arrêter et de souffler un peu. Brainiac, le retour de la terre alternative et puis Bruce, j'aimerais juste que les événements arrêtent, que pour une fois, je puisse être Dick Grayson, mais toutes ses histoires, je n'ai pas l'impression que je peux être autre chose que Nightwing. » Elle devait comprendre, enfin, j'espérais qu'elle puisse comprendre, mais par moment, même moi, je n'arrivais pas à me comprendre. « Je veux être là pour toi, pour Mar'i, je le veux vraiment, mais la perte de Bruce remet beaucoup en question. Je ne veux pas être dans sa vie et disparaître à cause d'un criminel ou d'une attaque, ça ne serait pas juste pour elle. »

C'est l'ouverture des portes qui m'arrêtait dans ma tirade, heureusement. Après une bonne respiration, je me rendis compte que je venais de déballer tout ça sur Kory, une autre personne qui en avait vécue énormément au courant des derniers mois. Il me restait qu'à me croiser les doigts et souhaiter qu'elle n'allait pas m'en vouloir pour cette passe émotive.

Hors-Jeu:

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DICK && KORY

Elle était ici chez elle, dans tous les sens possibles. C'était ici qu'elle vivait, ici, aussi, qu'elle passait de nombreuses heures, chaque jour, quand elle n'était pas en intervention au dehors ou qu'elle ne menait pas les quelques obligations de la vie de tous les jours. C'était ici qu'elle était sans doute la plus en sécurité, même si elle en nourrissait parfois certaines craintes. Après tout, ils avaient été tués, tous, à l'exception de Bart, dans une réalité qui avait été transformée. Ils avaient tous péris, et elle avec, car un capitaine n'abandonne pas son navire. Et qu'une Leader n'abandonne pas son équipe. Parfois, elle en venait à se demander si, paradoxalement, ce n'était pas une bonne chose que ce soit arrivé. Que Deathstroke s'en soit pris à eux jusqu'au point de les tuer. Car Bart n'avait pas pu et pas su rester immobile face à une telle réalité, et que, en s’empêtrant quelque peu les pieds dans le tapis au passage, de sa mise en action était née cette réalité différente. Celle-là même d'où venait Mar'i. Et jamais Koriand'r ne pourrait regretter l'existence et la présence de la petite dans sa vie. D'une certaine façon, cela avait donné une toute nouvelle dimension à son existence sur Terre, éclairant également sous un jour nouveau bien des zones qu'elle avait jusque là voulu faire taire, ou qu'elle avait involontairement passé sous silence. Et puis avoir des regrets c'était une bonne chose. C'était même nécessaire, parce que sans ça, ça vous rend imperméable aux émotions et aux sentiments, et ça vous donne le profil d'un cœur de pierre sur qui tout glisse comme de l'eau, ce qu'elle n'était absolument pas. Mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'il fallait sans cesse vivre entourée de regrets, et qu'il fallait direct mettre sa vie en pause dès que quelque chose qu'on regrettait venait de se produire. En tout cas, Kory était ici chez elle, en cette Tour plus qu'ailleurs. Car ici, personne ne pointait du doigt toutes ses différences, personne ne venait remettre en question son droit d'aller et venir comme elle le désirait, son droit d'exister, son droit d'être sur cette Terre. Ici, aussi, elle échappait aux nombreuses contraintes de la société qu'elle ne comprenait pas encore tout à fait, ou qu'elle avait fini par comprendre mais qui la dérangeait un peu. Et même si ce n'était pas là la Tour à laquelle Dick l'avait menée, quand elle s'était crashée sur Terre, plusieurs années auparavant, puisque cette Tour là avait été détruite depuis lors, l'essence et la nature profonde restaient les mêmes. Posant le regard vers le jeune homme, la jeune femme sourit donc doucement, et avec affection. « Je ne m'en lasse jamais. Autant d'être ici moi-même que de t'y voir. » Elle lui devait tant, après tout, et elle n'osait même pas imaginer ce qu'aurait été sa vie sans lui. Sa vie sans être trouvée par lui. Peut-être qu'elle aurait fini avec quelqu'un d'aussi bon, généreux et bien intentionné que lui, mais peut-être qu'aussi, elle aurait dû cacher ce dont elle était capable, faire taire ce qu'elle était réellement, parce que cette personne là n'aurait pas été impliquée dans cette vie de justiciers, comme Dick. Ou peut-être aurait-elle carrément fini enfermée dans un laboratoire, à repartir pour de trop nombreux mois d'expériences interdites et inhumaines. Mieux ne valait pas penser à tout ceci, car la voie qui s'était ouverte à elle, depuis sa rencontre avec Dick, ne s'était pas refermée sur elle. Et c'était l'essentiel.

