AQUAMAN (réal. James Wan)

Et puis montrer l'origin story de Black Manta, c'était juste tellement parfait. Je suis triste qu'on le voit si peu au final, mais la scène post-crédits annonce tellement que c'est pas fini et qu'on va encore avoir le droit à sa jolie petite frimousse pour la suite. Mais du coup tout au long du film j'étais tellement pour Manta et j'en voulais sérieusement à Arthur d'avoir laissé son père crever.

Par contre je sais pas pourquoi mais pendant toutes les scènes à Atlantis j'avais la musique de Mass Effect dans la tête.

Je ne sais même pas par où commencer

Visuellement, le film est magnifique. C'est du jamais vu, on découvre Atlantis en même temps qu'Arthur, le travail fait sur le design des royaumes atlantes c'est phénoménal, j'ai beaucoup aimé le mélange de modernité et de côté "organique" d'Atlantis (un peu comme Krypton dans Man of Steel !). Le world building laissé bouche-bée, et c'est ce que j'apprécie dans le DCEU, cette habitude de créer des mondes jamais vus ailleurs et qui se démarquent des uns des autres (Atlantis, Themyscira, Krypton). La séquence avec les créatures de la fosse, mon dieu C'était spectaculaire, visuellement c'est quelque chose de vraiment unique Les créatures marines ont aussi une belle part dans le film, mention spéciale au karathen (le kraken, quoi ) à qui Julie Andrews (EH OUI ) prête sa voix Cette séquence où Arthur fait des créatures marines son armée, j'étais James Wan a su prendre l'hippocampe des comics et en faire une monture badass

Maintenant, les personnages Ce que j'apprécie énormément chez James Wan, c'est que c'est un réalisateur qui raconte des histoires de famille. Aquaman n'échappe pas à la règle, c'est un film qui s'avère être en réalité un drame familial avec BEAUCOUP d'amour (... Thomas et Atlanna, on en parle ? ) et c'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié.

Le duo Arthur/Mera est grandiose Leur relation est exactement comme dans les comics à leurs débuts, elle passe son temps à le descendre et lui il la regarde avec des étoiles dans les yeux dès le début Mention spéciale au "Your highness, he's clearly an imbecile", même si c'était une tactique pour détourner Orm de son but, l'expression d'Arthur est juste magique Leur relation évolue tout au long du film, c'est vraiment cool à voir ET CE BAISER ÉPIQUE, MON DIEU Arthur était #shook, et moi aussi Toute cette tendresse qu'il a pour elle, c'est beau Séparément, ils sont tout aussi bien développés. On retrouve bien le côté "roi malgré lui" d'Arthur et j'ai beaucoup apprécié qu'on ne tombe pas dans le cliché du personnage masculin qui est juste ThE bEsT hErO eVeR sans failles. Arthur a des émotions visibles, il fait des erreurs, il échoue, il écoute son coeur et bon sang, ce que c'est rafraîchissant de voir ça dans un si gros blockbuster. J'ai aussi beaucoup apprécié qu'ils aient intégré des éléments de la culture polynésienne chez les Curry ! Quant à Mera... Que dire, à part que c'est la badass du film Elle a son caractère bien trempé, ses sensibilités et la façon dont ses pouvoirs sont mis en scène, WOW Le vin c'est mauvais pour la santé, les gars Elle a également une relation très intéressante avec Vulko ("Princess no" "Princess YES) et Orm Pour en venir à Orm... C'était évident, mais c'est mon gros coup de coeur. James Wan et Patrick Wilson ont su capturer le côte assez shakespearien du personnage, qui est pour moi davantage un antihéros qu'un vilain. Il est clairement torturé et... Il est loin, très loin d'avoir tort sur toute la ligne Quand il a balancé tous les déchets sur les côtes, j'ai applaudi L'être humain a tellement ruiné (et continue à le faire :bruce:) les océans qu'on ne peut pas lui en vouloir d'avoir envie de tous nous noyer A plusieurs moments, on voit très clairement qu'il a bon fond. Je pense notamment au moment où il laisse à Arthur une chance de partir et lui dit qu'il ne veut pas le tuer, quand il laisse à Vulko la vie sauve plutôt que de l'exécuter sur le champ quand il apprend sa trahison, et surtout au moment où il retrouve Atlanna Séquence émotion quoi Il est clairement le produit de son éducation (j'ai apprécié qu'on ait une idée claire du genre d'homme que le roi Orvax était sans le voir à l'écran, violent avec son épouse comme avec ses enfants et juste terrible sur tous les points) et des actions des habitants de la surface. Mon seul regret, c'est que nous n'ayons pas vu Orm enfant, je pense que ça aurait pu être sympa de montrer comment il est devenu aussi en colère Mais bon après le film fait déjà 2h30 donc je comprends qu'ils se soient contentés de raconter son histoire plutôt que de la montrer Et au final, je pense qu'on a de la place pour un "redemption arc" ou du moins pour une alliance avec Arthur et Mera pour préserver Atlantis (comme c'est le cas dans beaucoup de comics). Concernant les autres personnages, énorme coup de coeur pour Thomas et Atlanna Là encore, une belle histoire d'amour, et de très beaux personnages, altruistes et doux. Quand ils se retrouvent après trente ans, my heart Black Manta, chapeau pour lui aussi Un antagoniste secondaire introduit pour une suite (déjà en discussion, je me dois de le préciser ). On compatit avec lui (au début au moins, moi par la suite, un peu moins ) et on comprend pourquoi il en veut autant à Arthur. J'ai eu mal pour lui quand il dégringole de la falaise, damn that must have HURT Le personnage a énormément de potentiel, j'ai hâte de voir ce qu'ils vont en faire par la suite

