Tempered steel [PV Layla Cook]

Tempered steel

La guerre est déclarée, le sang de l'enfant d'Alec Holland as été versé, le Green sait désormais qu'il est une cible, la cible d'un nouvel ennemi, un de plus. Mélange de démons  passés et à venir, cauchemar issu de la folie des hommes, le Rythm avait pris forme dans un server ultra secret oublié du gouvernement, c'est là qu'avaient eut l'occasion de naître le parlement Mais au sein de ce parlement à la logique mécanique, un intru, un élément externe, s'était faufilé. Machine Queen, avatar déchu du Green, ennemi d'Alec Holland, avait rejoint cette force nouvelle, accédant à un nouveau stade de son existence métaphysique, son corps de poussière de végétaux avait été reforgé par la froide et impassible puissance qui l'avait recueillie. Un nouveau corps, un nouveau stade d'existence, et la nécessité de travailler de concert avec ces nouveaux et étranges collègues, elle les à influencés, appris à les plier à ses envies, ses désirs, sa soif de revanche. Elle avait été humiliée, mais pas vaincue, Tefé avait été sa première cible de son nouvel agent, le seul corps métallique qu'elle était en mesure de contrôler, une création d'ARGUS, et elle avait pensé que ce serait facile, que ce vaisseau pourrait la vaincre sans trop de mal, qu'il pourrait même la troubler, mais elle avait survécu, et cela emplissait de rage un esprit qui tendait vers l'analyse depuis peu. Car si elle portait aujourd'hui un autre nom, Machine Queen, au cœur de son essence, restait Lady Weeds. Malheureusement, elle n'avait pas la capacité de comprendre son erreur, à quel point le choix de son vaisseau avait été erroné, car ce dernier résistait toujours, alternant entre conscience et obédience, le bon soldat devenait moins efficace, mais toujours aussi vitale, car elle ne pouvait pas agir en personne, cela était prohibé.

Elle avait donc déjà désignée les cibles suivantes à son agent, une série d'agressions contre des agents très divers de toutes les forces. Le Black, le White et le Melt avaient subies des assauts, leurs agents n'étaient pas tous tombés, mais la prochaine cible était le Clear, hôte et danger potentiel de la base du parlement, des servers originels. Camouflé au fond des océans, jamais cette force ne devait savoir, se douter de ce qui se passait. Layla Cook devait mourir. Fort heureusement, contrairement à Tefé, un piège ne serait pas nécessaire, personne publique, Layla Cook était facile à retrouver pour une telle force. Réseaux sociaux, appareils mobiles d'elle et ses membres d'équipages, même la radio marine dont elle se servait pour "chasser" en mer était autant de moyens pour le Rythm de la localiser, de la retrouver, et de déchaîner sur elle la fureur de son agent. Un objectif primordial, c'était dans le locaux d'une ONG maritime de Los Angeles qu'elle subirait le courroux du Rythm. Les locaux étaient vides, les employés éloignés de la zone de frappe, des bassins ou avançaient paresseusement divers animaux marins qui devaient être rendus à l'océan une fois les soins nécessaires apportés. Requins, tortues et même un phoque perdu loin de ses eaux d'origines n'étaient d'aucune importance, la cible était la femme qui les observait, seule, isolée. Un murmure électrique agita le réseau de caméra, une intention malveillante qui se matérialisa sous la forme d'un cyborg qui observait désormais la scène, silencieux, perché sur un des lampadaires qui éclairait la zone. Le HUD s'agita et le metal s'anima, laissant tomber sa masse de son perchoir avant de rouler au sol avec agilité, sans un son, sa lame quittant son rangement de dos pour gagner son côté.