Et puis, il y avait Mar'i, oui. Kory n'avait pas besoin de sonder dans ses souvenirs de cette réalité parallèle dont émanait la fillette pour comprendre pourquoi la petite portait ce prénom là et pas un autre. Et pourquoi ce dernier était-il orthographié comme il était. A dire vrai, sans doute n'était-ce pas très recherché, dans le fond, mais le résultat final était superbe, à ses yeux. Alliance parfaite entre l'honneur rendu à la mère de Dick et celui rendu à la planète et au monde d'origine de Koriand'r. Un prénom qui allait parfaitement bien à la fillette, symbole, s'il en fallait, de cette hybridation et de ce métissage entre deux êtres, entre deux peuples, entre deux univers. Fermant un instant les yeux et se mordant la lèvre inférieure, Kory rejeta la tête en arrière aux paroles du père de sa fille. « Ne m'en parle pas ! Elle est d'une ténacité à toute épreuve ! J'aime bien me dire que ça lui vient de toi, mais il y a quand même une partie de mon propre caractère dans tout ça. Là où tu ne lâches rien, il paraît que, moi, j'ai du mal à suivre toutes les règles ... A moins que ça ne soit l'inverse ! » Rappuyant instinctivement sur le bouton d'appel de l'ascenseur, par impatiente autant que par étourderie, la jeune femme tentait déjà de remettre un peu d'ordre dans sa chevelure, via des coups d’œils récurrents dans le miroir. Cela n'était pas si catastrophique que cela, elle pourrait trouver une excuse édulcorée pour sa fille sans devoir chercher trop loin. Finalement, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent devant eux, et elle s'y engouffra, non sans croiser les bras sur sa poitrine et prendre appui du plat d'une chaussure contre la paroi arrière, laissant Dick se charger d'appuyer sur le bouton d'étage. Tournant rapidement le regard vers le jeune homme dès qu'il reprit la parole, elle relâcha d'instinct ses bras, comme pour ne pas adopter la moindre posture fermée. « Bien sûr que je le sais. Tu n'es pas du genre à blesser volontairement les gens. » Il y avait eu tant de fois où il aurait pu et aurait peut-être dû avoir des paroles plus fermes avec elle, du temps où elle ne comprenait rien à ce monde et où elle faisait bourdes sur bourdes, se mettant parfois en danger, mais il avait toujours été patient, calme et diplomate. Même quand elle ne le méritait pas forcément. Alors elle savait bien qu'il était bien des choses, Dick, mais, méchant et mesquin, non, jamais. Mais elle resta un instant silencieuse, sans rien rajouter de plus, comprenant que le jeune homme avait besoin qu'elle lui laisse la place de s'exprimer, la place de mettre des mots sur ce qu'il ressentait, sur ce qu'il avait besoin de dire. Cependant, alors qu'il reprend son soufflant avant d'enchaîner, elle se laisse tout de même aller à glisser quelques mots. « Je ne crois pas que ma vie se soit vraiment arrêtée de tourner depuis mes 9 ans ... » Ce qui, mine de rien, remontait tout de même, car, au-delà des apparences, la jeune femme était désormais plus proche de la trentaine que de la vingtaine ! Elle redevient silencieuse, non sans fixer ses grands yeux sur lui, lui accordant toute son attention.

