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 it wasn't meant to be (ORM)

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MessageSujet: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptyMer 2 Jan - 20:20

it wasn't meant to be
orm & mera


Les sourcils haussés de lassitude, Mera écoute d'une oreille distraite l'émissaire de Shayeris déblatérer sur la hausse des taxes. S'endormir en pleine séance du conseil royal serait de mauvais goût, alors pour ne pas risquer l'incident diplomatique, Mera a entrepris de compter le nombre d'écailles présentes sur le visage de l'homme assis en face d'elle. Elle ne se souvient pas le moins du monde de sa fonction mais qu'importe, il semble n'être venu que pour se plaindre. Gouverner un royaume n'est pas de tout repos, mais il n'y a rien qu'elle ne déteste plus que ces réunions sans intérêt où chacun est plus occupé à faire de longs monologues vides de sens qu'à proposer des solutions aux problèmes d'Atlantis et de ses voisins. Mera aurait très certainement pu se servir de sa grossesse comme excuse pour échapper à cette torture, prétextant être fatiguée ou nauséeuse, mais elle n'avait pas pu se résoudre à abandonner Arthur à cette tâche si ingrate. À en juger par les regards qu'il lui lance de temps à autre, il a plus que hâte d'en avoir terminé avec toutes ces palabres diplomatiques qui auraient pu faire mourir d'ennui même le plus patient des érudits. Deux cents quarante-sept, murmure-t-elle à voix basse, il y a deux cents quarante-sept écailles sur le visage de l'émissaire de Shayeris. Elle soupire longuement, de plus en plus basse dans son siège, comme si elle s'apprêtait à disparaître sous la table pour tenter une fuite. N'ayant rien à apporter à la discussion, elle lance un regard envieux vers la porte. Elle se redresse presque trop brusquement quand elle remarque que les battants sont entrouverts, et dans l'embrasure elle distingue le visage inquiet de Tula. Quand Mera s'apprête à attirer l'attention d'Arthur pour l'informer de sa présence, la jeune femme secoue vivement la tête et désigne Mera et Mera seule d'un index impérieux. Elle fronce les sourcils et s'éclaircit la voix quand elle se lève, faisant sursauter la moitié des hommes et des femmes présents dans la pièce. Elle n'était donc pas la seule sur le point de mourir d'ennui. « Je vous prie de m'excuser, je vais prendre congé. Je ne me sens pas très bien. Ambassadeur Cari, vous présenterez mes respects au Roi Ricou. » Nul ne saurait remettre en question son excuse, son ventre proéminent est à lui seul un justificatif parfait. Elle murmure un tout va bien qui se veut rassurant à l'oreille d'Arthur pour ne pas l'inquiéter, et laisse derrière elle la séance du conseil royal.

Tula l'entraîne à l'abri des regards avant de lui tendre avec hésitation un parchemin. Mera le déroule et blêmit légèrement quand elle reconnaît l'écriture avant même d'avoir lu le message. « Est-ce que quelqu'un vous a vu ? » « Non. » « En es-tu certaine, Tula ? Absolument certaine ? » « J'en suis sûre, Mera. Nous avons été prudents. » « Nous ? » Mera prend une profonde inspiration et chasse l'envie de fustiger Tula – on ne s'en prend pas au messager. « Détruis-le, vite. » Elle remet le parchemin dans sa main et la jeune femme acquiesce avec beaucoup de sérieux. Mera s'éloigne, mais Tula la rattrape par le poignet. « Tu ne comptes pas y aller seule... ? » « Il le faut. Nous ne devons alarmer personne. Et certainement pas Arthur. Fais en sorte de l'occuper jusqu'à mon retour, qu'il ne remarque pas mon absence. Et s'il te demande où je suis, tu ne m'as pas vue. Et tu ne l'as pas vu lui non plus. Compris ? Bien, maintenant va t'assurer qu'Arthur ne transforme pas le roi de Brine en hachis pour les bêtes de Jurok. Tout ira bien, Tula, ne t'en fais pas. Je sais ce que je fais. » Mera lui adresse un sourire qu'elle espère convaincant, malgré sa propre incertitude. Autrefois, elle aurait réellement été certaine de ne rien risquer. Mais le passé est exactement cela, le passé. Bien trop de choses ont changé pour qu'elle puisse encore être certaine de quoi que ce soit. Malgré tout, elle est décidée à prendre le risque, quelque chose qu'elle n'explique pas l'y pousse. Cela n'a rien à voir avec de la curiosité, c'est un sentiment plus profond et sérieux, teinté d'une pointe de mélancolie que la jeune reine aurait préféré être capable d'ignorer.

Mera laisse de côté sa couronne et ses autres atouts royaux pour se fondre plus aisément dans les profondeurs. Elle préfère attirer le moins d'attention possible, bien que sa chevelure l'empêche de s'intégrer complètement au paysage. Elle emprunte des routes peu fréquentées, laisse les courants la porter, descend dans les niveaux de la cité où les nobles n'osent pas s'aventurer. Où les Atlantes ont développé des mutations et une haine farouche de ceux qui vivent dans le luxe sans leur accorder la moindre pensée. Mera disparaît avant d'avoir été remarquée, elle emprunte un passage secret que peu connaissent, un dédale rocheux éclairé par des algues et des organismes bioluminescents qui lui donnent un côté presque surnaturel. Elle débouche dans une clairière sous-marine, une oasis aux couleurs flamboyantes contrastant avec la noirceur des étages bas d'Atlantis. Mera se laisse porter pendant quelques secondes, avant de nager jusqu'au cœur de ce repère, où elle n'avait plus mis les pieds depuis des années. Elle s'arrête quand elle l'aperçoit, assis au milieu d'un parterre d'algues. Son cœur se serre douloureusement à cette vision qui la ramène à une époque moins sombre, et surtout bien moins compliquée. « Orm. » Mera n'a plus prononcé son nom depuis leur retour de cette maudite réalité alternée. Il laisse un goût amer sur sa langue, celui des mots souvent pensés mais jamais prononcés. « Tu as demandé à me voir. »

Elle se rapproche mais garde ses distances, bien qu'elle ne ressente pas d'agressivité dans son attitude – pas encore. Elle s'assoit devant un récif corallien sur la coquille vide d'un bénitier. Ses cheveux flottent au gré d'un courant léger, se mêlant presque aux coraux derrière elle. Elle n'a pas encore regardé Orm droit dans les yeux, elle évite son regard sans même le vouloir. Mera affiche une expression contrariée sans qu'elle ne s'en rende compte, les doigts crispés sur les bords de l'énorme coquillage. « Arthur ne sait pas que je suis ici. Tu aurais pu mettre Tula en danger si quelqu'un vous avait vu ensemble. » Elle secoue la tête, osant à peine imaginer ce qui secouerait Atlantis si on venait à découvrir qu'elle s'était rendue à un rendez-vous secret avec lui, le roi déchu, le régicide doublé d'un matricide et triplé d'un apprenti fratricide, son ancien promis. Est-elle stupide d'être venue ? Les éventuelles conséquences valent-elle une telle prise de risque ? Sans doute que nous. « Mon absence ne passera pas longtemps inaperçue. Quoi que tu aies à me dire, dis-le vite. » Mera aimerait être capable d'être sèche, voire même acerbe. Mais elle ne parvient pas à étouffer la tristesse dans sa voix. La dernière fois que je t'ai vu, tu es mort dans mes bras. Je m'attendais à être soulagée. J'étais dévastée. Elle ne dit rien. Ferme les yeux et secoue la tête, enserrant son ventre arrondi de ses deux bras. « Cinq minutes. Je t'accorde cinq minutes, Orm. »

