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hal & carol

Le restaurant que Hal avait choisit pour la soirée était bien situé en centre ville et pas très loin de mon appartement. Faire le trajet à pied juchée sur mes talons ne fut donc pas un problème. Je restais un instant dehors pour finir de discuter avec mon père sans déranger les autres clients. L'homme se dorait la pilule en Australie pendant que je frissonnais sous la légère brise hivernale. Certains avaient de la chance. Et encore je n'étais pas à plaindre. Je vivais en Californie. Notre hiver était loin d'être difficile. Nous avions du soleil toute l'année et la neige nous était complètement inconnue. Sauf événement particulier. J'avais bien du voir tomber des flocons sur Coast City une fois dans ma vie.  Nous étions loin de blizzards qui ravageaient en ce moment toute la côté est de Washington DC au dernier petit village du Maine avant la frontière avec le Canada. Franchement, j'étais bien mieux chez moi. « Bonjour, vous aviez réservé ? ». «  Une table pour deux au nom de Jordan ? ». « Très bien, si vous vouliez bien me suivre. Votre compagnon n'est pas encore arrivé ». Je retins à peine mon roulement des yeux. En soit, cela ne me surprenait pas vraiment. A force, j'étais habituée. Pour autant, c'était toujours aussi agaçant. Hal ne semblait pas pouvoir s'empêcher de se pointer toujours en retard. Je supposais que cela devait faire son charme.... après tout j'étais encore là. Après trois essais et trois relations ratées, j'en redemandais encore. Cela en disait long sur moi. Et sur les sentiments que je pouvais avoir pour lui. Mais quoiqu'il en soit, il ne me rendait pas la tâche facile.  « Bonjour Mademoiselle, je serai votre serveur pour la soirée. Puis je vous servir quelque chose à boire pour patienter ? ». Je le laissais me suggérer le meilleur vin qu'ils avaient en réserve et le remerciais avec un sourire lorsqu'il posa le verre devant moi.

Pendant les quinze minutes suivantes, je sirotais mon verre sans trop me préoccuper de rien. C'était Hal après tout, quinze minutes c'était encore être en avance pour lui. Le serveur réapparut pour me demander si je voulais plus de vin. Je le laissais me resservir. Au bout d'une demi heure, je commençais à m'agacer sérieusement. Du mieux que je pus, j'essayais de faire abstraction des regards qu'on me lançait. Les serveurs comme les clients autour de moi. Tous commençaient à me fixer du coin de l’œil. Je serrais les mâchoires et me retins de faire une réflexion désagréable à la table voisine. Ils étaient de loin les moins discrets. Et puis, ils étaient proches. Trop proches à mon goût même. Je pouvais parfaitement entendre leurs remarques. «  Vous êtes sure de ne pas vouloir commencer à commander ? Ma grand mère dit toujours que la nourriture fait arriver les retardataires ». « Non merci, je vais attendre ». Mon sourire se fit plus crispé. Mes doigts pianotèrent sur le blanc de la nappe.  Une heure passa et je perdais ma patience et mon sourire. Je n'en revenais pas. Là on battait tous les recors. Même en ce qui le concernait.  Alors je rassemblais le peu de dignité qu'il me restait et fis le chemin jusqu'à la porte d'entrée. Je gardais la tête droite et restais gracieuse lorsque je dus payer pour les trois verres de vin que j'avais consommé. Un sourire surfait passa sur mes lèvres lorsque la réceptionniste me remercia pour ma visite. Tout était bon pour ne pas montrer à quel point je pouvais me sentir humiliée.

Un souffle passa mes lèvres lorsque je disparut au coin de la rue. Le chemin de la honte était terminé. Je savais que tout le monde devait en parler à présent que je n'étais plus là. Quel spectacle pathétique j'avais du offrir. La pauvre femme esseulée à sa table. La pauvre fille a qui on avait posé un lapin. Tout le monde devait y aller de son petit commentaire. J'espérais secrètement que personne ne m'ait reconnu. Après tout, Ferris Aircraft était extrêmement connu et avait sa petite réputation. Il ne manquerait plus que cette petite aventure impacte mon business de manière négative. A présent plus énervée qu'humiliée, je resserrais les pans de ma veste autour de mon corps et rentrai chez moi. Je poussais ma porte sans aucune finesse et la laissais claquer sur le retour.  Le bruit résonna un instant à mes oreilles mais j'étais bien trop agacée pour m'en soucier. Ni de ça ni de mes voisins. Ils pouvaient tous aller a diable. Je n'étais pas d'humeur. Avec la même énergie négative, je quittais mes talons et les balançais quelque part. Je ne regardais même pas où ils avaient atterri. Je m'en occuperai plus tard. Pour le moment, je voulais juste quitter mes habits, défaire mes cheveux et enlever le maquillage que j'avais sur le visage. Clairement tous ses efforts ne servaient à rien. Et puis, ici, chez moi, je n'avais rien à impressionner. Suivant le même fil de pensée, j'enfilais les vêtements les Plus confortables que j'avais pour la saison.  Maintenant, je n'avais plus qu'à me planter devant Netflix. Il n'y avait rien de mieux que de s'abrutir devant un programme stupide pour oublier une soirée désastreuse.

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carol & hal

Je n'avais pas été un amant exemplaire ces derniers temps, même depuis très longtemps. c'est pourquoi, pour me racheter, et pour, par la même occasion, passer un bon moment avec Carol, que je décidais de l'emmener au restaurant. Je n'aimais pas faire semblait, et connaissant déjà les meilleurs restaurants de la ville, mon choix fut vite fait. Un restaurant chic, où l'on mangeait plus que bien. J'appelais donc ce dit restaurant, et par miracle, ils avaient une table de libre suite à un désistement. Il ne fallut pas me le dire deux fois. Hop, la table est réservée, plus qu'à annoncer la surprise à la demoiselle. Un peu plus tard dans journée, je venais d'arriver au boulot. Savant pertinemment que Carol n'aimait pas être déranger au boulot, je la cherchais un peu partout. Pas sur la piste, pas dans les hangars. Elle devait sûrement être dans son bureau. Bingo. Mais elle était occupée avec sûrement des sponsors. Je récupérais un stylo et une feuille de papier, où j'écrivais l'heure et l'adresse, puis me dirigeai à la porte. Je toquai deux fois, puis collai le papier au carreau, mimant un baiser. Son expression furieuse montrait qu'elle avait bien compris. Il était temps d'aller travailler. Quelques heures plus tard, je retournais chez moi, il fallait que je m'habille bien, au moins par respect pour Carol. J'enfilais un costard cravaté qui traînait, puis je me mis en route pour le restaurant. Il restait encore une bonne quinzaine de minutes. Lorsque soudain, ma bague scintilla, et s'activa.  Menace repérée 