Et alors qu'il y a tant de choses qu'elle voudrait dire, et faire, comme le prendre dans ses bras, l'embrasser, elle reste impassible, ou plutôt ne sait-elle pas par où commencer, car tant de choses et tant d'émotions se bousculent dans sa tête. Et que les portes s'ouvrent devant eux, la poussant à d'abord devoir vérifier que Mar'i n'est pas de l'autre côté. Son premier instinct est de poser un doigt devant ses lèvres. Pas réellement pour lui faire comprendre qu'il devait se taire, mais plutôt pour qu'il capte qu'avant d'aller plus loin, ils devaient être sûrs que les oreilles d'une certaine enfant n"était pas dans les parages. Instinctivement, elle glissa finalement sa main en direction de l'une des siennes, pour s'en saisir et comme pour le garder près d'elle, elle quitta l'ascenseur et avança à vrais pas de loups, comme dans les dessins animés, sur la pointe des pieds. Se préoccuper de l'état de son visage, de sa coiffure et de sa tenue était désormais le dernier de ses soucis. Se stoppant d'un coup comme pour leur laisser l'opportunité de capter le moindre bruit, le moindre son, elle ne décela rien. Et étant celle qu'elle était, si elle n'entendait rien, cela voulait dire que, au moins, Mar'i n'était pas dans la pièce. Ce qui signifiait tout et rien, car la Tour étant grande, et Mar'i étant Mar'i ... Posant les yeux sur leurs mains jointes, la jeune femme sembla réaliser leur proximité physique. Mais elle ne sépara pas pour autant leurs mains ... « Tu sais que je ne sais pas mentir, Dick. Je suis nulle à ça, même toutes ces fois où tu as voulu m'apprendre, pour mon propre bien. ... Mais, quand même, je veux que tu saches que je te comprends, ou en tout cas, que je comprends tout ce qui peut bien te faire souffrir et t'inquiéter. » Son autre main lui effleure la joue, avant de retomber. « Je veux que tu sois là, moi aussi. Pour Mar'i, et puis, égoïstement, pour moi aussi. Mais je sais que c'est compliqué, et que, nous deux, pour toi, on peut aussi compliquer les choses. » Ce qui les plaçait dans une situation elle aussi compliquée. Lui lâchant finalement la main, elle ôta ses chaussures, tout autant pour éviter de salir le sol que pour éviter de faire du bruit. « Tu sais, c'est de plus en plus souvent grâce à Mar'i que j'arrive à faire la différence entre Kory, Koriand'r et Starfire. La vraie moi, c'est un peu de tout ça, mais la moins authentique, et originelle, c'est Koriand'r. Cette Tamaranne isolée de son peuple, sur une planète qui n'est pas la sienne. Cette jeune femme qui ait passé par ... Par des choses horribles. Et qui, maintenant, n'est plus seule, parce qu'il y a Mar'i. Et c'est à toi que je le dois, alors, rien que pour ça, je ne pourrais jamais me résoudre à en venir à penser que tu n'as pas ta place dans ma vie ou dans la sienne, de la façon qui te convient le mieux. » Et elle espérait qu'il en était vraiment conscient ...

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Dick Grayson & Kory Anders

◊ ◊ ◊

Le portail venait de s'ouvrir devant nous et c'est le doigt que Kory porta à ses lèvres qui me freina dans mon long monologue. Depuis quelque temps, j'avais l'impression de toujours raconter la même. Une impression qui était lourde en soi, mais aussi très mal saine. Oui, la douleur de sa perte était venue s'ajouter à une longue liste de torts présentement, mais je devais garder le cap. Retrouvez mon Nord. Mes longues discussions, que ce soit avec Zatanna ou encore Jason m'avait conduit jusqu'ici. Ces deux personnes, que je considérais et respectais énormément, m'avaient guidé vers Star City... Vers Kory et Mar'i. Mes décisions n'étaient peut-être pas toujours les meilleurs, mais au moins, je savais que mes choix de confidents était des valeurs sûr. Autour d'un verre, la magicienne m'avait clairement fait part de ses recommandations. Il était évident pour elle que me retrouver ici, auprès de Kory devait s'avérer ma priorité, et ce, même si le reste de la Bat-Family attendaient possiblement mon retour. Du coup, c'était avec deux parties de ma famille que je devais me rattraper.

Main dans la main, nous avançâmes dans ce repaire qui représentait tant de choses, tant d'histoire. Malgré les dernières épreuves qui c'était dresser tel des murs devant moi, j'avançais tête bien haute dans ce repaire que j'avais déjà considéré comme mon chez-moi. Je ne pouvais dire si c'étaient les paroles de Kory à mon égard ou simplement le fait de me retrouver une nouvelle fois dans ce lieu, mais finalement un sentiment de soulagement et de bien-être m'envahit. Elle comprenait, bien sûr qu'elle allait comprendre, après tout elle était elle. Ses phrases eurent l'effet d'une bombe dans ma tête. Tout ce qu'elle voulait, elle le véhiculait, ne passant pas par quatre-chemins. J'offris un regard doux et sincère à la Tamaranne, avant de la stopper dans ses pas, rapprochant son corps du mien. Nos corps désormais collés, j'approchai ma bouche de son oreille pour lui chuchoter tranquillement des remerciements, camouflant tant bien que mal le trémolo qui s'était introduit dans ma voix. En ce moment, chaque mot de réconfort comptait et provenant de sa bouche, je devais avouer que ça comptait un peu plus.

Un pas vers l'arrière pour séparer l'emprise que j'avais sur son corps. Je l'aurais tenu plus longtemps près de moi, mais chaque chose en son temps. Je ne voulais pas me lancer trop vite et par le fait même lui offrir des espoirs qui pourraient s'avérer être un couteau tranchant. « Tu sais, nos amis, tous s'entendaient pour dire que c'est vers toi que je devais revenir en premier et je dois avouer qu'aucun d'eux avait tort. » Mon sourire, bien installé sur mes lèvres, sembla lui offrir satisfaction, alors qu'un rictus sembla apparaître sur le bas de visage. Nous avions tant de choses à dire et tant de problèmes à régler. Heureusement, je savais qu'à mes côtés elle serait présente au moment nécessaire, ce peu importe le rôle qu'elle devrait prendre rendu là.