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Orm Marius


Orm Marius

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Crédits : elizabeth <3 (avatar), STARFIRE (gifs), Ventium ♥ (bannière), Donna ♥ (crackship)
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Age du personnage : 37 années à dédier son existence à la belle Atlantis.
Ville : Errance douloureuse après ton bannissement, le rêve s'est transformé en drame Shakespearien.
Profession : Ancien roi d'Atlantis, destitué, tu ne vis que pour récupérer le trône.
Compétences/Capacités : it wasn't meant to be (ORM) Tumblr_po51n6OUzJ1spfcxeo5_400
Ψ Capacité de respirer sous l'eau et de s'y mouvoir sans la moindre difficulté. Sa nature atlante lui offre également une résistance hors norme et des sens accrus (vitesse, force et agilité). Il est capable de voir dans les profondeurs, et son corps supporte les températures les plus basses.
Ψ Tacticien militaire, leader, expert au combat – au corps à corps comme au trident. Il n'avait jamais connu de défaite en duel avant l'arrivée d'Arthur.
Ψ Son trident lui permet de contrôler la foudre et de provoquer de terribles tempêtes. Il semblerait même qu'il soit rattaché à ses humeurs, si bien que lorsqu'il se sent en colère, le temps à la surface se déchaine au-dessus de leurs têtes. Son casque d'Ocean Master, quant à lui, lui offre le pouvoir d'hydrokinésie, lui permettant ainsi de déclencher de terribles tsunamis.

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A war is coming to the surface whether you like it or not. And I'm bringing the wrath of the Seven Seas with me.

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Situation Maritale : Célibataire.









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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptyMer 2 Jan - 22:51


it wasn't meant to be


Depuis la chute, c'est comme si tu n'avais plus de chez toi, même dans les eaux. Tu as parcouru les océans, à la recherche d'un endroit où trouver refuge, en vain. Atlantis était ton foyer, ta raison d'être, et tout ce que tu as construit pendant trente années a été réduit à néant. De toi, de ce que tu as apporté à ton peuple, il ne reste plus rien. Comme si tu avais été tout simplement éradiqué de la mémoire des atlantes, maintenant qu'ils adulent leur nouveau roi. Cette défaite est devenue une obsession. Et sa victoire une vengeance que tu ne tarderas pas à exécuter. Comment est-il ? Est-ce qu'ils sont tous adeptes de sa façon de gouverner ? Est-ce qu'il est meilleur roi que tu ne le seras jamais ? Se soucie t-il réellement d'Atlantis, ou s'est-il uniquement emparé du trône pour protéger son monde ? Peut-être que la punition serait moins douloureuse si tu n'avais pas perdu tout ce qui comptait à tes yeux, d'un coup de trident. Assis sur un parterre d'algues, il y a une centaine de questions qui traversent ton esprit en ébullition, mais pour l'heure, il n'y en a qu'une seule qui compte réellement.

« Ma mère me racontait souvent des histoires sur les légendes Atlantes, et parmi elles, il y en a une qui a toujours attiré particulièrement mon attention, Orcan, le héros des mers. Qu'en dis-tu ? » Tu laisses planer en suspend la signification de ta question. Mère Cetea en est certaine, il s'agira d'un garçon. Pour seule réponse, tu obtiens un sourire. Un sourire que tu connais par cœur, et que tu es capable de déchiffrer quand les mots ne suffisent pas. De tes bras, tu enlaces ta femme, encore prélassés dans le lit royal. « Orcan, prince d'Atlantis. » C'est donc ça, le véritable bonheur ?

La bulle disparaît, te ramenant à ta réalité. Ce monde n'était qu'une chimère, tu as retrouvé la place qui était la tienne, celle du roi méprisé et bannis. Le message que tu as précieusement confié à Tula, tu espères qu'elle y répondra. Ces dernières années, tu n'as pratiquement eu aucun contact avec elle, redoutant qu'elle te trahisse à nouveau, et dévoile ta position à la garde royale. Elle a tout autant à risquer que toi. Mais il va vous falloir tous les deux outrepasser les rancunes pour le bien-être de l'enfant qu'elle porte en elle. Tu n'es pas certain que le bouleversement de votre univers puisse avoir des répercussions aujourd'hui, mais s'il existe la moindre possibilité que tu sois le père de cet enfant, alors tu dois en avoir le cœur net. Depuis l'enfance, tu es en maitrise totale de tes émotions – avec la colère pour exception, bien trop forte pour être contrôlée – mais quand tu la vois apparaître, il te faut faire un effort plus conséquent que d'habitude pour conserver une expression neutre. Cette clairière, elle aussi la connaît en détail, et il est difficile de ne pas laisser ta mémoire vagabonder en des temps plus satisfaisants. Souvent, vous vous retrouviez ici, quand les responsabilités se faisaient trop lassantes, ou que vous cherchiez simplement à vous apprivoiser. C'est là, également, que tu as laissé parler ton cœur pour la première fois. Mais qu'elle ne s'y méprenne pas, tu ne l'as pas fait venir ici dans le but de raviver la flamme des souvenirs. C'est simplement un endroit uniquement connu de vous deux, à l'abri des regards. « Mera. » Tu te lèves pour accueillir sa venue, et prends soin de ne pas te focaliser sur son ventre arrondi. Chez les Atlantes, c'est impoli de regarder ainsi une femme enceinte quand on est pas le père de l'enfant. Un concept probablement inconnu des humains, puisqu'ils semblent rapidement s'exciter, sans le moindre respect, pour les formes féminines de toutes sortes. Oui, il y a la télé en prison, et malheureusement, tu as assisté à des scènes pathétiques et à vomir. Mais rien qui ne t'étonne vraiment venant de surfaciens.

Au nom qu'elle prononce, ton regard s'assombrit aussitôt. Dois-tu rendre compte à ton frère pour tout ce que tu fais, désormais ? Il y a un millier de choses que tu aimerais lui dire, mettre des mots sur ces centaines d'émotions qui t'assaillent, mais rien ne franchit la barrière de tes lèvres. Tu restes impassible, restant concentré sur la raison de sa venue ici. « Tula n'est-elle pas capitaine de La Dérive ? » Tu arques un sourcil, questionnant plus ou moins subtilement la confiance que semble porter Mera en ta sœur. Si elle mérite ce rang, c'est qu'elle est largement capable de transmettre un message secret sans se faire remarquer. Alors non, tu n'as fait courir aucun risque à Tula, et tu ne l'as jamais fait. Passé l'agacement d'avoir un compte à rebours au-dessus de vos têtes, tu tentes de rassembler tes esprits. Avant son arrivée, tout paraissait simple. Mais maintenant que vous êtes face à face, comme vous ne l'avez pas été depuis des années, tu sembles perdre pied. Tous ces souvenirs de l'autre univers, tu tentes de les maintenir derrière la porte, mais même toi tu n'est pas assez fort, et ils s'engouffrent peu à peu dans l’entrebâillement. Question de force ou de volonté ? Si elle ne se souvient de rien, tu n'as pas le luxe d'en dire autant. « Cinq minutes, c'est généreux, Votre Altesse. » Tu ne caches pas l'amertume dans tes mots. Comment le pourrais-tu ? Alors que tu devrais être à la place d'Arthur, sur le trône, mais aussi aux côtés de celle qui aurais dû être ta reine.

