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 i only exist through your eyes (rosalie)

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MessageSujet: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyJeu 5 Juil - 0:31


ROSALIE & LUCIAN

i only exist through your eyes

Les premiers rayons de soleil à travers la fenêtre viennent réchauffer ta peau, encore à moitié endormi d'une nuit agitée mais très très agréable. Pour la première fois depuis longtemps, tu te sens bien. Tu n'as pas cette boule au ventre à l'idée de te lever et d'affronter une nouvelle journée. Que vous réserve encore Waller ? Qui vas-tu perdre aujourd'hui ? Quel monstre vous allez devoir affronter ? Non, là, tout ça n'a plus la moindre importance. Tu te sens juste... heureux. Heureux parce que Rosalie a apporté de la lumière dans toute cette obscurité. Parce qu'après tout ce temps, vous êtes quand même parvenus à vous trouver. T'as arrêté de lutter. Arrêté de te refuser ce bonheur. Maintenant pleinement éveillé, tu tends ton bras vers l'autre côté du lit, dans l'idée de trouver la jeune femme et de l'amener à toi. Mais tout ce que tu trouves, ce sont des draps froids. Froids ? Tu te redresses subitement, interpellé par l'absence de Rosalie, qui s'était pourtant endormie à tes côtés la veille. Et là, t'es frappé par ce que tu constates. Ce n'est pas sa chambre. C'est la tienne. Au sol, il n'y a que tes vêtements qui trainent. De près ou de loin, il n'y a absolument aucune trace d'elle. « Rosalie ?! » Tu cries assez fort pour qu'une personne à l'autre bout de l’appartement puisse t’entendre. Mais rien. A nouveau, le néant. Comment tu t'es retrouvé là ? La tête entre tes mains, tu tentes de te rappeler chaque moment de votre soirée. Tu as perdu ton amie, puis tu as rejoint Rosalie pour votre première étreinte. Elle t'a avoué ses sentiments, elle t'a dit qu'elle t'aimait, et vous êtes retombés dans les bras l'un de l'autre avant de vous endormir pour de bon. T'en es persuadé, c'est exactement ce qui s'est passé. Tout est gravé dans ta mémoire, comment pourrais-tu oublier ? Mais pourtant, et malgré toutes ces certitudes, elle n'est pas là. Tu es seul, chez toi, sans la moindre trace de celle qui a partagé ta nuit.

Tu n'aurais quand même pas osé rentrer après vos moments d'intimité ? Non... C'est impossible. Mais tu ne trouves aucune autre logique à cette situation pour le moins déconcertante. Ton premier réflexe est d'attraper ton téléphone et de lui envoyer un message. Un message d'excuses ? Un message pour obtenir des explications ? T'en sais foutrement rien. Oui, tu as un peu bu hier soir, mais quand même pas au point de tout oublier ? Pas au point de t'être transformé en énorme goujat ? Tu refuses de croire l'avoir laissé passer le reste de sa nuit seule après qu'elle se soit donnée à toi pour la première fois. Ce serait, et bien, être un gros salopard. « Bordel de merde, Lucian, qu'est-ce que t'as foutu. » Au moment d'envoyer ton message, tes sourcils se froncent durement, et ton cœur commence à battre anormalement. Son nom ne figure pas dans ton répertoire. Il n'y a aucune trace de Rosalie dans ton téléphone. Plus de numéro. Plus d'anciennes conversations. Rien. Après la confusion, c'est la panique qui prédomine sur tous tes sentiments confus. Tu te lèves, enfile rapidement des vêtements, et sors de la chambre pour résoudre toi-même le pétrin dans lequel tu t'es fourré. Il faut que t'ailles la voir. Il faut que tu comprennes ce qui est en train de se passer. Est-ce que Sasha est rentrée ? Tu te souviens qu'elle dormait chez une amie cette nuit, et vu l'heure, elle est probablement encore là bas. C'est donc un souci en moins à gérer. Tu écris rapidement un mot sur un post-it que tu colles à la porte au cas où la maman de sa copine viendrait la déposer en ton absence, et tu quittes ton appartement. Déterminé, mais surtout terriblement inquiet et déboussolé.

Tu appelles un taxi pour te conduire jusqu'à chez elle le plus rapidement possible. Mais à mesure que vous roulez, tout ce qui défile sous tes yeux derrière la vitre est terriblement étrange. Comme si tu n'étais pas dans la bonne ville. C'était bien ton appartement, t'es bien à Washington, mais tout le reste autour t'est presque inconnu. Tu reconnais les bâtiments, tu reconnais certaines échoppes, mais pas exactement comme tu les imaginais dans ta tête. Tu te frottes les yeux, probablement encore fatigué et perturbé par ce réveil brutal. Tu n'es pas en train de devenir fou, pas vrai ? Devant l'immeuble que tu connais bien, tu jettes les dollars au chauffeur avant de te ruer dans les escaliers qui mènent à son étage. C'est ton dernier espoir. Ta dernière chance de comprendre et de réparer ce que tu as peut-être cassé. Tu frappes à sa porte, le cœur rempli d'attentes, pour mieux le sentir se briser. Ce n'est pas elle qui vient de t'ouvrir. « Oui ? » Tu fixes l'homme d'une cinquantaine d'années pendant plusieurs secondes, incapable d'exprimer quoi que ce soit. Tu te sens perdre pieds. C'est comme si tout autour de toi était en train de tanguer. Et tu dois faire un effort considérable pour retrouver tes esprits et le courage de continuer. « Bonjour, je cherche Rosalie Rosewood. » Il t'observe avec dédain, comme si tu étais un lunatique ou un énième mec qui a trop fêté la veille. Et le couperet tombe. « Désolé, il n'y a pas de Rosalie ici, c'est une erreur. » Seconde décharge de mille volts. Second couteau planté profondément dans la poitrine. Pourtant, étrangement, tu t'attendais à cette réponse. Tu n'as pas le temps de répondre quoi que ce soit de plus, la porte se referme, te laissant seul avec tes doutes, tes peurs, et ta folie.

Le post-it est toujours là. L'appartement est toujours vide. Quand tu entres dans la chambre de Sasha, tu y trouves un simple débarra. Si tu n'étais déjà pas complètement amorphe, tu serais tombé sur le sol, épuisé par cette matinée cauchemardesque. Mais quand tu as ouvert cette porte, finalement, tu ne t'attendais pas à trouver ce que tu espérais. Sasha n'est plus là. Rosalie a disparu. Et quelque chose ne tourne clairement pas rond ici. Pendant un instant, tu songes à attraper une bouteille pour oublier ce cauchemar. Mais ce n'est pas ainsi qu'il prendra fin. Tu n'es pas fou. Tu n'as pas pu tout inventer. Et puis, soudainement, à bout, tu hurles. Tu hurles pour exprimer ta colère et ta confusion. Tu hurles parce que t'as l'impression d'avoir tout perdu. Et tu hurles pour t'autoriser quelques minutes de relâchement avant de te remettre en selle. Tu n'abandonneras pas. Tu allumes ton ordinateur, il n'y qu'ici que tu trouveras les premières réponses. Et il ne te faut pas plus de quelques minutes pour comprendre. Aussi dingue et invraisemblable que cela puisse paraître, et bien, tu n'es pas dans le bon monde.


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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyJeu 5 Juil - 22:11

i only exist through your eyes
lucian & rosalie

New-York, la ville où le crime ne dort jamais. Rosie avait assisté impuissante à la chute de la ville où elle avait passé la majeure partie de sa vie. Elle était devenue un foyer pour les gangs et les criminels en tous genres, et derrière le luxe apparent des beaux quartiers s'était développée une misère sans nom. Tout cela ne s'expliquait que par une seule et même chose, l'accession au pouvoir de celui qui se faisait passer pour un président tout en dirigeant le pays comme un dictateur qui aurait fait pâlir les plus grand tyrans de l'histoire du monde. Rosie avait vu des gens être arrêtés pour des offenses mineures et ne jamais réapparaître, et d'autres être tués sous ses yeux sans aucune forme de procès. La justice expéditive était devenue monnaie courante, et dans les rues new-yorkaises, la joie et la bonne humeur avaient été remplacées la violence et la peur. Rosie le sait, elle fait partie des rares privilégiés pouvant encore vivre un quotidien à peu près décent. Née dans une famille plutôt aisée, avec un père Ambassadeur de Norvège et une mère peintre n'ayant pas eu besoin de mourir pour que son art soit reconnu, elle avait beaucoup moins souffert que la plupart des gens lorsque Vandal Savage avait pris la tête du pays par la force. Elle avait été forcée de reconnaître que dans ce nouveau monde, l'argent était devenue une véritable autorité – ou du moins, plus qu'il ne l'était déjà. Elle, elle avait entamé des études de médecine. Elle voulait devenir chirurgienne, elle était même brillante, et avait fait partie des meilleurs élèves de sa promotion. Et quand elle avait commencé son internat, elle avait voulu se spécialiser en traumatologie. Son père croyait qu'elle n'était pas sérieuse quand elle lui avait dit qu'elle aimerait partir au Moyen-Orient pour aider les soldats à se remettre de leurs traumatismes, aussi bien physiques que moraux. Finalement, elle n'avait pas eu besoin d'attendre d'obtenir son diplôme, la guerre était venue jusqu'à elle en envahissant New-York. Aux urgences de l'hôpital, elle a vue des atrocités sans nom, à tel point que cela avait fini par être trop, pour elle et pour de nombreux autres qui avaient pourtant choisi une carrière où le sang et la mort font partie du quotidien. Elle n'avait plus pu supporter la vue des corps ensanglantés, brisés au cours de rixes ou d'arrestations brutales. Il ne s'agissait plus d'accidents, ni même de guerre, mais de la cruauté humaine pure et dure. Après une dépression liée à son internat, elle avait démissionné et mis sa carrière de chirurgienne entre parenthèses.

Pour autant, elle n'avait pas eu envie de rester cloîtrée chez elle, à se morfondre. Alors elle avait ouvert une boutiques de roses, juste en face des bureaux de son père. Dans un quartier encore assez tranquille de Manhattan – là où les agences pouvaient se payer des services de sécurité – là où elle avait l'impression que tout n'était pas encore devenu noir. Hélas, dans un monde pareil, les gens ne se soucient guère des fleurs. Rares sont ceux qui songent encore à acheter un bouquet de roses sur le chemin du retour, après une longue journée. Pour faire plaisir à quelqu'un il faut rester en vie, et surtout ne pas s'attirer d'ennuis. Dans un tel climat de terreur, son père l'avait quasiment suppliée de fermer la boutique, comme il avait tenté de convaincre Eden, de douze ans sa cadette, de suivre des cours par correspondance plutôt que de continuer à fréquenter son lycée. Comme leur mère qui avait refusé de fermer sa galerie, ses filles avaient refusé d'abandonner tout semblant de vie normale. Pas dupe pour autant, Rosie avait bien remarqué que son père lui avait collé un garde du corps, un homme qui gardait ses distances mais dont elle n'avait eu qu'à écouter les pensées pour savoir qu'il avait pour mission de la protéger. Évidemment, Rosie prétendait n'avoir rien compris, quand bien même ses méthodes laissaient à désirer. Cela partait d'un bon sentiment, celui d'un père inquiet pour sa fille. Même si Rosie demeurait parfaitement capable d'assurer sa propre protection, aussi illégaux que ce soit de faire usage de ses dons. Homo Magi, elle était passée entre les filets du recensement systématique des méta-humains, puisque son gène était trop rare, trop peu connu et compris pour avoir été ajouté au test. Une chance pour elle, et pour tous les Rosewood.

Dans sa boutique, le parfum des roses est entêtant. L'odeur flotte dans l'air, et contraste drastiquement avec celle des rues polluées de New-York. C'est comme une bulle hors de ce monde devenu si sombre, une bulle qui risque d'éclater n'importe quand. Mais Rosie tient bon, elle ne veut pas abandonner tout espoir. Si elle ne vend pas ses roses, tant pis, elle les offre. À la vieille femme qui tient un kiosque, aux enfants craintifs accrochés à leurs parents, à n'importe qui. Ce n'est pas réellement un commerce, c'est un petit îlot d'espoir au milieu d'un océan agité. Souvent, Eden vient la rejoindre après ses cours, pour éviter d'avoir à rentrer chez leurs parents trop vite et profiter d'un peu de liberté. Elles refont le monde, se souviennent de leur vie d'avant, Eden se moque de son statut de célibataire endurcie. Triste réalité, une romantique dans l'âme comme elle n'a toujours pas trouvé sa moitié. Mais l'amour, comme beaucoup d'autres choses, n'est plus une priorité mais un luxe accessible à une poignée seulement. Est-ce que ce n'est pourtant pas l'amour qui est censé sauver le monde ? Rosie est sûre d'avoir entendu cela quelque part, mais elle ne sait plus où.

Elle a le nez dans une livraison de roses rouges quand quelqu'un entre dans la boutique. Les bras chargés de fleurs, elle sort de l'arrière-boutique. Un peu paranoïaque malgré elle, Rosie fait toujours une lecture rapide des pensées des gens qui entrent, juste au cas où comme dirait son père. Cet homme là... Cet homme là est peut-être le moins hostile qu'elle ait croisé depuis longtemps. Et pourtant, elle ressent quelque chose d'étrange chez lui, comme une impression de déjà-vu. Elle l'a peut-être déjà croisé ? Après tout, New-York est une grande ville, et Manhattan est toujours extrêmement fréquenté. Elle l'a certainement déjà vu. Certainement. Mais... un homme comme lui, elle s'en serait souvenue, non ? Grand, carrure imposante, blond, des yeux d'un bleu intense... Une gueule d'ange, comme dirait Eden. Rosie affiche un sourire qu'elle espère chaleureux. « Bonjour. Je peux vous aider ? » Formule de politesse ridicule. Oui, évidemment, sinon il ne serait pas entré. Elle dépose ses roses rouges dans un grand vase, au milieu des roses et des blanches. « Vous cherchez quelque chose pour une occasion spéciale ? » Un regard rapide à sa main gauche, et elle voit qu'il n'a pas d'alliance. Cadeau pour une petite-amie ? Une amie ? Une mère ? Rien qu'un tour dans son esprit, et elle le saurait. Mais lire dans les pensées des gens sans leur autorisation, ce n'est pas poli. Même quand elle a un drôle de pressentiment.
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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyJeu 5 Juil - 23:33


ROSALIE & LUCIAN

i only exist through your eyes

Et toi, qui tu-es ? Après des jours et des jours de recherches, tu es parvenu à trouver la trace de Rosalie. Fleuriste à New-York. Aucun signe d'une quelconque tragédie dans sa vie. Mais à consacrer tout ton temps pour elle, tu en as presque oublié que tu es quelqu'un ici aussi. Que tu as une vie. Que tu as une famille. Que tu as des proches. Tu n'as aucune alliance à ton doigt, alors tu en as déduis que tu avais au mieux une petite-amie. Mais comment être certain du reste ? Il y a des médailles qui trainent un peu partout dans l’appartement, parce que certaines choses ne changent jamais. Militaire ici comme ailleurs. Sur les photos, tu vois ta famille. Ceux que tu as perdu. Vous avez l'air heureux. Tu as l'air heureux. Sasha est là elle aussi, entourée de ses deux parents. Ton cœur se serre, si fort que t'as l'impression de sentir les larmes te monter aux yeux. Tu t'es tellement focalisé sur ton propre besoin que tu ne t'es pas posé une question fondamentale : et si elles étaient mieux ici ? Ce monde a peut-être beaucoup à leur apporter, et tu n'es plus certain de vouloir les en arracher. D'un revers de main tu essuies tes larmes, et c'est à cet instant qu'on frappe à porte. « J'arrive ! » Tu refermes le clapet de ton ordinateur portable – par la même occasion la photo de Rosalie –  et tu vas ouvrir, pas préparé une seule seconde à ce que tu allais voir. Ton père, ta mère, ta sœur et son époux, et Sasha. « Tonton Lucian ! » Elle te saute dans les bras, et qu'il est dur de ne pas la laisser tomber. Ils sont tous là, sous tes yeux, bien vivants. De quoi as-tu l'air, le regard fixé sur des fantômes ? Tes jambes tremblent, tes mains sont moites, et ton cœur est sur le point de lâcher. « Tu nous fais pas entrer ? » Tu n'es pas capable de plus qu'un hochement de tête, et tu t'écartes un peu pour les laisser pénétrer dans l'appartement. Ils sortent d'outre-tombe, mais pourtant, ils te paraissent si réels. Sasha à nouveau au sol, tu t'approches de ta sœur, à qui tu n'as pas eu le temps de dire au-revoir. Elle est exactement comme tu t'en souviens. Belle, rayonnante et élégante. Instinctivement, ta main se lève pour la toucher, comme si tu devais t'assurer que tout ceci n'est pas une vaste blague. « Tout va bien, frangin ? » Oui ? Non ? Tu n'en sais rien. Tu avances dans une brume opaque, sans savoir où te mènera le prochain pas. « Oui, tout va bien. » Ce n'est pas un mensonge. Mais ce n'est pas non plus la vérité.