Les scènes de combat sont épiques (les duels Orm/Arthur sont tout ce qu'on peut attendre d'une adaptation de comics ), la musique s'accorde à merveille avec l'univers. Les costumes sont sublimes, encore une fois le DCEU s'élève au dessus du MCU à mon avis (personnellement, je ne supporte plus leur délire avec le faux cuir cheap qui fait TOUS les costumes et est d'une laideur sans nom). Beaucoup d'émotion dans ce film (on en parle des tridents des parents brisés ? ou le "he's twice the king that you will never be"), j'ai apprécié L'humour est juste à point, quelques plaisanteries mais certainement pas à des moments critiques, ahem Mera qui pense que les roses se mangent et Arthur qui la trouve trop adorable pour la contredire et en avale une Le film a certainement des défauts, peut-être qu'un second visionnage me permettra de les voir, mais c'est une adaptation fidèle de l'univers d'Aquaman, on ne peut qu'applaudir James Wan, son équipe et le casting pour leur travail

Mise en scène et réalisation :

La production est de qualité. Rien de décevant à ce niveau là. Si je salue la direction artistique inspiré, j'applaudit surtout l'imagination de l'équipe de production, que ce soit pour donner vie aux fonds sous marins par des effets de style ou animer le récit. Je suis du genre à être allergique à l'utilisation des CGI à outrance, mais pour le coup, le film réussit son paris. Suffit de voir l'arrivée des héros à Atlantis, battit sur le même concept qu'une séquence de Tron Legacy pour s'en convaincre. En terme d'action James Wan n'hésite pas à quelques ralentis bien placés, pour coller à sa façon au Snyderverse (imitant Patty Jenkins qui s'était approprié le même truc sur Wonder Woman) et réussit haut là main dans l'iconisation des personnages. On regrettera juste son obsession à transformer à chaque fois tous les duels ou mêlées opposant Arthur/Mera/Atlanna à plus de 6 adversaires en un plan séquence unique qui tourne à la maladresse. N'est pas John Woo qui veut et ceux chargés de chorégraphier tout ça ont un peut trop regardé les bastons du film « le Livre d'Eli » à mon goût. On pourra critiquer certains effets manqués, tel que le flashi de certaines armures comme celle de Orm, ou l'aspect plus plastoc que métal de l'armure de Manta, ou encore l'aspect série B des armures « futuristes » des soldats atlantes (qui auraient mieux gagnés à mon goût à paraître plus « médiéval ») Mais ces défauts disparaissent face aux bonnes attention d'une production qui a voulut à tout prix coller le plus possible aux comics au point qu'on croirait l'accoutrement de la plupart des persos, sortit tout droit des éditions papier d'Aquaman de ces 10 dernières années. L'abondance d'effets spéciaux numériques, les multiples détails qui foisonnent à l'écran, l'aspect monumental souligné par des couleurs à n'en plus finir, pourra apparaître comme trop indigeste. Mais tout l'aspect décomplexé du film qui se veut dans le style des pulps du siècle passé permettent de passer outre et de s'embarquer dans le voyage assez facilement. Tous les poncifs du film d'aventures sont convoqués au rendez-vous. Et si le film tombe dans l'outrance à plusieurs moments, l’exécution bien mené permets à quantités de scènes d'avoir une âme inattendue, là où d'autres films auraient traités tout ça de manière quelconque. Là où d'autres films de super-héros comme Dr Strange ou Black Panther ont joué la démesure jusqu'à saturation pour moi dans leurs moments de bravoure, c'est passé tout seul pour moi dans Aquaman et je n'ai décroché à aucun moment. Bref, aussi divertissant qu'un Indiana Jones. Un film d'aventures assez soigné pour que ses défauts soient oubliables. Pour finir, niveau musique, le compositeur Gregson-Williams assure parfaitement pour ce qui est de donner un thème à chaque perso ou séquence particulière, comme il le fait à chaque fois. Il y a bien des moments où la musique est trop discrète, ou bien dissonante, avec l'ajout malavisé de morceaux Rock/métal quand Arthur se la joue gros bras ou quand Manta fait joujou avec ses jouets. Mais globalement, le film est porté par sa musique avec un résultat envoutant.

