Attentat à Central City. Le Dubai Café, restaurant préféré d'Iris West, où elle se rend régulièrement durant ses pauses déjeuner, vient d'exploser. Plusieurs victimes, des hurlements dans les rues, un bâtiment partie en fumée. Mais par chance, cette fois là, Iris n'y était pas. Pourtant, c'était bien elle la cible de cette attaque. Son nez qu'elle met partout commence à déranger certains groupes extrémistes qui cherchent à l'éliminer avant qu'elle ne dévoile leurs secrets. Kandar Adg était non loin de là quand l'attaque a eu lieu et se rend rapidement sur place pour venir en aide aux rescapés. C'est là qu'il trouve une Iris perturbée, parfaitement consciente qu'elle était celle censée y passer aujourd'hui. D'autant plus que les responsables ne sont sûrement pas très loin. Peut-être qu'ils la voient, et qu'ils attendent le bon moment pour lancer une nouvelle attaque.
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Un sifflement sourd étouffa le moindre son, le moindre cri. Son échine vrille à la sensation d'une main posée sur son épaule. Une silhouette s'esquisse sous ses yeux, mais il lui était impossible de distinguer une quelconque singularité dans ses traits, tant sa vue était brouillée. Son interlocuteur articula une phrase mais le sifflement absorba le brouhaha des cris de panique et les plaintes de blessés. Iris secoua fébrilement la tête afin de revenir à la réalité, mais le fourmillement dans ses jambes l'empêcha de se relever. Le sifflement, néanmoins, s'estompa lentement, pour laisser place au vacarme environnant, auquel une voix qui se voulait rassurante s'éleva. « Madame, vous allez bien ? » demanda une femme, accroupie au près de la photojournaliste. Ses paupières clignèrent à plusieurs reprises avant que le décor ne lui paraisse entièrement net : ce qu'il reste du Dubai Cafe n'est plus que cendres, poussières, et braises fumantes. L'explosion a tout soufflé sur son passage : les tables, les vitres, et les vies. Quelques passants chanceux sont prit de la même migraine qui tambourine le crâne d'Iris. A quelques minutes près, elle était enterrée sous le squelette de la bâtisse, probablement morte ; son retard lui a sauvé la vie, mais pas celle d'une poignée d'innocents, au mauvais endroit, au mauvais moment. Une poignée de vies gâchées, pour elle. Pour la faire taire. Elle a creusé la tombe de ces hommes et femmes en fourrant son nez là où elle ne devrait pas. Le destin l'a épargné, pourtant, afin qu'elle puisse admirer le spectacle.
Lorsque jambes fut capable de la relever, la jeune femme se précipita sur un corps enseveli sous les décombres. « Appelez les ambulances ! Faites quelque chose ! » lança-t-elle à la femme qui l'accompagnait. Elle souleva les débris afin d'en libérer son prisonnier, mais l'homme expirait dores et déjà les derniers souffles de son existence. Ses lèvres s'entrouvrirent pour n'en laisser échapper qu'une plainte indéchiffrable. Iris posa ses mains sur les joues de l'homme, et secoua lentement la tête de droite à gauche. « Ne parlez pas, ça ne fera qu'aggraver la douleur. » commença-t-elle d'une voix qui se voulait douce et rassurante, bien que son palpitant tambourinait inlassablement dans sa poitrine. Mais la respiration saccadée de l'homme s'apaisa, pour que plus rien ne franchisse ses lippes ; il est mort, à cause d'elle et de son inconscience. Quelques jours auparavant, la journaliste a reçu des lettres de menaces, mais elles n'ont de quelconque utilité que lorsqu'elles sont exécutées, et les conséquences de son entêtements sont plus graves que ce qu'elle avait imaginé. Une voix attira son attention ; un gémissement léger dissimulé sous les gravas. Il y avait encore des survivants. Iris s'empressa de retirer quelques pierres et autres morceaux de l'ancien bâtiment, mais à elle seule, elle n'atteindra jamais la source des cris. Elle jeta un oeil par dessus son épaule et aperçu un homme d'une quarantaine d'années à quelques pas d'elle, entouré de deux ou trois autres curieux. « Hey ! Il y a encore des survivants à l'intérieur, venez m'aider ! » cria-t-elle, ralenti par son souffle saccadée, et des larmes qu'elle n'a pas parvenu à maîtriser. C'était de sa faute ; sans doutes aurait-elle préféré périr avec eux plutôt que de les regarder mourir. Les criminels sont même peut-être encore sur place, à regarder leur proie ramasser les cendres et à pleurer sur les conséquences de son entêtement.