Quand la porte se referme, tu as besoin d'un bon moment pour réaliser ce qui vient de se passer. Ta vie ici est moins compliquée. Il n'y a pas de tensions, pas de pertes, simplement une famille unie. Mais est-ce que c'est suffisant ? Est-ce que tu pourrais t'en contenter ? Quand tu rouvres ton ordinateur, tu vois le sourire de Rosalie s'afficher sur ton écran. Est-ce que tu pourrais vivre sans elle ? Est-ce égoïste de déjà connaître la réponse ? Tu as tellement de questions, et pourtant si peu de réponses. Ce monde est différent sur de nombreux aspects. Et même si ta situation personnelle n'est pas détestable, ce qui se passe dans ce pays est pour le moins grave et consternant. Comment peut-on en arriver là. Vandal Savage est un dictateur sans pitié. Il n'y a pas de place pour ceux qui cherchent à améliorer la condition de ce pays. Tout est sombre. Tout est terne. Qui est responsable de tout ça ? Un héros ? Un criminel ? Et comment revenir à la normal ? Il s'est passé quelque chose dans votre monde, quelque chose de grave. Quelqu'un a foutu un bordel monstre dans votre temporalité, et tu crains que ce ne soit irréversible. Mais pour l'heure, rien de tout ça ne t'intéresse réellement, c'est un problème beaucoup trop conséquent, et tu sais pertinemment que tu ne pourras pas le régler seul. Alors tu vas premièrement te focaliser sur ce qui est le plus important pour toi. T'as besoin de la voir. Besoin de constater par tes propres yeux qu'elle a peut-être enfin trouvé le bonheur. Tu ignores ce que tu feras ensuite, mais c'est vital, tu ne vas pas pouvoir rester un jour de plus dans l'ignorance, ou simplement sans la voir. Tu achètes un billet pour New-York. Demain, peut-être que tu y verras plus clair.

Au kiosque en face de sa boutique, tu détailles le journal de la ville. Mais tout est terriblement insipide, la presse étant contrôlée par Savage lui-même. Ce monde t'est étranger, tu ne sais pas grand chose de son histoire. Ta difficulté est de t'intégrer dans une vie qui n'est pas la tienne, et d'être crédible dans ton propre rôle. Quand tu te retrouveras face à elle, tu n'auras pas le droit à l'erreur. Pendant le vol, tu t'es demandé s'il fallait lui dire la vérité, essayer coûte que coûte de lui ouvrir les yeux, mais ce serait beaucoup trop brutal. Pour elle, cette vie est la bonne, la seule qu'elle s'imagine avoir connu. Et tu refuses de lui arracher quoi que ce soit maintenant. Tu viens de l'apercevoir, de loin, mais suffisamment pour être pris d'un vertige. C'est l'heure. Tu ignores à quoi t'attendre, alors tu préfères te préparer à tout. Tu prends une profonde inspiration après avoir reposé le journal, et te rends dans sa boutique. L'endroit est à son image, chaleureux et accueillant. Elle est une lumière dans les ténèbres. Un espoir dans un océan de tourments. Il n'y a qu'elle pour vendre des roses dans un monde aussi noir. Tu l'entends avant de la voir, et bêtement, tu souris. Un sourire triste. Cette voix avec laquelle tu t'étais endormi il y a encore quelques jours de ça, et qui maintenant n'est plus que source d'une douleur coriace. « Je... Euh... » Voilà qui commence bien. L'avoir en face à toi est plus difficile que tu l'aurais imaginé. C'est un bien qui fait mal. Tu aimerais bien plus que simplement la regarder. Tu veux la serrer contre toi. Tu veux l'embrasser. Mais tout ça t'est interdit. Et la souffrance qui en découle te paralyse soudainement. « Je... Je cherche des roses pour un rendez-vous avec une fille, qu'est-ce que vous me conseillez ? » Mensonge. Mais il en fallait bien un pour entamer cette discussion. Tu ne peux évidemment pas lui avouer que la raison de ta venue ici c'est elle. Que t'es son petit-ami, et que  toute sa vie n'est pas celle qui lui a été donnée au départ.

Quand elle se retourne, tu peux enfin reprendre ton souffle. Ainsi la regarder te demande un effort considérable. Parce qu'à chaque fois que vos iris s'accrochent, t'es frappé fort dans l'estomac, confronté à tout ce que vous avez perdu. Vous vous étiez enfin trouvés, vous aviez enfin ce que vous vouliez, pourquoi faut-il que tout soit déjà terminé ? Tu te sens perdre pied. T'es frustré. T'es en colère. Tu ne comprends pas ce que t'as bien pu faire pour être ainsi puni. Que c'est difficile de faire comme si tout était normal, alors que la seule chose à laquelle tu penses c'est elle dans tes bras. « Elle est douce, simple. Je sais que quoi que je lui offre elle aura un énorme sourire aux lèvres. Mais ce n'est pas parce qu'elle se contente de peu que je ne veux pas lui offrir le meilleur. » Tu souris à nouveau tristement. C'était ta Rosalie. Celle en face de toi, qui est-elle ? « Et j'ai entendu dire que vous étiez la meilleure dans le domaine. » Si elle peut lire dans les pensées, t'es plutôt mal barré.


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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyDim 8 Juil - 14:42

i only exist through your eyes
lucian & rosalie

Les hommes viennent rarement dans sa boutique. Comme si acheter un simple bouquet de roses était faire preuve d'une quelconque faiblesse. Il faut dire qu'avec Vandal à la tête du pays, il vaut mieux éviter de montrer sa sensibilité, à plus forte raison quand on est un homme et que tous ces problèmes de masculinité toxique prolifèrent comme de la mauvaise herbe dans un jardin mal entretenu. Et pourtant, Rosie sait que les plus forts ne sont pas toujours ceux qui en ont l'air. Mais dans ce monde, les apparences sont une forme d'autorité comme une autre, aussi nocif que ce soit. Alors à chaque fois qu'un homme met les pieds dans sa boutique, elle se dit que c'est forcément quelqu'un qui de courageux. Elle se fait peut-être des idées, mais imaginer la vie de quelques individus le temps de quelques minutes l'aide à supporter un quotidien de plus en plus terrible. Rosie sourit quand l'inconnu lui annonce qu'il voudrait des fleurs pour une femme. Elle se dit aussi qu'elle est chanceuse ; un homme qui pense à lui offrir des fleurs dans un tel monde, c'est forcément un homme qui tient à elle. Un grand romantique ? Peut-être, ou simplement quelqu'un qui veut un peu de douceur dans un monde de brutes, sans mesurer l'impact qu'un simple geste comme celui-ci peut encore avoir. Elle l'écoute avec attention quand il lui dresse un portrait flatteur de l'heureuse élue, puis rit doucement. « Facile d'être la meilleure dans le domaine, je suis la seule à vendre des fleurs dans le quartier, je ne suis même pas sûre qu'il reste une dizaine de fleuristes dans toute la ville. » Elle soupire doucement, mais sans se défaire de son sourire. Les commerçants qui ne proposent pas les choses absolument indispensables ont bien du mal à faire marcher leur affaire. Les gens n'ont plus les moyens de s'offrir des plaisirs superflus, tout ou presque n'est plus qu'une question de strict nécessaire. On ne vit plus, on survit. New-York a encore visage humain le jour, mais une fois la nuit tombée, tout change. Les gangs bravent le couvre-feu pour se livrer une guerre sanglante, et les agents du régime prennent un plaisir sadique à maltraiter les malheureux qui n'ont pas pu rentrer chez eux avant l'heure fatidique. Par réflexe, Rosie jette un œil à sa montre.

« Il vous faut des roses... roses. » Elle s'approche des vases contenant les fleurs, et en sort plusieurs, dont les teintes varient du rose pâle au rose fuchsia. Elle les arrange de façon à ce qu'elles forment un dégradé de couleurs, les plus foncées se trouvant au centre du bouquet. « Romantique, sans être aussi intense que les roses rouges. Le message est clair, mais pas trop impressionnant. Enfin, je crois. » Elle secoue doucement la tête. Est-ce que les gens se soucient de la signification des couleurs des roses ? Sans doute pas, il n'y a qu'une fleuriste pour les connaître, pour la plupart, il s'agit juste d'un bel assemblage de fleurs et de couleurs. Et c'est aussi très bien ainsi, mieux vaut ne pas chercher à donner trop de sens à ce qui n'en a pas forcément. Si on lui l'offrait des fleurs, n'importe lesquelles, la dernière chose dont elle se soucierait serait leur sens d'après de vieilles croyances. « Vous savez, plus personne ne pense à offrir des fleurs. Ou presque. Je crois que les gens ont déjà arrêté de vivre, c'est triste... » Elle lève les yeux au ciel. Voilà qu'elle commente ses états d'âme à un parfait inconnu. C'est ce qui arrive quand on ne fait plus de rencontres, quand le quotidien est réglé comme du papier à musique. À qui parle-t-elle régulièrement, en dehors de ses parents et sa sœur ? Personne, les amitiés se sont défaites petit à petit quand les ennuis ont commencé à arriver, les petites conversations sans importance avec les voisins ou les connaissances ont été remplacées par le silence... Même si elle ne le veut pas, Rosie se demande si son père n'a pas raison de lui demander de quitter son loft pour retourner vivre avec eux, dans leur grand appartement dans la quartier de Tudor City. Si Rosie n'est pas un oisillon pressé de rentrer au nid, elle n'a pas spécialement envie de se faire déplumer non plus... Et sa mère le lui répète, il ne fait pas bon vivre seule quand on est une femme par les temps qui courent. Même en se sachant parfaitement capable de se défendre, Rosie n'est pas rassurée pour autant.

Elle se sort de ses pensées en secouant la tête. C'est étrange, vraiment... Mais elle a réellement l'impression de connaître cet homme, d'être familière avec son regard. Il lui suffirait de faire un tour  rapide dans son esprit pour en avoir la certitude, mais ça ne lui ressemble pas. Et puisqu'elle ne sent pas une once d'animosité chez lui, autant lui poser la question, non ? « Excusez-moi si la question paraît un peu étrange, idiote, ou les deux... » Sans lâcher son bouquet, derrière lequel elle disparaît presque, elle s'appuie contre le comptoir de la caisse. « Est-ce que nous nous connaissons, vous et moi ? Je me trompe probablement, il a tellement de monde à New-York. » Rosie affiche un sourire un peu gêné. Que risque-t-elle, sinon un simple non sans conséquences ?
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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyLun 9 Juil - 16:54


ROSALIE & LUCIAN

i only exist through your eyes

Tandis qu'elle te prépare ton bouquet, tu en profites pour examiner plus en détail sa boutique. Tu aurais pu tomber sur une Rosalie complètement différente, à l'opposé de ce qu'elle était. Mais ce que tu découvres ici, c'est ce qu'elle serait devenue si le destin avait été un peu plus clément avec elle. Ces versions de vous-mêmes, qu'est-ce qu'elles représentent ? Une autre vie, entièrement dissociée de la précédente, ou bien un chemin que vous auriez pu prendre, une succession de choix différents qui mènerait à tout ça ? Le bon profondément ancré en elle n'a pas été effacé, comme s'il représentait l'essence de son être, peu importe l'univers auquel elle appartient. Mais ce n'est peut-être pas le cas de tout le monde, et tu redoutes déjà de croiser ceux que tu as connu dans une autre vie. Amanda Waller, ton équipe, tes amis, que sont-ils ici ? Comment vas-tu faire pour les récupérer ? Comment vas-tu lui faire retrouver la mémoire ? Tu es la preuve vivante que c'est possible, mais par quels moyens ? Vendre des fleurs dans un monde dépourvu de beauté, c'est sa façon à elle de résister. Pour l'instant, tu ne sais pas grand chose de cette nouvelle version des Etats-Unis. Tu as très vite compris que ce que tu trouvais sur Internet et dans les journaux étaient entièrement filtrés par le gouvernement de Savage, et que pour réellement t'informer, il te fallait bafouer quelques lois et chercher en profondeur. Tu as passé quelques jours à recueillir le plus d'informations possibles. Déjà pour ta propre connaissance, mais surtout pour ne pas te trahir. Tu es un homme d'un autre temps qui débarque dans un monde qui lui est inconnu. Une seule erreur pourrait te coûter beaucoup, à commencer par elle. Tu le sais, pour lui faire entendre la vérité, il faudra faire preuve de patience et de subtilité. Tu ignores si elle possède ses pouvoirs, ou même si elle maitrise. Un incident pourrait très vite arriver en employant la mauvaise méthode. Tu sais parfaitement de quoi elle est capable face à ses ennemis. Et tu ne veux surtout pas en devenir un.

Un homme romantique qui veut offrir des fleurs à sa copine, est-ce crédible dans ce monde là ? Si elle semble surprise, elle ne remet pas pour autant en question ta sincérité. Si elle savait qu'hier encore c'est à elle que tu les aurais offert. Alors que tu reprenais doucement le contrôle de tes émotions, la question qu'elle te pose t'arrache les quelques efforts que tu venais de faire. Sans s'en rendre compte, elle piétine comme de la mauvaise herbe ce que tu essayais d'entreprendre. Ce n'est pas sa faute. Elle n'a pas la moindre idée de ce que tu ressens présentement. Elle ignore à quel point il est difficile de la regarder sans avoir un flux de pensées incessantes qui paralyse ton esprit. Des bribes d'un temps révolu, des moments volés, un bonheur qui t'a été sauvagement arraché. « Non, je ne pense pas. » Ces mots te crèvent le cœur. L’étau se resserre sur ton palpitant sans que tu ne parviennes à arrêter la machine. Non, ici, tu n'es rien pour elle. Mais ne dois-tu pas voir un espoir dans ce sursaut ? Serait-il possible qu'au plus profond d'elle-même, ton visage lui remémore des souvenirs lointains ? Une vie qui n'existe plus, mais qui n'est pas complètement effacée pour autant ? C'est peut-être un choix risqué, mais celui que tu fais, celui d'y croire. « J'ai été militaire, jusqu'à ce qu'une blessure m'empêche de retourner au front. » Mensonge ou vérité ? Ici, ce ne sont que des affabulations, mais tu ne mens pas réellement, car ce que tu lui confies, c'est ta véritable vie. Ce que tu fais est terriblement dangereux, car il suffirait qu'elle se renseigne un peu à ton sujet pour se rendre compte que tu as menti. Mais qu'importe, d'une façon ou d'une autre, tu dois parvenir à l'atteindre. Et tu n'as pas beaucoup de solutions. Dès que tu franchiras la porte de cette boutique, tu redeviendras personne à ses yeux. Un client qui a partagé quelques minutes de son quotidien, ni plus ni moins. Il faut que te raccroches à quelque chose, n'importe quoi, pour ne pas tomber dans l'oubli, pour essayer d'avoir une chance d'être plus. « Depuis je cherche un job dans la sécurité, c'est pour ça que je suis à New-York aujourd'hui, j'ai passé un entretien d'embauche qui n'a rien donné. J'ai la carrure et l'expérience pour ça, mais ça devient très compliqué de trouver du travail ces temps-ci. » Gros coup de bluff. Tu as vu un homme rôder près d'ici, et vu le statut de Rosalie, tu es prêt à parier que c'est elle qu'il surveille. Parvenir à tes fins serait d'être engagé comme son garde du corps. Mais rien ne sera facile. Tout ce que tu viens de faire, c'est de poser la première pierre.

Le bouquet terminé, tu es impressionné par sa beauté. Quel gâchis de n'avoir personne à qui l'offrir. « Il est magnifique ! » Tu ne peux t'empêcher d'imaginer sa réaction si c'est à elle que tu l'aurais donné. Un long soupire s'échappe d'entres lèvres, un long soupire de mélancolie tandis que tu règles le bouquet. Ton temps est désormais compté. Tu ne peux pas partir maintenant, pas encore, d'une façon ou d'une autre, cette conversation doit poursuivre. Tu dois instaurer un lien, n'importe quoi, pourvu que tout ne se termine pas tout de suite. Tu n'es pas prêt à lui dire au revoir. Pas sans savoir comment faire pour la revoir régulièrement. « J'espère que votre petit-ami vous en offre des aussi beaux. » Tu n'oses pas croiser son regard après cette question tout sauf innocente. Même en temps normal une telle réflexion n'est jamais anodine, il y a toujours une intention particulière qui se cache derrière. Bien heureusement, tu es protégé par ta fausse relation de couple, et cette intention pourra peut-être passer inaperçue. Cette information, tu dois la connaître. Est-ce qu'elle a un petit-ami ? Est-ce qu'elle est mariée ? Tu ne serais pas étonné que ce soit le cas. Une fille comme elle ne peut pas être laissée sur le bas côté. Ton cœur reprend sa danse furieuse. Tu dois te préparer à tout, et surtout au pire.


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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyMar 10 Juil - 11:59

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lucian & rosalie

Pour une raison qu'elle ne s'explique pas, Rosie se sent presque blessée par le "non" de sa réponse. Elle s'y attendait pourtant, ce pressentiment ne pouvait qu'être ridicule. Il n'est certainement pas le seul grand blond aux yeux bleus vivant à New-York. Dommage... ? Sans doute, mais il a tout d'un homme amoureux, c'est de plus en plus évident. Comme dirait sa mère, "ça se voit comme le nez au milieu de la figure". Rosie est envieuse, mais pas jalouse. Au contraire, c'est plutôt rassurant de savoir que malgré tout, certaines personnes parviennent à être heureuses. C'est la preuve que tout n'est pas encore perdu et qui sait, peut-être que les choses finiront par s'améliorer avec le temps. Les tyrans finissent toujours par choir de leur piédestal, non ? Rosie affiche une expression un peu surprise lorsqu'il lui avoue avoir été militaire avant qu'une blessure ne mette un terme à sa carrière. Bêtement, elle se sent coupable. Elle aurait dû aider les gens comme lui. Aider les hommes et les femmes brisés par la guerre à se remettre de leurs blessures, être une oreille attentive, un visage amical. Elle aurait pu, elle aurait dû, mais elle n'avait pas pu. Il lui arrive de le regretter, mais elle se souvient toujours bien vite des raisons pour lesquelles sa carrière de chirurgienne a pris fin avant même de débuter. De toute évidence, elle n'était pas taillée pour l'horreur de la guerre. Les accidents, c'est différent. Voir des êtres humains être violents volontairement, s'en prendre aux plus fragiles, faire preuve de sauvagerie... Ce n'était pas pour elle, c'était insupportable. Aujourd'hui encore, elle ne sait pas si elle a fait preuve de lâcheté ou d'un trop-plein d'humanité. « Vous devriez aller faire un tour sur Wall Street. Beaucoup de businessmen ont besoin d'un service de sécurité renforcé. » Comme tout le monde. Sauf que ces gens là ont encore les moyens de payer.

