Malory - come little star, i'll be changing who you are

Thème

✹ faire des héros de ce monde ✹


Tu es sur de toi Myles ?
Ca fonctionnera c'est certain. Serres les dents. Et tiens ma main.

Les cris avaient un goût de crime. L'odeur du sang et la violence des actions. Les machines qui se mettent en mouvement et les ondes, trop fortes et trop cruelles pour le ventre qui se tord, s'étire et se tend. L'échographie ne montre déjà plus rien alors que les monitors se taisent. Le carmin n'est plus qu'une odeur mais s'échappe des yeux et des oreilles. Vient même s'amuser à l'orée de narines, couleur vive sur la peau blanche. La main s'agrippe et serre, serre à en briser et en détruire.

Mais Monsieur Warwortsh n'arrête pas. Trois mois qu'ils agissent tous les jours. Trois mois que le ventre de Madame est exposé aux ondes. Trois mois qu'ils forcent, trois mois qu'ils forment. Trois mois pour que les premiers signes apparaissent. Trois mois pour qu'elle ne supporte déjà plus réellement sa grossesse. Parce qu'elle a mal Madame mais qu'elle ne dit rien. Parce qu'avant de porter le nom à la noblesse extravagante, elle était déjà quelqu'un. Et que les enfants comme eux ne grandissent jamais dans la douceur et dans la pitié. Les Hommes créent des monstres. Ils créeront des dieux.

Malory Janet Mary et Matteo Etan Myles Warwortsh.

Deux petites têtes blondes aux sourires d'ange.
Deux petites bébés nés pour conquérir le monde qu'on leur servait sur un plateau.
Vous, eux.

Vous grandîmes, entre les examens permanents que vous faisait passer votre père et l'éducation strique que se devait de recevoir chaque Warwortsh. Histoire de votre famille, passée au peigne fin, en n'oubliant aucun des mauvais détails. Ancien allemand, immigré des  siècles plus tôt, créateurs de la belle Amérique pour le plaisir de leur porte monnaie. Noblesse si lointaine ancrée dans les veines et dans le blason grandiose des vôtres. Vieille famille créatrice de cette métropole dans laquelle vous viviez toujours. Un peu à l'écart maintenant, manoir éblouissant dans la banlieue quand l'appartement principal surveille une tour avec le MW immense sur fond bleu.

Il fallait être fier de ce que vous étiez et de Père et Mère. Il fallait être fier de l'héritage qu'ils vous laissaient et se comporter bien pour montrer que les Warwortsh étaient au dessus de la plèbe. Dédain pour les autres, amour pour les siens.

Tu aimais ce qu'on t'offrait. Tu aimais écouter ton père surtout. Car rapidement, de ta génitrice ou de ton géniteur, tu deviens vissée aux jambes d'un seul. Toujours avec Myles. A apprendre, de ton air qui jamais ne devenait autre que doux. Tu étais intelligente Malory. Identique à ton paternel si tu n'avais les yeux si noirs de ta grand-mère. Mais aucune trace de ta mère dans ton visage parfait. Aucune trace de l'étranger dans ton être. Il aimait ça Monsieur. Et il te montrait tout, même ce que tu n'aurais du voir.

La première fois que tu découvris du sang, tu ne pus t'empêcher de trembler. Il voulait que tu regardes, que tu prennes peut-être sa suite. Les yeux fermés qui n'en eurent pas le droit. La peur qui fit exploser ton coeur, fort, tellement fort que, les bras croisés devant toi, tu tuas la moindre lumière. Reflexe des pouvoirs, attirant à toi ton frère sans que le père ne puisse comprendre.

Seul Matteo arriva à te calmer et jamais personne ne demanda ce que Monsieur t'avait montré. Jusqu'à quel point il t'avait fait découvrir ses expériences odieuses sur ceux que jamais la police ne viendrait chercher.

Mais tu avais des pouvoirs et ton frère aussi. Complémentarité des jumeaux et lien indéfectible qui se créa. Les nuits suivantes furent cauchemardesques. Des monstres au visage détruit venaient te chercher dès que tu fermais les yeux. Et seuls les bras de Matteo parvenaient à te calmer. C'est dans les siens que tu t'endormais désormais. Avec lui que tu apprenais. Car ses pouvoirs catalysaient les tiens. Pouvaient les faire taire dès qu'il le demandait. Les ombres entourant ses mains détruisaient chaque soleil que tu faisais naitre.

