N°2 ¤ Imperium militiæ

"Tell me... Who am I ?"

Si la loi devient crime, alors le crime n'est plus... - Juge

     

Sous les sirènes des véhicules de la police et des ambulances qui approchaient peu à peu dans sa direction, c'était le regard vide qu'il avait contemplé son échec et celui des autres héros... Un échec qui lui rappelait celle de Metropolis quelques mois plus tôt où il avait contemplé, impuissant, N°4 fuir pour ne plus qu'être loin de Metropolis. Cette onde de choc, celle d'Analia, avait été la dernière chose qu'il avait reçue d'elle, et ce fut pour lui comme une lettre d'adieu des plus amère. Car s'il était une vérité difficile à avaler, c'était celle où sa sœur avait choisi de s'en aller d'elle-même, que c'était de sa volonté de suivre ses inconnus, ces criminels et de personne d'autre. Et cette nuit-là à Metropolis, quelque chose s'était éteint dans le cœur de Wyatt, une chose qui avait laissé un trou béant en son centre où ne faisait que s'engouffrer progressivement une douleur qu'il ne pouvait s'empêcher de ressentir. Cette solitude qui le submergeait à chaque fois qu'il repensait à cette trahison. Ils s'étaient pourtant promis de rester soudés quoi qu'il arrive, voilà pourtant que cette fratrie n'était déjà plus que l'ombre d'elle-même, désossée de son innocence et démembrée de ses membres désormais isolé dans leur idéal. Que signifiait alors de continuer à porter ce faux nom qu'était "Jones", censé être le symbole bien à eux de leur union. Les sirènes approchaient alors que les héros tentaient de trouver des survivants parmi les ruines de Coast City. Les yeux de N°2 ne reflétaient plus rien d'autre que la fragilité et la peine, ici... Il n'avait été qu'une ombre dans ceux des vrais héros... Il n'avait servi à rien et n'avait protégé personne. Ce fut même lui qui avait fini par être secouru. Deux hommes vinrent à son niveau, deux agents d'ARGUS envoyé par Waller dans l'espoir de rapatrier Wyatt, même s'il n'était plus qu'une loque. N°2 comprit immédiatement pour sa part que la rumeur qui circulait au sein de la base avant l'assaut de Brainiac était sans doute vraie. Waller avait l'intention de reprendre sur lui les expériences si elle commençait à perdre patience, et... Elle avait perdu patience... Ironique quand Wyatt, de son côté, perdait tout volonté de se battre.

       


     Il n’avait jamais été question de faire partie des leurs, il était évident qu’elles savaient qui étaient des leurs camarades, qui ne l’étaient pas. Elles se connaissaient depuis de milliers d’années après tout, elles étaient entre elles comme une sorte de famille à laquelle je n'appartenais pas. Et même sous ma forme féminine, je n'avais aucune chance de les séduire où de me fondre parmis elle comme si de rien n’était. Et pourtant, là-bas, sur Terre-4… Quand je fus découvert et à la merci des Amazones, je fus accueillie comme l’une des leurs à mon grand étonnement. Et avant que j'en connaisse la raison, l’une d’entre elle m’avait serré dans ses bras en me nommant ''Kassiópeia''. Une situation qui ne pouvait qu’être absurde, s'il ne m’avait pas été révélé plus tard que ceux de Terre-1 avait des doubles en ce monde. Mais comment était-il possible que mon propre double soit parmi les Amazone et qu’était-il devenu ? Les questions se bousculaient dans mon esprit soudainement avide de connaître le fin mot de cette histoire.  
      Je n’eus pas à attendre bien longtemps pour que les réponses me viennent, comme si un impitoyable dieu espiègle se jouait de ma situation en m’offrant bien des cartes pour m’en sortir, mais pas trop pour ne pas me mettre hors de danger non plus, sans quoi il n’y aurait plus aucun divertissement à contempler pour lui. Selon les amazones, j’avais disparu lors de leur dernière confrontation avec ces vermines atlantes. Ne voulant pas être démasqué aussi vite que j’avais pu me faire passer dans un premier temps et malgré moi pour cette Kassiópeia, je n’avais eu d’autre choix à mon sens que de jouer la carte de l’amnésique incapable de savoir qui j’étais et qui elles représentaient pour moi. Et alors celle qui m’avait serré dans ses bras m’expliqua mon histoire et j’écoutais avec grand désarrois. De l’époque où les Hommes m’avaient encore sous leur joug, que je n’étais rien de plus qu’une esclave au rang de simples outils, je ne portais pour nom que le chiffre deux.