Elle sourit quand il s'émerveille sur le bouquet. Ce n'est rien qu'un assemblement des plus simples, mais qui fait toujours son petit effet. Elle secoue la tête quand il lui tend de l'argent pour régler les roses. « Je vous l'offre. » Il a de la chance, qu'il en profite. Du haut de ses vingt-huit ans, Rosie n'a jamais été amoureuse. Elle a eu quelques flirts sans importance, mais rien de concret. Un comble, pour une romantique comme elle, et un désespoir pour sa mère qui répète les mots "mariage" et "petits-enfants" un peu trop souvent à son goût. Comme si quiconque avait envie de mettre au monde des enfants dans un monde pareil. Comme s'il avait lu ses pensées, l'inconnu – elle aurait aimé connaître son prénom – lui dit qu'il espère qu'elle reçoit elle aussi d'aussi belles fleurs. C'est plus fort qu'elle, Rosie éclate de rire. « Je me les offre toute seule. » Elle ne se plaint de rien, elle est plus chanceuse que beaucoup. Évidemment, la solitude est parfois pesante, mais elle ne va pas s'en plaindre à un parfait étranger. Un étranger au cœur pris, en plus. C'est au moins le signe que des gens bien existent encore, tout le monde n'est pas encore devenu complètement fou. Et maintenant qu'elle y pense... Elle attrape son bloc de post-it derrière le comptoir avec un stylo, et y griffonne rapidement quelques informations avant de lui tendre le petit papier – rose, lui aussi. On ne dirait pas, mais étant enfant, Rosie détestait cette couleur. « Allez à l'Ambassade de Norvège, c'est le bâtiment juste en face. Demandez l'ambassadeur Eirik Rosewood. » C'est bien la première fois que Rosie pourra user d'une telle connexion à bon escient. « Mon père recherche de nouvelles personnes pour intégrer son équipe rapidement, vous semblez avoir le profil qu'il recherche. Et puis blond comme vous êtes, vous vous fondrez parfaitement dans cette masse de Norvégiens. » Elle s'autorise à rire, mais elle n'est pas moqueuse, bien au contraire. « Mais je préfère vous prévenir, il est un peu exigeant. » Et c'est un euphémisme. Exigeant et méfiant, mais on peut difficilement le lui reprocher quand on sait que la famille de l'ambassadeur Italien a été massacrée par la mafia moins d'un mois plus tôt. Rosie se demande si une mafia norvégienne existe quelque part à New-York. Et surtout quelles affaires seraient les siennes. Trafic de saumon fumé ? De liqueur de framboise jaune ? Tout cela semble ridicule, mais les temps changent, plus personne n'est à l'abri de rien, pas même les plus influents.

« Ne lui dites pas que c'est moi qui vous envoie. Il n'aimerait pas savoir que j'ai fait la conversation à un parfait inconnu. » Elle lève les yeux au ciel avec un sourire. Est-ce qu'un bon père cesse un jour de s'inquiéter pour sa fille ? Probablement pas, mais Rosie aimerait qu'Eirik l'étouffe un peu moins. Il oublie souvent, pour ne pas dire toujours, qu'elle possède des pouvoirs qui dépassent l'entendement. « Le salaire est intéressant, mais je ne vous cache pas que les horaires sont un peu... contraignantes. » C'est un travail à plein-temps, presque littéralement. Mais elle, tout ce qu'elle fait, c'est le pointer dans la bonne direction. Reste à convaincre son paternel qu'il est digne de confiance, ce qui promet de ne pas être une mince affaire s'il décide de tenter sa chance.
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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyJeu 12 Juil - 15:24


ROSALIE & LUCIAN

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Tu as beau chercher, y réfléchir, tu ne vois que peu de différences avec ta Rosalie. Hormis sa vie en elle-même, elle reste celle que tu as connu. Et c'est loin, très loin de te rendre la tâche facile. C'est même encore plus douloureux, que de voir celle que tu aimes sans pouvoir le lui dire. C'est ton regret le plus déchirant, de ne pas lui avoir confessé tes sentiments quand tu en as eu l'occasion. Tu aurais pu la nuit dernière, lui rendre son je t'aime pour que tout soit parfait, mais t'as préféré attendre. Attendre l'occasion parfaite. Aujourd'hui, tu sais qu'elle ne se présentera peut-être jamais. « Non, non, j'insiste. Laissez-moi vous régler. » Même si l'intention est plus qu'adorable – et pas franchement étonnante venant d'elle – tu ne peux accepter. T'as très bien compris que les gens ne venaient plus acheter de fleurs, qu'ils passaient devant la devanture sans s'arrêter. Ce qui signifie que sa boutique doit lutter chaque jour pour rester ouverte. Tu ne peux pas accepter, ce serait lui enfoncer encore plus la tête sous l'eau. Sans lui laisser le choix, tu déposes plusieurs billets sur le comptoir. Ici, elle a la chance de faire quelque chose qui lui plait vraiment. Loin de l'horreur de l'asile, loin de la misère des missions chez A.R.G.U.S. Comment pourrais-tu participer à la faillite de son commerce ? Si tu le pouvais, tu lui donnerais même le triple du prix du bouquet, mais tu sais qu'elle prendrait ça pour de la charité, et qu'elle refuserait sans réfléchir une seule seconde. Parce que ta Rosie ressemble étroitement à celle qui se dresse devant toi. Quand tu comprends qu'elle n'a personne dans sa vie, tu dois cacher le sourire qui nait aux coins de tes lèvres derrière le bouquet de roses. Non pas que tu te réjouisses de sa solitude, mais disons qu'il sera plus aisé pour toi de te rapprocher d'elle si elle n'a personne qui partage son quotidien. Tout ne pouvait pas être contre toi, le chemin ne peut pas exclusivement être parsemé d'embuches, il fallait bien qu'à un moment donné le vent finisse par tourner en ta faveur. Et cette petite victoire te donne la force de continuer, de tout faire pour la récupérer.

Quand elle te tend un papier avec les informations sur son père, tu dois là aussi masquer ta réjouissance. Tu n'étais pas certain qu'elle mordrait à l'hameçon, t'as misé sur la générosité de celle que tu connaissais, et tu ne t'es finalement pas trompé. Obtenir un travaille auprès de son père serait la certitude de pouvoir continuer de la voir sans soupçon. Mais comment l'obtenir, ce job ? D'après ce qu'elle t'en dit, l'homme est exigeant. Et tout en étant conscient de tes atouts et de ta capacité, tu ignores ce qu'il pourrait attendre de toi. « Merci beaucoup, mademoiselle Rosewood. » Même si c'est un geste que tu espérais, tu n'en reste pas moins profondément touché. Elle ne te connait pas, elle ne sait rien de toi, et pourtant, elle est prête à tout faire pour t'aider. Tu le sais, dans ce monde, des gens comme elle n'existent plus beaucoup. Quelle chance tu as qu'elle soit celle que tu aimes. Un inconnu ? Oui en effet, d'ailleurs, tu ne t'es même pas proprement présenté à elle. Et avec ce qu'elle vient de faire pour toi, c'est la moindre des choses. Tu lui tends ta main libre en guise de présentation, non sans que ça ne t'arrache un bout de cœur. « Lucian Thorne. » Tu chasses ce sourire triste de ton visage pour te reconcentrer sur l'épreuve qui t'attend prochainement. Peu importe ce qu'il te demandera, tu feras tout pour obtenir ce boulot. « Tout me va. Obtenir ce travail serait une chance incroyable. » Et elle ignore à quel point ! A regret, il va maintenant falloir que tu partes. Le papier précieusement dans ta poche, tu vas prendre quelques jours pour te renseigner sur ce fameux Erik Rosewood, que tu n'auras jamais la chance de rencontrer dans ton monde. Il est non seulement ton potentiel futur employeur, mais également ton beau-père. Du moins en quelque sorte. La pression est énorme et tu ne veux pas la laisser t'arracher cette occasion. « Merci pour tout. Et peut-être à bientôt. » Tu lui souris, espérant du plus profond de tes tripes que ce sera plus tôt que prévu. Quand la porte se referme derrière toi, tu dois te faire violence pour ne pas t'écrouler.

***

En costume parfaitement taillé et à la barbe ajustée, tu te rends déterminé à l'ambassade de Norvège. Tu as pris trois jours pour prendre le plus de renseignements possibles sur le père de Rosalie, sur sa façon de faire, et sur ce qu'il pourrait potentiellement te demander durant cette entretien. Quand tu te trouves devant sa secrétaire, tu ne te laisse pas écrasé par le stress, et tu demandes à voir l'ambassadeur Erik Rosewood pour lui proposer tes services. De ta mallette, tu sors un cv impressionnant. En toute sincérité, tu ne comprendrais pas qu'il te refuse le boulot. T'es un militaire surentrainé, avec une réaction à l'imprévu très vive. La femme observe un instant la feuille que tu lui as tendu, avant de te demander de patienter sur une chaise un peu plus loin. Combien de temps ça va durer ? Combien de temps vas-tu attendre avant d'avoir ta chance ? Qu'importe. Tu serais prêt à rester ici pendant des jours s'il le faut. Si c'est une façon de tester la patience et la détermination des futurs candidats, tu ne doutes pas passer cette première épreuve sans accroc. Tu ignores depuis combien d'heures tu attends déjà sur ta chaise, quand tu vois Rosalie entrer à son tour dans l'ambassade. Ton cœur fait un bond. Tu ne t'étais pas préparé à la voir. Quand vos regards se croisent, tu te lèves et fais mine d'aller chercher un verre au château d'eau dans l'entrée. Tu te souviens de ce qu'elle t'a dit la dernière fois, ne pas dire à son père que tu as été envoyé par elle. Et comme la secrétaire a régulièrement les yeux posés sur toi, tu préfères ne prendre aucun risque. Là-bas, vous pourrez vous parler brièvement sans prendre trop de risques. « Bonjour, mademoiselle Rosewood. » Tu lui souris tandis que tu te sers un verre d'eau. « Des conseils à me donner avant que je me jette à l'eau ? » Est-ce qu'elle s'attendait à te revoir ? Est-ce qu'elle pensait que tu allais réellement tenter ta chance auprès de son père ? En tout cas, en ce qui te concerne, tu es diablement heureux de la revoir.


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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyDim 15 Juil - 21:32

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Quand Rosie passe les portes de l'ambassade, elle est contrôlée par la sécurité. Être la fille de l'ambassadeur ne lui donne droit à aucun traitement de faveur, et elle ne s'en plaint pas. Pourquoi s'en plaindre si on n'a rien à se reprocher, pas vrai ? Quand son père lui demande de passer, Rosie n'a qu'à traverser la rue pour le rassurer. C'est simplement de cela dont il s'agit. Bonjour papa, comme tu peux le constater, je suis encore en vie. Eden s'agace d'être surprotégée, mais Rosie comprend. Peut-être est-ce la maturité qui lui permet de voir les actions d'Eirik comme celle d'un parent inquiet pour ses enfants, et pas simplement déterminé à casser les pieds de sa fille adolescente. Elle balaye la pièce d'un regard, et alors qu'elle s'apprête à aller signaler à la secrétaire à l'accueil qu'elle est arrivée, elle remarque une silhouette... familière, le mot est-il trop fort ? Elle échange un regard avec Lucian, mais ne lui adresse pas encore de sourire. La secrétaire, May, est beaucoup moins innocente qu'elle ne paraît l'être. Elle a les yeux partout, rien ne lui échappe. Il suffirait qu'elle voit Rosie sourire à un homme que son père ne connaît pas – elle semble avoir une liste de toutes ses connaissances sous les yeux en permanence – pour aller le lui rapporter. Et autant dire que cela réduirait considérablement ses chances de se faire engager... Même si, en fin de compte, ils ne se connaissent pas. Pas vraiment. Le dos tourné, elle s'avance jusqu'à la fontaine à haut sans se presser. Rien qui ne paraisse suspect en plein mois de juillet, au cœur de New-York il fait une chaleur étouffante que même la climatisation de l'ambassade ne saurait vaincre. « Bonjour, Lucian. » Elle avale une gorgée d'eau l'air de rien et lance un regard vers le bureau de May. Elle est occupée à accueillir un homme d'affaire. Si elle a des conseils à lui donner avant qu'il ne se jette dans la gueule du loup ? « Mon père est très doué pour lire les gens. Alors soyez vous-même, ne le laissez pas vous impressionner. Il aboie fort, mais il ne mord pas. » Elle étouffe un petit rire pour ne pas risquer d'attirer l'attention. « Il déteste aussi les cravates, fous feriez sans doute mieux de vous débarrasser de la vôtre. Il paraît que les petits détails ont leur importance dans les entretiens d'embauche. » Elle vient de lui donner un avantage sur les autres candidats. Beaucoup n'osent pas dire ce qu'ils pensent ou s'affirmer clairement face à son père, ce qui pour lui est un défaut. S'ils laissent un ambassadeur au fort caractère les impressionner, qu'en serait-il face à des hommes menaçants et armés ? Rosie sait comment son père pense. Une simple erreur de jugement de caractère et ce sont sa femme et ses filles qui pourraient en payer le prix.

Elle termine son verre d'eau et s'éclaircit la gorge avant de le jeter dans la poubelle juste à côté de la fontaine. « Votre... votre amie... » Elle butte sur le mot. C'est étrange, mais elle reprend sa phrase avant que le malaise ne s'installe. « Elle a aimé les roses ? » En toute objectivité, il faudrait être bien difficile pour ne pas les avoir appréciées. Enfin après tout, ça ne la regarde pas, absolument pas... Alors pourquoi est-ce qu'elle ne parvient pas à se défaire de cette impression qui lui dit qu'elle le connaît malgré tout ? C'est comme si un sixième sens qui essaie de s'exprimer, mais qu'elle étouffe malgré elle. Parce que ça n'a absolument pas le moindre sens... Rosie secoue doucement la tête et lui sourit, en tournant toujours le dos au bureau. « Bonne chance. » Elle s'éloigne de la fontaine et va saluer May. Comme à son habitude, la secrétaire lui demande comment elle va et prend de ses nouvelles, sans pour autant cesser de répondre au téléphone ou aux gens qui viennent s'adresser à elle. À l'autre bout de la pièce, l'ascenseur descendu du quatrième étage s'ouvre sur Eirik. L'ambassadeur est le genre d'homme qui change l'atmosphère d'une pièce quand il y rentre. Grand, aussi blond qu'un homme peut l'être, un regard bleu glacier perçant et surtout, l'attitude d'un homme sûr de lui. Quand on ne le connaît pas, il est impressionnant, peut même paraître froid. Mais quand Rosie lui fait signe de la main, son expression s'adoucit et il lui sourit.

✸✸✸

« Si vous acceptez ce poste, vous allez devoir mettre une bonne partie de votre vie privée de côté. » Assis bien droit dans son fauteuil, Eirik ne quitte pas Lucian des yeux. « Comprenez-moi bien, Lucian. Je ne suis pas un homme obsédé par le contrôle de sa femme et ses enfants, si cela ne tenait qu'à moi, elles seraient toutes libres d'aller et venir comme pour leur semble, sans aucune escorte. » Eirik soupire longuement et avec lassitude. « Mais ma famille et moi sommes retenus en otages dans ce pays que je n'ose plus appeler les États-Unis. Je ne sers plus aucune fonction politique, mais nous avons interdiction de quitter le pays. Je fais partie de ceux qui se sont opposés publiquement à Vandal Savage, et pour cela j'en paie le prix fort. » Il ouvre le premier tiroir de son bureau et en ressort un paquet de lettres qu'il pose devant Lucian avec dégoût. « Rien que la semaine dernière, j'ai reçu une quinzaine de menaces de mort. Six m'étaient personnellement destinées, les autres parlaient de mon épouse et mes filles. Allez-y, lisez-en une. » Rien qu'une suffira à lui donner une idée de la gravité du problème. Les menaces sont claires, et désignent clairement Eden, Rosalie et Sonja.