Casting, perso et adaptation.

Jason Momoa : Je dirais la même chose que pour ses précédentes apparitions dans le DCU. S'il ne correspond pas au perso en terme de personnalité tel qu'il est dépeint dans les comics, il lui apporte un renouveau bienvenue, en faisant du Aquaman austère et propre sur lui des comics, un aventurier tout en nonchalance et désinvolture. Ce qui nous change un peu des héros monolithique. L'atout de Momoa n'est pas tant son seul talent d'acteur, que son magnétisme qui n'est pas sans rappeler le jeune Mickey Rourke par exemple.

Amber Heard : En dehors de son rôle de Mera, je n'ai pas souvent vu l'actrice dans d'autres films. Mais elle se plaignait souvent d'incarner « l'atout charme de service » Et on sent qu'elle s'en donne à cœur joie, vu qu'elle est dans un premier rôle féministe et pas juste un élément d'apparat. De plus l'alchimie entre elle et Momoa est efficace. La complicité est réelle entre les deux têtes d'affiches et ça se ressent à l'écran.

Patrick Wilson : Le seul acteur a avoir joué dans Watchmen, Batman Vs Superman et maintenant Aquaman… Faut croire qu'il aime DC. Un de mes petits favoris depuis 12 ou 15 ans je crois. Le réalisateur a bien fait de ramener son acteur fétiche dans le film. On savait déjà qu'il était convaincant aussi bien dans les rôles de braves types que de méchants. C'est donc sans surprise qu'il assure de façon assez classieuse dans le rôle du vilain du film. Hélas vu que le film est grand public et qu'il faut un antagoniste bien tranché pour le public familial qui s'en fout des subtilités. Le scénario insiste lourdement sur un Orm déplaisant et arrogant puisqu'il faut cliver avec le héros titre. Ils ont oublié en passant que le Orm des comics est plus un anti-héros qu'un vrai super-méchant. Qu'il s'improvise pourfendeur de l'humanité par manipulation et par dépit dans les versions récentes, plus que par orgueil ou goût du pouvoir. Que la modestie réel du personnage et son sens de l'honneur prennent le pas sur ses autres défauts. Que son affection sincère pour son frère achève d'en faire un perso torturés. En espérant qu'Aquaman 2 aille dans ce sens et face moins dans la caricature du gros-vilain habituel. Mais mis à part ces réserves, Wilson est assez efficace à l'écran pour en imposer dans le perso jusqu'au paroxysme final.