Elle le sait maintenant, si tu te caches derrière cet air arrogant, c'est parce que tu ignores comment t'ouvrir à elle. Tu as cinq minutes, et c'est bien peu pour un sujet aussi important. Alors pour ne pas perdre de temps, tu vas droit au but. « Cet enfant, est-il de moi ? Ou est-ce le sien ? » La seconde question t'écorche la bouche. C'est comme revivre l'affront une nouvelle fois. Voir ta fiancée s'enfuir avec ton frère. Pire, l'aimer. Tu sens déjà ton cœur se serrer, redoutant sa réponse. Est-ce que tu serais déçu de ne pas être père ? Bien évidemment. C'est tout ce dont tu rêvais quand tu étais avec elle. Les sourcils froncés pour conserver ta prestance malgré la complexité de la situation, tu ajoutes, sans pouvoir la regarder dans les yeux : « Orcan. » Ce nom sortit tout droit des abysses où il repose désormais. Cette chimère que tu es incapable de rattraper, et qui se consume entre tes doigts. Cette fois, tu parviens à redresser ton regard, et plante tes iris bleutées dans les siennes. « Nous allions appeler notre fils Orcan. » Comme ton héros préféré. Mais elle le sait, tu lui en as déjà souvent parlé quand vous étiez jeunes, et où te confier à elle était beaucoup moins douloureux. Désormais, en faisant cette confession, tu te sens vulnérable. Comme si tu redoutais qu'elle te blesse lors de ce répit accordé. Bien qu'elle n'ait pas besoin de faire quoi que ce soit pour que ton cœur pèse une tonne. Le prix des souvenirs.
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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptyVen 4 Jan - 0:30

it wasn't meant to be
orm & mera


Orm lui a souvent rappelé un grand requin blanc. Quand Mera le regarde, elle a toujours l'impression de voir un prédateur en apparence paisible, mais qui pourrait frapper à n'importe quel moment et l'emporter sur n'importe quel adversaire. Avant son duel avec Arthur, Orm était champion invaincu d'Atlantis, elle serait naïve de croire qu'il ne reste pas l'un des hommes les plus dangereux qu'elle connaisse. Une seconde, c'est tout ce qu'il lui faudrait pour frapper. Pour cela elle l'a d'abord admiré, avant de le craindre. Aujourd'hui, elle n'est pas certaine de ce qu'elle ressent en sa présence. Elle sait simplement que tout serait beaucoup plus facile si elle pouvait se contenter de le haïr. Mais même Mera et ses tendances manichéennes ne peuvent rien contre Orm et sa complexité. Il peut user de sarcasme autant qu'il le voudra avec elle, elle n'est pas dupe. Elle le connaît trop bien pour croire qu'il cherche simplement à se moquer d'elle ; c'est la façon qu'il a toujours eu de rétorquer quand une situation n'était pas complètement sous son contrôle. Et pour quelqu'un comme lui, c'est insupportable. Cela fait des années qu'ils ne se sont pas retrouvés seule à seul, Mera ne se souvient pas de la dernière fois. Sans doute était-ce avant qu'elle ne soit partie chercher Arthur, et avant qu'il ait assassiné Atlanna. Un semblant d'éternité, et pourtant cette entrevue secrète n'est pas sans lui rappeler les dizaines qu'ils ont eu, quand ils souhaitaient se décharger momentanément de leurs responsabilités ou profiter d'un peu d'intimité. Cet endroit était leur jardin secret, il n'appartenait qu'à eux. Et aujourd'hui il n'appartient plus qu'à un passé révolu, et peut-être à un futur sacrifié sur l'autel de la jalousie et de l'avidité. Mera aurait pu en avoir les larmes aux yeux, si ces dernières n'étaient pas si vite emportées sous l'océan.

Quand le roi déchu lui révèle enfin la raison de cet entretien clandestin, Mera se sent blêmir et c'est plus fort qu'elle, elle relève les yeux vers lui et le dévisage avec une grimace. Pas une grimace de dégoût, c'est plutôt l'expression horrifiée d'une jeune femme confrontée à une possibilité qu'elle aurait préféré éviter le plus longtemps possible. Cette probabilité infime et pourtant bien réelle, évoquée avec difficulté à Arthur, que l'enfant qu'elle porte ne soit plus le sien à cause des bouleversements de leur réalité. Elle secoue la tête, refusant de s'engouffrer dans une brèche dans laquelle elle craint de rester coincée. « Ton frère a un prénom, tu sais ? Arthur. Tu peux le prononcer sans craindre de le voir surgir des profondeurs comme un monstre de nos légendes. Arthur. » Arthur... Orin... Le hait-il toujours au point de vouloir le tuer ? Mera n'ose poser la question, peut-être parce qu'elle n'a pas le cœur à entendre la réponse. « Il n'y a pas de nous, Orm ! » Pas depuis longtemps. Là où il préfère user de sarcasme, Mera est elle plus prompte à s'emporter, bien moins royale dans sa façon de gérer ses émotions. À moins que cette tendance à l'emportement ne soit l'un de leurs nombreux points communs ? Elle se force à prendre une profonde inspiration pour se calmer. Orm est venu pour lui parler, elle serait idiote de laisser son caractère sanguin gâcher cette opportunité d'avoir leur première vraie conversation depuis de longues années. « Thomas... Arthur et moi allons appeler notre fils Thomas. » Comme son père, et beaucoup de grands hommes. Son premier prénom ne sera pas atlante, mais il en aura un second et tant pis pour ceux que cela ne satisfera pas. Comme s'il souhaitait s'inviter dans la conversation, le bébé lui donne un coup et Mera caresse son ventre par réflexe, avant de retirer sa main pour ne pas trop y attirer l'attention d'Orm. Pour ne pas remuer le couteau dans une plaie qu'elle devine profonde. « C'est le fils d'Arthur. Je suis désolée. » Pourquoi l'est-elle ? Elle soupire et se lève, laisse le courant la rapprocher de lui – mais pas trop près.

« … et quand Orcan pensait sa dernière heure arrivée, il usa de ses dernières forces pour porter le coup fatal au léviathan et perça son cœur sombre de sa lance. Il retourna à Atlantis avec le cœur de la bête et le Roi Atlan fut si impressionnée par son courage qu'il fit de lui le premier souverain de Poseidonis et lui offrit la main de sa plus jeune fille, dont Orcan était secrètement épris. » Mera sourit, tristement. « Je me souviens de cette histoire. » Il la lui avait racontée avec une centaine d'autres, quand elle lui avait avoué avec honte que sur Xebel personne ne lit de contes et de légendes aux enfants. Il n'y a que les récits haineux et pleins de mensonges à l'encontre d'Atlantis, une aversion pour son peuple cultivée dès l'enfance. « C'est une belle histoire. Avec une fin heureuse. » Alors elle ne leur correspond plus. Ce n'est pas un monstre marin sanguinaire qu'Orm a tué, c'est sa propre mère. Et sa promise a rompu sa promesse en ne l'épousant pas lui, mais son frère aîné. Ce n'est pas comme si Mera avait eu le choix, cependant. Personne ne lui a mis la pointe d'un trident sous le coup pour la forcer à choisir l'un ou l'autre des fils d'Atlanna. Ses sentiments pour Arthur l'avaient frappée en plein visage et submergée sans qu'elle ne puisse lutter contre, elle avait été la première surprise par leur intensité. Quant à ce qu'elle avait pu ressentir pour Orm... Ces sentiments là étaient morts en même temps qu'Atlanna, assassinés eux aussi.

