Une mission comme une autre. Ca ne devait être qu’une mission comme une autre, celle qu’on file tout le temps aux sections d’assaut, ceux qui sont envoyés dans les missions dans lesquelles on n’envoie que ceux qui ont vraiment signé pour ça, ceux qui savent que les choses peuvent changer en quelques secondes et que votre vie peut aussi s’arrêter en quelques secondes. La strike team est de celle là et ils sont sur le coup cette nuit là comme toutes les autres nuits. Leur téléphone a sonné vers trois heures du matin il fallait se lever le plus rapidement possible et surtout être clair. Vingt minutes plus tard, une douche froide, un triple café, leur gilet pare-balle et leur flingue, ils sont prêts à faire cette putain de descente dans l’univers plein de sueurs, de sang et de poudre de la mafia du coin, celle qui fait du trafic d’armes. Enfin une de celles qui en fait car les enfoirés pullulent à Gotham, cette ville est un vrai aimant pour les salops et le travail ne manque jamais, surtout quand on a signé pour en chier mais les quatre membres de la strike s’en moquent, ils sont là comme d’habitude, faisant signe aux autres sections qu’il est temps d’y aller. Il est temps de nettoyer. Après tout c’est bien pour ça qu’ils sont là eux, ceux qu’on juge toujours durement mais dont personne ne veut la place.
Etre aveuglé par les grenades flashs, sentir les balles frapper les murs à côté de soi, avoir l’impression que l’odeur du sang est en train de vous pénétrer la peau, que la sueur coule le long des murs, que dans quelques secondes vous ne verrez plus rien d’autre que le plafond alors que votre cœur s’arrête, ce sont des sensations avec lesquelles tous les membres des sections d’assaut savent composer, quelque chose qui fait parti de leur existence alors tout le monde avance, équipe par équipe, parce qu’ils savent surtout travailler en équipe même si la communication est vitale pour que tout se passe bien. Normalement il n’y avait qu’une famille, l’occasion de leur porter un coup fatal et faire tomber leur trafic histoire de se donner quelques jours pour souffler avant qu’une autre famille ou bien le syndicat du crime ou autre se décident à faire parler de lui mais l’information n’a pas été bonne, ils ne sont pas que quelques uns c’est un vrai traquenard cette putain de maison et rapidement les sections se font assaillir par beaucoup plus de mains armées qu’il ne devrait en avoir. « Qu’est ce que c’est que ce bordel ! » vocifère Rylee à Gregg qui est devant elle et à JB et au Tank qui sont un couloir plus à droite alors que ça tire dans tous les sens. Ils étaient attendus ou quoi ??? Elle jure comme d’habitude mais ne recule pas. Personne ne recule.
Et là tout s’embrouille, les équipes essaient de rester pro mais ça tire dans tous les sens, ils arrivent quand même à prendre le dessus, le sang éclabousse les murs, c’est un bordel sans nom et soudainement tout se calme. Les équipes se passent le mot pour savoir si tout le monde est en vie, il y a des blessés mais tout le monde va bien et recharge car ce calme est étrange…. C’est trop calme. Rylee avance sur ses gardes vers la salle où semblait se trouver tout le monde et elle pousse les armes qu’elle trouve pour les mettre loin des gars qui gémissent par terre. Elle fait signe que tout est ok de son côté et fait signe aux autres d’avancer, une autre équipe est présente qui lui fait signe que tout est ok aussi du leur et soudainement un mec sort de nulle part et tire dans le tas. « A COUVERT ! » hurle-t-elle en se cachant derrière un canapé, attendant que le chargeur de l’assaillant soit vide. Elle appelle les mecs de son équipe, JB répond, le tank aussi. Gregg… « Gregg, fais pas le con !! » fait elle en faisant signe à JB qu’il y a un soucis et elle se retourne pour tirer a son tour sur le mec, se rendant à ce moment là compte que Gregg est au sol. « JB, Gregg est a terre » Elle range son arme pour tirer sur les jambes de son camarade en espérant le mettre à l’abri près d’elle mais, une fois cela fait, elle va se rendre rapidement compte que vu le trou dans sa gorge il n’y a rien à faire. Gregg est mort… « MERDE ! » crache t'elle avant d’être prise de colère, de sortir son arme et de se mettre à découvert complètement, sautant au dessus du canapé pour aller se faire le mec qui vient de tirer. Il est déjà mort mais elle s’en fout elle lui vide son chargeur avant de se retourner. Plus personne ne bouge, tout le monde regarde la strike team et Gregg au sol. Son regard croise celui de JB alors qu’elle recharge et qu’elle frappe l’arrière de sa tête contre le mur de rage. L’autre équipe prend son relai, un des gars posant sa main sur son épaule au passage et ils continuent de sécuriser la zone, elle doit le faire aussi mais ses jambes refusent de la porter aussi elle s’écroule au sol. « Merde merde merde quel con ! » Quel con ce Gregg de ne pas s’être mis à couvert aussi vite qu’elle, d’avoir pris une balle, d’être mort quoi ! Quel con. Elle fulmine mais elle doit bouger… Il faut qu’elle bouge…
Dernière édition par Rylee Byrd le Lun 17 Sep - 11:53, édité 1 fois
Fucking Hostile }. FlashbackSi JB n'avait pas l'habitude des appels en pleine nuit, peut-être que le téléphone du flic aurait volé dans la pièce pour cette fois. S'il avait su ce qui allait se dérouler, il était même certains que jamais il n'aurait décroché ce putain de téléphone. Téléphone qui se retrouvait quand même jeté sur le lit, alors qu'il se levait sans plus un regard vers celle qui l'avait rejoint sur le pont une heure ou deux plus tôt, attrapant son portefeuille, ce fût quelques billets qui lui furent tendus, sans plus s'attarder, lui faisant comprendre qu'elle devait se tirer le plus rapidement possible. Il avait du boulot et ça, ça n'attendait pas. Qu'importe l'heure, le jour, le temps... il s'habillait en vitesse, sans plus réfléchir, flingue à la ceinture, il sautait dans une voiture pour rejoindre le commissariat, tout à fait réveillé, il fallait bien l'avouer, un peu frustré aussi d'avoir été dérangé. Mais le boulot était le boulot, et y avait personne pour le faire.
C'était à lui de prendre les devants, d'appeler le reste de l'équipe, de la rassembler, de s'assurer que tous étaient prêts à entrer en piste. Alors que ses équipiers arrivaient les uns après les autres, il donnait ses ordres, ce n'était clairement pas l'heure de rigoler, il y avait bien trop en jeu. Même si ça ne pouvait être qu'une petite descente, on n'était jamais trop prudent. Tout pouvait tourner rapidement au vinaigre dans ce genre de truc. Heureusement, pour une fois, ils n'étaient pas les seuls. Car de nuit, dans ce genre de quartier pourri, à quatre, c'était presque aller au casse-pipe et avec le sourire en prime. Putain.
Concentré sur sa respiration, les sens aux aguets, son fusil à pompe chargé, tel le tigre en chasse, Jean-Baptiste était prêt à attaquer, comme toutes les équipes en place. Ils allaient taper vite et fort et repartir au bercail sans une égratignure. Voilà ce que la tête de ce petit coup leur avait fait comprendre dans le van... tu parles... à peine étaient-ils entrés dans le bâtiment que les tirs partirent dans tous les sens et quand les flics se virent attaquer par des invités non-voulus, les choses empirèrent à la vitesse grand V.
Ce fût au tank qu'il dût la vie sauve pour ce coup, ce dernier l'ayant attrapé par le gilet pare-balles sans lui laisser une chance de réfléchir pour le jeter derrière un couvert afin d'éviter les projectiles mortels qui venaient droit sur eux, en entendant Byrd leur en donner l'ordre. Et oui, on avait beau être paré à tout, parfois, on pouvait se retrouver à être gelé aussi connement qu'un animal dans les phares d'une voiture. Mais les réflexes ne se perdaient jamais et aussi rapide que l'éclair, il était déjà à tirer sur leurs adversaires.
Dans le bruit des armes, il n'entendait qu'une phrase sur deux de sa seconde qui se trouvait un peu plus loin. Un corps était allongé à ses côtés, mais il n'avait, pour le moment, pas le temps d'en analyser plus. D'un mouvement, il se mettait à découvert pour tirer à bout portant sur un homme qui venait dans sa direction. La puissance du coup, le mettait directement KO au sol. Autant dire qu'il ne se relèverait pas. Une accalmie bienvenue, on pouvait compter ses balles, ses blessures, ses morts... et maintenant, il pouvait entendre Rylee, la voir même. Rapidement, sans attendre, il l'avait rejoint pour tenter de prodiguer quelques soins de premier secours à ce camarade à terre.
- Central, on a un officier à terre, faites venir l'ambulance au plus vite!
Il n'eut pas vraiment le temps de se rendre compte que c'était plutôt le corbillard qu'il aurait pu faire venir directement, mais la réaction plus que violente de son équipière lui mis rapidement la puce à l'oreille, sa mâchoire se serra fortement en voyant qu'un des leurs était finalement tombé. Pourtant, sous le coup de l'adrénaline, il pût éviter que la rage qui venait de prendre Rylee ne s'empare aussi de lui. Ce n'était ni le moment, ni l'endroit. Ils ne pouvaient pas se laisser aller ainsi. Et puis, il était le chef d'équipe, c'était sur lui que les autres devaient se reposer quand tout partait en live, comme maintenant. Se frottant les yeux en jurant un bon coup, il se redressa pour rappeler le central et leur dire de faire rappliquer le légiste en quatrième vitesse, avant de s'approcher de Rylee qui n'en menait vraiment pas large.