Il serait plus puissant que toi car il y avait des ténèbres à chaque coin de porte.
Que tu te fichais de ça.
Tant qu'il t'aimait.
Tant qu'il était avec toi.  


Thème

✹ Ce monde qui fut le notre, que votre nom soit sanctifié ✹


Encore.

Coup retenu pour toi. Attente. Puis coup porté par Matteo, qui lui ne le retient pas. Tu craches du sang, lui offre un regard glacial. Derrière vous, Maäbh et Mordred s'entrainent. Maribel est dans un coin, observant chaque agissement avec son regard sûr d'elle. Si jeunes que tous les enfants que vous êtes. Si jeunes et pourtant déjà entrainés comme des adultes pour être certain de faire front contre n'importe quelle attaque. Pour pouvoir vous protéger et surtout les protéger.

Car on vous vendait encore les mensonges que seraient vos existences.

T'es sérieux Matteo de taper si fort ?
Ca va, t'es une super, tu résistes aussi bien que moi, arrête de faire ta tapette
On ne dit pas ça Matteo.
J't'ai pas sonné Mordred. Si tu te sens concerné, c'est pas mon problème.
Tan'...

Il lève les yeux au ciel, avant de quitter la pièce. L'attention de Mordred se tourne vers toi et tu ne peux t'empêcher de trembler en sentant ses yeux sur ta peau. Ton frère a l'odeur du danger, accroché à son derme et suintant du moindre de ses mouvements. Il goutte le sang, ce même qui coule encore au creux de tes lèvres. Matteo a frappé trop fort mais il est parti et tu ne peux que lui courir après. Comme toujours.

La main de Maribel t'arrête. Elle aussi a son ombre accrochée au cœur. Maäbh, silencieux. Tu les observes tous les deux et vous n'avez pas besoin de mot pour vous comprendre. T'es trop jeune pour sortir comme ça, à leur suite. T'es trop jeune pour les regarder fumer et pour boire avec eux. T'as déjà essayé de tirer sur l'un de leur pétard mais ils ont tellement ris de te voir t'étouffer que t'as trop vite arrêté. T'es la gamine qui les suit à la trace mais, comme ça, t'as l'impression de faire partie d'une véritable famille. Pas de ce groupe disparaitre que ne se retrouve qu'à table ou durant les entrainements, pour le plaisir de Monsieur et Madame.

Pourtant, ce soir, il y a de l'orage dans l'air. Ce même qui fait trembler votre ville depuis des semaines. Est-ce qu'il fait parfois beau à Gotham ? Tu entends les grands discuter, de tout et de rien. De choses qui, souvent, t'échappent. De la mort de ce Président don tut ne savais rien et de tout ce que ça sous entends pour Matteo et toi. Meta humain, gloire à eux. Que c'est idiot comme inscription quand tu y penses. Pourtant, au fond, t'aimerais être comme eux toi aussi. Pas avec les pouvoirs qui coulent dans tes veines comme une puissance cruelle que tu aimes autant que tu la hais. Pas comme les supers qu'on va très certainement finir par détester. Pourquoi Dieu, dans toute sa gloire, vous a béni Matteo et toi ?

T'as envie d'un peu de lumière alors que tu regardes les étoiles. La Lune est si lointaine mais elle te fait penser à ton frère. A sa magie des ombres, si différentes de la tienne. Ton père veut toujours que vous vous entrainiez ensemble. Pour devenir plus puissant à deux. Pour votre complémentarité inouïe. Lien gémellaire qu'argumente ta mère.

Tu le sens arriver avant de l'entendre. Le bras de Matteo qui s'enroule autour de tes épaules. Il dépose un baiser sur ta joue pendant que tu fermes les yeux.

Désolé.

Tu n'as pas besoin de répondre. Il sait que tu l'aurais appelé Tan', comme il veut que vous le faisiez dès que les parents ont le dos tourné. Parce qu'il déteste son nom en M, initiale que vous arborez tous comme un sigle de votre puissance. Les vrais seuls ont le droit de répondre au MW.

Les mots que vous n'échangez pas se perdent au vent. Les paroles sont absurdes pour vous. Si faibles face à tout ce que vous avez à vous dire et que vos yeux se soufflent. Toujours ensemble, pas vrai Tan' ? Vous vous êtes faits cette promesse il y a si longtemps...