« Tu te souviens de tout, n'est-ce pas ? Cette autre vie, cet autre monde... Tu te souviens de tout. » Un frisson traverse Mera. Quand il était mort, elle l'avait tenu dans ses bras et lui avait demandé de s'accrocher à la vie, parce qu'il était bien trop têtu pour mourir. Mais il était mort, et le dernier regard qu'il lui avait lancé hantait ses nuits au point qu'elle en faisait des cauchemars à en réveiller tout Atlantis, à commencer par Arthur qui s'en inquiétait sérieusement. « C'est pour cette raison que tu es ici. Dans ce monde, nous étions... » Elle ne termine pas sa phrase. Il était roi, et elle était sa reine. Les choses s'étaient déroulées parfaitement. Et en conséquence, l'enfant qu'elle portait était le sien et non pas celui d'Arthur, qu'elle n'a rencontré que parce qu'elle est allée le chercher. Selon la logique de ce monde, impossible qu'elle soit enceinte de lui. Mais à présent ? Tout semble être rentré dans l'ordre, mais ce n'est qu'une illusion. Des morts ont été ressuscités, des vivants ont disparu, ce qui était à l'endroit est à présent à l'envers... Certaines choses ne sont pas rentrées dans l'ordre. « Pour ce que ça vaudra à tes yeux... J'ai essayé de te sauver. J'ai vraiment essayé de te sauver. Il semble hélas que j'en sois incapable, peu importe le monde. » Elle préfère se détourner, laisser son regard vagabonder dans la clairière. Elle observe le ballet amoureux de deux murènes, la nage paresseuse d'une tortue, les anémones colorées qui dansent en rythme avec le courant... C'est une bonne chose que l'océan emporte les larmes. « Cet enfant... Cet enfant est le mien, quoi qu'il arrive. Je l'aime. Mais je ne saurais dire avec certitude quel roi est son père. Je ne sais pas. Je ne suis plus certaine de rien. »

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Dernière édition par Mera Curry le Sam 5 Jan - 22:18, édité 1 fois
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Ψ Tacticien militaire, leader, expert au combat – au corps à corps comme au trident. Il n'avait jamais connu de défaite en duel avant l'arrivée d'Arthur.
Ψ Son trident lui permet de contrôler la foudre et de provoquer de terribles tempêtes. Il semblerait même qu'il soit rattaché à ses humeurs, si bien que lorsqu'il se sent en colère, le temps à la surface se déchaine au-dessus de leurs têtes. Son casque d'Ocean Master, quant à lui, lui offre le pouvoir d'hydrokinésie, lui permettant ainsi de déclencher de terribles tsunamis.

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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptySam 5 Jan - 0:01


it wasn't meant to be


Plus de vous ? S'il n'y avait plus de vous, serait-elle seulement là ? Et toi, aurais-tu pris le risque d'être à nouveau emprisonné s'il n'existait plus rien entre vous ? Bizarrement, ce n'est que maintenant que tu mesures l'ampleur de ton risque. Il suffirait de quelques mots à Arthur pour que tu sois pourchassé par l'armée Atlante et renvoyé derrière les barreaux. De quelques mots, pour que ce vous soit effectivement, définitivement anéanti. Pour l'heure, il reste un fil fragile, sur le point de rompre, mais qui parvient encore à maintenir vos deux âmes. Vous êtes encerclé par le passé, comment pourrait-il vous échapper alors que vous vous trouvez exactement là où votre histoire a commencé. Est-ce que contrairement à toi, les souvenirs ne s'imposent pas à son esprit ? Tu refuses de le croire. Au cours de toutes ces années ensemble, tu es parvenu à déchiffrer ses regards, ses gestes, parce que tout comme toi, il est parfois difficile de percer la carapace. Il est toujours plus simple de laisser la colère tout emporter que d'exposer des sentiments qui pourraient être bafoués. Et ce regard qu'elle te lance, ou plutôt, qui se dérobe parfois, est bien plus significatif que les mots qui s'échappent d'entre ses lèvres. Fut un temps, elle et toi auriez pu conquérir les sept mers. Vous aviez le potentiel d'un tsunami à pleine vitesse, et rien, absolument rien n'aurait pu vous arrêter. « Tu peux me haïr, je peux te haïr, ça ne changera rien à notre passé. » Passé commun envolé, détruit, remplacé par un autre amour. Comment ose t-elle te demander de prononcer son nom, l'usurpateur qui t'a tout pris, sans se retourner. Cet homme, celui qu'elle appelle ton frère, comment le considérer ainsi alors qu'il est la raison de ton errance sans fin ? C'est un affront qu'elle te fait. Pourtant, elle mieux que personne devrait savoir que la rancoeur est tenace. Au centre de l'une de vos nombreuses querelles, elle a préféré se ranger à ses côtés. Une humiliation que tu ne parviens toujours pas à accepter. Et que tu n'accepteras jamais.

Thomas. L'étau sur ton cœur se resserre. Un prénom humain. Mais es-tu réellement étonné ? Cet entretien commence à te déplaire, à mesure que tu sens le contrôle s'effilocher. Tu n'es pas capable de rester stoïque en entendant le nom de l'enfant qui aurait dû être le tien. Un enfant qui peut-être, aurait pu faire taire tes démons. Sur ton épaules, il n'y que deux diablotins, l'ange est parti il y a bien longtemps, en même temps qu'elle. Ce que Mera a emporté, elle ne le mesurera jamais. Toi-même tu n'es pas certain de le faire, tant l'ampleur est conséquente. « De quoi es-tu désolée, Mera ? » Ton ton n'est cette fois pas amer, simplement... triste. Etre là face à elle, dans cette clairière, est plus douloureux que tu ne l'aurais imaginé. Quand elle rentrera auprès de son époux, le roi d'Atlantis, toi tu repartiras dans les courants de l'océan, les laissant te porter où bon leur semble, espérant que quelque part, quelqu'un te montrera la voie. On ne s'excuse pas pour conclure une conversation, on le fait quand notre cœur nous supplie de le faire, pour s'émanciper de regrets trop lourds à porter. Alors, que regrette-elle ? Sa trahison ? D'avoir scellé des fiançailles par une fuite ? De ne pas avoir eu le courage de te quitter ? Ou de t'avoir privé de cette vie qui devrait aujourd'hui être la tienne ? Te conter une histoire qui avait de l'importance pour toi ne fait que renforcer ta colère. Elle se souvient de tout. Peut-être aurais-tu préféré que ce ne soit pas le cas. Pour qu'ensuite tout soit plus facile. Tu aimerais tellement, tellement pouvoir la détester de tout ton être. Qu'elle ne soit qu'une bulle d'air qu'il te suffirait d'éclater pour la faire disparaître. « La fin heureuse, c'est pour ça que je l'aimais bien. » A cette époque où tu pensais que tout pourrait être réel. Que toi aussi, comme Orcan, tu pourrais tout conquérir. Que ton père n'était pas cette brute tyrannique à l'influence dévastatrice sur toi. Est-ce là ton fardeau, ta malédiction, que d'aimer ceux qui te font du mal ?

Tu détournes le regard, te perdant quelques instants dans cette vie parallèle où tout n'était pas aussi gangréné par la haine. Où ce nous, qu'elle méprise aujourd'hui, n'avait rien d'une chimère ou d'une blessure encore purulente. Ces souvenirs sont un poison, tu le sens s'épanouir dans tes veines et se frayer un chemin jusqu'à ton cœur. Et tu ne peux pas le laisser faire. Tu ne peux pas croire à nouveau aux contes de fée. Tu n'es pas Orcan le héros des mers, tu es Orm Marius, roi déchu, matricide pour le restant de ses jours. Tu secoues la tête, refusant catégoriquement d'aborder ce sujet. « Ça n'a pas d'importance. » Le son de ta voix porte plus que tu ne l'aurais voulu. Et le regard que tu lui adresses est peut-être un peu trop froid. Mais ce qui s'est passé là bas, tu n'en parleras jamais avec elle. Tu ne lui feras pas le plaisir de lui conter votre histoire d'amour, cette belle histoire qui a débouché sur la naissance prochaine d'un enfant. Car si tout ça était beau, tu n'as pas oublié non plus sa nouvelle fuite. Ton désarroi de ne plus la voir rentrer, comprenant trop tard, à mesure que les souvenirs réels reprenaient leur place, qu'elle était parti le retrouver. Encore. Inlassablement. Comme un vieux disque rayé incapable de jouer une autre chanson. Dans chaque univers, tu perds. Alors finalement, à quoi bon lui poser cette question ? Pourquoi chercher une réponse qui sera forcément décevante ? Tes dents se serrent, tu ne veux pas, tu ne peux pas, écouter ça. « ÇA N'A PAS D'IMPORTANCE ! » Bien sûr que ça en a, et c'est précisément pour ça que tu ne rentreras dans ce jeu où tu ne ressortiras pas vainqueur. Ta propre mort est encore aussi clair que de l'eau, tu sais que tu es mort dans ses bras, le seul endroit où tu aurais voulu partir. Tu sais, qu'elle a essayé. Tu sais, qu'elle ne voulait pas te voir mourir. Et aujourd'hui, cette connexion qu'il y a eu entre vous quand la vie t'a quitté est terriblement perturbante. Ce qui s'est passé entre vous, à ce moment précis, aucun de vous n'aurait pu le masquer. C'était... vrai.