12:07. Les pneus crissent à quelques centaines de mètres du carrefour, je fais un bon en avant, ma ceinture retient mon corps, le contre-coup de cet arrêt soudain me renvoie en arrière et mon crane rencontre l'appui-tête qui se tient derrière-moi. Je retiens le journal que je lisais quelques secondes plus tôt en serrant mon poing, mes muscles s'étant subitement raidi devant la violence de cet arrêt, l'empêchant alors de choir sur le sol de la voiture dans laquelle je me tiens.
A l'avant, le chauffeur semble figé. Il regarde, alerte et nerveux, le lieu de l'incident et je vois sa main se mouvoir, dans un premier temps, afin de toucher le poste radio près de lui. Ses yeux percutent alors les miens quand il les lance sur le rétroviseur central. Il abandonne sa main et bredouille quelques mots avec maladresse.
« La voiture n'a pas explosé, Trévice, alors vous devriez être en état de parler, soyez-en sûr. Mon ton est sec, froid, et mes yeux regardent l'heure. 12:08. – Je... Nous devrions trouver un nouveau lieu de restauration, Monsieur. – Vous n'aimez pas l'actuel ? »
Son regard est celui d'un homme interloqué et dont la nervosité n'a d'autres effets que de l'irriter. Il garde cependant pour lui une remarque amère, insultante : j'aperçois cette pensée d'un regard. Ses mains orientent le GPS accroché à l'avant de la voiture pour y taper une nouvelle destination, effaçant par la même occasion la précédente et il répond.
« L'actuel n'est plus. Monsieur ? – Approchez-vous de notre destination avant que les passants n'aient obstruaient la route en accourant. – L'explosion vous était probablement destinée, vous en êtes bien sûr ? – Faites, Trévice. »
Le regard hésitant, les mains nerveuses, ce dernier s’exécute tout de même et s'approche du drame. Le carrefour est couvert d'une poussière âcre se dégageant des débris et se dissipant rapidement dans l'air. Il y a le chant des sirènes de polices et des ambulances alentour, il y a les yeux paniqués des passants et des blessés. Il y a ceux qui saignent abondamment et ceux qui restent couvert par les décombres au loin. Il y a les corps qui gisent et qui ne se meuvent. Et il y a moi.
Par un hasard chanceux, je réussi à passer entre les premières voitures de polices à avoir rejoint la scène quelques secondes à peine pour atteindre rapidement les lieux de l'incident. Lorsque je croisa deux hommes en uniformes et insignes à la poitrine, ils étaient bien trop occupé à traiter avec un homme dont les quelques larmes laissaient sur ses joues deux sillons creusés à même la poussière dégagée par l'explosion. De loin, j'aperçus le regard couvert de curiosité d'un policier qui ne dénia pas venir vers moi, ma proximité avec les deux précédents agents le rassurant, pensais-je, quant à la raison de ma venue sur la scène du drame.
Par conséquent, en quelques secondes je parvins à me hisser jusqu'au centre de la scène macabre du crime. Et il ne me fallu guère plus de temps avant d'apercevoir ma cible, Iris West, photo-journaliste dont la vie lui avait accordé un jour de sursis. Je ne cache pas ma joie devant le fait de la savoir en vie et un léger sourire s'étend sur mon visage. Elle me hurle de venir l'aider, je me refuse à le faire.