S'accroupissant face à elle, il lui prenait doucement le visage de ses deux mains, pour planter son regard dans le sien.
- Rylee, c'est pas le moment de déconner! Agis en flic, le boulot est pas terminé, on le pleurera quand on aura quitté ce merdier. Debout! Son ton n'était pas doux, il lui avait parlé dans un grondement et son ordre avait sonné avec puissance. Elle ne pouvait pas s'effondrer maintenant. Fronçant légèrement les sourcils, il se mettait à nouveau sur ses pieds et lui tendait une main ferme, pour la redresser à son tour.
Il savait qu'il pouvait compter sur son professionnalisme, il savait aussi que perdre un allié, un ami comme Gregg, c'était un sacré coup de massue. Marlon était près du corps, secouant la tête, mais tout comme lui, il savait qu'ils ne pouvaient - pour l'instant - se morfondre sur le coup du sort qui venait de leur tomber sur le coin de la gueule.
Bien entendu, il n'y avait plus un petit malin pour jouer de son flingue dans les parages et les derniers criminels qui se trouvaient encore avec la possibilité de respirer, se rendirent assez rapidement aux forces de l'ordre. Le bâtiment était alors entouré de divers véhicule dont les gyrophares bleus et rouges n'arrêtaient pas de tourner. Les lueurs du ciel changeaient doucement, l'aube se levait.
Lemoine finissait d'échanger quelques mots avec le légiste, avant de rejoindre sa team auprès d'une voiture, Marlon tentait de réconforter un peu Rylee. JB se frotta légèrement le menton après s'être écrasé les yeux du pouce et de l'index, il se plantait devant eux, croisant les bras.
- Ils l'emmènent à la morgue... même si y a pas besoin de voir ce qui l'a tué... putain*... les fixant. Je veux savoir qui nous a donné un tuyau aussi pourri. Pointant du doigt le bâtiment. A croire qu'on nous a envoyé droit dans la gueule du loup... Scott donnera pas son indic', mais on a nos propres moyens.
Putain de mission de merde. C’était la seule chose qui tournait en rond dans la tête de Rylee avec aussi « putain de taf de merde » mais c’était ainsi, elle avait signé et si elle avait eut les idées un peu plus claires elle aurait pu se rendre compte que c’était beau que leur team n’ait pas encore perdu quelqu’un depuis que Rylee y était mais elle n’était pas en état pour réfléchir, elle venait juste de voir son frère avec un amas de chair a la place de la gorge aussi elle ne voyait que ça : le sang, la mort, SA mort. Elle se frappait la tête contre le mur pour essayer de reprendre son esprit alors que le reste des équipes étaient en train de passer à ses côtés pour continuer de nettoyer la zone. Ouais ce n’était pas pro mais personne ne pourrait lui reprocher cela et franchement on le ferait qu’elle n’en aurait rien à foutre. La mort d’un flic permettait toujours d’avoir des réactions plus fortes car, pour une fois, tout le monde était uni face à l’adversité qu’on aime ou pas l’équipe où un collègue venait de se faire descendre. Elle vit JB s’accroupir devant elle pour lui parler et lui jeta un regard mauvais parce qu’elle n’était pas en état de changer de mode. « Bah qu’est ce que tu fous là alors ? » cracha t’elle en regardant son boss. Puisqu’il y avait encore du boulot il ferait mieux d’y aller au lieu de prendre le temps de se pencher sur son cas pour lui parler. Elle s’en foutait du ton ou bien du regard de JB mais c’était la seule chose qui pouvait lui donner l’impulsion de se redresser et elle se releva sans aucune douceur pour reprendre sa place de second et finir ce qu’il avait commencé, essayant de ne pas jeter un œil vers le corps de Gregg.
Les mecs morts ou appréhendés elle était assise sur un coffre d’une voiture et essayait péniblement d’allumer une clope mais elle tremblait tellement qu’elle n’y arrivait pas. « Tu devrais… » « J’ai VRAIMENT la gueule d’une personne qui a besoin d’un conseil sur sa consommation de clopes ou tu veux juste pas fermer ta gueule et l’allumer à ma place ? ». Marlon lui jeta un regard noir avant de prendre le briquet pour allumer l’objet de l’embrouille sans rien dire. Elle le remercia d’un regard avant de se recroqueviller sur elle histoire de se sentir mieux. Son collègue se posa juste à côté au cas où elle ait besoin de s’appuyer… Genre il était là mais il n’allait pas lui dire car elle serait capable de sortir son arme de service. Rylee s’appuya contre l’épaule puissante de Marlon en regardant le chef qui venait vers eux après avoir parler au légiste. Elle haussa un sourcil à l’explication de JB. « Et après ils vont encore nous faire chier à nous voir un par un pour qu’on explique ce qui s’est passé. Super. J’ai que ça à foutre. » va-t-elle faire en râlant avant de rajouter devant le regard du chef « Ouais ouais je sais je réponds juste aux questions sans en rajouter et je ferme ma gueule ». Ouais ouais… Elle allait essayer de faire un effort, fallait pas qu’on la gonfle de trop non plus.
« A croire ? Parce que tu as un doute ? » demanda t’elle à JB. « Attends tu as vu le feu qu’on a pris en rentrant… Je suis même surprise qu’on ait une seule perte ». Parce qu’il aurait pu y avoir beaucoup plus de dégâts avec ce qu’ils venaient de prendre mais, heureusement, il n’y avait que quelques blessés à part la mort de Gregg. Rylee ne put s’empêcher de regarder les autres équipes et se dire qu’elle aurait préféré ce que soit pour les autres tout ça mais, même grande gueule qu’elle était, elle ne se permettrait pas de le dire. Enervée oui mais pas aussi irrespectueuse malgré tout, même si elle venait de perdre un frère. « On fait ça direct à chaud ? » Aller secouer un peu leurs contacts histoire de savoir qui s’était clairement foutu de leur gueule parce qu’elle était bien chaude pour le faire là tout de suite, c’était pas forcément l’idée du siècle mais il allait falloir qu’elle trouve une occupation de toute façon car elle ne comptait pas lâcher l’affaire tout de suite. Elle regarda JB pour savoir ce qu’il pensait de ça parce que… « Vaut mieux faire ça pendant qu’il pense qu’on pleure notre frère non ? Rapide et efficace. » Ok ok elle n’était pas forcément en état mais elle ne voulait pas non plus que la piste refroidisse et prendre les auteurs de vitesse pour plus l’efficacité. De toute façon Rylee était peut être plus expressive des trois mais aucun n’était en état et aucun allait lâcher l’affaire donc autant être francs.
Dernière édition par Rylee Byrd le Lun 17 Sep - 11:54, édité 1 fois
Fucking Hostile }. Flashback Évidemment, Rylee était en colère - le contraire aurait été plus qu'étonnant - le regard noir qu'elle lui jeta en était une preuve, sa façon de lui répondre, une autre. Pourtant, JB faisait en sorte de ne surtout pas le prendre pour lui. Il savait que c'était la réaction de la perte d'un ami. Lui aussi en voulait à la terre entière, lui aussi était profondément en colère. Mais il était le chef d'équipe et il ne pouvait clairement pas se laisser aller. Alors qu'elle se décharge sur sa personne, si cela pouvait lui faire du bien, surtout si elle reprenait enfin le boulot. S'ils se faisaient descendre parce qu'ils étaient amorphes à cause de ce qu'il venait de se passer, ils ne pourraient pas venger leur ami, ni même faire quoi que ce soit et ce serait bien la loose.
Il aurait pu lui sourire, alors qu'elle se remettait sur ses pieds, il n'en fit rien. L'homme avait bien compris qu'elle serait dans cette humeur de chien pour un petit moment. De toutes les façons, ils avaient un boulot à finir et ils finissaient donc ce boulot.
Le français avait donc rejoint son équipe une fois sa conversation terminée. Le regard que lui lança Marlon lui fit comprendre que la dame était réellement à prendre avec des pincettes. Il nota qu'elle fumait avec une certaine agressivité. Il serait difficile de la retenir sans risquer un clash entre eux. Une main posée sur sa ceinture, près de son arme, dans une posture habituelle, il se pinçait l'arête du nez en grognant légèrement. En plus du reste, il se sentait fatiguée, parce qu'il n'avait pas encore dormi, pour le coup il regrettait presque la compagnie et l'argent dépensé pour ça.
- C'est bien de résumer ma pensée...
Ils n'avaient pas, en plus, besoin qu'on leur casse plus les c****** que nécessaire. Et ce n'était pas en faisant leurs mauvaises têtes que les choses s'arrangeraient. Il valait mieux qu'on les oublie le plus vite possible, qu'ils puissent bosser, mais avec un collègue mis six pieds sous terre, il était certains que les patrons allaient les faire suivre, au moins par un psy... Lemoine se réjouissait déjà de le rencontrer celui-là.
