Let's go down in the river [Heal the world] || Barry

Let's go down in the river

Ce genre de soirée, Zee y était habituée depuis toujours. Elle avait de nombreuses fois suivi son père à des cocktails, des réceptions, des fêtes, données par des personnalités politiques, industrielles ou issues du spectacle. Elle avait longtemps cru qu’il aimait ça tant il était à l’aise, et il avait fallu qu’elle grandisse, mûrisse et commence à s’ennuyer ferme à ce genre de sauteries pour comprendre que, comme à son habitude, son père jouait un rôle, une prestidigitation de plus, devant ce qui n’était rien d’autre qu’un public. En vérité, tout dépendait du pourquoi, et du qui. Zee avait toujours aimé se rendre aux soirées organisées par Bruce, par exemple, parce qu’elle était sûre de l’y croiser, et sûre aussi que, même si les invités laissaient parfois à désirer, la fête était organisée pour une bonne cause. Il en allait de même pour celle de ce soir. La magicienne avait été conviée à un gala de bienfaisance, donné sur un bateau. L’embarcation était là, sous ses yeux, brillant des mille feux des décorations chatoyantes installées pour l’occasion, au niveau du Westward Bridge. De l’autre côté de ce pont, elle le savait, se trouvait l’asile d’Arkham. Mais c’était la beauté toute relative de Gotham… Et elle-même avait grandi dans un manoir faisant face au fleuve – et à l’île où se trouvait l’asile, qui souvent se découpait dans la brume, du matin au soir.

Zee, en uniforme de soirée, c’est-à-dire une robe simple et noire, quoique de haute facture, des talons aiguilles déjà douloureux et des bracelets en argent clinquant à ses poignets, se présenta devant la passerelle. Elle allait donner son nom à la jeune femme qui s’occupait de l’accueil mais celle-ci la devança – « Mademoiselle Zatara, bienvenue, je vous en prie entrez ! » Ce n’était pas son premier rodéo, surtout à Gotham, où elle était plus connue qu’ailleurs. Zee s’avança sur le bateau, une embarcation à fond plat, dont le pont avait été joliment aménagé : une large piste de danse, un orchestre du côté de la cabine du capitaine, un bar tenu par une jeune type lisse et souriant, des tables de ci de là, des guirlandes de lumière, une urne où glisser un chèque – tellement old school ! Avec un sourire, la magicienne s’avança, sa pochette sous le bras, et en sortit son carnet de chèques. Un, deux, trois, quatre zéros. En toute honnêteté, elle avait toujours grandi dans l’opulence. Et son père avait toujours pris soin de lui faire comprendre à quel point elle avait de la chance, à quel point n’avoir besoin de rien était une anomalie dans ce monde. Donner n’avait jamais été un problème, puisqu’elle-même n’avait besoin de rien. Elle s’avança vers le bar, saluant ici ou là un visage familier ou pas. Le truc, c’était de faire comme si on reconnaissait les gens, pour ne pas les vexer. Face au jeune barman, elle se détendit. « Un whisky, sans glace, s’il vous plaît. » Pendant que le barman la servait, elle laissa son regard courir sur la rive opposée de la Gotham River. Gotham City n’était pas la ville la plus éclairée du coin. N’importe quelle cité, la nuit, peut avoir des allures enchanteresses. Mais Gotham semblait juste encore plus menaçante. Cette idée la fit rire toute seule.

Elle récupéra son verre et se tourna vers la petite foule de gens bien habillés qui se tenaient là. Qu’ils soient à la recherche de notoriété, qu’ils soient venus soigner leur image, ou sincèrement aider les orphelins, peu importait. Les enfants se fichaient bien de qui leur venait en aide, pourquoi ou comment. Le regard de Zatanna s’arrêta soudain sur une haute et solide silhouette familière. Un peu à l’écart, et seul, se trouvait Barry Allen. À sa vue, la magicienne esquissa un sourire lumineux. Voilà quelqu’un à qui elle parlerait avec plaisir. Et peut-être aurait-elle dû être surprise de le trouver là, mais ce n’était pas le cas. Barry Allen, pour aider des orphelins – c’était une chose toute naturelle venant de lui. Elle traversa la foule pour le rejoindre, sans se départir de son sourire. Alors qu’elle arrivait devant lui, elle sentit le bateau s’écarter du quai pour entamer sa petite croisière. « Barry ! Je suis tellement contente de te voir ici. » Lui n’avait pas l’air littéralement heureux d’être là. « Tu es venu seul ? Pas de jeune femme à ton bras ce soir ? » Elle avait connu et fréquenté Barry principalement dans le cadre des affaires de la Justice League, autant dire, dans des moments difficiles, ou de stress. Mais elle avait déjà vu son visage dans le public de ses spectacles. Elle n’avait pas eu le temps de réellement tisser une amitié profonde avec lui, mais le peu qu’elle avait vécu à ses côtés avait suffi à ce qu’elle l’apprécie. Ainsi pour elle, le soirée alliait désormais l’utile à l’agréable.

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

«  Flash ! Flash ! Flash ! ». Les enfants de l'orphelinat de Central City chantonnaient en cœurs tout en tapant dans les mains, leurs petits minois fendus de sourires béats. Un rire remonta le long de ma gorge face à leur enthousiasme. «  Okay, Okay .. » calmais je en levant les mains face à moi en signe de reddition. «  Vous êtes prêts ? ». Concentrés jusqu'à l’extrême, ils hochèrent la tête. Avec un grand sourire je comptais donc jusqu'à trois à voix haute avant de me mettre à courir. En quelques secondes, je transformais la salle de séjour de l'endroit. Guirlandes, boules et autres décorations de noël étaient placées de manière stratégique un peu partout pour égayer l'endroit autrefois austère. «  Tada ! » déclarais je fier de moi en ouvrant grand les bras. Les enfants excités tapèrent dans leurs mains avant de se calmer soudainement confus. Un de mes sourcils se haussa face à leurs petits sourcils froncés. « Que se passe t-il ? » demandais-je inquiet. «  T'as pas décoré le sapin » m'accusa une petite fille avec un commencement d'humidité dans les yeux. «  C'est normal, on va le faire tous ensemble. C'est cool non ? ». A cette déclaration, l'euphorie repris toute sa place chez mes amis du jour. Les débuts de larmes furent séchés et chacun courra vers la grosse boite de décorations que j'avais posé un peu plus loin, près de l'arbre encore nu de Noël. Quant à moi, je soupirais de soulagement. La bonne sœur qui tenait l'endroit laissa échapper un petit rire face à l'expression de mon visage. Du moins, face à ce qu'elle pouvait en voir. Il fallait dire que j'étais bien cachée derrière la capuche rouge de mon costume.  Pour toute réponse à son hilarité, je haussais les épaules penaud et retournais avec mes jeunes camarades. Pendant l'heure suivante, je les aidais à accrocher les diverses boules et guirlandes électriques. Sous leurs cris d'encouragements, 'allumais le tout. La combinaison criarde des couleurs et lumières faillit me faire faire une crise d'épilepsie. Mais ils étaient contents alors je l'étais aussi. «  Super travail les enfants ! ». Je levais les mains gantées à leurs hauteurs et les laissais me frapper dedans tout à tour. «  Ceci dit moi je vais devoir vous laisser ». Immédiatement des cris de détresse emplirent à nouveau la pièce. Les quitter provoquait toujours ce genre de réactions. Malgré les années, cela ne devenait pas plus facile à gérer. Je détestais décevoir les gens. Et là c'était bien ce que j'étais en train de faire. «  Je reviens pour Noël. Avec tout plein de cadeaux ! ». Ils acceptèrent ce compromis. Si Barry Allen avait des ressources financières maigres, Flash était l'enfant chéri de la ville. Les commerçants le laissaient avec plaisir leur piquer un ou deux jouets pour les orphelins de la ville. J'étais persuadé que cela les aidait à mieux dormir la nuit. Cela soulageait leurs consciences. Tant qu'ils le faisaient et m'aidait à ne pas vider totalement mon compte en banque et mes maigres économies à chaque Noël, je me fichais bien de leurs raisons.

Après quelques au revoir en plus, je disparaissais. Avant de rentrer chez moi, je fis quelques tours autour de la ville et ses environs pour aider ceux qui en avaient besoin. Finalement, je rentrais chez moi. Mon costume retrouva l'intérieur de ma bague et je filais à la douche. Cette dernière fut expresse, comme tout ce que je faisais. Planté devant mon armoire, je réfléchissais à ce que j'étais censé mettre. Sans que je ne sache réellement pourquoi ni même comment, j'avais été invité... à un gala de bienfaisance. Moi. A un gala de bienfaisance. Et cerise sur le gâteau, ce dernier se déroulait à Gotham. Franchement. Je soupçonnais le prince de Gotham de m'avoir mis sur la liste des invités. Étrangement, mon invitation était arrivée juste après une réunion de la Justice League où j'avais eu le malheur de faire une blague. Blague que j'avais trouvé très drôle mais qui il fallait le croire n'avait pas été au goût de tout le monde. Et voilà maintenant que Batman se vengeait. Bien sur, cela ne restait que des suppositions. Je ne pouvais pas le prouver. Bruce n'allait pas me laisser des indices pour le démasquer. Mais cela suffisait à le soupçonner. J'étais persuadé que derrière son masque d'impassibilité, il s'en amusait très fortement. Par chance, j'étais bon joueur et acceptais l'épreuve pour ce qu'elle était. Et puis, si cela me permettait d'aider plus de malheureux alors j'étais tout à fait pour. Il était juste très dommage que l'invité soit Barry et non Flash.

Avec un haussement d'épaules, je sortais le seul costume présent dans mon armoire. Ce dernier datait et avait clairement vu des jours meilleurs. Je grimaçais. Je devais avouer cependant que cela collait bien avec qui j'étais. Le pouilleux, le gueux au milieu de la haute aristocratie. Ou quelque chose comme ça. Pour la peine , Bruce – coupable ou non – n'avait pas fini d'entendre mes blagues.  Il était presque l'heure lorsque je m'avérais être enfin prêt. Bien sur, si je me rendais de façon normale à cette soirée – c'est à dire grâce à une moyen de locomotion – je n'y serais jamais à temps. Je choisissais donc la course. Comme toujours, elle grisa mes sens et me donna de l'énergie. Lorsque je me présentais avec mon carton d'invitation, mes joues avaient rosies et mes cheveux s'étaient électrifiés. L'homme qui m'autorisa à entrer me regarda étrangement. Pour toute réponse, je lui souriais à pleine dent. Mon sentiment d'aise s'arrêta cependant bien vie. Je devais reconnaître faire vraiment tâche. Je soupirais et me rendais au bar. Je commandais la première chose qui me vint à l'esprit. Je ne pouvais pas être ivre. Mon organisme était très rapide pour que l'alcool fasse effet sur moi. Néanmoins, je pouvais en savourer le goût, à l'écart des autres invités qui me mettaient un peu mal à l'aise. Toute cette opulence m'offusquait. Non pas parce que j'étais jaloux ou envieux mais parce que je savais qu'ils n'étaient là que pour se montrer. « Barry ! Je suis tellement contente de te voir ici ». Ma tête se releva à l'entente de mon prénom. Mes yeux bleus se posèrent sur la silhouette de Zatanna et mes sourcils montèrent de surprise. «  Zatanna, je ne m'attendais pas à te trouver ici » la saluais je à mon tour. Probablement, aurais je du m'y attendre cependant. « Tu es venu seul ? Pas de jeune femme à ton bras ce soir ? ». «  Ah.. » bredouillais je pris de court par la question et extrêmement gêné. «  Je suis tout seul » déclarais je finalement en passant une main dans mes cheveux blonds en bataille. «  Hum et toi ? » demandais je de manière gauche. Cette soirée commençait bien.

Let's go down in the river

S’il n’était pas venu accompagné, Barry pourrait certainement repartir de cette soirée avec une jeune femme à son bras. Zee savait que ce genre de petites fêtes était l’occasion pour bon nombre de célibataires de tout âge de se croiser et pourquoi pas plus si affinité. Non pas qu’elle se voyait en Cupidon, surtout qu’elle appréciait Barry et qu’elle lui souhaitait mieux que de croiser la route d’une jeune idiote trop riche pour son bien. Le voir ainsi, anonyme au milieu de tous ces anonymes, était certes étrange. Zee avait plus l’habitude de le croiser sous son identité de Flash, et même si elle-même ne portait pas de masque et ne cachait pas son identité, quand ils avaient lutté côte à côte, c’était en tant que héros ou quoi que ce mot veuille dire. C’était donc doublement étrange de le voir ici, parce qu’elle n’aurait jamais cru qu’il apprécie ce genre de soirée. Si ce n’était que ce soir-là était particulier. Et bien sûr que pour les orphelins, il était venu. « J’étais toute seule, jusqu’à ce que je te repère dans cette faune. Maintenant, nous sommes deux, on va pouvoir se soutenir ! » Autant s’entraider, après tout. Ce n’était pas parce qu’il s’agissait d’un gala de charité que la soirée serait tranquille. Il y avait bon nombre de requins dans cette foule, de gens qui n’avaient pas en tête le seul bien des enfants, et qu’elle préférait ne pas devoir croiser et pire encore, leur faire la conversation. « Je crois que je n’ai pas besoin de te demander qui t’a invité à cette soirée. Et pourtant, je suis sûre qu’on ne le croisera pas ce soir… » Non pas que les orphelins n’intéressaient pas Bruce… Cela aurait été d’une ironie sans nom de le penser. Mais, en bon stratège qu’il était – d’autres auraient dit « manipulateur » –, s’il avait décidé de ne pas venir, cela n’étonnait pas Zee qu’il se soit débrouillé pour que quelqu’un d’autre de sa connaissance fasse acte de présence.

Sur la petite scène de l’orchestre, soudain, un homme prit la parole – beau smoking, l’air important de ceux qui ne le sont pas vraiment si ce n’est par le fait que tout le monde ici était censé connaître la taille de sa fortune. Il disait vaguement quelque chose à Zee, se présenta comme l’organisateur de la soirée. Expliqua que le bateau ferait des étapes dans Gotham, qu’une vente aux enchères serait organisée plus tard, et d’autres surprises à venir. C’était une façon d’aider, songeait Zee. Une autre façon, probablement plus efficace, aurait probablement été de ratisser les rues de Gotham et de ramasser tous les gosses des rues pour leur trouver un abri, ne serait-ce que pour une nuit. Eh bien, il fallait de tout pour faire un monde. Elle se tourna de nouveau vers Barry. « Tu souffres un peu, hein ? Je crois savoir que ce genre de soirée n’est pas trop ta tasse de thé. Ne t’étonne pas si les gens viennent te demander droit dans les yeux qui tu es et combien tu pèses en millions de dollars. Les riches n’ont aucun tabou et pas beaucoup de manières. » Eh bien, elle se comptait dans le lot ! De l’argent, elle en avait, ce genre de soirée, elle y était habituée, et elle savait très bien se frayer un chemin dans la jungle sociale de la haute bourgeoisie.

Déjà, elle pouvait voir des regards curieux et langoureux se poser sur le policier. La magicienne étouffa un rire. Les premières notes d’une valse retentirent alors que l’orchestre se remettait à jouer. Une foule de danseurs se réunit sur la piste et les flashes d’un appareil photo zébrèrent la nuit, alors que le photographe attitré de la soirée commençait à travailler. Demain, les gazettes du tout Gotham auraient des tas de choses plus ou moins intéressantes à raconter. Zee posa son verre sur le plateau d’un serveur qui passait et posa un regard pétillant sur Barry. « Est-ce que tu danses, Barry Allen ? Ou est-ce que la valse, c’est trop lent pour toi ? » Lent, ça l’était vraiment, après tout.

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

« J’étais toute seule, jusqu’à ce que je te repère dans cette faune. Maintenant, nous sommes deux, on va pouvoir se soutenir ! ». «  Bonne idée, je crois que je vais en avoir besoin de ce soutien ». Je n'étais clairement pas à ma place dans un tel environnement. Même ma posture faisait tâche au milieu des autres invités. Avoir à mes côtés une personne comme Zatanna était donc un cadeau du ciel. Elle semblait habituée à cette faune qui pour moi était plus que sauvage. Je savais par expérience qu'il n'y avait rien de plus dangereux qu'une personne avec de l'argent. Ils se croyaient souvent tout permis et agiter les billets pour se sortir des situations les plus dérangeantes. J'en voyais passer assez au commissariat pour le savoir. Bien sur, tous les riches n'étaient pas ainsi. Il existait des exceptions. Bruce par exemple en était une. Lui préférait ses poings à l'agitation de son porte feuille. « Je crois que je n’ai pas besoin de te demander qui t’a invité à cette soirée. Et pourtant, je suis sûre qu’on ne le croisera pas ce soir… » s'exclama Zatanna en faisant sans le savoir écho à mes pensées. Un léger rire passa mes lèvres et les petites fossettes sur mes joues firent leurs apparitions. «  Ravi de voir qu'il n'y a pas que moi qui pense qu'il est à l'origine de ma présence … surprenante à une telle soirée. J'aime bien aider les orphelins mais je dois avouer que je suis là depuis quelques minutes et c'est déjà too much ». Mon sourire s'étira un peu plus. Il fallait dire que je tenais rarement en place. Avec un pouvoir comme le mien, le reste des mortels et leurs petites vies me paraissaient vides de sens et … lentes.  Sauf que je ne pouvais pas courir partout  - enfin si  mais façon de parler. Je vivais dans la société et je devais donc évoluer autant que possible à son allure. Franchement, ce n'était pas une tache aisée et beaucoup de choses m'échappaient. Parfois, j'avais tout simplement l'impression de perdre mon temps et de voir des minutes de vies s'écouler et se perdre. Minutes pendant lesquelles j'aurais pu sauver des dizaines de vies ou gravir vingt fois l'Everest.

Mon regard se porta sur l'estrade lorsqu'un homme – qui m'était totalement inconnu – pris la parole. Il se présenta comme l'organisateur de la soirée et j'applaudissais de manière polie avec le reste des invités. Un sourire désabusé se posa sur ma bouche. Cet homme, avec son sourire colgate et son costume hors de prix, ne faisait pas ça pour les petits orphelins. Cette bonne cause n'était qu'une excuse. Certainement pour que l'on parle de lui. Du moins, c'était l'effet qu'il me faisait. Peut être étais je mauvaise langue. Peut être voulait il réellement aider. Mais il avait cette aura qui me mettait mal à l'aise. Mon instinct me disait que tout cela n'était pas fait de réelle bonté de cœur. Travailler dans la police pouvait cependant m'avoir rendu légèrement défaitiste. J'étais prêt à croire tout le monde mais je savais que mon instinct ne me trompait que rarement. « Tu souffres un peu, hein ? Je crois savoir que ce genre de soirée n’est pas trop ta tasse de thé. Ne t’étonne pas si les gens viennent te demander droit dans les yeux qui tu es et combien tu pèses en millions de dollars. Les riches n’ont aucun tabou et pas beaucoup de manières ». «  Bon à savoir. Ils risquent d'être vite déçus ce ceci dit. Je crois que j'ai à peine 100 euros sur mon compte en banque en ce moment ». J'en riais mais parfois joindre les deux bouts pouvaient être difficile. Mon salaire de technicien de la police scientifique ne me permettait pas toujours de subvenir à mes besoins. Surtout à mes besoins en nourriture. Mon organisme rapide devait être nourrit de milliers de calories tous les jours. Et tout cela demandait un budget conséquent. Pour cette raison, j'étais plus que content de pouvoir profiter des ressources de la Justice League pour me nourrir pendant mes heures de surveillance ou autres interventions. Cela m'aidait beaucoup. « Est-ce que tu danses, Barry Allen ? Ou est-ce que la valse, c’est trop lent pour toi ? ». Pris de court, je regardais un instant la piste de danse et les quelques couples qui commençaient à s'y mouvoir. Je déglutissais doucement avant de placer un sourire qui se voulait confiant sur mon visage. «  C'est lent et je ne suis pas le meilleur danseur du monde. J'ai un peu deux pieds gauches » riais je quelque peu, devant l'absurdité de mes propres. J'étais l'homme le plus rapide du monde. Mes pieds étaient mon outil de travail principal. Je pouvais courir sur l'eau, défier la gravité en escaladant en courant des buildings. Mais la danse m'échappait. «  Mais si tu n'as pas peur de m'entendre râler ou de te faire marcher sur les pieds alors je suis tout à toi ». Pour appuyer mes propos, je lui tendais ma main et j'attendis qu'elle s'en saisisse pour la tirer doucement derrière moi. Arrivé sur la piste de danse, je me mettais en position. J'étais bien conscient du fait qu'elle allait probablement me guider et non l'inverse. Cela ne me faisait rien. Je n'allais pas me sentir émasculer pour si peu. Après tout, elle savait – du moins certainement- et pas moi. Lâcher du lest, c'était ainsi que l'on apprenait le mieux. Et apprendre j'adorais ça.  La faute à mon esprit curieux et toujours en marche.

