hoping for the best but expecting the worst (Elliot)

« M.Elliot, un tel don à notre hôpital, dans une situation critique comme celle de Gotham présentement, vous savez ce que cela représente pour nous ? Comment pourrions-nous vous remerciez de votre générosité ? » Un sourire s'installa sur mon visage suite aux quelques mots prononcé par le directeur de l'hôpital général de Gotham. « Vous n'avez pas besoin de me remercier, je ne fais pas ça pour le mérite ou la reconnaissance, mais pour aider mon prochain et la ville. » Mon regard était rempli de malice, une personne qui me connaît bien l'aurait tout suite identifié, mais ce pauvre homme n'en savait rien. Évidemment que j'utilisais mes ressources pour me bâtir une belle réputation aux yeux des citoyens, après tout, tout ça fait partie de mon plan. Le service d'urgence était plein à craquer, selon les échos des renforts provenant de Central City était même présent, ce qui ferait en sorte que notre discussion n'allait pas s'éterniser, une bonne chose en soi. Je me leva, replaçant mon veston au passage avant de tendre ma main vers l'homme qui m'avait reçu, puis ensuite, je pris la direction du service des urgences. Les gens étaient tous entasser les uns par-dessus les autres, c'était triste de voir une situation du genre, mais que pouvais-je faire de plus en ce moment ? Bien que je sois un homme remplis de ressources, le domaine de la santé n'en était pas un, certes, j'avais déjà créé des petits bijoux de la technologie pour facilité le support des troupes dans l'armée, mais c'était il y a quelques années, puis mon domaine de prédilection restait les armes, chose qui serait largement inutile ici.

Bien que la santé n'était pas mon domaine, je devais faire bonne figure, je devais continuer de jouer ce jeu, celui de l'homme compatissant, c'est d'ailleurs la raison qui me gardait en ces lieux, entourer de la misère et de la maladie. J'avançais à l'aveugle, offrant des mots de support aux gens malade, je ne pouvais faire plus que ça, mais quelques sourires me permirent de comprendre que parfois, c'était suffisant. Ma dernière nuit avait été largement mouvementée, une longue confrontation, soldé par une victoire, du moins en tant que Wrath. Mon manque de sommeil pouvait clairement s'apercevoir sur mon visage, mais personne ici n'était digne d'une réponse sincère. Une infirmière passa près de moi, café à la main, c'était une bonne idée, le breuvage caféiné pourrait sûrement m'offrir du temps supplémentaire, je pris donc le chemin inverse d'elle, me dirigeant vers l'endroit qui pourrait m'offrir un bon café chaud.

Après quelques instants de marche et de recherche de la machine du bonheur, je parvenu finalement à cerner l'endroit où je devais me rendre, cependant ma course fut stopper par une voix légèrement familière. Probablement trop perdu dans ma tête, pensant qu'au savoureux café que j'allais m'offrir, je n'avais pratiquement pas remarqué la femme qui venait de m'interpeler en citant mon nom. Le son de sa voix me ramena à la réalité, puis je la regarda de haut en bas afin d'essayer de me rappeler qui elle pouvait bien être. Quelques secondes furent suffisantes, cette femme, je l'avais connu durant mes premières ventes à l'armée, elle m'avait même soignée lorsqu'une de mes inventions m'avait littéralement sauté au visage. Poliment, je lui offris un sourire, avant d'introduire mes mains dans mes poches de veston. « Rassurez-vous Madame Goodwin, attendez, c'est bien Goodwin n'est-ce pas ? » J'espérais ne pas avoir fait une erreur, car bien que ma mémoire m'eût que cette réponse à m'offrir, je n'étais pas totalement certains que ça soit la bonne. Après l'approbation de celle-ci, je repris la parole afin d'expliquer ma présence. « Comme j'allais dire, je ne suis pas ici, car je suis malade, non, je suis venu faire un don à l'hôpital dans le but d'aider le personnel à avoir du meilleur équipement. Si vous êtes ici pour soigner, alors les gens de Gotham sont entres bonnes mains. » Un petit compliment, suivit d'un petit clin d'œil. Si elle m'avait replacée au départ, c'était donc certain qu'elle se rappelait de l'épisode du sauvetage qu'elle avait dû faire envers ma personne.