Un bruit sur la droite, le phoque s'agitait dans le bassin d'à côté, coup de malchance, aide inopinée, la cible l'avait repéré, la vibrolame hurla et sa visière de métal s'illumina d'un trait vert alors qu'il abandonnait la discrétion et que son bond suivant l'envoya voler à toute vitesse vers Layla. Pas un mot, pas un avertissement, la cible devait disparaître. La lame fendit les airs pour trancher dans la largeur de Layla au niveau de sa cage thoracique.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Mais quelle idée de merde. Le cœur de Layla fait un bond dans sa poitrine avant de couler au trente-sixième dessous, entraînant tout son corps avec elle alors qu’une lame passe dangereusement près de son abdomen, laissant une longue estafilade dans son t-shirt et dans la chair un peu trop fragile juste en-dessous ; une giclée de sang suit un arc presque parfait pour aller éclabousser la surface transparente d’un aquarium. Un phoque. Elle doit sa vie à un phoque – l’absurdité de la chose la laisserait pantoise, ni l’urgence de la situation n’envoyait pas une décharge électrique dans ses veines avec la puissance d’une centrale toute entière. Son élan l’envoie s’écraser lourdement au sol, où elle se hâte de reculer, le souffle court, le cœur battant jusque dans ses oreilles, alors qu’elle contemple, muette de stupeur, son assaillant. Ou la chose qui lui sert d’assaillant. Un homme ? Une femme ? La chose lui donne plus l’impression d’un véritable robot, tout de ferraille et de lumières néons vêtu, une épée redoutablement tranchante à la main ; une grimace lui déforme brièvement la figure, alors qu’une douleur aigue se rappelle à son flanc. Merde. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Ne peut-elle s’empêcher de se demander en se relevant précipitamment, une main sur la blessure heureusement superficielle laissée par son agresseur. Quelle idée de merde de se pointer ici toute seule. Ca aurait dû puer l’embûche, elle aurait dû repérer le piège à quinze kilomètres à la ronde, et pourtant, elle était complètement passée à côté. Maintenant, elle n’a plus qu’à en payer le prix fort.

Ca aurait dû être une simple mission de reconnaissance. Une alerte comme une autre, une ONG qui avait attiré son attention et qui méritait, ce soir-là, une petite visite pour repérer les lieux. Elle avait erré un moment, dans les couloirs de ces bâtiments qui sentaient la mer, mais une mer déformée, enfermée, captive parce qu’elle n’a nulle part ailleurs où aller. L’eau ici stagne, quand elle devrait être en mouvement perpétuel. Les animaux, les poissons, les créatures du vivant qui y subsistent sont en transit en espérant retrouver un jour leur liberté. Un mal pour un bien, avait-elle tenté de se dire en croisant le regard triste d’un dauphin en sale état après une escarmouche avec des braconniers. Mais de toutes ces créatures, combien retrouveraient les remous de l’océan ? Et combien passeraient le restant de leurs jours dans ces immenses containers, certes mieux lotis que dans un parc aquatique, soignés, mais tout de même enfermés ? Evidemment, qu’elle a pensé à invoquer l’aide d’Orm, ou de Lernaea, pour les tirer de leur misère – et tant pis pour le mystère qu’elle aurait laissé derrière elle. Malheureusement, sa soirée vient tout juste de prendre un tournant inattendu, et particulièrement désagréable, qui relègue toutes ces considérations au fin fond de sa liste de priorités. Layla Cook est une habituée des ennuis et des imprévus : mais une tentative d’assassinat en bonne et due forme, ça, c’est quand même relativement nouveau.