Let's go down in the river

Quand on parlait orphelin et qu’on connaissait un peu Bruce, même un tout petit peu, on savait qu’il y avait quatre-vingt-dix pour cent de chance qu’il se mêle à l’affaire. Non pas ce que soit mal, d’ailleurs. Lui plus que beaucoup pouvait réellement comprendre, pouvait réellement agir sans que cela tourne à la farce ou pire, à l’opération de communication marketing. Car c’était bien pour cela qu’ils se trouvaient tous ici ce soir. Même si c’était bizarre, évidemment. Alors même qu’ils voguaient tranquillement sur le fleuve en buvant du champagne et en écoutant un orchestre reprendre des classiques de jazz et de Noël, des enfants grelotaient dans les rues, là-bas, sur les rives. Zee avait un rapport très pratique à l’argent, cependant. Peu importait d’où il venait, qui le donnait et pourquoi : il était toujours bon à prendre pour ceux qui en avaient besoin. Il n’y avait que les gens qui n’avaient jamais crevé de faim pour faire la fine bouche. Et puis, tout n’était pas tout blanc ou tout noir. Beaucoup de gens étaient ici ce soir par réelle conviction. Il était simplement plus facile d’en avoir, des convictions, quand on avait la vie facile. C’était un luxe. Tous ceux qui possédaient des valeurs malgré une vie difficile étaient les vrais héros. Et en cela, la remarque de Barry sur la taille de son compte en banque lui valut un regard affectueux de la part de la magicienne. Il était gentil. Foncièrement bon. Du genre à ne rien demander en retour. Probablement à l’aise avec les enfants, aussi, quand beaucoup des invités présents auraient trouvé ces derniers bruyants, agaçants ou inintéressants, en vérité. Lui plus que quiconque avait sa place ici, quand on y réfléchissait.

Elle capta le léger malaise de Barry lorsqu’elle l’invita à danser, mais fit comme si de rien n’était. Elle n’était pas non plus la meilleure danseuse du monde, mais était plutôt douée pour se couper d’une assistance, et c’était ça, le secret. Une fois qu’on ne voyait plus les regards des autres, on pouvait se ridiculiser à foison ! Elle se saisit de la main de Barry avec un sourire. « J’ai l’habitude des râleurs, et aussi qu’on me marche sur les pieds, mais tu vas voir que ce n’est pas si facile. » Au sens figuré, du moins. Elle ne doutait pas que s’ils s’emmêlaient tous deux les pinceaux, ce serait drôle à voir. Elle esquissa un pas de côté pour engager la danse, et si au début il y eut un moment de flottement, ils finirent par trouver un rythme. Le secret était ensuite de le garder, mais la valse était justement un danse répétitive, presque ennuyeuse, en tout cas elle se disait que pour quelqu’un comme Barry, ce serait peut-être prodigieusement ennuyeux. « Alors comme ça, la police ne verse pas de bons salaires ? Choquant… » Il y avait une pointe d’ironie, évidemment, dans sa voix. Les flics, les médecins, les pompiers, les travailleurs sociaux – c’était toujours la même histoire. « Je ne sais pas comment tu fais, honnêtement. Quand tu ne travailles pas, tu travailles quand même, et inversement. » Ce n’était pas très clair dit comme ça, mais elle ne pouvait quand même pas évoquer les activités extraprofessionnelles de Barry au milieu d’une foule. Lui, en tout cas, combattait le crime en tant que Flash, puis combattait le crime en tant que Barry Allen. « Je ne sais pas comment je pourrais supporter cette vie si je n’avais pas les spectacles pour changer un peu d’air. Tu n’es pas trop déprimé, parfois ? »

Le problème avec le crime, c’était qu’il était immortel, éternel, sans cesse renouvelé. Tant qu’il y aurait des hommes, il y aurait des crimes, et on aurait pu se demander finalement à quoi ça servait de s’y opposer. Il fallait penser aux gens qu’on aidait, alors, et ne pas essayer d’y trouver une satisfaction plus générale car personne, pas même les meilleurs d’entre eux, héros, ne pouvait se vanter d’avoir « éradiqué le crime » quelque part. « J’espère que tu es bien entouré. Tout se passe bien… tu sais, avec Bruce, Diana et les autres ? » Là encore, elle pouvait difficilement claironner à propos de la Justice League. Entité positive et force de la nature s’il en était – peut-être un peu trop pour elle, justement. Et qui, espérait-elle, se serrait les coudes.

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

Ma remarque sur mes piètres capacités de danseur ne découragea pas Zatanna qui s'empara de ma main. Sur la piste de danse, je me plaçais face à elle et lançais furtivement et rapidement des coups d’œils à droite et à gauche pour m’imprégner des pas à effectuer. Du moins autant que je le pouvais. Doucement, nous commençâmes à nous déplacer au son de la musique.  Mes pas étaient peu assurés et maladroits. Cependant, plus la musique avança plus je prenais confiance en moi. Pas au point de devenir en trois secondes et demi le cador de la danse mais au moins assez pour en comprendre les pas de base et les effectuer sans me tromper avec plus ou moins de grâce.  Une fois que j'eus chopé le truc, la valse devint rapidement une activité ennuyeuse. Bien sur, cela n'avait rien à voir avec ma cavalière du soir. Zatanna était une femme tout à fait charmante et bien loin d'être ennuyeuse. A son contraire, elle était plutôt toujours intéressante et j'étais honoré de pouvoir la compter dans ma maigre liste d'amis. Cependant, 'étais qui j'étais et tout perdait rapidement sa nouveauté à mes yeux. Etre Flash et être doté de mes capacités pouvaient être le pire des fardeau par moment. Si j'arrivais – la plupart du temps- à apprécier la simplicité de la vie, j'avais bien du mal à en suivre le rythme. Et encore, je m'étais grandement amélioré en devenant plus aguerri et plus à l'aise dans ma peau... dans toutes mes peaux. Celle de Barry Allen comme celle de Flash. Mais le chemin n'avait pas été simple. Es débuts avaient été chaotiques. Il avait été très simple de perdre de vue qui était l'humain avec la vitesse à laquelle je pouvais me déplacer. Plus que d'apprendre à utiliser toutes mes capacités – et elles étaient nombreuses – j'avais du réapprendre qui j'étais réellement. Le pouvoir avait toujours un drôle d'effet sur les humains. Je n'avais pas été totalement imperméable à son charme. Je supposais cependant que la différence entre moi et les autres  vilains de ma connaissance résidait dans le fait que j'avais appris à utiliser ce pouvoir pour faire le bien et je ne m'étais pas laissé manger par ce dernier.

« Alors comme ça, la police ne verse pas de bons salaires ? Choquant… » Un rire amusé passa la frontière de mes lèvres. «  A part la prime de risques de fin d'année, on ne peut pas dire que ça soit la folie.. ». Bien entendu, être policier ne pouvait se résumer en quelques chiffres sur un feuille de paie. Nous étions mal payés - nous avions toujours été mal payés- mais l'on faisait se métier par conviction  ou par passion. Ce n'était pas le salaire qui nous poussait à nous lever tous les matins. Je ne niais pas qu'un zéro en plus sur mon compte en banque serait le bienvenue. Surtout en temps de crise. Mais l'argent n'était pas et n'avait jamais été ma première motivation. Ni même ma seconde ou troisième. Il était bien loin sur ma liste des priorités. Peut être en allait il ainsi car j'avais toujours réussi à me débrouiller malgré les difficultés. J'avais des amis et des figures parentales prêtes à m'aider au besoin. Il en allait ainsi évidemment de la personne qui m'avait servi de père pendant que le mien croupissait en prison pour en crime dont je le savais innocent. Une innocence que j'avais cependant bien du mal à prouver.. même aujourd'hui alors que je connaissais les tenants et aboutissants de ce qui s'était véritablement déroulé cette nuit là. « Je ne sais pas comment tu fais, honnêtement. Quand tu ne travailles pas, tu travailles quand même, et inversement ». Un sourire amusé flirta avec mes lèvres à cette remarque qui n'était pas sans rappeler mon cheminement de pensées un peu plus tôt. «  C'est ma destinée je suppose.. » soufflais je avec un haussement de sourcils. « Je ne sais pas comment je pourrais supporter cette vie si je n’avais pas les spectacles pour changer un peu d’air. Tu n’es pas trop déprimé, parfois ? ». La question était légitime et il était vrai que j'avais parfois quelque coups de mou. Même moi je n'étais pas immunisé par le coup de blues. Au contraire même, j'aurais tendance à dire que j'y étais plus sensible que les autres. «  Il y a toujours quelque chose – le plus souvent des personnes- pour me rappeler que je fais ce que je fais pour une raison... parce que je crois ». En dieu, en la nature humaine, en un monde meilleur. La réponse restait ouverte sur ce point. «  Mais j'admets que tes spectacles sont pas mal.. » soufflais je avec amusement pour la taquiner un peu. Après tout, elle m'y avait vu plus d'une foi. Souvent accompagné par des femmes qui dès le lendemain avaient oubliés qui j'étais. Trop bien pour moi. Flash était adulé mais Barry Allen n'avait pas la même côté de popularité. Une différence qui parfois relevait de la schizophrénie pour moi.

« J’espère que tu es bien entouré. Tout se passe bien… tu sais, avec Bruce, Diana et les autres ? ». «  Oh tu sais c'est comme partout, y'a des jours avec et des jours sans » plaisantais je en riant légèrement. La Justice League était un groupe de travail avant tout. Et un groupe de travail avec des égos surdimensionnés. Des fois, la communication y était donc difficile. Et je savais que je n'aidais pas avec mes petites pointes d'humour. Mais elles étaient ma façon à moi d'essayer de détendre l'atmosphère mais surtout de cacher mon malaise. Je ne voulais pas dire mais je n'étais qu'un mec qui courrait vite... J'étais souvent impressionné par ceux qui étaient à mes côtés. Un kryptonien capable de détruire le monde en un éternuement, une princesse Amazone vieille de plusieurs millénaires … et je n'osais parler du chevalier noir de Gotham qui n'avait rien d'un mythe et était définitivement plus grand que nature. Qui étais je alors au milieu de toutes ces figures charismatiques ? « Mais dans l'ensemble c'est cool » résumais je tout de même. On faisait du bon boulot et à la fin de la journée c'était tout ce qui m'importait. «  Et puis, j'ai mes potos avec moi donc je ne peux rien demander de plus » terminais je par rajouter en faisant évidemment allusion à Hal et Oliver. Notre amitié n'était plus à expliquer. Tout le monde savait que Flash, Green Lantern et Arrow étaient copains comme cochons. Un fait que certains de nos collègues semblaient regretter. Il fallait dire qu'à nous trois nous avions une certaine propension à la bêtise. Non pas parce que nous étions moins sérieux que les autres mais parce que nous utilisions l'humour de la même façon. « Et toi, tout ce passe bien avec ton gang de joyeux lurons ? » demandais je finalement en m'intéressant à sa vie dans cette autre Justice League magique. J'avouais être curieux. «  On devrait bosser ensemble plus souvent. On a pas trop eu l'occasion de se croiser ces derniers temps ». Franchement, un team up pouvait être sympa. Bon sauf si il fallait aller en enfer. En tant que personne de confession juive, j'avais un fort sentiment sur cet endroit.  

Let's go down in the river

La destinée – ce mot avait tellement de sens différents selon qui le prononçait que Zee ne savait pas si Barry était sérieux ou pas. Elle-même y croyait ou n’y croyait pas, et y accordait un sens ou un autre selon ce que la vie lui réservait. Elle avait tendance à croire, des fois, dans les moments les plus difficiles, qu’elle suivait effectivement un genre de destinée qui serait en fait une malédiction. Et parfois, ça, comme le hasard, la foi, les coïncidences, elle se contentait de hausser les épaules. On n’était seul maître à bord, non ? Tout n’était que choix… Même si Barry, comme elle, n’avaient pas choisi d’être ce qu’ils étaient. Ils avaient en revanche choisi de se battre pour ceux qui en avaient besoin. Rester assise sur ses fesses à regarder les choses se faire, elle n’aurait pas pu. Bon, soit, c’était plus compliqué que ça en avait l’air, et elle se contenta d’un sourire énigmatique. Au moins ne se ridiculisaient-ils pas sur la piste de danse, on pouvait même dire qu’ils s’en sortaient avec brio, assez pour faire totalement illusion dans cette foule de gens habitués aux salles de bal trois fois par semaine. Et à les regarder comme ça, personne n’aurait pu croire qu’ils combattaient le crime régulièrement, surtout Barry, dont l’identité était secrète. Cela dit, ni l’un ni l’autre ne faisait ça pour la reconnaissance, sinon, la déprime serait totale – et puis à quoi bon ? Barry le résumait bien, il fallait penser à ceux que l’on aidait, même si on ne savait pas, au final, s’ils ne se feraient pas tuer dans l’attaque d’après, le crime d’après, l’agression d’après… Il fallait bien croire qu’à un moment donné, leur action avait des conséquences positives sur des vies.

Parler de la Justice League était un peu étrange pour elle. Elle admirait ses membres, savait que le monde ne pouvait pas se passer d’un tel groupe, à tel point que Mme Xanadu tentait en permanence de plagier le concept pour le monde de l’occultisme, ce qui jusqu’à présent s’était avéré un échec cuisant. La Ligue était née d’un temps difficile et avait fait ses preuves depuis et Zee avait vraiment cru que c’était un endroit fait pour elle, ce en quoi elle s’était trompée, évidemment. Elle n’avait pas perdu son temps aux côtés de Barry, Hal et les autres, mais elle s’était rendu compte qu’elle n’y avait pas savplace, que ce soit pour des histoires de compas moral, de pression psychologique, de prise de mauvaises décisions dans l’urgence, ce dont elle était une spécialiste. Au final, c’était bien mieux pour tout le monde, et surtout pour elle, qu’elle ait fait ce pas en arrière. Et quelques années auparavant elle aurait probablement répondu comme Barry lui-même. Elle pouvait tout à fait imaginer l’ambiance, en vérité. Mais pour elle, c’était justement pour cela que des gens comme Barry étaient nécessaires à la Justice League. Elle éclata de rire en l’entendant évoquer Hal et Oliver. À leur façon, ils évitaient probablement à la Ligue d’éclater en mille morceaux, même si c’était moins spectaculaire que la façon dont Superman sauvait le monde tous les mercredis du mois. « Tant que vous vous serrez les coudes, ça ira. Je ne pense pas que le monde puisse se passer de vous, désormais. » Tout était question d’équilibre, après tout, pour le meilleur ou pour le pire. La Ligue était née d’un terrible danger, l’attaque de Darkseid, une force du bien issue d’une force du mal, mais le mal à son tour s’était adapté. Zee trouvait que ces dernières années, les secousses que subissaient le monde était de plus en plus violentes – peut-être parce que pour y faire face existait désormais la Justice League.

Pinçant les lèvres, elle esquissa un sourire vaillant. « Gang, c’est un bien grand mot. Joyeux aussi, d’ailleurs. Nous sommes tout sauf solidaires, et autant se battre contre des moulins à vent plutôt qu’essayer de leur arracher un sourire. » Peut-être qu’elle était trop dure… mais pas vraiment, en fait. Ils étaient ce qu’ils étaient. En ce qui la concernait, elle les aimait tous, et certains d’entre eux l’agaçaient plus ou moins fortement. Mais elle ne pouvait pas prétendre qu’ils formaient un groupe, pas lorsqu’ils préféraient tous travailler dans leur coin. Quand ils se réunissaient, c’était contraints et forcés, pas pour une noble cause mais parce que quelqu’un, Mme Xanadu, Phantom Stranger ou un autre, les faisait chanter, littéralement. Zee elle-même essayait souvent de garder le groupe soudé. Juste de quoi faire quelque chose de pas trop mal pour le monde. Et puis chacun repartait de son côté et ce n’était pas plus mal, probablement. Et dans tout ça, elle repoussait très loin les pensées qu’elle avait pour John, car alors, elle se demanderait ce qu’elle faisait là à danser pour des enfants et à boire du champagne, quand lui brûlait en enfer. Elle aurait mieux faire de rentrer chez elle et de reprendre ses recherches, d’appeler elle ne savait quel démon pour lui poser des questions. Elle serra la main de Barry plus fort, sentant sa magie bouillonner dans son sang. Cela aussi, c’était une des raisons qui lui avaient fait quitter la Justice League. C’était très bien, d’avoir beaucoup de pouvoir. Mais ça ne servait à rien si on ne le contrôlait pas correctement. S’il y avait bien quelque chose que Zee était, c’était sensible, victime de ses émotions, pas du tout un moral d’acier comme Bruce, Diana ou Clark. Elle avait commis quelques bêtises à trop vouloir bien faire, ou à trop se laisser atteindre par des situations difficiles. « Excuse-moi. Parfois, je suis tellement frustrée par ce monde que j’ai l’impression que je vais éclater. » Elle avait exactement cette impression en cette seconde, que son corps allait se déchirer sous la pression de sa magie, qui ruait dans son sang comme un cheval fou.

Fermant les yeux, elle souffla doucement, laissant la magie s’échapper, invisible. Au bout de quelques secondes, des exclamations ravies retentirent autour d’eux. Levant le visage vers le ciel, Zee vit qu’il commençait à neiger doucement – et peu importait que le phénomène semble très localisé au-dessus et autour du bateau. Personne ne remarquait jamais ce genre de détails, personne ne voulait savoir d’où venait la magie. Elle ne put s’empêcher de glousser. L’orchestre entonna une chanson de Noël, dont quelques personnes reprirent les paroles en chœur. Voilà, ce n’était pas si mal, finalement. « En tout cas, à défaut des autres joyeux lurons, moi, je travaillerai toujours avec toi avec plaisir. Et avec Hal. J'espère qu'il est toujours fidèle à lui-même. Vous me manquez. Même si on parle de combattre le crime et tout ça. Cette année a été dure, tu ne trouves pas ? » Elle avait baissé d’un ton, au cas où. La neige tombait plus dru, et commençait à former une fine pellicule glissante sur le pont du bateau. Bientôt, danser deviendrait un challenge !

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

« Tant que vous vous serrez les coudes, ça ira. Je ne pense pas que le monde puisse se passer de vous, désormais ». «  Ouai... ». Et c'était bien dommage. Non, je n'avais pas envie de mettre mon costume moulant, ma baguette et a super vitesse au placard. Pour autant, l'idée que nous étions à présent indispensable me dérangeait. Il y avait quelque chose d'assurément malsain là dedans. Et franchement, cela faisait aussi un peu peur. Je n'étais pas stupide évidemment et je savais donc très bien que les gens comme nous amenaient autant de problèmes que de solutions. Parce que nous étions puissants – chacun à notre manière – les méchants s'adaptaient. Par leur nombre ou par leurs capacités. Nous avions crée ce problème particulier. Du moins en partie. Après tout, il était difficile de prédire comment le monde aurai tourné en notre absence. Peut être que cela n'aurait rien changé du tout. Ou au contraire peut être que la société serait différente. Dans tous les cas, cela ne prévoyait pas que du bon pour le futur. Nous faisions ce que nous faisions pour rendre la Terre sûre et si le monde ne pouvait pas se passer de nous alors il y avait un problème. Après, je n'étais pas pessimiste pour autant. Tout était  un éternel recommencement. Le monde oscillait toujours entre la guerre et la paix. L'homme ou toute autre espèce consciente n'apprenait jamais. C'était ainsi. Et ce n'était pas moi Bartholomew Allen qui allait changeait quelque chose à cela. Je n'étais guère qu'un macroscopique grain de sable dans la machine de la vie. Autrement dit, je n'étais rien. Il me restait alors comme solution de faire le bien à mon niveau. De vivre au milieu et dans le respect de mes valeurs et de celles de mes proches. Jusqu'à présent, j'étais à peu près fier de moi. A peut près, parce qu'il y avait eu certains ratés. Malgré mes pouvoirs , j'étais humain et j'étais donc imparfait de nature. La jalousie, la vengeance, la colère... tout cela je connaissais aussi comme le respect du commun des mortels. A la différence de mes Némésis, je savais juste les utiliser pour faire autre chose que des bêtises. C'était bien là après tout que se dressait la différence.