- .... ironie Rylee... ironie... s'ils n'arrivaient même plus à communiquer à cause de cette perte, ça allait bien foutre le bordel dans l'équipe. Marlon d'un petit mouvement de l'épaule contre celle de sa petite sœur de cœur, lui faisait comprendre de descendre un peu la pression, surtout face à un JB qui ne semblait clairement pas au top de sa forme. Le frenchy n'y pouvait rien et passer sa colère sur lui, n'arrangerait pas les choses pour autant. Bien sûr que je l'ai vu, sans Marlon, je serai sans doute dans un sac à macchabés ma grande... grognant un peu.
Croisant les bras un instant, il baissa la tête pour observer le sol, dans une sorte de réflexion rapide de ce qu'ils devraient faire pour la suite des événements. Son équipière avait raison, s'ils battaient le fer tant qu'il était encore bien chaud, peut-être bien qu'ils trouveraient des réponses. Personne n'aurait à redire à une remise en ordre des ordures, alors qu'un des leurs était tombé. C'était bien là le seul avantage, tout le monde compatissait, les tueurs de flics, personne ne les aimait.
Doucement sa tête se mettait à hocher, oui, il était d'accord. Son regard revint sur ses collègues et amis.
- Ouais, on y va. Sans attendre plus longtemps, JB se dirigeait vers leur voiture de fonction et ouvrait la porte pour y entrer, les deux autres sur ses talons. Pas de temps à perdre.
La voiture roulait presque à tombeau ouvert, feu bleu sur le tableau de bord, le français ne s'inquiétait pas de créer des carambolages, lui ce qu'il voulait, c'était des réponses et il y avait un rat d'égout qui risquait de morfler pour lui en donner. Le véhicule s'arrêtait sous un pont. Un terrain vague un peu plus loin, où était installés des dizaines de tentes, des clodos qui vivaient là à l'année. Ca puait, c'était crade, ça attirait les rats...
Les portes claquaient, lui n'était pas là pour être discret, mais bien montrer qu'il n'était pas là pour rigoler. L'un des indics le comprit rapidement et partait déjà en courant pour éviter de se faire tabasser. Dommage, le flic avait l'œil, il pointa du doigt dans sa direction.
- Là-bas! Chopez-le! Partant dans la foulée dans la direction du fuyard.
Marlon, plus rapide, était déjà devant lui. Il n'avait pas de doute que le tank chopperait le mec façon foot américain, ça pouvait faire mal...
Rylee hausse un sourcil en entendant le chef lui parler d’ironie et elle va pour ouvrir sa grande gueule comme toujours quand elle est dans cet état quand elle se fait pousser par Marlon qu’elle fusille du regard en premier avant de comprendre ce qu’il veut lui dire. Cela fait des années qu’ils travaillent ensemble ils n’ont pas besoin de parler pour se comprendre et si elle n’a pas envie d’entendre des conseils débiles sur sa santé tout de suite elle comprend ce qu’il veut lui dire, suivant son regard pour regarder JB réellement, sans tous les sentiments qui sont en train de ronger son cœur à cet instant précis. Elle hoche du coup la tête en signe d’acquiescement et ferme sa gueule, ouais le chef n’y ait pour rien et, sortie un peu de sa fureur, elle remarque les gestes qu’il prend toujours quand quelque chose le contrarie et là il est franchement contrarié. Certainement bien plus que ça même aussi elle tire sur sa clope en ravalant ce qu’elle allait dire, les mains toujours tremblantes aussi elle colle sa clope sur le bord de ses lèvres avant de les mettre sous ses aisselles pour les réchauffer. Elle a froid ‘tin. Elle ne relève pas sa phrase sur le fait qu’il aurait pu aussi mourir car franchement elle n’a pas envie de penser à ça.
Mais putain faut y aller maintenant. Elle sait, elle est un peu trop motivée à cette idée et Marlon clairement aussi et ils risquent de franchir pas mal de lignes qu’ils ne sont pas censés franchir mais il faut y aller maintenant et profiter de l’effet de surprise. Comme JB lui a fait remarqué quelques minutes auparavant, ce n’est pas le moment de se regarder le nombril et de pleurer car justement les autres vont penser que c’est ce qu’ils font, faut y aller. Elle regarde intensément JB qui finit par valider l’idée et le suit dans leur voiture de fonction, allumant une autre clope qu’elle jette par la fenêtre quand la voiture démarre car elle sait que ça fait chier Jb quand elle fume ici mais c’est plus fort qu’elle, y’a que ça qui calme ses nerfs. A vrai dire elle aurait besoin de se défouler mais elle ne peut pas pour l’instant aussi elle change cent fois de position alors que le trajet est court, gérant super mal la frustration de ne pas avoir eu quelque chose ou quelqu’un à défoncer et c’est avec un grand sourire qu’elle claque la porte avant de regarder le groupe de mecs pour lequel ils sont venus. Chouette de l’exercice… Elle laisse Marlon partir en courant vers leurs indics, ayant remarqué un mec qui les observe intensément dans le groupe. Celui-ci attendit leur départ pour discrètement se faire la malle et Rylee fit signe à JB avant de détourner sa course légèrement car lui rentre dans une tente, là où leur idiot courre au milieu.
Le pauvre indic s’écroule très rapidement sous le poids de Marlon, certainement avec quelques côtes en moins et se releve péniblement mais très vite aidé par le Tank qui le souleve même de terre en le chopant par le col « C’est pas moi ! J’ai rien fait ! Jte jure JB j’ai rien fait ! » fait-il tout de suite pour sa défense alors que Rylee jette un œil par l’entrée de la grande tente, laissant Marlon gérer le mec à quelques mètres de là. Elle entend soudainement le léger clic d’une sécurité qu’on désengage sans trop savoir le faire… « A TERRE LES GARS ! » hurle t’elle en faisant de même avant qu’un déferlement de balles emporte tout sur son passage, la tente et tout ce qui se trouve autour. Rylee a récupéré son arme mais elle ne voit rien avec tous les tissus qui volent et les clodos qui courent dans tous les sens, ayant l’impression que le monde est en train de s’écrouler. « Fais chier ! » râle t’elle en se retournant pour voir si les gars vont bien. Une légère gêne se fait sentir et elle regarde son bras qui a été éraflé par une balle et qui saigne. Fais chier. Elle s’en occupera plus tard car là, clairement, on cherche à se débarrasser d’eux et ça ne lui plait pas du tout. Elle fait signe à Jb de la couvrir et elle se redresse pour courir après le mec, pensant qu’il est parti dans la direction des autres tentes. Elle ne sait pas ce qui se passe mais pour qu’on les attaque à l’automatique c’est qu’ils ont mis leur nez dans une sale histoire. Elle passe au dessus du corps de quelques clodos qui n’ont pas vu arriver les balles avant de voir l’ombre du gars partir vers le reste des tentes. Tin c’est la mort de se protéger dans ce champs de tentes…
Dernière édition par Rylee Byrd le Lun 17 Sep - 11:54, édité 1 fois
Fucking Hostile }. Flashback Mieux valait en effet que les deux équipiers ne se prennent pas le bec maintenant, ce n'était pas le moment. Ils avaient d'autres chats à fouetter et il fallait que l'esprit d'équipe les maintienne encore, le temps de finir la mission. Une fois que toute cette foutue adrénaline serait tombée, ils verraient ce qui se passerait. Si JB était en train de rapidement peser le pour et le contre, il remarquait bien l'état dans lequel se trouvait Rylee et se demandait si c'était la meilleure des idées de l'embarquer avec eux. Il avait vu comment elle s'était défoulée avec le cadavre, vider un chargeur plein dessus, démontrait un état de colère plus proche de la fureur qu'autre chose. Pourrait-il lui faire confiance et ne pas risquer de perdre un témoin parce que la rage lui ferait perdre ses moyens? Il n'en savait rien, mais il voulait lui faire confiance, pour la simple et bonne raison qu'il lui faisait confiance. Il prendrait sur lui, si par hasard, tout tournait mal.
Courir ne faisait de mal à aucun d'eux. Si Byrd était celle qui montrait le plus ce qu'elle ressentait à l'instant, les deux mecs avaient aussi besoin de se dépenser, JB mentirait s'il disait qu'il ne serait pas contre balancer quelques coups pour faire parler les indics, mais étant le leader de l'équipe, il fallait qu'il démontre que son sang-froid était plus fort que le reste. Petit mouvement de la tête pour dire à Rylee qu'il avait vu qu'elle prenait la tangente. Il ne comprenait pas encore pourquoi elle faisait ça, trop concentré sur le type qui courrait devant lui, mais elle avait ses raisons.
Marlon attrapait le type sans trop se fatiguer, à terre, ce dernier était déjà en train de gueuler son innocence, ce qui fait grincer des dents le français qui arrivait à leur hauteur. Reprenant son souffle.
- Tu sais même pas encore ce que je vais te...
La voix de Rylee recouvrit la sienne avec force, sans réfléchir, instantanément même, les deux mecs s'étaient lancés à terre, couchés sur le pauvre indic qui n'en demandait pas tant, mais qui au moins, venait d'avoir la vie sauve. Se protégeant la tête, JB grognait dans sa barbe, en se disant que ça commençait à bien faire de se faire arroser comme ça. Comme s'ils n'en avaient pas eu assez pour la journée.