Sitôt relevée sur ses deux jambes, elle se met à courir, tirant son pistolet de sa ceinture ; jamais elle ne s’aventure en terrain inconnu les mains vides, et visiblement, sa paranoïa a du bon, pour une fois. Regardant brièvement derrière elle pour attraper son poursuivant du regard, elle libère une salve de balles dans sa direction, espérant le toucher ou au moins le forcer à zigzaguer pour éviter ses projectiles – ralentir sa progression, ce serait déjà quelque chose. Tant pis pour la discrétion. Pan ! Un container vide de tout poisson explose sur son passage, déversant des trombes d’eau entre elle et son assaillant ; Layla plonge sur le côté et roule derrière une bordée de tables de travail. Un rythme frénétique dans la poitrine, l’arme au poing et tous sens en alerte, Layla réfléchit, tentant tant bien que mal de garder son calme. Un aquarium en face d’elle lui envoie le reflet du reste de la pièce. Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? Qu’est-ce qu’il lui veut ? Clairement pas un garde de sécurité, et elle n’a pas conscience d’avoir mis qui que ce soit en colère ces derniers temps… mais a-t-elle vraiment le temps de poser la question ? Serrant les dents, elle se faufile sur le côté, cherche une échappatoire discrète. Et lorsqu’elle relève les yeux dans le miroir de l’aquarium, elle retient un juron, en constatant que son adversaire n’y est plus. Merde. « Hé ! » aboie-t-elle, quitte à se faire repérer – si elle pouvait le pousser à se révéler, lui aussi, c’était un prix qu’elle voulait bien payer. « Qu’est-ce que tu me veux, espèce de cinglé ?? »

AVENGEDINCHAINS

Tempered steel

La vie aquatique n'est pas nécessaire à la surveille du Rythm, Les pouvoirs de la technologie sont voués à assécher rivières et océan, raser les forêts, transformer le vivant, exploiter les ressources de cette planète jusqu'à n'en laisser une masse asséchée et sans valeur. Le Green, Le Clear, le Red, même le Grey, toutes ces forces toutes ces couleurs, le parlement du métal s'en moque, tout doit être détruit pour laisser la place à un nouvel ordre, un royaume éternel qui fera ce qu'aucun n'a put faire auparavant : aller au delà de caillou qui leur a donné naissance. Machine Queen sait tout ça, et si elle ne peut agir pour le moment qu'au travers d'un agent, sa forme mécanique étant encore fragile et temporaire, elle sait comment accomplir cette tâche, c'est pour çà qu'elle as été choisie, l'avatar rejeté par le green, forcé à reprendre une forme humaine haïe, mais le parlement du métal l'avait retrouvée, et lui avait offert bien plus. Quand la lame manqua sa cible, elle sentit la frustration, un sentiment que les autres ne connaissaient pas. Mais cette erreur fut sans doute celle de trop pour eux, le manque d'efficacité et les retards accumulés par l'agent son trop. Ils décident donc de reprendre le contrôle, juste à temps pour constater la riposte de Layla pendant que les quelques secondes nécessaires à cette prise de pouvoir sur le cyborg. Des balles standard qui rebondissent contre un design prévu pour repousser ce genre d'assaut, perçant un des bassins qui commence à se vider, heureusement aucune vie marine n'aura à en souffrir, ce dernier ne contenant que la même eau stagnante que les autres. Les plans des lieux sont chargés dans le logiciel de reconnaissance spatiale et traitée par le cerveau peu coopératif de Klaus.

Le cyborg observe l'eau se déverser un bref instant avant de prendre une impulsion dans les airs et disparaître dans les ténèbres de la nuit au dessus de Layla. Projecteurs, espacement 20 mètres, il se déplace sur chaque structure avec agilité, sans un son. Observant sa proie avec patience, les caméras de sécurité ont déjà donné sa position avant qu'elle ne parle, en quelques secondes, il se retrouve au dessus d'elle, toujours silencieux en invisible dans les ombres, les néons de son armure éteints automatiquement. La lame se pointe vers le sol pour une attaque venant d'en haut. Les Calculus Logi s'apprêtent à donner l'ordre quand ils font l'expérience d'un sentiment nouveau : l'agressivité. Frustrés par leurs échecs et ceux de leur agent, ils ne résistent pas à la provocation de Layla, dans un coin de la fosse des Mariannes, Machin Queen se gausse de ce retournement de situation. La lame regagne son fourreau et le cyborg reçoit de nouveaux ordres, celui de faire durer le plaisir. Caculus Logi A demande vengeance, réparation et il va l'obtenir. La masse de métal atterrit agilement entre Layla et l'aquarium reflétant le reste des lieux, les néons de son armure s'illuminant à nouveau de vert. Klaus n'aime pas ça, non pas que la violence l'ai déjà rebuté auparavent, mais ce qu'on lui demande de faire n'est pas pour lui plaire, car il le fait à nouveau pour quelqu'un d'autre, pour le caprice d'une force qui le manipule. Il le sait, il le sent et ça le met hors de lui. Malgré son opposition, le module vocal s'active, une voix semblant passer à travers un broyeur à bois s'adressant à Layla avant l'assaut.