Aussitôt que j'entendais ces paroles, je m'envolais, personne ne m'avait vu. Mon costume se transforma en ma tenue de Green Lantern. Je voulais vite en finir, pour pouvoir rejoindre Carol. Je laissais ma bague me guidait, après une ou deux minutes, je m'arrêtai à côté d'une planète gazeuse. Il y avait un anneau autour. Je cherchais d'où venait la menace, mais à peine j'avais le temps d'inspecter les lieux, que quelque chose me frappait dans le dos. M'envoyant valser au niveau de la ceinture d’astéroïdes. Je me préparais au choc. Malgré cela, je le sentais bien. Je savais à présent d'où venait la menace. Karu s'il s'approchait doucement avec ses trois immondes bestioles. «  Encore toi ? t'en avait pas assez de la première fois .» « Cette fois, l'issue sera différente Green Lantern ! » « On est d'accord, cette fois, les chiwawas à la SPA, et toi chez les fous » les trois bêtes chargeaient, je fabriquai trois muselières tout attaché. Ce qui eut pour effet de tous les cogner en même temps, ils avaient l'air sonnées, mais pas K.O. J’enchaînais avec un filet qui les englobait tous. Ils étaient piégés. Karu Sil n'avait pas l'intention de rester là à rien faire, je l'avais déjà affronté par le passé, et je connaissais sa faiblesse. Ce ne sont pas les caniches qu'il faut viser, c'est elle. Une hors combat, les caniches disparaissent. Elle m'envoyait 3 pics, j'attrapais de l'astéroïde le plus proche, et l'utilisais comme bouclier. Tout se passait bien, mais au même moment, pendant la désintégration de l’astéroïde, je n'avais plus le visuel sur les caniches. Je me doutais bien qu'elles les avaient libérées. J'en profitais pour me fabriquer une batte de baseball. J'étais prêt, prêt à les recevoir. Un à mes 5 heures, je fis volte-face, et BAM, un coup de batte. « ALLEZ ... » la seconde arrivait derrière moi. J'avais juste le temps de me retourner, et lui asséner  un coup puissant « ...LES... » le troisième était en dessous, mais ce fut le plus dur à toucher. Mais il prit sa part aussi.« ...ANGELS ! » les voyants s'envoler au loin, je me questionnais sur pourquoi je n'étais pas plutôt batteur au lieu de pilote ? « Et c'est un homerun pour l'équipe à domicile ! Plus qu'a allez chercher le point ! » À la fin de ma phrase, je me ruai sur Karu.


Le choc fut violent, coup de pied, esquive, coup de poing. Après de longues minutes, le combat arrivait à son dénouement. Elle chargea une dernière fois, réussit à n’emporter, puis en profita pour me mordre au cou. J’huilais, puis, avec un coup de tête, je réussis à la désorienter. J’intervertissais nos places, puis plaçai ma main sur son visage. Quelques secondes plus tard. Nous entrions en collision avec un astéroïde. Le choc avait rendu inconscient Karu. Je l'enchaînai, et direction Oa. En peu de temps, elle était livrée, et cap au restaurant. Je me posai dans une rue juste à côté. À l'abri des regards. Changea mon costume. Merde, la morsure de Karu laisser une tache sur le costume. Heureusement qu'il était noir, cela se voyait moins. Je regardais l'heure. J'étais en retard d'une heure et demie. En arrivant au restaurant, je voyais par la fenêtre qu'elle n'y était pas. D'un côté, j'étais déçu, mais de l'autre, comment lui en vouloir ? Attendre seule… Je décidais d'aller chez elle m'excuser, je lui devais bien au moins ça. Sur le chemin, je prenais quelques roses. J'étais désormais devant sa porte. J'attendais bien 10 secondes avant de toquer. Histoire de collecter tout mon courage. J'allais en avoir besoin. Toc toc. « Carol ? C'est Hal. Je suis désolé… Il y a eu un imprévu, j'aurais voulu à avertir, mais je n'avais pas mon portable… Carol ? Laisse-moi au moins m'expliquer… S'il te plaît. » À la fin de mes mots, je me mis en fasse de sa porte, dos au mur, attendant une quelconque réaction.

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Je zappais le long de la longue liste de choses à voir. Rien n'attira réellement mon œil.  Je soupirais et repris la liste du début. Pourtant ce n'était pas le choix qui manquait. Mais je n'avais pas envie de grand chose. J'étais au fond trop énervée et déçue pour me consacrer sur quoi que ce soit. Au final, je me décidais sur un programme de télé réalité probablement stupide à souhait. Au moins, leurs idioties rendraient ma vie plus intéressante que la leur pendant quelques minutes. Si ce n'était pas triste tout de même. Franchement, là tout de suite, personne n'avait rien à m'envier. Sauf mon entreprise certainement et mon manque de kilos en trop. Au niveau de ma vie sociale et sentimentale en revanche, je savais par avance que malgré tous leurs drames, celles des protagonistes sur ma télé seraient mieux. Je me renfrognais instantanément et m'enfonçais dans le dossier moelleux de mon canapé. Je ne restais cependant pas dans cette position avachie bien longtemps. Mon ventre me rappela par un grognement sonore qu'il était encore vide.  N'ayant que peu l'envie de me mettre réellement à cuisiner, j'attrapais le pot de glace à peine entamé dans le congélateur. Ça ferait bien l'affaire pour ce soir. Et puis ce n'était pas parce que je mangeais mal et que du sucre un soir que ça allait me tuer. Franchement, je mangeais correctement le reste du temps. Ou presque. Il y avait toujours des moments où le boulot l'emportait toujours sur l'envie de se sustenter. Parfois, il n'y avait juste pas assez d'heures dans la journée pour tout faire. Il fallait faire avec.  La première cuillerée de la crème glacée détendit quelque peu mes  nerfs malmenés. Le chocolat était ma faiblesse et me détendait toujours. Ou du moins, il était l'une de mes faiblesses. Peu de personne savait à quel point j'étais très portée sur le sucre.  C'était un secret que je gardais jalousement. Heureusement pour moi, j'étais dans un milieu où je ne pouvais pas en consommer autant que je voulais. Il fallait que je garde la ligne après tout pour piloter. Même si je faisais ça beaucoup moins qu'avant. Mes responsabilités étaient ailleurs à présent.

Une demi heure passa sans que je ne bouge des masses. Seul ma main et mon poignet étaient en mouvements afin de porter la cuillère du pot à ma bouche et ainsi de suite. Petit à petit, je me laissais prendre au jeu de ce que je regardais. Ce n'était pas intéressant mais leurs bêtises avaient au moins le mérite de me distraire. Évidemment, tout cela était trop beau et la réalité se chargea de venir toquer à ma porte.  De mon pouce je pressais le bouton muet de ma télécommande. Les voix se turent. Je savais très bien qui venait de se pointer. J'en serrais d'avance les dents. Aucune des excuses qu'il allait pouvoir me sortir ou inventer n’allaient suffire. Des fois je me demandais pourquoi je m'imposais tout cela. Clairement, ça ne me réussissait pas. Pourtant, je recommençais. Je n'avais pas appris ma leçon. Et pourtant, il s'était chargé de me l'inculquer plus d'une fois. Même l'aimer comme je l'aimais, n'étais plus une raison. A ce niveau là, j'étais juste aussi bête que les personnes sur mon écran plat. Je restais immobile sans faire de bruits. Peut être qu'il allait comprendre qu'il était dans son intérêt de déguerpir. Déjà je sentais la colère et l'humiliation  dans mes veines. Je n'avais vraiment pas envie de le voir. Il m'avait assez fait tourner en bourrique pour la soirée. Je voulais juste qu'on me fiche la paix. Je n'eus pas cette chance. « Carol ? C'est Hal. Je suis désolé… Il y a eu un imprévu, j'aurais voulu à avertir, mais je n'avais pas mon portable… Carol ? Laisse-moi au moins m'expliquer… S'il te plaît ». La frustration engendrée par la situation bouillonna en moi. Avant que je ne puisse réfléchir, je quittais mon canapé et ouvris la porte de mon appartement à la volée. Mon mouvement dut si violent que je faillis bien m’assommer en passant. Mais la porte me rata. «  Un imprévu ? Un imprévu ! ». Je le fixais furibonde de mes deux orbes glacées. A moins que cet imprévu soit en relation avec sa famille, il pouvait se mettre l'imprévu où je pensais. « Tu pourrais au moins avoir l'air désolé ! ». Sa posture presque désinvolte m’agaça un peu plus. Pour qui se prenait il au juste ? «  Quelqu'un est mort ? Tes neveux avaient besoin de toi ? Non ? Alors quoi ? ». Je pouvais lire sur son visage que cela n'avait strictement rien  voir avec la raison de son retard. «  As-tu la moindre idée à quel point être assise dans ce restaurant à t'attendre était humiliant ? Evidemment que non parce que c'est jamais toi qui te retrouve dans cette situation ! Franchement quelqu'un devrait te rendre la monnaie de ta pièce, ça te ferait du bien ! ». J'en avais vraiment ras la casquette de son comportement. «  Rentre chez toi, j'en ai eu bien assez pour la soirée ». Plus qu'assez même.

