J'ai gagné. Véritablement gagné. Morgaine tourne son regard vers la couronne qui repose sur sa table de chevet alors que les servantes peignent soyeusement ses longs cheveux. Personne n'a réussi à l'arrêter et les voilà tous plongés dans une réalité qu'elle a choisi. Sa réalité. Reine de toutes les terres et tout ce qui foule son sol. Le sort a englouti la Terre entière et transformé entièrement le paysage. Les villes modernes ont disparues pour faire place à des villages d'antan. Le capitol de Washington n'est plus, remplacé par le grand palais de la sorcière. Elle peine encore à y croire. À travers les siècles, il y a toujours eu quelqu'un pour se mettre sur sa route et faire échouer ses plans. Mais à présent, même les héros de Justice n'ont pas su l'arrêter à créer un monde parfait - à son image. L'humanité à ses pieds, asservie. Dans sa merci, elle leur permet d'oublier leur échec. Ce n'est pas que le monde qui est transformé mais ses sujets aussi. Ils ont tous oublié qui ils sont, oublié qu'ils n'ont pas su l'empêcher de mettre son plan à exécution. Dans sa merci, elle les laisse vivre sous son règne. Mais ils ne réalisent pas la chance qu'ils ont. Leur seule préoccupation, c'est le grand bal annoncé pour ce soir. Bien qu'elle est entourée de ses servantes, Morgaine se sent soudain seule. Oui, elle a gagné. Oui, elle a obtenu tout ce dont elle a toujours rêvé. Mais alors pourquoi se sent-elle aussi seule ? Il n'y a que son fils avec qui elle peut partager ce rêve devenu réalité et cela devrait être suffisant. Mais pourquoi se sent-elle incomplète ?
Les jeunes filles terminent de l'habiller et la parer de bijoux alors que Morgaine observe son reflet dans le miroir, elle oublie pendant un instant ses sombres pensées. Les pans de sa robe vert émeraude complémente si bien les chutes de cheveux noires qui encadrent son visage. Elle est la reine. Enfin. Les servantes se retirent et à ce moment, Mordred cogne à la porte de ses quartiers. " Entre, mon fils. " Le garçon est vêtu de sa plus belle pièce de garde-robe, et en le voyant entrer, elle est heureuse de voir son fils paraître comme le prince qu'il aurait toujours dû être. " Les invités ont commencé à arriver. " La reine s'approche donc de sa couronne et la pose sur sa tête avant de jeter un regard complice à son fils. " Alors ne les faisons pas attendre. " Cette fois, le reflet du miroir lui renvoie véritablement l'image d'une reine et elle sourit mais Mordred l'arrête avant de franchir la porte. " Je suis heureux. Ce monde que tu nous as créé... Il dépasse mes attentes. " Comme s'il pouvait lire les doutes qu'elle refoule au fond d'elle, il tente de la rassurer. Tout ce qui lui importe à présent, c'est son bonheur. " Il aura fallu des centaines d'années, mais nous avons réussi. Nous avons gagné. " Et elle compte bien en profiter, à commencer par ce bal. Danser, boire et rester éveillée jusqu'aux petites heures du matin.