« Ce travail ne vient pas sans risques. Chaque jour, je m'attends à ce que quelqu'un s'en prenne à ma famille, peu importe qu'il s'agisse des agents de Savage ou d'hommes profitant de son régime tyrannique. Je ne me fais pas d'illusions, et je ne veux pas que vous vous en fassiez non plus. Ce sera probablement dangereux. Raison pour laquelle je vous offre un salaire... confortable. » L'argent reste la priorité de beaucoup de personnes, bonnes ou mauvaises. Dans ce monde, on ne fait hélas rien sans, et c'est pire depuis l'ascension au pouvoir de Vandal Savage. « 15 000 dollars par mois si vous assurez la protection de ma fille entre six-heures et vingt-heures. 30 000 si vous restez auprès d'elle en permanence. C'est beaucoup pour un seul homme, j'en ai parfaitement conscience. Acceptez ou refusez, mais soyez certain de votre choix. » C'est, littéralement, une question de vie ou de mort.
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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyJeu 19 Juil - 20:18


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T'as encore beaucoup de mal à y croire. Etre là, à jouer un rôle, essayer de trouver un job pour te rapprocher de celle qui était encore hier ta petite-amie. C'est stupide. C'est insensé. C'est déchirant. Prétendre que tout va bien est un effort considérable qui te demande une énergie et une patience surhumaine. Jamais tu n'avais eu besoin d'être autant en contrôle des événements, avec pourtant cette impression que tout t'échappe. Tu n'as pas la moindre idée de quoi sera fait ton lendemain, ni quelles autres surprises tu vas découvrir le long du chemin. Ce monde tu ne sais rien de lui, et quelque part tu n'as aucune envie de le connaître. Ce n'est pas le tien, ce n'est pas ici que tu es supposé vivre ta vie, et tu ne comptes pas t'éterniser plus que de raison. Une fois que tu auras atteint Rosalie, tu chercheras un moyen de te barrer d'ici. Mais que veux dire être soi-même quand on joue un jeu ? Est-ce que tu dois mentir tout du long, ou simplement être le Lucian du monde auquel tu appartiens ? Si son père parvient à déceler quoi que ce soit, si il a le moindre doute à ton égard, tu pourrais perdre la chance de ta rapprocher d'elle. En résumé, tu n'as pas le droit à l'erreur. « C'est noté, merci. » Tu retires la cravate que tu enfonces ensuite dans la poche de ton pantalon. Tout conseil est bon à prendre, sachant que tu avances les yeux fermés sur une autoroute. Les roses ? Elles sont dans ton appartement. Tu t'en veux de devoir lui mentir ainsi, mais tu n'as pas d'autres choix. Il est bien trop tôt pour essayer de lui faire ouvrir les yeux sur cette réalité. C'est un mal nécessaire. Mais est-ce une certaine amertume que tu ressens dans sa façon de poser la question ? Est-ce que quelque part, elle sait que ces fleurs lui étaient destinées ? Tu ne veux pas te raccrocher à un vain espoir, mais tu en es presque certain. « Elle les a adoré. Elles trônent fièrement dans le salon. » Seule la première partie de ta réponse est erronée, comme si ça allait t'aider à atténuer cette impression de salement lui mentir. Après avoir fini ton verre à ton tour, tu lui souris en guise de remerciement pour son aide, et retourne t'assoir avant d'éveiller les soupçons de la secrétaire. La suite de votre relation dépend de ce qui va suivre. Et tout repose sur tes épaules.

Elle avait raison, son père est impressionnant. Mais durant tout l'entretien, tu n'as pas perdu le fil de la discussion, ni ton sang froid. Tu as puisé dans ton expérience personnelle pour trouver la capacité nécessaire. Maintenant, il n'y a plus qu'à attendre le verdict. « Je comprends Monsieur Rosewood, et croyez-moi, la sécurité de votre femme et de votre fille sera ma priorité absolue. J'ai protégé mon pays, maintenant je suis prêt à protéger votre famille. » Si tu obtiens ce poste, il te faudra malgré tout essayer d'expliquer ce revirement de situation à ton cercle familial retrouvé – et accessoirement, à tes supérieurs actuels. Le Lucian qu'il connaissait n'est pas celui que tu es. Comment était-il ? Si différent de toi ? Quoi qu'il en soit, tu devras mettre de côté ta propre famille pour pouvoir accomplir à bien ta mission. Celle qui t'a été confiée, et celle bien personnelle, qui est de récupérer Rosalie. Si tu fais ça dans un but bien précis, tu n'oublies pas pour autant que ce sera ton rôle de la protéger des dangers qui rôdent. Ce n'est pas un jeu, tu as bien compris que leur situation était grave et délicate. Même si tu es auprès d'elle, même si tu fais ce pas en avant, tu ne devras jamais oublié qu'elle risque danger à tout moment. Et c'est une responsabilité que tu es prêt à pleinement assumer. Trente mille dollars pour rester en permanence auprès d'elle ? Tu le ferais gratuitement s'il te le demandait ! « Ma protection sera permanente. Mais je n'ai jamais rien fait avec l'argent pour motivation. » Si tu as fait le choix d'entrer dans l'armée, c'est parce que c'était ton devoir. Ton pays et ses habitants avaient besoin de quelqu'un pour les défendre, et c'est pour cette raison que tu t'es engagé. Et pour cette raison que tu le fais aujourd'hui. Entre autres. « Mon dévouement sera absolu, et je vous assure que rien n'arrivera à votre fille sous ma protection. » Une promesse qui peut paraître présomptueuse, mais c'est une simple vérité. Tu es sûr de toi, sûr de tes capacités, et de ce que tu serais prêt à faire pour elle. « Très bien. Vous êtes engagé. Et vous commencez maintenant. » Ton cœur bondit. Tu l'as fait. Tu as obtenu ce putain de job. Et tu dois faire un effort incroyable pour ne pas laisser la joie simplement exploser. Tu te contentes de te lever, sourire aux lèvres, la main tendue vers Erik Rosewood – qui est ton beau-père dans un autre monde. « Merci pour votre confiance. Je ne vous décevrai pas. » « J'y compte bien. » Qu'il se rassure, tu ne la quitteras pas d'une semelle.

Quand tu entres dans sa boutique, c'est sans savoir comment lui annoncer la nouvelle. Alors cette cliente avec qui elle est occupée est une bénédiction. Ça te laisse quelques minutes pour trouver les bons mots. Et tu penses la connaître assez pour deviner qu'elle ne sera pas enchantée par l'idée d'avoir quelqu'un qui la suit à la trace. Rosalie est une femme indépendante, avoir un homme à ses côtés toute la journée n'est peut-être pas ce qu'elle imaginait pour le poste recherché par son père. Quand la cliente sort, tu t'approches d'elle, tout sourire. « J'ai eu le job ! » C'est la partie enthousiaste de la nouvelle. La suite risque d'être un peu plus compliquée. A moins que ? Elle semble t'apprécier, et t'avoir toi sera peut-être moins pire qu'avoir un inconnu, pas vrai ? « Je commence maintenant. » Ou comment faire retarder l'échéance. Avant de te lancer, tu te racles la gorge. Secrètement, tu espères te faire des idées. Tu espères que son père l'a entièrement renseignée sur la nature du travail. Qu'elle sait pertinemment que ses prochains mois vont devoir être partagés avec un homme pour la protéger. « Je suis votre garde du corps. A temps plein. » Temps plein, très plein. « Je vais passer mes journées avec vous. Ainsi que vos nuits. » Tu prononces 'nuits' un peu plus bas, comme si ça allait pouvoir atténuer sa colère potentielle. Est-ce qu'elle regrette de t'avoir aidé maintenant ?  


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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyMar 24 Juil - 14:31

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Lucian ayant disparu avec son père dans le bureau de ce dernier, Rosie échange quelques mots avec sa secrétaire avant de retourner à sa boutique. La routine quotidienne : elle lui assure que tout va bien, que personne n'est venu l'ennuyer, et elles échangent quelques banalités avant que le téléphone ne se remette à sonner. Puisque son père n'a officieusement plus aucune utilité, car les contacts avec la Norvège ont été rompus, elle se demande à quoi s'active tout le personnel de l'ambassade toute la journée, et six jours sur sept. Peut-être que toute cette activité n'est rien de plus qu'un moyen de rester occupé pour ne pas complètement perdre l'esprit ou se laisser aller à la panique et au désespoir. Rosie soupire quand elle se retrouve dans la rue. New-York a perdu son âme, elle n'est plus aussi vivante qu'avant. Ce n'est pas une ville fantôme, mais c'est clairement une ville blessée. Tout ce qu'elle espère, c'est qu'elle ne deviendra pas une nouvelle Gotham, à l'instar de Boston et Chicago. À chaque fois qu'elle achète le journal à sa voisine de commerce, elle le jette presque immédiatement à la poubelle. Impossible d'obtenir des informations sur le véritable état du pays quand la moindre publication doit être validée par le régime de Savage avait d'être publiée en ligne ou sur le papier. À en juger par la presse, tout va bien dans le meilleur des mondes, mais il suffit de mettre le nez dehors pour réaliser à quel point c'est faux. Les gens sont toujours aussi pressés, mais parce qu'ils ont peur de se faire agresser, et non plus parce qu'ils ne veulent pas être en retard. Les femmes sortent de moins en moins seules, parce qu'elles sont encore moins en sécurité qu'avant et que la police ne s'occupent plus de leurs plaintes et de leurs affaires. Les vols se sont multipliés, le taux de chômage ne cesse d'augmenter, la violence policière est en escalade... Rosie secoue la tête et traverse la rue pour aller retrouver sa boutique.

Cette journée promet d'être aussi longue que les autres, mais tant que personne ne vient essayer de la braquer, ce sera une bonne journée. La sécurité du quartier est encore trop impressionnante pour les criminels, mais elle doute que cela dure encore bien longtemps. Plus le temps passe, et plus les gens sont désespérés, et donc ils deviennent de plus en plus dangereux. Même si Rosie a les moyens de se défendre, cela n'en demeure pas moins angoissant. Elle est presque surprise lorsqu'une femme entre dans sa boutique pour acheter un bouquet, tant cela devient rare. Elle est déjà âgée, et lui explique que des roses égayeront un peu son appartement et son quotidien. Rosie lui compose un bouquet coloré, et Lucian revient la voir pendant qu'elle termine de s'occuper de sa cliente, qui quitte la boutique l'air absolument ravie. Elle affiche un sourire quand il lui annonce avoir obtenu le poste – le contraire aurait été étonnant – puis elle pâlit légèrement quand il lui annonce en quoi consistent ses nouvelles fonctions. « Mon... Mon garde du corps ? » Elle le regarde de haut en bas, les yeux écarquillés. « … Mes nuits ? » Rosie savait très bien que son père cherchait de nouveaux agents pour veiller sur sa famille, mais elle ne le pensait pas aussi... extrême dans son envie de les protéger. « Je, euh... A temps plein ? Littéralement ? » Elle ne sait pas si elle est censée être furieuse ou non, et après qui. Probablement après son père, qui dans son envie de veiller sur elle la traite comme une enfant incapable d'assurer ses arrières, quand bien même elle possède des capacités qui dépassent l'imagination. Est-ce pour lui éviter d'avoir à dévoiler son secret qu'il agit de cette façon ? Quoi qu'il en soit, elle aurait préféré qu'il lui demande son avis avant de lui imposer un garde du corps – un parfait inconnu à ses côtés du matin au soir, et du soir au matin. Rosie prend une profonde inspiration. « C'est... Un peu inattendu. » Et c'est un euphémisme. C'était suffisamment gênant de savoir qu'un homme était payé pour garder un œil sur elle tout en gardant une distance respectable, mais là, c'est bien au dessus.

« Votre petite-amie risque de ne pas apprécier que vous passiez plus de temps avec moi qu'avec elle. » Rosie tente un sourire, mais le résultat n'est guère convaincant. Il faut dire que la situation est plutôt gênante. « Allons boire un café, vous voulez bien ? Ce sera plus agréable pour discuter. » Et puis de toute façon, il est apparemment censé la suivre où qu'elle aille... Le café ne se trouve qu'à quelques pas, et les gérants sont visiblement ravis d'avoir un peu de clientèle. Rosie commande un thé, et quand la serveuse lui apporte sa tasse, elle se met à tourner nerveusement sa cuillère dedans après y avoir mis un sucre. Est-ce que son père a la moindre idée d'à quel point cette situation est embarrassante ? Il n'y a certainement pas songé, trop obsédé par sa sécurité pour penser aux détails. Une chose est certaine, s'il compte faire la même chose avec Eden, elle risque d'avoir une réaction bien moins mesurée que la sienne. Comme beaucoup d'adolescentes, elle n'aime pas qu'on soit sur son dos constamment. Rosie est un peu plus posée, mais pas ravie pour autant – même si la perspective d'avoir un homme aussi charmant à ses côtés en permanence n'est pas désagréable. « Qu'est-ce que mon père exige de vous, exactement ? Quand vous avez dit que vous deviez être avec moi à temps plein... Vous ne vouliez tout de même pas dire vingt-quatre heures sur vingt-quatre, n'est-ce pas ? » Elle sent le rouge lui monter aux joues. Si elle continue à remuer son thé avec autant d'acharnement, elle risque de déclencher une tempête dans sa tasse.
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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyJeu 2 Aoû - 22:38


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Même quand tu penses bien t'en sortir, il y a toujours un détail qui vient gâcher tes brèves victoires. Oui, c'est génial d'avoir obtenu ce job et de pouvoir te rapprocher d'elle. Mais hier soir, tu l'as déjà partagé sa nuit. Et sa réaction a été bien différente. Bien évidemment il est impossible d'en vouloir à quelqu'un qui n'a aucune idée de l'ampleur de la gravité de la situation, mais le pincement au cœur n'en est pas moins fort. Elle était dans tes bras. Elle s'est endormie contre toi. Vous avez vécu votre premier moment d'intimité absolu. Et voilà que maintenant c'est retour à la case départ. Non, c'est même pire que ça, tu n'es plus qu'un étranger pour elle. Un inconnu avec qui elle va devoir partager sa vie privée, même si l'idée ne l'enchante pas beaucoup. Même toi tu n'es pas certain de ton coup. La côtoyer sans pouvoir l'embrasser ou exprimer tes sentiments va probablement être une torture. Et maintenant que tu es confronté à cette vérité, tu es beaucoup moins serein qu'avant l'entretien. Bientôt, il faudra lui avouer tout ce que tu sais. Que ce monde n'est pas le sien. Et que d'où elle vient, elle a perdu ceux qu'elle aime. Sa famille n'est plus. Son passé est tourmenté. Comment parvenir à la convaincre d'essayer de retrouver cette réalité ? Et comment pourras-tu te regarder en face après l'avoir incité à le faire ? Tu l'observes un instant, un triste sourire dessiné sur le visage. Même si rien n'est jamais facile, elle est heureuse. Elle aime son travail, elle aime cette vie là. Et tu viens de faire le premier pas pour la lui arracher.

Ah, cette fameuse petite-amie. Tu savais que ce mensonge allait finir par te poser problème. Un mensonge qui va devoir en entrainer un autre. « Oui, cela risque d'être compliqué. » Le malaise est palpable. Tu ne veux pas prendre le risque de passer pour le copain qui fait passer son boulot avant sa compagne, mais tu ne veux pas non plus t'enfoncer dans la malhonnêteté. Tu sais déjà que cette petite-amie imaginaire va devoir disparaître du tableau que tu as dressé de ta propre vie, mais tu le feras avec un peu plus de subtilité. Et en temps voulu. « Un café ce serait parfait ! » Un peu de répit aussi. Vous quittez la boutique de Rosalie pour rejoindre le bâtiment en face, et où là aussi, les clients ne se bousculent pas. Tu prends place face à elle et commande un simple coca. Elle doit avoir beaucoup de questions, beaucoup d'appréhension aussi. T'aurais aimé que les choses soient plus simples, moins brutales. Mais c'est plus fort que toi, tu ne peux pas te contenter de partir en ignorant quelle sera la prochaine fois que tu la verras. Vous travailliez ensemble, c'est quotidiennement que vous vous fréquentiez. Et maintenant que tu t'es habitué à ce rythme, tu ne te sens pas capable d'en trouver un autre. Encore moins après l'évolution de votre relation. C'est déjà assez douloureux de devoir renoncer à votre proximité, tu ne te sens absolument pas capable d'en plus mettre entre parenthèses votre complicité. Tu n'es pas certain que cela fonctionnera, que les choses se referont aussi naturellement qu'avant, mais tu dois essayer. Avant de lui révéler la vérité, elle doit te faire confiance. Et secrètement tu espères que des bribes de mémoire finiront par lui revenir. Elle a eu l'impression de t'avoir déjà vu la première fois que tu es entrée dans sa boutique, c'est bien la preuve que c'est possible, non ? C'est un espoir dangereux, et la chute pourrait être brutale, mais c'est ta seule bouée de secours. Cet espoir, c'est l'unique chose qui t'aide à tenir dans toute cette folie.

Cette situation est gênante, et c'est à toi de la désamorcer. Après avoir bu une gorgée de ton coca, tu commences à lui offrir quelques réponses. Pas celles qui comptent, néanmoins. « Et bien, je veux dire que je vais devoir vous accompagner de jour comme de nuit... » Tu sens bien que c'est surtout la nuit qui la perturbe. Rien de plus normal. Mais toi, ça te fait doucement sourire, quand les souvenirs de votre dernier soirée s'imposent à ton esprit. « Votre père semble penser que le danger est en ce moment à son paroxysme. Si ça peut vous rassurer, cette situation est probablement temporaire, c'est juste le temps que les tensions s'apaisent. » Tu n'en sais pas grand chose, mais c'est ce que tu as supposé. Ta protection ne va pas durer une vie entière, et c'est pourquoi il va te falloir être efficace très rapidement. « Est-ce que... » La question est un peu gênante, et tu dois te racler la gorge avant de la reprendre. « Est-ce que vous avez une chambre d'ami pas trop loin de la votre ? » Probablement que oui, mais tu devines déjà que cela doit être particulièrement délicat pour elle d'ouvrir son intimité à un inconnu. De laisser un homme pénétrer chez elle, sans savoir qui il est réellement. « Je sais que c'est difficile pour vous à accepter, mais votre père fait ça pour votre bien. Je ferais en sorte d'être le plus discret possible, et ne pas trop empiéter sur votre vie privée. » En théorie. Parce que si en pratique tu en vois essayer de flirter avec elle, il y a peu de chances que tu laisses passer. Mais pas pour les raisons qu'elle s'imagine. Quand la cuillère de son thé ne cesse de tourner de plus en plus rapidement dans le fond de sa tasse, tu viens délicatement poser ta main sur la sienne, pour l'apaiser. Toujours ce foutu espoir de déclencher quelque chose chez elle. Si les mots ne fonctionnent pas, peut-être que les gestes seront plus concluants. « Vous êtes nerveuse. Je suis désolé de vous annoncer tout ça. » Désolé d'être celui qui lui apprend la nouvelle, oui, mais pas désolé de devoir désormais partager son quotidien.