Yahya Abdul-Mateen : En incarnant la némésis d'Aquaman, l'acteur de Manta se retrouve totalement à contre-emploie. C'est simple je ne l'avais vu que dans des comédies avant de le voir enfiler le masque noir. En revanche le pauvre acteur semble condamné d'un film à l'autre à jouer sur les plages ou en bord de mer… J'ai une affection particulière pour ce perso, j'ai voulu le jouer avant de renoncer pour Arthur. Donc un peu frustré qu'il soit en second plan en attendant Aquaman 2. Le tragique de l’élément fondamental de sa naissance en tant que super-vilain est tellement bien foutus. C'est simple, depuis le Pingouin de Tim Burton, j'avais pas vu quelque chose d'aussi bien amené à l'écran dans le style trauma fondateur pour un vilain. Sinon j'aurais bien voulut que la scène post-générique voit Manta se faire recruter par Luthor comme Deathstroke à la fin de JL, en vue de l'Injustice League. Mais on sent qu'à la place, ils se sont contentés de l'associer au Dr Shin, vu que le prochain Justice League a été repoussé à très très très loin.

Dolph Lundgren : Il était revenu en grâce avec Expendables, mais bordel que ça fait du bien de le revoir à l'écran pour de bon et plus seulement en direct-to-video (vivement Creed 2). Le papa de Mera a tellement portés de costumes kitsch à travers d'innombrables série B qu'il en est complètement désabusé. C'est simple n'importe quel autre acteur se serait tapé la honte à chevaucher un hippocampe. Mais lui avec son flegme naturel et son aisance pour apparaître dans les rôles virils les plus invraisemblables, il en impose.

Willem Dafoe : Peut-être ma seule déception. Non pas à cause de l'acteur qui assure toujours quelque soit le film. Mais hélas le perso se résume ici à un simple allié et acolyte classique. Le Vulko des comics était un perso plus profond, prêt à passer n'importe quel pacte faustien pour assurer la protection d'Atlantis, tout en se rendant sciemment impopulaire dans le seul but de sauvegarder sa cité des mers. Sans doutes que tout comme Orm, en un seul film on ne pouvait le développer aussi bien. Peut-être dans Aquaman 2 alors ?

Nicole Kidman : Actrice qui se fait trop rare à mon goût, aussi c'est toujours un plaisir de la revoir à l'écran avec son visage malicieux et son regard intense. Bien qu'en retrait, elle apporte une émotion bienvenue au film. Le scénario avait même assez de sympathie pour elle, pour adapter la version des comics dans laquelle elle survie en recluse sur son île à dinosaures.

Les grands absents : Murk est bien présent dans le film, mais se résume à un simple sbire. Dommage. L'intrigue est passé à côté d'un perso héroïque parcourut de doutes quand à son devoir et ce qui est juste. Évidemment y'avait beaucoup de persos à caser comme Vulko ou Nereus parmi les atlantes, le scénario pouvait pas lui accorder trop d'attentions. Mais dans ce cas j'aurais préféré qu'il ne soit pas dans le film, plutôt que de servir de simple faire valoir. Dommage aussi pour Atlan qui aurait pu être le roi zombie des comics qui passe le flambeau du trident à Arthur et aurait pu avoir un rôle de poids dans la suite comme futur méchant ou allié. Il se résume ici à un simple squelette qui tombe en miette sitôt qu'il n'a plus son trident. En espérant aussi voir d'autres atlantes adaptés dans Aquaman 2 (je veux Tula et Jurok, par contre, Garth qu'ils se le gardent et l'envoient au fond de la fosse)

Ouais je sais le fan en moi chipote sur certains aspects (ouais j'ai les 12 volumes de tout ce qui est paru en français sur Aquaman dans ma bibliothèque) mais il faut reconnaître qu'en un seul film on ne pouvait pas donner à certains persos toute l'envergure qu'ils ont dans les comics. En espérant qu'ils savent donner suite pour certains (Orm et Manta) dans le prochain opus.