Puis Maäbh et Maribel arrivent. Puis le premier ébouriffe les cheveux de Matteo, qui râle plus pour la forme que par véritable énervement. Vraie famille que la vôtre, malgré les visages si éloignés et les traits si peu semblables. Il y a les expressions. Il y a la manière de rire. Il y a les corps musclés par l'équitation que vous pratiquez tous. Il y a ce même refus de votre noblesse. Ce même refus de vos parents. T'es la seule à presque les accepter parce que t'es la chouchoute. Tu sais pourtant, que s'est et se sera toujours Matteo. Le fils, l'hériter, le parfait. Malgré ses crises et ses rebellions. Malgré ses mensonges et ses trahisons. Et pourtant, là, à regarder la plus lointaine de Gotham, vous êtes tous semblable. Il y a vos sourires. Il y a vos vêtements. Il y a vos coupes.

Il y a vous.
Warworsth.


Thème

✹ innocence écorchée au grès des orages ✹

Tu étais presque invisible derrière Matteo. La petite fille parfaite, avec ton sac griffé et tes jolies robes. Lui brillait, de toute la lumière du soleil que tu pouvais lui offrir. Dans ses cheveux blonds, elle se reflétait et déjà, il offrait sourire charmeur sur clin d'oeil aux filles plus vieilles. Matteo n'était pas mignon. Il était beau. Matteo n'était plus un enfant quand tu peinais à t'éloigner des jupons de ta soeur. Parce que Mäabh et elle était en dernière année et que, âme rassurante, ils vous protégeaient. Comme si Matteo en avait eu un seul jour besoin. Il l'avait gueulé tellement fort à la tête de Mäabh que tu avais cru que tes frères allaient en venir aux mains.

Mais non. On n'abime pas la belle image de votre famille et Maribel leur avait fait entendre raison. Tu voulais devenir comme ta sœur. Tu voulais toi aussi convaincre les gens et posséder son charisme naturel.

Alors tu fais tout comme elle. Tu deviens cheerleader toi aussi mais tu n'as aucune envie de monter en haut de la pyramide. Tu veux juste la jolie tenue et la petite queue de cheval. Tu veux juste qu'on te regarde comme on la regarde, sans vraiment comprendre ce qu'il y a dans les yeux des gens que toi, tu ne voudrais finalement pas tant que ça. Elle finit par t'expliquer mais tu balayes tout d'un geste. Parce que non. Tu n'es pas elle. Et jamais on ne pourra désirer ton être comme elle le fait.

Tu grandis pourtant dans ce lycée que tu aimes. Maribel et Mäabh partent et tu en pleurerais presque de les voir vous quitter. Mordred seul reste mais ton frère a toujours été le plus solitaire de la fratrie. Celui qu'au fond tu ne comprends pas. Plus intelligent que le reste de ta famille, tête de file de ce que vous devez être. Tes parents ont rarement été plus fier de l'un d'entre vous.

Tu ne veux pas être comme lui mais tu sens que Matteo ne prendra jamais son chemin. Ton frère préfère les fêtes et les filles aux leçons. Il s'épanouit, pour la première fois, dans quelque chose d'autre que les exercices des parents. Le football américain trouve ses lettres de noblesses quand il devient le quaterback de l'école et, alors que tu dois l'acclamer avec les autres cheerleaders à chaque match, tu sens que quelque chose change dans ce frère que tu pensais connaitre sur le bout des doigts.

Lui a trouvé son plaisir. Et quand Malory disparait, tu ne sais que faire. Désemparée et terrifiée, c'est la première fois que tu craques réellement. Que les pouvoirs t'échappent et que tu trembles. La première crise d'angoisse a lieu pendant ton club de lecture. Les  autres gosses n'y voient rien car il les fait sortir avant. Mais il sait lui. Monsieur Williams apprends ton secret et, alors que tu le supplies de ne jamais en parler, il te promet qu'il sait. Que les supers sont considérés comme des criminels  dans ta ville. Que vous n'êtes pas à Métropolis. Il promet de te protéger et il n'en faut que trop peu pour que tu plonges pour de bon.

Lui ne comprends pas ou ne voit pas ce qu'il se passe. Mais si Matteo change, tu le fais à ton tour. Arrive maquillée à certain cours. Tente de faire passer ton corps de gamine à peine pubère pour celui d'une femme. Les jupes deviennent plus courtes. Les sourires plus charmeur. Tu prends exemple sur Matteo, lui demande même de t'apprendre à charmer. Armes faites sur un de ses joueurs, que tu repousses quand il tente d'aller plus loin. Parce que dans ton esprit, il n'y en a qu'un. Et que la bonté de l'homme te tire à ses pieds.

