La discrétion n’était pas dans son vocabulaire usuellement. Il voulait se faire voir quand nécessaire, mais savait très bien quand faire profil bas. En regardant la désormais célèbre annonce du Syndicat du Crime, comme des millions avec lui, Nygma s’était interrogé sur l’utilité de venir sur leur Terre. Ils semblaient être tout ce que la bande de la Justice League semblait être, alors pourquoi essayer de conquérir une autre Terre ? Voilà une question à laquelle il aurait bien voulu avoir une réponse. Cependant, il doutait que ces membres-là ne recrutent pour renflouer leur rang. Non, il était clair que ce n’était pas la coexistence qu’ils cherchaient à établir, mais bien la soumission, par volonté ou par la mort. Outre cette nouvelle
menace , il y avait des problèmes bien plus réels à gérer, comme par exemple le simple fait que Gotham n’était pas une ville plaisante pour les affaires, surtout quand d’autres vilains se décidaient à jouer sans en avertir les autres. Non, il ne parlait pas du Pingouin, même si sa relation avec ce dernier s’était fortement détériorés au fil de la guerre de gang, et des semaines qui suivirent l’arrivée du Syndicat. Non, pour changer, l’Epouvantail avait voulu asservir – à nouveau – Gotham par une nouvelle drogue, et s’il y avait bien quelque chose de Nygma abhorrait par-dessus tout, c’était qu’on lui casse ses plans.
Si la Riddle Team semblait bien se demander s’il n’avait pas perdu la main à son jeu de prédilection, à savoir les meurtres et les vols à énigmes, lui ne fournissait aucune raison sur ses non-actions. La vérité était, qu’il observait. Il était patient quand il le voulait – et il prenait cela comme un signe que sa folie s’était amélioré, qu’il avait le contrôle sur ses impulsions - tout simplement parce qu’il présentait qu’un jeu d’échec était lancé, et que pour survivre et avoir les meilleurs augures, il fallait bouger avec une grande prudence. Qu’Ivy s’en charge ne l’étonnait guère, elle avait des comptes à régler avec lui, et une image à améliorer. Il se demandait parfois si la rédemption était encore à sa portée. Pouvait-on lui pardonner aussi facilement ? Probablement pas. Il n’avait aucune excuse, outre celle de ne pas pouvoir s’en empêcher, et là encore, il fallait préciser qu’il ne pouvait s’empêcher de déclamer haut et fort ce qu’il faisait. L’acte en soit, ne le remplissait pas de fierté. Cela le laissait de marbre, autant que quand on utilise un couteau pour couper de la viande. Et si l’analogie pouvait choquer, un paradoxe encore plus étrange résidait dans le cœur de ce sociopathe. S’il ne s’émouvait guère des derniers évènements, il était cependant soucieux de maintenir certaines relations.
Qu’un homme comme lui connaisse l’amitié ou même l’amour était intriguant et pourtant possible. Dans un moment d’accalmie, il se décida à aller voir la nouvelle sauveuse de Gotham. Il se rendit dans son fief, sans pour autant attirer les regards. Certaines rencontres pouvaient causer des répercutions qu’il était préférable d’éviter à Gotham.
« Tu as été une abeille bien occupée ces temps-ci , ma chère Ivy. » la salua-t-il avec le plus sincère des sourires.
« Pour toi. » Il lui tendit un pot de fleur dans lequel se trouvait un rosier bien singulier. C’était un rituel auquel il ne faillait pratiquement jamais – et dans la mesure du possible tentait de lui apporter vivantes des plantes qu’elle aimait ou pourrait aimer, comme dans le cas de ces roses.
La rose Osiria , rouges dans les pétales, blanche à l’intérieur. Une fleur à l’image de la femme en face de lui.
© Grey WIND.
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