Influences sur le récit :

Peut-être la plus grande réussite du film ? L'intrigue s'appuie principalement sur le célèbre arc narratif que Geoff Johns (à mon sens le meilleur auteur de DC à ce jour) avait offert au personnage pendant le new 52. C'était là aussi sans doute, le meilleur run a avoir été écrit sur Aquaman. Vu que dans beaucoup de ses versions antérieures, Aquaman était une relecture du mythe arthurien (pas étonnant que notre héros porte le même prénom que le fameux roi de la mythologie médiévale…) le film va aussi dans ce sens comme les comics. Ainsi à l'écran Mera est une guenièvre pour qui notre Aquaman doit se battre pour la mériter. Vulko est une variante classique de Merlin le guide sage et secourable, pendant qu'Orm répond à l'archétype de Mordred, le rejeton bouffi de jalousie et d'envie car en quête de repères et de légitimité. Le trident fait office d'Excalibur. Atlanna reprend le rôle du parent-souverain tragique à la Pendragon. Quand à Black Manta, il est une adaptation direct du chevalier noir sans nom, puisque son casque démoniaque est en fait son véritable visage (là encore dans le film, comme dans la plupart des comics, son véritable nom ne sera pas cité).

Mais James Wan, le spécialiste du film d'horreur va plus loin encore en y injectant une quantité non négligeable d’éléments lovecraftiens qu'il chéris. A commencer par la façon dont il dépeint les fameuses créatures de la fosse et met en scène le Kraken dans une relecture de Topo, la pieuvre acolyte d'Arthur dans les comics (qui est de plus en plus dépeinte depuis 10 sans sous une allure monumentale). Atlantis qu'il agence comme la cité sous-marine de R'Lyeh du même Lovecraft. Et non content de multiplier les références à cette œuvre d'un maître de l'horreur, il fait dire mots pour mots à Black Manta lors de son arrivée dans la scène de sa grande confrontation entre lui et le couple Mera/Arthur, la plus célèbre citation de Lovecraft. On remarquera aussi que dans le phare de Thomas Curry, que la caméra s'attarde sur le titre du roman situé sous le bocal à poisson : l'horreur de Dunwich. Roman de Lovecraft dans lequel une femme rejetée par sa communauté (comme Atlanna...) se lie avec un être d'un autre monde (Comme Thomas Curry…) pour au final engendrer deux fils. L'un qui a prit en haine l'humanité et veut faire un carnage (Comme Orm…) et l'autre, un hybride qui finit par se confondre avec l'humanité à cause de son lieu de vie (comme Arthur…).

James Wan l'a dit lui même. Il a reçu carte blanche pour faire à peu près ce qu'il voulait. Il ne s'en est pas privé. Là où d'autres réalisateurs se seraient contenté de filmer une faune sous-marines classique. Il a personnalisé la sienne à l'extrême dans des proportions gargantuesques. Là où d'autres cinéastes aurait adapté notre héros en mettant complètement de côté les créatures de la fosse, Wan ose en faire une séquence horrifique à sa sauce dans le segment central du film. Là où d'autres se seraient contentés du cahier des charges de la production, il y ajoute lui même ses éléments lovecraftiens déjà présents dans ses précédents films, et y ajoute malicieusement la figurine d'Annabelle en caméo.

S'il reste un faiseur de luxe certes très compétent plutôt qu'un véritable auteur, Wan a su amener ses partis pris et ne pas se faire étouffer comme d'autres dès qu'il s'agit d'un gros blockbuster. DC a intérêt à le garder, car c'est justement ce genre de réalisateur qui permet à des grosses productions parcourus d'effets spéciaux à n'en plus finir d'avoir un scenario qui se tient, une adaptation qui sait avoir du contenu et une narration qui sait passionner le public pendant plus de deux heures. A ce niveau là, Aquaman aura su convaincre.