Comme ce que tu aimerais savoir désormais. Même si cet univers n'existe plus, l'enfant lui est toujours réel, et il pourrait être le tien. Il est concret, tu peux le deviner dans son ventre arrondi, si proche déjà de l'accouchement. Tula ne t'avait rien dit. Tu ignorais qu'elle portait son enfant. Redoutait-elle ta réaction ? Ou pire, une absence de réaction ? Ce n'est qu'en rassemblant les morceaux du puzzle que tu as compris qu'elle était enceinte avant même que vous n'atterrissiez dans l'autre monde. Cette fois, c'est à toi de te rapprocher, réduisant un peu plus la distance entre vous. Comme si vous aviez besoin de mieux vous voir, chaque fois que les choses deviennent un peu plus personnelles. « J'ignorais que tu portais son enfant. » Car les nouvelles d'Atlantis ne parviennent plus jusqu'à toi. Si tu n'avais pas tenu à la voir, tu serais loin d'ici, quelque part autour du monde, où la vie du couple royal n'a aucune importance. Pour fuir les patrouilles officiellement, car trop douloureux officieusement. Tu restes silencieux, contemplant son visage sans dire mot. Depuis combien de temps ne l'avais-tu pas vu d'aussi près ? Pourtant, malgré les années, tu es surpris de constater que tu n'as oublié aucun de ses traits. « S'il se révèle être le mien, me laisseras-tu la chance de le voir ? » Tu n'es pas en bonne position pour les négociations, alors tu demandes, plutôt que d'ordonner. Ici, avec elle, tu n'as aucun pouvoir, et tu en as on ne peut plus conscience. « M'accorderas-tu le droit d'être son père ? » Tu n'espères pas être celui qui l’élèvera, tu sais bien que c'est impossible, mais qu'au moins, le lien de sang ne soit pas renié. Que ton frère n'hérite pas de ce nouveau privilège qui te reviens de droit. « Laisse-moi exister à travers lui. » Cette descendance serait un moyen concret de ne pas sombrer dans l'oubli, comme tu sembles le faire ces dernières années. Et d'avoir une lumière dans le fond de tes abysses.
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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptyDim 6 Jan - 1:03

it wasn't meant to be
orm & mera


Ça n'a pas d'importance. Pendant une seconde, Mera est tentée de rire face à ce mensonge plus gros qu'une baleine bleue. Ça n'a pas d'importance ? Alors pourquoi Orm est-il venu ? Pourquoi lui a-t-il demander de la retrouver ici et pas ailleurs ? Ce n'est pas comme s'il ne connaissait pas Atlantis dans ses moindres recoins et n'était pas capable de songer à un autre endroit pour leur entrevue clandestine. Cette clairière signifie quelque chose, qu'il en ait conscience ou non. Tout a encore de l'importance et c'est bien le problème, le temps n'a pas fait son œuvre, il n'a pas guéri les blessures et adoucit les maux. Le passé est ancré dans le présent, et maintenant qu'ils sont face à face ils ne peuvent plus l'ignorer. Mera commence à se demander si ce n'était pas une erreur de répondre à son message, si elle n'aurait pas mieux fait de rester aux côtés d'Arthur. Mais cela aurait été cruel, trop cruel pour qu'elle puisse s'y résoudre. Orm n'aurait pas risqué sa liberté pour échanger de simples banalités avec elle. Et à présent qu'elle sait la raison de sa venue, elle ne peut qu'être soulagée – aussi étrange que ce soit – d'avoir accepté de le voir. C'est douloureux et difficile, le laisser dans l'ignorance aurait d'une cruauté sans nom et Mera estime l'avoir suffisamment fait souffrir. Et même si Orm n'est pas en reste, toute cette violence, cette rancœur et ces non-dits sont autant de poisons qui les gangrènent. Eux aussi bien qu'Arthur, Tula et tous ceux ayant eu le malheur d'être pris entre le marteau et l'enclume. Un parterre de cœurs brisés recouvre l'océan, et malgré tout l'amour que Mera éprouve pour Arthur et qu'il lui rend dix fois, elle y a elle aussi laissé un morceau du sien. Que disait Atlanna, à ce sujet ? Ah, oui... En guerre comme en amour, rien n'est jamais juste.

Son enfant. Il s'acharne à refuser de prononcer le nom d'Arthur, et à chaque fois qu'il l'évoque Mera peut ressentir tout le dédain qu'il éprouve pour lui, si ce n'est de la haine. L'idée qu'elle soit enceinte d'Arthur lui est clairement insupportable, elle préfère ne rien dire à ce propos pour ne pas remuer le couteau dans la plaie. « Nous avons fait en sorte d'éviter que la nouvelle ne se répande trop vite.   Nous avons des ennemis, nous ne voulions pas risquer prématurément la vie de cet enfant. » Cet enfant, pas notre enfant. Mera fait attention à ses mots, à présent qu'elle sait pourquoi il tenait tant à la voir. Elle songe qu'Arthur n'apprécierait pas une seule seconde que son frère suggère seulement que l'enfant qu'elle porte puisse être le sien, et s'ils étaient l'un en face de l'autre Mera serait témoin d'une énième de leurs querelles. Mais serait-ce un combat d'ego, ou quelque chose de bien plus profond que cela ? Prenant une profonde inspiration, elle se relève et se rapproche à son tour de lui, tout en conservant cette distance raisonnable qu'ils s'imposent mutuellement depuis le début. Mais cette fois elle le regarde droit dans les yeux, ses sourcils légèrement froncés et une intensité nouvelle dans ses iris bleutés. « Me prendrais-tu pour un monstre, Orm ? Si le cours de l'histoire a été changé, si cet enfant s'avère être le tien, alors tu seras son père. Personne ne t'empêchera de l'être. Personne. » Pas plus Arthur qu'un autre. D'eux trois, il est le seul à avoir eu un père digne de ce nom, à recevoir son affection et son savoir. Si par malheur leur fils avait été échangé avec celui d'Orm, il ne l'empêcherait pas d'être son père, aussi douloureux que la perte puisse être. « Nous prendrons les dispositions nécessaires afin que tu puisses le voir quand tu le souhaiteras... Mais il restera avec moi ici, à Atlantis, là où il sera en sécurité. Tu le sais mieux que quiconque, le grand large est impitoyable, un enfant n'y survirait pas. » Elle veillera sur lui et Arthur également, qu'il le veuille ou non. Toute cette discussion est hypothétique et le sera jusqu'au jour où elle mettra l'enfant au monde, et Orm le sait très bien. Elle n'a pas besoin de le lui rappeler, simplement de lui assurer qu'elle ne le priverait pas d'une chose qui lui revient de droit.