Tranquillement et surtout le plus silencieusement possible, j'attirai Kory vers la chambre qui accueillait le lit de l'enfant provenant d'un autre univers. Un univers dont je n'avais plus de souvenirs, mais qui m'avait tout de même offert plus que je l'aurais pensé. La lumière fermée, n'ayant que la lueur faible du corridor, nous avançâmes à pas de souris vers l'enfant endormie. Mes pupilles se posèrent sur la gamine, alors qu'une de mes mains se posa contre la joue de celle-ci. « Elle est ton portrait tout craché. Tu es une mère incroyable Kory. » De fort mot que je pris peine de dire à voix basse. Peut-être venait-elle d'une place qui ne me disait absolument rien, mais en soit, du moins génétiquement, elle restait tout de même ma fille.

Nous fîmes le trajet inverse, prenant bien soin de ne pas réveiller la gamine, prenant la direction d'une des pièces commune. Nos mains, depuis tantôt entrelacées, finirent par se séparer, alors qu'on prit position sur l'un des divans qui s'offrait à nous. « La tour est bien calme. L'équipe est de sortie ? Pas que ça soit un problème... loin de là même. » En fait s'en était en rien un problème. Les membres de cette équipe je l'ai adorait, mais ce soir, j'étais ici pour Kory.

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DICK && KORY

C'était toujours particulier, pour Koriand'r, d'être vue telle qu'elle était réellement, quand elle ne portait pas le collier que lui avait fait Zatanna. Et ce même si elle savait que, finalement, il n'y avait sans nul doute que trois personnes qui connaissaient tout d'elle, et encore. Quand Dick l'avait amenée face à la fameuse Trinité que représentaient Batman, Superman et Wonder Woman, ou plutôt Bruce Wayne, Kal-El / Clark Kent et Diana de Themyscira, la jeune femme leur avait révélé à tous trois bien des choses, comprenant qu'il était dans son intérêt de ne pas mentir, mais cela avait tout de même été très compliquée pour elle de se livrer, venant tout juste d'échapper à 8 ans d'horribles sévices. Disons qu'elle n'avait pas encore la distance d'aujourd'hui par rapport à tout ceci, et que tout était alors encore bien vif. Comme une blessure, ou des blessures pas du tout encore refermées, et donc encore sanglantes. Et puis, elle avait tout de même continué sa vie, et elle ne leur racontait pas tout à chaque fois. Ce qui faisait qu'au final, sans doute les pièces du puzzle étaient toutes là, mais pas toutes entre les mains des mêmes personnes. En tout cas, oui, savoir que, quand il posait les yeux sur elle, Dick la voyait physiquement telle qu'elle était réellement, ça lui faisait toujours quelque chose. Une chaleur dans le creux du ventre, et tout autour du cœur. Et le fait de sentir le contact de sa peau sur la sienne, même chastement, c'était ... Telle une enfant, elle éclata presque d'un petit rire face au souffle de Dick contre son oreille, parce que cela chatouillait, et que c'était délicieux. Mais elle savait tout de même se contrôler, ayant appris, avec le temps, sans parler du fait qu'elle n'en restait pas moins perceptive. Elle avait bien entendu presqu'autant que senti la pointe d'émotion dans la voix du jeune homme, comprenant bien que ses remerciements n'étaient ni des mots en l'air, ni quelque chose d'évident à faire face, au final. Sans rien dire, mais néanmoins sans en penser pas moins, elle lui répondit en exerçant une douce mais ferme pression entre leurs mains jointes, sa façon à elle de lui faire comprendre qu'il n'y avait pas de quoi, qu'elle était là. Ca, et tout un tas d'autres choses que le vocabulaire et les langues terriennes et tamaraneannes ne parviendraient pas à bien exprimer de par des mots. Les gestes, eux, valaient si souvent bien des longs discours. D'ailleurs, ce fut sans doute le sourire de Dick plus que les paroles qu'il prononça qui réchauffa encore plus le cœur et le corps de la jeune femme. Il était si beau, si fort et si assuré, quand il souriait, et c'était là un spectacle qu'elle constata lui avoir manqué, depuis tant de temps. Comme un manque qui s'envolait brusquement, comme un poids qui se libérait quelque peu. Là où, sur son propre visage, un sourire se mit à s'épanouir. Un peu mutin, et un peu taquin, cependant. Et oui ! « Promis, je ne les ai absolument pas payés pour te dire ça ! ... Je savais déjà qu'ils m'aimaient beaucoup, mais cela fait toujours plaisir d'entendre que c'est toujours vrai. » Parce qu'ils devaient quand même beaucoup l'aimer, pour vouloir son bonheur, là où, sans sans cesse leur parler de ce qu'elle avait sur le cœur, surtout concernant Dick, elle n'avait jamais caché qu'elle était bien triste qu'il semble lui aussi l'être.