-Nous sommes le Rythm Layla Cook, et ceci est une déclaration de guerre contre le Clear. Veuillez faire preuve de coopération et ceci sera effectué avec efficience. Résistez...

Le cyborg se met en position de combat, les poings levés, comme un boxeur, suivant les réflexes gravés dans le cerveau de Klaus, les années d'entraînement, d'infiltration dans des arènes clandestines, tout ressort d'un seul coup et au fond de sa psyché il hurle de douleur en sentant ces connaissances, ce savoir acquis à la sueur de son front, servir à nouveau de mauvais objectifs. Ses poings frappents sans relâche avec pour objectif d'infliger un maximum de douleur sans dommage définitif, la vérité est que les poings de Klaus pourrait sans doute aller jusqu'à percer une chaire humaine, mais l'efficacité n'est plus l'objectif, le parlement veut juste se venger aussi bassement que possible. La phrase se termine alors que les coups pleuvent.

-... et voici ce qui vous attends.

La salve se termine au bout de dix secondes incroyablement longues, se terminant par un coup de pied sauté pour l'envoyer contre l'aquarium derrière elle, trois shurikens apparaissent entre les doigts de la machine qui se met en position de tir.

-Maintenant, veuillez rester tranquille, la douleur disparaîtra immédiatement.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Le Rythm. Le nom aurait dû lui être complètement étranger – et en un sens, il l’est, pour elle, pour l’humaine jetée tête la première dans une histoire qui la dépasse complètement. Mais le nom se répercute à la surface de sa conscience, comme une pierre jetée en ricochet. Puis il coule, s’enfonce dans les méandres aqueux de l’autre entité qui partage l’espace confiné de son âme, l’étend, l’étire à des dimensions impossibles. Il n’appartient pas à l’humaine de connaître le Rythm, mais c’est à l’élémentaire que remontent, en bulles désordonnées, des échos de temps pas si lointains que ça, pour la mémoire immémoriale du Clear. Les détails lui échappent, alors qu’elle fixe le cyborg du regard ; elle ne perçoit que des réverbérations à travers un labyrinthe de caves sous-marines, d’avatar déchu, de nouvelle entité, de modernité qui s’impose dans l’intemporalité des forces de la nature. Ce qu’est le Rythm exactement, elle n’en sait rien – et pourtant, au-delà de l’outil primitif et terriblement humain de la parole, elle a la conviction, viscérale, de le connaître depuis des lustres. Des profondeurs du Parlement des Vagues jusqu’à la surface de son esprit, l’esprit unifié des anciens avatars s’exprime d’une seule voix ; et son avertissement est sans appel. Le Rythm lui veut du mal. Le Rythm leur veut du mal. Et ce cyborg, avatar du Rythm ou simple agent, est entièrement sérieux, et entièrement crédible dans sa menace. Cette attaque n’est pas une simple tentative d’assassinat : c’est une véritable déclaration de guerre entre forces élémentaires. Elle, elle a juste la malchance d’être prise entre les deux.