Au lieu de ça, je m'approche et ploie un genou au sol juste à côté d'elle.
« Je ne suis pas ici pour soulever des décombres avec vous, ces vies prises et celles qui le seront bientôt ne sont pas importantes, Miss West. Aujourd'hui, on va plutôt tenter de retrouver vos agresseurs, voulez-vous ? J'ai bon espoir qu'ils souhaitent finir le contrat dans l'heure. »
Je me lève alors, laissant Iris West à ses occupations et je me dirige vers les deux policiers ; je profite alors que l'un des deux s'était précédemment présenté à la victime en état de choc quand je passais à côté d'eux pour les interpeller.
« Officier Conrad, vous pouvez m'expliquer ce que fait cette jeune femme ici ? Vous la laissez retirer les débris librement et arbitrairement en prenant le risque d'aggraver la situation ? Cette dernière est déjà critique, je ne veux pas de civils présents ici. »
Ton autoritaire, direct et percutant prononcé en m'approchant de l'Officier. Dans quelques minutes on me demandera mon identité mais la dite situation les pousse à me prendre, pour le moment, au sérieux. Pendant qu'il s'active à amener Iris West parmi le groupe de civils quelques dizaines de mètres plus loin, je passe mon regard parmi eux, mémorisant leurs places et, au mieux, leurs visages. Le tueur devrait s'approcher, inévitablement, de la victime, sans cependant se permettre – pour l'instant – de finir le contrat.
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Je rêve. Ses yeux ronds suivent les pas de l'homme, lèvres entrouvertes, prête à cracher la première insulte lui traversant l'esprit, mais il ne lui laissa qu'à peine le temps de laisser s'échapper un rire offensé, avorté par une colère qui anima ses jambes et la traîna jusqu'à lui. Ces vies prises et celles qui le seront bientôt ne sont pas importantes. Comment pouvait-il dire cela avec tant de nonchalance ? Sa vie n'a pas plus d'importance que la sienne, ni celle de n'importe quelle innocent s'étant trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, ni celle de n'importe quel héros vêtu de bleu, de rouge ou de noir. Des vies gâchées à cause de sa curiosité maladive et de son obsession pour la justice et la vérité. Par chance, les ambulance rejoignent les décombres alors qu'un policier prend doucement la demoiselle par l'épaule pour l'emmener en sécurité, une dizaine de questions sans réponse bourdonnant dans son crâne, ou était-ce le bruit sourd de l'explosion qui avait endommagé ses tympans ; cela n'avait plus de réelle importance. « Iris West, Central City Picture News, lança-t-elle en montrant sa carte de journaliste à l'homme. Les auteurs de l'explosion sont probablement encore là, vous devriez faire évacuer tous les civils présents dans la ruelle et... autour de moi. Il faut que je vois Lyra. » souffla-t-elle, posant une main sur sa hanche et l'autre sur son front avant de soupirer. Seule Lyra pouvait l'aider ; elle ne pouvait pas gérer cette situation sans l'appoint du chef de police de Central City. Iris était bien décidée à retrouver ces criminels et à les faire payer pour ce qu'ils ont fait. « Le chef Hawthorne n'est pas disponible, mais je lui en ferais part dès que possible, mademoiselle West. Vous devriez rejoindre les civils, nous allons vous évacuer aussi rapidement que possible... » commença-t-il en posant une main dans le dos de la journaliste. Cette situation ne lui est pas inconnue ; son métier de reporter en affaire criminelle lui a donné de nombreuses occasions de travailler avec le CCPD. Elle a d'ailleurs quelques amis au sein de la police, sans compter son petit-ami, Barry Allen, avec qui elle a eu de nombreuses d'occasion de travailler, avant qu'ils ne lient des relations plus intimes. « Je resterais ici jusqu'à ce que la rue soit dégagée et le périmètre quadrillé. Je suis la cible de cette attaque, je ne vais