Tu y crois dans ton esprit bouffé par les rêves. Que ses sourires et ses félicitations sont autant de preuves que tu l'attires comme le ferait une femme adulte. Qu'il te désire à son tour comme tu le désires. Petite idiote. Fabulation de lycéenne, écrite avec flamme et ardeur dans ton journal intime.

Mademoiselle Warwortsh, veuillez vous rendre au bureau du proviseur.

Pourquoi ?
Comment ?

Tes parents attendent, ta mère paniquée, ton père aussi calme et stoïque qu'a son habitude. Ca te touche, la ressemblance presque parfaite entre ton géniteur et Monsieur Williams. Puis tu tiques. Qu'est-ce qu'il fait là ? Pourquoi baisses-t-il autant la tête. C'est ton journal intime, entre les mains de ta mère qui te fait comprendre. L'air grave  du proviseur aussi.

Williams est renvoyé. Et toi, parfaite petite victime, tu es serrée trop fort par les bras de ta mère, sans pouvoir défendre ce qu'il ne sait pas passé. Tes mensonges ont un goût de sang entre tes lèvres. Tu paniques, tu veux dire à ton professeur que tu es désolée, que tu ne voulais pas ce qu'il s'est passé. Mais les bras rassurants de ton père ont ce goût que tu détestes. Parce que tu sais tout ce qu'il te dit à cet instant.

Personne ne te prendra à nous Malory Warwortsh. Encore moins un étranger à notre propre famille.


Et tu sais. Tu sais si bien ce que tu ne veux pas voir. Que tes choix ne t'appartiennent pas. Que ton futur sera tracé par les décisions de ton père. Que tu deviendras comme ta mère qui, malgré toute sa puissance au travail, n'est rien dans cette famille aux dessins écarlates.

Tu sais Malory. Mais tu ne sais rien de ce que vous êtes en vérité.

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✹ Coeur accroché et épinglé, adieu de l'âme et de l'éternel ✹

Il y a trop d'eau dans tes yeux pour que tu puisses le regarder correctement. Tu serres pourtant, encore, trop fort, la main qui déjà s'éloigne de la tienne. Il n'a pas le droit. De te faire ça, de t'abandonner de la sorte. Tu ne peux pas le laisser faire. Tu ne veux pas le laisser faire. Parce que se serait dire adieu à tout ce que tu es. Parce que se serait mourir sans même qu'il ne s'en rende compte.

Pitié murmures-tu, lèvres à demi close.

Il n'en a aucune quand tu inspires toute celle qui t'entoure. Mais il n'a pas le droit. Pas lui. Pas comme ça. Surtout pas maintenant. Qu'est-ce que tu peux devenir sans lui ? Comment tu peux vivre sans lui ? Car il n'y a jamais eu que Tan' dans ta vie. Jamais personne d'autre que ce modèle si parfait que tu ne pourras jamais égalé.

Tan'... ne m'abandonne pas... S'il te plait.

Ta voix se brise, si fort, contre la carapace de sa décision. Tu le sais. Tu le vois dans ses yeux. Il a déjà acté le moindre mouvement. Tu peux seulement t'estimer heureuse que, toi, il ait accepté de te dire au revoir.

Pourquoi...


Parle Tan'. Parle, je t'en conjure. Dis moi tout. Hurle moi tout. Pitié Tan', c'est moi, c'est ta soeur, c'est ton tout, c'est ta moitié.

Mais les mots ne sortent pas, prisonniers de ta terreur.

Ta main glisse finalement et il ne la retient pas. Ce n'est plus ton frère qui te fait face mais le spectre de vos souvenirs. Des mots doux soupirés à l'oreille. Des jeux et des rires. Des cris et des pleurs. Du passé qui s'effondre parce qu'il y a dit qu'il ne voulait pas. Qu'il ne voulait plus. Qu'il disait adieu à tout ce qui faisait de lui un Warwortsh. Il a essayé au fond. De te convaincre. De te montrer les horreurs de votre propre famille. Mais la fidélité à un nom et la trahison un prix. Et toi, ô toi, tu n'es pas capable de partir et de bouger. Après tout, il a toujours été le plus fort de vous deux. Le petit fils prodige né pour règner. Tu ne devais que l'accompagner.