Dick ne vivait plus ici, à la Tour, mais il continuait de très bien la connaître, alors la jeune femme n'eut pas du tout peur qu'il en vienne à les perdre quelque part, alors qu'il semblait vouloir l'entraîner vers ailleurs. Elle ne lui demanda donc pas où ils allaient, se disant qu'il devait parfaitement connaître le chemin sans avoir besoin qu'elle le lui explique. Et puis, elle lui faisait confiance, et elle voulait surtout qu'il ait confiance, lui aussi, surtout en lui-même. Cependant, assez rapidement, et sans avoir eu à parler, elle comprit où il voulait en venir. Et où il voulait les conduire. Vers Mar'i. Marchant en faisant le moins de bruit possible, la jeune femme se laissa donc mener par le bout du nez, ou plutôt, par la main, en direction de la chambre de sa fille. Ou plutôt de leur fille. Mar'i dormait à poings fermés, et elle ne faisait même pas semblant. Même si elle était très intelligente et bien plus avancée dans bien des domaines par rapport aux autres enfants de son âge, elle n'avait pas encore réussi à feindre de dormir. Le fait de sourire de plus en plus, contente de sa petite blague, n'aidait jamais ! Se sentant toute fière et toute orgueilleuse face aux paroles du jeune homme, Koriand'r l'aurait bien serrée fort dans ses bras, comme elle faisait toujours quand elle était très heureuse d'un compliment, mais il fallait rester silencieuse, et puis, il fallait éviter de faire de trop grands gestes, aussi, parce que Mar'i dormait. Et puis, elle ne savait pas si Dick avait perdu l'habitude de ses réactions parfois démesurées sous l’œil terrien, et ne voulait pas non plus qu'il se dise qu'elle attendait de lui plus qu'il n'était prêt à donner. Faisant naître une faible starbolt dans sa main qui n'était pas entre-glissée dans celle de Dick, elle dirigea cette main vers le visage de leur fille, de quoi l'illuminer suffisamment pour mieux y voir, mais pas assez pour prendre le risque de l'éblouir au point de la tirer de son sommeil. « Elle a tout de même hérité de ta chevelure toute noire, regarde ... Elle en est toute fière, tu sais. » Cela lui permettait en tout cas de prétendre qu'en se cachant dans l'ombre, ses cheveux lui permettaient d'être bien plus invisible que Kory ! Marquant une pose pour admirer leur fille, autant qu'elle le méritait, Kory laissa ses pensées quelque peu voguer. Elle savait la petite en sécurité, ici, à la Tour, auprès d'elle, mais elle n'hésiterait pas à l'amener ailleurs, auprès de quelqu'un d'autre qu'elle, s'il le fallait. Il y aurait le Manoir, sans doute, avec un Alfred qui saurait veiller sur Mar'i comme il avait veillé sur une petite quantité de jeunes gens avant elle. Et très certainement, aussi, la maison de Jason et Diana ... Mais pour le moment, il n'y en avait pas besoin. N'est-ce pas ?

Ils avaient tous survécus à Brainiac, même si cela avait été très dur pour la jeune femme, piégée dans le retour de peurs paniques qu'elle croyait enfouie, et perdue dans des mises en parallèle peu flatteuses pour sa santé mentale. Mais ils avaient survécu, et Mar'i ... Mar'i allait bien, c'était là l'essentiel. Quant à elle ... Il faudrait qu'elle en parle, un jour, mais pas là, pas maintenant. Mais un jour quand même. Elle était encore un peu ailleurs quand elle reprit le cours de ses pensées, réalisant que Dick les avait ramenés dans l'un des salons, où ils étaient à présent assis. Secouant un peu la tête pour se remettre les idées en place, elle écouta un instant le silence environnant, comme pour le sonder, avant de pouvoir répondre quoi que ce soit. « Rachel doit être occupée à méditer quelque part je pense. En général, quand elle sort, elle me le dit. Les autres doivent soit déjà dormir, soit, effectivement, être sortis. ... Ou ils sont quelque part dans la Tour. C'est juste que depuis que Mar'i est là, je suis devenue intraitable sur une seule chose : on évite de perturber son sommeil. Elle doit bien dormir pour bien grandir. Et attention aux fesses de celui qui fait n'importe quoi : le tissu, ça flambe très vite au niveau des fesses, et je vise très bien ... » Un petit sourire presque carnassier prit place sur ses lèvres, parce que, oui, elle prenait un certain petit plaisir à viser là où c'était le plus rebondi, histoire de quand même éviter les blessures de ses coéquipiers. Ce serait bête de se les mettre à dos et de risquer, aussi, de les mettre quelques jours hors course s'il y avait besoin qu'ils contribuent à protéger la ville et, plus largement, le pays. « Cela fait du bien, un peu de calme, parfois. J'aime bien ça, cela ne me fait plus aussi peur qu'avant. Sans doute parce que tu m'as aidée, autrefois, à me faire à l'idée que le silence ne signifie pas forcément que quelque chose de mal se prépare, dans l'ombre. Et parce que, crois moi, Mar'i ... Mar'i est pleine de vie, et même mes oreilles tamaraneannes finissent par bourdonner de toutes ses idées et ce qui va avec ! » Elle s'en souvenait, encore, de ces moments où ils ne faisaient rien, allongés sur un canapé, parfois un peu empilés les uns sur les autres, eux, les premiers Titans. Quand elle, elle devait apprendre, grâce à eux, qu'elle pouvait rester sans bouger et sans être à l'affût, et qu'il ne lui arriverait rien, qu'elle était en sécurité, qu'ils ne laisseraient rien lui arriver. Plongeant ses yeux dans le regard de Dick, elle lui offrit un sourire large comme tout l'univers, non sans se sentir quelque peu nostalgique de ces temps là, de ces temps d'avant, où toutes ces choses n'étaient pas encore arrivées dans sa vie à lui.