« Gang, c’est un bien grand mot. Joyeux aussi, d’ailleurs. Nous sommes tout sauf solidaires, et autant se battre contre des moulins à vent plutôt qu’essayer de leur arracher un sourire ». Malgré son petit air soudainement courroucé, je ne pus m'empêcher de laisser échapper un maigre rire. Vivre en communauté, ce n'était jamais simple. Il fallait s'adapter, s'adoucir et aussi s'affirmer. Connaître les codes et les appliquer. Et la tache déjà ardue l'était d'autant plus lorsqu'on évoluait au mieux des gens aux … fortes personnalités. Pour ne pas dire aux ego parfois surdimensionnés. Faire sa place tait un challenge de tous les instants dans ce genre de cas. Mon léger rire mourut cependant rapidement sur mes lèvres lorsqu'elle se perdit dans ses pensées et serra ses doigts autour de mes mains jusqu'à en avoir les jointures blanches. Je n'avais pas voulu la perdre dans des souvenirs peu plaisants en faisant allusion à ses copains pas vraiment copains. Du moins, si je comprenais bien ce qu'elle me disait. «  Excuse-moi. Parfois, je suis tellement frustrée par ce monde que j’ai l’impression que je vais éclater ». « Il n'y a pas de mal Zee. Même moi, je me retrouve souvent dans ce genre de situation » riais je légèrement en continuant à la faire tournoyer au rythme de la musique. Mes pas se stoppèrent lorsqu'un flocon de neige se posa sur l'arrête de mon nez. Gêné par la soudaine fraîcheur sur ma peau, je louchais légèrement avant de lever la tête vers le ciel noir de cette ville plus que polluée. Il neigeait et un sourire se posa sur ma bouche pour l'étirer doucement. J'aimais la neige. Même si courir dessus à pleine vitesse n'était pas toujours une partie de plaisir. Au moins, c'était mieux que la glace. Là pour le coup, je ne pouvais pas. Je n'avais aucune adhérence sur cette matière et si je m'y risquais...je tombais ou dérapais avec un peu de chance avant de me réceptionner correctement plus loin. Un fait que Cold avait parfaitement compris. Honte à lui. Ou honte à moi. Je ne savais pas trop. Mes yeux bleus se posèrent à nouveau sur ma compagne. J'étais amusé et certain qu'elle était à l'origine de ce soudain événement météorologique.  « En tout cas, à défaut des autres joyeux lurons, moi, je travaillerai toujours avec toi avec plaisir. Et avec Hal. J'espère qu'il est toujours fidèle à lui-même [...] ». «  Oh toujours le même grand enfant ne t'en fais pas ». Un grand enfant avec plus de responsabilités que le reste des membres de la Justice League. Ce qui pouvait grandement amuser quand on ne connaissait qu'un peu le personnage. Néanmoins, pour connaître Jordan depuis longtemps, je savais qu'il était tout désigné pour ce genre de tâches.   « Cette année a été dure, tu ne trouves pas ? ». « Oui » murmurais sombrement. Le syndicat tout ça... Rien n'avait été facile. Et encore j'étais inconscient du changement de réalité. Je n'avait pas fait parti des personnes éveillés et ignorait tout de ma seconde vie. Pour moi, je n'en avais jamais vécu et le monde avait continué à tourner normalement. C'était un poids en moins à porter sur mes épaules. Tout le monde n'était cependant pas aussi chanceux que moi de ce point de vue là. «  Enfin bref, on est là pour aider les petits orphelins pas pour broyer du noir ! » m'exclamais je en essayant de retrouver ma bonne humeur maladive. «  Je te propose qu'on fasse un raid de petits fours et autres amuses bouches » lui proposais je, «  car je ne sais pas toi mais je commence à mourir de faim et je suis littéralement un estomac sur pattes ». Il fallait dire qu'avec un organisme comme le mien il était bien difficile de faire autrement. «  Mademoiselle » susurrais je galamment en lui donnant mon bras. Les plateaux des serveurs n'attendaient plus que nous.

Let's go down in the river

On oubliait que ceux qui souriaient souvent n’étaient pas ceux qui souffraient le moins. On oubliait que ceux qui semblaient à l’aise en toutes circonstances et qui n’avaient aucun mal à aller vers les autres souffraient tout autant de solitude. Elle-même parfois avait tendance à prendre pour acquis les sourires et les rires de Barry, à les prendre pour elle – ils la faisaient sourire à son tour, la faisaient se sentir mieux. Mais ensuite, on oubliait que les angoisses, les douleurs et les problèmes étaient universels. Comme il la faisait tournoyer sur elle-même comme pour lui faire oublier sa petite déprime passagère, elle lui jeta un coup d’œil et se dit que lui aussi, comme eux tous, avait rencontré son lot d’épreuves. Et peut-être qu’il était simplement plus pudique, ou plus discret ou, justement, plus souriant, et qu’alors, on oubliait. Elle aurait voulu s’excuser, lui dire qu’elle savait, lui demander, peut-être, ce qui en ce moment occupait son esprit, ce qu’elle aurait pu faire pour l’aider. Puis la neige se mit à tomber et elle le vit sourire comme un enfant, un sourire contagieux. Autour d’eux, les gens poussaient des exclamations ravies. Les femmes resserraient autour de leur cou leurs étoles ou leurs capelines, et les hommes refermaient les boutons de leurs vestes de costume. Quelque part résonnèrent des exclamations étouffées d’enfants qui couraient sur le pont, sans que Zee ne sache s’ils accompagnaient leurs parents ou si une quelconque association les avait fait monter à bord pour la soirée. La magicienne sourit à l’évocation de Hal, qui se serait probablement ennuyé comme un rat mort, ici, et se serait débrouillé pour aller dans le poste de pilotage pour tripoter les commandes et faire avancer le rafiot un peu plus vite. Intenable. Grand enfant, oui. Le genre d’homme à qui la Terre ne suffisait pas, qui s’y serait senti à l’étroit sans le devoir qui lui avait incombé, destinée ou pas.

Enfin, Barry lui proposa d’aller manger un morceau, alors qu’un buffet était dressé sur un côté du pont, et que des serveurs passaient entre les convives, les bras chargés de plateaux de petits fours souvent très jolis mais dont on avait du mal à identifier le contenu. Déjà, la neige avait cessé de tomber, laissant une fine pellicule blanche sur le métal du pont et forçant les femmes perchées sur des talons vertigineux et faire quelques acrobaties. Au bras de Barry, Zee partit à l’assaut d’un serveur en train de se faire dévaliser par quelques autres invités. « euQ sel stitep-sruof tnenneiv à suon ! » murmura-t-elle avec un geste discret du doigt, et aussitôt, deux rouleaux fourrés à elle ne savait quoi roulèrent du plateau de l’homme en toute discrétion et planèrent entre les convives jusqu’à eux. Elle s’en empara d’un, laissant l’autre flotter devant le visage de Barry, comme une invitation, et le goba aussitôt. Ni bon, ni mauvais, juste étrange et non identifiable. Là-dessus, quelqu’un lui tapota l’épaule et elle se retourna pour se trouver nez à nez avec le photographe officiel de la soirée. « Mademoiselle Zatara, monsieur… » L’homme marqua une pause, que Zee s’empressa de combler : « Allen, Barry Allen. » Sinon, elle savait très bien ce qui allait arriver. Le type allait prendre sa photo et elle apparaîtrait sur les réseaux sociaux ou dans un journal avec comme légende : Zatanna Zatara et un ami. Pas question qu’elle soit la seule à passer cette épreuve ! « Une photo pour la Gazette de Gotham ! »[/color] Zee passa un bras sous celui de Barry et afficha son plus beau sourire colgate. Le flash crépita et dans la seconde qui suivit, l’homme avait disparu en quête d’un autre sujet. Zee était sûre qu'il les retrouverait. Elle se tourna vers Barry en souriant. « Désolée pour ça, tu n’avais peut-être pas envie d’être pris en photo. Tu pourras leur envoyer un mail pour leur demander de ne pas utiliser l’image, si tu veux. » Elle se retint d’ajouter « Flash », parce que c’était un jeu de mots ridicule.

Bon, en attendant, les plateaux n’arrivaient pas à eux aussi rapidement qu’elle l’espérait, et le buffet était pris d’assaut. « Viens ! » Elle l’entraîna dans un coin un peu plus isolé du bateau et ouvrit la pochette qui lui servait de sac à mains, où elle avait à peine la place de glisser ses papiers, son téléphone et un tube de rouge à lèvres. Enfin, en temps normal. Elle enfonça la main dans le petit sac, puis l’avant-bras, souffla une formule et tirant la langue jusqu’à pousser une exclamation de satisfaction. Elle retira sa main de la pochette devenue difforme et en sortit un gros pot de pop-corn. Le minuscule sac reprit sa taille normale et elle le coinça de nouveau sous son bras avant de tendre le pot à Barry. Elle savait qu’il brûlait les calories plus vite qu’il ne les avalait, des fois. « Ça vient directement de ma cuisine. Je crois que j’ai aussi des tas de paquets de gâteaux et des plats préparés, tu n’as qu’à demander. » Puis elle avisa un petit groupe d’enfants occupés à jouer dans un coin qui les regardait, les yeux ronds. Zee leur fit signe de loin avant de remarquer que l’une des petites filles, sous son manteau ouvert, portait un tee-shirt aux couleurs et au symbole de Flash. Elle donna un coup de coude à Barry pour lui montrer la scène. D’accord, il y avait quand même des bons côtés à faire ce qu’ils faisaient. Mieux valait voir ça qu’une enfant portant fièrement les emblèmes de Luthor ou de Savage.

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

« euQ sel stitep-sruof tnenneiv à suon ! ». Comme toujours, je restais admiratif de la vitesse à laquelle elle prononçait ses mots. Bien sur, elle était habituée mais c'était très impressionnant. Même avec un cerveau qui marchait à la vitesse de la lumière, je n'étais pas sûr de pouvoir déclarer à l'envers cette phrase avec autant d'aplomb. Ou alors peut être que si mais en trichant. J'avais un avantage après tout. Mes capacités particulières. A mon contraire, Zatanna avait ça dans le sang. Peut être même littéralement vu que son père excellait également dans ce domaine. Une vraie histoire de famille. Et je devais avouer que c'était diablement pratique en avisant le petit four qui vint jusqu'à ma bouche. Sans me faire prier, j'enfournais la nourriture dans ma bouche. «  Humm. » déclarais je en mâchant lentement le petit amuse bouche. «  ça n'a absolument aucun goût » terminais je finalement en avalant la petite bouchée. A croire que les orphelins n'étaient pas assez importants pour que l'organisateur de la soirée se foule à commander de la nourriture correcte. Ou alors c'était une forme de gastronomie qui m'échappait totalement. Et qui échappait pour le coup également à mes papilles qui furent déçu de cette expérience culinaire. Pour autant, je ne me faisais pas prier pour en chiper un autre lorsqu'un serveur, engoncé dans son costume de pingouin, me frôla. Le nouveau petit four emprunta le même chemin que son prédécesseur. Même si cela n'avait pas de goût, cela restait de la nourriture. « Mademoiselle Zatara, monsieur… ». A l'entente de cette nouvelle voix, je me retournais, la bouche pleine. « Allen, Barry Allen ». Comme je le pouvais, j'étirais mes lèvres en un sourire pour ne pas paraître totalement impoli. Avant même de pouvoir avaler ma bouchée, je me retrouvais pressé contre Zatanna et le flash crépita face à mes yeux bleus. J'en ressortais pour un instant ébloui.  Je n'osais même pas imaginer la tête que je devais faire sur ce cliché. « Désolée pour ça, tu n’avais peut-être pas envie d’être pris en photo. Tu pourras leur envoyer un mail pour leur demander de ne pas utiliser l’image, si tu veux ». D'un signe de main, je balayais ses inquiétudes et avalais finalement. «  Si tu n'as pas honte d'être affichée à mes côtés alors que je mangeais.. c'est tout bon pour moi ». Penaud, je haussais légèrement les épaules. Je n'étais pas susceptible ni même très porté sur mon apparence. Et puis, je me fichais bien du regard des autres. Ce qu'ils pensaient de moi... cela ne me touchait que très peu. Sauf si les critiques, les reproches ou les railleries venaient de mes proches. Par chance, j'avais des amis en or et jamais un mot déplacé ne sortait de leurs bouches. Des bêtises ça oui. Mais ça c'était comme dans toutes les relations personnelles. Railler les autres était la prérogative que gens proches. Tant que cela restait amical et enfantin, je ne voyais aucun problème à cela.

« Viens ! ». Sans me faire prier, je la suivais dans un coin un peu à l'écart. Les yeux ronds, je la regardais enfoncer la moitié de son bras dans sa pochette. La magie... vraiment très pratique. Dommage que je n'avais aucune affinité pour cet art particulier. J'y aurais bien mis mon grain de sel dans le cas contraire. Des étoiles s'installèrent au fond de mes iris lorsque je posais mon regard sur le pot de popcorn qu'elle tira de son sac à main. « Ça vient directement de ma cuisine. Je crois que j’ai aussi des tas de paquets de gâteaux et des plats préparés, tu n’as qu’à demander ». «  T'es la meilleure Zee » soufflais je  en empoignant le pot qu'elle me tendait. Là encore, je ne perdais pas de temps avant de plonger la main dans ce dernier pour m'emparer des petits bout de mais soufflés. Je fus agréablement surpris de découvrir que ces derniers étaient recouverts de beurre salé. Certains auraient certainement râlé, pour ma part j'allais même jusqu'à m'en lécher les doigts, toute notion de classe oubliée. Mon estomac criait faine et j'avais besoin des calories supplémentaires. Et puis... ce n'était pas comme si je prenais un gramme. Je pouvais me le permettre. Un léger grognement passa néanmoins mes lèvres  et mon sourire tomba lorsqu'elle me donna un coup de coude. Le choc me fit rater ma bouche et quelques popcorns se perdirent sur le plancher enneigé du bateau. Cependant, un nouveau sourire trouva le chemin jusqu'à ma bouche lorsque mes yeux bleus se posèrent sur le symbole de mon alter égo que portait fièrement l'un des enfants. Pot de popcorns toujours dans les mains, je quittais les côtés de Zatanna pour retrouver les enfants. Dans un mouvement fluide, je m'accroupissais à leurs hauteurs. «  Sympa ton tee-shirt , j'approuve » déclarais je avec une voix amusée. L'enfant afficha un sourire béat et commença sans se faire prier à me raconter pourquoi Flash était son super héros favoris. Un rire passa mes lèvres lorsqu'il trouva néanmoins bon de m'apprendre que Batman restait quand même le premier sur sa liste. Un sentiment que je partageais. Peu le savait, mais comme ce bambin j'admirais Bruce. Bien plus que je n'avais envie de l'avouer à voix haute. Cependant, il fallait bien avouer que l'homme était plus grand que nature. Il était une légende. Il était aussi bon que nous voir meilleur mais lui n'avait aucun pouvoir. Aucun don. Il était exceptionnel. Mais plutôt mourir que de lui dire en face. «  Sinon, vous connaissez la sorcière Zatanna ? Elle est un super héros aussi et elle est super cool ! » ajoutais je une fois que mon petit fan se retrouva à court de mots. En disant cela , je me retournais évidemment vers ma compatriote et lui adressais un clin d'oeil.

Spoiler:

Let's go down in the river

Elle était bien contente d’être tombée sur Barry ce soir. Tout ce qu’il faisait ou disait était adorable. Elle riait d’avance de voir la photo d’eux ensemble, avec lui et ses joues rondes de petits-fours. Et en voyant le groupe d’enfants, et particulièrement le petit garçon et son tee-shirt Flash, il ne perdit pas de temps pour aller le trouver. Zee le regarda faire en souriant. Cela aussi, ça pouvait être pesant, l’idée terrifiante qu’on puisse être un modèle pour les gens, et particulièrement les enfants. En quelque sorte, ça vous interdisait de faire des erreurs, et comme elle en faisait plein, des erreurs, elle trouvait cela oppressant. Mais fort heureusement, elle n’avait pas l’aura de Flash, de Superaman ou de Wonder Woman. Il n’y avait pas à dire, la Justice League était célèbre, pour le meilleur ou pour le pire, et ses membres quasi tenus d’être de parfaites figures publiques… Heureusement que tous avaient une identité privée. Au moins de quoi souffler un peu entre deux apparitions et deux combats. Zee s’approcha à son tour pour écouter les histoires du petit, que les autres enfants interrompaient sans cesse pour donner qui son héros préféré, qui son histoire préférée. Elle ricana en entendant passer le nom de Batman. Bruce, qui voulait tant terrifier les gens, ne se rendaient pas souvent compte de la fascination qu’il exerçait sur d’autres, et particulièrement les enfants. Quand Barry la présenta au petit groupe, Zee les salua de la main. Ils avaient levé les yeux sur elle. La magie, ça faisait rêver, mais encore fallait-il la voir. L’avantage qu’elle avait sur Barry, c’était qu’elle n’avait pas à dissimuler ses capacités.

Elle s’abaissa à leur hauteur, posant un genou à terre, et scellant ses lèvres de son index comme pour leur demander de se taire. Cela ajoutait du mystère. Puis elle passa doucement la main au-dessus du sol toujours saupoudré de blanc, et la neige commença à tournoyer sur elle-même, comme de la poussière nacrée. De l’autre main, telle une cheffe d’orchestre, elle dessina quelques gestes dans l’air, et la neige, toujours en dansant, commença à s’agréger pour former de petites silhouettes de plus en plus précises, jusqu’à ce qu’un petit Batman, un petit Aquaman, un petit Superman, une petite Wonder Woman, un petit Green Lantern et enfin, un petit Flash, prennent forme. Les enfants poussèrent des exclamations étouffées par leurs petites mains, les yeux écarquillés. Zee pouvait dire sans mal que c’était là ce qu’elle adorait le plus dans la vie. C’était pour cela qu’elle faisait ce métier, qu’elle adorait donner des spectacles. Au-delà du l’héritage de son père, au-delà de ses capacités naturelles, il y avait la joie pure des gens, enfants comme adultes, quand ils assistaient à un phénomène extraordinaire. Quoi de mieux que la magie pour vous arracher momentanément à un quotidien parfois pesant, souvent difficile ? Pas besoin d’explication, il fallait juste prendre les choses comme elles étaient, regarder et apprécier. Le petit garçon au tee-shirt Flash ravala son air en voyant le mini Green Lantern sauter sur le mini Flash, mais ce dernier se défendait bien, disparaissant et apparaissant ici et là. Bon, peut-être qu’elle n’aurait pas dû faire se battre les membres de la Justice League, mais elle n’avait pas du tout envie de s’amuser avec des Darkseid ou des démons en neige.