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Rien, aucun bruit. C’était comme si le temps s’était figé. J'attendais, là, que Carol ouvre la porte. Même si c’était pour me pourrir, elle avait toutes les raisons du monde. Avec tout ce dont je lui avais fait subir, elle était toujours la. Puis, c’était comme si une tempête était entrée dans l'appartement, je vis  la porte s'ouvrir d'une vitesse, et claquer tellement fort que je me demandais encore comment elle n'était toujours pas fissurée. Une Carol en furie se tenait devant moi. J'étais à la fois content de la voir, mais d'un autre côté, regretté, puisque du coup, j'allais passer un mauvais quart d'heure. Mais bon, si cela règle le problème, cela en valait forcément le coup. Elle se mit à hurler. «   Un imprévu ? Un imprévu ! »  et me fixa. Puis enchaîna «  Tu pourrais au moins avoir l'air désolé !  » J’essayais, mais ce n'était pas mon fort. Exprimer ses sentiments, c'était difficile. Elle renchérit « Quelqu'un est mort ? Tes neveux avaient besoin de toi ? Non ? Alors quoi ? » ce par quoi je répondis par un bref non. Je portais ma main au niveau de ma gorge, comme pour trouver ce que je pourrais lui dire. C'était mal barré, même très mal. Je voulais tellement lui dire pourquoi, pourquoi je n'étais jamais à l'heure. Pourquoi j'étais autant absent, que rien n'avais à voir avec elle, qu'au contraire, si je le pouvais, je passerais ce temps avec elle, et non avec toutes ces créatures de l'espace. Mais je ne pouvais pas lui dire, si je lui disais, je ne pourrais plus faire mon travail correctement. Sachant qu'elle connaîtrait la vérité sur moi. L'accepterait-elle ? Me verrait-elle comme un alien ou un monstre ? Et puis, me reprocherait-elle de ne pas lui avoir dit plus tôt ? Que je n'avais aucune confiance en elle… Trop de questions, et si peu de réponse. Quoi qu'il en soit, il ne fallait pas qu'elle le sache. Si mes ennemis apprenaient pour elle, elle serait une cible de choix. Je ne pouvais me permettre que cela se produise. J’espérais  qu'elle comprendrait. Que la laisser dans l'ombre, cacher de cette vérité était essentiellement pour la protégée.


C'est pourquoi, je ne répondis pas. Je ne la regardais plus dans les yeux, je ne pouvais pas. Peur d'y trouver un regard déçu. «  As-tu la moindre idée à quel point être assise dans ce restaurant à t'attendre était humiliant ? Évidemment que non parce que c'est jamais toi qui te retrouves dans cette situation ! Franchement quelqu'un devrait te rendre la monnaie de ta pièce, ça te ferait du bien !  » J'avais honte. Tout ce qu'elle disait, était vrai. Mais comme lui dire que c'était parce que j'étais de l'autre côté de la galaxie à affronter une mémé et ses caniches ? Elle m'aurait frappé. Certes, je ne l'aurais pas volée. « Carol, je voudrais tellement tout te dire, tout t'expliquer… Mais je ne peux pas, C'est beaucoup trop dangereux … » Je me rapprochais doucement au fur et à mesure que je prononçais mes paroles. Puis, « Tu sais très bien que ce n'est pas par plaisir, jam- » Je n'eus le temps de finir ma phrase qu'elle avait prononçaient ces mots « Rentre chez toi, j'en ai eu bien assez pour la soirée  » Ils eurent l'effet d'un boulet de canon en pleine tête. C'était bon, la voilà la claque. Elle fit

bien plus violente que je l'imaginais. Et pourtant, j'en avais reçus. Je comprenais très vite que plus je resterais, plus la situation s'envenimerait. Si je voulais avoir une chance de la récupérer, il fallait vite que je m'en aille, pour ne plus la contrarier, et retenter demain. Pour la première fois, je la regardais dans les yeux. Puis ma bouche se mit à dire des choses que mon cœur ne voulait pas. D'une voix fébrile. « Je… Je vais y aller dans ce cas. Je t'avais pris ces fleurs, en espérant qu'elle te plairait » je tendis les fleurs. Voyant qu'elle était toujours aussi furieuse, et ne bougeant pas d'un poil, je posais les fleurs sur la rambarde, lui adressa un dernier sourire, puis tourna le dos, et descendit les marches. Je poussais la porte du bâtiment, et fis trois pas dehors. Il pleuvait abondamment. « Ah ! Super ! Comme-ci la journée était pas assez merdique. » Je sortais de ma poche une petite feuille, où dessus était marqué un petit poème pour elle, que je comptais lui lire. Il ne me servait plus à rien à présent. J'ouvrais la poubelle à l'entrée, pour le mettre dedans, puis je pris la route jusqu’à chez moi. Je n'avais pas de voiture, c'est Carol qui passait me récupérer. Et pas question que j'utilise ma bague. Une fois à la maison. Je me déshabillai, et sautai au lit directement, au plus tôt cette journée serait finie, au mieux je me porterais.  Le lendemain matin, j'essayais de la joindre par téléphone. Une fois, deux, trois… toujours pas de réponse. Je m'asseyais dans mon fauteuil, espérant que cette journée soit meilleure que celle d'hier...

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« Carol, je voudrais tellement tout te dire, tout t'expliquer… Mais je ne peux pas, C'est beaucoup trop dangereux … ». Je ne retenais pas mon soupir exaspéré. Celle là, il me l'avait déjà sorti et plus ça allait plus j'en avais marre de l'entendre. Et puis franchement qu'est ce que ça voulait dire au juste ? Rien du tout, voilà ce que ça voulait dire. «  Oui oui c'est ça. C'est toujours le même refrain avec toi ». Le remarque avait fusé. Avec lui c'était toujours la même chose. C'était toujours des si je pouvais. Si je pouvais quoi ? Ce n'était que des excuses en l'air parce qu'il n'y avait pas d'excuses appropriées pour son comportement. Je connaissais sa famille, je connaissais ses amis et j'étais son employeur. Il n'y avait pas grand chose qui m'échappait dans sa vie. Alors je ne voyais pas en quoi ça pouvait être dangereux. Vraiment. Et si il trempait dans des affaires louches... ma foi il pouvait s'en aller. Je ne voulais pas en faire partie. J'avais une société à gérer et je n'avais pas besoin de la mauvaise publicité si tel était le cas. Des dizaines d'emplois en dépendaient. L'héritage de ma famille en dépendait. Mes aînés n'avaient pas travaillé dur pour que tout parte en fumée de la sorte.

Bientôt je n'écoutais plus ses excuses sans fondements et à moitié formulées. Je les avais déjà entendu des dizaines de fois de toute manière. Elles ne changeaient jamais. Excédée et encore plus déçue que lorsque j'avais ouvert la porte, je lui demandais d'arrêter. Je lui ordonnais même. Je ne supportais plus être prise pour une idiote. Il était venu jusqu'à ma porte et il n'avait même pas la décence de me dire exactement le pourquoi du comment. «  Je… Je vais y aller dans ce cas. Je t'avais pris ces fleurs, en espérant qu'elle te plairait ». Au fond, je devais m'avouer surprise. Non pas  par la présence des fleurs. Mais plutôt par le fait qu'il abandonnait lorsque je lui demandais. Ce n'était pas commun. Il avait plutôt tendance à s'imposer. Cela ne manquait jamais de me mettre généralement encore plus en pétard que je ne l'étais déjà. Hal Jordan ne se contentait pas souvent d'un non. Ou pas aussi rapidement. Je fronçais les sourcils. Y avait il anguille sous roches ? Je le détaillais de le tête en bas mais ne trouvait rien de particulier. Peut être était il aussi las que moi. Ce qui quand même aurait été en comble sachant que j'étais celle qui s'était fait planter. La cruche dans cette histoire c'était moi. Pas lui.