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Dick Grayson & Kory Anders

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Cette place, je la connaissais de fond en comble. Le modèle de cette tour avait été un copier coller de l'ancienne, celle qui avait été détruite. Bien sûr, les petits défauts que la première présentait avaient été revus et corrigés, mais il n'en restait pas moins que la seconde n'avait pas réellement de différence. Ça l'avait peut-être été un moment de nostalgie, mais le choix du design avait été unanime lors du vote. La réalité restait que je n'avais pas tant de souvenir ici, mais les éléments qui m'entouraient me permettaient quand même de m'abandonner aux souvenirs qui remontaient tranquillement à la surface. Le nombre de moments que nous, les titans originaux, avions passer ici, juste à décompresser d'un combat ou simplement à profiter d'un temps de répit entre copain. Il m'avait fallu du temps dans les débuts pour accepter de ne pas toujours être dans les salles d'entraînement, peut-être des méthodes que Bruce m'avait un peu trop inculqués. Il avait sa façon à lui de faire comprendre qu'on ne pouvait jamais être assez préparé à ce qui arrivait, et ce, peu importe ce qui se dessinait à l'horizon.

Un léger rictus fit tranquillement son apparition alors que Kory me cita les nouvelles règles de la place. Dans ma tête, je lui offris une bonne dose de courage pour rendre le tout possible. Après tout, arrivait-elle réellement à garder tous les membres silencieux passer une certaine heure ? J'avais légèrement de difficulté à y croire, mais en même temps, Kory n'était pas le genre à mentir. Je rigolai faiblement à sa remarque. Son caractère et son attitude n'avaient pas changé malgré tout ce qui était arrivé récemment. « Oh oui, je me souviens que tu vises plutôt bien. » Il me suffisait de repenser à tous les entraînements que nous avions partagés ou simplement aux multiples combats livrés l'un avec l'autre. Kory avait toujours eu cette aisance en combat, du moins d'aussi loin que j'arrivais à me souvenir, par contre lorsqu'il était temps de faire face à des choses qu'elle avait moins vécut, l'histoire était totalement différente. Avec les années, les titans avaient réussis à la rendre plus à l'aise, mais il y avait toujours ses choses qui troublaient dans la vie, que ça soit pour elle ou encore pour moi. Je posai un nouveau regard sur la femme posée près de moi. « Tu sais, le silence avant j'en avais horreur. En grandissant dans un cirque, il est rare que le silence soit très présent, mais au manoir, c'était différent. Maintenant, je suis adepte du silence, la vie est drôlement faite. » Je faisais exprès de tourner autour du pot. J'étais à Star City pour une raison, j'avais d'ailleurs promis à Zatanna que je ferais des efforts dans ce sens, mais c'était bien plus facile d'éviter que d'aller directement dans le vif du sujet.