J'ai apprécié ta critique, mais il y a un gros point où je suis en désaccord avec toi, c'est Orm. Je trouve que justement, il n'a rien d'un vilain classique en opposition avec son frère le héros. Si il a un tel mépris de la surface, c'est parce qu'il a été élevé dans des valeurs extrémistes par son père. Il a été façonné à son image, et sans mère pour contrebalancer cette vision biaisée des choses. C'est donc en toute logique qu'il a suivi le même chemin contestable de son paternel. Pour moi, ce n'est pas simplement de l'arrogance ou une soif de pouvoir (il aime profondément Atlantis, il a consacré toute sa vie à son peuple, et il ne veut que le protéger). Et soyons honnête, ses intentions sont peut-être abusives, mais pas complètement condamnables. Ramener sur la rive tous les déchets laissés par l'Homme dans l'océan est loin d'être une action irraisonnée. Tu parles de sa non-affection envers Arthur, mais il me semble que tout le long du film, il fait preuve de sentiments envers d'autres protagonistes. Déjà Arthur, dans une très moindre mesure, mais à qui il avoue ne pas avoir envie de le tuer. Vulko, ensuite, qui malgré cette haute trahison, se refuse à l'exécuter. Et enfin sa mère, qui parvient à l'adoucir et à remettre en doute sa vision des choses. Donc clairement, pour moi, il est plus anti-héros que super villain, et avec beaucoup plus de subtilités que BM. Qui pour le coup est simplement guidé par la vengeance, et a toute sa vie était un pirate.
Et puis merde, le gars a quand même tout perdu, sa promise, son peuple et son trône Après, ceci est mon avis et la façon dont j'ai perçu les choses

Pour être honnête, les lieux sont magnifiques, Atlantis, la fosse etc...même la Sicile quoi ! On sent un gros boulot derrière chaque décors et aussi, mais aussi, les animaux marins quoi ! Le KRAKEN !!!! Je me suis retourné vers ma soeur quand il est sorti du sol en lave et je lui ai dis : "Je le veux pour mon anniversaire !" Le Kraken est juste badass, imposant et stylé quoi ! J'ai bavé en le regardant ! J'ai passé 2h30 avec le sourire et des étoiles dans les yeux surtout avec la relation évolutive et magnifique entre Mera et Arthur ! Franchement, je ne connaissais pas trop l'univers d'Aquaman (même si je suis arrivé 3e au quizz sur l'univers xD), mais ça m'a hypé à fond ! Les personnages semblent être bien travaillé, Mera est badass et forte, à l'instar de Wonder Woman, j'ai grave envie que les prochaines justicières de DC soit de la même envergure que nos deux femmes badass ! Black Manta, très bien intégré et intéressant, hâte de le voir dans le 2 ! (Son combat contre Aquaman, il est épique !) En plus, je tiens à souligner, le changement de personnage entre Mera et Arthur lors de leur affrontement contre BM et les hommes de Orm, j'ai trop kiffé ! C'est une première et c'est cool d'avoir un oeil sur ce qui se passe et ce que font nos deux héros, au lieu d'avoir qu'Arthur vs BM, on a eu la course poursuite entre Mera et les soldats Atlantes !

Dommage, j'aurais bien aimé un petit clin d'oeil à propos de Tula, elle est après tout, la demi-soeur d'Orm et d'Arthur, fille adoptive d'Atlanna. J'espère que dans le 2, elle sera introduit même si son lien sera différent dans le film que dans les comics, idem pour Garth et d'autres ^^
Après, le film a ses défauts (rien n'est parfait), mais quand je suis emballé et à fond dedans, j'ai du mal à les apercevoir xD

Ce film ne m'a pas du tout déçu et il m'a fait découvrir l'univers d'Aquaman qui me donne envie de le connaître un peu plus qu'avant !

- Evidemment, les décors, comme tout le monde l'a souligné : absolument incroyables. Le pari de créer tout un univers sous-marin en CGI était risqué mais fonctionne à merveille, et le soin apporté à chaque détail est époustouflant, le moindre bâtiment, la moindre créature est 'adapté' à l'univers Aquaman et la vision de James Wan - et méga chapeau à lui pour avoir si bien réussi à donner une identité bien distincte à chacun des sept peuples sous-marins en seulement 2h30 (quelques secondes suffisent à chaque fois pour établir le peuple de Xebel comme les plus 'proches' des Atlantes, les Fishermen comme un peuple de pacifistes qui sont clairement ce qu'on pourrait comparer aux humanistes ou aux Lumières chez nous avec leurs philosophes, leurs poètes, et leur volonté d'éduquer, les Brine qui sont un peuple de guerriers aussi brutaux que braves, la Fosse, etc). C'est bête, mais une telle réussite me hype encore plus pour le projet Swamp Thing, parce que s'il arrive à faire ça avec le monde sous-marin, j'ai hâte de voir ce que James Wan pourrait faire avec le marais et bien sûr avec le Green...