pas mettre plus de personnes en danger. Il y a déjà eu assez de morts aujourd'hui. » lança-t-elle sur un ton autoritaire. Son regard se reposa sur l'inconnu qui l'avait abordé plus tôt, accompagné d'un officier à quelques mètres d'elle. Une dizaine de question lui brûlait les lèvres mais il était inhabituel qu'elle les maintiennent aussi longtemps en suspend. Ses jambes l'entraînèrent jusqu'à lui, coupant l'homme dans sa phrase. « Qui êtes-vous ? Comment connaissez-vous mon nom ? Comment savez-vous que j'étais la cible de cette attaque ? Pourquoi voulez-vous m'aider ? » demanda-t-elle, l'air toujours aussi autoritaire, sourcils froncés et poings serrés. L'officier les observa, les lèvres entrouvertes par la surprise, mais ne cracha pas un mot ; sans doutes se sentait-il de trop dans la conversation, puisqu'il se racla la gorge et rejoignit son coéquipier, qui lui ordonna de dégager la rue. « Ou peut-être avez-vous planifié l'attaque. Cela expliquerait pourquoi vous vouliez m'aider, et pourquoi vous n'avez aucun respect pour les vies innocentes qui sont mortes dans l'explosion... Qu'est-ce qui me retient de vous dénoncer à l'un de ces officiers ? » Un sourire provocateur étira les lippes de la journaliste, ses bras venant se croiser devant sa poitrine. Elle ne le croyait pas être l'auteur de l'attaque, néanmoins elle espérait que de telles accusations le forceraient à répondre à ses questions.
Elle n'obéirai pas. C'était une évidence à laquelle je devais me résoudre comme beaucoup avant moi avaient été forcé de faire. On ne forçait pas Iris West à lâcher un os à peine rongé ; on ne la forçait ni à se délaisser de sa moelle, ni à se satisfaire de ne mordre aucune chose. La photo-journaliste était de ces chiens qui n'abandonnaient rien.
La nuit bat son plein à midi et quelques, aujourd'hui. Les lampadaires éclairent les environs, le ruban jaune s'en retrouve réfléchissant et les silhouettes alentours pleuvent. J'en dénombre vingt-trois. Vingt-trois suspects parsèment donc les environs du cimetière nommé « Dubai Café » pendant que je tourne le visage à droite et à gauche. Inutile de regarder derrière moi, il n'y a là guère plus que des morts, des mourants et des hommes rongés par la douleur. Mais peut-être vivront-ils encore un peu.
Elle convainc un policier de la laisser au milieu du champ mortuaire et pendant ce temps, je m'approche de son coéquipier.
« Mark Wilmer, chef adjoint au SFPD, San Francisco Police Department. J'ai été envoyé à Central City pour planifier et encadrer la visite prochaine du Maire Evanhauer, permettez que je vous aide vous manquez d'hommes. »
Tout cela est parfaitement faux et un rien briserait âcrement mon mensonge.
« Vous êtes trois, si j'ai bien compris ? Vous, votre coéquipier et Monsieur, quelques mètres plus loin à s'occuper des passants. Les renforts auront tôt fait d'arriver, j'en conviens, mais actuellement on ne peut décemment pas rester si peu pour s'occuper d'un acte criminel tel, vous le comprenez sans doute, n'est-ce pas ? Ici, il ne faut bien évidemment que les secours et les pompiers, guère de personnes superflues, l'horreur sera déjà bien trop éreintante pour eux quand ils auront commencé à enlever les décombres : vous et votre coéquipier, vous devriez cadrier la zone, empêcher d'autres civils de venir, prendre garde à ce que le ou les criminels responsables de cette tuerie ne puisse pas revenir. Pouvez-vous le faire ou cela est-il une mauvaise idée, selon vous ? Je précise que ma question est sérieuse, la responsabilité vous revient, agent Conrad. »
Pourriez-vous, seriez-vous d'accord, qu'en pensez-vous, la décision est votre. On convainc parfois mieux autrui en lui laissant penser que nos idées sont également siennes plutôt qu'en lui forçant la main avec mépris et violence. Les hommes tendent à être écouté et respecté.
