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 Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)

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Anonymous


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MessageSujet: Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)   Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner) EmptyMer 21 Juin - 9:40




Et pendant ce temps là à Gotham
Kyle Rayner • Harvey Bullock

Gotham City : vous y venez en touriste, vous en repartez en liberté conditionnelle.

(Proverbe local)

………………………….

A l'angle de la 56ème et Glendale. Le quartier chaud de Gotham. L'inspecteur Bullock avait fait un petit debriefing à toutes les prostituées présentes. Dans le style gentil-gentil. Elles se marraient toutes, presque des adjoints de police assermentés. Les flics en uniformes étaient tous autour en train de cravater les types qui étaient venus fréquenter les dames ce soir. Ils confisquaient leurs voitures. Les panier à salade du GCPD étaient garés dans la rue entre le Cooper's Donuts (enseigne souvent fréquenté par le sergent Bullock) et le magasin de jeux vidéos Fun Games. Les uniformes de la Brigade des mœurs relevaient les identités des obsédés qu'ils venaient d'alpaguer. Les flics venaient de bloquer tout l'endroit avec leurs patrouilleuses dans les deux directions : nord et sud. En place pour choper les amateurs de fesses prêts à décamper. Harvey Bullock observait toute la scène depuis le toit du Cooper's Donuts. Visez la panique générale en bas : des types qui regrettent tout à coup d'avoir accostés les putes, la main au collet, en flag. Résultat : véhicules confisqués et direction le panier à salade. 14 captifs déjà. Voilà les questions-réponses des flics : T'es marié ? T'es en mise à l'épreuve ou en conditionnelle ? Tu les aimes brunes ou blondes ? Signe ces aveux volontaires, tu seras peut-être relâché une fois arrivé au poste.

Détails : Kyle Rayner s'était fait attraper par les flics alors qu'il sortait juste du magasin de jeux vidéos Fun Games. Un autre gugusse avait essayé de se tirer. Un bleu qui rêvait d'utiliser son calibre pour la première fois, lui avait plombé ses pneus arrières. Grande épidémie de chialeries dans toute la rue bloquée : « NE LE DÎTES PAS A MA FEMME !!! ». Cliquetis des entraves aux chevilles, les paniers à salades remuaient fort. Dernier détail : une pute avait agrippé Kyle Rayner alors qu'on l'emmenait avec les autres pervers. Elle sautillait dans tous les sens en couinant : « Regardez les filles ! Celui-là il est trop HOT ! A lui je le fais gratuitement ! ». Bullock enclencha son mégaphone et cria dedans depuis le toit :

« On en a 19 ! ça suffit ! On ferme ! »

…………………………

Le poste de la 64ème rue. L'annexe la plus bordélique du commissariat central du GCPD. C'est dans cet office que les forces de l'ordre essayaient de faire régner l'ordre sans succès dans l'East End. Bullock s'étira en passant de la salle de brigade à la salle de revue. Il regarda sa montre : 21h. Il fit un coup d'insigne au chef geôlier. La porte s'ouvrit en grinçant. Harvey avança sur la passerelle. Face à face les cellules du gang de Black Mask, en train d'échanger insultes et cris avec les cellules du gang du Pingouin. Bullock trouva un inspecteur appuyé contre des barreaux en train d'inscrire les identités des connards amateurs de sexe tarifié. Harvey consulta le bloc-agrafe : fiches d'identités et casiers judiciaires. Trop de bruit pour pouvoir parler avec son collègue. Un boucan à vous donner mal au crâne. Allez, direction le grand spectacle. Il prit place derrière une vitre sans tain. D'après la paperasse sur les types qu'il venait de rafler ce soir, 8 avaient un casier avec infractions mineurs genre tickets de parking impayés. 1 seul avec faits aggravés (cambriolage) et 16 hommes sur 19 étaient mariés. Bullock balança à un adjoint :

« T'as bien fait signer à tous ces cons une renonciation de poursuites pour arrestation arbitraire ? Fais les entrer. »

Cliquetis d'entraves et traînements de pieds entravés. Bullock attrapa le micro de l'interphone.

« Bonsoir messieurs, écoutez soigneusement. »

Sursauts chez les amateurs de prostituées. Les hauts-parleurs avaient crachés fort et clair.

« Vous avez tous été arrêtés pour sollicitation à des fins de prostitution, qui est une violation du code pénal de l'état. Punissable d'une peine d'1 an maximum à la prison de Blackgate. Messieurs, je peux vous rendre les choses très faciles, tout comme je peux faire de cette expérience la pire chose de votre existence. La manière dont je procéderai, dépend entièrement de vous. »

Clignements de paupières, pieds qui traînent, chialeries.

« Messieurs, voici où les choses vont devenir ou très faciles ou très difficiles. Les services de police de Gotham souhaitent vous épargner tout chagrin inutile. Et franchement vos petites cavales extra-conjugales ne nous concernent pas à ce point là. Pour l'essentiel, vous vous trouvez ce soir en détention, afin de nous apporter votre aide dans le cadre d'une enquête sur le meurtre d'une femme connue pour vendre ses charmes. Un membre du gang de Black Mask se trouve impliqué comme suspect. Et j'ai besoin de prendre à part ceux d'entre vous qui auraient pu l'apercevoir en train de fréquenter la vendeuse de charmes en question. »

Nouveaux sanglots. Harvey avait envie de se taper un donuts.

« Messieurs, nous pouvons vous garder légalement en détention pendant 72h avant de vous présenter au tribunal. Vous avez droit à un coup de téléphone chacun. Et décideriez-vous d'appeler vos épouses, vous pourriez alors peut-être les informer que vous êtes actuellement détenus au poste de la 64ème rue, sur l'inculpation 118 tiret 3 : sollicitation à des fins de prostitution. Je comprends très bien que vous vous montriez réticents à vous exécuter. Aussi écoutez attentivement. »

Brouhaha, les flics autours sortaient les photos anthropométriques.

« Les agents vont passer parmi vous et montrer les photographies du criminel concerné ainsi que celles de la victime. Si vous avez vu le suspect dans le quartier chaud et que vous avez des souvenirs sur l'heure et la date, avancez d'un pas. Si vous avez vu le suspect et la victime ensemble, avec les mêmes détails, levez la main droite. »

Les flics qui montrent les photos. Rien. Aucune réaction. Soit ils en avaient rien à faire, soit ils avaient trop peur du gang de Black Mask.

« Messieurs, des confirmations fondées vous garantiront à tous votre libération dans quelques heures sans aucun chef d'inculpations à votre encontre. Si aucun d'entre vous n'a rien vu. Vous ne nous êtes d'aucune utilité. Vous serez tous autant que vous êtes, soit 19 au total, incarcérés, détenus en garde à vue pendant 72 heures et présentés devant le tribunal sur l'inculpation de sollicitation à des fins de prostitution. En revanche si vous avez des témoignages valables pour notre enquête, vous ne serez inculpé d'aucun motifs criminels. Vos activités seront tenues secrètes. Vous serez relâchés et récupérerez vos véhicules. Vos voitures sont sous bonnes garde dans un parc de stationnement tout proche. En récompense de votre coopération, il ne vous sera pas demandé de régler les frais de fourrière habituels. »

Toujours pas de réaction.

« Au fait… juste comme ça en passant. Pendant les 72 heures de votre détention, les quartiers où vous serez détenus seront les cages que nous réservons habituellement aux clowns du Joker. Ils ont hâtes de jouer avec vous. »

PANIQUE TOTAL. Toutes les mains qui se lèvent. Des cris : Moi ! Moi ! Moi ! J'ai tout vu ! Bullock confia à un adjoint :

« Qu'on les fasse tous passer en salle d'interrogatoires. Y'en a bien un qui racontera la vérité dans le lot une fois sur le gril, dans les chambres à suées. Et surtout pas de coup de téléphones, un avocat un peu malin pourrait réussir à les faire sortir avant qu'on en ait fini. »

Harvey jeta un coup d'oeil à la liste. Il aperçut un nom qui lui disait quelque chose : Kyle Rayner. J'ai déjà vu ce blaze. C'est qui ce gus déjà ? Bullock écarquilla les yeux. Tempête sous un crâne. BORDEL ! Par toutes les femmes du harem de Bruce Wayne !

« Celui-là je me le garde. Il est à moi. »

…………………………

On avait foutu Kyle Rayner dans une salle d'interrogatoire aux murs blancs. Les mains menottés et assis à une table boulonnée au plancher. Une vitre miroir teinté et une lumière crue autours. Batman avait déjà interrogé le Joker dans cette salle une fois, avant de bloquer la porte avec une chaise et de le tabasser. La chauve-souris avait un peu explosé la tête du clown contre la vitre (qui n'avait toujours pas été réparé entre deux d'ailleurs). Le sergent Bullock entra dans la salle et fit face à Rayner en s'étirant. Les pans de la veste du flic s'écartèrent, on pouvait apercevoir tous ses jouets : un colt 38 à canon court et un calibre 45 dans des étuis sous ses aisselles. Un coup de poing américain avec du sang séché dépassait de sa poche de chemise et une matraque de flic lestée de plomb pendouillait aussi avec le reste de son attirail. Bullock gronda en essayant d'imiter la grosse voix de Batman :

« Où sont-ils ? »

Il s'esclaffa tout seul en agitant sa main vers Kyle l'air de dire ah-ah-ah. Puis s'assit face au détenu tout en déposant une boîte sur la table. Harvey en sortit un donuts glacé à la fraise et le dévora.

« Oublie ma blague, tu peux pas comprendre p'tit. Si seulement tu savais qui s'est déjà assis sur ta chaise et qui s'est assis sur la mienne pour lui parler face à face... »

Bullock fouina à nouveau dans la boîte et se prit un donuts au chocolat.

« Toi et moi p'tit, on a une connaissance en commun si j'ai bien comprit. Une certaine rouquine. »

Bullock lui fit un clin d'oeil et poussa la boîte vers Kyle.

« Un donuts ? Euh... par contre prend pas ceux au citron, c'est mes préférés. »


Fiche codée par NyxBanana
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MessageSujet: Re: Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)   Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner) EmptyLun 3 Juil - 0:40


Kyle Rayner & Detective Donuts
Au nom de la loi motherfuckers



Putain. Réveil violent. Où j'étais ? C'était quoi cet endroit ? Regard à gauche, regard à droite. Perdu dans le vide. Où était-elle ? Mon coeur battait vite. Pourquoi un tel silence autour de moi ? Pourquoi aucun bruit de respiration à côté de moi ? Où étais-je ? Mon regard se posa sur les quatre murs ornés de posters, de photos et d'articles de journaux relatant les exploits des justiciers les plus connus de ce monde. L'odeur de renfermé. Les vêtements traînant partout sur les meubles et le sol. Et puis l'émergence des souvenirs, le retour à la réalité après ces dix heures de sommeil mêlées d'une gueule de bois terrible. Mauvais rêves, mauvais réveil. Elle n'était plus là. Pourquoi je n'intégrais pas ça. Elle ne serait plus jamais là. Je retombai en arrière comme une masse sur l'oreiller. Mon téléphone vibra quelque part sous ce dernier au même moment. Je le cherchai, le fis tomber du lit, me penchai maladroitement pour le rattraper au sol, et enfin le déverrouillai pour consulter mon nouveau message.

"Tu me plé, si tu ve on peu se revoir demin soir jai une autre soiré tu peu venir si tu veu."

Mal de crâne. J'écarquillai puis fronçai les yeux, encore brumeux de leur réveil, et pas très sûr de ce que je lisais. The fuck. C'était qui ce numéro. Et comment on pouvait écrire aussi mal. Même moi qui n'était pas un grand érudit, ça me piquait les yeux. Ca piqua plus encore en réalisant que si cette inconnue m'envoyait ça, c'était que je ne me souvenais pas de grand chose, que donc j'avais beaucoup bu, et sûrement fait des conneries. Une belle soirée en somme à n'en pas douter. La mémoire reviendrait au fil de la journée, je suppose. Je consultai mes autres messages non-lus, reçus plus tôt dans la matinée. Babs.

"Très sympa ta petite danse. Mais sache que j'ai appelé la SPA pour maltraitance envers cette pauvre guêpe." Je souris. La mini-vidéo de son message était des plus compromettantes. Je dansais avec pour seule tenue une peluche maladroitement accrochée à ma taille, cachant l'essentiel. Enfin, essayant de cacher. En fonction de mes déhanchés, la couverture devenait inutile. A tous les coups c'était Garth ou Wally qui m'avait lancé ce défi pourri hier soir. Passé l'amusement, j'entrepris de lui répondre. "Comment t'as eu ça toi ?!" Bah oui. Babs n'était pas là hier. Et même si nous avions passé la moitié du temps à nous lancer des "cap ou pas cap" sur Whatsapp, je ne voyais pas comment elle pouvait avoir ce passage. "Ah ah... mystère ! Peut-être que si tu réussis tous les caps du jour, je te le dirai ! Ou peut-être pas." Cette chieuse. Mon sourire s'agrandit néanmoins. J'adorais ce petit jeu lancé entre nous depuis notre soirée à Metropolis. Avoir réussi à la faire sortir de sa tanière pour revenir dans le monde extérieur était une de mes plus grandes fiertés de ces derniers mois, et je ne comptais pas m'arrêter en si bon chemin.

En fermant l'application de messagerie, je tombai sur l'écran d'accueil. Son fond d'écran me figea. Ses yeux me figèrent, plus précisément. Instantanément, mon amusement passa au strict opposé, comme frappé par la réalité. Par sa dureté, sa cruauté, ses regrets. Alex était là, souriante, posée devant un paysage magnifique, paisible. Un de nos petits voyages en amoureux lorsque la vie urbaine de Coast City commençait à nous agacer et que nous avions envie de nous échapper. Happé par les souvenirs, je bifurquai sur ma galerie. Je passai les photos sans fin de soirées qui y trônaient, pour arriver au dossier qui nous concernait, juste elle et moi.
Je savais que je ne devais pas faire ça. Que je ne faisais que me faire du mal. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Parce qu'elle me manquait autant que je culpabilisais de ne pas avoir été là pour la sauver, comme tout Green Lantern aurait dû faire. De l'avoir mise en danger en voulant jouer les héros, comme mes idoles. La vérité, c'était que je n'étais clairement pas fait pour ça. J'avais simplement voulu la croire quand elle croyait en moi. J'avais voulu surfer sur la vague d'enthousiasme mêlé d'amour qu'elle avait su me communiquer lorsque j'avais reçu l'anneau. Quel idiot j'avais été d'y croire. Elle l'avait payé de sa vie. La mienne en avait été brisée à jamais.



D'un geste machinal du pouce, je fis défiler les photos, chacune d'elle me renvoyant à des centaines de souvenirs joyeux, douloureux, nostalgiques. J'avais fait ma vie avec elle, plus de quatre années de vie commune, ce n'était pas rien, surtout pour un fêtard comme moi. Pour elle, j'étais rentré dans le rang, non pas des fêtes mais des conquêtes sans noms. Aujourd'hui, tout me paraissait vide et fade. Pourtant la vie continuait pour le reste du monde, alors je faisais de même. Je faisais semblant que ce n'était pas arrivé, que c'était passé, sans importance. Comme un bien beau déni. Soudain mon téléphone vibra. Nouveau message. Babs again. "Premier défi, arriver chez moi avant 14 heure." Je souris. Deuxième message. "Ta gueule de bois n'est pas une excuse." Double sourire. "Défi accepté." Répondis-je. Mais je cessai de sourire aussitôt que je revins à mes photos. La culpabilité me submergea. Comme un goût de trahison avant l'heure. Comme si ces moments joyeux que je partageais avec Barbara n'étaient pas bien, comme si je les appréciais bien trop. Je collai l'écran contre mon front, fermant les yeux un instant, comme pris d'un vertige contradictoire. S'il te plaît, ne m'en veux pas. C'est quelqu'un de bien. Ne m'en veux pas.