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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyDim 5 Aoû - 19:17

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C'est compliqué. Terriblement compliqué. Son père vient d'imposer un parfait inconnu dans sa vie. Aussi charmant – dans tous les sens du terme – que semble être Lucian, il n'en reste pas moins un étranger. Un étranger avec lequel elle va devoir passer ses journées comme ses nuits. Rosie secoue doucement la tête en soupirant. « Très honnêtement, je ne pense pas que les tensions s'apaisent dans un futur proche. Tant que Vandal Savage sera à la tête du pays, les choses ne feront qu'empirer. Donc, vous risquez d'être coincé avec moi pendant un petit moment. » Rosie tente un sourire. Elle n'a pas la moindre idée de ce que son père a pu lui proposer, ni même quel genre de contrat il lui a fait signer – non pas que cela ait la moindre importance, puisque plus aucun papier n'a de réelle valeur légale. Assurer sa protection vingt-quatre heures sur vingt-quatre, c'est beaucoup de responsabilités et de pression pour une seule personne. À plus forte raison quand cette personne a une vie privée... Ce n'est certainement pas en restant collé à elle qu'il aura le temps de voir sa petite-amie. À la place de cette dernière, Rosie serait certainement... Jalouse ? Comment ne pas l'être en de pareilles circonstances ? « Je... Il y a deux chambres dans mon appartement. » Elle déglutit lentement, de plus en plus mal à l'aise à l'idée de partager son intimité avec lui. Ce n'est pas que l'idée la révulse, c'est... C'est tout le contraire, et c'est bien le problème. Peut-être serait-elle un peu moins gênée si elle ne gardait pas l'existence de sa petite-amie à l'esprit, mais elle ne peut ni l'oublier, ni l'ignorer. « Je suppose que nous pouvons voir ça comme une... collocation ? » C'est plus facile d'y songer ainsi. Être colocataires, cela sonne un peu mieux, même si c'est bien loin de la vérité et n'aide en rien à atténuer sa nervosité. « Ma vie privée devrait s'en sortir, j'ai peur que ce soit la vôtre qui en pâtisse. » Sans quitter sa tasse des yeux, elle se demande pourquoi il a accepté ce poste. Peut-on avoir à ce point désespérément besoin d'un travail, au point de tout sacrifier ? Est-ce que même le meilleur des salaires vaut la peine que l'on risque de perdre une personne chère à son cœur ? Si Rosie ne s'interdisait pas formellement de lire dans l'esprit des gens, elle aurait déjà trouvé toutes les réponses aux questions qu'elle se pose, et elle s'en porterait bien mieux.

Quand elle voit Lucian tendre sa main vers la sienne, vraisemblablement pour la calmer un peu et lui éviter de renverser sa tasse, elle écarquille les yeux. C'est la seule chose qu'elle a le temps de faire avant que le contact ne se fasse, elle n'a pas le temps de retirer sa main, pas le temps d'esquiver son geste, pas le temps de lui dire qu'elle déteste être touchée, mais pas pour les raisons qu'il pourrait s'imaginer. Pour des raisons qu'elle ne peut pas prononcer à haute voix dans un lieu public, ou sans savoir quelle serait sa réaction en apprenant que celle qu'il est censé protégé est tout sauf une femme ordinaire. C'est trop tard, elle n'a pas le temps de réagir, alors les images défilent dans son esprit. Plus claires qu'elles ne l'ont jamais été, comme si elle regardait un film en haute définition. Un baiser. Des caresses. Une étreinte. Des mots. Des sentiments et des émotions qui la frappent avec la même violence qu'un train lancé à pleine vitesse. Tellement fort que pendant un instant, elle se demande si elle ne va pas s'évanouir. Il lui faut de longues et interminables secondes pour reprendre ses esprits, mais quand elle le fait elle a oublié ce que Lucian lui a dit. Elle est encore plus pâle que d'ordinaire, si ce n'est pour le rouge de ses joues qui donne l'impression qu'elle a pris un coup de chaud. D'ordinaire, Rosie a du mal à faire la différence entre le passé et l'avenir quand elle a une vision. Mais cette fois, il n'y a aucun doute à avoir, s'il s'agissait du passé... Eh bien, disons simplement qu'elle aurait eu beaucoup, beaucoup de mal à l'oublier. À oublier Lucian. À oublier... Non, elle ne peut pas penser à eux. À une quelconque histoire d'amour. C'est trop d'informations d'un coup, c'est trop difficile à avaler, c'est... Trop. Rosie finit par retirer sa main, et pour éviter tout autre contact, elle pose les deux sur ses genoux et tant pis pour sa tasse de thé. « Vous devriez... Vous devriez aller chercher vos affaires... Et prévenir votre... » Elle n'arrive plus à visualiser une autre femme. C'est comme si sa vision avait balayé son existence comme une vague balaye un château de sable. « Votre famille. »

✸✸✸

Cela fait presque une semaine que New-York est sous la pluie. L'orage ne passe pas, comme s'il avait sa propre personnalité et avait choisi de noyer la ville sous ses eaux. Certains buildings disparaissent au dessus des nuages, la température a chuté et le paysage n'est plus fait que de mille nuances de gris. C'est terne et triste, jour après jour New-York continue à perdre son identité, son âme. Mais Rosie n'accorde plu beaucoup d'attention à la ville. Ses pensées sont constamment occupées par Lucian, par sa vision. Ce serait à peine exagérer de dire qu'ils passent chaque minute de chaque jour ensemble. Il est rapidement devenu comme son ombre, et c'est avec une facilité déconcertante que Rosie s'est habituée à son nouveau quotidien. Comme si... Comme si c'était naturel, elle a parfois l'impression de redécouvrir de vieux réflexes oubliés, alors qu'elle sait parfaitement que ce n'est pas possible. Elle se fait forcément des idées... Elle se sent seule, alors elle voit ce qu'elle veut voir, elle comprend ce qu'elle veut comprendre, et rien d'autre. Mais elle a beau se répéter que Lucian n'est pas libre, à chaque fois qu'elle y pense, sa vision se rappelle à elle. C'est compliqué, et encore plus parce qu'elle évite soigneusement le moindre contact physique avec lui.

Après presque une heure à tenter de lire calmement sur le canapé du salon, Rosie s'avoue vaincue et pose son livre sur la table basse en verre devant elle. Les mots ne s'impriment pas dans son esprit, les phrases n'ont aucun sens. Elle ne peut pas s'empêcher d'observer Lucian qui lui tourne le dos, il est planté devant la grande baie vitrée de l'appartement depuis déjà plusieurs minutes. Elle est certaine que si elle pouvait voir son visage, elle constaterait qu'il ne regarde pas la pluie tomber, qu'il fixe juste un point invisible devant lui. Rosie se surprend à penser que cela lui donne un petit air de héros romantique. Ou tragique, peut-être ? Elle soupire doucement avant de se lever du canapé. Elle se rapproche de lui de quelques pas mais garde ses distances, toujours gênée, incertaine de l'attitude à adopter. « Est-ce que tout va bien ? Tu as l'air... » Elle cherche le bon mot mais ne le trouve pas. « Triste. » Préoccupé aurait peut-être été plus approprié ? Rosie tire nerveusement sur la manche de son t-shirt avant de se rapprocher encore, de manière à entrer dans son champ de vision. « Elle te manque. » Elle étouffe la jalousie qu'elle ressent à l'égard de cette inconnue, parce que ce n'est juste pour personne, et certainement pas pour Lucian. Elle esquisse un mouvement, comme si elle s'apprêtait à prendre sa main, mais elle se ravise et baisse la tête. « Je suis désolée. »
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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyDim 12 Aoû - 21:17


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Ce n'est pas compliqué de veiller sur elle, puisque quelque part, c'est toujours ce que tu as fait. Quand elle est entrée dans ton équipe, tu l'as tout de suite prise sous ton aile, trop conscient que ce travail aurait pu la détruire si elle s'était retrouvée mal entourée. Rosalie n'est pas une fille fragile, loin de là, mais elle peut parfois se montrer vulnérable de part son extrême gentillesse et son passé difficile. Un être mal attentionné aurait pu abuser d'elle, de ses pouvoirs, et c'est pour temporiser Waller que tu t'es adonné autant à la tâche, avant de basculer vers des sentiments bien plus personnels. Alors aujourd'hui, dans cet univers, tout est très facile. C'est comme retrouver votre quotidien des premiers mois. Beaucoup d'affection, mais également de la maladresse. De ton côté parce que tu ne sais plus comment maintenir une distance douloureuse avec elle, et du sien parce que tu n'es désormais qu'un inconnu. Même si vous vous entendez bien et qu'elle semble s'accoutumer à ta présence, tu sens qu'il reste un blocage. Parfois tu tends une main qu'elle se refuse à saisir. Ou elle détourne le regard quand le tien s'attarde un peu trop longtemps. Tu sais pertinemment que ce n'est pas pour mettre un terme à ce qui pourrait naitre entre vous, mais une gêne quant à l'attitude à adopter avec toi. Elle sent que tu es plus que ce que tu prétends être, et t'es presque certain qu'elle a eu une vision de ce que vous étiez avant que votre monde disparaisse. Tu as instauré un contact, et de ce contact est né quelque chose. Elle a vu ce que vous étiez. Elle a ressenti ce que vous partagiez. Mais pour elle, tout ne doit n'être qu'un point d'interrogation, ou un futur qui n'est pas encore arrivé. Ta seule certitude, c'est qu'elle n'est pas indifférente. Et tu dois persévérer, continuer de te rapprocher d'elle pour raviver les souvenirs.

Dehors, il fait gris. A l'image de ce monde terni par la dictature de Savage. Tu ignores comment te tirer de là. Et parfois, tu te demandes ce que sont devenus les héros de ta réalité. Wonder Woman, Batman, Superman et tous les autres. Est-ce qu'ils sont en train de chercher une solution, ou bien sont-ils comme Rosalie, endormis dans un univers qui n'est pas le leur ? A l'idée de rester coincé  ici pour toujours tu es parcouru d'un long frisson. Non, c'est impossible. Même si tout n'est pas à jeter, notamment pour elle, ce n'est pas votre place. Ce n'est pas ainsi que les choses sont supposées se passer. Et si fut un temps tu ne croyais pas au destin, depuis que tu as croisé sa route tu sais que c'est un concept très réel. Tu es même directement concerné, puisque tu as appris que ta vie était étroitement liée à celle de Rosie. Que vous étiez destinés à vous aimer. Mais que deviendra ce futur si tu dois rester là pour toujours ? Est-ce que tout est à refaire ? Ou bien votre histoire est-elle une constante peu importe le monde dans lequel vous vous trouvez ? T'aimerais y croire, mais il y a bien longtemps que tu as cessé de t’intéresser aux contes de fée. Face à la vitre, c'est la voix de Rosalie qui te sort de tes pensées et te ramène sur terre. Une terre où tu n'as aucune envie d'être. Triste, tu l'es profondément. La regarder sans pouvoir l'embrasser devient de plus en plus dur. Chaque jour qui passe enfonce plus profondément le couteau dans la plaie. Pourtant, tu ne parviens pas à trouver le courage de l'arracher à cette nouvelle vie pour essayer de retrouver celle qui était à toi. Là, tout est beaucoup plus facile pour elle. Tu n'es pas cruel. Tu ne parviens pas à lui retirer tout ce qu'elle a toujours voulu. Alors tu subis, en silence, à la recherche d'une alternative qui n'existe peut-être pas. « Non. Non, elle ne me manque pas. » Celle que tu t'es inventé, non. Mais celle que tu portes réellement dans ton cœur, terriblement. Ta Rosalie te manque atrocement. Mais il t'est impossible de lui dire ouvertement.

Il est temps de mettre fin à ce premier mensonge. Après un long soupire tu te rapproches d'elle. Plus que tu ne le devrais. Moins que tu n'en as envie. « Nous avons rompu. » Tu ne passes pas quatre chemins. Et probablement que ta façon de l'annoncer contraste avec ce que tu lui as laissé croire la première fois que tu es entrée dans sa boutique. Mais tu ne peux plus prétendre appartenir à une autre, alors qu'elle te possède entièrement. « Notre histoire était incompatible avec ce travail. » Si cette 'rupture' est logique, tu ne veux pas qu'elle se sente responsable de quoi que ce soit. Surtout envers quelqu'un qui n'existe même pas. « Mais ça n'allait plus entre nous depuis longtemps. On a essayé mais ça n'a pas fonctionné. » Mensonge sur mensonge. Mais ils ne seront jamais plus gros que celui dans lequel elle vit. Maintenant que cette histoire est réglée, t'espères que votre histoire va pouvoir évoluer plus rapidement. Tu ne veux rien brusquer, mais que c'est difficile et frustrant de te retenir autant. Si ça ne tenait qu'à toi tu l'aurais déjà embrassé. Tu ne peux d'ailleurs empêcher ton regard de dévier vers ses lèvres. Sans retenu. « T'étais jalouse ? » A défaut d'embraser le brasier, tu peux commencer par allumer la torche. Tu connais déjà la réponse à ta question, mais ouvertement en parler est une façon d'aborder le sujet de votre relation. Une relation forcément ambiguë, et emprunt d'une forte tension. Comment pourrait-il en être autrement alors qu'il y a encore une semaine tu partageais ses draps ? T'es fatigué de faire semblant. Epuisé d'endosser le rôle du simple garde du corps alors que tu es bien plus que ça. Doucement tu attrapes sa main. Avec pour intention de déclencher une vision de vous deux ? Peut-être. A vrai dire, tu te sens désespéré, et tu ne sais pas comment t'y prendre pour la récupérer. Alors tu tentes un peu tout, avec l'espoir qu'elle te donne un petit coup de pouce.


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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyLun 13 Aoû - 19:35

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Rosie a été élevée par des gens bien. Ses parents lui ont appris qu'il ne faut jamais se réjouir du malheur des autres, peu importent les circonstances. Que contrairement à ce que dit le proverbe, le malheur des uns ne fait jamais le bonheur des autres. Alors elle se sent réellement honteuse d'éprouver du soulagement quand Lucian lui annonce sobrement avoir rompu avec sa petite-amie. Quelque part, une femme a eu le cœur brisé par une rupture, et elle ne peut s'empêcher de s'en réjouir. Elle sait pourtant que c'est ridicule, pour ne pas dire cruel et égoïste, parce qu'elle connaît à peine Lucian. Cela ne fait qu'une semaine qu'ils se connaissent, c'est trop tôt pour développer des sentiments pour quelqu'un... N'est-ce pas ? Sa longue solitude lui fait sans doute perdre la tête... Mais non, Rosie n'est pas folle, elle le sait très bien. Il s'agit d'autre chose, qu'elle ne parvient pas encore à expliquer. Et pourtant, l’inexplicable fait partie de son quotidien... Lucian ignore encore ce qu'elle est réellement, mais elle ne s'inquiète pas de ses réactions lorsqu'il l'apprendra. Encore une certitude étrange mais dont elle ne doute pas. Depuis qu'il est entré dans sa vie, Rosie est terriblement perturbée par sa présence. À chaque fois que leurs regards se croisent, c'est comme si un courant électrique la traversait, comme si elle avait une vérité invisible sous les yeux. Bien là, mais qui continue à lui échapper. Rosie prend une profonde inspiration, son rythme cardiaque affolé par la proximité de plus en plus exagérée entre eux. Pourquoi s'est-il à ce point rapproché d'elle ? A-t-il besoin de la regarder droit dans les yeux pour lui annoncer qu'il est... libre ? Elle sent sa gorge se serrer et le rouge inonder ses joues quand elle remarque que son regard vagabonde sur ses lèvres. S'il essaie de lui tendre un piège, elle est certaine de tomber dedans tête la première.