Comprenant que je n'allais pas faire un seul pas dans sa direction ni même un geste, il déposa les fleurs sur la rambarde de l'escalier. Je le regardais s'éloigner avec le même regard froid. Il fut rapidement hors de vue et mes yeux bleus se reposèrent sur le bouquet. Je roulais des yeux et le laissais là. Je n'en voulais pas. Ma voisine de pallier se ferait certainement un plaisir de les récupérer. Après tout, je l'avais déjà surprise à essayer de me piquer des colis. Une fois de nouveau à l'intérieur de mon appartement, je laissais tomber mon dos contre le bois de la porte. Cette soirée était en tout point une catastrophe. Encore un échec. Encore une déception. Physiquement épuisée par cette soirée et émotionnellement drainée, je décidais de me mettre au lit. Comme à chaque fois que je me disputais avec Hal, je passais la majeure partie de la nuit à tourner dans mon lit. Je ne parvenais pas à trouver le sommeil.  La seule chose que je réussis à faire fut de ressasser les derniers événements. Autant dire que venu le matin, j'étais de mauvaise humeur. Je grognais en me levant et continuais de pester en me préparant mon petit déjeuner. Ma douche fut une affaire rapide et je fus bien trop rapidement assise à mon bureau chez Ferris Aircraft. Dire que la paperasse que j'avais à faire aurait pu être faite la vieille. Ah si seulement j'avais su …. Un sourire désabusé se posa sur ma bouche. Que du temps de perdu. Du temps que je ne rattraperais jamais bien évidemment. Cela aurait été trop beau sinon. Après quelques minutes à respirer calmement, je tentais de me concentrer. Je n'y réussis que lorsque je pris le parti d'éteindre mon téléphone. Le voilà le Hal que je reconnaissais. Incapable de comprendre que je ne comptais pas répondre à ses appels. Malheureusement, venu midi, je fus bien obligée de le rallumer. J'avais un rendez vous d'affaire dans une heure et je me devais d'être joignable.  Le nom d'Hal ne tarda pas à s'afficher suivit de la sonnerie de mon appareil. «  Faut que tu arrêtes de m'appeler. C'est peut être ton jour de congé mais ce n'est pas le mien ». Oui j'avais décroché. Mais ce n'était certainement pas ce qu'il espérait. Et qu'espérait il au juste ? Que je le pardonne et lui dise que tout était oublié ? J'étais toujours en colère contre lui. Quelques heures n'allaient pas changer ça.

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Je n'avais pas l'envie de me lever, mais il le fallait bien. Le repas et le rangement n'allaient pas se faire tout seul ou en claquant des doigts. Même si je pense que ma bague serait capable. Je ne l'ai jamais demandé, après tout, pourquoi elle ne le ferait pas ? Elle m'obéissait au doigt et à l’œil. Mais bon, si je ne le faisais pas moi-même, qu'allais-je faire du reste de la journée ? Pour certains, une journée de repos est le bonheur infini, ils pouvaient décider de ne rien faire de la journée sans que cela dérange quelqu'un. Pour d'autres, comme moi, n'ayant pas vraiment de vie social mis à part le boulot chez FA et la JL, je n'avais que très peu de chose à faire. Donc autant essayait de profiter au maximum des seules choses qui peuvent m'occuper. Après avoir rangé un maximum l'appartement, il était au alentours de midi. Je me disait que peut-être, Carol était en pause repas, et qu'elle décrocherait. Bingo. «  Faut que tu arrêtes de m'appeler. C'est peut être ton jour de congé mais ce n'est pas le mien » « Je sais bien, mais je voulais savoir si tu voudrais bien me laisser une dernière chance, pour me rattraper… Ce soir ? Ou demain soir ? C'est toi qui choisit ? S'il te plaît. »Puis le téléphone se mit à trembler tellement elle était furieuse. Suivi du 'Tut tut' signalement la fin d'un appel. Bon, c'était au même point qu'hier. Pour me changer les idées, deux choix s'offraient à moi. Manger quelque chose de réchauffé, ou aller en ville manger une pizza ou au Big Belly Burgers. Le choix fut vite fait. Je sortais de mon appartement, et me dirigeai vers le fast food. Leurs services étaient de qualité, et il n'y avait pas beaucoup d'attente. Une fois le repas fini, je décidais d'aller arpenter un peu le secteur. Avec l'attaque d'hier, il était fort probable qu'il y en ait une seconde. Je sortais à présent de l’atmosphère terrestre. Puis, je balayai la zone.  « Anneau ? Quelque chose ? » pas de signe du Yellow Lantern Corps .Hum, c'était bizarre comme histoire. Une attaque comme ça ? Totalement au hasard ? Cela ne ressemble pas aux Yellow Lantern Corps, ils ont toujours une idée derrière la tête. Après quelques heures sans résultat. Je décidais de prendre la direction d'Oa, d'aller voir si je peux soutirer quelques informations à Karu Sil. Une fois devant la cellule que la contenait, elle attaqua.

« Venu voir comment je me porte ? Lantern? »

« Pourquoi l'attaque? »

« J'aime pas ta couleur, et puis, tu brillais trop pour moi, fallait bien y remedier... »

« C'est Sinestro qui t'envoie ? »

« Sinestro veut te voir mort, mais pas de cette manière, il veut être celui qui te tranchera la gorge, et crois-moi, c'est pour bientôt »

« Donc, c'est de ton plein gré l'attaque. La prochaine fois, même si j'en doute qu'il y est une prochaine fois, oublie pas tes caniches, mon swing commence à rouiller... »


Sur ces paroles, je fis demi-tour. Cette petite discussion m'avait au moins confortée sur l'idée que Sinestro n'était pas derrière tout ça, il avait sûrement d'autres plans. Karu avait dû profiter d'un moment de flottement pour venir m'attaquer. Puis, j’avertissais les Gardiens avant de reprendre la direction de la Terre. C'était la fin d’après-midi, je me disais que peut-être je pouvais rendre visite à Carol. Peut-être que cette journée l'aura calmé, même si je doutais de ça. Arrivée devant la piste. Je fouillais dans ma poche, pas moyen de trouver mon téléphone. « Bon, si elle a essayé de me joindre, j'vais encore en prendre dans la tronche. » je fessais quelques pas vers les bureaux quand le sol se mit à trembler. Assez fort pour être ressenti mais pas assez pour que les bâtiments ne s’effondrent. Je me précipitai dans le coin administratif. Pas de Carol. Elle devait sûrement se trouvait dans la tour de contrôle. En quelques secondes, j'y étais, « Carol ? » Disais-je en hurlant. Ce fut la voix de Tom qui me répondait qu'elle était dans le hangar 2. Sans attendre, je m'y dirigeais à toute allure. En y arrivant, je voyais Carol au milieu du hangar. « Carol ? Tu vas bien ? » Au-dessus d'elle se trouvait un avion en réparation. Avec les secousses, il balançait de gauche à droite, avant de lâcher. « Attent- » pas le temps de finir la phrase, les chaînes avaient cédé, l'avion se dirigeait droit sur Carol, et allait la percuter. Il n'y avait aucune chance qu'elle s'en sorte indemne. Pas le temps de réfléchir. Il fallait agir, même si cela aillait sûrement enterrer ma dernière chance avec elle. Je fabriquais donc une main géante qui attrapa l'avion au vol, puis le déplaçait pour enfin le poser au sol quelques mètres plus loin. C'était fait. Elle le savait. J'aurais voulu qu'elle le découvre autrement, pas de cette manière. Mais c'était soit ça, soit qu'elle se blesse. Il n'y avait donc pas de choix. Je ne savais pas comment elle allait régir. Je me dirigeai vers elle, les tremblements avaient l'air de s'estomper. Je lui pris la main, inquiet, et lui l’interrogea. « Tu n'as rien ? »