Les invités ont commencé à entrer dans la grande salle de bal. Certains sont assis au banquet, d'autres dansent déjà au son du grand orchestre. Entourée de ses gardes, Morgaine et son fils se font annoncer : " Sa Majesté Morgaine Le Fay et votre Prince Mordred Le Fay. " Elle lévite jusqu'à son trône et prend place sur le siège alors que tous la saluent d'une révérence. Mordred s'excuse et s'élance vers les invités. Elle n'a pas besoin d'entrer dans sa tête pour savoir qu'il part à la recherche d'une conquête. Il peut s'amuser tant qu'il le désire, jamais aucune femme ne sera assez bien pour être sa princesse. Et quand à elle, la sorcière reste seule sur son trône et observer la salle se remplir. De nouveau, le sentiment de solitude l'envahit mais elle essaie de le chasser. Elle se répète ses quelques mots à répétition. J'ai gagné. J'ai gagné. J'ai gagné. Enfin, elle peut avoir tout ce qu'elle désire. Mais à quoi bon... Elle n'a plus rien qui vaut la peine de se battre. Est-ce que le reste de l'éternité sera ainsi ? Une sucession de bals pour inviter l'ennui ? Ses pensées s'envolent vers d'autres mondes. Et si elle pouvait aller conquérir tous les autres ? Déjà, elle s'imagine reine de tous les univers, toutes les dimensions. Incapable d'arrêter son esprit à profiter de la soirée. Pourtant, c'est ce qu'elle s'oblige à faire lorsqu'elle se lève enfin et part se joindre aux invités maintenant complet. Que les festivités commencent !
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explications:
- morgaine a transformé la réalité à travers un sort - le monde a été modifié en univers médiéval où elle est la reine - un bal est organisé dans son château et tous sont invités - personne ne se souvient de sa véritable vie donc vous pouvez interpréter votre personnage comme vous voulez. il peut être gentil, méchant, un invité ou un serviteur, je vous laisse choisir la vie qu'il aurait dans ce monde. - enfilez vos plus belles robes de bals et plus beaux habits - si vous avez des questions, mpottez-moi
Est-ce qu'un univers alternatif rendrait plus heureux un homme comme Alfred? Pas si sûr. Mais sans aucun souvenir de sa vraie vie, il n'y aura guère moyen à comparer.
Non, il était plutôt concentré sur la fin de son habillage, les derniers boutons de sa tunique fermés, il observait son reflet dans le miroir installé dans ses quartiers. Encore un bal, il n'y avait décidément que cela qui contente les sujets du royaume. A croire que personne n'était capable d'aimer quoi que ce soit d'autre. Peut-être bien parce qu'un tel événement permettait d'oublier les problèmes du présent.
Mais tout cela, il le savait parfaitement, puisqu'il n'était pas étranger à ce genre d'idée. Quand on avait droit à l'écoute la plus royale qui soit, il était important de lui murmurer ce qui pourrait aider le monarque à garder une couronne sur la tête et la tête sur les épaules. Ce qui n'avait pas été toujours le cas. Mais Alfred faisait partie - sans se jeter des fleurs - du panier des bons. Et avec une reine tel que Morgaine, il avait intérêt à ne pas se planter, elle ne lui demandait que le meilleur de lui-même. Voir même un dépassement de soi souvent constant. Une vigilance accrue, avoir un voir deux coups d'avance sur tout le monde. Sans pouvoir aucun.
Il ne s'en plaignait pas, depuis aussi longtemps qu'il s'en souvenait, il avait toujours fait cela, à ses côtés. Sans doute l'un de ses plus vieux suivant, pour cette vie en tous les cas. Autant dire que pour un simple mortel, sa position était plus qu'enviable.
Ce fût donc tout habillé de noir, sobre, pour se mêler à la foule, sans être vu - parce qu'il était aussi une oreille avisée, qui ne rater guère les complots et autres désagréments que des rassemblements tel que celui-ci pouvait amené dans son sillage - qu'il descendit à la salle de bal.
Les serviteurs qui croisaient sa route préféraient baisser les yeux et rapidement le passer après l'avoir saluer, il y avait quelque chose dans cette grande silhouette sombre qui les inquiétait - aussi peut-être cette balafre qui lui marquait le visage -. Mieux valait ne pas attirer son attention, au risque de se retrouver avec sa tête sur une pique. Pourtant il ne semblait pas si désagréable, quand on osait lui adresser la parole. Mais ce n'était qu'une image, il n'aimait guère les gens, en général. Encore moins tous ceux qu'il risquait de croiser ce soir.