Si elle était... jalouse ? Rosie ouvre la bouche, surprise par cette question pour le moins directe. Mais avant qu'elle n'ait pu bégayer le moindre mot, Lucian prend sa main. Si jusque là elle évitait soigneusement le moindre contact physique avec lui par peur de ce que cela pourrait provoquer chez elle, elle ne retire pas sa main. Bien au contraire, elle savoure ce contact, mais ce qu'elle craignait se produit : elle en veut davantage. Les souvenirs de sa vision se rappellent de nouveau à elle, c'est comme un film qui tourne en boucle de son esprit. « Je ne devrais pas être jalouse, je te connais à peine. » Comme si cela justifiait quoi que ce soit, ou répondait à sa question. Le regarder est de plus en plus compliqué, et cette distance est de plus en plus difficile à respecter. Rosie soupire, et secoue doucement la tête. « Mais oui, Lucian. Oui, j'étais jalouse. » Elle ne pourra pas être plus honnête que cela, n'est-ce pas ? Oui, elle était terriblement jalouse d'une parfaite inconnue, jalouse qu'elle puisse avoir un homme qu'elle vient à peine de rencontrer mais pour lequel elle éprouve déjà un attachement insensé. Plus elle y pense, et plus elle trouve cela fou, mais c'est plus fort qu'elle, elle ne saurait pas comment justifier ou expliquer ce qu'elle ressent sans craindre de passer pour une illuminée. Mais... Mais s'il lui a posé cette question, c'est bien parce qu'il espérait une réponse particulière, non ? Si seulement elle s'autorisait à lire dans son esprit, les choses seraient bien plus faciles... Mais même dans une situation aussi troublante, elle ne le fera pas. En revanche, elle peut s'en assurer misant sur la franchise, elle aussi ? « Est-ce que tu voulais que je sois jalouse ? »

Rosie place sa main libre sur son torse, prise d'une soudaine envie de sentir son cœur battre sous ses doigts. Est-ce que tous les cœurs ont la même mélodie ? Est-ce qu'elle s'imagine – encore une fois –  cette familiarité qu'elle ressent ? Comme si elle redécouvrait au lieu de simplement découvrir. Comment expliquer, sinon, qu'ils puissent déjà être si... proches ? Est-ce le bon mot ? « Est-ce que je peux te poser une question ? Une question un peu... folle ? » Elle attend qu'il hoche la tête, tout en sachant qu'à partir de la seconde où elle a demandé, elle serait bien obligée de la lui poser, cette question un peu folle. « Est-ce que tu crois que certaines personnes sont juste faites pour être ensemble, quoi qu'il arrive ? » Rosie se mord la lèvre, avant de continuer sur sa lancée tant qu'elle en a encore le courage. « Que peu importe ce qu'il peut arriver, elles sont juste... censées se trouver ? Le destin, la fatalité, le hasard, appelle ça comme tu voudras... » Ce qu'elle dit peut paraître complètement fou, stupide, ou les deux en même temps. Mais il y a des forces qui les dépassent, des choses qui échappent à toute logique, à toute rationalité. Comme cette magie qui coule dans ses veines et trouve sa source des dizaines de générations en arrière. Ce qui semblait autrefois trop improbable et impossible autrefois ne l'est plus. Alors à partir de là, le destin... Rosie secoue la tête, avant de laisser ses rêveries l'emporter. Elle sourit, embarrassée. « Ou est-ce que tu crois que ce n'est qu'une histoire stupide, créée par des romantiques désespérés en manque d'amour ? »
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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyVen 17 Aoû - 12:14


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Ça te serre le cœur de ne pas pouvoir être entièrement honnête avec elle. Ce qu'elle ressent, ce qu'elle éprouve à ton égard, tu pourrais lui expliquer la provenance. Mais alors ça reviendrait à tout lui avouer, et à la confronter à une vérité qui ne lui plairait sûrement pas. Tu veux la faire profiter encore un peu de cette vie là. Qu'elle côtoie plus longuement ses parents, sa sœur, qu'elle savoure ce travail qui semble lui plaire. Même si tout n'est pas parfait, c'est grandement plus satisfaisant que l'univers auquel vous appartenez. Ici, elle n'est pas seule, elle a sa famille, et elle n'a pas traversé un dixième de ce que ta Rosalie a vécu. Pas d'horreurs. Pas de souffrances. Pas de NIGHSHADE. Tu refuses tellement de lui arracher tout ça que tu t'es demandé si ce serait si terrible de rester là indéfiniment. Qu'est-ce qui te retient de l'autre côté du miroir ? Pas grand chose. Sasha a une bien plus belle vie ici, et Rosalie semble doucement s'abandonner aux sentiments qu'elle a pour toi. Vous pourriez peut-être être heureux. La situation politique est certes intolérable, mais tu ne pourras jamais tout avoir. L'avoir elle et rendre sa famille à Sasha c'est déjà tout que tu aurais pu souhaiter. « Je voulais que tu sois jalouse. » Cartes sur table. Tu fais de moins en moins semblant. Ton intention première a toujours été de la récupérer. D'assez t'en rapprocher pour avoir une chance de retrouver votre histoire. Si bien que t'en as presque oublié ta propre existence. Cette nouvelle existence, bien plus satisfaisante que la dernière. Tu n'as pas profité comme tu le voudrais de ta famille, de ta sœur, de cette chance unique et incroyable que tu as de pouvoir serrer un fantôme dans les bras. Rosalie est ta priorité numéro une, alors tu vas droit au but, parce qu'il y a encore tellement de choses à accomplir ici.

Si il y a beaucoup de points communs entre ta Rosalie et celle qui se dresse devant toi, il y a aussi quelques différences. Sa main sur ton torse témoigne d'une envie de proximité, de contact. Bien évidemment, votre histoire qui sommeille quelque part dans son esprit a forcément son rôle à jouer dans cette initiative. Il vous aura fallu deux ans pour parvenir à une concrétisation – tu ne nies pas avoir ta part de responsabilité – mais là, les choses semblent prendre une ascendance beaucoup plus rapide. Et t'es soulagé de constater que tout le chemin que vous avez parcouru ces derniers mois n'a pas été complètement effacé. Il lui reste des bribes de votre relation, qui l'incite à être plus à l'aise et à assumer ce qu'elle ressent pour toi. Voilà qui devrait te faciliter les choses. La question qu'elle ose à peine te poser ne t'étonne pas. Et fut un temps, tu n'en aurais même pas compris le sens. Tu ne croyais pas au destin. Tu ne croyais pas en grand chose, en vérité. Pas après avoir vu toutes ces horreurs pendant ton service. Pas après avoir constaté de tes propres yeux à quel point l'homme pouvait se montrer cruel et perfide. Mais elle est entrée dans ta vie, et en plus de l'avoir complètement chamboulée, elle t'a donné une raison de croire en la destinée, et en quelque chose de plus beau. Elle et toi, c'est écrit dans la roche. Que ce soit dans cet univers ou un autre, vous êtes inlassablement attirés l'un par l'autre. « Non, j'y crois. » Tu mets rapidement fin au malaise que tu sens grandir en elle. Tu fais absolument tout pour qu'elle se laisse aller, qu'elle écoute ce qu'elle sait déjà au fond d'elle-même. Qu'elle et toi vous êtes bien plus que deux inconnus qui viennent de se rencontrer. Que ce n'est pas simplement une attirance prématurée. « Quand deux personnes sont destinées l'une à l'autre, rien ne peut les freiner. » Peu importe le temps que ça prendra, elles finiront toujours par se trouver. Et tu aimes à croire que vous appartenez à cette catégorie. Non, tu en es persuadé.

C'est une perche qu'elle te tend, une occasion à saisir. Alors doucement, tu te rapproches encore un peu plus, ton torse presque collé à sa poitrine. Est-ce que c'est mal ce que tu fais ? Est-ce que c'est trahir ta Rosalie ? Elles se ressemblent tellement. Celle de cet univers représente ce qu'aurait pu être l'autre si sa vie n'avait pas tourné au cauchemar. Alors non, tu ne penses pas commettre une faute en te laissant aller à ce que tu ressens. Tu franchis les derniers centimètres qui vous séparent et tu l'embrasses. Tu retrouves ces lèvres qui te manquaient terriblement. Ce baiser, c'est une autre façon de répondre à sa question. Ce qui s'en dégage, cet électricité palpable, c'est qui vous unit depuis deux ans. Une évidence. Ou le destin, comme elle vient elle-même de l'appeler. Tu ne penses pas aux conséquences, tu t'abandonnes simplement à elle. Si son père venait à apprendre la nouvelle, pas sûr qu'il te laisse à ton poste. Mais qu'importe, tu serais prêt à prendre n'importe quel risque pour retrouver votre complicité et votre intimité. Quand tu t'écartes, à regret, tu lui souris, encore un peu chamboulé. « Ce n'est probablement pas ce que ton père imaginait quand il m'a engagé pour être ton garde du corps. » Qu'à t-elle ressentit ? Est-ce que ce baiser a confirmé ce dont elle se doutait déjà ? « J'ai pris les choses un peu trop au pied de la lettre. » Tu parles parce que t'es nerveux. T'as peur de t'être emballé. Peur d'échouer près du but. Peur de t'être finalement fourvoyé sur cette fameuse notion de destinée.


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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyVen 17 Aoû - 21:56

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Boom. Rosie a l'impression que chaque battement de son cœur risque d'être le dernier. Comme s'il allait exploser dans sa poitrine comme une grenade dégoupillée. Tic tac, tic tac, boom. Lucian voulait qu'elle soit jalouse. Il voulait que la femme qu'il connaît depuis une semaine à peine soit jalouse de celle qu'il a fréquenté pendant des mois, peut-être même des années. Ça n'a aucun sens, et elle aurait sans doute pu – dû ? – trouver cela étrange, voire même effrayant. Mais Rosie... Rosie et son empathie, Rosie et sa prescience, Rosie et sa magie... Elle ne ressent pas la moindre malveillance émanant de lui. En revanche, ce qu'elle ressent... Elle n'ose pas mettre des mots sur ses émotions, ses sentiments, ce serait encore plus fou que sa jalousie aussi instantanée que désirée. Boom. Elle attend qu'il réponde à sa question incapable de détacher son regard du sien. Rosie ne pense pas avoir déjà vu des yeux aussi bleus. C'est d'une niaiserie clichée de penser à ce genre de choses, mais Lucian a réellement les yeux bleu océan, son regard est probablement ce que l'on remarque en premier chez lui. Combien de femmes sont tombées dans ce piège ? Et combien ont réellement compté pour lui ? Dix, cinq, deux... Une ? Boom. Comme elle, il croit que certaines personnes sont faites pour être ensemble quoi qu'il arrive, envers et contre tous. Ce ne sont pas de simples mythes créés par des hommes et des femmes pour donner espoir à d'autres. Pourtant même elle s'est parfois dit que ces histoires de destin étaient exagérées. Même en étant capable de voir l'avenir, même en ayant baigné dans la magie depuis sa naissance. Elle n'y croyait pas totalement, peut-être justement parce qu'elle n'avait pas rencontré La Personne comme dit toujours sa mère lorsqu'elle parle de ces choses là. Lorsqu'elle parle d'amour. Boom. Peut-on savoir si vite que l'on vient de rencontrer la bonne personne, celle qu'on aimera toujours plus intensément qu'aucune autre quoi qu'il arrive ? Elle se souvient avoir ressenti tellement de choses irrationnelles et incompréhensibles quand Lucian a mis les pieds dans sa boutique.

Boom boom. Lucian se rapproche encore davantage d'elle et son cœur malmené loupe un battement avant d'accélérer davantage, ses doigts se crispent sur son t-shirt. Boom boom. Elle retient son souffle quand elle comprend ce que Lucian va faire à la seconde où il se penche vers elle. Boom boom. Il l'embrasse et pendant une seconde, Rosie se demande si elle ne va pas défaillir. Parce que c'est bien plus qu'un premier baiser, elle le comprend dès que leurs lèvres se rencontrent. Elle est bouleversée par ce qu'elle ressent, c'est comme si Lucian avait son cœur entre les doigts et le serrait. Mais pas pour l'arrêter, pour lui apprendre – lui réapprendre – à battre. C'est une sensation pour le moins étrange, une expérience bouleversante. Rosie est persuadée que personne ne l'a jamais embrassée comme Lucian l'embrasse. À travers ce baiser, elle a l'impression d'être le centre de l'univers, d'être la personne la plus importante de son existence. Et plus les secondes passent, et moins cela semble fou, et plus cela semble évident. Quand Lucian finit par s'écarter, elle l'observe avec de grands yeux surpris – déjà ? Puis elle finit par lui rendre son sourire, les joues rougies par une bouffée de chaleur. « J'aime beaucoup ton interprétation du rôle de garde du corps. » Rosie se moque complètement de ce que son père pourrait en penser. Cela ne le regarde absolument pas, elle n'est plus une enfant qui a besoin d'être surveillée et protégée, même s'il continue à penser le contraire. Elle n'a besoin ni de son avis, ni de son accord pour être avec Lucian. Et dans l'éventualité où cela le dérangerait, il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même ! Engager Lucian pour rester à ses côtés à toute heure du jour et de la nuit, c'était les pousser tous les deux au vice. Non pas qu'il y ait le moindre problème avec ce qu'il se passe entre eux. Lucian et elle sont deux adultes consentants et très, très attirés l'un après l'autre. Mais ce n'est jamais trop quand on il s'agit de destinée.

« Je n'ai pas besoin de la permission de mon père pour être avec toi. » Ou pour faire quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs. C'est Eden l'adolescente rebelle, pas elle. Rosie n'a jamais eu une once de rébellion en elle, mais son père pourrait bien lui dire n'importe quoi à propos de Lucian qu'elle ne le laisserait pas l'influencer. C'est de toute façon beaucoup trop tard, elle se sent liée à lui. C'est inexplicable, mais c'est ancré en elle comme un nouvel organe. Elle cherchera certainement à comprendre plus tard, mais pour le moment... Pour le moment, elle veut profiter de l'instant présent sans songer aux atrocités du monde extérieur. « Il t'a demandé de rester avec moi... » Ses mains quittent son torse et elle prend son visage entre ses doigts. Elle caresse tendrement ses joues, glisse une main dans sa nuque. « Alors reste avec moi. » Avant que Lucian n'ait pu lui répondre avec des mots, Rosie se hisse sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Cette fois elle fait preuve d'un peu moins de retenue, une fois la surprise passée, elle se laisse aller à ce baiser le plus naturellement du monde. Elle glisse ses doigts dans ses cheveux, se serre contre lui, effleure sa peau sous son vêtement. Elle veut être avec lui ; elle n'a jamais été aussi certaine de quoi que ce soit de toute sa vie. Comme si... Comme si elle n'avait jamais rien voulu d'autre que lui. Comme si son âme se souvenait de lui. « Reste avec moi. »
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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyLun 20 Aoû - 14:09


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Tu ne vas pas le cacher, il y a un peu de déception après ce premier baiser. Par pour l'acte en lui-même, mais pour les conséquences. Ou plutôt, les non-conséquences. T'as espéré qu'un baiser suffirait à lui faire retrouver la mémoire. Qu'un contact prolongé aurait été l'élément déclencheur. Tu te sens idiot. Finalement, c'est toi qui crois un peu trop aux contes de fées. Embrasser la princesse ne l'a pas réveillée. Et c'est toujours à l'ancienne Rosalie que tu fais face. Pendant un instant, tu doutes. Est-ce que tu dois réellement aller plus loin ? Est-ce que tu dois poursuivre cette relation comme si ne rien n'était ? Même si elles se ressemblent, ce n'est pas de cette Rosalie dont tu es tombé amoureux. La tienne est abimée par la vie, tourmentée par des démons, mais c'est celle que tu as choisi. T'as appris à l'aimer pour cette fragilité, pour ce courage. Et même si ce sont des traits que celle de cet univers possède aussi sûrement, c'est complètement différent. Trop différent pour que l'illusion soit réelle. Mais maintenant c'est trop tard. Tu n'as pas le droit de lui retirer ce que tu lui as toi-même donné, sans qu'elle ne te demande rien. En l'embrassant, tu t'es engagé dans quelque chose. Et c'est avant que tu aurais dû anticiper ce qui vient de se passer. Un baiser ce n'est pas assez. Seule, elle n'arrivera pas à se remémorer ce qu'elle était. Le veut-elle seulement ? Est-ce qu'une part d'elle-même n'est pas en train de bloquer le processus que tu tentes désespérément d’enclencher ? Tu comprendrais ce déni. Pourquoi vouloir retourner à son ancienne vie alors qu'elle a tout ici ? Un boulot, une famille, et maintenant un homme qui lui plait ? Et le tout sans tourments. Tu ne lui en voudrais pas de s'accrocher au mirage. Mais pour toi, même si c'est ce que tu as toujours voulu, tu doutes pouvoir vivre dans le mensonge longtemps. Ce n'est pas la vie qui a été choisie pour vous, et même si elle n'est pas parfaite, c'est la votre, et c'est celle qui vous a amené à vous rencontrer.

Elle est heureuse. Tu le vois dans ses yeux. Et tu y es évidemment pour quelque chose. Alors oui, tu vas continuer d'espérer. C'est la seule solution. Il n'y a pas de produit miracle, rien qui soit facile quand il s'agit de retrouver la mémoire. Tu veux continuer de croire qu'avec le temps et les rapprochements, des bribes s'imposeront à elle. En espérant que ce ne soient pas les pires. « Ne te méprends pas, je n'attends pas sa permission non plus. » Avec le respect que tu lui dois, et aussi heureux que tu sois d'avoir enfin pu le rencontrer, tu ne laisseras rien ni personne se mettre en travers de ton chemin. Rester avec elle, tu n'avais aucune autre intention. Pour autant, tu veux toujours t'assurer que ce soit réellement ce qu'elle veut. Ses mains glissent sur toi, et tu sens ton palpitant s'emballer à chaque frôlement. Même si tu en as terriblement envie, il y a cette appréhension que tout recommence. C'est après votre étreinte que tout s'est écroulé. C'est stupide, mais tu ne peux t'empêcher d'y penser. Et si après tout ça, les ennuis repointaient à nouveau le bout de leur nez ? Tu n'es pas prêt à la perdre à nouveau. Pas encore. Pas maintenant. Mais cette crainte, elle la fait rapidement disparaître. Elle retrouve tes lèvres, avec une fougue qui fait écho à la tienne, et alors tu oublies tout. Vous êtes liés l'un à l'autre, et quoi qu'il arrive, rien ne pourra changer ça. C'est cette certitude qui nait de ce baiser.