- Protège-le Marlon... sortant son flingue pour tirer en direction du feu qu'ils venaient de subir. Créant ainsi une couverture pour son équipière qui tentait tant bien que mal de rejoindre la tente où se trouvait le danger.
Se planquant derrière un gros pilier du pont, le flic ne s'arrêtait pas de tirer, attirant ainsi l'attention de l'arme automatique. Il se retrouva rapidement à nouveau la cible d'une salve de balles... son regard chercha alors Marlon et Rylee, Marlon avait emmené leur indic près de leur voiture, planqués, eux aussi derrière un pilier. Quand à Byrd, elle courrait toujours, agile comme un chat, il ne doutait pas qu'elle finirait par mettre la main sur leur type.
Cherchant à continuer d'attirer l'attention, il sortait de son couvert, tirant quelques coups, se jetant au sol alors qu'une nouvelle rafale venait dans sa direction. Il avait eu l'impression de sentir l'une des balles frôler de bien trop près sa joue.
- Bordel!
Clic-clic-clic. Ah ça c'était un bruit qu'il connaissait bien. Une arme qui n'avait plus de balle. Quand on tirait ainsi en rafale, tout partait plus vite, le mec qui s'était permis de les attaquer ainsi, n'avait pas tout prévu. En un mouvement, il était à nouveau debout et courrait droit sur la direction de la tente dans laquelle se trouvait l'attaquant.
Il allait être pris en tenaille par les deux flics, qui le coinçait des deux côtés possibles de sortie. Et il les avait bien mis sur les dents. JB rêvait de lui faire sauter la mâchoire, mais pour cela, il faudrait qu'il arrive avant sa collègue, qui avait une avance sur lui et qui risquait bien de refaire le portrait du type.
Lemoine dû d'ailleurs attraper Byrd par derrière, la ceinturant avec force, pour lui éviter de mettre la gueule encore plus en sang de leur suspect, le mec au sol, ne bougeait plus vraiment, il avait le nez, une arcade, la lèvre pétés, et s'il l'avait bien cherché, cela ne voulait pas dire qu'il fallait que le chef d'équipe accepte qu'elle se mettre encore plus du sang sur les mains.
- C'est bon Rylee, du calme, j'crois qu'il a compris là....
Le flic le savait, elle détestait quand il se permettait de faire cela. Mais vu la difficulté qu'il avait à la retenir, cela démontrait qu'il n'avait aucun autre moyen sous la main pour la calmer... au mieux.
Rylee pense la même chose : ça commence à bien faire de se faire tirer comme des lapins et surtout ça la met encore plus en rogne qu’elle ne l’est déjà. Si jamais cet abruti touche un autre membre de son équipe elle le dépèce. Elle se relève après la première salve de tire, vérifie que les deux mecs sont toujours en vie et profite que JB la couvre pour courir au travers des tentes, évitant plusieurs fois des clodos de justesse et se déviant pour avoir une meilleure vue et surtout ne plus être dans le feu même si elle se protège de justesse du second, profitant d’un poteau pour cacher son corps, ses mains contre son visage comme des morceaux de pierres volent sous la puissance du tir. Elle a l’impression d’être un lapin mais autant dire que quand elle va être très près du mec il va se rendre compte qu’elle est plutôt du genre prédateur que proie. Elle profite du calme soudain des tirs pour continuer de courir, ayant bien repéré où il est ce coup là et ne fait pas attention a la salve suivante comme le mec est trop con et a surtout décidé de s’en prendre à Jb, ayant oublié Rylee qui s’est décalée pour lui arriver dans le dos. Elle compte bien lui tomber dessus avant la prochaine salve quand elle entend le clic clic clic de l’arme qui est déchargée. Soit il n’a pas pensé à recharger, soit il va le faire mais cela va lui prendre quelques minutes quand même et elle a un gros doute sur le fait que ce soit un expert.
Elle lui tombe dessus avant que JB n’ait le temps d’arriver et le met rapidement au tapis d’un coup de poing bien placé. Avec l’entrainement qu’elle a il vaut mieux éviter de prendre un coup d’elle et elle l’aurait bien fini quand elle sentit qu’on la ceinturait. « TIN JB ! » Elle ne supporte pas qu’il la ceinture ainsi, elle n’aime pas qu’on l’empêche de faire ce qu’elle veut et elle se débat un moment avant de s’arrêter en jurant tout bas tout ce qu’elle pense au fait qu’il vient de l’arrêter dans son élan. Elle a besoin de se défouler, dès qu’elle ferme les yeux elle voit le corps sans vie de son frère de cœur et c’est une vision qu’elle n’est pas encore prête à accepter. « Ok ok c’est bon. » Elle lève les mains et arrête de se débattre en serrant les dents. Elle attend que JB la lâche parce qu’elle sait qu’il va forcément le faire dans quelques instants, préparant déjà sa prochaine action. Il l’a a peine fait qu’elle colle un grand coup de rangers au mec avec grand plaisir. Elle se retourne vers JB qui la fusille du regard et se contente de répondre « Il est pas mort ». C’est ce qu’il faut non ? Après quelques côtes en moins ça n’empêche pas de parler aux dernières nouvelles. Elle remet bien ses affaires en tirant sur son blouson, allant récupérer un mouchoir dans une de ses poches pour pouvoir éponger le sang qui a coulé le long de sa manche et finit par bourrer le tissu dans le trou, elle verra plus tard pour se soigner. « Essuies ton visage tu saignes » Elle file un autre mouchoir à JB histoire qu’il puisse au moins sécher sa blessure, ne laissant pas apparaitre l’inquiétude qu’elle a eut en voyant qu’il était blessé.
Elle choppe le mec par le blouson histoire de le trainer à travers les tentes, laissant JB prendre l’arme pour revenir vers leur voiture, Marlon bien heureux de les voir en vie tous les deux. « BON » Elle pose son regard sur l’indic qui ouvre de grands yeux quand elle dépose le second mec en sang à ses pieds. « Tu craches l’info ou je fais pareil ? » fait elle en posant sa grosse pompe sur l’indic, cherchant dans ses poches pour s’allumer une nouvelle clope. « Non mais je vous jure j’ai rien fait !! C’est lui là, il m’a dit de vous dire ça c’est pas moi j’aurais pas fait ça hein ! Tu sais hein Rylee » Elle tire sur sa clope en le regardant d’un air sceptique avant de regarder ses coéquipiers pour voir s’ils ont l’air plus convaincu qu’elle et va lui coller un coup de pompe quand Marlon la précède et lui, ça fait beaucoup plus mal qu’elle. L’indic gémit et tousse longuement en essayant de ramasser les côtés que Marlon a clairement décidé de toute lui briser entre la prise de rugby et le coup qu’il vient de lui coller. « Non mais je savais pas… » crache t’il avec un peu de sang au passage. Tiens ils ont du toucher quelque chose d’interne. Quel dommage… « Les noms » fait elle sans sourciller.
Fucking Hostile }. Flashback Rylee pouvait bien se débattre tant qu'elle le souhaitait, la poigne de JB ne la laisserait pas partir, surtout pas pour qu'elle bute involontairement un de leur suspect. Il fallait éviter de le rendre silencieux alors qu'ils avaient besoin de lui, s'ils voulaient découvrir qui la leur avait mis à l'envers comme ça. Plus elle bougeait, plus elle serrait sa prise. Elle pouvait bien le traiter de tous les noms d'oiseaux qu'elle voulait, cela ne changerait rien au fait qu'il ne la lâcherait pas. Quand elle se calmait un peu, lui faisant comprendre qu'elle arrêtait. Il lâcha doucement son étreinte pour découvrir qu'il avait fait une erreur.
- Rylee! Trop tard, le coup de pompe était déjà parti dans le mec.
JB poussa un soupire peu satisfait, en la fixant d'un regard noir. Ils étaient les trois à cran et ce n'était clairement pas une bonne idée de se laisser emporter. Son équipière était celle du groupe qui avait le plus le sang chaud. Il ne voulait pas qu'elle fasse une connerie si elle perdait vraiment les pédales. Une perte dans le groupe, c'était amplement suffisant. Pas besoin d'en rajouter.
- Ouais bah quasi-là. Grogna-t-il, avant de s'adoucir légèrement, elle était blessée, elle aussi. Ça va aller? Haussant un sourcil en prenant le mouchoir qu'elle lui tendait, le passant sur sa joue, pour y découvrir en effet une trace de sang. Finalement, une balle l'avait réellement frôlée de près, nouveau grognement, lui aussi aurait pu balancer sa pompe dans la gueule du connard à leurs pieds, mais il se retint.
Sa mâchoire serrée, les veines visibles sur son cou, démontraient pourtant tous les signes d'une rage sourde et profonde, qui ne demandait qu'à exploser, mais il se retenait. Peut-être même gardait-il tout, pour le ressortir sur le type responsable de ce drame. Ces mecs n'étaient que des sous-fifres.
- On les interroge et ensuite tu vas à l'hosto et crois-moi, c'pas négociable. Lâcha-t-il presque sur le ton de la conversation, alors qu'ils retournaient vers Marlon, avec leur prise.
Lemoine ne voulait pas que la jeune femme néglige sa santé pour courir après les criminels qui leur avaient fait ça. Il la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle l'enverrait se faire voir et qu'elle n'en ferait qu'à sa tête, mais à ce petit jeu, il savait être le plus emmerdant du groupe.