Je laissais les secondes s'écouler, tandis que le silence se faisait maître plus souvent qu'à son tour. Ce n'était pas une question d'avoir quelque chose ou non à ce dire, car je suis persuadé que les deux avions un tas de choses à dire. Il s'agissait de profiter d'un petit moment de quiétude, d'un petit moment pour placés les mots que je devais déballer en ordre dans ma tête. J'offris un sourire sincère à la femme avant de me racler doucement la gorge. Un petit encouragement mental envers ma propre personne, puis je pris finalement la parole, continuant l'élan que j'avais commencé plus tôt dans l'ascenseur qui nous avait conduit jusqu'à l'étage. « Kory, je suis tellement heureux de te voir et de te savoir heureuse. Si tu savais ce que ton sourire et ta compréhension me font ressentir. Tu m'as manqué Kory. » Mes paroles, elle venait directement du cœur. Pour une fois, j'arrivais à laisser libre cours à mes pensées, ouvrant tranquillement mon cœur à celle qui semblait l'attendre depuis plusieurs années. « Comme je t'ai dit tantôt, j'espère que les choses se replacent rapidement dans nos vies. Que l'on obtienne tous un petit moment pour soufflés quoi. Je ne sais pas, peut-être qu'avec une pause, j'arriverai à faire un certain ménage dans ma tête. Peut-être pourrais-je venir le faire plus près de vous deux. » Un ménage qui était plus que nécessaire. Je devais retrouver mon centre, mon équilibre et peut-être que m'éloigner de Gotham, de Blüdhaven, qui sait le genre d'effet que ça pourrait avoir sur moi, mais par-dessus tout, qui sait l'effet que Kory et Mar'i pourraient réellement avoir dans ce cheminement qui me semblait pourtant si dur à concevoir.

(c) oxymort

Maybe one day soon I'll hold you
Like the sun holds the moon

DICK && KORY

Il n'y avait pas un seul instant où Koriand'r ne voyait pas Dick en Mar'i. Rien qu'un regard à sa chevelure aussi ténébreuse que la Nuit lui était suffisant pour avoir la confirmation que leur fille était, justement, leur fille, à tous deux. Et ce quelles que soient les circonstances qui l'avaient amenée ici, quelles que soient les particularités qui peuplaient et modelaient son être. Et peu importait, alors, le fait qu'elle l'ait réellement portée, elle. Génétiquement, elle était sienne. Elle était leurs. Et c'était amplement suffisant pour que la Tamaraneanne prenne très à cœur son éducation, et ce même si la petite n'était ni tout à fait un pur produit terrien et humain, ni tout à fait un pur produit tamaranean. Mais c'était sans doute ça aussi qui contribuait à bâtir et à expliquer l'être exceptionnel qu'elle était. Et celui qu'elle pourrait devenir, plus tard, en temps et en heure, quand et si le monde avait alors besoin d'elle. Si la jeune femme n'était déjà pas sans y songer, elle se disait que ce n'était ni le lieu ni l'endroit pour d'ores et déjà parler de tout ça avec Dick, si brusquement, sans préparations et tout. Elle avait après tout reçu de nombreux conseils en ce sens de la part de nulle autre que de Zatanna, et il lui était très important d'en tenir compte. Il fallait qu'elle y aille au rythme du jeune homme, tout en assimilant et prenant aussi en compte les codes comportementaux et sociétaux basiques des Humains. Sinon ... Bref. Visiblement, à l'instant présent, Dick s'inquiétait tout de même de savoir comment se passait la vie à la Tour. Et elle était bien heureuse et toute fière de lui répondre en y glissant des informations sur la façon dont elle gérait les choses. Tant en tant que Leader qu'en tant que Maman, les deux ne pouvant désormais plus être entièrement dissociés si l'on voulait avoir ne serait-ce qu'un bref aperçu de la personne qu'elle était, dans le fond comme dans la forme. Plissant les yeux face à la réplique de Dick, bien contente qu'il lui ait reconnu, il y a longtemps déjà, ses talents de guerrière, elle prend un instant pour mimer un tir laser avec ses doigts joints, comme pour s'en servir pour imiter une arme à feu, un œil fermé et un petit bout de la langue dans le coin de ses lèvres, par mimétisme de tir de précision. Bien qu'elle doutait que les snipers tiraient la langue, eux, même seulement un peu, mais bon, elle avait déjà vu ce genre de petit numéro dans les séries que regardait Mar'i, alors c'est qu'il devait y avoir un fond de vrai, pour quelqu'un, quelque part. Mais elle sait redevenir un brin sérieuse face à la suite des propos de Dick, parfaitement à l'écoute de ce qu'il pouvait lui dire. « Je comprends ... Il faut dire aussi que le Manoir est tellement grand, et que si Alfred Pennyworth d'Angleterre n'hésite jamais à répondre quand on lui parle, ou à donner des conseils au milieu de proverbes et de citations encore parfois un peu difficiles à comprendre pour moi aujourd'hui, ce n'est pas non plus une vraie pipelette. » Quant à Bruce ...