- Enfin, enfin, ENFIN un film d'action et de superhéros qui PREND SON TEMPS. C'est paradoxal puisqu'il n'y a jamais de temps mort dans ce film et tout est super bien rythmé, on ne s'ennuie jamais, mais bon sang que ça fait du bien un film où le scénario et le montage prennent leur temps pour poser une situation. Au scénario : Wan prend le temps de nous livrer une foule de backstory sur les parents d'Arthur, Black Manta, et Orm qui leur donne à tous un vrai côté tridimensionnel qui manque cruellement à beaucoup d'autres personnages secondaires dans d'autres films de superhéros (coucou Steppenwolf ), une profondeur bienvenue qui les rend tous très humains et attachants et en fait des personnages à part entière plutôt que des plot devices bien pratiques et disposables à souhait (re-coucou Steppenwolf ). Et les scènes d'action, ai-je mentionné que j'adore l'utilisation de plan-séquences dans les films d'action ? Sérieusement, je n'ai pas été aussi enthousiaste devant des scènes de baston et de course-poursuite depuis le premier Kingsman. La caméra qui accompagne les personnages et laisse les acteurs/cascadeurs faire leur boulot et les met en valeur plutôt que de faire du montage épileptique avec 12000 cuts à la minute, c'est une vraie bouffée d'air frais, et ça n'enlève rien au dynamisme des scènes, bien au contraire. Une vraie réussite visuelle, et accessoirement un bel hommage aux acteurs et aux cascadeurs à qui on fait confiance pour emporter le spectateur dans ces chorégraphies époustouflantes de performance physique. Et évidemment, la caméra qui prend le temps de capturer Atlantis quand Arthur y entre pour la première fois, qui caresse les bâtiments, les véhicules sortis tout droit d'un film de SF des années 80 mais en beau, les créatures marines, baleines, tortues etc, c'est de l'émerveillement pur et on le vit en même temps qu'Arthur, c'est génial. Que du bonheur.

- C'est un détail à la con mais qui m'a marquée pendant tout le film : le travail du son pour traduire l'ambiance sous-marine, et surtout quand les personnages parlent. C'était très risqué à mon avis d'ajouter cet effet de son (même si totalement logique) étouffé quand les personnages parlent sous l'eau (le petit côté glou-glou) mais ça fonctionne super bien, et personnellement j'ai adoré ce petit détail qui contribue encore à la richesse de cette 'texture' sous-marine proposée par James Wan et son équipe. Comme une petite cerise sur le gâteau Atlante

- LE MOTHERFUCKING KRAKEN. Sans dec', j'adore les énormes monstres et créatures gargantuesques, j'ai pas été déçue. Et là encore, la caméra prend le temps de remonter le long des tentacules, de nous faire prendre la mesure de l'énormité de la bête, avant de la révéler entièrement, entre ça et le royaume d'Atlantis il y a vraiment un travail d'emphase de la démesure que j'ai trouvé remarquable et qui m'a ravie. PUIS LE KRAKEN. JULIE ANDREWS. KRAKEN. AAAAAH.

- J'avais d'autres choses à dire puis j'ai oublié quoi.

- Le toutou des Curry

- Bref j'ai kiffé sa mère

Nouveau synopsis : Un royaume sous-marin magnifique est en danger alors que la nation voisine menace de le détruire par ses actions. Dans sa tentative pour sauver son peuple, le roi d'Atlantis croise le chemin de son demi-frère qui n'est jamais venu dire bonjour en 35 balais mais qui déboule du jour au lendemain pour l'empêcher de botter le cul des pollueurs-pas payeurs. Se refusant à le tuer, le roi laisse à son demi-frère la chance de rentrer chez les hommes, mais le demi-frère refuse, lui pique sa fiancée, le tabasse, lui prend son trône alors que 2 heures avant il n'en avait rien à faire et en plus, à la question "okay tu veux pas que je sauve mon peuple mais alors tu vas faire quoi pour empêcher les hommes de pourrir la planète et tous nous tuer ?" il ne donne aucune réponse. Bref, je rigole, mais tout ça pour dire que j'ai adoré ce perso (un peu déçue par le mom time à la fin mais bon au moins il est pas mort).

Et on en parle de Dafoe étrangement canon jeune et vieux ?