D'un regard il faisait comprendre à leur équipier que tout allait bien, malgré les gueules et les blessures, il fixait l'indic encore conscient, qui ne faisait clairement pas le malin. Il était même apeuré, ça pouvait se comprendre, pourtant, ils n'allaient pas l'abattre sur place. Contrairement à certains corps qui gisaient immobiles sur le sol... autant dire que ça allait encore être beaucoup de paperasse, un rendez-vous dans le bureau de Gordon et une explication... il avait hâte.
En fait, aucun des membres de la Strike Team n'avaient la patience d'attendre gentiment que l'autre l'ouvre enfin. Marlon démontra qu'il jouait aussi bien des pieds qu'il ne savait te clouer au sol. De quoi se dire qu’il ne fallait pas pousser à bout le tank de l'équipe. Bon le mec était blessé pour de bon... il soupira un peu, se pinçant l'arête du nez.
- Si j'vous les dis, ils vont me tuer...
Le mec venait sans doute de passer la limite qu'il n'aurait jamais due. En tous les cas, concernant la patience de JB, qui d'un coup voyait rouge. S'accroupissant avec la vivacité d'un chat, il choppait le type par les cheveux avec toute la douceur dont il était capable, c'était à dire aucune et lui tirait violemment la tête en arrière. Le canon de son flingue pointait directement sur son front. Oui certes, il voulait que les deux autres soient calmes, mais là... c'était rare que JB perde d'ailleurs son sang-froid ainsi, mais entre les différentes fusillades, la mort de Gregg, ce type qui chialait par terre, il commençait à être à bout et même avec toute la bonne volonté du monde, il saturait.
- Tu risques tout autant que je te fume maintenant, alors tu vas nous dire ce qu'on attend ou je te jure que tu vas les manger par la racine ces putains de pissenlits! ACCOUCHE!
Marlon avait fait un mouvement pour arrêter le boss, mais s'arrêta un instant, il n'était pas certains de la marche à suivre, jetant un regard à Rylee pour voir ce qu'elle en pensait.
- Vissarionovic! C'est Vissarionovic.
Ah ouais, y avait de quoi avoir peur en effet. Les Serbes, bordel manquait vraiment plus que ça. Ils avaient mis un prix sur leurs têtes ou quoi? JB rejetait la tête du mec en arrière, contre la carrosserie de la voiture en grogant et se relevant en jurant.
- C'était pas compliqué, hein, connard? Lui aussi lui aurait bien mis une mandale pour la peine, il rangeait son flingue. Appelez la cavalerie... faut ranger ce merdier, ces deux dans la voiture, on va finir ça au poste.
La donne changeait du tout au tout. Ils ne pouvaient pas se lancer tête baissée comme ça. Cette famille était bien trop dangereuse pour ne pas y aller un minimum préparé... il se frotta vigoureusement le bas de la mâchoire avec sa main, ça puait cette histoire.
Mais non il n’est pas mort. Si elle le secoue il bouge… De toute façon elle s’en fout, elle est en rogne et en plus de Gregg mort, ils sont blessés donc il n’en faut pas beaucoup plus pour la faire abuser. Elle sait que ça fait chier JB, elle sait très bien ce qui se passe dans sa tête de chef et aussi de protecteur du groupe car elle a appris à décrypter son regard mais elle n’est pas toujours capable de se raisonner et franchement là les émotions sont trop fortes. Rylee n’a pas eu de famille donc la team c’est tout ce qu’elle a, pour elle c’est une perte lourde comme pour tous les mecs et si elle est aussi bonne dans son boulot c’est parce qu’elle est capable du meilleur comme du pire et là elle est capable du pire… Même si franchement elle est plutôt raisonnable, normalement elle l’aurait déjà tué à bout portant. « Ouais » Bien sur que ça va c’est rien, juste cicatrice de plus et franchement elle s’en fout, comme d’habitude. Elle laisse Jb s’essuyer le visage et revient vers Marlon en trainant le mec derrière elle, regardant les corps morts autour d’eux et se disant qu’il allait encore falloir faire des tonnes de papiers pour justifier tout ça mais bon, au moins ils ont un mec qui va peut être pouvoir leur dire ce qui s’est passé et pourquoi on a pris leur équipe comme cible. Il peut y avoir de multiples raison mais là ils ont tous besoin d’en avoir au moins une. Ca ne changera rien à la douleur mais ça leur donnera au moins la satisfaction de l’explication.
« Ouais ouais » fait elle a JB quand il lui dit qu’elle doit aller se faire soigner. Elle verra, elle n’est pas dans cet état d’esprit pour l’instant et se contente de faire signe à Marlon que tout va bien quand il les voit revenir avec le mec dans les vapes, leur gueule et l’envie d’en finir. Le mec hurle qu’il ne sait rien, Marlon s’énerve et finalement c’est leur chef qui pète un câble et sort son flingue pour intimider leur indic. Voir le buter. A voir… Marlon s’avance comme pour faire quelque chose avant de regarder Rylee, se disant qu’elle est la mieux placée pour savoir quoi faire dans cette situation. Elle lui fait signe de ne pas bouger plus, de laisser faire et elle bouge légèrement pour se mettre à côté de JB adressant un grand sourire au mec qui est en train de se pisser dessus histoire d’en rajouter une couche mais en posant aussi sa main sur l’épaule du chef parce qu’il ne peut pas se permettre de péter un câble comme ça. C’est l’hôpital qui se fout de la charité peut être mais JB est le rempart contre la folie de toute l’équipe donc si lui commence à tuer des gens dans cette situation, qu’est ce que Marlon et elle feront la prochaine fois ? Ce geste est discret, l’indic a bien trop peur pour s’en rendre compte et finit par cracher le morceau. Et quel morceau…
Marlon passe les coups de fils qui vont bien et Rylee fourrent les deux mecs dans la voiture sans vraiment de douceur, assommant le premier au passage comme ça ils seront tranquilles. Tin va falloir nettoyer la voiture… Une fois dans la voiture un silence s’installe, tout le monde se répète certainement en boucle le nom qu’il vient de prononcer et c’est Rylee qui finit par briser le silence. « Un contrat tu crois ? » Parce que ça fait un bout de temps que la team vit au milieu des différentes familles et franchement elle aurait préféré que ce soit une autre que celle-ci car ça veut dire que les choses ne vont pas se régler facilement et ça l’emmerde. Mais pourquoi un contrat ? Ca ne date pas d’hier qu’ils ont eu affaire à cette famille donc pourquoi maintenant ? Y’a encore un truc qui leur échappe et elle n’aime pas ça. Elle regarde un court instant son bras, décidant d’oublier un peu l’ordre donné quelques instants auparavant comme y’a encore du taf au commissariat pour savoir ce qui se passe. Elle a besoin d’une clope aussi ça ferait pas de mal. Et d’un verre aussi, elle verra ça une fois qu’ils auront fini leur mission et trouver la marche à suivre parce que cette famille là tu n’y vas pas sans renfort et une concentration à toute épreuve. Une fois arrivés au commissariat, ils mettent les deux mecs en cellule avant de faire le point. « Bon. On commence par quoi ? Parce que personne ne voudra nous parler. » Tout le monde a bien trop peur de cette famille. « On regarde nos dernières missions ? »
Fucking Hostile }. Flashback Évidemment, Rylee est une dure à cuir, rien d'étonnant à ce que cette blessure par balle ne la dérange pas plus que tant. Mais JB ne sera pas prêt à laisser passer, elle irait se faire soigner, qu'elle le veuille ou non. Et il s'assurerait qu'elle le fasse, en l'amenant personnellement à l'hôpital. Il n'était pas du genre à laisser ses équipiers dans ces états. Puisque lui pouvait avoir tendance à laisser courir aussi de son côté, il savait pourtant combien il était primordial qu'ils prennent soin d'eux. S'ils voulaient pouvoir continuer de faire leur boulot de la meilleure des façons.
La saturation était clairement en train de se faire sentir. Le pétage de câble du chef de groupe démontrait que la situation pouvait déraper d'une minute à l'autre. La main de son équipière sur son épaule, lui rappelait qu'il avait un exemple à donner et que fumer le mec sur place n'apporterait aucune réponse à leurs questions. Heureusement pour eux, l'indic avait suffisamment la trouille du français pour finir par cracher le morceau. Le nom resta collé dans l'esprit de JB avec force. Ils avaient dérangés une fourmilière qu'il aurait préféré ne pas approcher. Les Serbes étaient dangereux, une famille dont il préférait toujours se tenir éloigné. Il réfléchissait déjà à comment mettre Marlon et Rylee à l’abri, se moquant bien de savoir s'ils seraient d'accord ou pas. Il ne laisserait pas son équipe se faire décimer.
Il était donc temps de la prendre cette pause, de se poser pour souffler cinq minutes et voir la suite du plan. Le trio embarquait dans la voiture une fois toutes les problématiques réglées, les mains sur le volant, Lemoine semblait avoir le regard perdu quelque part, la question de celle qui se trouvait à ses côtés, le sorti de ses pensées.
- C'est probable... mais ce n'était peut-être pas nous qui étions visé, on était plusieurs sur cette enquête...