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J'aurais du m'en douter. Sa sagesse d'hier n'allait pas continuer. Pourquoi ne pouvait il pas comprendre que je reviendrais vers lui lorsque je serai presque. Il n'avait pas à me brusquer de la sorte. Après ce qu'il venait de me faire subir, il pouvait bien patienter. Et puis, je savais très bien où menaient les secondes chances avec lui. Les troisièmes et quatrièmes aussi d'ailleurs. Elles menaient tout droit dans le sillon de la douche ou autrement dit nulle part. Il n'y avait qu'à regarder notre relation sentimentale pour le savoir. Nous remettions le couvert à chaque fois mais peut être fallait il se rendre à l'évidence. Aimer n'était pas toujours suffisant. Dans ce cas là, c'était plus que certain. Ou alors peut être ne nous aimions nous pas assez pour changer de manière à faire fonctionner notre couple. Je savais que je n'étais pas non plus toute blanche, ni loin de tous reproches. J'étais impatiente, élitiste et avais un mauvais caractère. J'avais donc mes défauts. J'étais humaine après tout. Mais par des journées comme celle ci, j'avais l'impression que pour chacun de mes défauts il en avait deux de plus. Ce n'était qu'une impression mais elle me mettait les nerfs en pelote. Je soupirais fortement et laissais tomber mon front sur mon avant bras. Ma secrétaire me trouva dans cette position quelques minutes plus tard. Elle se racla la gorge et m'annonça que mon rendez vous de ce midi était arrivé. Je la remerciais tout en me levant. Je pris le temps de raidir mes vêtements et de mettre mes mèches folles derrière mon oreille. Je posais le sourire le plus commercial que j'avais en réserve sur les lèvres . Si mon sourire n'atteignait pas mes yeux... ma foi personne ne dirait rien. Ils ne me connaissaient pas assez pour se permettre un commentaire.

Le repas se passa dans le calme et comme prévu. Franchement, je savais par avance que je les avais dans la poche. Tout cela n'avait été qu'un formalisme. Rien de plus. Après tout on concluait ces contrats chaque années. Il n'y avait pas de raison que ça change. Les heures suivantes furent passées dans mon bureau à peaufiner les clauses des contrats avec l'équipe juridique. Je fus satisfaite de voir que tout était envoyé avant 17 heures. C'était vraiment une bonne chose de faite. Au moins, la journée avait été productive de ce côté. Je pouvais toujours compter sur ma vie professionnelle pour contrebalancer le désastre qu'était ma vie sentimentale.  Venant de l'extérieur, cela devait être bien triste à entendre. Mais dans un sens cela me rassurait. Ferris Aircraft n'était pas toujours financièrement en forme mais la société était un point fixe dans ma vie. Et je savais qu'elle allait le rester pendant longtemps. Du moins l'espérais je. Je ne savais pas ce que je deviendrais si je venais à perdre tout ce que ma famille avait construit. Je n'osais même pas penser à ce que cela ferait à mon père. Ça le détruirait à coup sûr. Je ne voulais pas le décevoir de la sorte. Je ne m'en remettrais probablement jamais si tel devait être le cas.  Mon téléphone de bureau me sortit de mes rêveries. « Miss Ferris, on a un problème dans le hangar deux. Un gars a remarqué une fuite». «  J'arrive ». Finalement, j'avais peut être parlé un peu trop vite.  « Elle est là ». Faire le trajet jusqu'au hangar désigné ne fut pas long et je me retrouvais bientôt à fixer une flaque d'eau en plein milieu de l'étalier de réparation. « C'est là depuis quand ? ». «  Je ne sais pas exactement, Jeremiah vient de le signaler. Mais ce n'était pas là ce matin, ça je peux vous l'assurer. J'ai passé la matinée à travailler sur le F16 au-dessus de nous et je n'avais pas les pieds dans l'eau ». «  Merci Cole. L'arrivée d'eau a été  arrêtée ? ». «  Oui dès qu'on s'en est rendu compte ». «  Bien, je vais appeler notre société de plomberies partenaire. Vous pouvez faire à l'ancienne, avec les seaux en attendant ? ». «  ça nous fera un peu d'exercice ». Le quinquagénaire haussa les épaules avec un sourire amusé. Je ne pus m'empêcher de lui rendre. Cet homme était toujours de bonne humeur. Et sa bonne humeur était contagieuse. Dieu savait que j'avais bien besoin de sa joie de vivre à cette seconde. « C'est ma femme qui sera contente et elle m’embêtera pas pour que j'aille à la salle comme ça». Je riais de bon cœur devant la remarque bourrue sans pouvoir m'en empêcher.

Je m'étranglais cependant sur ce dernier lorsque le sol trembla sous mes pieds. Les outils présents sur les établis allèrent tous s'échouer au sol lorsque les secousses se firent plus intenses. «  Tout le monde dehors ! » Je l'avais hurlé mais ma voix se perdit dans la soudaine cacophonie. J’aplatissais la paume de ma main sur l'alarme qui dans mon malheur se trouvait juste à portée. Le cri strident me déchira les tympans. «  Dehors ! ALLEZ ! ». Les ouvriers et autres ingénieurs se pressèrent les uns derrière les autres pour sortir du hangar. Ici on travaillait sur des avions, se cacher sous une tale en attendant que le tremblement de terre subsiste n'était pas une option. Tout ici était beaucoup trop dangereux. Je poussais Cole en face de moi pour qu'il suive le mouvement. Je ne quitterai pas cet endroit tant qu'il restait un de mes employé à l'intérieur.  « Carol ? Tu vas bien ? ». «  Hal ? ». «  Attent- ». Le grincement au dessus de ma tête m'alerta que le F16 avait finit par se détacher et allait me tomber droit sur la tête. Mes yeux s'ouvrirent en grand d'horreur.  Ce n'était pas comme ça que j'avais imaginé mourir. Il y avait plus de chance que je meure en vol que de cette manière. La vie était pleine de surprise. La mort aussi. L'objet de 8 000 kilos fut cependant stoppé en pleine chute. Par une main verte. Éberluée, je remontais le long de l'apparition jusqu’à la main de Hal puis jusqu'à son visage. Un million de pensées et de questions se bousculèrent dans mon esprit. Elles fusèrent sans accrocher. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Je ne comprenais rien du tout. « Tu n'as rien ? » Alors je le fixais sans rien dire, bouche légèrement ouvert et cherchais mes mots. Ma gorge soudainement sèche ne laissa échapper aucun son. Seul un cri finit par en sortir lorsque les secousses reprirent  plus fortes et me forcèrent à mettre genou au sol pour ne pas tomber violemment. Tout à coup, je préférais affronter le tremblement de terre que Hal. Ça me semblait moins dangereux comme situation finalement.

