HELL OR HIGH WATER ✸ (troisième groupe, washington)

Se jetant au sol, Hank réussit à esquiver de justesse une attaque du robot qui était toujours occupé à le suivre, avant de reprendre sans attendre sa course à travers les couloirs de la base. Heureusement qu'il avait une bonne mémoire et qu'il avait passé des heures à se flinguer les yeux sur les plans de la base à la recherche du moindre point faible dans la sécurité. Tournant à l'angle d'un couloir, le super-soldat repartit de plus belle, écartant sans la moindre délicatesse deux soldats qui tentaient de le stopper. Pas le temps pour être gentil, en tout cas pas quand une machine conçue pour exterminer tout ce qui pouvait se dresser sur son chemin vous courait après. Alors qu'il arrivait au bout du couloir qu'il remontait, Hank sauta par la fenêtre, se réceptionnant d'une roulade plusieurs mètres plus bas. Une chute qui lui aurait probablement été fatale à une époque, mais qui était à peine plus dangereuse que de descendre une marche à présent. Mais il n'eut guère le temps de souffler, car le mur derrière-lui explosa  pour laisser place à l'androïde qui le traquait sans pitié et Hank fut catapulté à plusieurs mètres d'un coup d'épaule surpuissant, avant de finir son vol plané dans une pile de caisses, dont une partie révélèrent un stock de grenades et d'explosifs en tous genre. Et le super-soldat ne put s'empêcher de sourire en voyant tout ça, alors qu'un plan B se formait rapidement dans son esprit. Et son sourire s'élargit d'avantage quand il entendit la voix de Selina dans son oreille qui lui disait que la flotte venait d'être détournée et qu'elle commençait à rentrer au port « Trop tard mon gros, on dirait bien que t'as perdu. » « J'apporterais ta tête à Savage. » Hank ne put retenir un ricanement alors que dans son dos, il s'emparait d'un de ses explosifs et du détonateur, laissant le premier tomber au milieu des caisses alors qu'il enfonçait la gâchette du second, amorçant les explosifs et préparant son piège « Essaye pour voir tas de boulons. Tu veux cogner? Alors cogne! » Hank avait survécu à des trucs qui auraient laissés n'importe qui sur le carreau, et il avait bien l'intention de survivre à ce plagiat de Terminator. Et même si ce qu'il avait l'intention de faire était particulièrement risqué et pouvait très bien lui coûter la vie... si ça pouvait permettre de vaincre ce truc alors c'était un risque qu'il était tout à fait prêt à prendre. Et puis, il y avait une certaine ironie dans le fait que tout avait commencé pour lui dans une énorme explosion et que tout risquait de se finir dans une énorme explosion.
La suite se passa en quelques instants, lorsque l'androide combla les mètres qui les séparaient d'un clin d’œil et qu'il frappa Hank à nouveau, le catapultant à nouveau à plusieurs mètres. Et lui faisant lâcher au passage le détonateur qu'il tenait dans la main, qui déclencha l'explosion. Si elle n'était pas suffisante pour endommager la boite en fer blanc au service de Savage, la réaction en chaîne qu'elle provoqua fut bien plus puissante, engloutissant son adversaire dans une énorme boule de feu et de chaleur. Ce qui était l'objectif voulu par Hank. Le quasi-centenaire avait remarqué que si cette chose semblait avoir une pléthore de pouvoirs, elle n'était visiblement capable d'en utiliser qu'un à la fois. Ce qui voulait dire que s'il était trop occupé à cogner, il devenait aussi vulnérable que le cyborg aux attaques. Et si avec ça il tenait encore debout, alors Hank allait vraiment commencer à être à court d'options. Se relevant difficilement, il retint à peine un juron quand il vit émerger des flammes l'androide, où en tout cas ce qu'il en restait. La grande majorité de sa peau avait disparue, exposant son squelette métallique et une de ses jambes peinait clairement à supporter son poids. Il se traînait au moins autant qu'il marchait vers Hank, qui s'élança aussitôt sur son adversaire, avant d'abattre son bouclier sur la jambe affaiblie de l'androide, qui finit par céder. Sans attendre, Hank continua à frapper, attaquant sans relâche ses points faibles désormais exposés et réduisant impitoyablement l'articulation d'un de ses bras en pièces détachées avant d'enfoncer de toutes ses forces un explosif dans ce qui servait de cage thoracique au robot. L'explosion au cœur même de son squelette eut visiblement raison de lui, car il s'effondra et n'esquissa plus le moindre mouvement après ça.
Retirant son casque, Hank poussa un profond soupir, avant de porter son doigt à son oreillette. Mais alors qu'il allait parler, la radio qu'il avait récupéré sur un garde plus tôt se mit à cracher, et les brides de conversation qu'il capta le laissèrent totalement interdit. Atlantis détruite, un tsunami en représailles... ils avaient échoués. Des années de lutte, des millions de vies perdues... pour rien. L'Amérique allait finir balayée sous les eaux, et Hank n'y pouvait plus rien. Ils avaient échoués. Il avait échoué. Lui qui avait passé sa vie à tout faire pour protéger ce pays, il allait voir ce même pays finir noyé sous les eaux. Il savait très bien que quasiment tous ceux qui se trouvaient ici étaient condamnés, mais lui n'avait pas l'intention de se laisser noyer sans rien faire pour sauver le plus grand nombre de personnes possible. Avisant un hélicoptère de transport à quelques dizaines de mètres, Hank s'élança dans sa direction, grimpa à l'intérieur avant de s'asseoir dans le siège du pilote et de commencer à faire chauffer les moteurs  « Allez mon gros, chauffe plus vite... allez... » Dans son dos, Hank entendait des bruits de pas, bronchant à peine quand un type vint s'asseoir à la place du copilote pour l'aider à mettre l'hélico en marche. Lui comme les soldats se moquaient bien du camp dans lequel se trouvait chacun. L'heure n'était plus à l'affrontement, mais simplement à essayer de sauver sa vie avant de se faire emporter par la fureur de l'océan. Finalement, l'engin commença à grimper dans les airs, et Hank ne chercha même pas à aller dans une direction quelconque, se contentant de prendre de l'altitude aussi vite que possible. Et lorsque la vague finit par frapper Washington, il ne put que regarder avec impuissance la ville être balayée par les eaux en quelques secondes, marquant le début du plus grand génocide de l'histoire de l'humanité. Et probablement le tout dernier qu'elle verrait.