Reprenant peu à peu du courage, je m'extirpai du lit. Enfin. Le salon était un vrai champ de bataille. Quelque part sous plusieurs sacs de déchets et de ballons, se trouvait un corps inanimé dont je ne voyais que les pieds et les mollets poilus. Garth ou Wally. Je compris que c'était Wally seulement lorsque je réalisai que Garth dormait quant à lui dans la baignoire remplie d'eau à ras bord, sous quelques bouteilles  vides flottantes. A en juger par les bulles régulières qui remontaient à la surface, il ronflait. Bon. Direction salle de bain de secours. Heureusement que y en avait une deuxième, logement adapté pour une telle colocation. Douche. Puis habillage.
Le seul fait d'appuyer sur play pour lancer la musique suffit à chasser ma morosité matinale. La grande auto-persuasion que tout allait bien pouvait reprendre. J'avais juste à ne pas y penser. Dès les premiers sons de basse rythmés, je me mis à me dandiner à travers tout l'appart', cherchant des vêtements propres à mettre dans mon bazar, puis de quoi me nourrir dans le bazar numéro deux de la cuisine. Comme à chaque fois depuis que j'avais emménagé ici, je cherchai à manger dans tous les placards, jamais dans le frigo. Je bloquais. La peur d'y voir la silhouette confinée et brisée d'Alex était encore trop présente. Charmant petit traumatisme bien planté à l'arrière de mon crâne. Dernière toilette post-repas de fortune, beaucoup d'eau pour compenser la gueule de bois, casque audio sur les oreilles, et me voilà qui partait à travers Metropolis. Je pris le métro en resquillant par-dessus les bornes, comme d'habitude. La joie d'être pauvre mais agile. Je ne payai que le ferry, ne pouvant gruger les contrôles.

Gotham, here I am. Je respirai la bonne odeur putride des docks qui n'avait rien à voir avec le bon air de Metropolis, bien plus porté sur les énergies renouvelables. Plus qu'à rejoindre Old Gotham. J'étais large, j'allais tenir mon défi sans encombre. J'allais donc passer avant acheter un petit cadeau pour ma tortionnaire des défis. Tout le trajet, je restai rivé sur mon écran à parler avec Babs. Je m'arrêtai dans le quartier d'East End, seul quartier de la ville qui avait le magasin de jeux vidéos franchisé que je cherchais. J'avais la carte fidélité, et des points à utiliser pour payer sans payer. Ahah. Geek que j'étais. Quittant le métro, je fis le reste du chemin en skate, faisant quelques figures sur les trottoirs quand l'espace m'était laissé. Je retrouvai le moral et l’envie de bouger à mesure que je me rapprochais de Barbara, sans même m’en rendre compte. Bon, ma playlist pump it up avait aussi de quoi faire danser les morts dans leurs cercueils tellement elle était dantesque. D’ailleurs, si j’avais pas été en skate, j’aurais probablement remonté la rue en dansant.

Mode kéké des plages:

Fun Games, enfin ! Dernier petit slide sur le rebord du trottoir, puis je fis sauter ce dernier dans ma main pour le caler sous mon bras, baissant mon casque autour de mon cou de l’autre main pour pouvoir dire bonjour aux vendeurs et aux gens sans hurler. « OH PUTAIN. » Révélation. Le magasin était en train de diffuser quoi ? DU CHRIS BROWN. TURN UP THE MUSIC. Une plombe que j’avais pas entendu ce morceau. Souvenirs de mes plus jeunes années au collège quand on s’habillait comme dans les clips et qu’on faisait des battles sur les pontons de Coast City le soir ! Comme soudainement possédé, je me mis à traverser les rangées de jeux vidéos à moitié en glissant et en vrillant, façon Michael Chris Brown Jackson. Clairement, j’étais une éponge lorsqu’il s’agissait de musique. Et de sport. Et de loisir. Et de tout en fait. Trop besoin de dépenser mon énergie hyperactive, trop besoin de vivre à 300%. Un rien et je m’animais comme une marionnette à laquelle on insufflait la vie doublée d’une bonne dose d’ecstasy. Focus Kyle, tu avais une mission à accomplir. Sans m’arrêter pour autant de bouger en rythme, et de faire du playback comme si je me trouvais au stade de Wembley – ce qui fit bien rire une jolie fille qui accompagnait son copain geek - je parcourus les différentes nouveautés sorties et trouvai rapidement mon bonheur. Enfin, ce qui ferait sans nul doute celui de Barbara, aka Rambo-geek. Dernier pas chassé hip hop newstyle, puis je passai à la caisse, cramai tous mes points gagnés pour payer ce jeu cher des cacahuètes, et ressortis sur les mêmes pas de danse, indifférent aux passants, totalement dans mon trip.

Remettant mon casque, rangeant skate et jeu dans mon sac à dos, je cherchai la même musique sur Spotify et en avant pour se refaire tous les pas de danse du clip dans la rue jusqu’au métro. Tournant à l’angle, je percutai quelqu’un sans m’y attendre. « Pardon ! Ma faute ! Désolé ! » dis-je un peu fort à la jeune femme qui me reluqua de bas en haut en arquant un sourcil. Du coup je fis pareil. Ma première pensée fut « mais elle a pas froid comme ça ? » puis très vite « wow trop bien foutue » suivi de « c’est quoi ce double vitrage de maquillage on dirait un tableau impressionniste ». Okay, une péripatéticienne. Aucun jugement, à part que son maquillage gâchait vraiment trop sa véritable beauté. Dommage. « Vous sauriez pas où y a une épicerie dans le coin ? » Qui disait soirée jeux vidéos disait chips et crackers à manger entre deux rounds. Entre deux tentatives de m’attraper le panier dans une typique démarche commerciale du milieu, elle s’avéra charmante et m’indiqua une rue non loin. « Sans vouloir vous vexer m’dame, j’ai pas trop l’habitude de devoir payer pour ça… » dis-je un peu gêné, mais avec le sourire néanmoins. Je trouvais ça tellement triste de devoir payer pour avoir des nanas. Pas très viril ni brave, de un, et définitivement misérable, de deux. Puis franchement dans le pire des cas y avait toujours la main droite ou gauche pour dépanner, pourquoi dépenser du fric ? « Tu m’étonnes… pour toi je ferais presque gratuit tellement j’en ai marre de me taper des gros moches dégueulasses. Un jeune étalon pas encore frippé ça m’ferait pas d’mal pour une fois. » Mon torse se bomba de lui-même, mes épaules s’élargirent. Je prenais cela comme un compliment, pour sûr.

En comprenant que j’étais un petit jeune sexy mais fauché, elle n’insista pas et termina de m’indiquer le lieu. Et puis sans prévenir plusieurs voitures de flics déboulèrent, et avant que je ne remarque que mon interlocutrice faisait partie d’une meute de représentantes de sa profession sur le même trottoir, avec plein de types autour, je fus plaqué contre le mur d’à côté, bras verrouillés dans le dos. « AIEUH ! MAIS ! HEY ! » Le cliquetis des menottes atteignit très vite ma seule oreille qui ne raclait pas les briques rouges de l’immeuble contre lequel j’étais engoncé. « Non mais arrêtez j’ai rien fait ! C’est pas moi qui ait tué Kennedy j’étais même pas né ! » fis-je en voulant plaisanter, pensant qu’ils verraient vite leur erreur. J’avais rien d’un mec qui cotoyait les putes, sérieux ! Sauf qu’on m’agrippa pour me tirer de l’autre côté. « Regardez les filles ! Celui-là il est trop HOT ! A lui je lui fais gratuitement ! » Et voilà que femme numéro 1 engueula femme numéro 2 parce qu’elle voulait lui piquer son petit jeune fringuant, tout ça pendant qu’on nous emmenait de force dans les fourgons. Merci les filles, de quoi aggraver le quiproquo ! « Non mais non, m’sieur l’agent ! Me laissez pas seul là-dedans avec elles ! » Elles allaient m’bouffer. La porte claqua. Je me retournai face à la horde de femmes menottées qui me regardaient telles des lionnes autour d’une carcasse de viande. J’étais sûr que ça les faisait marrer.  « Salut… moi c’est Kyle. »


* * * * * * * * *


« A la prochaine Kyle ! » « J’espère que tu repasseras nous voir ! » « On s’était pas autant amusées comme ça depuis longtemps ! » « Quand vous voulez les filles ! » dis-je avec un clin d’œil à leur attention alors qu’on les embarquait dans une autre cellule dédiée aux femmes. Je croisai le regard de l’agent de police qui me fixait. « On a joué aux devinettes, j’suis super fort pour imiter les célébrités, » expliquai-je, ravi. « C’est ça c’est ça, avance là-dedans et ferme-la. » On me poussa dans la cellule avec les autres clients ramassés, au milieu d’autres détenus déjà présents. « What ?! You talkin’ to me ? YOU talkin’ to me ? » l’agressai-je faussement dans une parfaite imitation de Taxi Driver. L’agent sembla mal le prendre et frappa brutalement sur les barreaux, ce qui me fit sursauter en arrière. Je me tus mais n'en pensai pas moins. Punaise, ils étaient tendus les flics de Gotham. Pour le coup, nous, on avait bien ri sur le trajet. Menottés tous ensemble, avec juste la parole et le visage pour tenter de trouver qui imitait quoi, j’avais mis l’ambiance, surtout quand j’avais imité Lex Luthor en faisant mine d’avoir perdu ma perruque sous la banquette. J’avais employé des mots savants qui ne voulaient rien dire dans un tel contexte, avec un air accentué de BCBG, de quoi provoquer un fou-rire général. Maintenant, je les connaissais toutes par leurs prénoms, on était devenus potes de fortune. Je crois que ça leur avait fait du bien de tomber sur un type qui ne voulait pas les sauter et leur parlait comme à des êtres humains normaux.

Bon, par contre, dans la cellule des mecs, c’était moins l’éclate de suite. Des bikers poilus sortis de la forge des nains du Seigneur des Anneaux, des drogués qui parlaient tout seuls, des délinquants juvéniles, et tous les pervers pris avec moi. Chouette colocation. Et on m’avait retiré mon sac et mon téléphone, bien sûr. Pourtant j’en entendis la sonnerie nouveau message, et tournai la tête vers le bureau de l’un des officiers pas très loin des grilles. Un œil à la pendule et je soupirai. Et merde, Barbara. 14h passées, j’avais perdu mon pari. J’étais sûr que c’était elle qui venait de m’envoyer un texto pour me narguer. Chier ! « Hey ! Hey officier ! » appelai-je en collant mon visage entre deux barreaux, fixant l’officier à son bureau. « Sérieusement, mais j’ai rien à faire là ! J’achetais juste un jeu vidéo ! » Aucune réaction. Ignorance totale. « J’vous préviens je connais la fille du Commissaire Gordon ! » Ah. Réaction. L’officier daigna se retourner, s’accoudant sur sa chaise en me fixant. « Je déconne pas je connais Barbara ! » ajoutai-je, prêt à tirer le fil jusqu’au bout si ça pouvait me sortir de là. « Si tu connais sa fille, ça veut dire qu’il sera content qu’on te garde ici plutôt qu’à rôder autour d’elle j’parie ! Si tu savais ce qui est arrivé au dernier. Il en chie tous les jours, s’il est encore vivant c’est seulement parce que c’est un crime aggravé de buter un flic. Du coup j’aurai p’tetre même une promotion tiens en préservant sa fille d’un pervers comme toi, » s’esclaffa l’agent en se retournant devant son écran pour poursuivre son travail. J’ouvris la bouche sans qu’aucun mot n’en sortit, totalement choqué. Je n’étais pas un pervers ! Je n’étais pas allé aux putes, bon sang ! J’en avais PAS besoin. Il suffisait de voir ma belle gueule pour deviner que c’était absurde ! Combien de fois allais-je le dire ! En plus, Barbara n’était qu’une amie, pas ma petite amie. Enfin, je crois. Ce n’était pas parce que je l’avais embrassée quatre jours auparavant en étant ivre que cela voulait dire autre chose.

Pendant plusieurs heures, je tournai en rond, m’ennuyant ferme. Du coup je m’inventai des jeux. Style m’accrocher aux barreaux et faire le tour de la cellule sans toucher le sol. "The floor is lava, Kyle !" Je fis chier mes codétenus lorsque j’atteignis le bout des barreaux, obligé de bondir sur le banc fixé au mur, d’enjamber les gens pour poursuivre ma route, et recommencer. Je me chronométrai, essayant de battre mon record à chaque tour. Puis on se rappela de nous. On nous fit passer chaînes aux pieds tous en rangs dans une salle chelou. J’avais pas l’air fin au milieu de tous ces types en costard cravate pour la plupart, qui venaient des beaux quartiers s’envoyer des putes dans le dos de leurs femmes. En jeans, baskets, tee-shirt, casquette en arrière, bracelets et collier en lanières de cuir façon surfeur de la côte ouest, cherchez l’intrus. Et encore, ils n’avaient pas d’accès visuel à mon super tatouage maori sur le pec gauche fait durant mon road trip en Polynésie avec Alex. J’avais toute la panoplie du californien globe-trotter assumé. Je regardai partout autour de moi, portant mon petit panneau de criminel débutant sur mon torse. J’avais beau savoir que la situation pouvait devenir grave pour moi, je ne pus que me dire que j’aurais aimé pouvoir faire un selfie. Genre gangsta style. Mais non, même pour notre appel, on ne nous avait pas filé de téléphone. C’était illégal mais personne ne protesta alors je fis de même. Apparemment il était facile d’aggraver son cas à Gotham. Barbara m’avait prévenu que rien ne fonctionnait normalement dans cette ville.

Voilà que je me retrouvai dans une salle d’interrogatoire façon polar noir. Punaise mais combien de temps j’allais encore m’embourber dans cette merde. « Ohé ? Y a quelqu’un ? » demandai-je en regardant la glace sans teint. Seul dans la pièce, cela faisait bien une demi-heure que j’attendais, menotté à la table. J’espérais qu’ils ne m’avaient pas oublié. « Non mais en vrai, j’ai rien à voir dans tout ça, et c’est pas des blagues je connais vraiment Barbara Gordon, appelez-la vous verrez ! » parlai-je dans le vide. Bon, en espérant qu’elle ne s’amuse pas à dire qu’elle ne me connaissait pas pour me laisser dans la merde et en rire toute seule. La porte s’ouvrit brusquement. Je fis un bond sur ma chaise. Je regardai le type, inspecteur apparemment, s’étirer devant moi. Je ne loupai rien de son barda peu rassurant, en particulier le poing américain tâché de sang. Je déglutis et me tassai sur ma chaise. « AAAAH ! Mais ça va pas ?! » sursautai-je encore lorsqu’il me hurla subitement dessus avec une grosse voix. Putain le con ! Les flics de cette ville étaient tous ravagés ma parole. Il prit enfin place sur sa chaise et commença à me parler normalement.
« Quoi ? Comment ça ? Vous voulez pas dire que… qu’IL est venu ici ?! » me redressai-je avec espoir. S’il croyait que je n’allais pas comprendre, il ignorait que le fanboy en moi était plus que vif d’esprit sur le sujet. « OhmondieuohmondieuohmondieujesuisassisaumêmeendroitqueBatmanohmondieu. » Respire Kyle. Respire. « Il interrogeait qui ? Allez dites, dites ! L'Epouvantail ? Le Pingouin ? Diiiites ! S’il vous plaît ! » suppliai-je. Mais l’inspecteur ignora ma demande, et, entamant sa boîte de donuts, il entra dans le vif du sujet. Rien que de le voir mordre dans la pâte sucrée, mon ventre émit un gargouillis affamé. Je suivis le deuxième donut des yeux, de la boîte vers sa bouche, avec le regard d’un chien des rues lorgnant à travers la vitrine du boucher. « Toi et moi petit, on a une connaissance en commun si j’ai bien compris. Une certaine rouquine. » « Ah, enfin un qui m’a écouté ! » m’enthousiasmai-je, et ce encore plus lorsqu’il m’invita à prendre un donut. Je ne me fis pas prier et fondis sur le donut jaune tel un faucon sur sa proie. Je me figeai en plein machouillage lorsqu’il me précisa vouloir ceux aux citrons. Je le regardai, effaré, comme si je venais de me condamner à la prison à perpétuité pour outrage à agent. Je venais d’engloutir en une bouchée la moitié d’un donut au citron. J’éloignai lentement le reste du donut de ma bouche, comme par peur qu’un mouvement brusque ne le fasse me bondir dessus. Je découpai soigneusement les bords de la moitié intacte pour enlever toute partie ayant été en contact avec ma bouche. Je pris un autre donut, et le coupai en deux. Puis je collai les deux moitiés l’une à l’autre pour former un donut entier, double-goût, que je replaçai avec un soin digne d’une manipulation de déchet nucléaire instable dans la boîte. Je tassai ma création correctement entre deux autres donuts pour donner l’illusion qu’il avait toujours été là, puis gobai la moitié en trop. Ni vu ni connu. Je regardai l’inspecteur. Mon sourire en coin coupable et mal-à-l’aise ne sembla pas apaiser la fureur au fond de son regard.