Vos deux corps se rapprochent, dangereusement. Si bien que tu sens sa chaleur se propager à travers toi. Tu ne lâches pas ses lèvres, et alors que ses mains se font de plus en plus baladeuses, les tiennes suivent le même exemple. Tu te fais plus entreprenant, et laisses tes doigts glisser le long de son dos, sous son pull. Quand vous reprenez votre souffle, tu ne cesses pas pour autant tes caresses, incapable de rompre complètement le contact. « Je ne comptais aller nulle part. » Tu la serres dans tes bras, doucement, t'enivrant de ces retrouvailles. Elles ne sont peut-être pas comme tu l'espérais, mais t'as conscience que c'est déjà énorme. Combien se sont perdus ? Combien de familles ont été déchirées ? Combien de couples ont été séparés ? Toi, t'as la chance d'être parvenu à retrouver celle que tu aimes, et à faire renaitre ses sentiments. Est-ce que cette demande signifie qu'elle désire plus que ce que ce que tu lui as déjà donné ? Bien sûr que ce soir est différent. Vous avez franchi un pas important, mais jusqu'à quel point ? Cette Rosalie n'a pas les traumatismes, pas les craintes, pas la retenue. Et évidemment, tu n'as pas envie d'en profiter de cette façon. Mais... si c'est ce qu'elle désire elle aussi, alors pourquoi devrais-tu freiner ton envie ? Tes lèvres viennent cette fois parsemer son cou de plusieurs baisers. D'abord tendres, puis de plus en plus appuyés et langoureux. Tu tires sur le tissu de son haut, pour avoir accès à plus de parcelles de sa peau. Quand tu arrives jusqu'à son oreille, ta voix est rauque de désir. « Je reste avec toi... » Tu ne veux rien presser, mais c'est dur, très dur. Votre dernière fois s'est soldée par une séparation, si seulement tu pouvais effacer ce souvenir par un autre. Tu colles ton corps au sien, et laisse à nouveau tes mains vagabonder dans son dos, mais sans pour autant retirer son haut. Vous avez toute la nuit, tu préfères savourer.


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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyLun 20 Aoû - 23:18

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Rosie est complètement submergée par ces émotions venues de nulle part. Comme emportée par un courant contre lequel elle ne peut pas lutter. C'est trop étrange, trop intense pour être ordinaire. Elle le sent, ce qui se passe entre eux n'est pas le fruit d'une rencontre hasardeuse. C'est beaucoup, beaucoup plus que ça, elle est attirée à lui comme un aimant, comme un papillon de nuit par la lumière d'une flamme. Quelque chose s'est réveillé en elle quand il est entré dans sa boutique, elle l'a regardé, elle l'a vu, et elle se souvient avoir pensé "oh, c'est toi, te voilà enfin". Est-ce réellement aussi évident que ça ? Rosie est certaine de ne jamais rien avoir ressenti d'aussi intense. Elle n'a jamais connu que des déceptions amoureuses jusque là, n'a jamais rencontré quiconque capable de lui faire ressentir ce que Lucian lui fait ressentir. Elle a cette folle impression de le connaître depuis des années, d'être intimement liée à lui. Elle s'est habituée bien trop vite à la cohabitation avec lui, comme si c'était naturel et non pas comme si un étranger avait élu domicile chez elle. Tout semble naturel, justement, mais au lieu d'être étrange ou effrayant, c'est rassurant. cette familiarité qui existe entre eux est apaisante, Rosie est plus détendue, moins paranoïaque. Elle ne passe plus son temps à regarder par dessus son épaule, à vérifier si sa porte est bien fermée ou si le système de sécurité est bien actif. Elle ne s'endort plus la boule au ventre, ne se réveille plus inquiète de découvrir de nouvelles horaires. Si son père espérait que la présence de Lucian lui soit bénéfique, le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est un franc succès... Un succès dont les détails ne le regardent pas.  Rosie ne se souvient même pas de la dernière fois où elle a eu besoin de l'autorisation d'Eirik pour faire quoi que ce soit, mais une chose est certaine, ce qu'il y a entre Lucian et elle ne concerne personne d'autre qu'eux. Le reste du monde a disparu à l'instant où ils ont échangé leur premier baiser. Puis le second, puis le troisième...

Ses mains glissent doucement sur la peau de Lucian, elle lui paraît brûlante. Elle devine les contours de quelques cicatrices sous ses doigts, stigmates indélébiles d'une douloureuse vie de soldat. Rosie ne lui a pas demandé ce qui lui est arrivé, par peur de raviver des souvenirs qu'il préférerait sans doute oublier ; s'il veut lui en parler un jour, il le fera quand il sera prêt. Dans un moment pareil, il n'a probablement pas envie de s'attarder sur ce genre de choses, pas plus qu'elle n'a envie de songer à... À quoi ? Avant que Vandal Savage ne prenne la tête du pays, sa vie n'a été qu'un long fleuve tranquille. À moins qu'elle n'oublie quelque chose d'important... ? Peu importe, peu importe, Rosie ne veut pas gâcher l'instant présent en songeant à ce qui peut bien être caché dans son esprit. Un frisson la traverse quand elle sent les mains de Lucian sur elle, jamais ses vêtements ne lui ont paru être aussi superflus. Elle sourit quand il s'écarte pour retrouver son souffle, comme si elle avait besoin de l'entendre dire qu'il ne comptait aller nulle part ce soir. Puis Lucian la serre dans ses bras et elle lui rend son étreinte, sa tête posée contre son torse. Elle entend son cœur tambouriner dans sa poitrine, il bat de façon aussi désordonnée que le sien. Il la serre tellement fort contre lui que Rosie se demande s'il ne craint pas lui aussi qu'elle ne s'échappe, qu'elle ne lui échappe. Devrait-elle le rassurer elle aussi, lui dire qu'elle n'a pas la moindre intention d'aller où que ce soit sans lui ? N'est-ce pas déjà évident, à la façon qu'elle a de s'accrocher à lui ? Si elle ne comprend pas encore ce qui se passe entre eux, elle s'y est déjà abandonnée toute entière. À quoi bon lutter contre quelque chose que l'on désire ardemment ? Elle se souvient de ce proverbe idiot qui dit que le meilleur moyen de résister à la tentation c'est d'y céder, et se surprend à l'approuver plus que jamais. Même si Lucian est bien plus qu'une simple tentation passagère, bien plus qu'une envie primaire de relations charnelles. Ce n'est pas ainsi que Rosie pense à lui. Elle pense à lui comme à quelqu'un... Quelqu'un qu'elle aime profondément et sincèrement, aussi insensé et improbable que cela puisse paraître.

Rosie ferme les yeux quand Lucian dépose de nombreux baisers sur la peau de son cou, avec de plus en plus d'empressement et de langueur. Elle laisse ses doigts tracer ses muscles sous ses vêtements, qu'elle trouve de plus en plus gênants, et frissonne quand il vient murmurer à son oreille. Il ne lui en fallait pas davantage pour finir de perdre pied, elle est prête à se noyer dans ses bras. Est-ce qu'elle la rêve, cette note pleine de tristesse dans sa voix ? Est-ce qu'elle imagine cette promesse qu'il semble lui faire, pas pour une nuit mais pour une vie ? Comme si... Comme s'il avait déjà échoué à la tenir par le passé. Rosie sent son cœur se serrer quand elle s'éloigne légèrement de lui, elle prend son visage entre ses paumes et lui offre un sourire rassurant. « Il n'y a que toi et moi, ce soir. Rien et personne d'autre. Juste toi et moi. » Elle se hisse sur la pointe des pieds pour déposer un baiser à la commissure de ses lèvres, avant de prendre sa main dans la sienne pour l'entraîner dans sa chambre. Elle referme la porte, pour laisser le monde derrière eux.

D'abord un peu hésitante, elle lui retire son t-shirt et fait de même avec son pull. Puis elle se rapproche de lui pour l'embrasser à nouveau en collant son corps contre le sien. Leurs peaux sont brûlantes, mais encore trop couvertes par leurs vêtements. Vêtements qui sont retirés les uns après les autres avec empressement entre deux baisers fiévreux, puis ils basculent tous les deux sur le lit sans cesser de s'embrasser. Rosie ne le lâche plus, elle a noué ses bras autour de lui pour le garder contre elle. Elle ne sait déjà plus où termine son corps et où commence celui de Lucian, elle a des papillons dans les entrailles et la moindre caresse attise son désir pour lui. Le souffle court, elle cherche à croiser son regard, et finit par reprendre son menton entre ses doigts pour le forcer à la regarder un instant. Il y a quelque chose dans ses yeux... Quelque chose d'indescriptible qui hurle son nom mais demeure étouffé. « Je te connais... » Rosie n'est pas parvenue à se débarrasser de l'impression de déjà vu – ou plus précisément de déjà aimé – qui lui colle à la peau depuis que leurs chemins se sont croisés. C'est trop oppressant pour n'être que cela, plus les minutes s'écoulent et plus cela prend la forme d'une certitude de plus en plus difficile à ignorer. « Je te connais. » Et c'est précisément la raison pour laquelle elle veut être avec lui. La raison pour laquelle elle le veut. Elle est à lui, et il est à elle. Il est à elle...
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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyMer 22 Aoû - 18:04


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Est-ce que c'est égoïste de ne te soucier que de vous ? Contrairement à elle, tu as parfaitement conscience que ce monde est dérangé, détraqué. Que des gens souffrent de cette situation troublante et désespérée. Peut-être même des amis. Des agents que tu avais sous ta responsabilité et que tu avais juré de protéger quoi qu'il advienne. Aujourd'hui, tu n'es pas là pour eux. Et même si tu es évidemment dédouané de ces charges, tu restes un commandant qui a toujours veillé sur ses hommes. Que ce soit sur le terrain, ou dans le privé. Quand l'un d'eux est blessé, ou pire, c'est toi qui te rend chez leur famille pour les informer. C'est toi qui leur apporte autant de soutien que possible, et qui reste disponible à n'importe quelle heure de la journée. Tu t'es engagé pour servir ton pays, mais avant tout, c'est l'humanité toute entière que tu veux défendre. Ton but a toujours été de construire un monde meilleure. Et même si cela peut paraître paradoxale quand il pleut des balles, tu mesures chaque vie à sa juste valeur. Ça n'a jamais été facile pour toi de tuer. Parce que tu es quelqu'un de profondément altruiste. Le mal existe, c'est ton devoir de l'éradiquer, mais ce n'est pas parce que c'est juste que tu ne revois pas certains visages quand tes yeux se ferment. Ici, dans cet univers, tu ne sais pas quel rôle tu joues sur le grand échiquier. Est-ce que tu es tout aussi tourmenté ? Est-ce que tu es contraint de prendre des pilules pour effacer tes rêves ? Là tout de suite, ça n'a aucune importance. En vérité, rien n'a d'importance. Tu as été au service du monde toute ton existence, c'est ton droit le plus absolu de l'envoyer se faire voir quelques heures. Ce soir, tu veux vivre uniquement pour toi-même, sans te soucier du malheur des autres. Qui oserait te blâmer ?

Vous êtes libres. Entièrement libres de vous aimer. Et même si ce n'est qu'éphémère, c'est une bulle de bonheur que tu chéris précieusement. Pas de douleurs. Pas de Waller. Rien ni personne pour venir perturber votre havre de paix. Rosalie semble entièrement prête à s'y engouffrer, sans poser de questions. Et il ne fait aucun doute que son cœur est le moteur de chacun de ses gestes. Il sait qui tu es. Il sait ce que tu représentes pour elle. C'est donc naturellement que votre étreinte se fait de plus en plus pressante. De plus en plus fougueuse. Elle t'amène jusque dans la chambre. Une chambre qui t'est encore inconnue. Tout est différent de la dernière fois. Pas le même contexte. Pas le même environnement. Mais pourtant, les sentiments sont les mêmes. Tes sensations sont tout aussi exacerbées. Et dans ta poitrine, le concert a repris en crescendo. Comment pourrais-tu résister, alors que tout ton corps appelle désespérément le sien. Tu sais que si tu la retrouves, tu seras plus efficace pour mener le combat. Que ce soit contre Savage, ou pour retrouver l'univers qui vous appartient. Rosalie, c'est à la fois ton adrénaline et ta plus grande faiblesse. Mais c'est ce qui définit l'amour, pas vrai ? Des mots que tu n'as pas osé lui dire, et que tu n'as pas le droit de prononcer maintenant. Pas à cette version d'elle-même. Même si c'est que tu ressens, même si la confession est au bord des lèvres, elle ne franchira pas la barrière de ton esprit. Très vite, vos vêtements retrouvent un à un sur le sol, et toi tu n'es plus capable de penser à autre chose que votre rapprochement. Tes mains vagabondent sur son corps dénudé, ta bouche est en constante demande de la sienne, toujours avide, jamais rassasiée. Dans la chambre, il n'y a plus que le son discret de vos peaux qui se frottent et de vos lèvres qui se cherchent. En contraste avec la cacophonie dans vos cœurs.

Ce que tu lis dans ses yeux te fait chavirer. On dit souvent qu'ils sont le miroir de l'âme, et en cet instant hors du temps, tu viens d'en vivre l'expérience. Oui, elle te connait. Et la Rosalie que tu contemples, pendant plusieurs secondes, a été celle que tu as perdu il y a quelques jours. Dans cette intimité la plus totale, c'est elle que tu viens de retrouver. Quand deux êtres se lient l'un à l'autre, il n'y a pas de triche. On s'abandonne, on s'ouvre tout entier, tous les artifices s'écroulent. Y compris les pièges et mensonges de cet univers. C'est elle que tu embrasses. Elle avec qui tu ne fais plus qu'un. Tu ne sais comment exprimer ce que tu ressens, alors tu laisses toi aussi la magie de l'instant le faire à ta place. Tes soupires sont de plus en plus forts et réguliers, tout ton corps vibre à l'unisson avec le sien. Vous vous aimez dans ces draps, pendant un long moment. Parce que vous le retenez,  comme s'il s'était subitement matérialisé et que vous pouviez l'étirer à l'infini. Vous avez tous les deux conscience de ce qui est en train de se passer. C'est important. C'est beau. Votre rythme s'accélère, en écho à vos cœurs qui se déchainent. Le bruit de la luxure. La fièvre de l'amour.

Le lendemain matin, c'est le fracas de la pluie contre la vitre qui te tire de ton sommeil. Instinctivement, ton bras cherche celle avec qui tu as partagé la nuit. Elle fut courte, mais intense. Et tu ne serais pas contre encore un peu de tendresse avant de commencer cette nouvelle journée. Mais à nouveau, tu ne trouves que du vide. Tu te redresses brutalement, et ton regard scrute chaque recoin de la chambre. « Rosalie ? » Personne. C'est bien la même pièce, mais tu te retrouves encore une fois seul. Paniqué, tu te tires hors du lit. Où est-elle ? Ça peut pas recommencer. Pas encore. « ROSALIE ?! » Tu ouvres la porte un peu brutalement, et te retrouve nez à nez avec elle. Soulagement. Tes épaules se relâchent et ton rythme cardiaque redevient presque normal. Elle ne doit pas comprendre cette soudaine anxiété, mais tu ne peux pas lui expliquer. Pas encore. Par chance – ou pas ? – la sonnette de l'appartement retentit. Entièrement nu, peu pudique – et pas complexé – la panique te gagne à nouveau. « T'attendais quelqu'un ?! » C'est un timing pour le moins délicat. Tu n'oses pas imaginer la réaction de son père s'il venait à voir le garde du corps nu auprès de sa fille. Tu n'auras vraisemblablement jamais une matinée tranquille, c'est ta propre malédiction.


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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyJeu 23 Aoû - 0:41

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lucian & rosalie

Rosie ne se pose plus de questions. Peu importe les raisons de ce qu'il se passe entre eux, elle les accepte sans l'ombre d'une hésitation, absolument certaine de ce qu'elle ressent. Et tant pis si c'est fou et invraisemblable, c'est la première fois depuis longtemps qu'elle est heureuse, vraiment heureuse. Son corps répond instinctivement à celui de Lucian, comme s'ils se connaissaient déjà par cœur. C'est une expérience intense et bouleversante, différente de tout ce que qu'elle a pu connaître jusque là. Comme si un vide en elle venait d'être comblé, comme si personne n'avait compté avant lui. Et c'est le cas, si elle essayait de se souvenir de quelqu'un d'autre, elle n'y parviendrait pas... Leurs baisers sont de plus en plus enflammés et impatients, elle ne quitte plus les lèvres de Lucian que pour reprendre son souffle avant de repartir à leur conquête. Quand ils ne font enfin plus qu'un, Rosie a l'impression que son cœur explose, son corps se cambre pour épouser parfaitement celui de son amant. Elle s'accroche à lui pour ne plus le lâcher, ses doigts dessinent les contours de ses muscles, ses ongles laissent des sillons écarlates sur sa peau, elle soupire à son oreille entre deux baisers passionnés, noue ses jambes autour de sa taille. La Terre pourrait bien cesser de tourner qu'ils ne s'en rendraient même pas compte, plus rien n'existe en dehors de cette chambre. Leurs corps sont étroitement emmêlés, leur souffle se fait de plus en plus court et Rosie a l'impression que de la lave en fusion a remplacé le sang dans ses veines. Derrière ses paupières closes défilent des images qui prouvent ce qu'elle ressent pour Lucian, la promesse d'un avenir à deux quoi qu'il arrive. Si en temps normal elle maudit ses visions, cette fois elle ne font que décupler le plaisir qu'il lui fait ressentir, l'expérience est unique. Leur étreinte est sans pareille, elle s'éternise jusqu'à ce que l'épuisement les rattrape tous les deux, et là encore ils refusent encore de se lâcher.