S'il pouvait refiler la patate chaude à des collègues, il ne serait pas contre, mais c'était bien un des leurs qui était tombé sous le coup des balles. Ça lui donnait envie d'hurler. Au lieu de cela, sa mâchoire se crispait fortement et il roulait dans un quasi silence de mort jusqu'au QG. Les deux mecs jetés en taule sans ménagement, nos trois lascars rejoignaient leur bureau, un open space en hauteur, où chacun avait sa place. Même un petit bar était installé, avec tout ce qu'il fallait pour fêter les réussites. Il se laissa tomber dans sa chaise, se frottant vigoureusement le visage de ses mains.
- On commence par toi qui va aller te faire soigner, Rylee. Je l'ai dit, ce n'est pas négociable et crois pas que j'ai oublié entre temps. La fixant d'un regard qui voulait bien dire qu'elle pouvait râler mais qu'elle n'y échapperait pas. Je vais passer quelques coups de fils, voir ce qui se dit dans les parages... Observant ses équipiers. Et on s'arrête pour aujourd'hui... faut qu'on prenne une pause ou ça va mal se terminer... on se revoit demain, à la première heure.
Ils avaient déjà essuyés deux belles fusillades, ils ne pouvaient pas continuer ainsi. Même s'ils le voulaient. User la corde jusqu'au bout, ne les amènerait qu'à rejoindre Gregg dans une boîte sentant le sapin et c'était tout le contraire que souhaitait le lieutenant. Marlon ne pipa pas un mot et attrapa ses affaires. Lui se releva moins vif que précédemment.
- Rylee, j't'accompagne. Autant dire que comme promis, il ne lui laissait pas le choix, elle irait se faire recoudre.
Et il préférait juste s'assurer qu'elle allait bien obéir à son ordre et ne pas faire de connerie.
Peut être pas eux. En effet c’est plus que possible même mais ca ne change rien au fait que c’est un des leurs qui est tombé et franchement elle espère bien régler cette affaire même si elle sait très bien que c’est un putain de merdier cette famille. Elle reste silencieuse jusqu’au poste avant de s’écrouler dans son siège, dégageant de sous son bureau ses affaires de sport parce qu’elle se dit qu’aller finir de se fatiguer pourrait être aussi une bonne idée. C’est sans compter sur le côté têtu du français qui prend un regard noir alors qu’il continue de détailler ce qu’ils vont faire. Même Rylee est consciente qu’ils ont trop tiré sur la corde et qu’il est temps d’arrêter les frais donc autant dire que c’est vraiment temps de rentrer chacun chez soi. « Faut qu’on s’organise aussi pour Gregg » C’est… était un célibataire mais il avait quand même une sœur et faut la prévenir par respect pour son frangin et y’a vraiment qu’eux qui peuvent faire ça. Enfin c’est surtout pour JB parce que le chef ne peut pas échapper à cette confrontation. Elle serre la main de Marlon quand il prend ses affaires et se barre et, un très court instant, se dit qu’il a de la chance d’avoir à la maison quelqu’un qui va pouvoir prendre soin de lui dans cette situation de merde. La solitude c’est cool mais là c’est pas toujours le meilleur des alliés. Enfin elle aura au moins son copain le sac de frappe pour l’occuper le temps qu’elle finisse par s’écouler de fatigue.
« T’es têtu ‘tin, je peux y aller toute seule » va-t-elle faire avant de soupirer et de lui faire signe de venir avec elle. Oui ok ok elle va se faire soigner elle a comprit et elle prend le chemin de l’hôpital avec lui alors qu’un long silence s’installe entre eux. « On peut le faire demain pour la frangine de Gregg si tu veux. Genre on y va a la première heure, ça sert à rien de la réveiller maintenant ptete non ? » La douleur sera la même maintenant ou dans quelques heures donc ils peuvent peut-être lui laisser sa nuit tranquille, la laisser gérer ses enfants demain matin et ensuite aller lui apprendre la mort de son frère. Et puis comme ça Rylee serait présente aussi pour épauler le chef dans ce qui sera certainement l’annonce de décès la plus difficile qu’il ait eu a faire depuis qu’ils sont flics parce qu’elle concerne un être qu’il aimait profondément, un frère, un fils. Ils arrivent à l’hôpital où elle va être rapidement prise en charge, ayant une carte d’abonnement à force là bas. Ce n’est pas grand-chose, une belle estafilade qui nécessite pas grand soin et elle le montre à JB. « Allez c’est bon, rentres sur Mojo, je vais pas partir en courant, ils me posent les points et je me rentre aussi. Casses toi. A demain ! » Franchement ça sert à rien de rester maintenant, tout le monde a besoin de dormir.
Elle rejoindra son hangar une bonne demi heure plus tard, s’asseyant a la table pour se servir un grand verre de whisky avant de se fumer une cloper. Elle va rester là longtemps, les yeux dans le vide parce qu’elle est épuisée dans tous les sens du terme mais n’est même pas plus capable de vraiment faire preuve de force ou d’énervement, elle a déjà tout fait sortir, elle est juste paumée, malheureuse. Finalement c’est Marlon qui la sortira de ses pensées à l’appelant parce qu’il a besoin de parler -c’est toujours aussi tendu avec sa femme apparemment- et elle se couchera le téléphone contre son oreille, un verre sur sa table de nuit, en oscillant entre rire et larmes quand ils se raconteront des vieux souvenirs d’avec Gregg, ayant besoin de continuer de le faire vivre au travers de leur souvenirs parce qu’ils en ont des tonnes. Aussi professionnels que personnels car cela fait des années qu’ils sont toujours ensemble. Rylee n’a jamais perdu quelqu’un d’aussi proche d’elle et elle se rend compte d’une chose : c’est tellement bien d’être seule, ça évite de genre de sentiments qu’elle déteste.
Fucking Hostile }. FlashbackLe regard noir de son équipière ne lui faisait ni chaud, ni froid. Il en avait l'habitude. De son caractère aussi d'ailleurs. Alors il passait outre. Vu ce qu'ils venaient de traverser, il estimait que la bonne santé de son équipe, passait avant tout. Physique et mentale d'ailleurs... pas de doute qu'ils seraient collés pour aller voir un psy. Ils avaient perdus un équipier, on voudra sûrement s'assurer qu'ils pouvaient gérer le stress. JB n'était pas dupe, il se doutait aussi que l'enquête sur sa mort ne leur serait pas laissée, conflit d'intérêts, danger de mort imminent pour les protagonistes... ce qui n'était pas faux. Mais quand on tuait un flic, c'était le commissariat en entier qu'on risquait de se prendre sur le coin de la gueule. Personne dans le milieu n'aimait les tueurs de flics... personne.
Le lieutenant se passa une main à l'arrière de la tête, se frottant avec vigueur la nuque, à la base de ses cheveux. Rylee mettait le doigt sur un sujet épineux. Oui, ils devaient s'occuper de Gregg, il avait encore un travail - le plus éprouvant sans doute - à faire. Il allait s'en acquitter, bien entendu, même s'il aurait préféré ne jamais avoir à faire une telle annonce. Il acquiesçait donc, le regard de ses équipiers en disait long. Ils savaient tout autant que lui que les prochains jours seraient difficiles. Mais il était plus qu'impératif qu'ils se tiennent encore plus les coudes.
- Oui... va falloir.
Il saluait Marlon d'une accolade, une vraie, avant de revenir sur la femme de l'équipe, haussant un sourcil, avant d'hausser les épaules.
- Ouais, j'aime bien te le rappeler des fois que tu oublierais. Petit temps, secouant la tête. C'est pas négociable en fait. Je viens. Mains dans les poches de son blouson, il marchait aux côtés de Rylee, dans un silence quasiment religieux, les deux flics étaient chacun perdu dans ses pensées, son regard était fixé sur le trottoir, regardant où il marchait, tout en écoutant celle qui se trouvait à ses côtés. ... on pourrait, mais ça ne se fait pas ainsi. Tu voudrais qu'on t'annonce un jour après la mort de quelqu'un qui t'es cher? J'crois pas... il faut que je le fasse avant de rentrer. Soupirant un peu. Et ça doit venir de moi.
Il était le chef d'équipe, c'était donc de sa responsabilité. C'était aussi de sa responsabilité de les garder en vie. Il avait quelque failli à son devoir pour le coup. Et cette culpabilité-là, le rongerait longtemps. C'était la pire. Les différents scénarios qui auraient pu permettre à Gregg d'être encore en vie au jour d'aujourd'hui, allaient le hanter pour un bon moment. Il vivrait avec, tout comme il devra s'acquitter de sa dette envers la famille de son homme. Il prenait le risque de se faire haïr par cette soeur, pour qui il avait une vraie affection. Enfin... il verrait bien.
Ils se retrouvèrent donc à l'hôpital, pendant que Rylee était prise en charge, une infirmière s'occupait aussi de soigner sa propre blessure. Ce n'était vraiment pas grand-chose, mais il se retrouvait quand même avec un pansement sur la joue. La flic quant à elle, avait quand même besoin de quelques points, mais elle restait sage. Ce que se demandait le français, c'était bien de savoir s'il pouvait risquer de la laisser seule... il avait vraiment peur qu'elle parte dans une vendetta pour venger leur ami, sur un coup de tête. Il fallait espérer qu'elle prenne plutôt l'option de tellement se bourrer la gueule qu'elle finisse par s'écrouler. Mieux valait qu'ils débarquent tous avec l'esprit un peu plus frais le lendemain matin, mais JB comprendrait si tout le monde avait une tête de déterré. Voilà que c'était lui qui se faisait dégager, renvoyer chez lui comme un bleu. Il fixait encore et toujours sa collègue.