S'installant dans un coin de la pièce, il croisa les bras et laissa son regard sombre parcourir la salle et ses convives, saluant avec respect le prince qui passait à ses côtés, avant de revenir à sa surveillance. La Reine décidait de se mêler aux convives, il ne la quittait guère des yeux. Pas parce qu'il pouvait être ébloui par sa beauté, le conseiller était au-dessus de cela, mais bien parce qu'il surveillait que personne ne s'en prenne à sa personne.
Petit résumé:
- Alfred se retrouve donc à être le conseiller personnel de Morgaine. - Il gère aussi une sorte de protection rapprochée. - Non, il ne fait pas parti des gentils.
Comme à son habitude, Obéron se présenta avec ses plus beaux atours, n’est pas le roi des fées qui veut ! Son costume blanc était étincelant, d’un blanc lunaire qui dégageait une aura lumineuse : assez faible pour ne pas éblouir, assez forte pour qu’on soit forcer de le remarquer. Ses longs doigts effilés se terminaient par des ongles tranchants, aiguisés. Tout chez lui évoquait des lames, des poignards : que ce soit son visage en pointe, où ses longs cils qui s’érigeaient comme des lances. Chacun de ses pas étaient suivis par sa cohorte minuscule, une foule de papillons multicolores et de mignonnes petites fées, dégageant une poussière tout aussi mirifique. Malgré sa petite taille et son visage disgracieux, ses manières et son charisme lui donnait l’air d’un prince, que dis-je, d’un véritable monarque. Mais la régence n’était pas à lui, pas encore.
Bientôt, pensa-t-il, bientôt, alors qu’il se dirigeait vers la salle du bal, enfilant la dernière touche de son costume de scène : un magnifique masque vivant taillé dans de l’écorce magique, celle d’une ancienne nymphe transformée il y a des siècles. Une rareté que les plus grands collectionneurs ne pouvaient rêver de s’offrir et qui offrait une protection complète contre les télépathes. S'il en existait si peu, c'est notamment parce qu’Obéron les avait tous trucider pour son propre plaisir. Toute sa garde-robe était remplie d’objets de ce même bois, capable de modifier sa structure pour afficher des expressions et des sentiments. Son masque, lui, affichait un visage triste dont les larmes ne cessaient de couler, comme deux cascades intarissables.
La reine Morgane était toujours aussi belle et resplendissante, le comploteur devait bien l’avouer. A une époque, il n’aurait pas rechigné à la faire tomber dans son lit, mais sa haine était trop tenace pour s’attacher aux choses de l’amour. Seul comptait le pouvoir, celui qu’il allait prendre, ce soir même. Son plan n’était pas bien compliqué : cela consistait simplement à réduire la sorcière à néant, à tuer son fils et à porter son cadavre en étendard, jusqu’au dernier petit village du Monde des Sept Continents. Pour se faire, cette fois, le bonhomme s’était montré plus subtil et avait minutieusement tout préparé. Pas de divulgation pour le moment, cependant, la surprise risquerait d’être gâché.
Pour l’heure, le futur régicide se tenait au milieu de la pièce, un verre de vin à la main, qu’il porta doucement à ses lèvres. Ses magnifiques manières lui avaient toujours valu la sympathie de tout le monde, il ne laissait jamais entrevoir la barbarie qui le composait naturellement, sauf aux habitants de sa petite contrée. Bien que toute puissante monarque, la mortelle femme ne pouvait pas gérer tout son royaume seule et c’est là qu’apparaissait des hommes tels que lui : du genre à grappiller toutes les miettes de la table royale, jusqu’à prendre toute la table, le château, les rideaux et le cul des bonnes.
Mais, trêve de dispersions. Obéron se mit alors en marche, sautillant littéralement de joie à chacun de ses graciles pas. De loin, il avait repéré la principale intéressée qu’il s’empressait alors de rejoindre, tout en pirouettes et amples mouvements.
— Bonsoir, ma reine. Susurra-t-il d’une voix mielleuse et mélodieuse, s’obligeant à effectuer des nombreuses révérences. Il se saisit alors négligemment de sa main et la porta aux lèvres de son masque.