Ma tête devait faire peur, le manque de sommeil n'étais pas un problème en temps normal, même si je restais souvent tard dans les rues de Gotham, après tout, je serai fou d'agir de jour, alors que n'importe qui pourrait remarquer mes absences dans mes locaux, le genre de plan pour qu'une nouvelle Iris West arrive et gâche tout. Je pourrais utiliser les activités de ma compagnie comme une excuse pour agir durant le jour, dire que je ne suis pas présent en ville et sortir l'armure, mais je ne préférais pas, du moins pas pour le moment, la guerre avec Owlman ne justifiait pas encore ce genre d'action, cependant tôt ou tard, j'allais devoir m'adapter. Mon regard continuait de chercher la machine distributrice, mais mon odorat pouvait facilement identifier celui de mon interlocutrice, d'ailleurs, je pouvais être heureux d'avoir une bonne mémoire, j'avais réussi à replacer Calypso Goodwin. Deux rencontres seulement, datant tout les deux de plusieurs années, mais une nouvelle réussite de mon cerveau. Lors de notre première rencontre, elle m'avait soignée, un de mes gadgets avaient dérapé, avant de me sauter au visage, heureusement j'avais tout de même eu le gros contrat avec l'armée. Notre deuxième rencontre était prévu, du moins je l'avais quelque peu arrangé. Désirant la remercier, j'avais confectionné un petit bijou pour aider les médoc sur le terrain, mais bien sûr, je n'avais pas pris la peine de dire que c'était un cadeau de remerciement, probable que je ne croyais pas la revoir.

Mon sourire déjà présent s'élargis quelque peu lorsqu'elle fit mention de mon invention, d'ailleurs selon ses dires, une autre création du genre pourrait largement aider à désengorger le service d'urgence, puis ensuite elle parla de sa ville, Central City, la ville du Scarlet Speedster. « Ah oui, je me dirigeais vers la machine à café, ce fut une longue nuit ici à Gotham. » Mon silence suite à cette déclaration n'était pas bon, n'importe qui s'attardait un peu à l'actualité aurait pu chercher à comprendre ce que j'avais fait durant cette nuit. Rapidement, je décida de reprendre la parole, créant un nouveau mensonge afin de camoufler les pistes qui pourrait me lier de près ou de loin à Wrath et ce même si elle n'avait probablement pas eu le temps de jeter un œil aux dernières nouvelles. « Oui, une longue nuit passer dans les locaux de mon entreprise à tenter de récréer un petit bijou comme je vous avais fournis lors de notre précédente rencontre. »  Si toute vérité n'est pas bonne à dire, rien ne vaut un bon mensonge. Je n'avais rien fait de ça la nuit dernière, mais je savais qu'elle finirai par croire que c'était vrai, après tout, je ne pouvais pas lui dire que la nuit dernière, j'avais éliminé des membres de la mafia italienne de Gotham, non, je ne crois pas que c'est des choses qui se disent. Je me déplaça légèrement sur la gauche avant de reprendre la parole. « D'ailleurs, vous semblez savoir où elle se cache cette machine, vous pourriez me montrer vite fait ? Ensuite, je pourrais vous servir d'assistant si vous voulez. » Il était peu probable qu'elle accepte mon aide, d'ailleurs, j'espérais pratiquement qu'elle refuse, n'ayant pas réellement de connaissances dans le domaine.

Je me doutais bien qu'elle allait me croire, mais je n'attendais pas la relance, alors que la jeune femme me demandant avec un brin de curiosité l'utilité de ce nouveau gadget. Une nouvelle fois en peu de temps, mon cerveau dû réagir vite, je devais continuer à faire vivre ce nouveau mensonge et je n'avais pas réellement le temps de pensée. Dans la situation actuelle, le seul point positif était que nous étions en mouvement en direction de la machine à café, rien de très réjouissant au final. « Je dirais que ce n'est rien de très convainquant pour le moment, je suis un peu nul lorsque ça ne touche pas aux armes, désoler d'ailleurs d'en avoir fait mon domaine de prédilection. » Mon regard croisa finalement la machine, bientôt, j'allais pouvoir savourer le nectar chaud, reprenant ainsi une dose d'énergie, bien qu'elle n'allait être que temporaire. « En gros, le gadget servirait simplement à vous faire sauver du temps. Vous placez le gadget sur le torse du patient et en quelques secondes, le gadget détecte le rythme cardiaque, le niveau de pression, les anomalies cardiaques, et j'en passe, mais en soi, vous auriez moins à faire. »