Finalement, tous les petits membres de cette JL en neige s’agrégèrent pour former un petit bonhomme de neige en forme de Flash, plus grand, les poings sur les hanches, l’air fier. Les enfants l’entourèrent aussitôt, sans oser le toucher, mais ce n’était que de la neige, et revenant à des pratiques plus classiques, Zee enfonça son doigt dans le ventre du Flash-bonhomme de neige, y laissant un petit trou au niveau du nombril. « Peut-être qu’avec ça, on pourra lancer la légende comme quoi Flash est le plus fort de toute la Justice League. Il en faut peu pour que naisse le mythe ! » dit-elle à Barry. On entendait partout les gens débattre de qui gagnerait entre Batman et Superman, mais après tout… Le petit fan se redressa à ce moment : « C’est Flash le plus fort ! Je l’ai vu, une fois ! » Pas besoin de soirées chics finalement pour faire plaisir aux enfants. Apparaître quelques secondes sous leurs yeux au gré d’une mission semblait leur suffire, c’était aussi simple que cela. « Dommage que Flash ne soit pas venu à cette soirée, n'est-ce pas ? » souffla-t-elle à son comparse avec un petit sourire amusé.

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

Zatanna ne se fit pas prier pour s'agenouiller à mes côtés. A la vue de son petite sourire en coin, le mien s’agrandit. J'adorais la voir pratiquer son art et son petit air canaille me promettait d'avance un joli spectacle. Les enfants ouvrirent des yeux ronds lorsque la neige à leur pied se souleva doucement pour danser au centre de notre petit cercle de privilégiés. Moi-même, je laissais s'ouvrir ma bouche en un parfait o muet. Mon sentiment d'émerveillement laissa vite place à de l'amusement pur et dur lorsque la neige se colla pour créer les membres de la Justice League. Du moins, certains membres de la Justice League. Un rire passa mes lèvres lorsque Hal sauta sur la représentation de Flash concoctée par Zatanna. Mon petit fan quant à lui laissa passer un son réprobateur. Le petit garçon semblait tout prêt à prendre ma défense contre la silhouette neigeuse. Mon cœur se gonfla d'un sentiment léger face à sa réaction. Il était mignon. Bien sur, cela représentait aussi une sacrée responsabilité. Cet enfant admirait Flash et je n'avais donc pas le droit de le laisser tomber. Pour autant  malgré mes pouvoirs, je restais humain et prompt à commettre des erreurs comme le reste de la population. J'étais faillible et je savais qu'un jour je finirais certainement par le décevoir. Ce n'était pas quelque chose que je pouvais réellement contrôler. Mais je me promettais cependant de toujours tout faire pour qu'il voit en moi un ami et un modèle. «  J'ai entendu dire qu'ils sont très copains tous les deux ! » soufflais je pour l'apaiser et effacer les rides de contrariété entre ces yeux. Le garçonnet sembla accepter cette éventualité.

De toute façon, il ne resta bientôt que la représentation de Flash entre nous tous.  «  Peut-être qu’avec ça, on pourra lancer la légende comme quoi Flash est le plus fort de toute la Justice League. Il en faut peu pour que naisse le mythe ! ». «  Mais il est déjà le plus fort ! » répondais je au tac au tac. «  C'est le plus rapide, clairement le plus beau et le plus intelligent » continuais je avec humour. Rien de ce que je disais n'était à prendre au sérieux. J'étais passé maître dans l'art de l'autodérision. Certes, j'étais le plus rapide... et encore je devais me méfier de Clark. Cependant, j'étais loin d'être le plus beau et le plus intelligent. Des rôles que je laissais qui plus était volontiers aux autres. Difficile de faire mieux que Bruce Wayne de toute façon. En plus d'être beau et avec un cerveau bien rempli, il était plein aux as. Bon... il avait aussi un caractère .. spécial. Je supposais qu'on ne pouvait pas tout avoir cependant. «  Dommage que Flash ne soit pas venu à cette soirée, n'est-ce pas ? ». «  Vraiment dommage, j'aurais bien aimé le rencontrer». «  Moi aussi » s'exclamèrent tous en cœur les enfants. «  Ma foi... en tout cas moi je dois aller aux toilettes. J'ai une trop petite vessie pour autant de champagne » déclarais je avec toute la subtilité dont j'étais capable. Autant dire que subtil n'était pas ce qui me qualifiait le mieux. Mais il paraissait que cela faisait mon charme. Que demander de plus alors. Sans demander mon reste, je me levais et m'éloignais. Lorsque j'arrivais dans un coin tranquille et sans passage, je relâchais le costume rouge pris au piège dans ma bague et l'enfilais grâce à la force véloce.  

Mes pieds glissèrent sur le sol mouillé de neige lorsque je m'arrêtais à hauteur des enfants et de Zatanna. «  Quelqu'un a demandé Flash ? ». Les petits bouts me regardèrent sans savoir quoi dire pendant quelques secondes. Bientôt, les adultes intrigués s'approchèrent aussi. Bruce allait me faire la peau mais leurs petits yeux ronds en valaient le coup. «  Mais comment tu as su ? » s'étonna une fillette en attrapant ma main comme pour s'assurer que j'étais bel et bien réel. «  C'est Superman qui me l'a dit » lui expliquais je avec un clin d'oeil, «  il entend tout ce qui se passe sur terre et quand il a su que vous vouliez me voir, il m'a prévenu ! » terminais je en me baissant pour être à leur hauteur. Pendant quelques minutes – certainement trop courtes à leurs yeux – je les laissais me toucher et me poser des questions. Finalement, je me redressais et leur fis mes adieux. Sous ma forme civile, je remontais tranquillement les marches jusqu'au pont supérieur. «  Qu'est ce que j'ai loupé ? » demandais je avec un sourire en retrouvant ma petite troupe. «  T'as tout loupé ! Flash est venu ! ». «  Mais non ? ». «  Mais si ! ». «  Ah bah flûte alors ! ». Pour me consoler, les bambins se mirent à me raconter la rencontre dans les moindres détails. Aucun deux ne remarqua mes joues trop roses ou l'état sauvage de mes cheveux blonds. Personne sauf Zatanna bien sur. Mais l'on pouvait affirmer qu'elle trichait. Après tout, elle connaissait mon secret. Au contraire de nos amis du moment.

Let's go down in the river

Zee savait que les enfants – et probablement pas mal d’adultes aussi – s’amusaient à ce genre de concours quand ils débattaient de la Justice League. Qui était le plus fort, qui était le plus beau, qui était le plus intelligent… Chacun ayant sa préférence pour l’un ou l’autre de ses membres, il y avait peu de chance que le consensus soit un jour global. Au moins sur ce qui avait trait aux choses relatives… Mais il y avait les faits, aussi. Le plus rapide, c’était Barry. Elle aurait également pu nommer le plus riche, le plus naïf ou encore la plus patiente… Mais la beauté de tout cela pour les enfants, c’était que justement, ils n’étaient jamais d’accord sur rien. Leur petit échange avait suffit à les faire débattre âprement et la magicienne les écoutait, amusé, sans plus faire attention à la soirée qui se déroulait toujours, au rythme de la croisière. Elle vit d’un œil distrait qu’ils allaient passer sous un pont, elle ne savait pas lequel, ayant perdu le compte. Là-dessus, Barry s’excusa auprès des petits, sous l’œil amusé de Zee. Elle écouta un moment les enfants se disputer gentiment, profitant de cette petite bulle d’air frais dans sa vie. Oui, on oubliait, à force d’être toujours dans la lutte, toujours dans l’urgence, que l’existence se résumait souvent à cela, en fait, des petits moments simples et agréables, autant qu’on pouvait en grappiller. Et puis soudain, Flash apparut, dérapant à ses côtés, arrachant des cris surpris à la petite bande. Elle vit leurs yeux s’écarquiller au maximum, leurs petites bouches s’arrondir. Flash était là. Pas de méchants, pas d’attaque, pas de danger, juste Flash dans un contexte tranquille, où ils étaient en sécurité.

Elle regarda Barry interagir avec les enfants. Cela semblait si facile, si naturel, il avait l’air si à l’aise… Elle songea une seconde à la cohorte de jeunes femmes qu’il avait déjà amenées à ses spectacles et se demanda pourquoi il n’avait jamais ramené deux fois la même. Tout était à aimer chez Barry. Et visiblement, les enfants ne lui faisaient pas peur. En fait, elle pouvait l’imaginer avec ses propres enfants. Eh bien, toute chose venait à temps et son père lui avait appris que cela ne servait à rien de forcer le destin. Zee savait juste que la femme qui aimerait Barry aurait de la chance d’être aimée par lui. Elle leva les yeux alors que le bateau passait sous le pont, en tanguant doucement à cause de remous. Puis il fut temps pour Flash de s’en aller, malgré les suppliques des enfants, et il disparut en un clin d’œil. « Il est parti où ? » « Il est parti combattre les méchants ? » Zee leva les mains pour se protéger du tsunami de questions, fort heureusement interrompu par le retour de Barry, et ce petit tour de « magie » était si drôle aux yeux de la magicienne qu’elle ne put s’empêcher de rire. Les enfants avaient l’air vraiment déçus pour lui, ce qui était franchement adorable. Elle se rapprocha de lui pour marmonner entre ses dents : « Dis voir, c’est vrai cette histoire de super ouïe ? Il peut vraiment nous entendre éternuer à l’autre bout de la planète ? » Elle ne serait pas étonnée que oui mais elle espérait qu’il avait un truc pour désactiver cette fonction, parce que ça devait être pénible pour lui, mais c’était encore plus pénible à imaginer pour le reste du monde, parce que savoir que quelqu’un l’entendait éternuer ne la dérangeait pas en soi mais enfin quand même, il y avait d’autres trucs…

Soudain, le bateau fut agité d’une secousse assez violente pour la faire tituber sur ses jambes et arracher des cris effrayés aux enfants. Autour d’eux, les gens semblaient tout aussi stupéfaits, et tous les regards allaient et venaient à la recherche d’informations. Le bateau n’avançait plus vraiment tout droit mais dérivait doucement en diagonale, vers le milieu du fleuve, totalement dépendant des courants. Un des organisateurs de la soirée s’empara du micro délaissé momentanément par la chanteuse de jazz pour leur annoncer que le bateau connaissait une avarie temporaire, ajoutant qu’ils allaient repartir dans quelques minutes. En attendant, ils allaient annoncer la liste des cadeaux offerts par les gens présents à diverses associations. Zee haussa les sourcils. On aurait pu croire qu’ils avaient vérifié un tant soit peu la machinerie avant d’y faire embarquer tous les VIP de Gotham, mais apparemment pas. Elle alla s’accouder au bastingage, scrutant l’eau noire des yeux, mais rien ne semblait suspect. Elle laissa échapper un soupir. « Je ne sais pas toi, mais je n’ai pas envie de rester coincée ici pendant des heures. J’ai l’intention de m’offrir un bon bain et un vrai repas, une fois qu’on aura accosté ! » Non parce que même pour elle, les petits-fours, ce n’était pas assez. Et puis elle était végétarienne, en plus. Les enfants semblaient inquiets à mesure que les minutes passaient, même si les gens, occupés à écouter le speaker évoquer les cadeaux (Zee avait offert cent entrée gratuites pour ses spectacles, destinées aux enfants et à leurs accompagnants). Eh bien, cette ville et ses habitants avaient vu bien pire que ça. Et les enfants étaient en présence de Flash, même s’ils ne le savaient pas. D’un murmure, elle força l’eau à s’agiter doucement, repoussant le bateau vers la rive en douceur. Tout le monde croirait que c’était le courant qui faisait ça… « Tu te rends compte de la chance que l’on a ? Si j’étais un criminel, avec tout le battage qu’il y a eu autour de cette soirée, c’est ici et maintenant que je choisirais pour attaquer ! » Bon, certes, ce n’était pas drôle, mais enfin pour ce soir, ils étaient tranquilles, pas l’ombre d’un fichu cambrioleur à l’horizon. Même si elle ne doutait pas que Bruce aurait été capable de zapper la soirée exactement pour ça. « Peut-être qu’il est là, en fait, caché dans l’ombre comme à son habitude, à se servir de nous comme appât… » Elle ricana doucement à cette pensée. Oh oui, ça aurait été tout à fait son genre.

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

« Dis voir, c’est vrai cette histoire de super ouïe ? Il peut vraiment nous entendre éternuer à l’autre bout de la planète ? ». «  Euh bah je crois .. » chuchotais je à son encontre. Pour le coup, elle me mettait le doute. Mais il me semblait bien avoir entendu quelque chose de la sorte. Après, pur avoir la réponse exacte autant aller demander directement à la source. Chose que je pouvais me charger pour elle si elle voulait vraiment savoir. Clark était habitué à mes questions. J'avais, après tout, un esprit analytique et scientifique. J'étais donc curieux de nature et n'hésitais à lasser parer cette dite curiosité. Seulement cependant lorsque je savais que cela n'allait pas vexer ou blesser la personne à laquelle je posais mes questions. Clark néanmoins était une bonne patte et répondais toujours avec plaisir à toutes mes interrogations. Finalement, je haussais le épaules et ne lui apportais pas d'autres éléments de réponses. Je ne préférais pas m'aventurer sur ce sujet si c'était pour dire des bêtises. « Faut avouer que c'est quand même dérangeant comme … don » m'amusais je avec une léger sourire dans sa direction. « Surtout pour nous.. » continuais je sur le même ton avec une petite lueur canaille au fond de mes yeux bleus. Il fallait dire que si j'avais réellement bien entendu, Clark était le témoin parfait de toutes sortes de choses. Des bonnes , des mauvaises et des... agréables. Clark en voyeur... j'avouais je jamais y avoir pensé avant ce soir. Heureusement que je connaissais assez  l'homme pour réfuter cette hypothèse. Clark était très respectueux de la vie privée de chacun. Je le voyais donc mal mettre .. ses oreilles dans les affaires hédonistes des autres. Du moins, l'espérais je fortement. Et cela même si de ce côté là, ma vie était plutôt désertique en ce moment. Ma foi, l'on ne pouvait pas tout avoir. Et comme me l'avait dit une connaissance super héroïque...les gens comme nous ne finissaient jamais avec la fille. Du moins selon sa vision des choses. Vision que je ne partageais pas et cela même en l'absence de toute vie amoureuse.  Dans le fond, j'étais un romantique. Je croyais à l'amour vrai. Et puis, je savais par avance que j'allais le trouver. Bart était là après tout. Franchement, je n'étais pas le genre d'homme à faire des enfants à une femme par accident. J'espérais donc que son père était le fruit de sentiments sincères entre moi et sa mère. Il ne me restait plus qu'à trouver cette dernière maintenant. Mais elle était là quelque part. Et cette pensée était plus que rassurante.

Sous mes pieds le bateau fut prit d'une frisson assez violent et je sortais donc de mes pensées. Instantanément, je me mettais sur mes gardes. Nous étions tout de même assez exposé ici , au milieu du fleuve. Cependant, la secousse ne se révéla être rien d'autre qu'une soudaine avarie. A cela, je roulais quelque peu des yeux. Peut être que Flash était parti un peu trop vite finalement. Il aurait pu régler le problème en moitié moins de temps que les experts présents sur le navire. Les enfants accrochaient à mes mains m'empêchaient ceci dit de m’éclipser à nouveau pour revêtir ma célèbre combinaison rouge.  Pour faire passer le temps, le chef de soirée proposa de révéler les listes des donneurs de la soirée. Je n'écoutais les noms du début de liste que d'une oreille distraite et laissais les enfants rejoindre d'autres adultes avant de rejoindre Zatanna, accoudée un peu plus loin. « Je ne sais pas toi, mais je n’ai pas envie de rester coincée ici pendant des heures. J’ai l’intention de m’offrir un bon bain et un vrai repas, une fois qu’on aura accosté ! ». «  A qui le dis tu, j'ai presque envie de manger la coque tellement mon estomac se tord sur lui-même en criant famine » soufflais je avec un léger hoquet de rire. Les petits fours c'était bien mignons mais cela ne nourrissait pas son homme. Et surtout pas lorsque j'étais le dit homme. C'était plusieurs milliers de calories que je devais engloutir chaque jour pour me maintenir à flot et éviter que mon corps n'ait recourt au cannibalisme. Bien sur, Zatanna m'avait proposé de me nourrir mais je ne pouvais décemment pas vider toute sa cuisine. Ce n'était pas très correct. Hors c'était exactement ce qui pouvait arriver.  Et même ce qu'il allait arriver si je la prenais aux mots et ne me gênais aucunement.   Ce fut avec un léger sourire secret que je regardais l'eau remuer en contrebas pour nous ramener doucement mais sûrement vers la rive la plus proche. Tous y verrait un coup de chance. Tous sauf nous deux évidemment. « Tu te rends compte de la chance que l’on a ? Si j’étais un criminel, avec tout le battage qu’il y a eu autour de cette soirée, c’est ici et maintenant que je choisirais pour attaquer ! ». Comme elle, je pensais évidemment que le moment était propice. «  Tu vas nous porter la poisse » grommelais je dans ma barbe inexistante en me sentant de plus en plus sur la défensive et mal à l'aise. « Peut-être qu’il est là, en fait, caché dans l’ombre comme à son habitude, à se servir de nous comme appât… ». Comme elle, je riais doucement. Cela était bien son genre en effet . Pour autant je savais qu'il n'aurait pas mis la vie de ces autres gens en danger. Si nous nous pouvions nous défendre, il n'en allait pas forcément de même des autres invités de la soirée. Et surtout pas des enfants qui brillaient par leur innocence. «  Oh il est certainement dans le coin. Mais si il est là je suis sûr que c'est pour se moquer de moi » répondais je avec malice en sachant pertinemment que le chevalier noir n'était pas là pour se réjouir de mon malaise. Ou du moins pas totalement. Peut être que c'était seulement un bonus pour lui. «  Bon par acquis de conscience, je vais aller jeter un coup d’œil aux moteurs voir... si ils n'ont pas été trafiqué sciemment. Reste sur tes gardes on ne sait jamais » lui soufflais je.

Après ça, je renais congé et me dirigeais vers la salle des machines. Cette dernière était assez exiguë pour un bateau de cette taille. Déjà plusieurs hommes s'affairaient à l'intérieur. Lorsqu'ils me demandèrent ce que je voulais, je les informais juste me connaître un peu dans ce genre d'appareil. L'excuse fonctionna à ma grande surprise et il me laissèrent jeter un coup d'oeil. Une vis s'était détachée du panneau centrale et avait sauté dans les rouages provoquant l'arrêt total de la machine. Après quelques minutes de plus, je fus forcé de constater que tout cela relevait plus de l'accident que d'un heureux incident. Cette machine n'avait pas été trafiqué. Elle avait juste mal été entretenue.  Sans pouvoir les aider plus que ça sans me révéler, je les laissais à leurs réparations et pris le chemin du pont supérieur. Vraiment ce n'était que le coup de malchance.  «  Rien à signaler...de ce coté là du moins » informais je Zatanna en revenant à ses côtés. Pour autant, ce ne voulait pas dire que rien ne pouvait encore arriver. Nous étions à Gotham après tout. Et même l'ombre du chevalier noir n'était pas suffisante pour écarter toutes les menaces.