Layla serait incapable de dire à quand remonte la dernière fois qu’elle a pris une dérouillée pareille – et franchement, elle n’a pas vraiment le temps de se poser la question. Même les atlantes de Terre-4 lui paraissent cléments, en comparaison de la pluie de coups qui lui tombe dessus. Ses défenses, ses réflexes d’ex-forces spéciales qui lui reviennent à la vitesse de l’éclair, tentent tant bien que mal de protéger ce qui peut l’être ? C’est comme si le cyborg n’en avait rien à fiche. Un ultime coup de pied l’envoie voler contre un aquarium, dont elle sent la paroi se fissurer sous la force brute de l’impact ; une onde de choc de douleur balaye l’entièreté de son corps alors qu’elle s’écroule au sol, meurtrie, brisée en un millier de points d’impacts dont elle a perdu le compte. Putain. Au bord de l’évanouissement, Layla se raccroche à tout ce qu’elle peut encore sentir. Le goût ferrique du sang dans sa bouche. La sensation désagréable de ses côtes bougeant un peu trop sous ses doigts, dans sa cage thoracique. Les sirènes d’alerte qui hurlent aussi bien dans l’aquarium que dans sa tête. Dégage de là, Cook. Elle crache du sang, elle en ravale ; jette un œil par-dessus son épaule pour surveiller la position de son adversaire. Elle n’a aucune chance. Contre ce machin, dans cet état, à l’air libre, elle n’a littéralement aucune chance. Son cœur battant à ses tempes, elle ignore l’avertissement du robot, sa promesse d’une fin rapide. Si elle veut s’en sortir, elle n’a qu’une seule option : gagner la mer.

Puisant dans des réserves de force qu’elle n’imaginait même pas avoir, elle roule sur le dos, brandit le pistolet auquel elle s’est miraculeusement accrochée, et vise les lourdes lampes projecteurs accrochées au plafond. Deux tirs partent en salve, rapides, efficaces, précis : la chaîne retenant le projecteur saute dans un crissement strident, et l’imposant équipement plonge vers le sol, droit sur son adversaire. Elle ne s’éternise pas pour voir avec quelle facilité il a pu en réchapper : rapidement, elle se redresse sur ses genoux, sur ses deux pieds, et s’élance à toute vitesse vers les immenses baies vitrées au fond de la salle ; loin, beaucoup trop loin. Ignorant la douleur du mieux qu’elle le peut, elle sent son cœur chuter dans sa poitrine, lorsqu’elle capte une lumière verdâtre du coin de l’œil ; deux nouvelles détonations font sauter les parois d’un autre aquarium, dont les eaux furieuses et les habitants dérangés se déversent dans un chaos aquatique complet. Confusément, les pieds dans l’eau de mer qui lui arrive maintenant aux chevilles, Layla capte la présence d’une multitude de poissons ; plus important, la présence et l’impatience de plusieurs pieuvres captives et dérangées dans leur sommeil, qui remuent sur le sol, s’adaptent, cherchent à agripper les jambes de son poursuivant sans qu’elle ne puisse déterminer si elles cherchent à la protéger, ou si elles ont décidé qu’il avait une tête de sale type. Pas le temps de se poser la question. « Va te faire voir. » Qu’elle crache entre ses dents, en poursuivant sa course effrénée vers le seul terrain dans lequel elle pourrait espérer s’en sortir en vie : les eaux.

Spoiler:

