dead men walking (w/joker)

Cela fait quelque temps que je suis au courant de cette rumeur. Mais une rumeur n'est qu'une rumeur pas vrai ? Une rumeur n'est pas sensée me faire de mal ni de peine. Seul les imbéciles prêtent attention à ce genre de balivernes. Les imbéciles ou les fous... Les fous oui, comme moi ! HAHAHA ! Alors que j'étais en vacances à l'ombre et que personne n'a trouvé le moyen de me faire sortir d'Arkham, il paraîtrait que mon Harley se serait entichée d'un autre. Elle aurait été recruté dans un groupe de gredins mené par une nana du gouvernement pour mener à bien des missions impossibles où leur sort final n'aurait que peu d'importance semble-t-il. La Suicide Squad ou quelque chose comme ça... Bref, ce serait dans cette équipe de truands qu'elle aurait eu une histoire, qu'elle aurait fauté voir même dérapé avec l'un d'entre eux. Après recherche plus approfondie, après avoir questionné deux trois gars et avoir cassé cinq six mâchoires j'ai fini par apprendre le nom du type en question : Dead Shot. Le tir mortel. Le tir de la mort. Ou encore le tir mort. C'est un vrai nom de méchant ça ? Il l'a trouvé où ? On dirait un mauvais slogan trouvé au dos d'une boîte de céréales. Mais bon, il a dû se le trouver tout seul ce nom j'imagine.

A l'heure qu'il est, il a déjà dû lire le mail qu'un de mes subordonnés lui a envoyé. Il doit être en route pour Gotham, il va venir sauver sa dulciner, accourir pour lui porter secours, il va sans doute s'imaginer qu'Harley a besoin de lui... Et puis s'il se débrouille bien et qu'il joue bien son coup, il pourrait même se faire inviter et tirer son coup si ça s'trouve ! Graaaaahhhh !!! Assit au bureau de Cobblepot, il envoie voler ses fournitures sous le coup de la colère. Comme essoufflé, fulminant de haine, il pourrait étrangler quelqu'un de ses mains à cet instant précis. Booonnn... J'vais moi aussi me mettre en route. Après tout, je ne voudrais pas faire attendre mon cher et tendre ! Haaaaahahahaahaaa !

Alors que j'me pose au fond d'un entrepôt désertique de la zone des docks de Gotham, et quoi de plus sympa que d'accueillir son invité avec un joli feu d'artifices ? Je prépare donc l'entrée, les pourtours et les endroits stratégiques d'où un tireur embusqué pourrait essayer de me descendre avec un peu de c4 (disons assez pour l'envoyer jouer avec les marsiens). Une fois les préparatifs achevés, je poste mes hommes les meilleurs à l'intérieur du hangar, quand les autres auront pour missions de rester cachés à l'extérieur et de le prendre en tenaille une fois l'ordre donné. Hahaha, que je suis vil. Je n'aurais pas trop à attendre parce qu'à peine installés et monsieur Lawton nous fait l'honneur de sa délicate présence. Pour donner un aspect dramatique à la scène, je m'installe dans un fauteuil de bureau, dos à l'entrée et l'attend -apparemment seul- en silence. Ce n'est que lorsqu'il essaie d'appeler Harley que je me mets à rire de façon incontrôlée.

« Ha... ha... ha... HA ! HAHAHAHAAAAA !!! d'un coup de pied je me retourne et lui fait fasse installé confortablement au fond du siège. Raté monsieur Shot... Mais avouons le : tu te doutais bien qu'elle ne serai pas ici à t'attendre. Je me lève et commence à marcher vers lui lentement. Tu sais... Un bon nombre de personnes ont essayé de me prendre ce qui m'appartenait. Je veux dire : on s'est approprié ma ville, mes rues, mon quartier, même mon identité m'a été emprunté dans cette ville. Mais je dois avouer que personne n'a eu assez de courage pour essayer de me prendre mon Harley... Bravo, tu es le premier. Je l'applaudie chaudement. Mais ce n'est pas parce que je respecte le courage d'un homme que je tolère pour autant ses actes. Et... Mon ami... Je ne tolère pas les tiens. »

Je reste à bonne distance du bonhomme, sait-on jamais ce qu'il pourrait tenter. La visibilité est passable, mais je sais qu'il n'a pas besoin d'une vue parfaite pour faire mouche. Je me tiens prêt et reste pourtant nonchalant comme à mon habitude. Hah, il paraît que ça me perdra un jour...