« Selon vous, d'ici combien de temps mettront les pompiers à... – Qui êtes-vous ? Comment connaissez-vous mon nom ? Comment savez-vous que j'étais la cible de cette attaque ? Pourquoi voulez-vous m'aider ? »
Elle aboie ses questions avec une fermeté rare, les crocs sortis de sorte à laisser comprendre à qui peut bien l'entendre qu'il n'y a, ici, guère de place à la patience. L'officier près de moi reste bouche-bée quelques secondes puis repart vers son collègue pour suivre ses propres ordres. Mes lèvres se figent un court instant, perplexe, et mon regard parcours celui d'Iris West.
Ses questions sont normales, les poser, une évidence mais y répondre, cela demande bien plus de réflexions. Une réflexion déjà à l'effort depuis quelques minutes pour retrouver les responsables de cet acte.
Murmure.
« Mon nom n'aura d'importance que plus tard, Miss West. Ne posez plus cette question. De même, cessez de me demander comment je le sais : je le sais de la même façon que vous, parce que votre entêtement est connu de tous, un entêtement que beaucoup considéreraient comme de la stupidité. Et pourquoi vous ne devriez pas me faire arrêter ? Pour trois raisons : je sortirai avant la fin de la journée, vous n'apprendrez jamais mon identité et vous laisserez vos assaillants en liberté. Et à mesure que vous n'arrêterez pas, Miss West : ils n'arrêteront pas non plus. « Réfléchissez : pourquoi une explosion ? Il aurait été simple d'engager un homme pour vous tuer purement, simplement et discrètement mais au lieu de ça, on a choisi de faire exploser le restaurant que vous affectionnez à midi et sept minutes. Qui prévoit de faire exploser un bâtiment à cette heure tout en sachant que vous y viendrez manger ? Personne. Il aurait été plus avisé de prévoir l'explosion à midi trente pour être certains de vous toucher, Miss West. Pas en début d'heure, pas à un horaire choisi si arbitrairement. Il y a donc une théorie sur laquelle travaillée. « Il n'y avait pas de comptes à rebours mais un homme pour enclencher la bombe manuellement ; il vous attendait pour être sûr que vous seriez présente dans les lieux de l'accident mais, en revanche, suffisamment loin pour ne pas vous toucher car il voulait vous garder en vie. Ce qui m'amène à vous poser une question : « Miss West, à qui faites vous si peur qu'il serait prêt à tuer plusieurs dizaines d'innocents pour vous effrayer en retour mais sans oser s'en prendre à vous ? »
Paupières closent, la demoiselle posa ses mains sur sa taille, attentive au moindre mot de l'inconnu, submergée de questions suspendus. Le souffle encore coupé, elle s'efforça d'inspirer une bouffée d'air, mais la demoiselle reposa son regard sur les débris et la fumée s'en échappant. Les pompiers s'attardaient à éteindre les dernières braises et à déterrer les corps sans vie des décombres. Iris n'écoutait plus l'homme, les pupilles plongées dans ce spectacle macabre, engendré à cause de sa témérité ; mais allaient-il arrêter pour autant ? Pourquoi Flash n'était-il pas déjà sur place ? La photojournaliste était si habituée à ce que le bolide écarlate sauve son prochain lorsque la situation requérait sa présence, qu'elle n'imaginait plus Central City sans lui. Sans Flash. Que deviendrait la ville sans son héros ? Que deviendrait Iris ?