« Je ne pense pas que tu l'aies réalisé ou peut-être que ça t'est simplement égal... Mais quoi qu'il arrive, je suis condamnée à perdre l'un de mes enfants. » Elle finit par lâcher son regard et s'éloigne, allant s'asseoir à quelques pas de lui sur les algues. Autrefois elle avait pour habitude de ramener ses jambes contre sa poitrine et poser son menton entre ses genoux, et elle passait des heures à observer la vie du récif corallien. Parfois il venait la retrouver, d'autres fois elle ne faisait que regarder le ballet aquatique seule, déchargée pendant un temps de toutes ses responsabilités. Son ventre rond devenu trop imposant, elle a ramené ses jambes sous elle et posé ses deux mains sur son enfant à naître, encore à l'abri dans en son sein. « J'étais déjà enceinte de plusieurs mois quand notre monde a été bouleversé par ces changements temporels que je saurais ni comprendre, ni expliquer. Je le sentais déjà bouger, grandir en moi... Et puis quand tout a changé, il n'était plus celui d'Arthur, il était devenu le tien... Lui aussi je l'ai senti s'épanouir. Tout était si compliqué, j'étais terrifiée et je n'ai pas immédiatement réalisé ce que cela impliquait. Mais maintenant, je le sais. Je ne peux pas porter les deux. J'aimerais m'être réveillée dans notre monde enceinte de jumeaux par un étrange miracle, mais ça n'est pas arrivé. Le fils d'Arthur ou le tien... J'en ai perdu un. Et je ne saurais dire lequel, n'est-ce pas atroce ? » Ses bras encerclent son ventre, comme une pieuvre qui essaierait de se refermer autour. Elle reste silencieuse pendant un instant, son cœur devenu aussi lourd qu'une pierre dans sa poitrine. « Tant qu'il n'est pas né... Il n'est aucun des deux, et les deux à la fois. » Elle n'a à en pleurer aucun, elle n'a à être confrontée au chagrin d'aucun de leurs pères. Mera sait qu'elle n'est plus très loin de son terme, et chaque fausse alerte déclenche une véritable panique chez elle. Elle ne veut pas savoir. Peut-être est-ce lâche, mais elle ne veut pas savoir. Peu importe la réponse à la question, la réponse lui brisera forcément le cœur, et celui de l'un des fils d'Atlanna. « Ils méritent tous les deux de vivre. » Pour Mera, cela va bien au delà de la rivalité fraternelle entretenue par Arthur et Orm. Il s'agit du sort de deux innocents n'ayant jamais demandé à naître, l'un d'entre eux ayant déjà disparu avant même d'avoir vu le jour, victime d'une cruelle machination du destin. « Je les veux tous les deux, Orm. Je les ai sentis vivre tous les deux, je les aime tous les deux... » Mais dans ce nouveau chapitre de l'histoire, il y aura encore un gagnant et un perdant. Et rien pour consoler une mère qui aura perdu son enfant. C'est drôle, Mera réalise, il n'existe pas de mot pour décrire un parent qui n'a plus d'enfant. Comme si le concept était trop contre nature pour en mériter un.

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Orm Marius


Orm Marius

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Date d'inscription : 30/12/2018
Face Identity : Michael Fassbender.
Crédits : elizabeth <3 (avatar), STARFIRE (gifs), Ventium ♥ (bannière), Donna ♥ (crackship)
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Age du personnage : 37 années à dédier son existence à la belle Atlantis.
Ville : Errance douloureuse après ton bannissement, le rêve s'est transformé en drame Shakespearien.
Profession : Ancien roi d'Atlantis, destitué, tu ne vis que pour récupérer le trône.
Compétences/Capacités : it wasn't meant to be (ORM) Tumblr_po51n6OUzJ1spfcxeo5_400
Ψ Capacité de respirer sous l'eau et de s'y mouvoir sans la moindre difficulté. Sa nature atlante lui offre également une résistance hors norme et des sens accrus (vitesse, force et agilité). Il est capable de voir dans les profondeurs, et son corps supporte les températures les plus basses.
Ψ Tacticien militaire, leader, expert au combat – au corps à corps comme au trident. Il n'avait jamais connu de défaite en duel avant l'arrivée d'Arthur.
Ψ Son trident lui permet de contrôler la foudre et de provoquer de terribles tempêtes. Il semblerait même qu'il soit rattaché à ses humeurs, si bien que lorsqu'il se sent en colère, le temps à la surface se déchaine au-dessus de leurs têtes. Son casque d'Ocean Master, quant à lui, lui offre le pouvoir d'hydrokinésie, lui permettant ainsi de déclencher de terribles tsunamis.

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A war is coming to the surface whether you like it or not. And I'm bringing the wrath of the Seven Seas with me.

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brother and sister against the tide ∞

Situation Maritale : Célibataire.









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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptyDim 6 Jan - 23:22


it wasn't meant to be


Pendant un instant, tu te perds dans la contemplation de tes souvenirs. L'entendre parler de sa vie avec lui te ramène à un temps où ces projets vous appartenaient. Comment ne pas être ravagé par les remords et les regrets ? Comment maintenir son regard, quand tu ne reconnais plus celui qu'elle te rend ? Tu aurais pu être à sa place, l'époux et le père, mais te voilà réduit à risquer ta propre vie pour pouvoir échanger de simples mots avec elle. Tu as fait tes choix, et elle a fait les siens. Ce qu'à vu Atlanna en vous a été décimé, l'instant même où tu as emporté son âme dans ta colère. Que dirait-elle en vous voyant maintenant ? Pas un jour ne passe sans que tu ne penses à elle. A ce qu'elle aurait fait, ce qu'elle aurait dit. Et chaque jour, la douleur intensifie, car c'est un jour de plus passé sans elle. Tu aurais aimé être le fils qu'elle espérait que tu deviennes. Mais à l'instant même où elle a cessé d'être la mère que tu voulais qu'elle soit, tes démons se sont empressés de te dévorer. Voir Mera, c'est jeter un œil sur une fenêtre du passé. Et cette fenêtre, bien que douloureuse, tu refuses de la fermer. Car c'est uniquement ainsi que tu peux revoir le visage de ta mère. Tu te contenteras des fantômes, puisque c'est tout ce qu'il te reste. Si jusqu'à présent tu maintenais fermement une tenue savamment maitrisée, désormais, tes épaules sont plus relâchées. L'ancre sur ta poitrine te semble moins lourde. Si cet enfant est véritablement le tien, alors tu seras son père. Tu ne t'attendais pas à cette réponse, si bien que tu ne sais comment y réagir. Qu'es-tu censé faire ? La remercier ? Etre reconnaissant ? Tout est devenu compliqué entre vous. Quand auparavant tout était naturel, évident, maintenant tu dois réfléchir à chacun de tes mots avant de les prononcer. Rester protocolaire. Ne laisser aucune émotion transparaitre. Car si l'une d'elle venait à s'échapper, les autres suivraient sans que tu ne puisses les rattraper, comme un cerf-volant emportait par le vent. Si Orvax a fait naitre le pire en toi, Mera a fait naitre le meilleur. Et ce meilleur est une faiblesse que tu ne peux pas te permettre. Pas alors que tu te sens déjà vulnérable. « Merci, Mera. » De simples mots, mais terriblement significatifs venant de toi.