« Babs, chouette nana ! Vous la connaissez aussi alors ? C’est cool ! J’parie donc que vous êtes un ami de son père ? » Faire la conversation pour survivre. Faire oublier le deuil de l’amputation du demi-donut au citron. « En vrai, j’étais pas dans cette rue pour les prostituées, il faut me croire ! J’achetais un jeu vidéo, pour Barbara en plus, vous pouvez vérifier dans mon sac à dos, j’ai le jeu et le ticket de caisse ! Je devais la rejoindre chez elle pour 14h, checkez mes textos ! » expliquai-je. La dernière chose dont j’avais envie, c’était qu’il aille dire à Barbara que j’allais aux putes alors que c’était faux. Je me penchai vers la table, posant mon avant-bras dessus avec assurance. « Entre nous, vous croyez vraiment que j’ai besoin de payer pour avoir des filles ? Vous verriez sur mon compte Tinder tous mes likes, voilà quoi ça parle tout seul, » fis-je presque sur le ton de la confidence avec un grand sourire colgate de séducteur. « If you’re sexy and you know it, put your hands up in the air ! Wouh ! » chantai-je gaiement en levant mes mains, Chris Brown dans la tête. Mais elles furent stoppées net en cours de route par les chaînes, dans un vacarme métallique qui m’imposa de les rabaisser sur la table en suivant, me rappelant ma condition. Echec. En plus ça ne pouvait pas marcher pour l’inspecteur ces paroles. Trop de donuts étaient passés par là. « Hum. Non puis c’est trop cher pour moi, sans parler du fait que je trouve pas ça cool pour les femmes. »

Je le regardai. Est-ce que j’aggravais mon cas ? Misère. « Pitié sérieusement je veux pas avoir ça sur mon casier judiciaire j’ai déjà du mal à trouver du travail vous pouvez pas me faire ça je suis qu’au début de ma vie j’ai encore tout à faire tout à vivre y a encore trop de pays que j’ai pas visités et trop de justiciers dont j’ai pas eu d’autographes pour ma collection si vous faites ça je suis foutu pitié je vous achèterai tous les donuts au citron de la Terre si vous me libérez et que vous dites rien à Barbara ni à son père sinon je pourrai plus la voir non plus je veux pas avoir à frauder pour la voir dans le dos de son père sinon il va me tuer s’il l’apprend un jour et je finirai encore en prison et ça sera définitivement la fin pitié vous pouvez pas faire ça vous pouvez paaaaaaaaaaaas, » déblatérai-je brusquement dans un flot continu de paroles paniquées, mains jointes devant moi en signe de prière, visage contre la table, craquant littéralement. « Hey ! » Je me redressai tout aussi soudainement que je m’étais écroulé, réalisant un truc. « Et mon appel ? J’ai droit à un appel, c’est dans la loi ! Laissez-moi appeler Barbara ! »


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MessageSujet: Re: Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)   Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner) EmptyLun 3 Juil - 15:47




Et pendant ce temps là à Gotham
Kyle Rayner • Harvey Bullock

Gotham City: vous y venez en touriste, vous en repartez en ambulance.

(Proverbe local)

…………………………

Petit con

Bullock fixa le manège du jeunot d'un œil torve. Non mais il venait vraiment de recomposer un donuts complet avec ses doigts là comme ça ? Harvey leva les yeux au ciel, pitié dieu des flics, protégez moi de ce sous-doué.

« Babs, chouette nana ! Vous la connaissez aussi alors ? C’est cool ! J’parie donc que vous êtes un ami de son père ? »

« Et comment ! Je l'ai déjà fait sauter sur mes genoux quand elle était môme la rouquine, c'était à l'époque où elle faisait encore cette taille. »

Le flic donna un aperçut de la taille de Miss Gordon dans sa petite enfance, en tendant son bras et en indiquant une mesure dans le vide avec sa main, comme s'il mesurait en vraie la taille d'un gosse. Il écouta ensuite le plaidoyer du jeune d'un œil méfiant, dans le genre : je-suis-un-vieux-briscard-a-moi-on-l'a-fait-pas. Le sergent sortit un couteau à cran d'une poche de sa veste (il l'avait confisqué à un tocard qui avait tenté de dérober le sac à main d'une vieille dame, Harvey lui avait secoué les puces). Bullock écouta Rayner d'un regard soupçonneux  tout en se curant les ongles avec le couteau. Le môme avait l'air sincère, le môme avait l'air paumé, le môme avait l'air d'un môme qui veut toujours rester môme. L'inspecteur s'esclaffa :

« Coup de téléphone ? Ceci est une affaire exceptionnelle à propos de la rousse, pour qui tous les gars de ce poste de police ont un sentiment d'affection. Et l'exception dans cette salle d'interrogatoire p'tit, c'est TOI. Alors tu pourras repasser pour ton coup de téléphone tant que j'en ai pas envie. »

Bullock se gratta le cou avec le dos du couteau.

« Ok p'tit, pas un mot au commissaire. Il est plus tout jeune et je cherche à ménager son ulcère. Mais je te prévient d'avance, si tu brises le coeur de Barbara, JE te brise. Si tu l'éconduis, je laisse filer. C'est dans la nature humaine. Mais si tu la fais pleurer, tu souffres. Parole d'Harvey Bullock. »

Bullock fit craquer les phalanges de ses mains, dans le genre modèle poids lourds, dans le style molosse à l'affût.

« Et te bile par pour ton casier, notre arrestation de ce soir était un peu arbitraire, mais on a un peu l'autorisation du maire, juste pour foutre un peu les jetons à la faune de la ville. »

Bullock planta son couteau dans le donuts conçut par Kyle. 

« Mais j'ai encore plein de trucs à passer en revue ce soir. Alors tu viens avec moi. J'ai bien envie de connaître le môme qu'on appelle Rayner. Et je suis sûr qu'il a une sacré histoire, comparé à tous les abrutis qui visitent la cellule de dégrisement au bout du couloir à longueur de semaines. »

Bullock se leva en s'étirant à nouveau, dévoilant encore sous sa veste sa collection de jouets. Appelons ça le chemin de croix du GCPD. Il retira les entraves de son hôte.

« Au fait, c'est Batman qui était assit dans mon fauteuil, et c'est le Joker qui était assit sur le tien. Et NON tu ne peux pas embarquer avec toi un morceaux du siège en souvenir. »

…………………………

22h

L'autoradio de la voiture du flic crachotait de la musique :

(Autoradio)

La Buick maousse de Bullock faisait peine à voir, suite à la course poursuite qu'il s'était tapé avec Red Hood contre ses propres collègues. Éraflures partout, les amortisseurs grinçaient, une des roues patinait, le ventilateur de la clim avait rendue l'âme. Appelons ça la Bullockmobile. Il y avait une poupée vaudoue du Joker sur la tableau de bord. Harvey y avait planté quelques épingles. Quelques photos scotchés ça et là sur la boîte à gant : scènes de crimes. Le meurtre des Wayne, le meurtre des Larkin, le meurtre des Davis, le meurtre des Todd, le meurtre des Arden. Le meurtre des Grayson. Harvey désigna ses photos à Rayner :

« Pour jamais oublier que cette ville dévore ses habitants. »

La plupart des magasins avaient leur devanture fermée. Un magasin d'armes à feu avait son drapeau américain en berne. Des coups de feu éclatèrent au dehors, se superposant les uns aux autres. La fréquence de police de Bullock crachouilla avec quelques parasites :

« Fusillade sur la 8ème à l'angle de Stanton. On demande la Brigade anti-émeute. Un taré a ouvert le feu car il en avait marre de la file d'attente dans un magasin de spiritueux. »

Bullock commenta au môme :

« Bof, la routine. »

Ils passèrent devant une affiche : Luthor for president, avec un portrait du bonhomme et son sourire je-vous-aime-mais-je-vous-méprise. Quelqu'un avait gribouillé le portrait et lui avait ajouté une moustache à la Hitler et des cornes de diables. Un coup de feu éclata, tout près. Bullock porta la main à son étui.

« Ah non ! Ils vont pas commencer à me ruiner ma bagnole ?! Elle est déjà assez à la ramasse comme ça. Fais pas attention p'tit, y'a des clowns du Joker qui traînent dans le coin et on les as toujours pas alpagués. Ils courent vite ces tarés.»

Bullock tripota son nœud de cravate. Il tourna vite fait la tête pour vérifier. C'est bon la boîte à donuts était sur la banquette arrière, il l'avait pas oublié dans la salle d'interrogatoire. Il avait envie d'arriver plus vite à destination. Il enclencha sa sirène de police, son gyrophare et grilla un feu rouge. Ils passèrent devant une nouvelle affiche électorale de Luthor, quelqu'un lui avait dessiné une bite dans la bouche.

« Alors ? Tu penses quoi de Gotham ? Ça le fait non ? »

Bullock grilla un autre feu rouge, il passa devant un arrêt de bus, quelqu'un avait tagué : « Superman assure ! » quelqu'un était repassé derrière pour barrer « Superman » et le rectifier en « Batman ».

Bullock fit un large virage façon Ben-Hûr pour éviter un camion citerne. La voiture cahota, Kyle embrassa le tableau de bord. Bullock s'engagea dans un sens interdit.

« Bon, dis moi tout, qui est Kyle Rayner ? »

Bullock grilla un feu rouge.


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MessageSujet: Re: Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)   Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner) EmptyDim 23 Juil - 17:41


Kyle Rayner & Detective Donuts
"texte ici



Bon, je pouvais dire adieu à mon coup de téléphone. J'espérais que Barbara ne me tienne pas trop rigueur de lui avoir posé ce lapin bien malgré moi. J'étais pas super rassuré d'être traité d'exception par l'inspecteur Bullock, et savoir que tout le commissariat veillait sur Babs comme autant de pères et de tontons de substitution n'aidait pas. Je ne savais pas ce qu'imaginait Bullock, mais il extrapolait un petit peu trop. « Je crois que y a un malentendu... on est juste am... » « Ok p'tit, pas un mot au commissaire. Il est plus tout jeune et je cherche à ménager son ulcère. Mais je te préviens d'avance [...] Parole d'Harvey Bullock. » Juste amis. Pas amants. Mais visiblement ça n'avait pas d'importance ni pour le père commissaire, ni pour son pote inspecteur. Tout garçon qui semblait côtoyer Babs devait être passé au crible par sa garde rapprochée. Misère. Une chance qu'ils ignoraient qu'on avait déjà couché ensemble, et que donc la tension sexuelle avait été épanouie depuis longtemps. Aujourd'hui, seule demeurait notre amitié complice. Pour sûr.
« Mais pourquoi j'lui ferais du mal ? C'est mon amie,  » demandai-je sincèrement sans comprendre pourquoi de telles menaces. Bah oui, pourquoi ferais-je une telle chose ? Les amis, ça se faisait que du bien, si on pouvait le formuler ainsi. J'avais de plus surtout l'impression que Barbara n'était pas très heureuse depuis un moment et qu'apparemment elle appréciait de sortir de nouveau et de jouer à la console avec d'autres personnes que les inconnus sous pseudos du darknet. Pendant une minute, je crus à ses paroles suivantes que j’allais enfin pouvoir retrouver ma liberté, mais ce fut une belle fausse joie. Comment ça il en avait pas fini avec moi ? Ca voulait dire quoi ça ? Et d’où ça l’intéressait ma vie ? Ce mec était bizarre quand même. Il devait forcément s’ennuyer pour vouloir embarquer un inconnu comme ça dans sa tournée, ou alors son coéquipier devait être tellement rasoir qu’il préférait en recruter d’autres temporaires au gré de ses arrestations pour le remplacer. Et ça tombait bien sûr sur moi.
Cela dit ma déception fut largement balayée par mon excitation : j'allais accompagner un vrai flic dans une vraie intervention de police. « Genre... vrai de vrai ? On va patrouiller vous et moi ? » C'était TROP COOL. « J'peux avoir un flingue ? Une insigne ? Est-ce que je vais pouvoir passer les menottes à des malfrats comme dans les films ? » Ca valait toujours le coup de poser la question, même sans grand espoir. Ce fut néanmoins plus cool encore lorsqu’il confessa les identités respectives des « célébrités » qui s’étaient trouvées assises à nos places. Je crus qu’il plaisantait. Mais non ! Même pas ! BATMAN ET LE JOKER ! Un torrent de fanboyisme jaillit en moi au point de faire dangereusement briller mes yeux. Mon dieu j’étais assis à l’endroit où le Chevalier Noir de Gotham avait interrogé le roi des clowns morbides ! Roi du casse, l’inspecteur se chargea néanmoins de me briser une partie du rêve. Mes épaules retombèrent aussitôt qu’il m’interdit de vive voix de récupérer la chaise pour en faire un objet de collection chez moi.
Rabat-joie.

Le gyrophare s'anima sous l'impulsion du détective Donuts. Je m'enfonçai dans le dossier de mon siège sous la prise de vitesse soudaine. Passé le premier vent de panique en entendant les bruits de tirs et en voyant le tableau de bord aux photos glauques, ce fut l'adrénaline qui prit le pas sur tout le reste.
Cramponné à la poignet du plafond, fenêtre grande ouverte, j'observais tout de tous les côtés alors que nous traversions les quartiers chauds droit vers l'alerte signalée. L'excitation de la course poursuite était enivrante et ça même si je n'étais pas super rassuré quant à la suite des événements. Mais l'inspecteur était un pro, il connaissait son métier, je préférais donc me dire qu'il savait ce qu'il faisait et qu'il ne mettrait pas un jeune en danger sur un coup d'tête. N'est-ce pas ? Ma trop grande confiance dans les gens me perdrait sûrement un jour ceci dit. Heureux d'avoir de nouveau mon téléphone portable, je le sortis pour filmer par la fenêtre les passants dans les rues qui défilaient à toute vitesse à mesure que nous zigzaguions entre les rues mal famées. J'avais pris soin d'envoyer un message à Babs, pouvant enfin la prévenir que je n'arriverais finalement pas du tout. « Alors ? Tu penses quoi de Gotham ? Ça le fait non ? » « Gotham ? Euh... Je trouve ça plutôt craignos comme ville franchement. Les rues sont sales, y a tout le temps des nuages gris, les gens sont agressifs et plutôt déprimants, c'est glauque une rue sur deux, j'veux pas dire, mais pour le moment, la côte ouest, c'est quand même vachement plus fun et plus détendu. Après le côté cool, c'est que vous avez Batman et tous les Robins et Batgirls et Catwoman et toute la clique ! » Ouais, ça pouvait rattraper tous les mauvais côtés aisément pour un fanboy comme moi. « D'ailleurs vous pensez que y a des chances qu'on les voie ce soir ?! Il apparaît de quel côté en général le bat-signal ? Plutôt à gauche ou à droite depuis ici ? » demandai-je en réalisant soudain qu'il était 22h passées et que donc les chevaliers de l'ombre pouvaient entrer en scène. Ouvrant grand la fenêtre de la caisse, je me penchai à moitié au-dehors pour essayer de regarder le ciel et repérer le bat-signal, oubliant totalement pendant une minute qu'on se dirigeait vers une intervention. Une balle siffla tout près et ricocha sur la carrosserie. « THE FUCK ! » éructai-je sous la surprise. Je rentrai en trombe et me tassai complètement dans le siège et même au pied de ce dernier sous le tableau de bord sans plus que ma tête ne dépasse d'aucune fenêtre.  

