Les secrets de l'immortel ft. Kandar

En vérité, malgré tout ce que tu crois savoir, tu ne sais jamais ce que contient une boîte avant de l'ouvrir pour regarder dedans.

Batcave, Gotham City, 23h00.

Amener quelqu’un à la Bat-cave possédait un sens, une signification particulière. Quelque part, comme l’aurait dit justement Alfred, c’est comme si vous entriez dans la vie de Batman et par extension de Bruce. Batman étant toute la vie, toute l’existence de Bruce Wayne… Ce dernier n’étant resté un petit garçon traumatisé, un adolescent vengeur. Batman maintenant l’équilibre, Batman lui apportait l’harmonie, Batman avait réussit ce que Bruce n’avait jamais réussit à garder, sa famille. Et la Batcave était le cœur de Batman, son véritable foyer. Là où il conservait tous ses trésors, tous ces souvenirs, même les plus douloureux. Comme le costume que portait Jason quand il est mort. Entrer dans la Batcave c’était avoir l’occasion unique d’observer l’âme du Batman. Et c’était une chose que le chevalier noir ne permettait pas à tout le monde.
Excepté situations critiques, évidemment.
Mais ça n’en était pas une.

La première fois qu’il avait croisé le chemin de Kandar, le chevalier noir menait l’enquête sur l’utilisation d’un dérivé du gaz du Joker par des milices armées. Kandar lui avait simplement donné l’information, un peu comme Batman déposait les criminels aux portes du GCPD à ses débuts. Batman avait été plutôt surpris par le procédé, d’autant plus quand après avoir terminé son enquête, il avait abouti à l’arrestation de tout une organisation revendant au plus offrant les produits les plus néfastes créer par les criminels fous de Gotham. Batman avait voulu en savoir plus sur cet indicateur mystérieux, et remonter la piste jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse.
Et puis l’individu avait réapparu, à nouveau, un message laissé, et une organisation criminelle mise en lumière, le chevalier noir exécutant l’enquête. Le schéma se répéta ainsi plusieurs fois jusqu’à ce que Batman retrouve son indicateur mystérieux. Comment le connaissait-il et pourquoi surtout l’aidait-il ? Qui était-il ? Le mystère s’épaissit d’autant plus que Kandar paraissait traverser l’histoire. Il avait retrouvé des photos de lui, des portraits de lui de différentes époques. Ce qui l’avait plus troublé était qu’il paraissait lié à l’histoire même de Gotham ce qui devait expliquer en grande parti son attachement à la ville. Un vieil article de journal faisait mention de l’un de ses ancêtres Wayne ayant reçu chez lui Kandar avec d’autres amis, à l’époque, grands explorateurs et amateur d’ésotérisme.
Comment cet homme faisait-il pour traverser les époques, et apparemment sans chercher à masquer son identité ou même, son pouvoir d’immortalité si tel était le cas. Batman finit par le confronter, en face à face. Comme il le soupçonnait, Kandar n’était pas foncièrement mauvais, mais c’était pas non plus un super héros. Il l’avait aidé, et Batman pensait que ce n’était pas gratuit. Kandar avait besoin de lui, mais dans quel but ? Ce dernier prit le parti de lui expliquer alors, que son secret pouvait, devait, être révélé par la science. Toujours aussi mystérieux, il parvient à piquer la curiosité du chevalier noir, suffisamment pour que ce dernier comprenne que l’immortel était prêt à lui révéler le secret de son immortalité. Pas par générosité. Parce qu’il avait besoin de savoir, de comprendre, que Batman avait à sa disposition un super ordinateur, un laboratoire des plus avancés, et surtout, qu’il était capable de garder un tel secret.
Batman devait l’admettre, l’immortel avait bien joué son coup. Sur toute la fine équipe de la JLA, il était le seul qui conserverait le secret de Kandar jusqu’à la tombe même si ce secret pouvait sauver l’humanité de la famine. Parce qu’il respectait ce qu’était une identité secrète, un choix de vie, mais aussi des blessures qu’on ne veut voir étaler dans les journaux. Mais peut-être que Kandar avait seulement suivi son instinct.