Let's go down in the river

Il y avait des pensées, comme ça, sans lesquelles on vivait très bien, par exemple l’idée que Clark Kent puisse vous entendre faire tout et n’importe quoi depuis n’importe quel endroit de la planète. Et en même temps, pourquoi est-ce qu’il ferait ça ? Nul doute qu’il serait déjà devenu cinglé s’il n’avait pas trouvé, depuis le temps, un moyen de faire barrage à ce don embarrassant. Non parce que ça avait peut-être l’air rigolo sur le papier mais si Zee avait été forcée de puis toujours d’écouter l’intégralité de l’humanité dans toutes ses activités diverses et variées, de la plus ennuyeuse à la plus dégoûtante, elle serait devenu cinglée depuis longtemps. Clark n’étant pas cinglé, il devait avoir trouvé le truc. Et d’abord, qui est-ce qui aurait voulu écouter ses voisins jouer à la bête à deux dos ? Cela n’intéressait personne. Heureusement, le bateau tomba en panne à ce moment-là, ce qui se posait là, comme diversion, pour éloigner les pensées parasites de Clark-le-voyeur, « non ce n’est pas un S, c’est le symbole du Pervers ». Même si c’était à peine mieux. Entre cette pensée et celle d’être coincé sur ce bateau dans ce froid toute la nuit, elle ne savait pas vraiment quelle était la pire. Oh, si, en fait elle savait très bien. Dans l’absolu, elle pouvait s’en aller d’ici quand elle voulait, comme elle voulait, mais tout le monde ne pouvait pas en dire autant, il n’y avait qu’à voir comment les petits s’agrippaient à Barry d’un air peu rassuré. « Oui, une fois qu’on sera descendus de ce bateau, on aura tous mérité une tournée de hamburgers au premier fast-food venu. »

En réponse aux paroles de Barry, elle posa un doigt sur ses lèvres comme pour se faire taire elle-même. C’était vrai que des fois, elle avait l’impression de porter la poisse. Ou d’avoir la poisse, tout simplement. Ou alors, c’était parce qu’elle évoluait dans des sphères où le destin, les malédictions et tout le toutim étaient toujours là, à chaque coin de rue. Un peu comme Batman, effectivement, qui semblait être toujours là, à chaque coin de rue. Même quand il n’y était pas, ce qui était un peu sa force. Il avait si bien construit sa légende qu’il n’avait même plus besoin d’être partout pour que les gens se disent qu’il était partout. Zee était sûr que ce comportement appartenait à la classe des psychopathes, mais enfin, cette conversation avait depuis longtemps fait long feu. Elle hocha la tête quand Barry proposa d’aller vérifier le moteur, et rassembla les enfants autour d’elle une fois qu’il fut parti. « Est-ce qu’on va couler comme le Titanic ? » demanda une petite fille. Zee s’accroupit devant eux avec un sourire. « On ne coulera pas, on volera. » Elle ouvrit les mains doucement et fit léviter les petits à quelques centimètres du sol, leur arrachant des cris d’effroi, puis de joie. Elle s’amusa avec eux un moment jusqu’à ce que Barry revienne. Elle se releva et hocha la tête. « Je ne crois pas que quoi que ce soit se cache dans l’eau. » Et il lui semblait bien qu’aucun Atlante n’irait faire trempette dans le fleuve de Gotham à moins d’y être obligé, vu ce qu’on devait y trouver en guise d’ordures, de cadavres et autres joyeusetés. Elle fut secouée d’un petit rire. « Tu te rends compte de ce que cette vie a fait de nous ? Des gros paranos… » Une avarie, c’était une avarie. Mais oui, ça aurait pu être plus. Ça pourrait être plus. Mais peut-être pas. Aucun des invités ce soir à part eux n’avait ne serait-ce qu’envisager que cela puisse être une attaque. Enfin, à part les enfants qui s’étaient vu couler comme le Titanic, mais ce genre de peur, à la limite, c’était de leur âge.

Elle vit que la rive était proche. Ils avaient traversé la moitié de la ville, mine de rien. Le président de la soirée annonça qu’ils allaient faire une étape pour réparer le moteur avant de repartir, et Zee lança un regard entendu à Barry. « Je ne sais pas toi, mais moi, je ne reste pas. » Et elle était on ne peut plus sérieuse avec sa proposition de fast-food, qui plus est. Elle allait proposer à Barry de le déposer quelque part, mais en fait, il se déplaçait en ville tout aussi rapidement qu’elle. Ce serait drôle qu’un jour ils fassent la course. Mais Zee se disait que le temps qu’elle prononce son sort, Barry serait déjà arrivé, lui. Là-dessus, un nouveau flash les aveugla : le photographe était de retour. « Une petite pose pour le journal ? » Zee lui fit signe de patienter une seconde et tendit les bras à la plus petite des fillettes de la bande. Elle la souleva et fit signe aux autres de se rapprocher, laissant Barry s’occuper de son mini-fan. C’étaient eux, après tout, les stars de la soirée : les orphelins. Et ce photographe, qui prenait ses photos à hauteur d’adulte, n’avait peut-être même pas pensé à en prendre un seul en photo. La fillette dans ses bras colla sa joue à la sienne et ce simple contact aurait suffit à rendre l’espoir à n’importe qui. Malgré les épreuves et les difficultés de ces derniers mois, elle se sentit revivre, au moins pour quelques secondes. Elle afficha un vrai sourire, le premier depuis longtemps, alors que le photographe prenait sa photo. Cette soirée, finalement, n’aura pas été si ennuyeuse que cela.

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

« Je ne crois pas que quoi que ce soit se cache dans l’eau ». Tant mieux, parce que le fond de la rivière de Gotham devait regorger de trucs … pas nets. Je n'avais aucune envie de me battre contre une armée d'inferis sortis tout droit de cette eau sale et sombre. Bon, il allait peut être falloir que j'arrête de regarder Harry Potter en boucle pour me détendre après une dure journée de travail et entre deux missions pour la ligue de Justice. Clairement, ce n'était pas très bon pour mes neurones. Mais en même temps qui pouvait m'en vouloir ? Harry Potter était un véritable chef d’œuvre d’imagination. Un classique de la pop culture moderne. Franchement, je n'étais pas honteux d'avouer être fan. Et je n'étais pas tout seul dans ce cas là. Bien entendu, cela pouvait presque paraître risible de ma part sachant qui je côtoyais. Kryptonien, amazone, sorcière.. On aurait pu croire qu'à force je me serais détourné du genre fantastique. Mais il en était rien. Livres et films continuaient de me faire rêver à leurs manières. Et puis, contrairement à mes amis – présente compagnie incluse – ils n'avaient rien de réel. La magie opérait donc pleinement. « Tu te rends compte de ce que cette vie a fait de nous ? Des gros paranos… ». Sa remarque fit monter un rire de dérision le long de ma gorge. Penaud, je haussais les épaules. Nos vies étaient tellement étranges que personne ne pouvait nous blâmer. Et puis, Gotham n'était pas connu pour être un petit fleuve tranquille. On se trouvait après tout dans la ville la plus dangereuse des Etats-Unis. A moins que Bludhaven lui soit finalement passé devant ? Dans tous les cas, valait mieux rester sur ses gardes. Il valait mieux s'excuser que demander pardon de n'avoir rien fait. «  Je te laisse imaginer ce que ça sera quand on sera vieux .. »  répliquais je avec un sourire et un léger hoquet de rire. Quelque chose me disait que notre état d'alerte permanent n'allait pas aller en s'arrangeant. Ma foi j'allais appeler ça notre déformation professionnelle. Et dans mon cas, il n'y avait rien de plus vrai. Entre mon boulot de technicien de la police scientifique et mes tournées en tant que Flash j'en voyais des vertes et des pas mûres.  Heureusement qu'Harry Potter existait pour me changer les idées.

Rive en vue, l'organisateur de la soirée laissa entendre que nous allions accoster quelques minutes. J’accueillais la nouvelle avec soulagement. « Je ne sais pas toi, mais moi, je ne reste pas ». «  Je suis juste derrière toi » déclarais je avec sérieux. J'avais fait acte de présence bien assez longtemps. Ce genre de sauterie n'était définitivement pas mon genre et je me languissais de pouvoir vaquer tranquillement à mes occupations. Qui sait dans quel état j'allais retrouver Central City sans y avoir patrouiller pendant une nuit ? Bon certes, j'exagérais un peu. Ma ville était assez calme et pépère. Il n'avait pas du se passer grand chose. Enfin pas plus que d'habitude. Du moins l'espérais je. Et puis, si Flash n'était pas là, il y avait toujours Kid Flash pour patrouiller les rues à la recherche d'un méfait. Wally ne perdait jamais une occasion de se dégourdir les jambes. Je ne pouvais nier comprendre le sentiment. Par ailleurs, je savais que le jeune adulte n'aurait pas hésité à me joindre si quelque chose de grave se tramait. Le gamin n'était pas assez inconscient pour essayer de tacler tous les problèmes par lui même. Et ce malgré l'air qu'il se donnait.

Avant que nous pûmes prendre la tangente le photographe revint à notre rencontre et fit crépiter son flash. La lumière vive me prit par surprise et je fus sûr d'avoir encore une tête étrange sur son cliché. Décidément. Par chance, Zatanna fit patienter l'homme quelque seconde avant qu'il ne relance son appareil.  Prenant exemple sur elles, je ramassais le petit fan de Flash dans mes bras et lui demandait de sourire à la caméra pour immortaliser ce moment. Les autres bambins se collèrent à nos jambes et l'un deux trouva même le courage de se hisser sur mon dos en s'aidant d'un petit tabouret trouvé non loin.  Le photographe prit ses photos et nous remercia avant de partir harceler le reste des invités. «  J'aurais préféré une autre photo avec Flash … mais bon ça va t'es pas trop mal non plus » déclara le petit blond dans mes bras. Un rire amusé remonta le long de ma gorge. «  Ah bah je te remercie »  riais je alors qu'il me regardait avec cette lueur canaille au fond des yeux. Il n'y avait que les enfants pour oser dire ce qui leur passait par la tête . Un jour peut être si mon identité venait à être révélée, cet enfant aurait une drôle de surprise. Cependant, je priais au fond de moi pour que cela n'arrive jamais. Si je n'avais pas de femme, copine ou enfants à protéger , j'avais tout de même des proches. Mon père notamment qui croupissait toujours derrière les barreaux. Et cela malgré tous mes efforts.  Mais c'était un sujet de réflexion pour un autre jour. «  On les embarque ? » demandais je à Zatanna en faisant un signe du menton vers les enfants. «  J'ai faim » crut bon de rajouter une fillette en tirant sur la robe de mon amie pour la décider. «  Si elle a faim, on est obligé de faire quelque chose » continuais je.  Je laissais la petite troupe à Zatanna quelques secondes et allaient m'assurer que ces enfants n'étaient avec aucun adulte. Je n'avais aucune envie de me retrouver au poste pour rapt d'enfant. Franchement, autant éviter. Rapidement, je fis le tour des convives. Trouvant finalement la bonne sœur qui s'occupait de l'orphelinat où ils étaient placés, je lui demandais si nous pouvions les emmener avec nous au fast food du coin. Pas la meilleure bouffe mais tout à fait dans mon type de budget. Et j'avais besoin des calories. La vieille dame hésita et me demanda plusieurs fois qui j'étais. Lorsque j'avouais être le représentant de Bruce Wayne à cette soirée – parce que j'étais maintenant persuadé que j'étais là à cause de lui – la sœur changea radicalement de ton. Apparemment, le nom de Bruce Wayne vous ouvrait toutes les portes. La dame me donna sa bénédiction et après lui avoir promis de les ramener à l'orphelinat avant minuit, je pus rejoindre Zatanna. «  Bon qui veut manger Mcdo ? » questionnais je. Immédiatement, les enfants se mirent tous à crier en même temps en se ruant à moitié vers l'extérieur maintenant que le pont avait été dressé pour débarquer.

Let's go down in the river

Elle ne préférait pas imaginer, Zee, ce qu’elle serait quand elle serait vieille. Elle y avait déjà pensé souvent et s’était vue des millions de fois en pensée : seule avec des chats. C’était cliché mais ça lui convenait parfaitement. Elle espérait juste ne pas aller en enfer à sa mort, du moins avant, ces derniers temps elle se sentait pleine d’idées parasites à ce sujet, mais tout de même. C’est que s’il existait un autre endroit que l’enfer, et si elle y allait, elle s’y sentirait bien seule, puisque la plupart de proches brûlaient ou brûleraient dans elle ne savait quel cercle des enfers. Tout ça pour dire qu’elle se contentait très bien d’être juste parano et plus que trentenaire, pour le moment. Chaque chose en son temps. En revanche, comme toujours avec elle, elle se complaisait tout à fait à imaginer la vie des autres – il n’y avait pas meilleur moyen de fuir lâchement sa propre introspection. Et donc, elle décida pour Barry, sans qu’il soit au courant bien sûr, merci pour lui, qu’il aurait une femme et une dizaine d’enfants, surtout des filles, et qu’il vivrait pour voir ses petits-enfants, même. Comme ceux qui les entouraient en ce moment et qui se rapprochaient naturellement de lui, comme s’ils sentaient qu’il pouvait les protéger. Elle décida qu’elle appellerait le photographe plus tard et par le pouvoir omnipotent et inaliénable du roi dollar, elle lui achèterait la photo qu’il venait de prendre. Elle n’avait pas envie de la voir figurer dans un journal, elle voulait qu’ils l’aient pour eux uniquement.

Quoiqu’il en soit, le bateau venait enfin d’accoster au bord d’un ponton, et leur plan d’évasion pouvait entrer en action, ce qui n’allait pas être très difficile vu que tout le monde était occupé à piailler sur ce petit contretemps ma foi fort excitant – pour eux qui s’ennuyaient ferme dans leur vie de tous les jours, probablement. Barry proposa alors d’emmener les enfants, et Zee eut un instant d’hésitation. On allait forcément remarquer leur absence… et en même temps, personne depuis quasi une heure n’était venu voir s’ils allaient bien. La supplique conjointe d’une petite fille et de son ami, qui affichait exactement la même expression, eut raison de ses dernières résistances. Les enfants avaient faim. Ce n’était pas un crime que de les nourrir, au contraire, n’étaient-ils pas venus ici ce soir pour prendre soin des orphelins ? Zee en était là de ses plans de kidnapping quand Barry prit les choses en main de façon beaucoup plus efficace et légale : il alla demander à la bonne sœur s’ils pouvaient emmener les petits, et ainsi fut fait. Il fut décidé à l’unanimité qu’ils allaient manger au fast-food, ce qui tombait bien vu qu’il y en avait un à tous les coins de rue, à Gotham comme partout. Zee pâlit un peu en voyant les enfants s’éparpiller devant eux. « Il faut que je t’avoue que je ne suis absolument pas certaine de pouvoir gérer toute cette petite bande. Et si on en perd un ? Ça risque de se voir, au retour… » C’était le stress post-décision prise sur le coup de l’émotion. Elle n’avait jamais vraiment eu de bambins entre les pattes, les seuls êtres plus jeunes qu’elle dont elle avait dû s’occuper c’étaient Timmy qui avait déjà une bonne quinzaine d’années et son cousin Zachary qui avait quasiment son âge. L’un comme l’autre n’aurait jamais eu l’idée de courir dans un port de Gotham en pleine nuit sans attendre les adultes.

Finalement, sur le coup de la panique, elle lança un sort – sel stnafne tnetser ceva suon ! – qui fit apparaître des sortes de filaments translucides brièvement, reliant le dos de chaque enfant à sa main droite. Les filaments disparurent aussitôt, mais la magie était bien là : ainsi, elle saurait toujours où ils étaient, et ils ne pourraient pas trop s’éloigner. Puis elle se frotta le menton de sa main gauche, sans oser regarder son ami. « Barry, je crois que je viens de mettre des enfants en laisse. » Ce n’était pas son meilleur moment, c’est sûr. En attendant, il leur fallait suivre le rythme pour ne pas que la petite troupe disparaisse au premier virage. Gotham sur le fleuve pouvait être attirante, mais Gotham dans Gotham, c’était Gotham, ses rues mal éclairées, ses silhouettes sombres qui rasaient les murs et sa brume permanente. « Là, là, là ! » piaillaient les enfants à l’approche d’un McDonald’s dont les néons clignotaient. Eh bien, celui-là ou un autre… Zee plongea la main dans sa pochette, cette fois de façon totalement normale, et en sortit sa carte Platinum, de quoi payer des centaines de hamburgers. « Vas-y, fais-toi plaisir, et à eux aussi. Je vais réserver une table. »

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

« Il faut que je t’avoue que je ne suis absolument pas certaine de pouvoir gérer toute cette petite bande. Et si on en perd un ? Ça risque de se voir, au retour… ». Un rire m'échappa. Bien entendu, je ne me moquais pas d'elle. Sa peur – ou plutôt son angoisse – était tout à fait légitime. S'occuper d'enfants n'était jamais une tâche bien simple. Mais à son contraire cela ne me faisait absolument pas suer de peur. Peut être étais ce parce que j'avais un peu plus l'habitude qu'elle. Les enfants j'en voyais tous les jours. Sous mon identité civile comme sous celle du Flash. M'en occuper, je faisais ça plus ou moins naturellement à présent. J'avoausi sans mal cependant que cela n'avait pas toujours été le cas. Mais à trente cinq ans et plusieurs années de service j'avais appris à surmonter mes doutes pour m'épanouir pleinement dans ce domaine.  «  Stresse pas, tout va bien se passer et puis au pire... » commençais je avant d'être coupé. « Barry, je crois que je viens de mettre des enfants en laisse ». A cela, je redoublais d'hilarité et allais même jusqu'à essuyer une petite larme traîtresse au coin de mon œil gauche. «  J'allais te proposer de leur courir après… mais je crois que tu as la situation bien en main.. si tu vois ce que je veux dire ». La blague était facile et je ne pouvais donc pas la louper. L'humour était une arme redoutable. Une arme que beaucoup balayait d'un coup de la main comme étant sans intérêt.   Personnellement, ce n'était pas ainsi que je fonctionnais. Les mots avaient parfois plus de poids que les actes. Du moment qu'ils étaient sincères et porteurs de conviction , ils soulevaient des montagnes. Bien sur ici, leurs seul but fut d détendre l’atmosphère et de dédramatiser les gestes de ma partenaire. Il y avait, en effet, bien plus grave dans la vie. Mais je comprenais son désarroi. Ce n'était pas une situation commune. Néanmoins, elle n'était pas la première à avoir eu l'idée. D'autres y avaient pensées bien avant elle. Et à son contraire, leur harnais  n'était pas aussi invisible que celui de Zatanna. Franchement de nos jours, on trouvait même ce genre d'objets en grande surface. Et pas besoin d'aller se cacher dans les rayons pour les prendre. C'était devenu aussi naturel que de respirer. Ceci dit je supposais qu'il fallait ce qu'il fallait pour tenir les enfants turbulents et les empêcher de mettre leurs vies en danger. Après tout, les menaces venaient de tous les côtés : voiture, cycliste, chien méchant ou tout simplement les bon vieux ravisseurs d'enfants. Au moins, cela apportait une sécurité supplémentaire. Choquant ou non, le harnais avait son utilité. Et qui étais je pour juger les parents qui avaient recours à cette technique ? Je n'étais pas père donc j'estimais ne pas avoir mon mot à dire.

Finalement toute notre petite troupe fit son chemin jusqu'au restaurant rapide le plus proche. « Vas-y, fais-toi plaisir, et à eux aussi. Je vais réserver une table ». «  Zatanna .. ». Je restais un instant immobile au milieu de l'entrée. Non seulement prendre la carte de la jeune femme me gênait atrocement mais pour couronner le tout elle ne m'avait pas dit ce qu'elle voulait. Ce fut légèrement mal à l'aise – et en me promettant de payer au moins la moitié, et tant pis pour la diète des prochains jours – que je fis le chemin jusqu'aux bornes de commande.  Les enfants attroupés autour de moi sautillaient en chantonnant ce qu'ils voulaient. Comprendre un seul mot dans ce brouhaha fut une tâche ardue. Certains clients me regardèrent d'un mauvais œil et je grimaçais dans leurs directions en m'excusant du mieux que je pouvais. Usant de mon autorité naturelle – et du peu que je possédais - je finissais par ramener le calme dans la bande surexcitée. Ce fut donc l'un après l'autre que les enfants me dirent ce qu'ils voulaient. La plupart commandèrent évidemment des Happy meals pour obtenir les jouets placés à l'intérieur. Finalement, je les renvoyais vers Zatanna et finissais de taper sur l'écran tactile pour enregistrer mes choix. Je réfléchissais longuement à ce que Zatanna pouvait avoir envie de manger tout en espérant qu'elle n'ait aucunes allergies.  La commande finalement envoyée , je choisissais de payer en caisse. Tranquillement, je fis donc le chemin jusqu'au premier guichet et demandais à ce que l'addition soit divisée en deux. Le caissier accepta sans trop de difficultés et je me retrouvais donc à donner ma carte et celle de Zatanna tour à tour. Lorsque tout fut payé, je plaçais les moyens de paiement dans ma poste de costume et attendis que tout soit prêt. Autant dire que je détonais dans mon ensemble au milieu des habitants de ce quartier de Gotham. Bien entendu cela fut suffisant pour renforcer mon malaise. Je lâchais un soupir de soulagement lorsque mon numéro de commande fut appelée. La femme derrière le comptoir me regarda avant de faire le tour pour venir m'aider. Etre Flash ne m'avait pas donné des bras supplémentaires.  Je la remerciais chaleureusement pour son aide et la guidais jusqu'à la table. Des cris de joies nous accueillirent. Ces derniers se turent bien assez vite, cependant, lorsque les petits commencèrent à croquer à pleine dents dans leurs hamburgers et leurs frites. Un sourire étira mes lèvres face à leurs airs de contentement. «  Je ne savais pas ce que tu voulais alors j'ai pris un peu au pif... j'espère que ça t’ira quand même ». Avec un sourire, je posais son repas devant elle et m'attablais à mon tour. Prêt à déguster moi aussi ce que j'avais sous les yeux.