Tan'...
Vient avec moi Malo'.

Ses dents sont trop serrés, réponses parfaites aux larmes qui ne tarissent plus en coulant sur tes joues encore marquées de l'enfance. Vous ne l'avez pas quitté depuis assez longtemps. Vous n'avez pas assez vécus pour prendre de telles décisions. Il sait ce que tu vas dire. Il connait tes pensées sans que tu ne puisses les énoncer. Gémellarité qui n'est déjà plus. Parce qu'il coupe les fils de votre vous méthodiquement, avec la même précision que votre père dans ses expériences.

Idiote.

Reste. Pour Maman. Pour Mäabh. Pour Mordred. Pour Malika. Surtout pour Malika...
Maman ? Le rire s'étouffe entre ses crocs, glapissement d'animal sauvage. A quel moment a-t-il enlevé son collier ? Quand le chien est-il devenu loup ? Si différent des MW. Si différents de vous et surtout de toi. A quel moment Matteo a-t-il tronqué le bon pour le mal ? Qu'est-ce que tu crois Malo' hein ? Qu'elle est différente ? Que le rôle de femme au foyer n'est pas lui aussi un mensonge ? Que papa est le seul méchant de l'histoire ? Mais PUTAIN réveille toi ! Arrête de te voiler la face merde ! Quand est-ce que tu vas comprendre qu'on vit pas dans tes putains de monde de princesses ? Qu'on est pas des héros et qu'on le sera jamais ? Que Mäabh offrirait sa vie pour foutre une balle entre les deux yeux de ses connards ? Que Malika finira aussi brisée que Maribel et qu'elle se barrera à son tour ? Et que Mordred finira bouffé par les connards qu'il étudie ? Merde ! REVEILLE TOI !

Tu recules d'un pas, les lèvres arrondies par la peur. La main se lève au coeur mais Matteo ne desserre pas les dents. Pas de gestes tendres. Pas d'excuses dans les iris flamboyants d'ire. Que la colère, ravageant jusqu'aux traits si doux de celui que tu aimes trop fort. Ton frère n'est déjà plus là. Ton frère a goûté au sang, tu le vois et le lis. Agrippé par quelque chose de différents, quelque chose que tu ne veux pas voir.

Tu remets tes œillères. Parce que tu ne veux pas découvrir ce qui se cache dans le placard. Parce que le monstre est bien plus sage enfermé et que le libérer pour l'affronter reviendrait à le voir. Tu n'es pas Matteo. Tu n'es pas Ethan. Tu n'es pas celui qu'il devient. Et tu trembles. Comme une feuille d'automne, tu n'attends qu'une ultime bourrasque pour t'effondrer. Qu'est-ce qu'il peut te dire que tu ne sais pas ? Que, comme Wayne ou Kent, il va laisser son identité être dévoilée ? Qu'on saura que les Warworsth ne sont pas que des humains et que leur sang est souillé par quelque chose qui divise tellement la population ? Qu'il aime ce journal qui offre tous les potins sur le monde et que maintenant, à contrario de tes jeunes années, tu lis avec avidité ?

Ce n'est pas ça qu'il veut dire. Parce qu'au fond, du haut de votre piédestal de cristal, vous vous fichez de qui est Batman. Et si tes parents s'engouffreront dans la brèche, Matteo a, lui, bien d'autre chose à te jeter à visage. Il t'offre, bourreau cruel, cette bourrasque qui te terrifiait. Il enfonce, dans ton derme, la dernière aiguille du poison qui, jamais, ne changera tes pensées.

Demande leur pour le conseil des hiboux. Les voir bégayer pour la première fois est drôle. Puis tu peux enchainer avec les raisons qui ont fait de nous des supers. Pourquoi ils veulent à ce point qu'on s'élève et qu'on brille. Pourquoi ils n'attendent aucune occasion pour nous afficher comme des parfaits joyaux. Ils ne sont pas ce gentil couple de riche philanthrope qu'ils offrent comme la plus jolie des images. Demande leur Malory. Vas-y.

Déglutissement.
Parce que tu ne le feras pas et qu'il le sait.
Parce que tu es et restera trop faible et qu'il le sait.
Parce que rien ne changera vraiment.

Adieu petite soeur. Je t'aime.

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