     J’étais autrefois leur ennemi, mais quand les Hommes sont tombés et que leurs organisations militaires n’ont plus été capable de les protéger. Elle, Kassandra, a brisé les chaînes qui me soumettaient à eux, m’adoptant et m’offrant cet asile et cette affection à laquelle je n’avais jamais eu le droit auparavant. Je n’étais pas une véritable Amazone, mais j’avais été adoptée par l’une d’elle, du moins, ma version de ce monde l’avait été. Au fond de moi, il était vrai que je n’avais que faire de leur compassion pour Kassiópeia qui avait certainement trépassé quelque part dans ce monde. Je n’avais que faire que cette Kassandra ait pu être une mère de substitution pour mon double. Je n’étais pas cette N2 de ce monde, mais je devais survivre et pour cela, j'étais prêt à le faire en me servant de son nom et de son apparence... C’était bien la seule chose qui comptait à mes yeux en face de ses femmes que je ne pouvais que considérer barbares en cette sombre réalité.
        J’avais été testé au combat par Kassandra, "ma mère" et sous la supervision d’une femme au regard sévère, répondant au nom de Philippus. J’avais fini par songer qu’à force de m’observer ainsi, elle devait se douter de quelque chose sur mon identité. Toutefois, ce ne fut guère le cas, car en réalité elle apportait des conseils à Kassandra qui lui avait rapidement fait part du fait que j’étais redevenue aussi faible qu’à l’époque de mon adoption. Une information qui ne m’avait guère échappé, car cela signifiait que mon double possédait des compétences que je n’avais pas moi-même. Les conseils en question avaient pour but de me faire regagner ‘’l’éveil’’, ainsi avait été surnommé ce pouvoir que je n’avais pas. Un terme qui m’était évidemment totalement inconnu, ARGUS n’avait jamais fait mention d’une quelconque forme d’éveil. Cela dit, tout devint plus clair au moment où Kassandra avait décidé de m'éprouver physiquement au point que je ne sois plus capable de rien.

         Quand mon corps s’effondrait de lui-même, sous la faiblesse de mes jambes ayant perdu leur capacité à porter mon poids, une question était posée, toujours la même et elle m’était posée tout particulièrement par Kassandra. Je pensais que cela avait à avoir avec la croyance de mon double, mais ce n’était pas le cas. La question était la suivante : « Que te dit ton dieu ? » Mais de quel dieu pouvait-elle parler ? Kassiópeia, entendait-elle des voix ? Je ne comprenais pas. Au bout de la trentième nuit d’entraînement, de la trentième fois que cette question était posé quand j’arrivais à bout de force, la seule chose que je voulais, c’était faire disparaître la douleur causée par cette fatigue musculaire, par les coups reçu au cours des combats. J’en avais marre et tout en moi bouillonnait de colère, notamment parce que cette question revenait dans mon esprit sans que j’en comprenne le sens, sans qu’on veuille m’expliquer la raison pour laquelle elle était posée, alors qu'elles étaient toutes conscientes que je ne comprendrais pas cette question avec mon amnésique. Pourquoi continuer à la poser ?
      Mais malgré cette fatigue musculaire, j'avais l’impression que mon corps ne demandait qu’à exploser et je pensais que c'était dû à ma frustration. Mais comment pouvais-je avoir encore l’énergie de ressentir de la colère quand la fatigue elle-même me rendait pourtant inapte physiquement. Là, se trouvait alors la réponse à ma question, comme un déclic soudain et sous cette étrange force qui demandait justement à exploser… Je compris qui était le Dieu dont elle faisait mention, qui portait dans mon monde et pour ARGUS, le nom "d’Alchimiste". Que me disait cette énergie ? Maintenant que je prêtais mes sens et mon attention à mon corps, j’avais l’impression que ce dernier flottait à la surface d’une eau agitée par d'immenses vagues. Quand j’en pris conscience, c’était comme si j’avais cessé de me débattre à sa surface, afin de me laisser couler vers ses abysses sans une once de résistance. Quand j’ouvris les yeux, seulement quelques secondes s’étaient écoulées, mais j’avais l’impression d’avoir dormi plusieurs longues heures. Mon corps avait perdu de ses courbatures, la fatigue s’était envolée et je me sentais bien plus léger, comme si la gravité n’était plus la même.  