Quoi qu’il en soit, ce soir là, les yeux bandés durant le passage menant au tunnel de la batcave, Kandar l’immortel pénétrait pour la première fois dans la Batcave, ignorant qu’il marchait sous le manoir Wayne qu’il avait connu à ses débuts. Batman le libéra du masque une fois qu’ils furent à l’intérieur de la Batcave lui révélant tous ses secrets, et ses blessures intimes. Généralement, les gens venant ici voyaient surtout les véhicules, toutes les batmobiles, les batboat, les batplane, ils regardaient les batcostume, la pièce géante, l’ordinateur aux écrans s’étalant sur tout un pan de la Batcave ou simplement s’étonnait de l’écho donnant lieu à penser que l’endroit était beaucoup plus grand qu’il n’y paraissait. Effectivement c’était la plus grande cave de tout un réseau de grottes creusés par le fleuve traversant Gotham. Avant qu’elle ne soit aménagée, les ancêtres de Bruce ayant explorer une partie du réseau de grotte l’appelait la Cathédrale du fait de sa taille démesurée.

En vérité, malgré tout ce que tu crois savoir, tu ne sais jamais ce que contient une boîte avant de l'ouvrir pour regarder dedans.

Batcave, Gotham City, 23h00.

Le regard de son invité parcourt la bat-cave comme tant d’autres l’ont fait avant lui. Batman le laisse à sa curiosité pour aller garer la bat-mobile. Alfred s’occupe déjà de beaucoup de choses ici, il n’aime pas lui donner du travail supplémentaire. Bruce n’est pas quelqu’un de feignant. Et avec les années, il considère davantage Alfred comme son partenaire, son allié, mais aussi son père spirituel, adoptif. Le majordome l’appelle toujours maître quand ils ont des invités mais dans l’intimité, leur proximité, le lien de filiation apparaît plus nettement. Et il a trop de respect pour Alfred pour laisser un quelconque désordre derrière son passage. Ainsi laisse-t-il quelques secondes son invité seul afin de ranger le véhicule sombre. C’est dans le dos de son invité qu’il apparaît, vieille habitude qui a la peau dure, quelques secondes plus tard. Tout ceci lui ayant prit moins d’une minute.

Le programme était effectivement chargé comme le lui rappelait l’immortel. Batman laissa ses doigts pianotés sur les touches du super ordinateur pour que le laboratoire s’ouvre. Puis il se tourna vers son invité. Ce dernier lui avait proposé des échantillons de sa personne, justement, il en avait besoin d’un maximum pour pousser ses recherches mais se demandait si l’immortel le laisserait l’examiner comme il le prétendait. Batman était méfiant, parano diraient certains. Il était naturel chez lui d’envisager toutes les possibilités, y compris les pires d’entre elles. Il regarda son invité et lui tendis les instruments de torture : coton tige, pince à épiler, seringue et capsule pour l’urine. « J’aurais besoin d’un cheveu, d’un prélèvement salivaire, de votre sang, et de votre urine pour commencer. » La peau ne lui paraissait pas indispensable, d’autant que, ce type de prélèvement était un poil plus douloureux que les autres. Il ne lui demanda pas d’autres fluides, ni ponction, espérant que cela suffirait à leur donner les informations recherchées.

Quand l’immortel eut saisit les instruments de torture, le chevalier le regarda longuement. Il s’interrogeait encore, sur les motivations de ce dernier. Certes, il voulait savoir ce qu’il était. Cela était évident. Mais pourquoi faire appel à lui, pourquoi l’aider ? Il aurait pu payer n’importe qui pour obtenir ces informations. Quelque chose disait à Batman que Kandar n’était pas un simple immortel s’interrogeant sur sa nature profonde, qu’il avait en lui l’étoffe d’un héros même s’il refusait de jouer ce rôle. « Je peux vous demander quelque chose ? Vous me laissez examiner vos tissus, votre adn, vous me laissez vous emmener ici, et ce, après m’avoir envoyer ces indices. Pourquoi moi ? Pourquoi faites-vous tout cela ? » Peut-être que l’immortel refuserait d’y répondre ou sortirait une réponse toute faite comme lui-même avait l’habitude d’en faire quand les questions devenaient trop délicates, trop gênantes, et que la vérité ne pouvait surgir, pas de ses lèvres du moins. Le chevalier noir accepterait un refus poli de la part de l’immortel. Sa curiosité demeurait, néanmoins. Après tout, Kandar aurait pu demander à Flash de l’aider, ce dernier était lui aussi un savant, peut-être plus que Batman.