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Le parlement s'apprête à tirer, le logiciel commence le calcul du tir à l'instant même ou Layla termine de lever son bras, mais le mouvement du bras de Klaus ne part pas assez rapidement et ne touchent pas la cible, surtout avec l'alerte de proximité qui se met soudain à rugir. Un objet lourd en approche, détecté par le localisateur magnétique, la programmation reprends le dessus et force un mouvement d'esquive vers l'arrière, pliant le corps du cyborg vers l'avant avant qu'il ne se fige, le Rythm tentant d'aller contre cette priorité, jugeant l'agent sacrifiable, face à ce conflit interne, ce sont les instincts de Klaus qui prennent le relais, le moteur à fusion froide rugit et sa main se pose sur la garde de l'épée qui rugit à son tour en s'illuminant alors qu'elle quitte l'attache du dos. Klaus frappe en tranchant, déchiquetant, détruisant ce qui lui tombe dessus, son bras bougeant à une vitesse quasi imperceptible pour l'œil humain, transformant la projecteur en morceaux partiellement en fusion s'écrasant autour de lui dans un fracas épouvantable. Le parlement s'agite et reprends le contrôle, gardant l'arme en main et calmant le rugissement, la réaction de Klaus ayant fait sauter la moitié de la main droite, ne laissant que la pince et la moitié d'un doigt, la prise se raffermit en il accélère. D'autres tirs le percute, éclatant une partie de son masque de métal dans un coup direct chanceux révélant la partie droite de son visage, les autres font éclater la vitre derrière lui et une trombe d'eau se déverse, s'infiltrant vite entre le sol et ses pieds pour l'emporter sans ménagement, il glisse sur le sol et percute avec violence un pilier pliant le métal de son abdomen, l'assassin s'agrippe à ce qu'il peut pour se remettre dans la course, il voit la cible au loin, ses pas accélèrent de nouveau, le sable sous ses pieds se soulèvent et il finit par entrer en contact avec l'eau, son sabre illuminant la surface de l'eau qui se met à vibrer au rythme du ronronnement de l'engin de mort.

-Tu es le jouet d'une guerre qui te dépasse Layla Cook. Le Clear as eut sa chance de gouverner ce monde, il as échoué, les autres parlements sont trop chaotiques. Nous sommes unis.

Le robot lève son arme et se prépare à bondir quand l'assaut marin débute, une pieuvre sort de l'eau comme propulsée par une main invisible et vient se coller sur ce qu'il reste de la plaque protégeant son visage et ce qui est exposé de ce dernier, bloquant sa vision, bien sûr la multitudes d'autres senseurs équipés sur lui auraient dut palier à ce défaut, mais Klaus est bel et bien éveillé désormais, sa volonté aidée par un allié inattendu dans la programmation de son armure qui semble avoir été éveillée par les récents évènements. Klaus lâche immédiatement son arme et laisse échapper un cri de panique en agrippant la créature visqueuse qui échappe à sa prise métallique avant de basculer en arrière et de tomber dans l'eau. L'accès à ses poumons se bloque et l'armure passe sur la réserve d'oxygène pour alimenter le cerveau de l'hôte. La chose ne se détache pas, bientôt rejointe par ses congénères. Un peu confus, le Rythm décide de passer aux choses sérieuses et sous la surface, entre les tentacules, une lueur verte commence à se faire plus présente, un bruit sourd se réverbère dans l'eau et une puissante décharge s'échappe des câbles à nu de sa main, électrocutant instantanément les créatures qui s'agglutinent à lui avant de progiter de l'eau salée pour se répandre en un instant et infliger un choc sévère à toute créature plus éloignée. Le robot reprends ses appuis et se relève.

-Enfant insolente.

D'un bond, il se jette à la gorge de Layla, tentant de l'entraîner sous l'eau dans une attaque motivée par la pure frustration

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Il y a quelque chose de glaçant dans ce cri de panique. Layla serait bien infoutue de dire quoi, comment, pourquoi, mais quelque chose dans la voix de son poursuivant lui paraît d’un seul coup terriblement humain, et terriblement douloureux, et le contraste avec l’assassin robotique qui essaye de lui faire la peau est extrêmement… déconcertant. Malheureusement, elle n’a guère le temps de s’attarder sur le sujet. Sitôt qu’il reprendra ses esprits, il se jettera sur elle, cherchera à nouveau à la transformer en charpie, et alors… et alors elle serait à court d’atouts pour se tirer de ce pétrin. Prestement, aussi vite qu’elle le peut en clopinant alors que tout son corps hurle de douleur malgré les multiples décharges d’adrénaline qui se déversent dans son système, elle tente de se diriger vers les immenses baies vitrées donnant sur la mer. Si seulement elle réussissait à les atteindre, si seulement elle pouvait passer au travers, si seulement elle pouvait juste s’échapper par là… Une fois de plus, Layla se retourne, ignorant le sang qui lui coule dans les yeux et la douleur lancinante à son flanc, cherchant à repérer son adversaire. Encore aux prises avec les pieuvres, mais pieuvres contre assassin envoyé du Rythm… même dans l’eau, même avec le soutien du Clear, elle ne donne pas cher de leur peau. La jeune femme grimace, l’agonie muette des pauvres bêtes se réverbérant à l’intérieur de son crâne, à la surface du Clear et de sa conscience. Je suis désolée, leur répond-elle silencieusement. Vraiment.