- Ok, ok... tu fais pas de connerie hein... Marquant encore un temps, il s'approchait et lui posait une main sur l'épaule, pour la serrer doucement. Une façon de dire, on s'accroche, tout ira bien... sans doute.
Ce n'était clairement pas le genre de Byrd d'apprécier les contacts physiques en tout genre, alors Lemoine ne lui faisait pas la gêne de quelque chose de plus. Mais il estimait important de montrer qu'il savait et comprenait la peine et que pour le coup, elle avait le droit de le montrer et ne pas se montrer aussi dure que d'habitude. Elle avait son numéro, elle savait qu'elle pouvait l'appeler à n'importe quelle heure du jour et de la nuit si le besoin s'en faisait ressentir.
Quant à lui, il finissait par quitter l'hôpital. Décidant de se déplacer à pied. Il rejoignait donc d'abord l'endroit où vivait la soeur de Gregg. L'air frais de la nuit lui permettait de mettre en place ses idées, de voir comment il allait annonçait cette nouvelle... ce n'était jamais le genre d'annonce agréable à faire, encore moins quand on était touché personnellement. Il sentait son coeur battre la chamade alors qu'il appuyait sur la sonnette. La porte s'ouvrit sur une femme d'une quarantaine d'année, un peu endormie, mais quand elle vit la tête de JB, elle sût. On ne venait pas sonner à des heures pareilles chez elle comme ça, encore moins cet homme-là, encore moins avec une tête pareille...
- JB? - Helen, je suis désolé...
Fallait-il vraiment plus de paroles? Elle s'écroulait en pleurs dans ses bras, il la rattrapait tant bien que mal, la serrant contre lui. Encaissant les coups qu'elle pouvait donner de rage, l'amenant petit à petit au salon, pour pouvoir l'asseoir, pour l'aider à se reprendre. Le temps s'était écoulé sans qu'il ne sache vraiment si des minutes, des heures étaient parties. Ils ne parlaient quasiment pas. Il avait du café, il répondait aux questions, il restait présent.
- On va retrouver celui qui a fait ça, je te le promets...
Elle l'arrêtait alors dans le couloir, tandis qu'il prenait congé, parce qu'il avait besoin d'aller prendre un minimum de repos.
- JB... retrouve-le avant les autres, je ne veux pas de procès. Le message était parfaitement clair. - ... - Promets-le! - Je te le promets.
Lemoine embrassait cette amie sur les deux joues, puis repartait dans la nuit de Gotham. Son aura devait lui permettre de rentrer presque sans encombre jusqu'à chez lui. Personne ne s'était permis de l'aborder, ne serait-ce que pour demander du feu. Autant dire qu'il devait renvoyer des ondes bien noires autour de lui.
La chute d'adrénaline se fit donc une fois à l’abri, chez lui, loin de tous, alors qu'il se servait un verre un peu plus corsé et qu'il observait une photo de leur petite équipe lors - sans doute - d'une aprem barbecue. Tout le monde souriait, tout le monde avait l'air heureux. La bouteille allait s'écraser dans le mur dans un mouvement rageur, d'un coup de pied, la table basse se retrouvait renversée, il aurait pu mettre à sac son habitacle dans sa rage, mais finalement, Jean-Baptiste se retrouvait sans presque plus de souffle accolé à la paroi de la péniche,, ses jambes ne le portant plus, il se retrouvait assis, recroquevillé dans un coin comme un petit garçon perdu, les larmes mouillant son visage, sa barbe, les pans de son pantalon... comment est-ce qu'ils allaient pouvoir traverser tout ça?
Les sirènes, les flics, les ambulances, une nuit comme une autre à Gotham et pourtant les rumeurs vont vite dans cette ville et encore plus dans les quartiers qui sont sous la surveillance de la chatte. Elle sent le mouvement soudain, le frétillement, l’excitation qui suit un événement important dans la ville alors qu’elle est sur un toit en train d’observer un squat dont elle est curieuse depuis quelques jours. Ses oreilles captent ce changement dans l’émotion de la ville, son nez fleure qu’il y a quelque chose de trop important qui s’est passé pour qu’elle reste là aussi elle se redresse et regarde autour d’elle, descendant dans l’ombre des ruelles pour écouter ce qui se passe et assez rapidement elle comprend : un flic a été descendu. Elle connait plusieurs flics au commissariat mais elle sait qu’elle n’en saura pas forcément plus ici aussi elle va se percher sur son observatoire habituel près du commissariat, jouant à l’équilibriste près de l’endroit où les flics vont cloper et elle frissonne en entendant l’équipe touchée et qui est mort. Une section d’assaut, ceux qui sont généralement le plus touché mais là ce n’est pas n’importe laquelle c’est celle du français et, étant plutôt empathique avec les gens qui « partagent » sa vie elle se doute de l’état dans lequel le chef de l’équipe doit être. Cela fait plusieurs semaines qu’ils se voient tous les deux quand ils ont envie et ils se sont trouvés pas mal de similitudes qui lui font penser que si on lui ôtait un de ses petits protégés, la chute derrière serait certainement très dure.
Repoussant l’idée de retourner au squat, elle se décide plutôt a partir vers la péniche du flic, ne sachant pas si elle va l'y trouver mais, d’un autre côté, elle ne peut pas faire grand-chose d’autre, Cat ne va pas faire les bars ou les endroits où on peut trouver un homme voulant oublier la soirée, surtout qu’elle est presque sûre que ce n’est pas du tout l’habitude de JB. Elle se perche donc près des péniches en attendant de voir si elle le voit apparaître et en profite pour pénétrer dans plusieurs appartements vides, son regard ayant été attiré par une statue qui lui plait beaucoup, elle ne résiste jamais aux félins qu’ils soient en plâtre, en bois ou bien dans un matériau plus riche. C’est en sortant du deuxième appartement qu’elle remarque du mouvement dans la péniche et elle s’en approche discrètement, aux aguets. Elle ne connait pas l’histoire qui a entraîné la mort d’un des gars de JB mais si c’est à eux qu’on en veut ça peut aussi tout a fait ne pas être lui dans la péniche ou bien elle peut être aussi sous surveillance. Elle jette un coup d’œil à travers l’une des vitres et repaire JB en colère mais personne d’autre. Bien.
Se redressant sur le toit elle observe autour d’elle, miaulant légèrement alors que plusieurs paires d’yeux illuminent soudainement la nuit, se mettant à divers endroits du quai, a l’affut. Si y’a bien une chose que la chatte n’apprécie pas c’est qu’on touche à ce qui lui appartient aussi elle compte sur ses veilleurs si quelque chose bouge. Elle descend ensuite vers l’entrée de la péniche, l’ouvrant discrètement pour ne pas donner l’impression que c’est de nouveau une attaque et un petit miaulement accompagnant ce mouvement, sachant qu’il l’entendrait. Ne cherchant pas à passer dans les ombres, elle passe au dessus de la table basse renversée sans prendre le temps de la remettre en place comme son regard ne quitte pas JB et elle s’approche de lui, s’accroupissant à côté de lui. Elle ôte son masque parce qu’elle n’a pas besoin d’être Cat ici, Jb connait sa véritable identité et qu’elle n’a aucune raison de mettre une barrière entre eux. Elle passe sa main sur les larmes qui coulent le long des joues de son ami et dépose un léger baiser sur ses lèvres avant de l’entourer de ses bras. « Je suis désolée pour Gregg. » murmure t’elle à son oreille parce que c’est important pour elle de le dire. Elle n’est pas responsable de sa mort mais elle en est désolée, parce qu’elle sait que cela impacte son ami et qu’elle comprend sa douleur. « Tu ne devrais pas être seul. » Et elle compte bien rester s'il a besoin car elle trouve ça normal d’être là dans les bons comme les mauvais moments.
Dernière édition par Selina Kyle le Jeu 18 Oct - 14:20, édité 1 fois
Fucking Hostile }. FlashbackJB ne savait pas s'il voulait de la compagnie, ou s'il préférait rester seul, mais il entendit bien rapidement le miaulement qui annonçait l'arrivée de Catwoman. Un code entre eux, pas compliqué. De toutes les façons, depuis cette fameuse nuit, sa porte, le pont de Mojo, lui était toujours ouvert. Et elle en avait déjà profité, pour son plus grand plaisir. Leur plus grand plaisir même. La compagnie de cette femme avait une sorte d'effet apaisant sur le flic, qui trouvait agréable de la retrouver en train de boire son mug de lait en toute insolence sur son comptoir, alors qu'il rentrait d'une longue journée.