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carol & hal

Je pouvais lire sur son visage la confusion qui s’emparait. Je n'arrivais pas à savoir à ce qu'elle pensait. Était-elle choquée ? Sûrement, mais choquer dans le sens où je ne lui ai pas révélé cette facette de moi, où dans le sens que moi, Hal Jordan, l'homme aux mille défauts, puisse être Green Lantern, un héros. Si cela se trouvait, elle était horrifiée, peut-être me voyait-elle comme un monstre, comme quelqu'un de dangereux pour elle ? Qui serait donc quelque chose à rejeter, s'éloigner le plus loin possible. Non, ce n'est pas possible, je ne pouvais penser que cela était probable. Rien que l'idée de la voir terrifié me détruisait, alors qu'elle disparaisse de ma vie ? C'était tout simplement impossible. Les secousses reprirent de plus belles. Elles étaient plus violentes que les précédentes. Je tenais toujours la main de Carol, je sentais qu'elle tremblait. Elle avait peur. C'est pourquoi, j'approchais mon visage du sien, et je posai mes lèvres contre les siennes. Certes la situation était mal choisie aux vue des événements de la vielle mais peu importe. Si ce baisé pouvait calmer ou apaiser Carol. Alors cela en valait le coup. Un bref instant plus tard, le tuyau se décrochait au fond du hangar, il était temps d'agir. Agrippa Carol, puis, je faisais un rapide saut en arrière, histoire d'être sur la piste, assez éloigné de tout objet pouvant la blessée. Je ne portais plus ma tenue de pilote, mais bel et bien ma tenue de Green Lantern. Heureusement, à part Carol, personne n'avait eu le temps de remarquer quoi que ce soit dans ce bordel. Je posai délicatement Carol au sol, puis, me releva, pointa mon poing vers les installations. C'était au tour de Green Lantern de jouait.


-Concentre toi Hal, concentre toi ! Je n'avait pas le droit d'échouer. Primo parce qu'il y avait des vies qui en dépendaient, aucune perte tolérée. Secondo, Ferris Aircraft, c'était toute la vie de Carol, ce qu'elle avait de plus cher, je ne peux me permettre de le laisser se détruire, s’effondrer sous ses yeux. Son héritage, sa vie. J'étais à présent prêt pour agir, tout d'abord, je créais des piliers et des câblages pour soutenir tous les bâtiments et hangar de la zone. En moins d'une seconde, tout était renforcé, il était très peu probable que désormais une structure lâche. Tout du moins du moment que je maintenais ce renfort. Puis dans un second temps, je pris un peu d'altitude pour avoir une vue d’ensemble de la zone. Repéré où se trouvaient les personnes en danger. Au même moment, je fabriquai une armée de joueur de football américain, cela pouvait paraître étrange à première vue, mais cela me permettait de secourir tout le monde en même temps. Et vu que les joueurs n'étaient que pure création, il n'était pas bridé par les capacités et les limites humaines. La zone grouillait de

création verte. En quelques secondes, tout le monde était sur la piste, en sécurité. Je me dirigeai vers Coast City, et fis de même partout dans la ville. Une trentaine de minutes plus tard. Les secousses étaient déjà terminées depuis un petit moment, mais il fallait que je m'assure que les habitants de la ville soient en sécurité. C'était le cas désormais. Il était temps que je retourne à Ferris Aircraft. Retrouver Carol et tout mettre à plat. Elle était toujours sur la piste. A constater les dégâts. J'attendais quelques minutes histoire qu'elle soit seule. Dix minutes plus tard, ce fut le cas elle se trouvait entre deux hangars. Je me posais devant elle, en douceur. « Carol, il faut qu'on parle ». Ne lui laissant pas le choix, je l'a pris dans mes bras, puis je m'envolais. J'avais fabriqué un masque respiratoire à cette dernière, puisqu'a cette vitesse, il était difficile de respirer. Une minute ou deux plus tard. Nous étions isolés. Je décidais donc de nous posais sur une petite crique. Nos pieds touchaient le sol. Je l'a relâchai, laissai ma tenue passer de Green Lantern à pilote. Le changement se fit lentement, comme si mon costume de Green Lantern brûlait et laissait place à ma tenue précédente.. Avant qu'elle puisse dire quoi que ce soit, je préféra engager la conversation. « Tu ne peux pas imaginer le nombre de fois que j'ai voulu te le dire. A quelle point ça me faisait mal de te mentir. Mais je ne pouvais faire autrement, ta sécurité et ta santé étaient l’essentielles. Même si tu ne voulais plus me voir. J’espère que tu me pardonneras. Je suis vraiment désolé. » Sachant que cette discussion pouvait très bien être la dernière avec elle. Autant jouer cartes sur table.

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Trente et un ans en Californie et c'était la première fois que je vivais un tremblement de terre. J'étais bien plus effrayée que je ne voulais l'admettre. Rien ne pouvait vous préparer à l’événement. Et encore, je savais que ça n'était pas grand chose. C'était un petit tremblement de terre. La première fois était juste très impressionnante. La force des secousses remonta le long de mes jambes. Je sentis les vibrations tout le long de mon corps. Les battements de mon cœur semblèrent se calquer sur ses dernières pendant quelques secondes. L'adrénaline y était certainement pour beaucoup. De même que la peur. Pour autant mon risque cardiaque se calma quelque peu lorsque Hal choisit de m'embrasser. Je restais interdite, ma main toujours dans la sienne. Il avait vraiment le pire des timings. Et Puis, j'étais en colère contre lui. Et perturbée par mes récentes découvertes. Très perturbée. Au point que je ne savais toujours pas quoi en penser. Je ne savais même pas sur le coup si je l'avais pas imaginé. Au fond, je savais que nous. Cet avion aurait du m'écraser. Au lieu de ça, il était posé quelques mètres plus loin. D'un point de vue pratique cependant, couper l'appel d'air de quelqu'un servait toujours à ralentir son rythme cardiaque et lui permettait de se focaliser sur autre chose. « Hal.. ». Je n'eus pas le temps d'en dire plus. Je ne savais même pas ce que je voulais dire de toute manière. Le tuyau endommagé qui avait causé la fuite d'eau précédemment reportée finit de casser. Je n'évitais le projectile que grâce à Jordan.  Avant de pouvoir dire ou faire quoi que ce soit, je fus soulevée de terre et amenée hors du hangar et du danger qu'il représentait en ce moment même. Je me crispais dans les bras de Hal. Voler était une passion et un plaisir. Mais là il n'y avait rien autour de moi. Pa de harnais. Pas d'avions. Juste les bras d'un gomme. Un homme auquel je ne savais même pas si je pouvais faire confiance.  «  Carol tout va bien ? ». « Oui ça va ». Tom lâcha un soupir de soulagement avant de continuer à rassembler tous les employés sur les pistes de décollage. Elles représentaient à présent l'endroit le plus sur. «  On a tout le monde ? ». « Il en manque quelques uns ». Je serrais les dents et reportais mon regard vers le reste de l'espace. «  Green Lantern va s'occuper de les sauver, ils sont entre de bonnes mains ». «  Ouai... ». Ma secrétaire me lança un petit regard en coin mais ne dit rien de plus. Green Lantern, le héros de Coast City était là pour nous sauver. Fantastique.

Je réceptionnais les derniers employés manquants et assis tout le monde au sol. C'était presque comme une classe verte au milieu d'un aérodrome. Les secousses avaient finit par se taire et l'edroit retrouva son calme. Je m'assurais que tout le monde allait bien et qu'il n'y avait pas d'urgences médicales. Mise à part quelques bleus et coupures par ci par là, tout le monde était en forme. Je ne pouvais que m'en réjouir. Je ne les laissais cependant pas rentrer chez eux, tant qu'ils n'avaient pas vus un membre des pompier. C'était juste une précaution. Tout le monde comprit et peu râlèrent. Tout le monde était un peu perdu dans ses propres pensées de toute manière. Moi je n'avais pas ce luxe pour le moment. Et ça m'allait plus que bien. Je n'avais aucunement envie de penser au reste. A lui. A tout ce vert autour de moi.  Je n'en revenais toujours pas. Alors je me concentrais sur l'évaluation des premiers dégâts. Je passais du temps au téléphone. J'évaluais les coûts. Même si les buildings étaient tous encore en place, je savais que tout cela allait me coûter un bras. Et même probablement un bras et une jambe. Ferris Aircraft allait devoir resté fermer jusqu'à ce que la zone soit sécurisée et réparée. Je ne me réjouissais absolument pas de ces vacances forcées. Rien que de penser à tout ce que j'allais devoir faire, cela me donnait la migraine. Je n'avais pas hâte de raconter à mon père ce qui venait de se passer. Je savais par avance que la conversation serait loin d'être plaisante. me^me si rien de tout cela n'était de ma faute. Je n'étais pas devin et je ne pouvais pas prévoir ce genre d'incident. Je n'étais pas mère nature.

