Who will you be today? A mother, a wife, a sister, a killer?Un pas après l’autre. C’est un peu comme ça que j’ai construit ma vie depuis la mort de nos parents. Même si je n’ai pas été livrée à moi-même et que Steve a tout fait pour m’aider à affronter ces épreuves. J’ai survécu, c’est sûr. Mais les choses ont été différentes après ça. Ils auraient tout donné pour leur pays pour protéger les leurs. Et s’il existe un ou plusieurs dieux, voilà la justice qu’on leur a offerte : la mort. Sans autre forme de procès. Indigne remerciement pour ce qu’ils ont fait pour leur peuple. Pour leurs amis. Pour leurs enfants. Alors quoi que les gens auraient pu faire, après ces pertes tragiques, rien n’aurait pu réellement m’aider à accepter. Parce que c’était injuste. Parce qu’ils auraient mérité de vivre heureux jusqu’à de vieux jours honorables. Même aujourd’hui de nombreuses années après, c’est toujours un peu comme ça que j’avance. Malgré les cadeaux que la vie m’a offerts. Malgré l’amour et la volonté de créer une famille, d’avoir un foyer. Il y a toujours ce moment, infime, au réveil ou je ressens ce vide béant que rien n’a réussi à combler et qui s’est un peu creusé à chaque épreuve que j’ai eue à traverser depuis. Il y a toujours ce moment où le vide menace de m’engloutir et où la seule façon de ne pas sombre est de me raccrocher aux petites choses : les choses à faire dans la journée. Aller travailler pour sauver des vies. M’occuper de Zoé. Rejoindre Michael en ville pour faire les courses. Passer au restaurant de Steve. Sortir dans les rues pour combattre les partisans de Savage. Et si un jour j’ai pu être secouée d’en arriver à faire du mal aux gens – qu’ils soient des ennemis ne comptait pas vraiment – aujourd’hui c’est presque … apaisant. Une façon comme une autre de rétablir l’ordre et la justice. Telle qu’elle devrait être. Sans regret, sans pitié, sans culpabilité. Sans trace. Cela pourrait être une épreuve de devoir le cacher. Une chance que je n’ai pas à le faire avec Michael, qui n’est jamais bien loin. Alors dans le fond, même s’il y a toujours ces quelques instants de vide, aujourd’hui je suis en paix. D’aucuns diront que cela n’est pas très moral, que c’est même totalement répréhensible. Ils n’ont pas vu ce que nous avons vus de l’autre côté du monde, fusil à la main plongés au milieu des zones de guerre.