Let's go down in the river

Elle avait fui comme une lâche, c’était un peu la triste vérité, mais à peine rentré dans le fast-food, Zee avait dissipé son sort et laissé Barry se débrouiller tout seul avec les enfants qu’elle craignait si fort de perdre – ou de voir passer sous un bus, ou kidnapper par un pervers, ou s’étouffer avec un nugget, ou n’importe quelle autre atrocité que seuls les gens qui n’avaient pas d’enfants ou n’en côtoyaient pas régulièrement pouvaient s’imaginer, persuadés que lesdits enfants étaient faits de cristal. Elle se balada donc entre les tables en se traitant de lâche, jusqu’à en trouver une assez grande, et ronde, pour les accueillir tous, près d’une aire de jeux usée qui aurait mérité d’être retapée. Un toboggan en plastique minuscule et une piscine à balles en plastique qui n’avait pas assez de balles. Mais enfin, les enfants venaient dans les fast-foods pour la nourriture, non ? Là-dessus, elle entendit le brouhaha avant même de mes voir arriver : les enfants couraient vers elle, et pas de Barry à l’horizon. Ah ben oui, elle lui avait dit de commander, du coup bien sûr qu’il n’était pas là. Elle les compta pour être sûre qu’ils étaient tous là et les laissa s’installer. Okay, ce n’était pas désagréable. Ils étaient si heureux et si vifs d’esprit qu’elle finit par papoter avec eux naturellement, en oubliant le pauvre Barry chargé de leur ramener de la nourriture à tous… C’était ça, de savoir qu’il était un super-héros membre de la Justice League, elle en oubliait qu’il était aussi un homme, et un homme avant tout. Encore un peu et elle en aurait oublié la raison de leur présence ici.

Quand la nourriture arriva enfin – avec un peu d’aide, du coup –, les enfants hurlèrent de joie, ce qui arracha un sourire à la magicienne. Elle regarda Barry s’asseoir avec sa commande. « Merci ! Désolée, je ne t’ai même pas dit ce que je voulais. J’avoue que ça fait longtemps que je ne suis pas venue ici. » Elle apprécia le choix de Barry du regard puis, d’un claquement de doigts et d’une formule, transforma un hamburger en glace et multiplia les frites. Discrétion, c’était son deuxième prénom. Les enfants, trop occupés à dévorer leur part, ne la remarquèrent même pas faire. Zee regarda ce que Barry s’était pris pour lui, en toute modestie. « Je sais que tu as un appétit d’ogre. Si besoin, je peux être la Jésus des hamburgers, tu n’as qu’à demander. » Et comme elle savait que Jésus était une foutaise, elle pouvait bien se permettre de faire des vannes. Cela dit, on était en droit de se demander si créer des hamburgers à partir de rien, c’était illégal, comme ceux qui imprimaient des billets de banque. Eh bien, tant pis, comme on dit. Elle picora ses frites une à une et méthodiquement, les recouvrant chacune d’une dose quasi répugnante de ketchup.

« Vous vous régalez les enfants ? » Cela aurait pu passer pour une blague vu ce qu’ils mangeaient, tous, mais elle était très sérieuse. Parce que peu importait en fait où ils étaient, tant qu’ils étaient heureux et avaient le ventre plein. Elle capta le regard étonné d’une femme à la table voisine, qui glissa très fort à son mari : « Ils se payent des tenues de soirées et emmènent leurs enfants au McDo… Ils n’auraient pas dû en faire autant, des gamins… » Zee faillit s’étrangler de rire avec une frite. « Tu veux des enfants, Barry ? Parce que visiblement, tu as la tête d’un père de famille nombreuse ! » Eh bien pourquoi pas ? Elle l’avait bien assez souvent vu venir à ses spectacle avec une jeune femme à son bras pour savoir qu’au moins il n’était pas opposé à la vie de couple, alors la vie de famille, pourquoi pas ? En ce qui la concernait, elle trouvait ce monde un peu trop dangereux pour y élever des enfants, et puis de toute façon, il n’y avait qu’à regarder autour de cette table : pas la peine d’en faire, il y en avait déjà plein à adopter.

Son regard se posa alors sur un type qui faisait la queue devant une des caisses, à peine sorti de l’adolescence en vérité, et qui dansait d’un pied sur l’autre d’un air nerveux. Au gré d’un de ses mouvements, elle vit qu’il avait une main glissée dans la poche de sa veste et aperçut l’éclat métallique d’un pistolet. Elle reposa une frite qu’elle venait de tremper dans son sundae – un classique gastronomique et elle mettait quiconque au défit d’essayer avant de critiquer – et donna un léger coup de pied à Barry sous la table avant d’attirer son attention sur le jeune type d’un regard insistant. En vérité, ce mec n’avait pas une tête d’assassin. Mais c’était fréquent, à Gotham : on avait du mal à faire la différence entre un criminel et un homme désespéré… Pour le moment, il avait l’air désespéré, pas d’argent, la faim au ventre peut-être, ou accro à quelque chose et souffrant de ne pas pouvoir se payer sa dose. Mais s’il sortait cette arme ici, en public, dans une salle remplie d’enfants, alors il deviendrait un criminel. S’il voulait manger, Zee était toute prête à lui payer un menu avec frites et coca, mais s’il voulait braquer la caisse qui ne devait pas être bien remplie, c’était une autre histoire. Elle en aurait soupiré si elle n’avait pas eu peur d’attirer l’attention des enfants. Ce monde ne laissait aucun répit à personne. Des orphelins ne pouvaient pas se régaler sans qu’un type entre dans un McDo avec une arme, un type ne pouvait pas passer une journée sans avoir besoin de braquer un McDo et eux, les gens comme Barry et elle, ne pouvaient pas passer une journée en tenue de soirée sans devoir à un moment enfiler, au moins moralement, leur tenue de bons samaritains.

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

« Merci ! Désolée, je ne t’ai même pas dit ce que je voulais. J’avoue que ça fait longtemps que je ne suis pas venue ici » . «  Je t'en prie ». Le sourire que je portais sur les lèvres s'étira lorsque je la regardais changer une partie de sa nourriture en quelque chose d'autre. Apparemment, Zatanna avait un faible pour le sucre. Tout mon contraire car pour ma part je ne jurais que par les aliments salés. Bien sur, mon organisme m'empêchait d'être difficile et je glissais donc souvent des barres chocolatées hyper caloriques dans les renforcements de ma tenue. Il n'y avait rien de mieux pour combattre un petit coup de mou. « Je sais que tu as un appétit d’ogre. Si besoin, je peux être la Jésus des hamburgers, tu n’as qu’à demander ». Un rire amusé passa mes lèvres. «  Un ogre carrément? » rigolais je devant l'image peu reluisante de moi que ce mot provoqua dans mon cerveau. «  Ma foi je suppose que oui. Après tout, il est vrai qu'il vaut mieux m'avoir en photo qu'à table » continuais je de plaisanter en sachant que je prêchais une convaincue. Je la remerciais donc pour sa proposition mais restais pour le moment avec ce que j'avais acheté.  Avec un nouveau sourire, j'enfournais donc quelques frites dans ma bouche ouverte. Lorsqu'elle demanda aux enfants si ils se régalaient, ces derniers obnubilés par ce qu'ils avaient sous la main ne prirent même pas la peine de lui répondre. Il fallait dire que la soirée pour eux devait être une expédition à part entière.  Personnellement, j'étais ravi de pouvoir les sortir de leur routine accablante. Ils le méritaient bien plus que n'importe qui. Attentif à leurs moindres faits et gestes, j'aidais les plus petits à décortiquer leurs nuggets ou à enfoncer leurs pailles dans leur boisson trop sucrées. Une fois de temps en temps cela ne pouvait pas leur faire de mal. Occupé par ma tâche, je ne prêtais ainsi pas attention aux regards des autres ou  leurs réflexions. Je manquais alors les remarques du couple placé un peu plus loin et cela même malgré leur absence de discrétion. Il fallait dire que seules les personnes placées autour de cette logue table m'intéressait. Le reste, je pouvais l'oublier. Bien sur, je restais en alerte, prêt à agir en cas de danger. Mais cela était devenu aussi naturel que respirer. Je le faisais inconsciemment. « Tu veux des enfants, Barry ? Parce que visiblement, tu as la tête d’un père de famille nombreuse ! ». «  Pardon ? » demandais je en reportant mon attention sur elle. Sa phrase fit finalement le tour de mon cerveau et je haussais les épaules , un peu penaud. Avec un air de conspirateur sur le visage, je me penchais au dessus de la table pour me rapprocher d'elle, comme pour lui dire un secret. «  Je peux déjà te dire que je vais en avoir » lui soufflais je avec toute la certitude du monde. Et être certain je le pouvais, à cent pourcent. «  Tu te souviens de Bart ? Ou plutôt de Impulse comme il se fait appeler ? » lui demandais je toujours d'une petite voix. Je préférais éviter que notre nouvelle conversation arrive aux oreilles de personnes mal attentionnées. «  C'est mon petit fils donc forcément si il est là cela veut dire que j'ai eu son père » terminais je en me reculant dans mon siège pour lui laisser retrouver sa bulle d'espace personnel.

Au début, la nouvelle de ma paternité future avait eu de quoi m'inquiéter. J'avouais avoir eu une ou deux sueurs froides. Un ou deux doutes aussi. Sur le coup, je ne m'étais pas senti prêt. Mais maintenant je l'étais. Et j'étais curieux et excité de savoir avec qui j'allais décider d'avoir des enfants. J'étais prêt pour ce nouveau chapitre de ma vie. Ce dernier se faisait juste attendre un peu. Au point que je me réveillais parfois la nuit en ayant peur d'avoir changé le futur. Appeler Bart dans ces moments là suffisait toujours à ma rassurer. Si il était encore là, alors rien n'avait changé. Le jour où il disparaissait cependant...ma foi c'était un cauchemar pour un autre jour. Pour calmer mon soudain malaise, j'enfonçais mes dents dans mon hamburger. Je manquais, néanmoins, de m'étrangler avec ma bouchée lorsque Zatanna m'envoya un coup dans le tibia. Mon regard bleu se posa sur l'homme qu'elle me désignait. Nerveux, agité de tremblements et avec une main un peu trop serrée fermement autour d'un objet dans sa poche. Gotham dans toute sa splendeur en somme. Mes yeux toujours posé sur lui, j'évaluais la meilleure façon d'approcher la situation. Je ne pouvais pas lui sauter dessus directement. Techniquement, il avait encore rien fait. Porter une arme – à moins que cela soit sans permis – n'était pas illégal. Surtout, je ne pouvais pas prendre la peine de lui faire peur. «  Tu peux pas genre transformer ses balles en petits boutons de rose d'ici ? » glissais je à Zatanna d'une voix basse et contrôlée. Sa magie pouvait faire des miracles et moi je ne pouvais pas réellement courir jusqu'à lui sans me faire remarquer. Disons que personne ne me verrait mais que le vent qui allait m'accompagner serait difficile à expliquer. Après, j'étais tout de même en représentant de police. Un scientifique certes mais j'avais été aussi entraîné pour agir dans cette capacité en cas de nécessité.

Le danger cependant se révéla venir d'ailleurs. L'homme comme nous tous se retourna vers la porte d'entrée du fast food lorsqu'elle s'ouvrit en grand pour laisser passer un drôle d'énergumène. «  Prosternez vous devant condiment king ! » cria le nouveau venu avec une arrogance facilement perceptible. Mes sourcils blonds atteignirent mes cheveux de surprise. «  Je te demande pardon ? » ne pus je m'empêcher de laisser échapper à voix haute. Le nouvel arrivant se tourna vers moi et pointa une sorte de pistolet en direction de ma poitrine. Pistolet à moitié transparent qui laissais voir son contenu gluant. Avec quoi conptait il me tirer dessus ? Une solution bactériologique ? Un acide ? De là où j'étais cependant, cela m'avait tout l'air de ressembler à du ketchup.  Du Gotham tout craché.

Let's go down in the river

Zee n’aurait pas pu mettre de mots sur ce qu’elle ressentait à regarder Barry s’occuper des petits. Attentif à chacun tout en étant capable de garder un œil sur la tablée entière, présent pour l’une qui bataillait avec sa paille ou pour l’autre qui faisait tomber un nugget par terre, avec toujours un mot pour les calmer ou au contraire les faire se concentrer sur autre chose qu’une dispute en passe de se déclencher ou une crise de jalousie parce que le voisin avait plus de frites ou plus de ketchup. Il faisait cela avec un tel naturel que pendant quelques minutes, elle se laissa porter par ce moment totalement imprévu. Car jamais elle n’aurait cru se retrouver dans une telle situation, non seulement ce soir, où elle était partie pour vivre une soirée caritative comme une autre, entourée de la faune habituelle, sa zone de confort en quelque sorte tant elle était habituée à cela, mais de façon générale. Zatanna Zatara dans un fast-food entourée d’enfants qui étaient partis avec bien peu de cartes en main dans la vie mais qui pourtant semblaient n’en faire aucun cas. Si elle s’était sentie ce soir blasée ou fatiguée d’une existence qui parfois lui semblait dénuée de sens, ce seul moment suffisait à la regonfler à bloc. Et en ce qui la concernait, c’était clair : Barry était fait pour avoir une famille. Elle ne s’attendait pas cependant à la petite bombe qu’il lâcha dans la foulée. Au début, elle crut qu’il plaisantait, hochant la tête au souvenir vague du jeune Bart dont il lui parlait, un speedster lui aussi – mes ces choses-là ne se transmettaient pas forcément de père en fils, non ? Mais la révélation de Barry lui fit écarquilles yeux et lui donna vaguement la migraine pendant une seconde. Bart était le petit-fils de Barry. Barry, actuellement célibataire et sans enfant. Elle n’eut pas besoin de parler pour exprimer ce qu’elle ressentait à l’écoute de cette nouvelle : un mélange de stupéfaction et de curiosité totale. Le jeune Bart, s’il était là avant même la conception de ses parents, avaient dû remonter le temps. Elle fut prise d’un doute, aussi. Il s’était passé, tout récemment, quelques petits soucis avec le temps, justement.

Elle avait mille question, à commencer par « Mais qui est la grand-mère de Bart, tu lui as posé la question, à ton petit-fils ? » qu’elle ne se priva pas de poser, en passant peut-être par des félicitations puisque ça s’imposait un peu, non ? Barry allait bel et bien trouver l’amour et allait bel et bien devenir père. Peut-être que sa future femme passerait par une des salles de spectacle de Zee ! Tout ça lui donnait le tournis et elle ne pouvait même pas imaginer ce que Barry devait penser de tout ça. C’était un peu hardcore, quand même, comme façon d’apprendre la nouvelle. Et aussi, ça ne lui laissait plus trop le choix… Mais c’était un choix qu’il avait probablement fait avant cela, en son âme et conscience. À sa place, Zee se sentirait sous pression. Elle ne voulait pas d’enfants alors croiser un de ses petits-enfants l’aurait démolie, parce qu’impossible de ne pas tout faire pour que ces êtres vivants venus du futur viennent au monde, hein ? Même en dépit de ce que vous vouliez pour vous-même… Tout ça était incroyable, mais heureusement, ou hélas, elle n’eut pas le temps de poser ses millions de questions, car un type louche venait d’essayer de braquer la caisse du McDo. Enfin, peut-être que c’est ce qu’il aurait fait – ou peut-être pas. Ils ne le sauraient jamais. Zee s’apprêtait à transformer quoi que ce soit qu’il tenait dans sa poche en chocolat quand un autre bonhomme entra derrière lui, et, pour le coup, se présenta glorieusement : Condiment King. Un silence de mort suivi la déclaration, brisé par Barry, évidemment, qui exprima tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Le braqueur – le vrai – pointa une arme louche sur lui, ce qui n’empêcha pas un de leurs petits de beugler : « Ça veut dire quoi ‘condiment’ ? »

Aussi absurde que soit la situation, Zee poussa l’enfant derrière elle, juste au cas où. Condiment King hocha fièrement la tête, apparemment heureux de toute cette attention. « Il me dit un truc, celui-là. Je crois que Batman en a déjà parlé. » Avec de la douleur dans la voix, évidemment, tant le Batman lui-même souffrait de devoir faire face à ce genre d’individu. « Donnez-moi vos bijoux, votre argent et vos téléphones, et tout se passera bien ! » brailla l’intéressé. Personne ne bougea. Zee vit même un type enfourner lentement une frite dans sa bouche, les yeux fixes, comme s’il matait un film au cinéma. Dooooonc, c’était une blague, ou… ? Le regard du type se reposa sur eux – whyyyyyy ? Puis elle compris que les vêtements de Barry et elle attiraient toute son attention, forcément, vu qu’ils étaient sapés comme jamais. Elle-même portait des boucles d’oreille et des bracelets. Il braquait toujours son arme sur Barry et même si Zee ne s’inquiétait pas trop pour lui, il y avait les autres, et surtout les enfants, et puis qui savait ce qu’il y avait dans son arme ? Bon okay, probablement des condiments… « Écoutez… » commença-t-elle dans un souci de diplomatie. Mais l’autre n’écouta pas du tout. Il braqua son arme sur elle et tira, juste comme ça, et elle sentit un truc gluant lui exploser en pleine figure. Elle cria, plus de surprise qu’autre chose, parce qu’en fait, de un, elle n’était pas morte, et de deux, elle n’avait même pas mal, non, mais en revanche…

Elle passa les mains sur ses joues pour en retirer le gros du paquet de mayonnaise qu’elle venait de se prendre au visage. Elle poussa une exclamation dégoûtée, recouverte par les éclats de rire des enfants qui trouvaient ça hilarant évidemment. « Je vais le tuer !! » Et il était probable que pendant une fraction de seconde elle le pensa vraiment. Elle se leva d’un bon, les yeux brillants, pupilles et iris disparus, et ses cheveux poisseux se soulevèrent dans les airs. Elle avait un sort sur le bout de la langue, quelque chose qui causerait quelque dégât au fast-food, et cela ne changeait rien que le type semblât vouloir lui tirait dessus à nouveau avec allez savoir quoi.  