« En vrai je croyais que c'était du vent et que vous alliez me ramener chez Babs pour aller boire un verre avec son père au passage ! Vous pouvez me déposer là ? J'vais vous laisser travailler vous avez l'air d'avoir de quoi faire, je vais continuer à pieds, » déclarai-je tout tassé en boule sous la boîte à gants, ce qui était peu confortable vu ma taille et ma corpulence. « Sincèrement, j'aime pas les armes à feu, j'aime pas non plus les couteaux, je vais vous gêner dans votre travail, laissez-moi là. » Que je puisse fuir dans la direction opposée aux tirs au lieu de nous y voir précipités. Mais rien à faire, il se contenta de braquer le volant, et ma tête percuta la paroi la plus proche dans l'élan impromptu. « Bon, dis moi tout, qui est Kyle Rayner ? » Genre, vraiment, il trouvait que c'était le moment opportun de me demander ça ? Il n'aurait pas pu le faire tranquillement au chaud au commissariat ?Nouveau virage serré. Une des photos de meurtre épinglées sur le tableau de bord se détacha et tomba devant moi. Un cadavre mutilé, la tête coupée à côté du reste du corps. Avec les chambardements de la voiture, je manquai de vomir mon déjeuner le temps d'une seconde. De dos au sens de la marche en plus. Mauvais plan. Je rampai de nouveau sur le siège, mais refusai de dépasser toute fenêtre. Je me débrouillai alors pour carrément passer entre les deux sièges avant pour me faufiler maladroitement sur la banquette arrière. Mes jambes heurtèrent plusieurs fois le plafond, manquant de basculer tête la première. Je m'allongeai ensuite de tout mon long sur la banquette arrière, mes jambes tombant dans le coin car j'étais trop grand. Ainsi tordu mais en sécurité hors de toute portée de flingue, je croisai les mains sur mon ventre et pris une position détachée, tranquille, du genre de celui qui n'a pas du tout paniqué. Je m'étais mis de telle sorte que mon visage était dans la diagonale de la position de Bullock pour pouvoir lui parler. Je pris les donuts et les posai au sol. « Vous voulez savoir qui je suis ? Vous êtes sûr de ça ? » Je pris un air extrêmement sérieux, comme si je m'apprêtais à lui faire une importante révélation. « Je suis... Je suis Batman. Voilà. C'est dit. Vous savez tout.  » S'il croyait que j'allais lui parler de moi alors que je ne le connaissais que depuis quelques heures, il avait fumé. « Et vous, vous êtes qui en vrai ? Comment j'peux être sûr que vous me menez pas en bateau ? Babs m'a dit de me méfier de tout le monde à Gotham, comme quoi la majorité des flics sont des ripoux, alors comment j'peux savoir si vous êtes pas en train de m'emmener dans un entrepôt désaffecté pour me vendre à des types qui vont me charcuter pour revendre mes reins hein ? J'vous préviens si c'est ça je prends les donuts en otage. » Nouveau tir de mitraillettes. Je poussai un cri pas très viril, vite suivi d'un pker face. Ce n'était pas arrivé. Je plaisantais mais en vérité je n'en menais pas large. Je connaissais mal Gotham, hormis de ce que j'avais pu en lire dans les journaux en bon fanboy des aventures de Batman. Je ne savais pas vraiment si au final je n'allais pas finir noyé dans le fleuve. Cela dit, si cela pouvait me permettre de voir Batman venir à ma rescousse, ça vaudrait p'tetre le coup.

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MessageSujet: Re: Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)   Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner) EmptyMar 25 Juil - 15:06




Et pendant ce temps là à Gotham
Kyle Rayner • Harvey Bullock


Bullock rumina les paroles du môme. Pas un natif de cette ville. Un petit jeune de la cote Ouest. Bon dieu, la rouquine Gordon, avait toujours le don de se trouver les mecs les plus singulier du coin. Elle n'aimait pas faire comme les autres. Le môme n'aimait pas Gotham. Quelqu'un d'intelligent. A moins d'y avoir toujours vécu comme Bullock, qui ne l'avait jamais quitté, impossible de comprendre ou de s'attacher à ce taudis. Le môme avait tout du touriste. Interrogations sur les apparitions nocturnes de la grande chauve-souris. Évidemment. Les habitants de la ville ne prenaient même plus la peine de regarder en l'air. Ils avaient trop l'habitude. Pas étonnant qu'un nouveau pose la question. Bullock leva le pied et s'inquiéta lorsque son passager d'une nuit vint sur la banquette arrière. Le petit n'allait quand même pas lui ruiner sa boite à donuts ? Harvey lui jeta un regard méfiant dans le rétro. Quand au grand chambard de coups de feux imprévisibles autour, il avait l'air de foutre les jetons au Rayner, à tel point qu'il demanda au flic de le déposer. Mais l'officier de police n'en avait pas l'intention, tant qu'il n'avait pas cerné le personnage. Le môme était à mi-chemin entre l'amant malin et la catastrophe ambulante. Harvey se demandait bien ce que la fille du commissaire pouvait trouver à ce morveux. Ouais il était marrant, sûre, il était vaguement sympa, mais c'était tout. Du sang de navets dans les veines à vu de nez. Bullock lui jeta un regard morne d'un coup d’œil rapide lorsque Kyle sortit la blague éculée, et maintes fois employés par tout le monde dans cette ville, au point qu'elle en devienne banale, mais d'une force : « je suis… Batman ». Bullock leva encore les yeux au ciel lorsque le môme le questionna sur ses intentions cachés, subodorant qu'il avait tout du flic ripoux et douteux. Bullock songea :

Quel tocard, faut absolument que j'ai une conversation sérieuse avec Miss Gordon la prochaine fois. Elle a le chic pour dénicher des perles rares.

Le sergent s'arrêta devant sa destination. Il sortit en s'étirant, il ouvrit la portière arrière et d'un doigt inquisiteur, indiqua à Rayner de quitter sa banquette.

« Sort de ton trou, c'est un véhicule de police ça, pas un motel. Et t'inquiètes pas, on est pas sur le lieux d'un crime, rien à faire de la fusillade qu'ils m'ont indiqué tout à l'heure. Je laisse ça aux sous-doués du légiste et du labo. Non là je suis sur un autre coup, j'ai un indic à interroger et il a élu domicile dans ce cloaque. »

Bullock désigna du pouce l'établissement sur le trottoir d'en face.

« C'est ce qu'on pourrait appeler un tripot si on veut. Petit, sache que dans cette ville, si on a à l'oeil les crimes violents, on permet à certains vices d'avoir libres court, parce qu'il faut bien autoriser une certaine forme d'exutoire, si on veut que le monde continu à tourner. Tu comprendras quand tu seras plus grand. »

Bullock vérouilla sa voiture et sortit de sa veste un gros rouleau de billets de 10 dollars.

« ça vient de la caisse noire du GCPD, ça consiste à ramasser les billets des dealers, des maquereaux, des tordus ou des receleurs en tout genre qu'on passe à la fouille au corps. La caisse noire sert à payer les indics ou à ouvrir des portes à nos investigateurs infiltrés qui chassent les gros gibiers. »

Bullock poussa Rayner par l'épaule :

« En piste ! Et surtout, une fois là dedans, ne touche à rien. »

A peine eurent-ils posés un pied sur le trottoir face à l'établissement que des grooms-services se précipitèrent vers eux comme un essaim de mouches. Des clowns à la tenue de smoking usée jusqu'à la trame. Les connards contrôlaient qui avait le droit d'entrer ou pas. Les grooms avaient la main tendue. Bullock leur graissa la patte, un billet par bonhomme. Le cordon entier de grooms poussa Kyle et Harvey à l'intérieur.

Le rade était bourré, les habitants de Gotham aimaient le jeux. Les croupiers aux tables de Poker arboraient des étuis d'épaules avec des gros calibres dedans. Des chèvres se baladaient en liberté autours des tables de Blackjack. Des chiens s'ébrouaient dans une table de craps pleine d'eau. Visez le clou du spectacle près des machines à sous : un airedale et un chihuahua en train de baiser. Vacarme partout. Bullock choppa un groom et lui hurla à l'oreille :

« Où est Ray Peavy ? »

3 mains apparurent, 3 billets de 10 disparurent. On les poussa Kyle et lui dans un ascenseur. Ils piquèrent plein ciel. Un garde du corps arme en avant les accueillit dès que la porte s'ouvrit. Il les braqua avec son colt python 357 magnum. Des dollars dégoulinaient de ses poches. Bullock y ajouta un bifton de 10, l'arme disparut aussitôt.

« Souhaitez-vous entrer dans les salons VIP messieurs ? »

« Non en fait on voudrait juste voir Ray Peavy. »

« La dernière suite, tout au bout de l'étage. »

Dans le couloir s'alignaient des plateaux à cloches pour repas chauds. Les grooms poussaient leurs chariots. Une chèvre était en train de déféquer sur le moquette deux portes plus loin. Bullock tira Kyle en même temps qu'il posa le premier pas hors de l'ascenseur.  Harvey évita de gros chats engnôlés qui zigzaguaient dans le couloir. Toutes les portes étaient ouvertes. En passant devant, ils pouvaient voir les services proposés en zone VIP. La suite 114 offrait des films pornos avec un drap de lit pour écran devant un projo. La suite 119 offrait roulette, craps et baccarat. La suite 129 offrait des racoleuses nues, prêtes à l'appel. La suite 133 offrait un peep-show de Chipendales en live. Deux beaux-gosses au torse musclé assuraient le show devant une assistance féminine en délire. La suite 141 offrait un cochon de lait grillé à la broche. Des imbéciles avec des assiettes de pic-nic en carton, faisaient la queue devant en se léchant les lèvres. Les suites 150 à 190 offraient un parcours de golf taille réelle. Un caddie les serra au passage, traînant sa cargaison de clubs de golf. Ils s'arrêtèrent devant la suite 194. La toute dernière. Le heurtoir pour toquer à la porte était en bronze. En lettres dorés on avait marqué sur l'entrée de la suite : Ray Peavy.

« Nous y voilà. C'est maintenant que les choses sérieuses commencent. On va voir comment tu gères. C'est bien toi qui voulait porter un insigne de police tout à l'heure ? »

Bullock s'esclaffa. Il épingla sa plaque de sergent sur le devant de sa veste, puis il sortit un badge du GCPD de sa poche et le colla sur la poitrine de Kyle au niveau du cœur.

« A toi de jouer petit, on fait le coup du gentil et du méchant flic. Extorque moi toutes les infos possibles que connaît cet emmerdeur. Genre les dernières rumeurs sur Black Mask, ou les derniers coups de Double-Face, ou les derniers mecs qui se sont fait effacer par le Joker. N'importe quoi, du moment que c'est bon à prendre. T'es une grande-gueule, tu sauras comment y faire. »

Des balles de golf ricochèrent dans le couloir. Bullock toqua à la porte avec le heurtoir. Une chèvre qui avait suivit le duo, et ne cessait de leur coller aux basques depuis le début du couloir, fouina Kyle du museau.


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MessageSujet: Re: Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)   Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner) EmptyMer 23 Aoû - 0:41


Kyle Rayner & Detective Donuts
"texte ici



Je pensais à la mort. Je me demandais à quel point ça pouvait être rapide, d'être là, et la seconde d'après, ne plus l'être, juste parce qu'un bout de métal a traversé ma tête, venu de nulle part. Mourir d'une balle perdue, c'était quand même con, surtout en étant tassé sur la banquette arrière d’un débris doté de roues, de surcroit enfumé par une vieille odeur de cigare et de sucre à donuts. Ca me faisait penser à ces vieux films de polars noirs que j’aimais regarder parfois tard la nuit quand mes cauchemars de frigos remplis de cadavres qui m’appelaient depuis la cuisine m’empêchaient de dormir sereinement. Ca n’arrivait pas tous les jours, mais cela restait régulier. Alors je préférais me goinfrer de chips devant Josh Hartnett qui tentait de pécho Scarlett Johansson sur fond d’enquête glauque dans le Dahlia Noir jusqu’à ce que finalement Morphée daigne m’accepter dans son royaume. Je fronçai les sourcils. Tiens. C’était pas faux ça. L’inspecteur Bullock, il avait une bonne dégaine d’anti-héros parfaitement exploitable pour en faire un dessin ou quelque chose du genre. Je notai dans un recoin de ma tête de méditer sur la question une fois de retour chez moi. Chez moi au calme à Metropolis, la ville propre et sécurisée et qui sent super bon.

« Sors de ton trou, c'est un véhicule de police ça, pas un motel. [...] » J'avais pas très envie de sortir, pour tout dire. Mais je fus rassuré de savoir qu'on n'était pas arrivé sur le lieu de la fusillade. Prudent et méfiant, ma tête dépassa jusqu'au niveau des yeux le bas de la fenêtre de la portière arrière. Je scrutai les alentours. C'était toujours Gotham, sale et déprimant, mais il n'y avait pas de scène de western en vue. Je me redressai alors totalement et m'extirpai du véhicule. Dos à ce dernier, je refusai de ne pas voir ce qui se passait autour de moi, et fis le mirador de survie pendant que Donut fouillait dans son manteau tout en m'expliquant le taff qu'il allait entreprendre. « En piste ! Et surtout, une fois là dedans, ne touche à rien. » « Ca va je sais me tenir ! » m'offusquai-je. J'étais pas un gamin non plus. On entra dans le tripot. Voir tous les porte-flingues armés jusqu'aux dents me toiser férocement m'amena à me coller un peu plus à Bullock. Si j'avais pu je serai rentré dans la poche intérieure de son grand manteau comme une souris terrifiée par les gros molosses. En même temps, j'avais du mal à pas regarder partout. La fascination m'empêchait de partir en courant.

Une des chèvres qui trainait autour des tables de jeux s'approcha et commença à machouiller le bas du manteau de Donut, pendant que celui-ci parlementait à grand renfort de billets avec les croupiers du coin pour trouver sa cible. « Et coucou toi, » m'attendris-je en la voyant. Je m'accroupis et la caressai entre ses cornes comme on caresse un gentil chien. J'adorais les animaux. La nature était mon temple et dès qu'un animal entrait dans mon champ de vision, il agissait sur moi comme un aimant. J'avais un feeling naturel avec eux. Ils m'aimaient bien autant que je les aimais bien. Ils étaient reposants au milieu de la cohue humaine. La voir me rappela mes grandes escapades dans les canyons de Californie, aux alentours de Coast City, quand le tumulte de la vie urbaine finissait par me peser. L'escalade, le VTT, la marche dans les déserts rocailleux, ça me manquait vraiment ici. Puis de grosses rangers apparurent dans mon champ de vision. Je me relevai d'un bond face à l'homme de main qui me toisait méchamment. Apparemment il fallait avancer vers l'ascenseur. Je me retins de rire en voyant l'état du bas du manteau de l'inspecteur, aux belles traces de mâchoires de chèvre.