Hihihi ! Je me mets à faire les cent pas à quelques mètres de mon invité. Mon éternel sourire me scinde le visage par son centre et je lui montre ainsi un rire carnassier. Intimidant ? Non. Psychotique ? Sûrement. Je marche dans un sens, puis dans l'autre alors qu'il me parle. Je ne le regarde pas. Par défi ? Par mépris ? Ni l'un ni l'autre. En fait pour moi les principes de respect ou d'éducation me sont propres. J'ai ma propre vision du rapport avec les autres. Bref.

Tout en continuant ma marche presque hypnotique, je tourne la tête et fixe intensément le preux chevalier en collant rouge et gris. Il me demande de le laisser partir. Hmm... Et pourquoi je ferais ça ? Hin ? Si j'me suis embêté à le faire venir jusqu'ici, que j'ai préparé la zone et que mon plan est parfaitement ficelé... Pourquoi je le laisserais me filer délibérément entre les doigts ? « Pfff... Ha ha haaaaa !!! Je m'esclaffe, ne pouvant plus me retenir. Allons allons allons... Monsieur Lawton... Floyd, j'peux t'app'ler Floyd ? Merci. Après tout, quand on partage la même femme on peut bien se permettre de s'appeler par nos prénoms. Bien que tout le monde m'appelle Joker... Et j'ai pas forcément prêter Harley à tout Gotham... Hmm... Faudra que je réfléchisse là d'ssus. Bref! Je sors un détonateur de ma poche de veste, le bouton rouge scintillant clignote à rythme égal, la lumière pulse calmement dans ma main. Floyd ! T'essaierais pas de te défiler quand même ? Hin ? Nan parc'que tu donnes franchement cette fâcheuse impression... Mais j'me dis que quand même le terrible Deadshot ne pourrait pas essayer de s'enfuir la queue entre les jambes... Même si la situation n'est clairement pas à son avantage... » En jouant avec le détonateur entre mes doigts, celui-ci m'échappe et tombe au sol. Par chance, le bouton ne touche pas le premier et rien ne se passe. Un « oupsie ! » sort de ma bouche et je porte mes mains à mes joues en signe de surprise. Je le ramasse délicatement. « Héhé... Je f'rais mieux de pas faire l'imbécile avec ce p'tit joujou... Sait-on jamais... Ça pourrait faire des étincelles dans l'coin... Mais dis moi Floyd : les étincelles tu t'y connais bien toi. Hm ? Avec Harley, au pieux... T'as dû en faire des étincelles non ? Alleeeez, sois pas timide, racontes moi tout ! Comment ça s'est passé ? J'suis curieux tu l'sais bien. Et... Pas très patient... »

Je retrouve une posture dominante. Je me redresse, porte ma main gauche à mes cheveux et les replaque en arrière sur mon crâne. Je me racle la gorge, j'ai soif soudainement, j'aurais bien besoin d'un petit verre... Mais on verra ça plus tard ! Je sourie de toutes mes dents métalliques et je lui fais signe de ma main occupée par la terrible manette qu'il peut procéder et raconter son histoire. Une caisse non loin de moi, je m'en approche, lui tourne le dos et d'un petit saut je retombe les fesses assises bien confortablement. Les jambes pendantes sans toucher le sol, je les balance et attends que mon ami ici présent se mette à parler.