La discussion devait s'arrêter là. Tu as eu tes réponses, et elle a entendu ce que tu avais à lui dire. Mais alors que tu t'attendais à un au-revoir, c'est tout autre qu'elle te donne. Tu ne lui as rien volé, cette confession qu'elle te fait, c'est elle qui te la donne. Et tu restes...désemparé. Ton souffle se coupe, sans pour autant perdre un seul mot de ce qu'elle exprime. Tu aurais préféré un rejet. Tu aurais préféré une gifle. Car ce qui se dessine sous tes yeux, tu n'y étais pas préparé. Tu n'as jamais été particulièrement doué pour écouter les cœurs ouverts, mais maintenant, qu'es-tu censé faire, toi qui n'est plus qu'une coquille vide ? Ou du moins, c'est ce que tu pensais voir dans les reflets de l'eau. Car ce que tu ressens en écoutant Mera parler de ces enfants, n'a rien du néant. Et non, non, ça ne t'est pas égal. Comment ça pourrait l'être, alors que tu as toi-même senti ton fils grandir en elle ? Tu as senti ses coups, toi aussi. Dos à elle, tu ne bouges pas, ne dis rien. Parce qu'il te faut encaisser ses mots. La haine, la colère, tu les connais si bien qu'elles sont tes deux sœurs jumelles. Mais la souffrance de Mera, sa peine, est un sentiment trop fort pour que tu ne puisses réagir spontanément. Tu pourrais fuir, tu entends ce baleinier au loin. Tu pourrais filer à travers le courant pour mettre un terme à leur chasse. Une porte de sortie t'est offerte, il te suffit de la prendre. Mais tu ne fais rien. Tu restes. Parce qu'il est finalement plus difficile de partir que de rester. Cette histoire, votre histoire, tu aurais voulu qu'elle se noie dans la rancoeur. Tu aurais aimé pouvoir la haïr, ne plus rien ressentir au son de sa voix, ni lorsque son regard se pose sur toi. T'aurais aimé beaucoup de choses, pour que tout soit plus facile, mais il faut te rendre à l'évidence, cette femme, tu ne parviendras jamais à t'en détacher. Et ça fait mal. Parce qu'à chaque fois que tu penses à elle, ce n'est jamais indissociable de cette image d'eux deux, amoureux, s'embrassant, alors que tout ce que tu avais construit éclatait en morceaux en arrière-plan. Et ce sentiment, ce terrible sentiment, de préférer se crever les yeux que de les voir ensemble.

Ta poitrine se soulève péniblement, ton cœur se sent compressé dans ta cage thoracique, il te menace de bondir pour battre plus amplement. Ton fils, elle le veut, lui aussi. Elle ne le méprise pas. Elle n'est pas dégoûtée à l'idée que tu sois son père. Et elle souffrirais de devoir le perdre. « Je... » Tu quoi ? Qu'est-ce que tu es supposé répondre ? Tu commences déjà par cesser de lui tourner le dos, et tu t'approches, pour t'assoir à ses côtés. Cette proximité, ici, rajoute à ta confusion. « Je ne... » Les mots sont difficiles, tu baisses la tête, honteux d'être incapable de lui donner ce dont elle a besoin. As-tu seulement été un jour, ce dont elle avait besoin ? Tu n'étais pas le petit-ami parfait, mais tu lui as donné tout l'amour que tu avais à offrir. A ta façon, mais de la façon la plus sincère qui soit. « Ça ne m'est pas égal. » Tu as renoncé depuis bien longtemps à ta paternité, à l'instant même où elle est partie avec lui. Mais depuis cet autre univers, depuis que tu as eu un aperçu de ce que ça pourrait être, tu es terrifié à l'idée de devoir maintenant y renoncer. Orcan, votre petit prince, a peut-être complètement disparu de la surface de la terre, et tu n'es pas prêt à accepter cette perte. « Tu sais, je le veux aussi cet enfant. J'ai conscience qu'il appartient à une autre version de moi-même, de nous, mais je l'ai senti en toi. Je lui ai parlé. J'étais même persuadé avoir instauré un lien avec lui. » Tu souris en coin, comme si ce que tu étais en train de lui dire était stupide. Alors que c'est là la réaction normale d'un futur père. Pour la première fois depuis longtemps, ce que tu ressens est banal, tel que ça devrait l'être. « J'ai peur. Peur de le perdre lui aussi. » Tu fronces les sourcils, conscient subitement que tu empruntes une voie que tu risques de regretter. Mais il est déjà trop tard pour faire marche arrière. Tu ne veux pas t'arrêter si brusquement. Pas alors que depuis bien longtemps, elle semble avoir besoin de toi. Tu le sais, il n'y qu'avec toi qu'elle peut ainsi parler librement de ce qu'elle ressent. Arthur accepterait sans doute moins cette envie d'avoir aussi ton enfant. Et pour une fois, tu ne peux pas dire que tu ne le comprendrais pas. « Quoi qu'il advienne, il existera dans mes souvenirs. » Bien sûr, tu dis ça pour soulager sa peine. Car la tienne sera inconsolable. Oui, il existera toujours dans tes souvenirs, mais tu donnerais tellement pour pouvoir le serrer dans tes bras. Pour pouvoir regarder le fruit de votre amour, aussi révolu soit-il. « De savoir que toi, tu seras heureuse, est ma seule consolation. Alors s'il te plait, qu'importe l'issue, sois purement et simplement heureuse. » La garde est baissée. Le guerrier a déposé les armes. Tu n'as pas le cœur à la guerre aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptyLun 7 Jan - 23:38

it wasn't meant to be
orm & mera


Les remords et les regrets sont des sentiments qui empoisonnent l'esprit et gangrènent le corps. Des sentiments que Mera ressent rarement, habituée à assumer entièrement ses décisions et ses actions, ainsi que leurs conséquences. Alors quand par malheur il lui arrive d'éprouver ces choses là, elle ne sait pas quoi en faire. La rage est bien plus simple à comprendre, elle est... simple. Comme bien peu de choses  le sont encore depuis la guerre civile qui a secoué Atlantis. Mera ne s'attend pas à ce qu'Orm ait quoi que ce soit à faire de ses épanchements douloureux, car après tout, ne mériterait-elle pas de souffrir elle aussi ? Il se tromperait de croire que tout a été idyllique depuis sa chute, en réalité bien peu de moments l'ont été. Il avait eu raison sur un point, régner sur un royaume n'est pas à la portée de tous et c'est un combat de tous les instants. Même en ayant toujours été destinée à devenir reine – de Xebel ou d'Atlantis, Mera a encore souvent l'impression de ne pas être à la hauteur de la tâche. Elle fait bien pâle figure à côté d'Atlanna, qui était bien plus aimée qu'elle ne le sera jamais. Aurait-ce été plus simple si elle avait été la reine d'Orm au lieu d'être celle d'Arthur ? Sans doute pas, son sang xebellien étant pour beaucoup d'Atlantes aussi souillé que celui, humain, de son époux. Mera secoue doucement la tête, préférant ne pas songer à ce qu'aurait pu être sa vie si les choses n'avaient pas si mal tourné. Tout ce qui lui importe à présent c'est son enfant – ou ses enfants, elle ne sait plus comment songer à cette vie qui a presque fini de grandir en elle. Elle ne s'attend pas à que l'un ou l'autre des fils d'Atlanna comprenne ce qu'elle ressent ; difficile en effet pour un homme d'imaginer ce qu'une femme éprouve quand elle porte la vie. Elle craint que leurs ego respectifs ne les empêchent de le faire, bien qu'elle puisse comprendre leurs points de vue. Comment Arthur pourrait-il se réjouir de la possibilité qu'elle porte l'enfant de son frère ? Et comment Orm ne pourrait-il pas voir la perte de son fils comme un autre échec, une énième bataille dont son aîné ressortira vainqueur ? Quoi qu'il arrive, ils seront deux à devoir pleurer leur enfant.