       Derrière moi, Philippus acquiesça de la tête avant de s’en aller, je n’avais même pas remarqué qu’elle avait continué à m’observer, je n’avais même pas décelé sa présence pourtant si imposante. Le lendemain, Kassandra sembla avoir remarqué quelque chose de différents chez-moi, mais n’en dit rien. Se contentant d’ouvrir notre entraînement quotidien comme à son habitude. Bien que toujours très difficile, j’étais capable de bloquer plus facilement ses coups, quand la veille sa force suffisait à me propulser indéniablement au sol. L’éveil, cette sensation de ne faire réellement qu’un avec l’Alchimiste que je sentais désormais comme je pouvais sentir le vent sur ma peau. Avais-je la capacité de renforcer légèrement ma musculature ? Non, la véritable question était, qu’était-ce cette énergie que les scientifiques s’étaient amusés à appeler ‘’Alchimiste’’ ? D’où venait-elle, d’où tirait-elle son origine ?
       Étaient-ce réellement mes cellules qui lui donnaient une existence ou au contraire, était-ce cette énergie qui faisait de moi un méta-humain en influençant mes cellules ? C’était là l’énigme ‘’de qui de la poule ou de l’œuf venait en premier’’. Pour les amazones de Terre-4 et pour survivre, je les avais servies, j’avais combattu et tué en leur nom. À part Analia, je n’avais pas vraiment d’alliée de toute façon et les hommes de ce monde me semblaient être des animaux attendant la moindre opportunité pour voler ou violer, égoïste et hypocrite dans la survie. Je n’avais donc aucun remord à tuer les hommes ou combattre les atlantes, je le faisais déjà au nom d’ARGUS dans mon propre monde. Je n’avais aucun mal à continuer à me regarder dans une glace. Waller en était bien capable elle, après tous ses méfaits. C’est ainsi que j’ai survécu à Terre-4…   


               Le regard froid de Waller ne branchait pas sous les hurlements du sujet alors que lampe vacillaient sous les électrocutions qu'il recevait dans la pièce voisine. Elle était séparée d’une épaisse vitre qu’une balle tirée depuis un gros calibre ne pouvait à peine égratigner. La question avait toujours été la même avec le sujet N°2, qu’était-ce donc que cette énergie étrange surnommée qu'il avait surnommé ‘’Alchimiste’’ et qui donnait à Wyatt la capacité d’influencer les molécules dans son corps. L'énergie semblait être comme un corps étrangé cohabitant avec le Jones, elle intriguait autant qu'elle effrayait. Cela dit, maintenant qu’Analia avait disparu, que Brainiac avait montré Ô combien impuissant était ARGUS face à ses ridicules machines et surtout, depuis que des informations sur la Suicide Squad avaient fuitées… Il n’était plus question de faire preuve de diplomatie pour Waller prêt à déclarer la guerre à ses ennemis portant le nom "du peuple". Il leur fallait une arme aussi efficace qu’aurait dû être N°4 ou bien Superboy avant elle. Waller relisait le dossier poussiéreux de Numéro 2 afin de se rappeler de la raison pour laquelle ils avaient abandonné les expériences sur lui. La faute à cette fameuse énergie, elle était si instable qu’elle avait causé la mort de tant de leurs scientifiques.
      Mais c'était pour la dirigeante d’ARGUS, une raison amplement suffisante pour relancer la machine... Si les éruptions de N°2 pouvaient être contrôlées, il aurait alors leur Kamikaze bien à eux. L’électrocution semblait nourrir les cellules de Wyatt qui elles-mêmes amplifiait l’énergie de l’Alchimiste. L’électricité dans l’air et les coupures de courant intempestives répétées semblaient en témoigner. On l'avait prévenu que s’amuser à torturer ainsi N°2, allait finir par créer des séquelles dans son cerveau, les décharges y étant principalement envoyées. Mais cela n’avait aucune forme d’importance pour Waller qui n’avait guère besoin d’une arme avec une quelconque personnalité. Il pouvait bien devenir un légume, tant qu’il servirait la cause d’ARGUS, c’était bien tout ce qui comptait à ses yeux. Et les jours défilaient, les tortures s’enchaînaient… L’Alchimiste avait fini par se manifester sous la forme d’une aura et d’un halo lumineux faisant songer que le corps du sujet était parcouru de flammes cosmiques aux couleurs tantôt blanche, tantôt bleu.