Échappée de ses pensées, la photojournaliste reposa son attention sur l'homme, qui attendait, visiblement tout comme elle, des réponses à ses questions. Son regard traversa la rue et parcourra ses édifices. L'assaillant était peut-être encore dans ses ruelles, à contempler la portée de ses agissements, le coin des lippes étirées dans un sourire carnassier, ou peut-être était-il bien loin, planifiant sa seconde attaque. « J'aurais du mourir, commença-t-elle, avant de reposer ses pupilles noires sur l'homme. J'étais la cible de cette attaque, et je devrais être morte. » lança-t-elle sèchement, l'air soudainement plus sombre. Les lettres de menace ne mentaient guère ; le décès d'Iris était planifié, seulement, ses ennemis n'avaient pas prévu que leur victime soit en retard de quelques minutes, échappant ainsi à sa sentence. « J'ai reçu des lettres de menace. » souffla-t-elle dans une grimace, tout de même réticente à exposer toute cette histoire à un pur inconnu. Elle doutait néanmoins qu'il ait quoi que ce soit à voir avec cette attaque, elle n'hésita donc que quelques secondes pour lui partager ses conclusions et ses doutes. « C'est le commencement de quelque chose. Quelque chose qui terrorisera Central City. Je devais mourir aujourd'hui, mais j'ai eu cinq minutes de retard et j'ai été épargné, souffla-t-elle, la voix étranglée par l'inquiétude. S'ils voulaient simplement tuer une journaliste gênante, alors ils auraient eu des milliards d'autres occasions de le faire, sans avoir besoin de placer une bombe dans un endroit aussi fréquenté que le Dubai Café. Ils voulaient que tout le monde voit ce qu'ils ont fait. C'est un avertissement, pas seulement pour moi, mais pour toute la ville de Central City, lâcha-t-elle, insistant sur le danger que court la ville. Je pense pas qu'il soit encore sur le lieu du crime, mais ils ont certainement observé leur travail et laissé quelque chose de leur passage. » conclue-t-elle, pointant du regard les immeubles dont la vue porte sur le restaurant. Il faudra certainement une équipe entière pour quadriller le coin, mais la photojournaliste comptait sur ses connaissances au sein du CCPD pour prêter main forte. « S'ils voulaient que je disparaisse, c'est que j'ai mis la main sur eux, d'une quelconque manière, dans un article. » souffla-t-elle, réfléchissant à des noms qui ressortaient du lot ou coïncidaient avec les méthodes utilisées, mais il lui sera certainement plus aisé de croiser ces informations lorsque ces dossiers seront récupérés. « Vous auriez simplement pu partir d'ici et fermer les yeux sur l'explosion, mais vous ne l'avez pas fait, et pour une raison que j'ignore, vous voulez m'aider, commença-t-elle, l'air circonspect et étrangement doux. Vous êtes soit quelqu'un d'impliqué et bon, soit vous ne me connaissez pas simplement après avoir vu mon nom à la fin d'un article. Dans les deux cas, je ne suis pas contre de l'aide supplémentaire pour trouver les coupables, mais je veux savoir votre nom. » lança-t-elle, les yeux légèrement plissés. S'ils devaient collaboraient, la photojournaliste apprécierait son honnêteté.
« Pour quelle raison aurais-je à vous donner mon nom, si ce n'est pour aider quelqu'un qui a l'étoffe d'un si misérable partenaire ? »
Si je me tiens face à elle, mon regard cette fois-ci lorgne sur quelques façades se trouvant un peu plus loin et j'essaie autant que faire se peut de regarder avec attention l'architecture de ces multiples bâtiments : mais je n'y parviens pas. Mais mes yeux se brisent contre la noirceur du jour et donc, je ne vois plus rien d'autres que de nombreux murs noirs sans l'ombre d'un détail ; il y a certes quelques réverbères brisant la continuité de la nuit mais trop peu par endroits pour me permettre une visibilité acceptable de toutes les rues adjacentes à la place dans la quelle nous nous trouvons. Mon regard est partiellement absent et ma voix, quelques peu pensives pendant que je lui répond.