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

« Il me dit un truc, celui-là. Je crois que Batman en a déjà parlé ». « Ah... » me contentais je de répondre. A moi, en tout cas, il ne me disait rien. Vu de là cependant, il ne semblait pas bien dangereux. Ennuyeux oui mais dangereux non. Par expérience, je savais néanmoins qu'il ne fallait jamais sous estimer un ennemi. Aussi stupide puisse t-il paraître. C'était en sous estimant ses ennemis qu'on commettait des erreurs. Ou que les gens mourrait. Alors malgré tout l'absurde de la situation, je la prenais au sérieux. Une fois la surprise d'une telle apparition passée bien sur. Je n'étais qu'humain après tout. Ou méta humain pour être exact. A ce moment donné cependant, la distinction importait peu. « Donnez-moi vos bijoux, votre argent et vos téléphones, et tout se passera bien ! ». Le silence continua de s'étendre entre tous les protagonistes volontaires et involontaires de la scène. Personne ne bouge de sa place. Personne n'avait peur. Ou alors personne ne se sentait suffisamment concerné. Après tout, son attention était braquée sur nous; et seulement nous. Il fallait dire que l'on se démarquait avec nos habits de soirées et notre ribambelle d'orphelins. Nous étions les cibles parfaites. Personne ne semblait cependant lui avoir appris que l'habit ne faisait pas le moine. Dans mon cas, c'était parfaitement vrai. « Écoutez… » commença Zatanna. La jeune femme avait eu la même idée que moi : parlementer. Arès tous, nous étions dans un lieu bondé et il y avait des enfants tout autour de nous. Avec autant de regards sur nous, je ne pouvais pas utiliser mes capacités. Je ne pouvais pas me changer non plus. J'étais rapide certes mais pas invisible pour autant. Je ne pouvais pas exposer mon identité de cette manière. Surtout pas, lorsqu'il existait encore d'autres solutions. Cet homme semblait pouvoir être raisonné et comme Zatanna je me devais d'essayer. Parfois le recours à la force devait rester une solution de dernier secours. Franchement, je n'avais pas envie de faire subir ça à mes proches. Certes, je n'en avais pas – plus – des masses. Mais tout de même. J'avais encore des amis. Et que diraient mes collègues du CCPD si cela venait à se savoir ? Je n'osais même pas imaginer le backlash médiatique qui me retomberait dessus. Sans compter toutes les affaires sur lesquelles j'avais bossé en tant que technicien de la police scientifique. Ils pourraient juger les évidences entachées d'irrégularités. Et alors là, ça serait vraiment la fin des haricots.  

La tentative de ma collègue sorcière se solda pas un échec. Condiment King n'écouta rien du tout et lui tira de la mayonnaise au visage. Bien sur, je vis le coup de feu partir au ralenti. Mon premier réflexe fut cependant de protéger les enfants qui se tenaient à mes côtés. Rapidement – mais à une vitesse humaine morale – je les plaçais derrière moi.  Ainsi, je ne pus pousser Zatanna en dehors de la trajectoire du liquide blanc et gras. Le temps sembla se suspendre entre nous pendant quelques secondes. Même respirer était devenue une option tant l'espace sembla s'électrifier d'intensité d'un seul coup. Le silence fut brisé cependant par les gloussements et les rires des enfants qui ne purent se retenir plus longtemps. « Je vais le tuer !! » s'écria Zatanna, folle de rage.  Même les enfants arrêtèrent de rire devant la manifestation de sa magie. Ainsi, la femme était terrifiante. Même pour moi. Peut être même encore plus pour moi qui savait de quoi elle pouvait être capable. Ou du moins assez pour imaginer ce qui pouvait advenir. «  Et si on reprenait tous notre calme ? » déclarais je en m'interposant entre Zatanna et sa victime, les bras écartés pour me positionner en seule cible. Même les Gothamites s'étaient réveillés et regardaient la scène avec inquiétude voir incrédulité. Tout pouvait si vite déraper. «  Zatanna s'il te plait, tu fais peur aux enfants » lui murmurais je d'une voix douce pour la mener sur le chemin de la raison.  «  Pousse toi de là ! » lâcha cependant l'ennuyeux super vilain dans mon dos. A ce stade je ne savais pas si c'était de la bêtise ou non.  Probablement. Il ne voulait pas perdre la face devant autant de témoins. Mais rien de bon n'allait lui arriver si il continuait à pousser le bouchon. «  Je crois que tu devrais partir avant qu'il ne t’arrive malheur » lui assénais je en me tournant finalement vers lui. Je n'étais pas aussi impressionnant que Bruce mais je savais me montrer physiquement imposant si je le vouais. Et malgré son costume et ses gadgets, il restait plus freluquet que je pouvais l'être. «  Et t'es qui toi d'abord pour me dire ça à moi ? » questionna t-il sur un ton suffisant. «  Un flic » lâchais je. Si il réalisa son erreur, il eut l'état d'esprit de ne pas le montrer. Ou alors autre hypothèse, il ne réalisa rien du tout. Les deux options semblaient possible.  Et il fut apparent que la seconde option emporta la lutte lorsqu'il laissa échapper un rire. «  Je suis Condiment King, je n'ai pas peur de la police » déclara t-il fièrement.  Lorsqu'il me pointa son arme à condiment sur le torse, je fus assez prêt pour la dévier et l'emporter lui avec le mouvement. Bientôt, il se retrouva face contre terre à lécher le sol sale de l'endroit, le bras coincé et avec l'impossibilité de se dégager sans le casser. Je ne faisais pas que courir vite. Je savais aussi me battre. Bruce lui même m'avait entraîné en me répétant que je devais être capable de me défendre et de défendre les autres si jamais mes pouvoirs s'estompaient. Jamais je n'aurais cru cependant avoir à mettre en pratique ses leçons dans de telles circonstances.

Let's go down in the river

Pourquoi fallait-il que le moindre moment de félicité soit toujours gâché par quelque abruti qui avait décidé de s’en prendre aux autres au simple motif qu’il s’en donnait le droit ? Une respiration entre deux atrocités, un moment de calme et de normalité, en compagnie d’un ami cher et de gosses supers, et voilà qu’un demeuré se pointait pour braquer des gens qui n’avaient probablement que bien peu à donner de toute façon, et Zee devait bien avouer qu’un peu de mayo dans la figure ne méritait pas une telle crise de rage, et pourtant elle était là, probablement à régler d’autres comptes en vérité, et consciente qu’elle offrait un spectacle bien différent de ses shows habituels. Mais on n’était pas Islande, ici, et Condiment King n’était pas Wotan. Il ne méritait pas qu’elle le prenne au sérieux, ni qu’elle fasse un tel étalage de pouvoir… Et ce fut Barry, dont la voix lui parvint au travers du brouillard de colère dans lequel elle s’était douillettement lovée, qui tenta de calmer la situation. Elle le regarda du coin d’œil, puis s’aperçut que les enfants la regardaient avec de grands yeux écarquillés. Cette vision plus que tout le reste fit aussitôt retomber sa colère. Elle, faire peur aux enfants ? Eh bien, ça avait l’air d’être le cas, sans parler des autres clients, qu’elle ne remarqua cependant pas. Hélas, le seul qui ne semblait pas plus effrayé que cela à part Barry, c’était l’abruti de service, qu’elle entendit pépier dans leur dos. Elle se retourna de nouveau vers lui, un éclair dans le regard – littéralement parlant. Mais Barry détourna son attention de nouveau et inspira à fond pour se calmer.

Pendant que Barry parlementer avec l’idiot du village, Zee marmonna une formule, chassant la mayonnaise de sa figure, nettoyant ses cheveux et changeant ses vêtements en quelque chose de plus confortable, jean, bottes et veste en cuir. Elle releva le menton avec humeur et capta le regard de nouveau ébahi des enfants, que son petit numéro de magical girl avait suffi à rassurer. Mais ils étaient résilients, ces gamins. Et probablement qu’ils surmontaient plus facilement leurs trouilles que les enfants ayant grandi dans un milieu protégé. Elle tourna de nouveau les yeux vers Condiment King, qui semblait ne pas vouloir tourner les talons et partir, quand bien même Barry venait de lui dire explicitement qu’il était policier. Alors que l’idiot allait de nouveau tirer, il se retrouva soudain à plat ventre par terre avec Barry qui lui faisait une clé de bras. Les gens dans le restaurant applaudirent, les enfants hululèrent. Et Barry n’avait même pas eu besoin d’utiliser sa vitesse pour ça. « Très bien, finissons-en ! » D’une formule, elle fit apparaître des menottes autour des poignets du type, et d’une autre, elle ouvrit un portail entre deux tables. De l’autre côté, l’air ébahi, un policier en uniforme assis à son bureau, en train de manger un sandwich, regarda dans leur direction sans comprendre, puis son visage s’affaissa. « Oh non, pas encore vous ! » Mais Zee n’avait pas pitié. Il était notoirement connu que beaucoup des flics de Gotham étaient corrompus, à divers degrés, et plus ou moins efficaces. Certains étaient des héros et prenaient quand même des pots-de-vin, certains étaient cleans mais restaient assis sur leurs fesses en attendant l’heure de la pause.

Sans ménagement, elle poussa Condiment King dans le portail, le laissant atterrir directement dans le commissariat central de Gotham, balança son arme avec et referma le portail. « Voilà ! On va peut-être pouvoir manger nos glaces avant qu’elles aient fondu. » Elle envoya un clin d’œil à Barry, en articulant « merci » en silence, alors que les conversations animées reprenaient dans le fast-food. Elle vit que quelques personnes rangeaient leur téléphone, mais vu que Barry n’avait pas utilisé sa vitesse et qu’elle-même n’avait jamais caché ses dons, cela ne devrait pas poser de problèmes – à part que Bruce se ficherait probablement de leur gueule s’il voyait un tel exploit de la part. Un jour, Darkseid, le lendemain, Condiment King. La vie n’était faite que de surprises. « Et ensuite il faudra qu’on vous ramène, les enfants. » C’était triste à dire même si les enfants eux-mêmes ne semblèrent pas en faire toute une histoire. Mais enfin, ils nous pouvaient pas les garder avec eux, pas avec la vie qu’ils menaient… Et cela lui fit penser à autre chose, de sorte qu’elle pivota de nouveau vers Barry : « Tu as un petit-fils ?? » Oui, elle revenait là-dessus. C’était une information trop énorme pour être oubliée par la seule interruption d’un demeuré. « Comment est-ce que tu le vis ? Tu n’as plus vraiment le choix que de trouver l’amour, maintenant… » C’est pour ça que connaître son avenir, c’était horrible, en vérité, aussi séduisant que ça ait l’air. Puis il lui vint une autre idée et elle lança à son ami un regard soupçonneux. « Mais dis donc, ton Bart, il n’aurait pas un peu voyagé dans le temps, pour venir te voir ? » Forcément que si. Bon, il ne fallait pas qu’elle soit parano non plus. Mais n’empêche, c’était difficile de ne pas se poser la question, rapport à ce qui leur était arrivé à tous quelque temps plus tôt.  

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

Sans surprise, j'étais à présent d'assez mauvais poil. Mon humeur dut se ressentir sur la prise que j'exerçais sur son bras. Il avait failli gâcher ma soirée. Ou peut être l'avait il déjà gâché. Mais surtout... il avait failli gâcher celle des enfants qui nous accompagnaient. Et ça, c'était impardonnable à mes yeux. Ces petits êtres avaient la vie bien assez difficile sans qu'un idiot vienne mettre en l'air leur seule soirée à peu près sympathique. Par chance, Zatanna avait retrouvé son calme et ses esprits et nous débarrassa de lui. Une paire de menottes, un portail et l'homme ne fut bientôt qu'un mauvais souvenir.  « Voilà ! On va peut-être pouvoir manger nos glaces avant qu’elles aient fondu ». Le clin d'oeil de Zatanna et les larges sourires des bambins suffirent à chasser ma colère et ma frustration. Si eux n'étaient pas contrariés alors je n'avais pas de raison de l'être non plus. Après tout, il fallait relativiser. Tout s'était bien terminé et le calme était revenu dans l'endroit. Un coup d'oeil vers les caisses m'apprit, de plus, que le jeune homme qui nous avait en premier lieu alerté avait profité de l'altercation pour mettre les voiles sans créer plus de remous. En voilà, une bonne nouvelle. Beaucoup d'autres auraient certainement profité de l'agitation et du bruit pour accomplir leurs méfaits. Cependant, à par des suspicions, rien ne nous disait vraiment que le garçon n'avait pas juste été là pour commander quelque chose à manger en tout bien tout honneur.  

Lorsqu'elle me remercia du bout des lèvres, je secouais la tête lui signalant ainsi que ce n'était rien. Cela arrivait même au meilleur d'entre nous de déraper un peu de temps en temps. Nous n'étions que des Hommes après tout. Nos pouvoirs à part, nous étions aussi emplis de défauts que les autres. En somme, ni nous ni le reste de l'humanité étions parfaits. Et c'était bien ainsi. « Et ensuite il faudra qu’on vous ramène, les enfants ». Les petits firent un peu la moue mais aucun ne trouva en lui la volonté de tempêter. Ils étaient tous assez intelligents pour savoir que c'était inéluctable. On ne pouvait pas les prendre avec nous. Déjà les processus d'adoption n'étaient pas aussi simple et surtout je n'avais personnellement ni la place ni même les moyens financiers pour subvenir à leurs besoins. Un léger sourire se plaça dans mes lèvres lorsque je remarquais cependant le lent mouvement de leurs mains. Ils avaient considérablement ralenti l'allure de leurs dégustations pour faire durer le moment aussi longtemps que possible. Les enfants étaient définitivement des êtres dotés d'une intelligence redoutable. Amusé, je suivis leurs exemples et mangeais doucement. Du moins aussi lentement que possible. Après tout, sous mon identité civile, je prenais déjà assez de temps pour faire les choses. J'avais du apprendre à être patient. Parfois faire semblant de ne pas être Flash était épuisant. Épuisant et tout aussi frustrant. Mais cela était important pour mon psyché. Après tout, je devais vivre au rythme de la société pour en faire parti.  « Tu as un petit-fils ?? ». Je ricanais doucement autour de ma cuillère en plastique lorsque Zatanna trouva bon de revenir sur ce sujet. «  Oui ». « Comment est-ce que tu le vis ? Tu n’as plus vraiment le choix que de trouver l’amour, maintenant… ». «  Disons que j'ai eu du mal à m'y faire au début» commençais je en me remémorant pour la seconde fois ce soir ma première rencontre avec Bart Allen. «  Pour dire vrai, j'étais terrifié » riais je doucement en reposant ma cuillère dans mon pot maintenant à moitié vide. «  A l'époque, j'étais à mille lieux de me demander si je voulais des enfants. Cela ne faisait absolument pas parti de mes priorités. Alors faire face à une telle information a été un choc », continuais je avec un petit sourire au coin des lèvres, « maintenant en revanche je suis assez excité par cette perspective. Mais je ne recherche pas activement ma femme. Après tout si Bart est encore là, c'est que tout cela doit encore arriver. Je la rencontrerais au moment opportun. Tout est déjà écrit après tout » terminais je avec le même sourire. « Ceci dit, j'ai peur évidemment de passer à côté d'elle. J'ai peur de voir Bart disparaître parce que le futur aurait changé sans qu'aucun de nous ne s'en rende compte...assez paradoxal n'est ce pas ? ». Ces doutes et ces peurs, ils étaient récurrents. Bart était mon petit fils et je m'étais attaché à lui. Le voir disparaître – cesser d'exister – me déchirerait le cœur. Je n'étais pas sûr de pouvoir me remettre d'une telle perte. Après tout,  ce n'était pas dans l'ordre des choses. Les parents – ou les grand parents dans mon cas- ne devraient jamais avoir à enterrer leurs enfants ou petits enfants. Ce n'était pas naturel.

« Mais dis donc, ton Bart, il n’aurait pas un peu voyagé dans le temps, pour venir te voir ? ». A cela, je grimaçais. «  Tu sais comment on est … nous les speedsters ... » déclarais je en grimaçant toujours autant. Nous étions sages la plupart du temps mais nous savions aussi nous montrer plus qu’irréfléchi. Avec des pouvoirs comme les nôtres, voyager dans le temps et l'espace était si simple qu'ils nous étaient impossibles de résister à l'attrait que cela présentait. Moi-même, m'y était laissé prendre. Avant de comprendre le danger que cela représentait. Je lui envoyais donc un sourire un peu désolé qui confirma ses propos. « Ceci dit, il n'est pas juste venu pour me voir. Au début, il agissait comme si ce n'était que pour un jour... pour satisfaire sa curiosité. Finalement, il est resté parce qu'il ne pouvait plus repartir. Un problème mécanique selon ses dires. Mais … je pense qu'il n'a jamais eu l'intention de repartir » lui apprenais je. Je ne savais pas ce qui s'était réellement passé dans le futur pour le forcer à prendre une décision aussi drastique … mais cela ne promettait rien de bon. De ça, en revanche, j'en étais plus que certain. Et vu son comportement, dans ce futur, je ne vivais plus.

Let's go down in the river

Zee aimait les enfants – des autres. Elle aimait les enfants heureux, les familles heureuses, les happy endings, oui, oui, la totale. Il y avait des circonstances où les enfants n’avaient pas leur place, c’était évident. Pour des tas de raisons, elle ne se voyait absolument pas en avoir. Mais quand elle regardait Barry, cela faisait totalement sens. C’était même parfait. L’enfant qui naîtrait dans son foyer aurait de la chance, t il serait aimé – et apparemment, aussi, il aurait les mêmes capacités de son père, à moins que le don n’ait sauté une génération ! Elle avait presque hâte de voir ça, à présent, elle espérait bien faire la connaissance de l’enfant de Barry, et de sa femme, aussi, de son vivant. Si elle, cela la rendait bizarrement heureuse, de savoir ça, elle pouvait comprendre cependant que ça avait dû être un peu difficile à vivre pour Barry… Déjà, c’était pénible de connaître son avenir, et Zee fuyait souvent la pièce quand Xanadu apparaissait, elle qui ressentait toujours le besoin de lui faire des prédictions. C’était trop de pression sur les épaules. Et en la matière, Barry se posait là ! Tu parles d’une pression ! L’idée de voir son petit-fils s’effacer doucement du décor si par malheur son grand-père mettait un râteau à la mauvaise personne. Il allait devoir dire oui à toutes les demandes de rencard, à partir de maintenant, et mener chaque relation jusqu’au bout, aussi… Cela dit, le point de vue de Barry se tenait aussi. Tout à l’inverse, il avait l’air de vouloir laisser venir les choses. C’était la différence entre croire à la destiné ou ne pas y croire, et Zee n’y croyait pas. Pour elle, il fallait l’écrire soi-même. Mais pour une fois, la version de Barry lui semblait beaucoup plus saine. Sinon, ce n’était pas une vie. Ni même une vie amoureuse. « Tu as raison j’imagine. J’espère qu’il ne t’a pas donné trop de détails… Il faut garder une part du mystère. » Et quant à sa peur « paradoxale », Zee aurait plutôt dit que c’étaient les paradoxes eux-mêmes, qu’il fallait craindre, ce qui forcément amena la conversation sur un autre terrain.

Impossible de ne pas penser à ce qui leur était arrivé à tous quelques semaines plus tôt… Mais les paroles de Barry prenaient un autre sens, aussi. Elle lui jeta un regard inquiet avant de regarder les enfants, qui jouaient avec les petits jeux obtenus avec leurs menus enfants, comme pour se rassurer à leur seule vue. « C’est un peu inquiétant ce que tu dis. Ses parents, toute sa famille… ils doivent être inquiets de ne pas le voir revenir. Mais j’imagine qu’il le sait bien. » Et s’il ne rentrait pas quand même, eh bien… Zee posa la main sur le bras de Barry comme pour se retenir – ou le retenir, lui. « Il ne t’a rien raconté, hein ? Sur le monde d’où il vient et où il ne veut pas repartir. Je ne sais pas ce qui est pire, dans ce genre de cas. Savoir, ou ne pas savoir. » Pauvre Bart. Ce ne pouvait pas être une simple crise d’adolescence. Et il n’était pas un monstre, cet enfant. Eh bien, personne n’avait prétendu que de nouvelles catastrophes ne les attendaient pas au tournant. Mais quand même, ces histoires étaient un peu effrayantes. « C’est une bonne nouvelle et une nouvelle plus inquiétante. C’est l’équilibre de l’existence, il paraît… J’imagine que ça veut dire aussi qu’on devrait d’autant plus profiter des choses tant qu’on les a. Et des gens. Tu m’inviteras à ton mariage, hein ? » Pas question de rater ça ! Elle imaginait déjà Hal en témoin de Barry, ruinant la cérémonie en diffusant une vidéo des pires moments de son meilleur ami… Profiter des bons moments quand ils étaient là. Et puis elle adorait faire la fête.