Une guerre, une guerre, quelle guerre, bordel ? La même qui oppose le Green au Grey ? Une autre encore ? Plus elle passe de temps dans cet univers d’élémentaires, plus elle a l’impression d’être larguée dans quelque chose qui la dépasse. Le cyborg a sûrement raison, quelque part. Est-ce que ça veut dire qu’elle doit sagement accepter de se comporter en agneau traîné à l’abattoir et accepter son sort aux mains de ce fou furieux ? Certainement pas ! Au fond, élémentaires ou humains – elle sait déjà ce que c’est, que d’être trimballée dans des conflits qui ne la concernent pas. A la différence près que cette guerre là, si elle implique réellement le Clear, elle tient à en faire partie. Ca, c’est une guerre par laquelle elle peut se sentir concernée. Dommage qu’elle soit si clairement en position d’infériorité face au type qui s’improvise croisé du Rythm. Un cri de surprise et de frustration lui échappe alors que le cyborg la place à nouveau au sol dans un amas d’éclaboussures, et très vite, elle sent la pression de mains et bras bien trop puissants pour être purement humains. Et très vite, elle sent sa voix s’éteindre sous la pression portée à sa gorge, et l’air commencer à lui manquer. Merde. Merde merde merde. La tête sous l’eau, Layla manque de peu de céder à la panique, cherchant à se débattre, avant de très vite renoncer en sentant l’oxygène lui manquer de plus en plus rapidement. Désespérée, elle tente de tourner la tête, de regarder autour d’elle, de trouver une solution… et peut-être, juste peut-être, elle en discerne une.

Avec un grognement furieux, Layla tend le bras derrière elle, revolver pointé vers la vitre. La détonation assourdissante lui parvient à peine ; en revanche, ce qu’elle entend, c’est l’explosion de verre alors que la baie vitrée toute entière vole en éclats tranchants qui leur retombent dessus. Sans doute que ça le laissera indifférent, tout ce verre ; mais accidentellement, il l’en protège plus ou moins, et surtout, elle a une porte de sortie. A ses yeux, ça vaut bien quelques coupures. Une douleur fulgurante jaillit juste sous son œil, lui laissant comprendre qu’elle a bien failli en laisser un dans cette sombre histoire ; mais, n’ayant pas le temps de s’attarder sur ces petites frayeurs, elle tente un dernier coup de poker. Combien de balles il lui reste ? Une ? Deux ? Floyd lui ferait une de ces leçons, s’il apprenait qu’elle avait perdu le compte. Tant pis : risquant le tout pour le tout, elle lutte, se débat, et parvient à coller le canon de l’arme sur l’articulation du coude de l’armure ; et tire à bout portant. A peine la détonation retentit-elle qu’elle répète l’action, et se débat de plus belle, priant pour avoir réussi à désarçonner son assaillant, à endommager ne serait-ce qu’un minuscule point faible dans ses défenses, juste assez pour lui échapper et tendre le bras, s’agripper au rebord de la salle désormais ouverte, et se jeter dans la mer. Elle essaye. Vraiment. Et lorsqu’elle se sent glisser, elle ne peut qu’espérer avoir atteint son but ; et qu’il ne s’agit pas de son adversaire ayant réussi à lui porter un coup fatal…

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