J'ai, dans les yeux, quelques notes de froideurs agressives et pendant un court moment, mes lèvres ont prit le pli d'une moue qui se répugne à l'écoute de ses mots. Il y eut quelques nuances d'irrespect dans ma voix comme il y en aura dans les prochaines. Peu à peu, mon visage se tourne vers elle et mes yeux se posent en son regard.
« A mesure que vous vous lamentez, que vous pleurez ces morts, que vous vous déchirez à coup de culpabilité et de grands mots aigrement sentimentaux, Iris West : des hommes sont en train de mourir. Que cela soit de votre faute ou non, le résultat est le même : des vies se perdent à cette heure et d'autres encore se perdront à l'avenir et vous ne faites rien pour changer cela. « Vous ne faites rien car vous ignorez les faits à mesure que vous vous noyez dans votre chagrin : vous ignorez l'heure du crime et mettez la raison de votre survie à un hasard fortuit. Mais un crime se prépare et quand on sait préparer un engin explosif d'une telle ampleur on ne laisse pas de telles données au caprice d'une quelconque coïncidence : cela se réfléchit en semaines si ce n'est en mois, on a à préparer la machine meurtrière, à choisir l'emplacement du drame, à décider d'une heure, qui pourraient répondre aux spécificités d'une cible ; alors quand on a fait ça, quand on a engagé un homme pour épier vos mouvements afin de connaître chacune de vos habitudes, le moindre de vos déplacements coutumier, dans le seul but d'attenter à votre vie, pensez-vous sérieusement qu'on oserait prendre le risque de vous manquer ? Dans les jours à venir, vous viendrez à être protégé par une armada policière présente à votre porte continuellement, vous serez sous une surveillance telle qu'ils ne pourront plus vous atteindre et ça, quand on songe à tuer quelqu'un comme vous, on y songe à l'avance. « Donc non, vous n'étiez pas censé mourir aujourd'hui : car sinon j'aurais face à moi un corps comme celui qui se tient derrière-moi. »
Car depuis quelques minutes, les recherches s'intensifiaient à mesure que les camions de pompiers et les ambulances arrivent. Peu à peu, l'on expulse les gravas recouvrant le café, les blessés ressortent, rarement, et vont au main des secouristes et de temps à autres, un homme arrive, recouvert de poussière et le souffle brisé, qu'ils recouvrent d'une bâche âcrement noire à quelques mètres de nous. Enfin, je poursuis.
« Que cela vous déplaise, je ne vous offre pas une vulgaire aide mais une opportunité. Je partage votre avis, celui selon lequel Central City sera prochainement sous le coup d'une vague criminelle comme elle en aura rarement connue ; une qui plongera la ville à feu et à sang, tout ça tout ça... Et je pense aussi que vous avez fouiné là où il le fallait. Mais je continu de penser ardemment qu'ils ont bien trop peur pour s'en prendre à vous directement : pour une raison que j'ignore et que vous semblez également ignorer, vous représentez, morte, un risque beaucoup plus important que vivante. « Alors, mon hypothèse est simple : dans les prochains jours ou bien dans les semaines suivantes, il se passera quelque chose ; mais vous ne serez pas là pour enquêter là-dessus, vous serez incapable de mener la moindre réflexion à terme parce que vous serez mis sous protection surveillée dans les prochaines heures et pour les prochaines semaines ; et peu de source souhaite parler à quelqu'un sous surveillance policière, mademoiselle West, alors les portes s'ouvriront cette fois-ci bien plus difficilement qu'à l'ordinaire, en bien trop de temps pour empêcher quoi que ce soit, à vrai dire. C'est ce qui pourrait se produire, à moins que vous ne décidiez de saisir l'opportunité que je vous offre, car vous n'y arriverez pas seule cette fois-ci. « Mais parce que la confiance semble vous importer, sachez que vous m'appelez d'ordinaire Kandar Adg : vous êtes donc en droit de continuer, j'imagine. »
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