« Nous y voilà. C'est maintenant que les choses sérieuses commencent. On va voir comment tu gères. C'est bien toi qui voulait porter un insigne de police tout à l'heure ? » Comment ça on va voir comment je gère ? Je fis les gros yeux. Il était sérieux là ?! Mais ce mec était totalement à côté de la plaque, totalement inconscient ! J'étais qu'un jeune inconnu, d'où il m'embarquait dans sa virée policière ?! « Euuuuh... » Un superbe badge fut clipsé sur mon poitrail en guise de réponse. Pendant un court instant je fus tout content d'avoir ce pin's géant offert par un vrai caïd de la police de Gotham, avant de me rappeler que non, j'étais terrifié. « Et le flingue ? » J'aimais pas les armes mais j'avais peur, j'aurais aimé pouvoir me défendre, même si je ne savais pas tirer. Donut toqua à la porte en m'ignorant. Mon coeur passa mach 2 sous la pression soudaine. Merde merde merde. Allez Kyle réfléchis, réfléchis. Pense à tes idoles chez les gros durs. Pense à Taxi Driver, pense à Will Smith dans Bad Boys. Faire peur. Faire peur pour faire parler. Je sortis précipitamment mes lunettes de soleil de ma poche et les enfilai. Mon regard bleu me trahissait trop au poker avec les potes, il paraissait que j'étais trop expressif.
Alors j'allais les cacher, comme aux cartes. La Justice comptait sur moi désormais. N'ayant d'autre choix que d'être inspiré par cette cause plus grande que ma personne, je contractai les muscles, bombai le torse pour bien faire voir mon insigne, élargis les épaules, et enfonçai mes pouces sur le devant de ma ceinture, adoptant une démarche assurée de flic de film. Dans ma tête, j'étais désormais un super flic à qui on la faisait pas, de surcroît grave sexy avec mes lunettes et ma belle gueule. Ouais, j'étais la version blanche de Will Smith. En vrai, je ressemblais à Kyle Rayner déguisé en faux flic à une soirée spring break au Mexique. La porte s'ouvrit, je rentrai en conquérant.

Il y avait trois types. Aucune idée de qui était Ray Peavy. Un était adossé contre un meuble en bois sur ma droite, avec une calvitie entamée, un cigare au bec, et l'oeil méfiant. Un autre assis sur une chaise en face, un pied négligemment posé sur une table basse, qui comptait des liasses de billets. J'arrivais pas trop à savoir s'il était gros ou musclé, sûrement les deux. Le dernier était derrière un grand bureau surmonté d'objets de décos ostentatoires, et surtout de plusieurs liasses de billets qu'il faisait passer à son acolyte. Je supposai que c'était lui, le chef. « C'est toi, Ray Peavy, mm ? » Je fis quelques pas dans la pièce en regardant partout, d'un air trainant mais inquisiteur.

« Les affaires ont l'air de bien marcher, Peavy » fis-je en allant près du compteur de billets. « Peavy... Peavy le pivert... » Je disais de la merde, sans réfléchir. Je gagnais du temps. Je savais pas quoi dire ni comment m'y prendre. J'allais devoir improviser, comme De Niro, comme Nicholson dans les Infiltrés.   « Séquestration illégale de chèvres, chiens non vaccinés, barbecue à l'intérieur d'un immeuble, jeux illégaux, graves délits Peavy, graves délits... on va pas pouvoir tolérer ça très longtemps si tu fais pas des efforts de ton côté... »  Tenant fermement le devant de ma ceinture, je poursuivis ma promenade de flic hautain et cynique. « C'est une bien belle batte que vous avez là... » J'attrapai l'objet en bois posé verticalement contre le mur non loin. « Hey posez ça, vous vous prenez pour qui ? » Je fis volte-face et abattis la batte en plein milieu du bureau, faisant littéralement sursauter tout le monde. Peavy bondit de sa chaise, l'autre lâcha ses billets, l'autre encore en manqua de s'étouffer en avalant son cigare. « ECOUTE-MOI BIEN WOODY WOODPECKER TU VAS NOUS DIRE TOUT CE QUE TU SAIS ! PARCE QU'ON SAIT QUE TU SAIS ! » rugis-je en laissant la batte en plein milieu de son bureau, pour le coup à moitié fracassé. Improvisation. Au talent. Ou alors l'entendre soudain parler m'avait fait un peu paniquer, je savais pas trop. « MAIS VOUS ETES MALADE ! » Ray Peavy s'excita. Les tas de billets étaient défaits, certains volaient encore dans la pièce. Les deux porte-flingues me braquaient de leurs colts. Et voilà, j'allais mourir. Pourtant j'avais fait ce Donut avait demandé. J'avais joué le mauvais flic, à son tour de jouer le bon flic... c'était bien dans cet ordre... non ?

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MessageSujet: Re: Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)   Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner) EmptyVen 25 Aoû - 9:28




Et pendant ce temps là à Gotham
Kyle Rayner • Harvey Bullock


Bullock se crut le jouet d'une hallucination en voyant le môme enfiler ses lunettes de soleil et se prendre au jeu à ce point là. La seule chose dont il avait besoin c'était d'un faire valoir pour passer les poucettes à Ray Peavy. Il avait escompté que vu la différence de gabarit et d'âge, Rayner prenne le rôle du gentil flic pendant qu'il ferait le méchant, Kyle avait tout du jeune idéaliste. Harvey avait tout du vieux briscard. Mais non le môme déconna dans les grandes largeurs en prenant le rôle du méchant. Bullock n'aurait pas pu s'empêcher de s'esclaffer devant le numéro du môme s'il n'avait pas saisit la cogneuse pour l'abattre avec violence sur le fric. Les gros durs sortirent leurs quincaillerie, Bullock devint blême il pensa RIP Kyle Rayner, puis à la rouquine qui lui arracherait les yeux en apprenant qu'il avait emmené sa moitié dans la tripot le plus flambard au nord de Gotham. Ray Peavy s'énerva :

« Bullock ! C'est quoi ces conneries ? Je vous ais toujours lâché le morceaux quand c'était raisonnable ! »

« Désolé Ray, c'est un touriste, il est pas de cette ville, il sait pas comment les choses marchent ici. Mais ne le tuez pas il... »

« Je peux pas laisser passer ça ! »

« Ray, vous pouvez pas l'abattre. Il est maqué à la fille du commissaire. Si vous le poinçonnez avec vos flingues, Gordon va vous tomber dessus. Sauf qu'il ira pas vous envoyer la brigade anti-émeute et le SWAT pour assiéger votre établissement. Il va allumer le bat-signal… vous savez ce que ça signifie… Qui viendra vous rendre visite... »

Les gros durs devinrent livide. Les flingues disparurent aussitôt. Gros dur n°1 épousseta la veste de Rayner tout sourire et lui colla un cigare dans une de ses poches.

« On plaisante. »

Gros dur n°2 asséna une tape amicale dans le dos de Rayner et fourra un billet de 100 dans une de ses poches.

« C'était pour rire. »

Ray Peavy lui donna une accolade.

« Quand tu veux tu viens, j'ai une salle VIP que pour toi. »

Bullock leva les yeux au ciel. Ils décampèrent, la chèvre toujours aux basques dans le couloir.

« Recommence plus ce genre de choses. Le nom de la rouquine te sauvera pas toujours la mise. C'est manqué pour ici, mais y'a bien un type qu'on peut encore cuisiner pour engranger les ragots du ghetto. Il rôde ces temps-ci à quelques rues d'ici. »

………………………...

Article du tabloïd à scandale Gotham Confidential

Iceberg Lounge Cavalcade

Cobblepot le misanthrope : ça roule et ça coule, ça dérape et ça rate.


Ouvrez vos esgourdes, vous les petits au parfum : Oswald Chesterfield Cobblepot, le merveilleux, le bienveillant, le malveillant Pingouin, a été soumis récemment à un contrôle fiscale. Et depuis ce jour-là, la vie du grand patron de la pègre s'est résumée à une longue série de dérapages incontrôlés à travers Gotham City, cette ville que jadis il a tenue à sa main avec ses grâces affables et exagérés qu'il ponctuait de rafales de flingues et de graisse-pattes, avant que Black Mask ne prenne la primeur avec son gang récemment. Ouvrez les bien grandes les petits, et sentez, sentez la gomme qui brûle à chaque dérapage.

Avril 2017 : le comptable de Cobblepot, Nate Eisler, se fait larder le buffet par un clown du Joker. Pas de bol Pingouin : Eisler a été ton éminence grise pour le pognon et le seul qui aurait pu t'être d'un quelconque secours pour couper court à ta chute en vrille fiscale. Sous l’œil attentif des services des impôts de la ville, le Pingouin a depuis tenté de déraper dans les règles pour éviter de trop payer l'impôt sur le revenu. Il a manigancé une première combine : ceux qui financent le petit commerce de Gotham sont exonéré d'une partie du fameux impôt pour les riches. Aussi Cobblepot a fait l'acquisition d'un magasin de crèmes glacées, vite devenu un havre criminel fréquenté par ses gros bras. Il n'a pas fallut bien longtemps à l'enseigne pour tomber en faillite, lorsque les parents des chers petits se sont mis unanimement en demeure de tenir leurs enfants à l'écart de l'endroit. Dans la foulée, 4 responsables fédéraux du trésor public sont allé gronder Oswald pour ses magouilles à peine transparente pour maquiller sa déclaration de revenu. Les 4 nervis ont ensuite mystérieusement disparu, vraisemblablement après une soirée bien arrosé à l'Iceberg Lounge. Évidement aucun témoin. Quelle mesquinerie du grand Oswald qui jadis a dirigé tous les rackets de Gotham avec panache et pugnacité avant que Black Mask se taille la part du gâteau.

Vous commencez à piger le tableau ? Oswald Cobblepot c'est Dérape-la-ville, USA. Ce rapiat refuse de se séparer de son blé, son flouze, sa jonquaille, son pognon, son bon vieux pèze. Et il a enfin trouvé la combine ultime pour ne pas payer l'impôt sur la fortune ! Ce qui explique notre toute dernière première, la révélation la plus redoutable, la plus rigolarde, la plus révélatrice à être révélée dans nos chroniques. Esgourde-ville ! Oswald Chesterfield Cobblepot est aujourd'hui dans le ciné-biz ! Il produit un film ! Eh oui afin d'aider l'industrie du cinéma sur la cote Est, une réglementation précise que les petits indépendants qui produisent des long-métrages sont totalement exonérés de l'impôt sur le revenu pour une année fiscale.

Allez, bouge toi de là Steven Spielberg ! Place au fabuleux, au bienveillant, au malveillant Pingouin. Notre Oswald est aujourd'hui en train de financer avec opportunisme un navet de série B distribué prochainement par la Warner. C'est un film bon marché consacré à un méta-humain qui a fait polémique en son temps. On peut voir cette bouse se tourner en extérieur sur Griffith Avenue. Le nom du bousin : « Superman, le retour de la revanche ». C'est sensationnel, les syndicats n'y mettent pas le nez, c'est un navet de proportions épiques ! Esgourde-ville c'est pas fini ! Afin de donner un certain cachet à sa série B, le Pingouin a convaincu la gueule d'amour et de lavande Henry Cavill d'incarner le héros-titre. Et le Cavill se brûle et se consume, un vrai crame la ville pour l'autre vedette du film, la belle allègre et langoureuse Amy Adams. On s'est laissé dire qu'il y avait des petits plaisirs hors champ entre les deux.

N'oubliez pas, c'est ici que vous l'avez entendu en premier. Ça sera répété, déformé, amplifié. Vite fait bien fait et très indiscret.


…………………………

Griffith Avenue, tournage de nuit pour les scènes nocturnes.

Bullock se gara sur un parking d'occase. Des voitures rangées serrées autours. Coup d'oeil. La limousine Lincoln a châssis long du Pingouin était garé aussi. C'est bon, il était là. Bullock sortit et mata les lieux : caravanes, plateau de tournage, des caméras. Harvey lança à Rayner :

« En piste. »

Bullock traîna le môme jusque devant l'entrée du plateau en pleine rue. Il montra son insigne, les gros bras s'écartèrent pour laisser passer les deux hommes. Quelqu'un quelque part cria :

« Caméras ! On tourne ! »

Coup d’œil du côté des caméras. Voilà Superman d'opérette dans son costume, l'entre-deux rembourré. Une connaissance de Bullock lui serra la main en jetant un regard étonné à Kyle.

« Sergent ? Qu'est-ce que vous venez faire ici ? C'est à cause des figurants ? Ils ont foutus le bordel en ville ? »

« Quoi ? »

« Z'êtes pas au courant ? Pour économiser, le patron a pas engagé des acteurs pro comme figurants et seconds rôles. Que des clodos de rue de la débine. Ils dorment sur le plateau, on dirait une bande de routard. »

Harvey regarda à nouveau. Plan de coupe, des extras sautillants vêtus en paradémons en train d'attaquer Superman. Hop ! Hop ! Et une flasque de gnôle qui tombe de la poche arrière du costume d'un paradémon. Le réalisateur qui hurle :

« COUPEZ ! Je vous ai déjà dit de laissez vos bouteilles d'alcool avec vos couvertures et vos sacs de couchage ! Et souvenez-vous des ordres de M. Cobblepot : pas d'alcool en plein tournage. »

Hop ! Hop ! Un paradémon qui se faufile en catimini derrière un décor en carton représentant la façade du Daily Planet. On avait ajouté ça dans la rue pour faire très « Metropolis » plutôt que Gotham. Le réalisateur qui couine :

« Pause de 5 minutes ! On ne picole pas ! »

Bullock annonça à sa connaissance :

« Je cherche le Pingouin. »

« Il est là. Dîtes vous savez que pour la pause déjeuner du soir à chaque tournage de nuit, il nous fournit du pain rassis d'une semaine pour les sandwich ? Le patron est trop radin. Imaginez la cuisine qu'on nous fait : pain rassis, beignets rassis, et cette viande, celle qui se revend sous le comptoir à l'abattoir de Vernon. Imaginez sergent. Amy Adams a arrêtée de manger sur le plateau quand elle a vu de la fourrure dans son bologne au fromage. »

Des rires sur le script plus loin. Voilà Amy Adams en compagnie d'Henry Cavill. Le Superman d'opérette tentait de se manger un beignet rassis, il le reposa.

« Scène 24 ! On se prépare ! »

Les deux acteurs se dirigèrent vers un autre décors. Superman trébucha, Amy rattrapa Henry par sa cape. Les deux tournèrent leur scène : je-sauverais-le-monde-pour-tes-beaux-yeux blablabla. Le type commenta à Bullock :

« Adams incarne Loïsia Lanor une journaliste amoureuse du héros. Pas mal non ? On a envie d'en croquer, rien n'y manque. »

Les deux têtes des acteurs se rapprochèrent : enlacement/baiser/étreinte.

« Coupez ! Elle est bonne ! On la garde ! »

Des poivrots sifflèrent : bouh !!! Amy qui leur fait un doigt d'honneur. Bullock attrapa Rayner et le poussa avec lui en marchant en direction de la caravane avec l'écriteau : Oswald Cobblepot, producteur, metteur en scène, scénariste, directeur de casting. Le flic mit en garde le môme :

« Déconne pas avec celui là comme avec les autres tout à l'heure. faut le travailler en douceur pour avoir l'info. Oublie pas : il donne des bonbons aux enfants devant les journalistes, il fait le baise-mains aux pouffiasses de la haute société pendant les mondanités, mais les gens, il les tus. »

Bullock toqua à la porte. La voix du Pingouin retentit :

« Le salaire gnôle est pas distribué avant 1h ! Le foutoir que vous me collez bande de traîne-savates ! Ici c'est un plateau de cinéma, pas la mission de Jésus le sauveur. »

Bullock ouvrit la porte de la caravane et entra. Il s'attrapa un petit pain aux raisons. Il le goûta et le remit : complètement rassis.

« Sergent Harvey Bullock. Et le mot sergent dans ma bouche trahit sans conteste que je suis dans un bon jour pour recevoir les policiers. Vu que les p'tits gars de Gordon m'agacent 100 fois moins ces derniers temps que toute la bande d'empaffée du trésor publique. Espèce de salopard de flic. Refuse ! Refuse ma nourriture ! Mais je doute que tu refuses les ragots bien brûlant du type le plus au parfum dans cette ville. C'est pour ça que t'es là, avoue ! »

Visez le Pingouin, vautré dans son fauteuil qui avait tout du trône. Sur les murs de sa caravane, des affiches pin-up d'Amy Adams. L'actrice en pose sexy sur 4 murs. Visiblement le nouveau grand manitou du 7ème art à Gotham City s'en mangeait une sévère pour son actrice principale.