Je ne savais même pas si un tel engin était possible, mais l'idée commençait à me plaire, je ne devais pas perdre l'idée. Un tel bijou pourrait réellement rendre le travail des médecins moins compliqué, tout comme il pourrait continuer de faire augmenter les chiffres dans mon compte de banque. J'offris un léger sourire à Calypso lorsqu'il fit demi-tour, me pointant la machine de la main. « Vous êtes un ange Miss Goodwin, je crois que je n'aurais pas tenu bien longtemps sans un petit remontant, heureusement, je suis tombé sur vous. » Mon bras s'étira au même moment, laissant mes doigts presser les boutons afin de commander un café. « Il faudra que je trouve une façon de vous remercier pour ce nouveau sauvetage. » Mon sourire s'étirait jusqu'à mes oreilles, au final ce sourire fait partie du même masque que je présente jour après jour aux citoyens de la ville, un sourire remplis de mensonge, pour des personnes remplis d'espoir.

Attentif à ce qui se passait autour de moi, je porta le gobelet à mes lèvres, appréciant la douce odeur du café, puis je laissa une gorgée brûlante s'introduire dans ma bouche, rebaissant ensuite le gobelet au niveau de mon torse, tout en savourant l'instant. Un léger soupir de satisfaction, puis une nouvelle gorgée, alors que mon regard perçait celui de ma guide touristique. De longues secondes s'étaient écoulées, mais elle était encore là, elle aurait pu quitter après m'avoir reconduit, mais non, en même temps je n'allais pas me plaindre d'avoir un peu de compagnie.

De l'aide supplémentaire, pourquoi pas ? Voilà la question qui me passa par la tête suite à sa proposition, mais la réponse était évidente, il n'y avait rien de vrai dans mes dires, du moins lorsqu'il s'agissait de ce fameux projet. Un petit sourire, puis une nouvelle gorgée, je devais maintenant trouver un moyen de me sortir de cette petite impasse, rien de très compliqué pour un homme comme moi en temps normal, mais mon manque de sommeil n'aida pas. Je devais rester simple dans ma prochaine réponse. « Votre proposition est très généreuse, d'autant plus que vous ne semblez pas bénéficier de beaucoup de temps libre, mais je n'oserais pas utiliser vos compétences de façons totalement gratuites, d'autant plus que j'aimerais bien mieux vous offrir un prototype semi-fonctionnel, plutôt que vous montrez un objet désuet. D'ailleurs, si j'avais votre numéro, il serait plus facile pour moi de vous offrir un avant-goût de mon projet autour d'un bon souper, qu'en dites vous ? » La romance, toujours une façon de se tirer d'embûche, sûrement, car les femmes perdent un peu la tête lorsqu'un homme devient romantique, une autre belle carte dans ma main.

Au final, je n'avais gagné que quelques heures, voir quelques jours, j'allais tout de même devoir travailler sur ce projet que je venais tout juste d'inventer. Je m'étais pas sortie du pétrin, j'avais simplement repoussé la date de ma sentence, mais cette femme m'avait charmer lors de notre première rencontre, sûrement que je m'étais fait avoir par son charme, voilà ce qui pourrait expliquer cette nouvelle bourde de ma part. Mon sourire encore figé sur mon visage, je plongea mon regard dans le sien, quelques secondes qui semblaient soudainement devenir longues comme des heures. Il y avait un long moment que je n'avais pas ressenti cette sensation, cette sensation qui vous arrache le cœur tellement le niveau de nervosité augmente, tout ça pour un oui ou pour un non. En attendant la réponse de celle qui m'avait guidé et jadis soignez, ma tête se mit à travailler, travailler sur les possibles ingrédients et matériaux que je devrais combiner afin de créer l'objet qui nourrissait désormais cette discussion. Des croquis se dessinaient déjà dans mon cerveau d'ingénieur, heureusement, je n'avais pas inventé quelques choses d'impossible à construire, mais j'allais tout de même devoir bosser d'arrache-pied afin d'offrir un tel objet. Le domaine de la santé et le domaine des armes, deux opposées, mais parfois tellement liés par certaines de leurs composantes, j'allais bien trouvé un moyen, tôt ou tard, mais après tout, ça dépendait également de Calypso, une trop grande demande et le tout pourrait tomber à l'eau.