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Cet immeuble, c'est quitte ou double. Soit il tiendra, soit il ne tiendra pas, et dans ce cas là il n'aura pas besoin de rendre des comptes à Hope une fois la crise passée. Mais pour le moment, Thomas s'accroche au dernier brin d'optimisme qu'il possède, et espère sincèrement que la Ligue de Justice est aussi formidable et efficace dans ses actions que Luthor le leur répète depuis ce qui lui semble être une éternité. « La plupart du temps, je suis trop occupé à essayer de me sauver moi-même pour me soucier des autres. » C'est sec et cassant, mais sincère. Il n'a rien d'un héros, n'est même pas un semblant de justicier. Plus vite elle se mettra cette réalité dans la tête, et mieux ils se porteront tous les deux. Il soupire quand il la voit retourner prêter secours aux blessés, sans pour autant chercher à la retenir, puisque de toute façon ils n'ont nulle part où aller. Il joue des coudes pour se frayer un chemin dans la foule rassemblée à l'étage pour se rapprocher des vitres, et tenter de voir quelque chose. Les constructions des Green Lanterns et de Sinestro sont les seules choses qu'il distingue dans cette nuit prématurée, le reste du paysage est sombre, ce qui ajoute à l'angoisse de l'anticipation. La vague, ils ne la voient pas arriver, mais ils l'entendent. Un grondement sourd et puissant fait trembler tout Metropolis, et à l'étage, les gens déjà effrayés paniquent de nouveau et s'agitent en tous sens. Thomas grimace ; ils sont pris au piège comme des rats, si par malheur le bâtiment n'est pas assez solide, il s'effondrera sur eux. Quand ils peuvent enfin distinguer la vague, c'est le moment où elle frappe la ville. Le spectacle est horrifiant, plus apocalyptique encore que tout ce que Darkseid ou Zod ont pu faire subir à l'humanité. Thomas déglutit lentement et quand l'eau frappe le building de plein fouet et que ce dernier se met à trembler, il ferme les yeux. Il essaie de se convaincre que tout ira bien, qu'il est normal que la structure du bâtiment soit ébranlée par le tsunami... Il rouvre les yeux quand Hope vient glisser ses doigts dans les siens, de toute évidence apeurée. « Ne t'en fais pas, tout ira b – » Bien ? Les craquements de plus en plus sonores qui résonnent ne sont pas rassurants. Cela ne fait plus aucun doute, le bâtiment va s'effondrer d'ici quelques minutes. Et personne ne se fait d'illusion, un vent de panique souffle et tous se précipitent aux étages supérieurs... mais pourquoi faire ? Thomas secoue la tête. « Est-ce que tu me fais confiance ? » Il n'attend que quelques secondes avant de l'attirer à sa suite, pas certain d'avoir bien entendu sa réponse. Ce qu'il fait paraît absolument fou, là où tout le monde s'engouffre dans les escaliers pour monter toujours plus haut, Thomas lui entraîne Hope aux étages inférieurs, en lui répétant sans cesse qu'il sait ce qu'il fait. Si l'immeuble vient à s'effondrer sur lui-même, être à l'étage le plus haut ne les sauvera pas. Ce qu'il faut faire, c'est le quitter. Ils arrivent finalement au dernier étage non immergé par les eaux, qui traversent les rues à une vitesse folle, emportant tout sur leur passage. Thomas repère rapidement ce qui a fait trembler le bâtiment et compromis sa structure, il s'agit d'un bateau. Il cligne des paupières, incrédule. Un bateau. Il secoue la tête pour reprendre ses esprits, et se rapproche dangereusement du bord de l'étage, dont toutes les vitres ont éclaté. « Il va vraiment falloir que tu me fasses confiance... » Il n'a pas lâché sa main. L'espace qui les sépare de l'immeuble d'à côté ne fait que quelques mètres, mais quelques mètres qu'il faut traverser. « Tu vois ce car, coincé entre les voitures immergées ? On va s'en servir de pont pour passer en face. » Et avec un peu de chance, ils ne se retrouveront pas dans la même situation. Thomas la relâche et encoche une flèche qui déploiera une corde en même temps qu'elle fendra les airs. Il tire, elle se plante profondément dans le béton et il va attacher l'extrémité de la corde à une colonne. « Passe devant. Si tu glisses, je te rattrape. C'est promis. » Non, Thomas ne sauvera pas le monde, ni même tous ces gens. Mais il la sauvera elle.