« M. Cobblepot, excusez nous de vous déranger, c'est à propos de... »

La porte de la caravane s'ouvrit en douce. Henry Cavill apparut. Le Superman du pauvre s'empara d'un petit pain et le mit en bouche. Rassit. Il le reposa aussitôt et décampa. Le Pingouin s'offusqua tout haut :

« Acteur capricieux ! Refuse ! Refuse ma nourriture ! Tu ne refuseras pas le chèque que je suis obligé de faire pour que tu te traînes lamentablement avec ta cape dans mon long-métrage ! »

« M. Cobblepot je... »

« Tu veux les derniers bruits en dates ? D'accord, mais c'est bien parce que j'aime médire sur la concurrence. Va y balance les noms.»

« Qui a effacé Marshall Sands ? »

« Le Joker, ou Double-Face, ou Mr Freeze, en fait tout le monde s'en fout. »

« Billy Eckstine ? »

« Il se tue à picoler dans une piaule bon marché de Chinatown. »

« Gail Cooley ? »

« Nympho. »

« Tom Neil ? »

« Dans la dèche. »

« James Lawford ? »

« Toxico. »

« Sonny Bowen ? »

« Ivrogne. »

« Le sénateur William F. Knowland ? »

« Ivrogne. »

« Le maire de Gotham ? »

« Ivrogne et tabasseur d'épouse. »

« Moi ? »

« Bouffeur de donuts. »

Le Pingouin fourra un petit pain dans une poche de Kyle Rayner et lui pinça la joue.

« Prends un petit pain pour la route, les jeunes faut que ça mange. Et suit les conseils d'un vieux sage. Traîne pas avec ce tocard de Bullock. On a tendance à lui tirer dessus. Tu pourrais prendre une balle perdue. Tu voulais me demander des trucs toi aussi ? Profite petit, c'est mon heure de bonté. »


Fiche codée par NyxBanana
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MessageSujet: Re: Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)   Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner) EmptyLun 25 Sep - 23:52


Kyle Rayner & Detective Donuts
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J'étais un flic. Un bad flic. Un super bad flic. J'étais dans la peau de mon personnage et j'attendais la réponse du malfrat d'un air dédaigneux et peu commode avec ma batte de baseball. Puis les flingues furent dégainés et je déglutis en devenant livide. Par chance, j'avais fait pipi avant de venir à Gotham, aussi ne mouillai-je pas mon calbut. Parfois, je me disais que je devais arrêter d'être hyperactif. Que je devrais réfléchir un peu plus et agir un peu moins. Mais c'était plutôt difficile à faire, j'avais trop d'énergie et d'enthousiasme. Mon naturel revenait trop vite au galop et faisait encore plus de ravages que prévu. Par chance, Détective Donut me sauva la mise avec la complicité de Batman, même s'il n'en sut rien. Sur le moment je me demandai si c'était une bonne idée qu'il raconte que je sortais avec la fille du Commissaire, mais c'était lâché, les mots ne pouvaient être ravalés. Et puis au moins, j'étais vivant, j'avais gagné un cigare et cent dollars.
Combien de jeux vidéos ça faisait ça ? Combien de soirées ? Combien de paquets de chips ? De glaces à la myrtille ? J'allais pouvoir inviter Babs au cinéma sans fouiller le fond de mes poches à la recherche de pièces perdues. « Recommence plus ce genre de choses. Le nom de la rouquine te sauvera pas toujours la mise. C'est manqué pour ici, mais y'a bien un type qu'on peut encore cuisiner pour engranger les ragots du ghetto. Il rôde ces temps-ci à quelques rues d'ici. » « Désolé... j'pensais bien faire... »  m'excusai-je, embarrassé de lui avoir fait rater son travail de collecte d'informations auprès de Ray Peavy. Mais en même temps je n'avais pas signé pour ça moi en me levant ce matin. Je voulais juste voir Babs. D'ailleurs ses derniers mots firent tilt à retardement dans ma tête. « Attendez, comment ça y a un autre type à aller voir ?! » Trop tard. Il me traîna avec lui hors de chez Peavy et m'embarqua pour la suite. Je ne réalisais qu'à moitié que j'avais manqué de mourir, mais pas qu'il comptait me donner une nouvelle occasion de le faire visiblement. Cette journée n'allait donc jamais finir.

* * * * * * * * *

« ...suis actuellement  sur le tournage du film sur Supermaaaan, chuuuuut... » Voûté comme pour me faire discret, tenant mon téléphone en selfie, je me filmais à moitié avec le décor et les deux acteurs titres derrière, et ce en direct live sur mon compte instagram. L'index sur les lèvres, je sommai mes followers de ne pas faire de bruit pour plaisanter, comme si je les emmenais avec moi dans mon escapade. Car oui, j'avais profité du fait que Donut parlementait avec un technicien de sa connaissance pour subtilement m'extirper de son ombre. C'était pas tous les jours qu'on pouvait passer les barrières d'un lieu de tournage et se rapprocher autant de stars hollywoodiennes, qui de surcroit tournaient un film sur l'une de mes idoles. « Scène du bisouuuuuuuuuu, » m'excitai-je comme un petit fou en poursuivant mon film de biais, mal caché derrière un paravent de photographie non loin de la scène en cours.



Henry avait un super costume, il ressemblait grave au vrai. Et quels muscles ! « Moi aussi je peux le faire, vous en pensez quoi ? Vous croyez que c'est assez pour séduire Amy Adams ? J'vais lui parler ? Oui ? Non ? Smiley heureux, oui, smiley en colère, non. Vous avez deux minutes pour voter ! » demandai-je en pliant le bras libre, toujours prêt à faire le pitre devant la caméra. « Azy les gens, j'suis chaud, j'suis prêt, j'vais leur parler !  Et si j'arrive à avoir un bisou sur la joue d'Amy, vous vous cotisez pour m'offrir une figurine Superman ! » dis-je en pointant la caméra du doigt avec conviction. Je me motivai en guettant la fin de la scène, tout en ayant bien vu que le nombre de visionneurs de ma livecam augmentait en flèche.

J'allais bondir pour tenter d'accoster les deux stars, mais une main me saisit le col arrière juste avant pour me tirer dans l'autre sens. « Prochaine fois que tu tentes de te faufiler en douce loin de ta babysitter de flic petit, je te file à bouffer aux chiens de garde du patron, » maugréa le gorille de sécurité, dont toutes les poches formaient un angle droit représentatif d'une arme à feu à peu de choses près. Je déglutis. Décidément, cette ville était d'une agressivité sans nom. Mes petits junkies hippies de la côte est me manquaient. « Déconne pas avec celui là comme avec les autres tout à l'heure. faut le travailler en douceur pour avoir l'info. Oublie pas : il donne des bonbons aux enfants devant les journalistes, il fait le baise-mains aux pouffiasses de la haute société pendant les mondanités, mais les gens, il les tue. » Je déglutis. Encore. Perdant brutalement la moitié de mon enthousiasme. Encore. Comme j'avais été absent quelques minutes, j'ignorais encore qui était l'indic de Donut. J'avais bien vu les affiches de cinéma, les noms, tout ça. Mais je me disais que ça ne pouvait pas être lui. Ca devait forcément être un de ses sbires, un truc du genre.

Je me figeai sur le seuil lorsque la porte de la caravane s'ouvrit. Fuck. C'était lui, c'était vraiment lui. Le Pingouin. Le seul et l'unique. Je le regardai avec de grands yeux ronds, choqué. Donut voulait définitivement ma mort. Qu'est-ce qu'il lui prenait d'emmener un civil, de surcroit encore jeune, dans l'antre de l'un des pires mafieux de Gotham City ? Même moi, à Coast City, je savais qui était Oswald Cobblepott. On me bouscula par derrière. Ohmagad. C'était Henry Cavill venu chercher un petit pain. Il m'avait touché l'épaule. C'était peut-être pas le vrai Superman, mais ça comptait quand même. Okay Kyle, concentre-toi. Arrête de te laisser distraire. Je réalisai alors que j'avais avancé de deux pas à cause de l'impact, et que j'étais bien trop près du Pingouin désormais. Je le fixai, muet. J'étais terrifié, mais sur le moment je me demandai tout autant comment il avait pu se laisser aller à l'obésité à ce point-là. Passé un certain stade de poids, on se rend quand même compte qu'on dérape non ? Ca sentait la sardine. Voulant me donner du courage, je sortis le cigare offert par le sbire de Peavy de ma poche, coupai le bout un peu maladroitement, et entrepris de l'allumer avec la bougie non loin sur l'étagère, près des posters sexy d'Amy Adams. A la première bouffée je manquai de m'étouffer dans un nuage opaque de fumée. C'était dégueulasse ce truc.

« Prends un petit pain pour la route, les jeunes faut que ça mange. Et suit les conseils d'un vieux sage. Traîne pas avec ce tocard de Bullock. On a tendance à lui tirer dessus. Tu pourrais prendre une balle perdue. Tu voulais me demander des trucs toi aussi ? Profite petit, c'est mon heure de bonté. » Il me parlait à moi. Misère. Je regardai Donut un instant mais il ne m'aida pas à me sortir de là. Je voulais éviter de merder de nouveau. Saborder son enquête n'était pas mon but. Mais d'un autre côté, la tentation de poser la question fatidique était trop grande. Après un temps de réflexion, je finis par me lancer. « Pourquoi "Le Pingouin" ? Pourquoi vous avez pas choisi un animal plus stylé, plus terrifiant ? Genre "Le Tigre", "Le Cobra", "Le Scorpion" ou "Le Dragon", un truc comme ça ? Black Mask lui il a un nom qui va bien avec le métier. C'est mignon les pingouins, mais sans vous offenser, ça fait pas très peur. » Et heureusement qu'il avait choisi les pingouins et pas les manchots d'ailleurs. En vrai je me posais cette question depuis toujours. Si j'avais dû être criminel, je me serais clairement pas appelé comme ça, ni "La Mouche", "Le Chameau" ou "Le Papillon". Du coup j'étais plutôt content d'avoir cette occasion d'obtenir enfin une réponse à cette question qui me taraudait depuis que j'avais l'âge de lire ses méfaits dans la presse. Et surtout ses échecs face au grand et implacable Chevalier Noir. Pour faire passer le goût âpre du cigare encore allumé dans ma main, je croquai un bout du petit pain. Périmé mais pas trop. J'avais mangé pire. Mâchouillant ce dernier tranquillement, j'attendis donc ma précieuse réponse.

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MessageSujet: Re: Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)   Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner) EmptyJeu 28 Sep - 10:41




Et pendant ce temps là à Gotham
Kyle Rayner • Harvey Bullock


Visez Harvey Bullock, le visage livide, sur le point de tout paumer, de toutes les façons possibles. Il avait fallut que Rayner dérape encore avec une de ses questions à la con. Pendant 2 secondes, le sergent du GCPD eut la vision du Pingouin en train de saisir un de ses parapluies, pour en sortir une lame dissimulée dans la pointe, puis l'enfoncer en plein dans le bide du môme. Mais a la place Cobblepott leva un regard outré vers Kyle (le Pingouin était un nain en comparaison de Rayner) et lui planta son index en plein milieu du torse avec sévérité avant de déclamer :

« Morveux, tu ignores que le pingouin est l'animal du grand nord qui dispose de la meilleure physiologie de la banquise, plus encore que les ours polaires. Rendu à son poids, le « Pinguinus » terme scientifique désignant le « Manchot » communément appelé pingouin, est l'espèce la plus noble des climats arctiques. L'animal le plus rusé des grands froids et l'un des plus vicieux de toute la création. Ignorant totalement la peur de l'eau comparé aux autres mammifères non nautiques, il fait fuir les morses et son avidité du poisson n'a aucun égale ! Même les cormorans à proximités sont si impressionnés qu'ils lui abandonnent leurs proies. Le système digestif et prophylactique du pingouin est d'une efficacité redoutable ! Son appétit de gourmet en matière de poison fait pendant à son intelligence vivace. Je suis l'alter-ego d'un animal à l’appétit aussi vorace que rapace, qui dissimule son avidité derrière une allure respectable, digne et honorable. De quoi mystifier et fourvoyer tous les autres prédateurs plus primaires autours. Ce que je fait avec style dans la faune de Gotham depuis des lustres. Même la chauve-souris, le volatile le plus dangereux de cette ville, n'a pas encore su me déloger de ma banquise qui a pour doux nom Iceberg Lounge. »

…………………………

Harvey avait cru que cela n'allait jamais finir. Que Cobblepott allait retenir le môme pendant toute la nuit pour l'entretenir de la morphologie du pingouin, de l'alimentation du pingouin, du milieu naturel du pingouin, des habitudes sexuelles du pingouin, de l'histoire du pingouin dans la culture des eskimos, du pingouin dans les arts, etc.

En repartant Bullock s'esclaffa en ébouriffant les cheveux de Kyle Rayner.

« Ouais, en fait tu survis à tout. Tu as plus de vie que le félin du proverbe pour un touriste égaré. En fait petit,  je devrais t'emmener en tournée de nuit avec moi plus souvent. »

Bullock cessa de sourire aussitôt en arrivant à sa voiture. Pendant tout le temps qu'ils avaient été retenu sur le plateau de tournage de Cobblepott, les voyous en avaient profité. Visez la voiture de Bullock : vandalisée et irrécupérable. Plus de pare-brise, plus d'enjoliveurs, plus de pneus, plus de volant. Appelons ça le Buick Motel. Un ivrogne y avait élu domicile. Il ronflait, sa peinte de gnôle contre lui. Bullock fulmina :

« AH NON ! Ça va pas recommencer ? Ça fait la 3ème fois cette année ! »

Il donna un coup de pied dans le radiateur, il donna un coup de pied dans la portière restante, il balança ses clés à l'ivrogne. Il dit à Rayner :

« Allons voir si le Pingouin peut nous prêter une voiture pour rentrer. »

…………………………

Ils eurent droit à la limousine Lincoln à châssis long du Pingouin pour les déposer en passant. 3 passagers de luxe : Harvey Bullock, Kyle Rayner et Henry Cavill en personne. Plus un malfrat costaud pour leur servir de nourrice, le garde du corps que le Pingouin avait collé à Cavill son Superman d'opérette, pour toute la durée du tournage. Le chauffeur de leur limousine s'appelait Roscoe. Il portait un complet de maître d'hotel de l'Iceberg Lounge. Il avait pour mission de ramener le Superman du pauvre à son hôtel. Des canettes pointaient leur nez hors de la glacière à l'arrière. Henry Cavill se décapsula un daïquiris et se grisa modérément. Cavill appela Kyle : « Mon jeune ami ». Ils étaient assis tous les 4 face à face. Cavill et Rayner sur la banquette arrière. Bullock et le garde du corps gros bras sur la banquette avant. Harvey faisait la gueule. Il ne supportait pas la nounou du Superman. Il avait coincé le gros bras autrefois dans un tripot. Le connard faisait la tronche aussi. Lors de son arrestation, il s'était tapé un jeu de poing avec Bullock et s'en souvenait encore. Ils se hérissèrent tous les deux, le criminel et le flic, juste parce qu'ils étaient l'un à côté de l'autre dans la limousine. A chaque virage les secousses les rapprochaient. Bullock et gros durs se tortillaient comme des vers pour se séparer. Ils ignoraient totalement Rayner et Cavill, trop occupés qu'étaient Bullock et son rival à jouer des épaules pour gagner quelques centimètres d'espace vital. Roscoe fit un virage plutôt sec avec la limo. Gros dur bouscula Harvey. Le flic s'écarta. Leurs pieds se heurtèrent, leurs chaussures se frottèrent. Enfoiré tu empiètes sur mon territoire. Ils passèrent tout le trajet à s’affûter des regards furieux l'un envers l'autre. Gros dur finit par lâcher :

« Arrête de me coller ou je t’envoie à la morgue flicard. »

« Et ton agent de probation ? Tu l'as payé combien pour qu'il la boucle sur tes incartades en conditionnelle ducon ? »

« Va te faire foutre. »

« T'es trop stupide pour finir à Blackgate toi. Non tu finiras à la ferme-prison de Folsom. Mais t'inquiètes pas, je t'enverrai une carte postale.»

