Orm Ψ fallen king

Derrière les barreaux de Belle-Rêve, tu as été assaillis par les souvenirs. Des souvenirs que tu as soigneusement décortiqués, à la recherche de l'endroit exact où les choses ont commencé à se détériorer.

I. ORVAX

If by chance I talk a little wild, forgive me; I had it from my father.

Fils d'une glorieuse reine et d'un père tyrannique, tu le sais désormais, tu n'es pas le fruit d'un amour indestructible, comme tu pouvais le lire plus jeunes dans les contes atlans. Toutes ces histoires que ta mère te racontait, et qui emplissaient tes songes de doux récits, n'étaient que fables naïves. Ton histoire à toi, était l'inverse de ce qu'on pouvait trouver dans ces livres. Enfant né de ce qu'on pourrait qualifier de viol, ton père, Orvax, t'as appris à grandir par la force de ses coups. Homme violent et rongé par la colère, tu n'as pas eu d'autres choix que de suivre le chemin qu'il t'avait tracé, malgré tout l'amour que te portait Atlanna, et qui était censé t'arracher des griffes du tyran impitoyable. Tu n'as jamais su déterminer si tu l'aimais ou si tu le haïssais profondément. Probablement un peu des deux, toujours à la frontière d'une ligne que tous deux cherchaient à te faire franchir définitivement. L'un t'enseignait l'art de la guerre, et nourrissait inlassablement ton mépris de la surface, tandis que l'autre t'apprenait la tolérance et la bonté d'âme. Malheureusement, ta propre colère était déjà beaucoup trop profonde. Ancrée en toi, elle a pris naissance ces jours où tu protégeais ta mère, et ta demi-soeur Tula des excès de violence d'Orvax. Jamais, pas une seule fois, tu n'as toléré qu'il lève la main sur elles. Tu t'opposais à lui, mais tu n'es pas pourtant parvenu à trouver la force de l'arrêter. Quand il est mort, tué par des surfaciens, ton monde a changé. Ta haine s'est amplifiée, tout autant que ton ambition.

II. ATLANNA

"And all my mother came into mine eyes. And gave me up to tears."

Atlanna était la bonté incarnée, capable de voir le meilleur dans chaque chose, y compris dans le monde ignoble des hommes. Quand toi tu ne voyais que pollution et massacre, elle, voyait leur capacité à évoluer et à se racheter. Comme si elle te lisait encore ces anciennes fabulations enfantines, et auxquelles tu ne crois plus mot depuis longtemps. Quand elle a commencé à te parler de ce frère prisonnier de la surface, tu n'as eu de cesse de vouloir l'en libérer. Comment pourrait-il sciemment rester là-haut, alors que tant de beautés l'attendent ici-bas ? Atlantis était chez lui, tout autant que chez toi. Et fut un temps, sa double-origine ne te perturbait pas le moins du monde, à croire que la tolérance que voulait t'inculquer ta mère commençait à porter ses fruits. Mais là aussi, tout n'était qu'une bien jolie fable, en laquelle tu as bêtement rêvé. Cette mère qui était tout pour toi, t'a trahie. Aveuglé par l'amour que tu lui portais, tu n'as pas vu ses plans sournois destinés à te destituer. Ton demi-frère, Arthur, c'est lui qu'elle voulait voir s'assoir sur le trône. Pourquoi pas toi ? Pourquoi pas celui qui a donné sa vie à Atlantis, celui qui a subi les assauts de son propre père pour devenir un jour un roi exemplaire ? Pourquoi l'a t-elle préféré lui ? Qu'a t-il donc que tu n'as pas ? Si Orvax t'as appris à encaisser les coups, Atlanna t'as appris qu'un cœur pouvait se briser. Et quand tu as planté la lame dans sa chair, les larmes qui ont coulé sur tes joues se sont mêlées à l’océan, laissant un goût rudement amer à ton existence.

III. Y'MERA XEBELLA CHALLA

"Love is blind, and lovers cannot see, the pretty follies that themselves commit."