— Votre soirée est-elle bonne, ma reine ? Un sourire sarcastique illumina son visage, dissimulé par une moue boudeuse. Le sorcier relâcha alors son étreinte, se redressant avec déférence.
— J’ai quelques affaires qui mériteraient votre attention, maitresse. Je sais bien que ce n’est point le moment d’aborder des sujets d’états, mais, j’ai acquis des informations si importantes que j’ai dû me faire violence pour venir vous contacter au plus vite. Oh, ne croyez pas que participer à l’une de vos fêtes me fait mal, bien au contraire d’ailleurs !
Son rire cristallin s’illumina dans sa gorge, accompagné des gloussements de ses Fées-Esclaves. Le jeune homme reprit doucement son sérieux en agitant drôlement les épaules. Droit comme un I, il prit bien soin à observer toutes les personnes alentours avant de revenir à sa discussion. Rassuré, il se rapprocha et se mit sur la pointe des pieds tout en continuant à épier les convives.
— Ma déesse, je sais de source sûre — et rien n’est plus sûr que les espions du Petit Peuple, comme vous le savez certainement — que quelqu’un tentera de vous assassiner ce soir. Bien mal lui prendrait d’agir ainsi, alors que vous êtes au summum de votre puissance mais, il s’agit d’un sournois, d’un serpent ! C’est un gentleman de votre entourage, ma reine, que je soupçonne ardemment de comploter contre votre magnifique règne. Nous sommes d’ailleurs sous son perfide regard à cet instant ...
Spoiler:
- Klarion se nomme Obéron et se présente comme le roi autoproclamé des Fées. - Chef d'une des contrées les plus dangereuses du Royaume de Morgane, il souhaite s'emparer du royaume et du pouvoir de sa reine. Il s'en va d'ailleurs la rejoindre pour lui faire part de terribles secrets : en effet, ce soir, quelqu'un tenterait de l'assassiner, mais qui donc ? - Évidemment, Alfred n'est sûrement le seul à observer ce drôle de couple mais, y-a-t-il plus proche d'elle - physiquement - que lui dans la salle ? Allez savoir de qui parle ce petit con de sorcier !
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J'ai gagné. Véritablement gagné. Morgaine tourne son regard vers la couronne qui repose sur sa table de chevet alors que les servantes peignent soyeusement ses longs cheveux. Personne n'a réussi à l'arrêter et les voilà tous plongés dans une réalité qu'elle a choisi. Sa réalité. Reine de toutes les terres et tout ce qui foule son sol. Le sort a englouti la Terre entière et transformé entièrement le paysage. Les villes modernes ont disparues pour faire place à des villages d'antan. Le capitol de Washington n'est plus, remplacé par le grand palais de la sorcière. Elle peine encore à y croire. À travers les siècles, il y a toujours eu quelqu'un pour se mettre sur sa route et faire échouer ses plans. Mais à présent, même les héros de Justice n'ont pas su l'arrêter à créer un monde parfait - à son image. L'humanité à ses pieds, asservie. Dans sa merci, elle leur permet d'oublier leur échec. Ce n'est pas que le monde qui est transformé mais ses sujets aussi. Ils ont tous oublié qui ils sont, oublié qu'ils n'ont pas su l'empêcher de mettre son plan à exécution. Dans sa merci, elle les laisse vivre sous son règne. Mais ils ne réalisent pas la chance qu'ils ont. Leur seule préoccupation, c'est le grand bal annoncé pour ce soir. Bien qu'elle est entourée de ses servantes, Morgaine se sent soudain seule. Oui, elle a gagné. Oui, elle a obtenu tout ce dont elle a toujours rêvé. Mais alors pourquoi se sent-elle aussi seule ? Il n'y a que son fils avec qui elle peut partager ce rêve devenu réalité et cela devrait être suffisant. Mais pourquoi se sent-elle incomplète ?