Ils n'avaient guère besoin de se contacter entre leurs rencontres. Ils profitaient pleinement du temps passé ensemble. Mais ce soir... ce soir il aurait sans doute voulu qu'on ne le voie pas si misérable. Quand plus aucune barrière ne protégeait ce qu'il était, découvrant cette fragilité que tout être humain possédait quand il se retrouvait à vivre un deuil. Encore plus dans un cas de mort violente. Certes, ils le savaient, que la vie était précieuse et mise sur le grill à chaque fois qu'ils étaient appelés sur le terrain. Pourtant, le français, comme les autres, avait parfois l'impression que ses proches étaient comme immortels. Il était difficile de se dire que la Mort pouvait les emporter du jour au lendemain, on préférait toujours se dire qu'on partirait avant les autres. C'était ce qu'il s'était toujours dit. Sans doute parce qu'il était le chef, et que c'était ainsi que les choses devaient se faire. L'injustice de ce qu'il s'était passé lui retournait les entrailles, la colère, contre le monde, contre lui surtout, il estimait que c'était sa faute et qu'il ne pourrait jamais racheter une pareille perte.
Jamais Rylee ou Marlon ne lui mettraient quoi que ce soit sur le dos, pas un drame de cette ampleur, mais Lemoine n'y pouvait rien. En tant que tête du groupe, il se sentait responsable d'eux, de leur sécurité, de leur vie, il avait failli à son premier devoir. Les ramener entiers chez eux, chaque jour.
Le contact de la main de Cat' sur sa joue, créa une petite réaction de recule, comme s'il ne voulait pas qu'on le touche, qu'on le voit ainsi, comme un chat qui tente de se cacher quand il est blessé, mais ça ne dura qu'une seconde, les lèvres sur les siennes lui disaient qu'il n'avait rien à craindre et que finalement, oui, un peu de chaleur humaine, ne pouvait pas faire de mal, qu'en fait, il en avait bien besoin. Quelqu'un d'extérieur au drame, qui pouvait soutenir et comprendre, sans se battre contre sa propre tristesse, c'était pouvoir trouver une force de se relever, malgré tout.
Jean-Baptiste se laisse enserrer dans les bras de son amante, glissant sa tête contre elle, passant ses propres bras autour d'elle, s'y accrochant sans doute comme une bouée. Il fermait les yeux, hochant un peu de la tête, prenant ces condoléances. Parce que ça en était. Il fermait les yeux, écoutant la respiration de cette dernière, le battement de son coeur, sans arriver encore à dissocier ce fait que celui de Gregg s'était arrêté, qu'il reposait sur une table froide la morgue, que bientôt, il pourrirait dans une caisse en bois, six pieds sous terre. Il n'y avait rien de pire que de se retrouver mortel, confronté à la pire chose que la vie nous offrait, cette putain de mort.
- Peut-être... j'sais pas...
En fait, le flic était surtout un peu perdu et perdait les notions simples de ce qu'il devrait faire. Notamment se coucher, simplement pour calmer la douleur. Mais ça ne serait pas pour tout de suite. Trop de choses tournaient dans sa tête à l'instant.
Cat peut comprendre ce qu’il ressent, elle sait ce que c’est de perdre un être cher, elle l’a testé il a peu avec un homme qui compte beaucoup pour elle et qui s’amuse bien souvent à ce petit jeu. Ce n’est pas sa faute, c’est juste dans sa nature d’aller au devant des soucis pour protéger les siens, ne se rendant pas compte de la douleur que cela créé derrière lui. Elle se doute alors de ce que JB est en train de ressentir car elle connait son attachement profond envers les membres de son équipe, elle sait que c’est une famille pour lui et qu’il est de son devoir de faire attention à eux, que c’est ce qu’il désire aussi elle pensait bien le trouver ainsi en arrivant sur mojo. Mais elle se moque de le voir comme ça et pas avec son petit sourire malicieux, observant les courbes de son corps et pensant avec plaisir à la nuit qu’ils vont passer ensemble parce que ce n’est pas seulement ça et qu’elle peut aussi être là pour le réconforter. Cat n’a pas d’amants juste histoire d’avoir des histoires d’un soir, elle peut très bien rester seule longtemps sans que cela lui pèse, elle a des amants parce que ce sont des hommes qui comptent pour elle, qu’elle aime à sa façon parce que la femme chat n’aime pas forcément comme les autres et elle trouve normal d’être là aujourd’hui.
Elle ne fait pas attention au mouvement de recul de JB et va déposer un léger baiser sur ses lèvres, le prenant dans ses bras et le laissant s’installer contre elle pour profiter de la chaleur de son corps, espérant que cela pourra l’aider. De légères condoléances murmurées puis un conseil, celui de ne pas rester seul dans le deuil parce que, même si on en a besoin à un moment, ce n’est pas maintenant. « Aies confiance en moi » lui murmure t’elle alors qu’il lui répond qu’il ne sait pas ce qu’il faut faire. « Viens… » Elle le détache légèrement d’elle pour se redresser et l’aider à faire la même chose de son côté et l’entraine vers le lit parce que la seule chose à faire c’est dormir. Certes il ne va pas être facile de trouver le sommeil mais l’épuisement finira par le gagner et le lit est le seul endroit où il sera bien à ce moment là. Elle l’assoie sur le lit et, sachant qu’il est dans un état second, l’aide à se déshabiller avant de laisser s’allonger. Finissant par connaitre Mojo sur le bout des doigts elle va chercher une bouteille d’eau pour mettre à côté de lui comme a force de pleurer il va finir par se déshydrater et que ça finira par le gêner à un moment où un autre.
Elle le regarda allongé sur son lit quelques instants, repérant leur chat qui vient s’installer contre JB, ayant bien compris qu’aujourd’hui il doit être avec son humain domestique. Leur regard félin se croisent et elle finit par lui sourire, ôtant à son tour son costume de cuir pour se glisser dans le lit et entourer le français de sa chaleur. Ainsi elle est sûre qu’il finisse par s’apaiser et dormir au moins quelques heures. Elle colle son nez contre son cou comme elle le fait toujours, ne l’appelant pas à passer une soirée comme ils en ont l’habitude car ce n’est pas du tout ce qu’elle désire à ce moment là et elle sait très bien qu’il en est très loin aussi, elle désire juste lui faire sentir qu’elle est à ses côtés et qu’elle reste là toute la nuit s’il en a besoin. Pas plus. Juste une présence rassurante. Ainsi il est entouré des ronronnements rassurants de deux félins… Pour une fois ce n’est pas à lui de veiller sur les autres mais aux félins de veiller sur lui, Cat restant à l’affut du moindre mouvement étrange autour de la péniche, sachant ses amis aux aguets. Cette nuit le lieutenant est sous la protection des chats de Gotham, inutile de chercher à l'atteindre.
Fucking Hostile }. FlashbackLa présence chaleureuse de la femme chat était finalement apaisante. Il se sentait un peu mieux entre ses bras. En tous les cas, il sentait qu'il ne se laisserait pas happer par les ténèbres de son esprit. Il resterait aux limites et remontrait sans doute, lentement, mais sûrement. Grâce à elle. Oh, il lui faisait confiance, bien plus qu'elle ne pouvait le penser. Hochant lentement de la tête, il se remettait lentement debout sur ses deux pieds, s'aidant du mur. Il n'avait pas été blessé gravement physiquement, mais il donnait cette impression d'avoir été mis à terre avec violence et qu'il ressortait de l'affrontement avec quelques os cassés. C'était son esprit qui était brisé pour le moment. La douleur de la perte d'un être cher pouvait vous mettre à terre, tout aussi sûrement qu'un coup bien placé.
Heureusement, on guérissait aussi de ces blessures. Plus lentement, mais un jour, le temps lui apporterait un peu de paix à cette pensée. En attendant, il lui faudrait apprendre à vivre avec. L'accepter... jamais personne n'acceptait un décès, ce n'était qu'apprendre à vivre sans la présence de celui qui avait disparu. C'était difficile, inacceptable pour beaucoup, parfois longtemps, mais la vie ne laissait pas le temps de s'apitoyer plus longtemps qu'il ne le fallait sur son sort. Un jour, il fallait reprendre les rênes et avancer.
Il laissait Catwoman l'amener jusqu'au lit, il s'asseyait dessus, tout en s'essuyant le visage avec la manche de son pull, puis l'aider à le déshabiller, pour se glisser sous la couverture, sans en vouloir plus, le félin, celui à poil, venait se coucher en boule contre le haut de son crâne, le ronronnement était puissant, apaisant. Il accueillait la belle dans son lit, venant se coller tout contre elle, ne cherchant rien d'autre que la chaleur de son contact, la peine ne partait pas, mais les larmes finissaient par arrêter de couler. Les yeux fermés, il se laissait bercer par les ronronnements des deux félins en présence, par leur bienveillance et cette chaleur qu'ils dégageaient tout deux.
- Merci...
D'être là pour lui, c'était rare qu'il faille ainsi s'occuper de lui, il était reconnaissant qu'elle ait cru bon de venir, d'être là pour lui. Il lui serait entièrement redevable. Il était touché aussi par cette façon de faire. Tout, dans ce remerciement, tout ce qu'il ressentait à cet instant, il essayait de le faire passer dans ce simple mot.
Puis, épuisé par la journée et ses émotions, sans s'en rendre réellement compte, enivré par l'odeur de son amante, il partait dans les bras de Morphée. Demain serait un autre jour... et il aurait suffisamment à s'inquiéter et à faire, cette nuit, il profitait de la protection des chats, pour dormir le plus paisiblement que son subconscient lui permettait.
Un sommeil sans rêve, mais reposant. C'était tout ce dont il avait besoin.
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