La jeune femme s'abstint volontairement d'aborder le sujet, car ... Car c'était très compliqué. Trop compliqué. Et trop sensible. Elle préfère observer le joli brun, sans rien dire, et sans non plus le dévisager pour ne pas le mettre mal à l'aise, même si, avec elle, il devait avoir l'habitude, à la longue, et ce même si cela faisait longtemps, dans le fond, qu'ils ne s'étaient pas retrouvés ainsi. Tous les deux. Ici, à la Tour. Mais elle ne veut pas le fuir, pour ne pas le mettre là aussi mal à l'aise, et parce qu'elle n'en a tout simplement pas envie. Elle, en tout cas, elle n'a pas l'impression que, si aucun d'entre eux ne parle, tout va exploser, alors ça va. Elle se sent bien, à l'aise, et consciente qu'en sa présence, même au milieu d'une Tour où elle ne savait pas trop où était qui et qui faisait quoi, là, dans un certain silence qui l'aurait terrorisée, autrefois, elle ne risque rien. Elle ne risque rien parce qu'il est là, et que même si les choses sont compliquées, elle sait qu'il ne laissera rien de mal lui arriver. Qu'il ne laissera personne s'en prendre à elle. Et pourtant, même avec toute la force et toute la bonne volonté du monde, parfois ... Parfois, il n'y a même pas besoin d'une vraie menace physique, là, en face à face, pour que tout s'effondre. Tout ou presque. Elle était encore debout, Koriand'r, mais au fond d'elle, elle n'était pas entièrement fière de tout ce qui avait pu constituer sa vie et son quotidien lors des derniers mois. Surtout durant l'attaque et la menace qu'avait constituées Brainiac. Mais de ça non plus, elle ne voulait pas lui parler, encore une fois pour ne rien complexifier davantage dans la tête et dans la vie de Dick, mais aussi et surtout parce qu'il ne savait pas tout, de base. Qu'elle n'avait pas encore eu cette grande discussion avec lui, même pas avant ... Avant tout ça. Finalement, il brise un silence qui ne la menaçait pas, bien au contraire, là où elle continue de lui offrir grands sourires et regards heureux. « Si tu es heureux, alors je suis heureuse de te rendre heureux. C'est tout ce que je veux, pour toi. Et moi aussi tu m'as manqué ... » Un instant, il ne s'agit plus pour elle d'être cet être solaire et lumineux, et il y a un vrai fond de vérité dans son regard et dans son ton. Pas qu'elle soit une menteuse en temps normal, car, de toute façon, le mensonge et elle, ça faisait deux, même si Brainiac avait ... Cela l'avait obligée à y succomber, mais pour Mar'i, et seulement un peu, et sans doute pas forcément très bien aux yeux de quiconque savait mentir depuis l'enfance. Mais tant que cela protégeait Mar'i, et bien soit.

Non, là, en réalité, elle laissait entrapercevoir, sans peur, un fond de son âme, le fait qu'il lui avait manqué, pour de vrai, avec tout ce que cela pouvait sous-entendre. Elle demeure cependant très attentive, et souhaite absolument ne rien manquer, ne rien oublier. « Une pause, c'est ... Il paraît que c'est bien, les pauses. J'ai lu que c'était nécessaire, quand on a fait beaucoup de choses, avant, et qu'on a beaucoup de responsabilités. » Oui, elle l'avait lu, car c'était là une thématique qu'elle ne connaissait pas avant d'arriver sur Terre. Parce qu'en tant que future Reine de Tamaran, on ne lui avait pas inculqué cela, mais aussi parce que ce concept n'existait pas là d'où elle venait. Et puis, disons que sa vie ne lui avait jamais laissé l'opportunité d'expérimenter ce que c'était, loin de là, même. « Je pense que si tu veux faire une pause, tu en as bien le droit. Non. Tu en as plus que le droit. Tu as fais beaucoup pour beaucoup de monde, et depuis longtemps, Dick. » Elle était sincère, quand elle disait ça. Ça venait vraiment du fond de son cœur, avec franchise, droiture et honnêteté brutes et nues. « Notre porte t'est grande ouverte, si c'est ce que tu veux vraiment. Il n'y a pas de soucis, c'est ... C'est une invitation éternelle, pour quand tu veux, d'accord ! » Elle ne veut une nouvelle fois pas le brusquer, même si, là, c'est lui qui a parlé du sujet en premier. En tout cas, elle tend une main vers lui, pour la poser sur l'une des joues du jeune homme. Sans arrière pensée aucune, juste par geste réflexe de la Tamareanne qu'elle était, Leader des Teen Titans, en théorie Princesse héritière de tout un peuple et de toute une planète, amie, ex-amante, et jeune maman. Le tout avec un grand sourire doux et sincère, au sein duquel elle voulait vraiment qu'il comprenne que ce serait comme il voudrait, sans pression aucune. Qu'elle était là. Qu'elle serait toujours là.

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