Elle regarda les enfants se lever et aller jeter les restes de leur repas dans les poubelles adéquates, sans même qu’ils aient à le leur demander. Elle en profita pour baisser d’un ton et demander à Barry : « Tu crois que tu présenteras Bart à ta future femme ? » Ce serait un peu bizarre de ne pas le faire, non ? Il y avait quelque part sur cette planète une jeune femme à mille lieues de se douter de ce qui l’attendait – tomber amoureuse de Flash, rencontrer son petit-fils, donner naissance à un speedster, vivre dans ce monde particulier qui était le leur… Ce serait, effectivement, la femme parfaite ! 

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

« Tu as raison j’imagine. J’espère qu’il ne t’a pas donné trop de détails… Il faut garder une part du mystère ». A cela, je secouais la tête. Dans l'ensemble, Bartholomew Henry Allen II dit Bart Allen savait se tenir. Plus ou moins. Parfois, certains détails lui échappaient mais ils n'étaient jamais conséquents. Et puis, certaines subtilités devaient de tout façon m'échapper. Je ne le connaissais pas ce futur après tout. C'était bien pour cette raison qu'il était mon futur et non mon passé ou mon présent. Ce qui pouvait me paraître dérisoire à l'heure actuelle pouvait avoir une importance capitale plus tard. Mais cela, je supposais que je ne le saurais qu'une fois mis devant le fait accompli. Pas avant. « C’est un peu inquiétant ce que tu dis. Ses parents, toute sa famille… ils doivent être inquiets de ne pas le voir revenir. Mais j’imagine qu’il le sait bien ». Pris en étau entre des sentiments et émotions contradictoires, je soupirais. Comme elle, cela m'avait tout d'abord inquiété. J'avais eu de la peine pour son père, mon fils. Une peine qui avait du faire écho à la sienne. Ne jamais voir revenir son fils... cela avait du être une épreuve difficile. J'avais donc passé des heures à travailler en secret sur son problème, sur le moyen de le renvoyer d'où il venait sans altérer le cours du temps. Et ce n'était pas aussi simple que cela. Tout d'abord il nous fallait la puissance nécessaire. Et même en courant à ma vitesse maximum je n'étais pas sûr de pouvoir y parvenir. Alors, je m'étais entraîné à courir. J'en étais devenu plus fort et plus rapide. Mais rien ne semblait assez. Il n'était pas question ici de remonter le temps de quelques minutes ou d'un paire d'années. Non, nous parlions de siècles différents. De beaucoup de siècles différents. Ce qui intellectuellement était difficile à comprendre pour des personnes normales. Les speedsters ne vivaient pas plus longtemps  que le reste mais avec notre faculté de voyager dans le temps et l'espace, nous n'étions pas liés par la cohérence de la chronologie humaine.   C'était donc finalement vers la science que j'avais fini par me tourner. Et surtout vers les gadgets de Thawne. Les toucher de près ou de loin avait presque suffit à me donner la nausée. Quand on savait le mal qu'il m'avait fait, cela ne surprenait pas. Il était ma Nemesis pour une raison. Et même avec ces derniers, je n'étais arrivé à rien. Et puis, c'était sans compter le fait que je ne avais pas exactement l'époque où je devais le renvoyer. «  J'imagine en effet.. » murmurais je finalement n gardant pour moi mes doutes quand au fait qu'il avait encore une famille de là où il venait. Je mettais ma main à couper qu'il était orphelin. Ou si il ne l'était pas , qu'il n'était pas en bon terme avec sa famille. Cela me désolait évidemment. Malheureusement, je n'y pouvais pas grand chose. Et puis, cela restait que des suppositions pour le moment. A gut feeling .

« Il ne t’a rien raconté, hein ? Sur le monde d’où il vient et où il ne veut pas repartir. Je ne sais pas ce qui est pire, dans ce genre de cas. Savoir, ou ne pas savoir ». «  Non il ne m'a rien raconté. Personnellement, je ne suis pas sûr de vouloir savoir. Après tout, je ne pourrais pas m'empêcher de changer les choses vu que j'en ai le pouvoir. Ce qui pourrait être d'autant plus catastrophique » soufflais je en haussant un peu les épaules. Vouloir faire le bien était honorable mais pouvait avoir des conséquences destructrices. « C’est une bonne nouvelle et une nouvelle plus inquiétante. C’est l’équilibre de l’existence, il paraît… J’imagine que ça veut dire aussi qu’on devrait d’autant plus profiter des choses tant qu’on les a. Et des gens. Tu m’inviteras à ton mariage, hein ? ». Je riais légèrement. « Tu seras la première sur ma liste d'invitation » lui répondis je avec un rire coincé au fond de la gorge. « Tu crois que tu présenteras Bart à ta future femme ? ». La question était excellente. Jusqu'à présent, je n'avais pas eu l'occasion de me la poser mais elle demandait réflexion. « Oui et non je suppose »  commençais je, soudainement perdu dans mes pensées et interrogations. «  Bart fait parti de ma famille  - et de sa famille à elle par la force des choses – donc ils seront présentés l'un à l'autre et en contact. Maintenant, je ne suis pas certain de pouvoir lui dire qu'il est mon petit fils et le sien » riais je quelque peu en imaginant déjà la scène. Si le visage de ma future femme restait flou, j'imaginais sans mal l'incompréhension qui accompagnerait assurément un tel aveu. Je n'avais pas envie de la voir faire demi tour et partir en courant. «  Avant toute chose, il faudra d'abord qu'elle sache pour moi. Evidemment, cela pourrait paraître moins compliqué de lui avouer qui je suis si nous sommes destinés à être ensemble, à se marier et avoir des enfants. Mais sans connaître l'identité de ma promise, difficile de savoir si j'avoue mes secrets à la bonne personne ». Après tout, je pouvais aussi totalement me gourer et compromettre mon identité et celles de mes proches en annonçant que j'étais Flash à la mauvaise personne. Savoir qu'il y avait une femme là dehors qui n'attendait que moi tout en ne sachant pas qu'il elle était revenait un peu à jouer à la roulette russe avec mon alter égo. Il fallait faire le bon choix. J'avouais compter un peu sur Bart pour au moins lever un pouce dans ma direction pour me donner le feu vert. «  Ma foi, on verra bien comment ça se goupille le moment venu » concluais je en me laissant un peu aller contre le dossier de ma chaise. Je ne pouvais pas lui donner une réponse catégorique. Cette femme, je ne la connaissais pas encore. Je ne savais pas comment elle agissait. Difficile alors de savoir si je pouvais lui avouer toute la vérité ou si j'allais devoir la distiller dans le temps. Je préférais personnellement l’honnêteté dans une relation mais il n'y avait pas que ma vie et mon avenir en jeu. L’honnêteté ne devait donc pas se transformer en égoïsme.

Let's go down in the river

Zee comprenait le point de vue de Barry. Elle savait qu’il avait raison. Mais elle savait aussi qu’à sa place, elle aurait cherché à savoir malgré tout. Elle était de ceux qui pensaient qu’on pouvait toujours faire quelque chose. Les déceptions et les échecs n’en étaient que plus violents et amers, évidemment. Et puis, dans les histoires de visions de futur, c’était toujours la même chose : ne faites rien et l’avenir sera tel que vous l’avez vu. Tentez quelque chose et c’est exactement vos actions qui provoqueront l’avenir entraperçu. Il y avait de quoi se taper la tête contre tous les murs qui passent. Elle aurait détesté être dans sa situation, en vérité, mais si elle l’avait été, elle aurait réagi de manière bien plus impulsive que lui. Il fallait croire que malgré son pouvoir, Barry était quelqu’un de posé, d’une certaine manière. Ou peut-être que c’était justement à cause de son pouvoir. Si en plus d’être un speedster il avait été du genre à ne pas réfléchir avant d’agir… Cette idée avait de quoi donner froid dans le dos ! Mais au moins, avec tout ça, elle s’était réservé une place à son mariage, et ça, ça n’avait pas de prix ! On avait trop peu l’occasion d’aller à des mariages, dans leur petit monde, non ? Elle ne parvenait pas à se souvenir du dernier auquel elle avait été invitée… Hormis le sien, qui n’était qu’un faux mariage organisé par un démon qui lui avait lavé le cerveau, mais c’était une autre histoire. Ralph et Sue Dibny peut-être ? Allez savoir ! Ils passaient plus de temps à enterrer des amis qu’à se rendre à leur union sacrée…

Et voilà qu’ils s’étaient mis à disserter sur la future promise de Barry. Zee voyait mal quel choix il aurait, par rapport à Bart. Il faudrait bien qu’il la prévienne. Ce serait trop cruel de la laisser dans l’ignorance quand tout le monde autour d’eux serait au courant. Mais d’abord, oui, il y avait le propre secret de Barry. Aaaah, ces histoires d’identités cachées ! Elle au moins n’avait pas ce problème. Cela lui valait un paquet de cinglés et de stalkers qui ne voulaient se rapprocher d’elle que parce qu’elle était Zatanna Zatara la magicienne, mais au moins les choses étaient claires dès le départ. Elle tapota le bras de son ami. « Tout est à aimer chez toi Barry Allen. Que tu sois… tu sais qui… ce n’est que du bonus. » C’est vrai, après tout il n’avait pas deux personnalités différentes. Barry ou Flash, il restait gentil, empathique et voulait aider les autres. Elle ne voyait pas qui est-ce que ça pourrait faire partir en courant. Et de toute façon, la femme qui lui était destinée resterait, justement. « Tu sais, cela dit, ça sera un bon test pour savoir si tu es tombée sur la bonne ou quoi. Quand tu lui avoueras, si elle s’enfuit, c’est qu’elle n’était pas censée devenir Mme Allen. » Après, oui, il y avait toujours un risque. Tomber sur celle qui irait tout balancer aux médias. Encore que ce ne serait qu’une voix unique au milieu de millions. Des tas de gens prétendaient tous les jours être Flash, Superman ou Batman. Ou les connaître. Bon, évidemment, s’il dix fois de suite il avouait qui il était à dix bonnes femmes qui allaient dix fois le moucharder à la presse, ça commencerait à faire beaucoup, mais statistiquement, tout de même, il y avait peu de chance que ça arrive…

« De toute façon… » Elle soupira, posant le regard sur les enfants qui couraient partout dans le restaurant sous le regard plus ou moins agacé des autres clients – eh bien allez vous faire voir bande de coincés. « Tu sais comment ça se passe pour nos proches. Qu’on le veuille ou pas, ils finissent toujours par être embarqués dans nos ennuis. Ils finissent toujours par savoir. Ou pire. » Rien que ce soir, ça n’avait pris qu’une heure avant que leurs devoirs ne les rattrapent. « Mais on ne peut pas se couper de tout le monde au prétexte qu’on ne veut pas les impliquer. » Oh, elle en connaissait qui faisaient ça. Et ça ne fonctionnait pas, de toute façon, alors à quoi bon ? Et quand on voulait faire partie de la vie de quelqu’un, on voulait en être complètement et pas être laissé de côté à cause de secrets.

Codage par Libella sur Graphiorum

Let's go down in the river
zatanna & barry

« Tout est à aimer chez toi Barry Allen. Que tu sois… tu sais qui… ce n’est que du bonus ». Amusé, je riais légèrement. «  Je ne sais pas si tout le monde serait de ton avis mais … merci » lui soufflais je, sourire aux lèvres. Les super héros, les justiciers... cela faisait rêver. Mais cela faisait rêver aussi parce que dans l'esprit de la majorité nous n'étions même plus des hommes ou des femmes. Nous avions presque transcendé le genre humain. Nous étions inaccessibles. Et pour certains, cela n'était que la vérité. Mais le rêve n'était pas forcément aussi beau  ou aussi intéressant si il était soudainement si accessible. Vivre avec une personne comme moi, ce n'était pas forcément de la joie en barre. Et je savais mieux que tout monde vu que cela faisait trente cinq ans que je me supportais. Franchement, j'en arrivais même à m'épuiser moi-même. Après tout, comme le disait le dicton, il fallait jamais rencontrer ses idoles ou ses héros. On en était forcément toujours déçu. Et cela se comprenait parfaitement. Nous étions idolâtrés mais nos défauts, nos humeurs n'étaient jamais mise au goût du jour. Nous étions ces êtes droits et justes. Bons. Loyaux. Et j'en passais. Mais la vérité était que, malgré nos pouvoirs, nous étions comme tous les autres. Nous avions nos moments d'égarement si je pouvais parler ainsi. Et cela ne faisait pas forcément plaisir à voir. « Tu sais, cela dit, ça sera un bon test pour savoir si tu es tombée sur la bonne ou quoi. Quand tu lui avoueras, si elle s’enfuit, c’est qu’elle n’était pas censée devenir Mme Allen. ». Face à cette idée saugrenue, je ne pus que me remettre à rire à gorge déployée. Il était vrai que cette technique pouvait avoir du bon. Et aussi beaucoup de mauvais. «  J'aurais été tout seul dans ma lutte contre le crime, j'aurais considéré ton plan... mais là il n'y pas que mon identité qui rentre en ligne de mire. Comme on ne sait jamais qui va dire quoi .. je ne préfère pas m'y amuser ». Si je me fichais bien du danger que je pouvais faire courir à ma propre vie, il n'en allait pas de même avec celles de mes proches. Et avant toute chose, c'était à eux que je devais penser. Bart bien sur mais pas seulement. Wally et mon père , toujours en prison, était aussi sur la liste des personnes à protéger. Surtout mon père à vrai dire. Si j'aimais Wally comme un fils, il était quand même moins vulnérable que mon propre paternel. La prison était déjà un endroit assez lugubre et difficile. Je ne voulais pas lui rajouter un poids supplémentaire à porter sur les épaules. Si cela venait à se savoir que Henry Allen était le père de Flash... je ne donnais pas bien cher de sa peau. Il serait mort avant que je n'ai pu le sortir de là. J'avais déjà perdu un parent et n'étais pas prêt à perdre le second. Même si certains pouvaient arguer que cela était déjà le cas.  Personnellement, je ne pensais pas comme ça. Malgré les obstacles sur ma route, j'étais toujours aussi déterminé à e sortir de là. Et à prouver aux yeux du monde qu'il était innocent. Tant pis si je devais me mettre tous mes collègues et le système judiciaire à dos pour avoir démontrer cette grossière erreur judiciaire. Mon père le valait bien.  Mon père valait mon confort et ma propre vie.

« De toute façon…  Tu sais comment ça se passe pour nos proches. Qu’on le veuille ou pas, ils finissent toujours par être embarqués dans nos ennuis. Ils finissent toujours par savoir. Ou pire. Mais on ne peut pas se couper de tout le monde au prétexte qu’on ne veut pas les impliquer ». Face à ses vérités, je ne pus que soupirer. Bien sur, qu'elle avait raison. Moi-même était conscient de tout cela. Du danger que tout cela représentait. Un danger qui pouvait être exacerbé  par le fait qu'ils ne savaient pas. Qu'ils n'étaient pas prévenus et donc ne se doutait de rien. Mais malgré tout, ce n'était pas aussi simple. Il y avait ce sentiment irrationnel au fond de moi qui me poussait à garder le silence. Au moins encore un peu. Au moins autant que possible. Pour les protéger. Et surtout pour me protéger du danger que eux représentait pour moi. Il y avait bien des façons de meurtrir quelqu'un. Et c'était humain de vouloir protéger son cœur contre le rejet, contre la déception. Néanmoins, il y avait un équilibre à trouver. Je n'en étais juste pas encore là. Et puis de toute façon, il fallait encore que j'arrive à trouver cette futur madame Allen avant de me torturer avec des questions aussi existentielles. Questions que tous mes amis se posaient sans cesse. Bien sur, tout était plus simple lorsque la personne faisait parti du même groupe. Mais alors la difficulté se créait ailleurs.  Pour toute réponse, je lui envoyais un léger sourire d'où perçait malgré moi le doute et une certaine tristesse. Bâtir une relation n'était jamais quelque chose de bien simple. Et l’honnêteté n'était pas forcément une arme aisée à manier. «  Je crois qu'on devrait ramener les enfants à l'orphelinat » déclarais je finalement après quelques secondes de silence que je passais à réfléchir. Il se faisait tard et je n'avais pas envie de me faire engueuler par la bonne sœur. Alors avec un sourire et quelques mots d'excuses pour les autres clients de l'établissement, je regroupais mes petits protégés du jour. Certains affichèrent des petites moues déçues, mais dans l'ensemble ils furent assez facile à maîtriser. Leurs ventres bien pleins les rendaient certainement somnolents. «  En route mauvaise troupe » énonçais je en ouvrant la porte menant à l'extérieur, tout droit dans le froid mordant de l'hiver Gothamite. Une petite fille, un peu plus fatiguée que le reste du groupe, s'accrocha à ma main en traînant les pieds.  Attendri par l'image de ses joues rondes et rosies et de ses yeux tombants, je me baissais à sa hauteur pour la soulever dans mes bras.  L'enfant glissa sa tête dans le gros de mon cou et bientôt je pus sentir sa respiration régulière sur la peau laissée nue de ma nuque. La fillette s'était endormie. Ce fut donc en la serrant contre mon buste pour la maintenir en sécurité que je suivis le reste de la petite bande.

Let's go down in the river

Bon, concrètement, « tout le monde » n’avait pas besoin de penser comme elle, juste la femme destinée à Barry ! C’était quand même faisable, en tout cas, à son avis, il partait avec beaucoup plus de cartes en mains que certains autres, niveau vie sentimentale. Il était gentil, il prenait soin des autres, il aimait son travail – il sauvait des vies. Ses amis étaient chouettes quoiqu’un peu bizarres des fois, alors que demander de plus ? Et puis c’était vrai, que les gens qui devenaient proches et qui acceptaient le genre d’existence qu’ils menaient étaient des gens qu’il fallait garder près de soi. Cela voulait dire qu’ils le valaient bien. Tout le monde n’était pas capable de supporter ce genre de pression. On ne savait jamais de quoi la journée serait faire, mais c’était particulièrement vrai dans leur cas précis, où quand ils partaient le matin, ils ne savaient jamais s’ils n’allaient pas devoir lutter contre une menace interstellaire ou quelque chose comme ça. Mais il y avait toujours ces histoires d’identités cachées évidemment. Zee pouvait comprendre que la Justice League ne voulait pas voir sans cesse des journalistes, des fans ou des assassins à la porte de leurs maisons. Personne n’était complètement seul, dans leur bande. Il y avait toujours une mère, un père, une sœur ou un fils qi aurait pu subir les conséquences d’une telle révélation. C’était aussi le prix à payer pour être les super-héros les plus connus, les plus célèbres et, à tout le moins, les plus reconnaissables du public. Alors oui, même si elle trouvait cela dommage, elle comprenait le point de vue de Barry.

Elle le regarda s’abîmer dans ses réflexions, sachant qu’elle avait forcément tapé dans le mile avec ses paroles, tout simplement parce que de ce point de vue-là, ils étaient tous semblables. Pas un d’entre eux n’avait pas attiré d’ennuis à des êtres aimés par leur seule nature ou les décisions qu’ils avaient prises. C’était un risque permanent et il fallait vivre avec, ou se couper de tout et de tout le monde. Elle en connaissait au moins un qui avait fait ce choix, du moins il avait essayé, en vain… Personne ne pouvait rester complètement seul. Elle regarda les enfants, leur souhaitant de ne jamais l’être, plus qu’ils ne l’étaient déjà parfois. Au moins étaient-ils ensemble. Et peut-être auraient-ils la chance d’être adoptés par une famille aimante. Et quand bien même, ils pourraient se construire la famille de leur choix. Ce n’était pas le sang qui déterminait ces choses-là, mais les gens, tout simplement. Et, comme Barry donna le signal du départ, il fut temps de rassembler la petite troupe et de les ramener là où ils les avaient kidnappés tout à l’heure. Barry souleva une petite fille, Zee en prit deux autres par la main et toute la bande, bon gré mal gré, repartit vers le port, dans les rues de Gotham encore plus glauques que tout à l’heure. Mais ce moment passé ensemble suffisait à éclipser, au moins momentanément, la dure réalité, et les enfants étaient excités, parlaient, se coupaient la parole, qui pour évoquer Flash, qui le méchant à la mayonnaise, bref, ils avaient passé une bonne soirée. C’était exactement pour ça qu’ils étaient tous venus.

Codage par Libella sur Graphiorum