Malgré la fatigue qui est tombée sur elle comme une chape de plomb, Rosie lutte contre le sommeil pour allonger le plus longtemps possible de cette nuit idyllique. Mais Lucian lui rend la tâche difficile en continuant de caresser doucement sa peau, blottie dans ses bras elle devine qu'elle ne tardera pas à sombrer, comblée tant physiquement qu'émotionnellement. Les dernières heures de la nuit s'écoulent lentement et Rosie dort bercée par les battements de cœur de Lucian, avec une impression de sécurité jusque là inédite. Quand elle rouvre les yeux, elle est frappée par le calme qui règne dans la pièce. L'orage n'est pas encore passé, les gouttes de pluie heurtent les vitres de la fenêtre avec régularité. Il fait encore sombre dans la pièce, cette atmosphère automnale donne envie à Rosie de traîner au lit, voire d'y passer la journée. Elle se redresse doucement dans le lit en veillant à ne pas tirer sur les draps pour ne pas réveiller Lucian. Endormi, il semble plus jeune, ses traits sont détendus et il a l'air apaisé. Mais ce n'est qu'une impression, il a toujours l'air de porter le monde sur ses épaules et il paraît si... triste. Avec un sourire attendri, Rosie caresse sa joue, puis elle se penche pour y déposer un baiser avant de se lever. Elle enfile un t-shirt aux manches longues et son short de pyjama qu'elle retrouve sous un meuble, dommage collatéral de leur nuit d'amour. Elle referme la porte de la chambre derrière elle pour que Lucian puisse continuer à dormir pendant qu'elle prépare le petit-déjeuner. Rosie est d'humeur radieuse, elle se sent légère et en oublierait presque qu'à l'extérieur de son appartement, une guerre civile est sur le point d'éclater.

Rosie manque de lâcher la théière quand elle entend Lucian l'appeler d'une voix paniquée. Elle la repose sur le comptoir de la cuisine pour aller le retrouver, et manque de le heurter de plein fouet quand il ouvre la porte de la chambre volée. « Tout va bien ? Je suis là. » Elle ne prétend même pas réussir à le regarder dans les yeux. Et c'est quand elle s'apprête à l'embrasser en guise de bonjour, on sonne à sa porte. Le moment est mal choisi, et Rosie affiche une moue déçue. « Non, je n'attendais personne... » Mais de toute évidence, quelqu'un s'est invité. Puisque le gardien ne laisse entrer que les personnes sur son registre, c'est forcément quelqu'un qu'elle connaît... Rosie rougit brusquement quand elle réalise qu'il s'agit de sa petite sœur après avoir reconnu son esprit. Comme si Eden risquait d'entrer dans la seconde, elle fait reculer Lucian dans la chambre. « Ma sœur. Tu ferais mieux de... » Soupir frustré. « Tu ferais mieux de te rhabiller. » Pour que la déception ne soit pas totale, elle prend quelques secondes pour l'embrasser. Quelques secondes qui s'étirent, jusqu'à ce qu'Eden ne commence à s'acharner sur la sonnette. « On pourra retourner au lit un peu plus tard... » Après tout, elle ne doit aller nulle part. Si elle n'ouvre pas sa boutique, personne ne le remarquera, on ne peut pas dire que foule s'y presse.

Quand Rosie ouvre la porte, Eden entre dans son appartement comme une petite tornade blonde, et lance son sac de cours sur le canapé pour s'en débarrasser. « Dis donc, t'es devenue sourde ? D'habitude j'ai même pas besoin de sonner, tu sais que je suis derrière la porte, mais là... » Mais là, Rosie avait quelque chose de beaucoup plus intéressant à faire que de guetter l'arrivée éventuelle de sa cadette. Mais sans doute vaut-il mieux que ce soit Eden leur visiteuse surprise, plutôt que son père. Même en n'ayant aucun compte à lui rendre, la situation aurait été pour le moins... embarrassante ? Eden qui n'avait pas perdu une minute avant de se jeter sur les pâtisseries de sa sœur manque de s'étouffer quand Lucian sort de la chambre de sa sœur ; il aurait pu porter un costume trois pièces que cela n'aurait rien changé à la réaction de l'adolescente, qui lâche un ohmondieujelesavais en avalant presque de travers. « Hm... Eden, je te présente... » « Lucian, je sais ! Papa n'a plus que ce nom là à la bouche depuis une semaine. » Si Eden a la correction de ne rien dire à haute voix, l'immense sourire qu'elle affiche tandis que son regard fait l'aller-retour entre Lucian et Rosie parle pour elle. Un plus un font deux... Elle tend une main à Lucian avec un petit air satisfait – jubilation d'avoir découvert la nouvelle romance de sa sœur. « Je passais pour te dire de ne pas oublier la soirée de gala donnée à l'ambassade samedi soir, mais je crois que je dérange... » Là où Rosie est plutôt timide et introvertie, Eden est un peu trop directe et téméraire. Et puisqu'un malaise ne vient jamais seul, elle s'adresse ensuite à son aînée en norvégien, au cas où Lucian serait trop stupide pour comprendre qu'elle parle de lui. « Tu ne m'avais pas dit qu'il était canon ! Ça explique pourquoi t'es tellement occupée ces derniers jours... Sport de chambre, c'est ça ? » « Eden ! » Rosie secoue la tête, yeux écarquillés, mortifiée. « Oh ça va, j'ai plus dix ans... Contente de voir que tu es bien protégée... Garde du corps... Tu m'étonnes ! » En parlant de garde du corps, où est le sien ? Rosie fronce les sourcils. « Pas de panique, Harry m'attends dans le hall de l'immeuble, tu sais bien que je ne peux pas m'en débarrasser... On échange ? » Elle lance un regard navré à Lucian, désolée que la matinée ne soit pas aussi idyllique que la veille. Ce n'est peut-être que partie remise, mais en attendant... En attendant elle ne peut s'empêcher de se sentir triste, leur petite bulle de bonheur et d'insouciance a éclaté prématurément.

Les dialogues en italique sont en norvégien.
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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyDim 26 Aoû - 15:37


ROSALIE & LUCIAN

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Avec cette nuit agitée et forte en émotions, tu as presque oublié que le monde ne s'était pas arrêté de tourner. Et que par conséquent, vous ne pouvez plus prétendre être seuls sur cette Terre. Le retour à la réalité est un peu brutal, mais largement préférable au précédent. Cette fois, Rosalie est toujours là. Elle n'a pas disparu, le cauchemar n'a pas recommencé. C'est un soulagement que tu ne parviens pas à masquer, et finalement, tu n'es pas mécontent de cette visite impromptue. Tu ne tenais pas à lui expliquer cette soudaine panique irraisonnée qui ne lui a pas échappée. C'est donc un échappatoire que tu saisis sans hésiter. Si elle ne cache pas sa déception, la tienne est un peu plus modérée. Evidemment, tu aurais préféré passer ta matinée à ses côtés, mais rencontrer quelqu'un de son entourage est une occasion que tu refuses de manquer. Tu n'as pas eu cette chance dans votre univers, où Rosalie a été contrainte de dire adieu à sa famille. Serrer la main de son père, découvrir le visage de sa sœur, tu n'aurais jamais pu le faire si le monde ne s'était pas métamorphosé. Tu ignores pendant combien de temps tout ça va encore durer, mais malgré les horreurs que tu as pu constater, t'es persuadé qu'il y a malgré tout du bon à en tirer. Et c'est ce que tu comptes faire avant que tout ne redevienne normal. Ton seul regret est de ne pouvoir lui avouer la vérité sur ce sablier qui s'écoule à une vitesse folle. Bientôt, il n'y aura plus un seul grain de sable, et alors elle devra retourner à cette autre vie qui lui a été beaucoup moins favorable. Elle ne profite pas de sa famille comme elle le devrait, et quelque part c'est un peu de ta faute. Si elle savait, sans doute passerait-elle la majorité de son temps avec eux. Elle leur dirait ce qu'elle a sur le cœur, et savourerait chaque seconde à leur côté. C'est une chance dont elle n'a même pas conscience. Une chance dont tu la prives à regret. Alors même si elle aurait voulu passer sa matinée avec toi, tu l'inciteras toujours à passer du temps avec ses proches. Et c'est bien la seule chose que tu puisses faire.

Après un baiser échangé en guise de bonjour, tu retournes dans la chambre pour t'habiller en quatrième vitesse. Tu entends déjà la voix de sa sœur qui s'élève dans l'appartement, et tu commences à te demander ce qu'elle risque de penser en te voyant sortir de la chambre de Rosalie. Difficile de s'imaginer autre chose que la vérité. Même en tant que garde du corps, rentrer dans une pièce aussi emprunt d'intimité est révélateur de la nature de votre relation. Conscient qu'elle ne se méprendra pas sur votre petit jeu, tu finis par sortir, un peu gêné, un peu débraillé, mais déterminé et heureux de pouvoir la rencontrer. Tout ce que t'espères, c'est que les deux sœurs soient assez proches pour qu'Eden garde le secret. Si leur père venait à l'apprendre, tu crains que vos relations ne se tendent subitement. « Bonjour ! » La jeune fille est enjouée, pas du tout timide. Complètement différente de sa sœur. Après les présentations introduites par Rosalie, tu t'approches d'elle pour lui serrer la main en guise de salutation protocolaire. Tu te comportes comme un garde du corps, et non comme le petit-ami de sa sœur. Même si tu peux lire dans son regard espiègle qu'elle a déjà tout compris. C'est rusé à cet âge là. Tu en sais quelque chose, Sasha est plus jeune, mais déjà rien ne lui échappait. Et certainement pas le lien qui t'unissait à Rosie. « J'en suis flatté. » Raison de plus pour qu'il ignore encore un peu ce qui se trame entre Rosalie et toi. Vous n'allez pas pouvoir lui cacher longtemps, évidemment, mais il n'est pas obligé de savoir que tu as mis moins d'une semaine pour amener sa fille dans ton lit – enfin techniquement, c'était dans le sien. Ce qui était de toute évidence ton intention depuis le début. Mais ça aussi c'est un détail que tu préférerais qu'il ignore.

L'instant devient tout de suite plus gênant quand Eden entame une discussion en norvégien avec sa sœur, sous tes yeux. Les mains dans le dos, tu attends patiemment qu'elles finissent, sachant pertinemment que tu es au centre de cet échange. Et à voir l'air horrifié de Rosalie, t'es prêt à parier qu'Eden ne mâche pas ses mots. « Vous avez le temps de boire un café avec nous ? » Tu t'exprimes, histoire de rappeler ta présence, et mettre fin définitive à leur parenthèse qui semble mortifier de plus en plus Rosalie. Avant c'était Sasha, maintenant c'est Eden, il semblerait que vous soyez destinés à être interrompus par des jeunes filles un peu trop bavardes. Après un long moment d'hésitation, l'écolière finit par refuser ta proposition, sans doute rattrapée par sa bonne conscience. Après avoir déposé un bisou sur la joue de sa sœur, et piqué un des gâteaux qui trainaient sur la table, Eden s'éclipse, un geste de la main en guise d'au revoir dans votre direction. Quand la porte se referme, après la brève apparition de cette petite tornade, tu te tournes vers Rosie, sourire aux lèvres. « Et bien, elle a l'air très sympa ta sœur. Qu'est-ce qu'elle a dit sur moi ? » Taquin, tu te sers une tasse de café sans la quitter du regard. Ça fait tellement de bien de la voir entourée, aimée et complice avec sa famille. Ce sont des moments brefs mais importants. Un aperçu de ce qu'aurait dû être sa vie. Et par extension, votre quotidien. « Je t'accompagne à ce gala. » Tu ne lui laisses pas le choix. En tant que garde du corps, tu te dois de la suivre à la trace. Et c'est une situation qui vous arrange d'autant plus depuis hier soir. Même si il y a une petite part de frustration de n'être officiellement vu que comme un employé aux yeux de tout le monde. Tu ne seras pas Lucian son partenaire, mais Lucian son garde du corps. A moins que tu ne sois viré entre temps ?


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MessageSujet: Re: i only exist through your eyes (rosalie)   i only exist through your eyes (rosalie) EmptyLun 27 Aoû - 22:59

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Si Eden est à l'aise partout et en toutes circonstances, il suffit d'un rien pour mortifier Rosie. Quelques paroles gênantes, et voilà qu'elle adopte la carnation d'un coquelicot et se met à balbutier comme une enfant embarrassée. À en juger par le petit sourire malicieux de sa cadette, celle-ci savait très bien ce qu'elle faisait en s'adressant à elle en norvégien – comme si Lucian allait croire qu'elles parlaient de la pluie et du beau temps. Mais Eden non plus n'est pas dupe, il ne lui aura pas fallu plus de dix secondes pour deviner que Lucian est rapidement devenu un peu plus que son garde du corps, à moins de prendre le terme au sens littéral. Fort heureusement, aussi taquine qu'elle puisse être, Eden n'est pas du genre à s'empresser d'aller répéter tous les secrets de sa sœur à leurs parents. Depuis toujours elles se font mutuellement confiance, alors Rosie ne s'inquiète pas d'Eirik pour le moment. Il découvrira la chose bien assez tôt, mais Eden n'y sera pour rien. Et puis de toute façon, elle ne voit pas pourquoi cela le dérangerait. Ce n'est pas comme si Lucian lui avait mis un couteau sous la gorge, ou si elle avait besoin de son autorisation. Après tout, elle est non seulement adulte mais en plus, quel genre de parent n'approuverait pas le bonheur de son enfant ? Que Lucian soit entré dans sa vie en tant que garde du corps n'est qu'un détail. Et si Rosie se souvient bien des statistiques présentées par un magazine féminin stupide, c'est sur le lieu de travail que les rencontres amoureuses se font le plus ! Eirik peut se montrer protecteur avec ses filles autant qu'il le veut, mais pas se permettre de mettre le nez dans leurs vies privées. Mais si Eden continue à faire des commentaires sur le physique avantageux de Lucian, Rosie risque de la mettre à la porte précipitamment et avant même qu'elle ait eu le temps de finir d'avaler son gâteau.

Quand Lucian finit par se rappeler à Eden en lui demandant si elle veut rester pour prendre un café avec eux, l'adolescente affiche un large sourire. « J'aimerais beaucoup... » Puis elle fait la grimace après avoir jeté un coup d'œil à l'heure sur son téléphone. « Mais mes cours commencent dans une demie heure et si je suis encore en retard, je risque d'être collée. » Eden hausse les épaules, dépose un baiser sur la joue de sa sœur et attrape une autre pâtisserie avant d'aller récupérer son sac. « Si vous voulez mon avis, le vrai dictateur de ce pays, c'est mon proviseur ! » Rosie lève les yeux au ciel et Eden ricane, puis disparaît aussi vite qu'elle était arrivée, mais non sans avoir bombardé sa sœur de commentaires gênants encore une fois. Quand la porte se referme, Rosie a l'impression d'avoir été secouée par une petite tornade, ce qui n'est pas loin de la vérité. Et bien sûr, Lucian est curieux de savoir ce qui s'est dit sur lui. Voilà, ce qui devait arriver arriva, Rosie se sent rougir jusqu'à la racine des cheveux. « Elle... Eh bien... » Prendre des pincettes n'est sans doute pas nécessaire. À en juger par son expression amusée, il connaît déjà la réponse. « Elle m'a demandé si je voulais bien échanger mon garde du corps avec le sien... Le choix était cornélien, mais j'ai dit non. Je préfère les blonds. » Elle ne parvient à garder son sérieux qu'une seconde avant d'éclater de rire. Oh, Harry est un homme adorable, plus patient qu'il ne devrait l'être avec Eden, mais... Mais à côté de Lucian, le pauvre fait pâle figure.

« Bien sûr que tu m'accompagnes au gala. Mon père t'a engagé pour que tu sois avec moi à toute heure du jour et de la nuit, non ? » Elle lui sourit, amusée par ce plaisant changement de situation, quoique toujours perturbée par la facilité avec laquelle il s'est opéré. « Puisque le couvre-feu est toujours effectif, ce sera en journée. C'est censé être un gala pour supporter des associations caritatives, mais je crois que si mon père l'a organisé cette année, c'est plus pour offrir aux gens un semblant de normalité... » Rosie secoue la tête. Elle n'a jamais beaucoup aimé ce genre de choses, mal à l'aise au milieu d'une foule où les personnes et les esprits sont trop nombreux. Peut-être qu'elle sera plus à l'aise avec Lucian, à condition que la journée ne soit pas gâchée par quoi que ce soit. Mais pour l'heure, elle n'a pas envie de se déprimer prématurément en pensant à ces choses là. « Tu sais, j'étais très sérieuse quand je disais que nous pourrions retourner au lit une fois Eden partie... » Et pas nécessairement pour faire autre chose que rester enlacés pour profiter du calme avant la tempête. Avec un sourire espiègle, Rosie dépose les éléments de leur petit-déjeuner sur un plateau, de telle façon que Lucian n'a d'autre choix que de la suivre dans la chambre s'il veut pouvoir terminer son café. Et plus si affinités...

RP TERMINÉ.
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