Elle en avait dix-huit, tu en avais vingt-trois, quand tu as posé pour la première fois ton regard sur elle. Elle était différente des autres, et pas simplement par son appartenance à la dimension Xebel, alors en relation très houleuse avec ton royaume. Tu as vu un millier de merveilles à Atlantis, des perles pour qui les hommes se tueraient sans hésiter, des lieux secrets encore inexplorés, des créatures cachées qui ne se montrent qu'à quelques chanceux, mais sa chevelure rousse en cascade a été la plus belle chose qu'il t'a pourtant été donné de voir. Quand elle s'est rapprochée d'Atlanna, tu t'es rapproché d'elle. Personne n'aurait parié sur votre pair, toi le prince entièrement dévoué à sa cause unique, et désintéressé jusqu'à présent de toutes celles qui tentaient de lui mettre la bague au doigt, et elle, la femme forte d'une nation à la rancoeur tenace. Et pourtant. Tu lui as montré les plus beaux endroits du royaume, y compris ceux qu'il t'était interdit d'arpenter, pour lui faire découvrir entièrement ton monde. Un monde auquel tu voulais qu'elle appartienne. Vous avez grandi ensemble. Et très vite, tu as appris à l'aimer. L'amour qu'on porte à celle qu'on aimerait se voir destiner. Quand Atlanna y a vu l'opportunité de faire disparaître ta haine obsessionnelle pour la surface, elle a fait de vous des promis. Mera de Xebel était ta fiancée, et pour elle, il n'y a rien que tu n'aurais pu faire. Rien, y compris assassiner ta mère pour accéder au trône, et anéantir tout un peuple pour lui offrir une cité protégée et hors de portée de la destruction des hommes. Tu voulais qu'elle devienne ta reine, elle est devenue ton humiliation. Elle devait être ta rédemption, elle t'a conduit à la damnation. Elle devait t'apporter la lumière, elle t'a condamné aux ténèbres.

IV. ARTHUR

"I have no brother, I am like no brother; And this word 'love,' which greybeards call divine, be resident in men like one another, and not in me !"

Deux frères ennemis sur une côté américaine, l'orage grondant au-dessus de leur tête. Vulko a tout fait pour que cette scène apocalyptique puisse se jouer. Trident en main, tu es le protagoniste du tableau. A moins que tu ne sois l'antagoniste ? Ta rage vous a mené jusqu'ici, dans ce duel qui scellera l'avenir d'Atlantis. Toi ou lui, qui règnera ? Ce sang-mêlé qui ne s'est jamais préoccupé de son propre peuple, préférant se saouler dans des endroits miteux de la surface. Il a fuit ses responsabilités, toi tu les as pleinement embrassées. Tu t'es battu pour Atlantis, tu as tout donné à Atlantis, l'amour que Mera aurait pu te porter a été sacrifié sur l'autel de ta quête pour Atlantis. Tout. Absolument toute ta vie a été dédiée à la protection de ta cité. Et te voilà face à un frère qui ne sait rien de toi, rien sur les grandeurs d'un roi, rien sur ce trône qu'il veut pourtant te voler. Elle l'aime. Tu le sais. Quand tes yeux aux couleurs de l'océan croisent les siens, tu te retiens de faire abattre la foudre sur elle, pour la faire disparaître, pour ne plus à la voir avec lui. Il t'a volé ta mère, il t'a volé ta promise, et voilà qu'il veut te voler ton royaume. Ce combat fatidique, tu l'as perdu. Tu as été battu et humilié par Arthur, nouveau roi d'Atlantis. Lui, l'homme faible qui a eu besoin de l'aide de ses amis pour avoir une chance de t'arrêter. A ça, tu aurais préféré la mort. Mourir en guerrier plutôt qu'en atlante déchu. Mais sa pitié causera sa perte. Tu reviendras récupérer ce qui t'appartient, et toi, tu n'hésiteras pas une seule seconde pour l'anéantir.

L'attaque de Darkseid a été synonyme de liberté. Après avoir récupéré ton trident et ton uniforme d'Ocean Master, tu as trouvé refuge dans l'océan. Banni d'Atlantis, tu ressasses depuis ta douloureuse défaite. L’altération de la réalité a été une opportunité. Marié à Mera, père de son enfant, tu as vu ce qu'aurait pu être ta vie en faisant d'autres choix. Mort dans cette réalité, de retour dans l'autre, qu'as-tu gagné ? Rien. Jamais. Tu n'es plus le roi d'Atlantis, tu es le roi maudit, le maitre des océans.