« Carol, il faut qu'on parle ». «  Pas maintenant... ». Il ne me laissa cependant pas le choix. Mes protestations moururent dans ma gorge lorsque je me retrouvais à nouveau dans le ciel, avec un truc sur le visage. Contrite, je le laissais me trimballer sans y avoir consentie. Puis trop lasse, je me laissais tomber sur le sable une fois que mes pieds touchèrent ce dernier. J'envoyais mon regard au loin sur l'eau. « Tu ne peux pas imaginer le nombre de fois que j'ai voulu te le dire. A quelle point ça me faisait mal de te mentir. Mais je ne pouvais faire autrement, ta sécurité et ta santé étaient l’essentielles. Même si tu ne voulais plus me voir. J’espère que tu me pardonneras. Je suis vraiment désolé ». Malgré moi, je laissais échapper un rire. Ce dernier remonta le long de ma gorge et gagna en intensité. Je n'avais pas envie de rire. Mais j'en avais eu assez pour la journée. Il fallait bien que ma nervosité s'exprime d'une façon ou d'une autre. « Oh vraiment ? ». Mon rire reprit pour quelques secondes de plus avant de finalement mourir sur mes lèvres. «  Je sais pas ce qui me donne le plus envie de me marrer, tes excuse ou le fait que tu y crois. J'hésite encore ». Je secouais la tête. Je n'osais pas en croire mes oreilles. «  Donc si j'en crois ta logique, tu m'as menti mais c'est pour mon bien. Tu te fous de moi n'est ce pas ? ». Je m'étais relevée entre temps et posais un index accusateur sur sa poitrine. Sa logique était idiote. Voilà ce que j'en pensais. « Tu sais ce que je crois Harold ? Je crois que tu t'es persuadé que c'était le cas mais en vérité … ça n'aurait rien changé que je sache. Au contraire, ne rien savoir c'est ce qui aurait pu me porter préjudice. Si je me faisais attaquer demain à cause de toi, je n'aurais même pas su pourquoi. Je n'aurais même pas su ce que j'aurais pu faire pour me défendre. Le pire, je n'aurais même pas su que j'étais en danger pour commencer ! ». Plus je parlais, plus je haussais la voix. « Tes ennemis n'ont pas besoin que je sache pour savoir que j'existe. Ils ont qu'à te suivre. C'est pas comme si t'étais pas une grosse lumière verte ! Tu aurais vraiment voulu me protéger tu m'aurais dit la vérité ou alors t'aurais arrêté de travailler pour moi et tu serais sorti de ma vie ». J'avançais en le poussant à chaque mots. «  La seule personne que tu voulais protéger c'est toi.  Et tu as mis tout le monde autour de moi en danger. Alors ton désolé, tu sais quoi en faire». Je fulminais. J'étais même ivre de colère à ce point. « Depuis combien de temps ? Depuis combien de temps tu me mens ? ». Je supposais que c'était la seule vraie question qu'il me restait à poser. J'étais furieuse contre lui. Mais je l'étais tout autant contre moi même. Je n'avais rien vu venir. Je n'avais rien remarqué. Rien du tout. Quelle observatrice je faisais ! S'en prendre à lui c'était cependant bien plus simple.

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Sa première réaction fut un petit rire. Il devait être nerveux, parce que la situation n'avait rien de drôle. A moins que c'était un rire ironique. Peut-être, en réalité, qu'importe d'où venait ce rire. « Oh vraiment ? » Et le rire reprit de plus belle. Cette fois, c'était agaçant. Je lui dévoilais mon secret, lui expliquait le pourquoi du comment, et tout ce que j’obtenais, c'était une moquerie ? « Je ne sais pas ce qui me donne le plus envie de me marrer, tes excuses ou le fait que tu y crois. J'hésite encore. ». L'agacement laissé place à de l'énervement. En aucun cas je lui mentais, mais en plus, elle ne me crois pas ? C'était la cerise sur le gâteau. Durant les dernières disputes, c'était elle qui avait la mainmise sur la conversation, elle qui s'emportait et qui hurlait à tout rompre. Je restais calme, pour essayer d’envenimer au minimum les situations. Clairement, ce n'était pas le résultat que j'attendais. Plus la confrontation continuée, plus je sentais que mon calme s'évaporer. « Donc si j'en crois ta logique, tu m'as menti mais c'est pour mon bien. Tu te fous de moi n'est-ce pas? ». Je ne savais pas si c'était la colère ou un autre facteur qui faisait qu'elle n'arrivait pas à comprendre ce que je lui racontais. «  Mais bien sûr que non, tu penses que ça m'amusait ? De devoir mentir sans cesse ? De passer pour ce que je n'étais pas ? Tu penses VRAIMENT ça ? » Elle se leva, et s'approcha. «  Tu sais ce que je crois Harold ? Je crois que tu t'es persuadé que c'était le cas mais en vérité… Ça n'aurait rien changé que je sache. Au contraire, ne rien savoir c'est ce qui aurait pu me porter préjudice. Si je me faisais attaquer demain à cause de toi, je n'aurais même pas su pourquoi. Je n'aurais même pas si ce que j'aurais pu faire pour me défendre. Le pire, je n'aurais même pas su que j'étais en danger pour commencer ! Tes ennemis n'ont pas besoin que je sache pour savoir que j'existe. Ils ont qu'a te suivre. C'est pas comme ci t'étais pas une grosse  lumière verte ! Tu aurais voulu me protéger tu m'aurais dit la vérité ou alors t'aurais arrêté de travailler pour moi et tu serais sorti de ma vie. La seule personne que tu voulais protéger c'est toi. Et tu as mis tout le monde autour de moi en danger. Alors ton désolé, tu sais quoi en faire. » C'était trop. Il y avait du vrai dans ce qu'elle disait, mais aussi énormément de faux. C'était à mon tour de me transformer en tempête.


«  En presque 7 ans, as-tu été une seule fois en danger de ma faute ? Non donc c'est que mon histoire de te le cacher à du sens ? As-ton avis, tu penses que c'est comment pour les autres de la ligue de justice ? Tu penses qu'ils ne cachent pas qui ils sont ? Leurs identités ? C'était le moyen le plus sûr pour t’empêcher d'être impliquer là-dedans. Et puis, honnêtement, tu crois que me baladait dans l'espace et en train d'affronter je ne sais quoi sans que toi ou James soit au courant m’égayait ? Savoir que si par malheur, il m’arrivait quoi que ce soit personne serait au courant ? » J'étais à mon tour pris de colère. «  Oh et puis épargne-moi ton discours du tu as mis tout le monde autre de moi en danger. Parce que peut-être que c'est moi qui aie créé la faille ? Si je n'auraient pas été là, en plus de ne plus avoir de base, certaines personnes n'aurait pas survécu. Mais je suppose encore une fois que j'ai tord, n'est-ce pas ?! ». D'habitude, il arrivait que je m'emportais. Mais à un tel point ? Ce n'était pas chose commune. D'une voix bien plus calme que la précédente. Je lui disais. «  Tu sais, un ami m'a dit récemment que les gens comme nous, on ne pouvait pas tout avoir. La double vie, la personne que l'on aime, une vie saine. Plus j'y pense et plus il dit vrai. J'ai l'impression qu'on est maudit. Chaque fois que l'on fait un pas vers l'avant, on en fait deux en arrière... » On pouvait sentir de la déception dans ma voix.