       Une lumière se changeant en décharge électrique lorsqu’on essayait d’avoir un contact physique avec un N°2 comateux, désormais incapable de reprendre sa forme masculine. Cela dura un mois… Un mois dans un laboratoire, à subir des prises de sérums inconnus et des électrochocs. Un mois que sujet ne revenait plus à lui, inconscient, seul son corps témoignait de l'évolution que ce dernier subissait, chaque jour plus lumineux sous le voile de feu céleste qui parcourait sa chair. Cependant, l’instabilité de l'Alchimiste, toujours présente, provoqua à nouveau cette éruption que Waller cherchait à contrôler. Il y eut alors cette explosion de particule bien plus puissante que les fois précédente, celle-là même qui composait le corps disparu de Wyatt dans une pièce dévaster et mais au parois assez solide pour en supporter l'énigmatique déflagration… Il fallut attendre plusieurs autres semaines avant que ces particules en question ne se rassemblent à nouveau au même endroit où avait eu lieu l’explosion voulue et contrôlée par les scientifiques qui avaient bien évidemment su que Wyatt s’était simplement volatilisé comme il le faisait durant ses téléportations, mais cette fois de manière accidentelle. Même si l’éruption avait pu porter à confusion, Wyatt resta inconscient plusieurs autres jours, durant lesquel il fut déplacé dans une autre pièce identique... Début de l'année 2021, le sujet sortit enfin de son coma après plusieurs longues semaines d'insconscience. Un seul mot sortit de sa bouche, alors que ses yeux s'ouvrit sous un halo de lumière. « Kassandra. »      


     Au début, tout était sombre quand j’ouvris les yeux, mon corps me faisait atrocement souffrir sans réussir à comprendre ce qui provoquait cette douleur… Mes muscles ? Mes organes ? Mes os ? Ou tout l'ensemble peut-être ? Je n'en savais rien. J’étais incapable de réfléchir, bien trop préoccupée à reprendre conscience, comme si je revenais d’un rêve qui me semblait lointain et horrible. J’observais autour de moi, mais rien ne me semblait familier. J’avais beau cherché dans mes souvenirs, j’étais incapable de me rappeler la raison de ma présence ici, dans cet endroit si clos. Et c’est en cherchant à me remémorer au moins mon nom, que l’image si brutale d’une femme m’éprouvant physiquement, me parvint alors à l'esprit… Des images violentent qui vinrent à m’en faire suffoquer tant elles me semblaient aussi intenses que réelles. Ce n’était là que des souvenirs, mais j’avais l’impression de les revivre à nouveau, de sentir mes muscles mourir sous d'intenses efforts. Mais je me souvins alors qui j’étais dans ce souvenir et qui était cette femme qui voyait en moi sa fille d’adoption, son nom s’échappa de mes lèvres comme une grâce insufflant la vie « Kassandra. » Ma mère ? C'était ainsi que je semblais la voir, du moins qu'elle semblait se présenter dans ce souvenir si flou et si lointain à la fois.
   Je me voyais être une guerrière, je me voyais servir celles qui m’apercevaient en retour comme une sœur ou leur fille disparue et revenue d'entre les morts. Et pour elles, je me battais… Mais pourquoi ? Ô, pourquoi tout me semblait si confus ? Qu’était leur combat ? Non… La question était qu’était mon combat auprès d’elles ? Alors que la pensée me hantait l’esprit, une porte s’ouvrit faisant entrer une aveuglante lumière dans cette pièce qui était au début plongée dans une légère obscurité. Éblouie, je me revoyais à nouveau sur un champ de bataille, armée d’une lance ensanglanté. Devant moi, un homme se laissa tomber sur le sol, sans vie… Je voyais alors ces autres guerrières combattre de leur côté avec férocité. Oui… Cela me revenait enfin… Les hommes étaient les ennemis, j’étais leur ennemie. « L’ennemi. Oui. » Avais-je chuchoté de cette voix qui était la mienne, mais que je ne reconnais pourtant point, et ce, alors qu’une aiguille s’approchait de ma nuque. Une série de mouvements simples plus tard, guidées par des réflexes en éveil et l’aiguille était enfoncée dans l’œil de l’homme.