Gros dur sortit aussitôt son coup de poing américain de sa poche, Bullock sortit aussitôt sa matraque de flic lesté de plomb. Ils se reculèrent l'un et l'autre mécaniquement pour avoir la place de porter leurs coups. Les bras des deux assaillants se heurtèrent. Ils se dégagèrent avec violence, ils se frappèrent simultanément à la hauteur de poitrine, de toutes leurs forces. Gros dur lui bousilla sa chemise, Bullock lui bousilla sa veste de costume. Leurs coups maladroits partirent en biais et ils se manquèrent dans des gestes confus. La matraque de Bullock partit en l'air et vola jusqu'à Cavill, elle lui explosa sa canette de daïquiris. Toutes griffes dehors, Bullock empoigna gros durs. Ils balancèrent tous deux encore plus de coup confus à cause de leur position mal assortit dans la limousine. Gros dur visa Bullock avec son poing américain et rata son coup. Il cogna en plein dans la tête de Roscoe. Le chauffeur fit une embardée, la limousine quitta la route. Elle se retourna sur le dos après avoir heurté la bordure d'une série de panneaux publicitaires. Bullock sortit en rampant de l'habitacle de la limousine. Il tituba dans la rue. Il chercha sa matraque. Il dit à Kyle :

« Cette ville commence sérieusement à me peser. »

…………………………

Le Silver Star sur Costigan Avenue. La clientèle d'après minuit. Des ambulanciers qui se prenaient un café. Des prostituées qui tombaient de sommeil. Des noctambules à l'allure douteuse. Ici Bullock dînait gratis. Il avait déjoué 3 braquages contre l'établissement, mais surtout, il avait fait échouer une tentative de chantage homo sur le patron. Un serveur leur apporta des gin-fizz et des bretzels. Bullock avait des marques de coups sur la figure à cause de l'autre emmerdeur. Dernière fois de sa vie qu'il montait dans une voiture du Pingouin. Il se goinfra de bretzel. Harvey dit à Kyle :

« Alors ? T'aimes bien Gotham City ? Ça le fait ? Fais pas trop attention au désordre de cette nuit. Ça c'était juste la routine. »

Bullock jeta un œil aux portraits prestigieux sur le mur : tous les champions de basket et de baseball qu'avait connue la ville. Le jukebox avait une voix qui chevrotait : that's amore.

« La résidence Gordon est à deux rues d'ici. Mais avant que je ne te dépose là-bas, je veux que tu me parles de toi et la rouquine. Je veux dire vous deux, c'est sérieux ? »

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MessageSujet: Re: Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)   Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner) EmptyMer 1 Nov - 18:13


Kyle Rayner & Detective Donuts
"texte ici



Le gros index plein de gras de viennoiserie du Pingouin s'écrasa brusquement sur mon torse. Et commença la lecture orale de la page Wikipédia des pingouins. Je le regardai les yeux comme des soucoupes alors que, lancé, il ne s'arrêtait plus, comme guidé par une force divine venue tout droit de la banquise. Il sortit tellement d'informations à la seconde que j'en fus perdu très vite. Je restai muet à le fixer. Il était vraiment gros et moche, et pourtant il contrôlait la pègre de cette ville. Comme quoi le physique ne faisait pas tout. Quand il eut fini je restai silencieux de longues secondes.« ...prophyla-quoi ? »

* * * * * * * * *

« Ouais, en fait tu survis à tout. Tu as plus de vie que le félin du proverbe pour un touriste égaré. En fait petit,  je devrais t'emmener en tournée de nuit avec moi plus souvent. » Je rigolai. Un peu jaune, car si j'appréciai son ébouriffage de ma tignasse - un geste presque affectueux, à moins que ça ne soit mon manque de figure paternel qui me le fit voir de la sorte - sa dernière phrase me fit presque peur. Si jamais il était sérieux, j'étais foutu. Je ne survivrais pas à une autre virée de ce genre, clairement. Mais d'un autre côté, malgré tout ça, j'en arrivais presque à l'apprécier, ce vieux roublard du GCPD sorti tout droit d'un vieux polar. Arrivés à sa voiture, ou ce qu'il en restait, j'éclatai de rire. L'épave était colonisée par un clodo et le seul fait de savoir que c'était la troisième fois du mois que ça lui arrivait suffit à ce fou-rire solitaire. Un retour auprès du Pingouin s'imposa de lui-même, tout ça pour finir coincé entre Donut, Cavill et un gorille garde-du-corps.

« Vous lui ressemblez tellement au vrai Superman c'est dingue ! » ne pus-je m'empêcher de m'extasier. « Hey vous imaginez si en fait Henry est vraiment Superman, et qu'il joue son propre rôle en faux Superman pour que personne n'ait l'idée de soupçonner que c'est vraiment le vrai ? Ca serait tellement malin ! » exposai-je en regardant tout le monde tour à tour. Je me mis à rire tout seul de mon hypothèse, essayant de détendre l'atmosphère alors que Donut et le Gorille étaient à deux doigts de se foutre sur la tronche au bout de cinq minutes de trajet. N'empêche, je réalisai que mon hypothèse était peut-être pas si con que ça. Je me mis à regarder Henry et sa canette de daïquiri d'un air suspicieux. L'envie de presser mon index contre son pectoraux pour voir si c'était de la peau ou de l'acier se fit soudainement oppressante, mais je me retins.

En revanche, les deux autres ne se retinrent plus longtemps avant de littéralement péter les plombs niveau testostérone. En une seconde tout bascula. Les coups sifflèrent, les objets volèrent. Je hurlai en me recroquevillant en PLS le plus possible contre la paroi pour éviter leurs gestes violents. « SUPERMAN FAIS QUELQUE CHOSE ! » suppliai-je à Cavill. « MAIS JE SUIS PAS SUPERMAN ! » pleura-t-il en retour totalement terrorisé lui aussi. Mon cri vira dans les aigus lorsque la voiture fit une embardée soudaine. Je ne voulais pas mourir putain, j'étais trop jeune, j'avais encore trop de choses à vivre. Je faillis pleurer de peur alors que la voiture vrillait sur le bas côté. Ma tête heurta violemment le coin de la vitre. J'étouffai un juron de douleur. Elle allait recommencer plus fortement encore et finir de m'assommer mais un éclair vert à peine perceptible s'interposa et m'épargna la commotion cérébrale sans même que je ne le réalise dans le chaos ambiant.
Dans un grognement, totalement secoué, je m'extirpai du véhicule enfin à l'arrêt. Je me retins de vomir de justesse. Je touchai mon arcade gauche, et observai le sang sur mes doigts. Fait chier. J'en fus énervé mais je réalisai très vite que finalement je m'en fichais. Ma vie de casse-cou naturel m'avait fait vivre de bien pires blessures notamment à cause des sports extrêmes que j'aimais pratiquer. Et puis, les cicatrices, ça plaisait grave aux filles. Ca faisait bad boy, ça faisait guerrier, ça faisait bien.

* * * * * * * * * *

« Arf. Même réponse que tout à l'heure. C'est pas trop mon délire cette ville... trop de... euh... "glauque", et de violence... J'suis plutôt peace and love vous voyez. Les trucs sombres et déprimants c'est pas mon univers. En plus pour faire du skate c'est un calvaire, vos rues sont en super mauvais état, où passent vos impôts franchement ? » répondis-je avec la même honnêteté nonchalante entre deux gorgées de ma pinte et deux bouchées de bretzels. Après toutes ces péripéties, je devais avouer qu'atterrir dans ce diner bien au chaud avec de la nourriture et de l'alcool était un véritable petit plaisir de la vie. Et ça même si mon interlocuteur avachi dans son siège ressemblait à un boxeur d'après-match passé dans un ouragan. Y avait pas à dire, Donut cachait bien son jeu derrière son embonpoint, il savait rendre les coups. Alors que moi, j'avais perdu tout seul face à la portière.

« Cadeau de la maison, » fit la serveuse plutôt sexy en venant déposer une coupelle de chips sur notre table. Je rêve ou c'était un clin d'oeil à mon attention qu'elle venait de faire ? Elle repartit, je souris. Je vis alors le petit bout de papier parmi les chips. Son numéro de téléphone. Ah le coup classique du monde de la nuit, de la restauration et des bars. De Coast City à Gotham, certains milieux gardaient les mêmes codes. Ca me rappelait les fermetures après le taff lorsque je faisais des petits boulots pendant mes études, principalement dans la restauration. Après le travail, la coutume des bars et restaurants était souvent de finir dans un bar qui fermait plus tard et de sortir tout le reste de la nuit. Nuit blanche jusqu'à reprendre le taff le lendemain à onze heure. Déchirés mais heureux. J'avais aussi fait ça deux mois durant un passage à Paris. L'ambiance Montmartre était indescriptible dans ce milieu passé minuit. Mes voyages aux quatre coins du monde m'avaient souvent poussé à faire ce genre de boulots et à vivre ce genre de vies épuisantes mais funs. « La résidence Gordon est à deux rues d'ici. Mais avant que je ne te dépose là-bas, je veux que tu me parles de toi et la rouquine. Je veux dire vous deux, c'est sérieux ? »
« Ah ouais vous êtes vraiment têtu dans vot' genre, » commentai-je en fronçant les sourcils. Avant de sourire, amusé. « J'vous promets, y a vraiment rien entre Babs et moi, on est juste amis, on s'est connus quand elle venait aux camps de vacances d'été à Coast City, d'où je viens. Elle y est revenue plusieurs étés, y avait plein de jeux et d'épreuves, on s'est super bien amusés, on a fait un peu la fête et on a bien sympathisé, c'est tout, » expliquai-je en me tortillant légèrement malgré moi.



Hors de question que je lui dise qu'on avait couché ensemble lors du dernier camp d'été qu'elle avait fait, après une soirée bien arrosée. Déjà que le commissaire Gordon m'avait pas trop à la bonne, inutile de fâcher son acolyte aussi. J'ignorais moi-même pourquoi cela me mettait mal-à-l'aise en vérité. C'est vrai, c'était arrivé il y avait plus de cinq ans, et Babs était juste une super amie. Rien de plus.
« Je sais pas si vous avez le droit de me dire mais... je l'avais pas vu depuis des années et je savais pas en revenant pour... vous voyez, son handicap. Il lui est arrivé quoi exactement ? Elle veut pas me dire, personne veut me dire, » demandai-je à mon tour. Non seulement ça me permettait d'éviter l'interrogatoire sur ma relation avec Babs que je peinais moi-même à définir sincèrement, mais de plus j'étais vraiment dans le brouillard sur ce sujet. Je comprendrais qu'il ne veuille pas me répondre, mais cela valait le coup d'essayer.

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MessageSujet: Re: Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)   Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner) EmptyJeu 2 Nov - 13:19




Et pendant ce temps là à Gotham
Kyle Rayner • Harvey Bullock


Bullock écouta Rayner commenter sa « relation platonique » avec la rouquine Gordon, l’œil amusé. Le môme avait beau nier tout autre type de liaison, Harvey soupçonnait très fortement qu'il fondait comme neige au soleil pour la rouquine. Le flic avait aussi dans l'idée que ce petit couple n'en faisait pas état, afin d'éviter l'attention soutenu du commissaire Gordon. Bullock allait lever son verre pour boire à nouveau lorsqu'à son grand effarement, le môme aborda un sujet inattendu. Bullock se prit une petite tremblote, modèle poids lourd. Il serra son verre de toutes ses forces. Un spasme parcourut sa main. Le verre se brisa, l'alcool se répandit, les éclats de verres s'effritèrent. Ce qu'il tenait dans sa main, c'était un vrai shrapnel. Harvey le broya dans son poing. Le verre lui lacéra la main, le gin-fizz à fort degré d'alcool le brûla. Le sang ruissela entre ses doigts et trempa la nappe. Des gens autours les regardèrent. Comme sa veste était largement ouverte, son étui d'arme à feu était parfaitement visible de tous. Ils regardèrent sa main couverte de sang. L'alcool le brûlait méchamment. Mais Bullock n'en avait cure. Moment d'égarement. Hallucination. Il vit 3 salles dans l'établissement, 2 salles, puis réalisa qu'il n'y en avait qu'une seule. Avec Kyle Rayner en face de lui. Bullock ramassa les serviettes de table. Il s'emmaillota la main et vit son sang imbiber le tissu. Les gens continuaient à les regarder. Une serveuse en resta bouche bée. Il lâcha :

« Excuse moi, c'est l'émotion. Viens on décampe.»

Il sortit des billets qu'il laissa sur la table. Il se leva en s'extrayant du box. Sa main le brûlait et le lançait. La douleur lui rendit ses jambes. Il laissa une traînée de sang jusqu'au trottoir. Il accompagna le môme les deux rues suivantes jusqu'à la maison des Gordon, sans dire un mot. Bullock s'arrêta à 10 mètres face à la terrasse couverte de la résidence du commissaire.

« Ok, on va prendre un instant. »

Il s'accouda contre le mur d'un ensemble cabane-outil véranda dans leur jardin et expliqua à Rayner.

« J'aime pas me rappeler la nuit où elle a perdu l'usage de ses jambes. C'est aussi la nuit où j'ai foutu ma carrière en l'air. J'étais sur le point d'être promu lieutenant. J'en rêvais des barrettes d'argent du grade, sur mon uniforme de parade de flic. J'ai pété les plombs avec ce qui lui est arrivé. Les huiles ont trouvé que j'y avais été un peu trop fort. Alors ils m'ont rayé des tablettes des futurs promus. Avec toutes mes années de carrières et mon tableau de chasse, je devrais être capitaine d'une brigade à l'heure qu'il est. Au lieu de ça, je suis bloqué pour toujours au grade de sergent. »

…………………………

Bullock raconta à Rayner cette fameuse nuit. Il resta les bras croisés contre la paroi en tôle, en jetant de temps à autre des regards dans la direction de la maison des Gordon. Il tressaillit imperceptiblement à certains passages.

Le môme pour seul auditoire, la parole au flic.


…………………………

Tohu-bohu.

Le FBI, le GCPD, 20 voitures de police et des unités de flics en civil. Des agents en tenue qui interrogeaient le voisinage. Harvey avança sa voiture jusqu'aux barrières. La rue était éclairée par des lampes à arc. Des badauds en pyjama et en peignoirs se pressaient tout autour. Des flots de flics entraient et sortaient de la maison ciblée. Un garde en faction près de la barrière s'approcha d'Harvey. Un grand con avec une acné post-adolescence. Bullock sortit de sa voiture et lui montra son insigne.

« Je t'écoute. »

« Euh… pardon sergent ? »

« Dis moi ce qui se passe ici. »

Le grand con se mit au garde à vous.

« C'est le commissaire, le Joker l'a kidnappé et il a salement amoché sa fille. Je ne sais pas si elle va reprendre conscience un jour. »

Bullock fut prit de vertiges.

« Où est-elle ? »

Le grand con recula d'un pas.

« Une ambulance l'a emmené à l'hôpital de Gotham. »

Bullock monta dans sa voiture et fit fumer ses pneus en passant la marche arrière. Il percuta le bord du trottoir pendant son demi-tour. Il enfila une rue latérale tout en plaçant son gyrophare amovible sur le toit. Il monta jusqu'à 180 dans le centre-ville.