C'était évident, c'était la fin de la relation. Mais ce n'était pas comme les prétendantes. Celle-ci avait l'air sans issue, sans moyens de reconstruire plus tard. Comme si la confiance a été brisée, et qu'elle ne sera plus jamais comme avant. «  Depuis combien de temps? Depuis combien de temps tu me mens ? » «  C'est arrivé peu après la première fois où l'on s'est mis ensemble. » A présent, mes lèvres agissaient sans le consentement de mon cœur. « Tu as dit quelque chose de vraie. Que si je t'aimais vraiment, j'aurais dû disparaître de ta vie. Maintenant que je sais ce que tu ressens, et ce que tu en penses, je ne referais pas l’erreur. » A la fin de cette phrase, mon anneau se mit à scintiller commençant petit à petit à me remettre en tenue de Green Lantern. «  Il n'y a plus rien qui me retient ici. Jack me considère comme un étranger, James s'en approche aussi, et maintenant, ça. Après tout, la Terre n'a pas besoin d'Hal Jordan, le pilote casse-cou, elle a besoin de Green Lantern. » La tenue était à présent entièrement chargée. Je l’emprisonnai dans une bulle d'énergie, retournai à Ferris Aircraft, puis la déposa dans un coin discret. Je me posai à côté d'elle, mais d'une certaine distance où elle ne pouvait pas m'atteindre. Je voulais lui dire tout ce qui me passait par la tête mais rien ne sortait. Tout rester enfermé à l’intérieur. A quoi bon lui dire. C'est officiel, c'est fini. Ce moment était probablement l'un des derniers en sa compagnie. Je ne la verrais plus. Elle refera sa vie. Chose que je ne pourrais pas. Je profitais donc de ces derniers instants pour l'observer une dernière fois, comme pour garder une image, une photo d'elle gravait à jamais dans ma mémoire.

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Un tremblement nerveux continuait d'agiter mon être tout entier. Je tremblais de colère. Mais également de déception. Contre lui. Contre moi. Contre tout et tout le monde. Sur le coup, je trouvais cela tellement injuste. Pourquoi d'autres réussissaient à avoir une vie amoureuse simple et pourquoi échouais je à chaque fois ? Des fois c'était à se demander ce que j'avais bien pu faire de mal dans ma vie. Je n'étais pas la personne la plus facile à vivre mais tout de même. Il ne me semblait pas mériter ça. Non il ne me semblait pas mériter les mensonges et les cachotteries. Il ne me semblait pas mériter un homme qui ne me respectait pas assez pour me dire la vérité. Pour être honnête. Rien qu'une seule petite seconde. J'étais aussi fautive que lui. Pour n'avoir rien vu et pour avoir accepté ses excuses toutes ces années. Pour l'avoir laissé entrer à nouveau dans ma vie lorsque  je l'avais banni. Et pour être revenue aussi souvent que je l'avais fait. Quelque part, je ne pouvais pas nier avoir cherché le bâton pour me faire battre. L'on récoltait ce que l'on semait comme on disait. Cette année la moisson était bien rude. « En presque 7 ans, as-tu été une seule fois en danger de ma faute ? Non donc c'est que mon histoire de te le cacher à du sens ? [...] c'était le moyen le plus sûr pour t’empêcher d'être impliquer là-dedans ». Je secouais la tête dépitée et renvoyais mon regrd vers l'océan. Non je n'avais pas été en danger à cause de lui pendant tout ce temps. Mais cela ne lui donnait pas raison pour autant. Cela aurait très bien pu arriver. Et alors j'aurais été impliquée sans y être préparé. Après tout ne disait on pas que le savoir était le pouvoir ? Exaspérée, je croisais les bras sur ma poitrine et serrais des dents. Cacher son identité au reste du monde était une chose, la cacher à moi en était tout une autre. Le problème était bien différent à mes yeux. Mais lui ne le voyait pas comme ça. Et depuis le temps il avait bien eu le temps de se persuader de la véracité  de ses propos. Jusqu'à oublier les faiblesses de son propre raisonnement. « Et puis, honnêtement, tu crois que me baladait dans l'espace et en train d'affronter je ne sais quoi sans que toi ou James soit au courant m’égayait ? Savoir que si par malheur, il m’arrivait quoi que ce soit personne serait au courant ? ». Un son moqueur remonta le long de ma gorge. Il avait fait son lit, il se couchait dedans. Il avait choisi lui même de ne mettre personne au courant. Il avait choisi de s'isoler. Je n'avais donc aucune sympathie pour lui.

« Oh et puis épargne-moi ton discours du tu as mis tout le monde autre de moi en danger. Parce que peut-être que c'est moi qui aie créé la faille ? Si je n'auraient pas été là, en plus de ne plus avoir de base, certaines personnes n'aurait pas survécu. Mais je suppose encore une fois que j'ai tord, n'est-ce pas ?! ». Cette fois ci, je me tournais à nouveau vers lui et le foudroyais du regard. «  Ne confonds pas tout Jordan ! Je ne te reproche pas un phénomène naturel. Non je te reproche de m'avoir prise pour une idiote pendant sept ans ! SEPT ANS ! ». Je perdais à nouveau mon calme. Sept ans, cela était une éternité. Pratiquement toute la durée de notre tumultueuse de relation. Et évidemment, je comptais les nombreuses et longues pauses que nous avions pris loin de l'autre.  Sur quoi notre relation était elle basée ? Je me questionnais. Toutes les bases semblaient être soutenus par une structure instable ravagée de non dits et de secrets. Comment pouvais je l'aimer si je le connaissais pas ? Je ne connaissais de lui que ce qu'il avait bien voulu me montrer. Je connaissais un masque. Une façade. « Tu sais, un ami m'a dit récemment que les gens comme nous, on ne pouvait pas tout avoir. La double vie, la personne que l'on aime, une vie saine. Plus j'y pense et plus il dit vrai. J'ai l'impression qu'on est maudit. Chaque fois que l'on fait un pas vers l'avant, on en fait deux en arrière... ». «  Tu n'as que toi à blâmer. C'est ce qui se passe lorsqu'on ment effrontément pendant autant de temps. Tu m'excuseras si je sors pas le mouchoir pour verser une larme. Non vraiment tu t'attendais à quoi ? Sept ans Jordan ! Toute notre relation est basée sur du vent !». Je savais que j'étais cruelle mais j'étais hors de moi. Il n'y avait rien de pire que l'égo d'une femme blessée. En outre, j'estimais avoir raison. Pour le reste, j'étais aveuglée par ma propre douleur et ma colère.

La conversation mourut rapidement après ça. Je l'écoutais plus qu'à peine.  J'émis juste un autre son lorsqu'il me signala que j'avais raison et qu'il aurait du disparaître de ma vie. Comme il disait, nous n'avions pas besoin de Hal Jordan. Hal Jordan était la pire des déceptions. Sur le coup, je m'en réjouissais. Non n'avions plus grand chose à nous dire à présent. Je le laissais me ramener vers la base. J'époussetais mes vêtements lorsqu'il me posa au sol dans un coin assez isolé. Je ne m'attardais pas. Je tournais rapidement les talons et m'éloignais. Il n'avait été que poison dans mes veines. Il était temps que je m'en débarrasse. Il y avait toute une vie qui 'attendait. Et cette vie elle n'avait pas besoin de lui pour exister.  Il était que Carol Ferris cesse de perdre son temps et devienne le personne qu'elle était destinée à être. La femme indépendante qui n'avait besoin de rien ni personne.