      Son cri alerta aussitôt les deux autres hommes qui l’avaient accompagné, l’un deux jugea bon de m’attraper par-derrière en me privant de mes moyens dans une clé de bras aussi violente qu'inattendue. Mais j’avais alors eu cette sensation si confortable que mes mouvements n’était guère restreints par la force de ses bras qui s'étaient techniquement enroulés autour des miens. Forçant alors juste un peu pour refaire passer mes bras devant moi, j’entendis le craquement si reconnaissable des os qui se brisaient avant que l’homme dans mon dos ne hurle sa misère. Vint alors le troisième que j'avais décidé de pousser sans réellement m'attendre à ce qu'il traverse la pièce tout entière et s’écraser contre le mur, tombant inconscient. Étaient-ce eux qui étaient si faibles ? Oui bien moi-même qui les surpassait simplement ? Je n'avais pas le souvenir de posséder cette force… D’ailleurs, qu’elle était cette lueur étrange qui recouvrait mon corps ? Depuis qu’elle était apparue, je me sentais soudainement plus légère, le monde autour de moi semblait plus léger, mais plus fragile aussi. Je m’avançais alors jusqu’à une vitre où je pouvais contempler mon reflet, non gêner par les cris de celui qui se tortillait au sol avec ses bras aux formes désormais étranges et l’autre qui n’osait arracher cette seringue de son œil.
   Je regardais ces lèvres, ces yeux, ces cheveux coloré de bleu… Je n’étais pas ainsi, dans mes souvenirs… N'avais-je pas une chevelure blonde… Tout chez-moi me semblait étrange, je pouvais assurément dire que je ne connaissais pas cette personne dans le miroir, mais je savais désormais à quel visage associer à nouveau le nom de Kassiópeia... Oui... Je crois que c'est comme ça que je m'appelle... Kassiópeia fille de Kassandra !



Waller observait le dossier de N°2, d’un regard aussi impassible qu’implacable. Il aura fallu attendre des années pour que l’essence même de son ADN se manifeste enfin aujourd’hui. L’organisation avait réussi d’étonnant travaux via le projet Cadmus, comme voler de l’ADN de Superman pour créer son clone, celle d’innombrable méta-humain pour créer leur créature la plus prometteuse N°4… Mais l’ADN de N°2 a toujours été spécial aux yeux de Waller, notamment du à sa provenance. Toutefois, la directrice d'ARGUS avait avec le temps fini par songer que N°2 n’était plus qu’un sujet d’échec qu’elle préférait ignorer du moment qu’il remplissait ses devoirs envers ARGUS, sa loyauté envers l'ordre et envers N°1 avait contribué à le laisser tranquille. Mais il s’avère que son ADN recelait bel et bien le pouvoir qu’elle avait cherché à conquérir en le créant avec le reste des Jones. Mais voilà que leur nouveau jouet à peine achevé, était en fuite. L’incompétence de ses employés avait le don de faire naître un mépris certain dans le cœur de la directrice d’ARGUS.
    Cela dit, si Analia avait disparu grâce aux compétences qu’avait pu lui enseigner ARGUS et l'aide d'inconnu parasite, Wyatt lui, était seul, en plus du fait qu'il semblait avoir oublié ses anciennes aptitudes depuis qu’il se pensait être apparemment ‘’ Kassiópeia’’ , ARGUS n'avait guère pris plus d'une journée à le retrouver. La directrice se leva, tout en prenant soin d’observer une dernière fois les notes du scientifique qui avait apporté l’embryon de N°2 à ARGUS. Elle releva la tête tout en ranger le dossier dans un tiroir et s’adressa à l'homme au seuil de la porte de son bureau. « N’hésitez pas à utiliser des armes létales pour le neutraliser et juste le neutraliser. L’Alchimiste semble l’avoir rendu aussi capable physiquement qu’une amazone, soyez averti. » L’homme fit un signe de la tête avant de rajouter. « Il n’est de toute façon qu’une simple imitation. » Waller fixait l’homme de ce regard froid dont elle avait le secret. « Une imitation certes, mais qui reste ''en partie'' une progéniture de Bana-Mighdall ! Si vous échouez donc à réussir votre mission après avoir eu l'arrogance d'employer ces mots pleins de confiance devant moi, des sanctions seront prises. » Rajouta-t-elle avant que l’homme, semblant devenir pâle à vue d’œil, adresse une salutation de la main au niveau du front. « Bien madame ! »