Il se gara sur le parking de l'hôpital en dérapage contrôlé et épingla son insigne sur sa veste. Il passa devant l'accueil en courant sans s'arrêter. Les salles de réanimation étaient au premier. Harvey grimpa les marches 3 par 3. Des agents en tenue encadraient une entrée. Il sut immédiatement que c'était là. Il fendit la foule de flics dans le couloir. Il entra dans la chambre. Du personnel médical en train de s'affairer. Voilà Barbara Gordon étendue inconsciente sur le lit. Une traînée de sang courait de sa taille à sa nuque. Un flic pressa l'épaule de Bullock. Harvey revint dans le couloir et observa tous les flics. Il était le seul officier présent dans l'assemblée. Il s'adressa à tous :

« On va lancer un coup de filet contre tous les sbires du Joker. Mike, appelle Tilden à la brigade des mœurs. Ils ont tous des fiches sur tous les membres connus du gang du clown. Prends-moi 10 hommes du commissariat central. 10 de plus de celui de l'East-End, et emmène Hiltz avec toi. Breuning et Larkin, rassemblez tous les flics qui sont en bas. Je veux une démonstration de force. Vous allez me ramasser toutes les petites terreurs attifés en clown que vous verrez rôder dans les rues. Je veux 4 fourgons cellulaires. On va les remplir avec ces salopards et les emmener au carrefour de Cantwell Street. Il y a un immense parking là-bas. Ce sera parfait pour les interroger. »

Tout le monde se dispersa. Bullock fit craquer ses phalanges.

…………………………

20 agents en tenue remontèrent l'avenue au pas de charge. Ils étaient équipés de fusils et de matraques. Ils raflèrent des clowns dans les planques soupçonnés du Joker. Ils tirèrent des décharges de gros sel sur les clowns qui fuyaient. Ils extirpèrent d'un bar des voyous du Joker venus pour braquer l'établissement. Les flics balancèrent les clowns dans les fourgons cellulaires. Des flics bourrèrent des clowns de coups de pied sur le bitume. « Démonstration de force » ça c'est pour le commissaire. Le Joker retenait Gordon dans une fête foraine abandonné, Batman s'occupait de le récupérer et de coincer le taré n°1 de la ville. Voilà Harvey Bullock, il tenait par le cou deux petits salopards du Joker.

………………………...

Bledsoe, Le capitaine de la brigade anti-émeute se rendit aux fourgons cellulaires garés plus loin. Leur moteur tournait au ralenti. Il demanda aux flics en train de monter la garde :

« Bordel qu'est-ce qui se passe ? Qui a ordonné ça ? »

Les fourgons tanguaient sur leurs amortisseurs. Le capitaine entendit des cris étouffés. Les cris empirèrent surtout dans le dernier. L'officier entra dans le premier fourgon. Sur le banc, 6 clowns menottés ensemble. Un flic armé d'un tuyau en caoutchouc, l’extrémité entourée de toile adhésive, servait de poignée. L'autre bout pissait le sang. L'officier ressortit et monta dans le second fourgon. Sur le banc il y avait 8 clowns menottés ensembles. Le flic qui menait l'interrogatoire était armé d'une matraque souple en cuir, lestée de grenaille de plomb. L'officier ressortit et monta dans le troisième fourgon. Sur le banc, 5 clowns menottés ensemble, le flic qui posait les questions, tenait son flingue, crosse en avant pour cogner. L'officier ressortit et monta dans le dernier fourgon. Sur le banc 16 clowns du Joker menottés ensemble !!! Presque tous KO... Harvey Bullock n'était armé que de ses poings…

« Bullock ! Qu'est-ce que vous foutez ! »

Harvey sortit en traînant au sol un clown menotté qui se marrait. Le taré glapit :

« Tous ça parce que la patron a fait joujou avec la mascotte rousse du GCPD ! Hu hu hu ! »

Bullock vit ROUGE. Il releva le clown et lui décocha un uppercut. Il le projeta en arrière. Il l'attaqua au visage. Il le frappa, des os cédèrent. Bullock alterna droites et gauches. Il lui brisa le nez, il lui fractura la mâchoire, il lui déchira une narine et la lèvre inférieure. Le clown hurla, Bullock hurla plus fort que lui. Il le frappa, il lui écrasa le nez, il le frappa, il lui détruisit la bouche, il le frappa, il lui brisa les dents jusqu'au coeur des gencives.

Au moins 20 flics durent lui tomber dessus pour réussir à l'empêcher d'aller jusqu'au bout.

…………………………

Bullock regarda ses deux mains et commenta à Kyle :

« C'est de penser que Barb ne pourrait plus jamais se réveiller, ou que si c'était le cas, elle ne pourrait plus jamais marcher, qui m'a rendu comme ça. Batman a choppé le Joker et délivré le commissaire. Moi ce que j'ai fait, ça n'a servit à rien. Les services internes m'ont eut à l’œil après ça. Ils ont bloqué mon avancement à perpétuité. Mais je crois que tu comprends mon sentiment. »

Nouveau regard en direction de la maison.  

« Parce que toi aussi maintenant que tu la connais, tu sais ce que ça peut faire. C'est le genre de fille qui peut te faire connaître la peur d'être seul si elle disparaît. »

Bullock laissa Kyle devant la porte de la maison après lui avoir serré la main en lui broyant les doigts (de sa main gauche non blessé) et disparut en lui lançant :

« Garde le cap p'tit. »

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MessageSujet: Re: Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)   Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner) EmptySam 18 Nov - 11:34


Kyle Rayner & Detective Donuts
"texte ici



Je sursautai sur ma chaise quand le verre implosa dans la poigne de Donut. Je m'étais attendu à tout sauf à une telle réaction. Ce fut bien plus son expression brusquement sombre et crispée qui me tétanisa que le reste. Je repensai instantanément à la bagarre dans la voiture. Donut semblait nonchalant dans son grand imperméable sorti tout droit des vieux polars, ais il décochait des droites plus vite que son ombre. Je me demandais si je n'avais pas fait une erreur en lui posant cette question à lui, car visiblement, il était impliqué émotionnellement dans ce qui était arrivé à Babs. Je compris alors bien vite, avant même qu'il ne nous fasse sortir de ce bar pour m'expliquer, qu'elle n'avait pas été victime d'un simple accident de voiture ou ce genre de choses tragiques mais "banales". Je le suivis en silence à travers les rues. J'avais déclenché un état chez l'inspecteur qui ne me rassurait vraiment pas, mais pour une fois je demeurai moi aussi silencieux, attendant qu'il daigne soit me répondre, soit me laisser à bon port. Peut-être qu'il refuserait de me répondre, lui aussi. « Est-ce que ça va aller ? » m'inquiétai-je une fois arrêtés non loin de la résidence des Gordon. Je regardai sa main ensanglantée dans le tissu déjà imbibé de rouge. Il balaya ma question sans y répondre, et déversa sur moi un flot de scènes qui me glacèrent littéralement de l'intérieur.

« C'est de penser que Barb ne pourrait plus jamais se réveiller [...] » Je me frottai le haut des bras, les gardant croisés contre mon torse. J'avais froid. Je ne m'en étais pas rendu compte au début, mais à présent, j'avais froid. Javais perdu toute joie de vivre. Comme si un Détraqueur était venu absorber mon optimisme. J'imaginais à peine les tenants et aboutissants de ce que Barbara avait pu vivre. Le Joker. Ce fou à lier dont je n'avais entendu parler, comme beaucoup, que dans la presse. Imaginer qu'une de mes proches ait été confronté à lui était presque surréaliste. Plus encore de savoir qu'elle en avait réchappé vivante. C'était tout sauf la norme avec ce psychopathe. Je comprenais à présent malheureusement bien mieux l'attitude de mon amie, son calme silencieux, son comportement plus renfermé et prudent, alors que je l'avais connue pleine de fougue et de joie de vivre durant nos camps d'été. Un sentiment de compassion plus extrême encore m'envahit. J'eus envie de simplement aller la retrouver et la prendre dans mes bras sans dire un mot. Chose que je ne ferais évidemment pas. Babs était bien trop fermée et indépendante pour vouloir s'ouvrir à quiconque et désormais c'était encore plus évident. Définitivement, je détestais cette ville. Elle était hideuse, destructrice. Et je détestai encore plus en cet instant mon impuissance à pouvoir l'aider.

« Wow... je... m'attendais pas à ça... »  murmurai-je en me frottant maladroitement l'arrière de la tête. Je fixa le sol, essayant d'encaisser toutes ces informations et ce qu'elles signifiaient. « C'est pas de votre faute... » dis-je doucement. « Vous avez fait c'que vous avez pu et n'importe qui aurait réagi pareil. Et puis dites pas que ça a servi à rien, parce qu'en coffrant tous ces types pour la soirée, vous avez sûrement évité qu'ils fassent des dizaines de victimes dans la nuit comme d'habitude ! Je suis sûr que vous s'rez pas coincé à ce grade éternellement. Cette ville ne semble pas assez calme pour vous priver d'une opportunité qui débloquera votre situation. Vous avez l'air d'faire du super boulot, y a pas d'raison que vous n'ayez pas les récompenses que vous méritez pour toutes les vies que vous sauvez. Ca serait injuste sinon. » Et dans le monde de Kyle Rayner, la justice triomphait toujours un jour ou ou l'autre. C'était obligé. Si on ne croyait pas à cela, autant ne pas se lever le matin. Bien sûr, il fallait travailler dur pour faire en sorte que ça soit le cas, et que le mal ne gagne pas, mais au vu de l'implication de Donut dans son travail, je ne doutais pas que le vent finisse par tourner dans le bon sens tôt ou tard. « Parce que toi aussi maintenant que tu la connais, tu sais ce que ça peut faire. C'est le genre de fille qui peut te faire connaître la peur d'être seul si elle disparaît. » Je restai muet, me contentant d'un petit sourire en guise de réponse. J'étais un peu gêné par ses paroles sans savoir pourquoi. Peut-être parce que j'entendais un peu trop distinctement mon coeur battre dans ma cage thoracique. Le froid, le coup au moral, et ces mots, y étaient tous pour quelque chose à n'en pas douter. Me sentir seul, isolé, fracassé, était la pire sensation que j'avais été donné de vivre après la mort d'Alex. La seule idée de perdre aussi Babs alors que je venais à peine de la retrouver me donnait la nausée. J'étais trop sensible. D'ordinaire je le cachais derrière mes blagues et mes sourires, mais là je n'en avais clairement plus la force. Tout ce dont j'avais envie en cet instant était de consoler Babs, de prendre soin d'elle, comme si cela lui était arrivé la veille, alors que j'étais en retard de plusieurs années. Un sentiment que je devrais donc garder pour moi, sans un mot, sans rien changer à nos habitudes de peur qu'elle ne comprenne que je savais et qu'elle ne pense que je la voyais différemment, ce qui n'était pas le cas. J'étais juste assommé par la nouvelle.

Je serrai la main valide de Donut, non sans grimacer sous la pression qu'il exerça. « Merci pour le verre et pour cette euuuh soirée intéressante. J'vous laisse votre métier, c'est vraiment pas fait pour moi, » plaisantai-je malgré tout avec mon arcade enflée. J'avais failli mourir dix fois ce soir. « Garde le cap p'tit. » se contenta-t-il de me dire. « Chef oui chef, » souris-je. Il était sympa ce vieux roublard, sous ses airs d'ours. Je replongeai mes mains dans les poches de ma veste, au chaud, et entrepris comme lui de tourner les talons.

[TOPIC TERMINE]

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MessageSujet: Re: Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner)   Et pendant ce temps là à Gotham (Kyle Rayner) EmptyMar 28 Nov - 15:10




Inspecteur Mullock
Epilogue


Deux semaines plus tard

Harvey Bullock cogitait dans son cagibi, enfermé entre les cloisons qui le séparaient de 3 autres inspecteurs, d'au moins 10 ans ses cadets. En train de taper sur leurs clavier et de jacasser dans leurs téléphones. Bullock avait collé la photo anthropométrique de Kyle Rayner sur son tableau de liège. La photo qu'on avait prit du môme au poste, après qu'il s'était fait alpaguer avec la quinzaine de pervers dans le quartier chaud. La photo trônait juste à côté du grand poster publicitaire de Bullock, qui faisait de la réclame pour la boutique de donuts Jastrow à l'angle de Norton. Le risque, c'était que Barbara Gordon passe au commissariat voir son père, et aperçoive la photo de son chéri au dessus du bureau de Bullock. Elle ne manquerait pas de demander soupçonneuse pourquoi Harvey possédait la trombine de son amoureux dans ses locaux. Bullock pouvait toujours lui dire en se retenant de s'esclaffer : il a grillé un feu rouge. Ou encore : Je l'ai choppé lors d'une partie de dès clandestine à 200 dollars la main, dans un tripot sur Loftis Street. Mais à la vérité, il lancerait un autre commentaire, plus flatteur. Car il devait se l'avouer, il l'aimait bien ce foutu môme. Un mélange entre un ahuris capable de se faire dessouder par les criminels sur un mot malheureux, et un p'tit frère lointain que Bullock aurait perdu de vu. Et puis chose cruciale, le gamin aimait les donuts au citron, ce qui lui donnait son passage aux yeux du flic.

Bullock se leva en s'étirant. La flemme de sortir pour arpenter le bitume aujourd'hui. Deux flics en uniformes venaient de partir dans le Bowery. Un homme nommé Jefferson, avait poignardé un homme nommé Washington. C'était une femme du nom de Lincoln qui était à l'origine de l'incident. Bullock avait décliné la corvée : « Allez-y les gars. Le Bullock vous accompagnera par la pensée dans un esprit de justice impartiale. »

Bullock pénétra dans la salle de revue en passant près de la machine à café. Il comprit que quelque chose de bizarre se passait. Policiers en civil et flics en uniformes étaient agglutinés face au grand panneau d'affichage où on épinglait les avis de recherches de serial killer ou d'évadés d'Arkham. Harvey joua des coudes pour se frayer un chemin. Tous les mecs étaient en train de se marrer. Certains lui donnèrent des tapes dans le dos en passant. Il regarda par dessus leurs épaules et vit une série d'illustration qui avaient été accrochés.

Spoiler:

Les yeux de Bullock les mirent à lire le maximum en mode vaudou et il s'exclama :

« Non d'un donuts ! Mais bordel ! Qu'est-ce que ?! »

Il pivota face à tout un contingent de flic qui se marraient. Bullock arracha l'une des pages du panneau pour river son visage dessus et mieux lire.

« Par toutes les femmes du harem de Bruce Wayne ! Mais comment ?! »

Frémissement et éclat de rire dans la foule. Bullock se fraya un chemin sous les applaudissements, après avoir décollé la plupart des pages pour se les approprier.

« Je vais cravater l'empaffé qui a écrit ce foutoir ! Qui est-ce qui a osé ?! »

Il scruta le papier et aperçut le nom de l'auteur. Bullock partit en vrille :

« Le p'tit salopard ! C'est juste géniale ! Petit con, c'est juste parfait, absolument parfait. Mais quel enfoiré ! C'est juste superbe. Je vais lui coller mon pied au cul à ce génie. Il.. il… il... »

Le commissaire Gordon passa en coup de vent, en pointant deux officiers et en montrant sa montre du doigt tout en agitant deux doigts en l'air. Ça voulait dire en langage Gordon : dans mon bureau dans deux minutes. Le commissaire passa devant Harvey. Il lui dit :

« Retourner bosser Sergent. Il y a comme une odeur de donuts sur vous. »

…………………………

La roulotte à donuts devant l'usine proto-tool. La clientèle de 16h. Des ouvrier en pause qui viennent se prendre un donuts glacé au sucre. Harvey venait de se prendre un donuts choco. Il raconta l'affaire au vendeur qui s'esclaffa.

« Et où est le problème sergent ? »

Bullock astiqua son insigne de flic avec un mouchoir.

« Aucun problème, mais le truc va être édité à 50 000 exemplaires le mois prochain. »

« Pas de quoi s'affrioler. »

« Et ça c'est juste pour Gotham. Pour Metropolis, Star City, Boston, Philadelphie et Saint-Louis, ils ont prévu autant. »

« Ah oui quand même... »

Bullock mordit dans un donuts.

« Selon la rumeur, Hollywood va acheter les droits. Ils veulent proposer le rôle à Russell Crowe. »

« Jésus. Mais qu'est-ce qui vous chagrine dans tout ça sergent ? »

« Ce gosse était né pour faire un flic, comme moi ! Au lieu de ça il va finir dessinateur ou que sais-je encore. Quel gâchis. »

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