Orm ferait sans doute mieux de s'en aller à présent qu'il a les réponses à ses questions. Après tant d'années, Mera refuse de se risquer à lui ouvrir davantage son cœur. À quoi bon ? À quoi bon s'acharner à rouvrir des plaies ayant déjà eu toutes les peines du monde à cicatriser ? Oui, il aurait été plus simple qu'il s'en aille... Mais avec Orm, rien ne l'a jamais été. Elle le suit du regard quand il prend place à côté d'elle, d'abord légèrement sur la défensive après toutes ces années à ne faire que se croiser, souvent violemment et sans réel contact ni proximité physique. Elle l'écoute sans l'interrompre ni détourner le regard, surprise qu'il se dévoile ainsi à elle après tout ce temps. Un fin sourire étire ses lèvres quand elle réalise que cette autre réalité les aura tous les deux bouleversés plus qu'ils ne l'auraient voulu. Elle n'a cette fois pas le cœur de lui dire que plus aucun nous n'existe, consciente que les conséquences des bouleversements temporels sont de toute évidence plus lourdes sur. Cela doit être terrible pour lui s'il se souvient de tout ou presque, pour ne pas dire abominable. Son sourire se fane quand elle réalise qu'il se prépare déjà à perdre ce fils auquel il a déjà donné un prénom. Depuis quand est-il à ce point pessimiste et défaitiste ? L'homme qu'elle connaissait aurait refusé de s'avouer vaincu avant l'heure, quitte à être trop présomptueux. « Les souvenirs s'estompent avec le temps, ils deviennent flous... Les souvenirs, ce n'est jamais assez. » Mera n'est pas dupe, elle reconnaît là un effort d'atténuer sa culpabilité. Elle ne pense pas mériter une telle attention, mais elle lui en est reconnaissante. « Tu ne me feras pas croire être devenu naïf, Orm. Tu sais bien que le bonheur n'est pas une chose à laquelle les rois et les reines peuvent aspirer librement. C'est un privilège auquel bien peu d'entre nous ont le droit. » Qu'il n'y voit pas là une confession quant à sa relation avec Arthur, ce n'en est pas une. Mera le sait, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour la rendre heureuse, et peut-être ne lui accorde-t-elle pas toujours le crédit qu'il mérite pour ses efforts. Elle n'est pas malheureuse, loin de là. Mais est-elle heureuse ? Elle connaît le bonheur par intermittences, mais il y a toujours quelque chose pour quelqu'un pour venir tout gâcher, pour tour remettre en question. Sans que quiconque ne puisse rien y faire, car c'est là le fardeau de ceux qui gouvernent. Pour que les Atlantes puissent être en sécurité, ils doivent renoncer à leur tranquillité d'esprit, ainsi qu'à tous leurs rêves et belles promesses d'avenir.

Un petit rire venu de nulle part secoue Mera pendant quelques secondes, et elle détourne finalement le regard. « Si c'est ton fils que je m'apprête à mettre au monde, je crains que les Atlantes ne trouvent une nouvelle raison de me détester. Je ne serais plus seulement la reine étrangère et traîtresse, je deviendrais la reine adultère... Certains n'attendent qu'une dernière excuse pour me donner en pâture aux créatures de la Fosse. » Qui serait assez fou pour croire la vérité ? Trop peu se souviennent de ce qui est arrivé, et parmi ceux là Mera ne compte sans doute que peu d'amis ou de personnes dignes de confiance. Fort heureusement, elle a depuis longtemps abandonné tout espoir d'être un jour une reine révérée par son peuple. Princesse de Xebel envoyée pour assassiner le souverain assis sur le trône dix ans plus tôt, elle ne sera jamais qu'une espionne potentielle aux yeux des plus méfiants, et une indigne de siéger sur le trône pour davantage. D'autres encore ne lui pardonneront jamais d'avoir trahi le fils cadet d'Atlanna pour lui préférer son aîné illégitime et de sang-mêlé. Même l'Ordre des Veuves avait tout fait pour qu'elle n'épouse pas Arthur, et certainement que ces vieilles murènes avaient eu dans l'idée de décourager Orm lui aussi, quand ils étaient promis l'un à l'autre. Pour le bien d'Atlantis, aurait-il renoncé à elle ou aurait-il été égoïste ? C'est une question de plus qui restera sans réponse, pour le meilleur ou pour le pire.

Après avoir pesé le pour et le contre et longuement hésité, Mera saisit avec délicatesse la main d'Orm et la pose sur son ventre. Ce contact est le premier depuis une éternité, et elle espère qu'il n'interprète pas mal son geste. Ce n'est pas une façon pour elle de lui confirmer qu'elle porte bien son enfant, car elle n'en sait rien. Elle ignore même quelles sont les chances pour que ce soit la vérité. Une sur deux, une sur dix, une sur cent... ? Une seule vaut mieux que rien, même si ce n'est rien qu'un espoir cruel. Peut-être est-ce le fils d'Arthur qui réagit à lui, un enfant tout innocent que le sien. Ni l'un ni l'autre, et les deux à la fois. La peau d'Orm lui paraît presque froide, alors que la température corporelle des Atlantes est plus élevée que celle des surfaciens pour supporter le froid des profondeurs. Elle retire sa main avant que le contact ne devienne trop étrange, mais lui laisse la liberté de laisser la sienne un peu plus longtemps sur son ventre s'il le veut. « Parle-moi de cet autre monde. Si nous devons être liés à jamais à travers un enfant, je veux savoir. J'ai le droit de savoir. » Elle doit savoir. Pas pour se faire une idée de ce qu'elle aurait pu avoir, ni même pas cruauté. Pour éviter de nouveaux non-dits et mensonges et leur épargner des conversations qui ne deviendraient que plus douloureuses avec le temps. Elle veut savoir si dans cet univers là, au moins, Orm était heureux. Aussi heureux qu'un roi peut l'être.

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Orm Marius


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Age du personnage : 37 années à dédier son existence à la belle Atlantis.
Ville : Errance douloureuse après ton bannissement, le rêve s'est transformé en drame Shakespearien.
Profession : Ancien roi d'Atlantis, destitué, tu ne vis que pour récupérer le trône.
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Ψ Capacité de respirer sous l'eau et de s'y mouvoir sans la moindre difficulté. Sa nature atlante lui offre également une résistance hors norme et des sens accrus (vitesse, force et agilité). Il est capable de voir dans les profondeurs, et son corps supporte les températures les plus basses.
Ψ Tacticien militaire, leader, expert au combat – au corps à corps comme au trident. Il n'avait jamais connu de défaite en duel avant l'arrivée d'Arthur.
Ψ Son trident lui permet de contrôler la foudre et de provoquer de terribles tempêtes. Il semblerait même qu'il soit rattaché à ses humeurs, si bien que lorsqu'il se sent en colère, le temps à la surface se déchaine au-dessus de leurs têtes. Son casque d'Ocean Master, quant à lui, lui offre le pouvoir d'hydrokinésie, lui permettant ainsi de déclencher de terribles tsunamis.

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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptyMar 8 Jan - 18:16


it wasn't meant to be


Existe t-il pire sentiment que l'impuissance ? Ou quand le désir n'est pas encore assez ? Cet enfant, tu le veux. Tu ne prétends pas avoir la carrure pour faire un bon père, bien trop conscient que le fantôme du tien plane encore au-dessus de ta tête, mais tu pourrais essayer, au moins. Ce qui est en train de se passer, tu n'as absolument aucun contrôle dessus. Ce n'est pas comme remporter un combat, ou mener une guerre. Tu es sûr de tes capacités, en pleine confiance de toi-même quand il s'agit de force. Mais là ? Là, tu ne peux pas influencer l'ordre des choses. Il ne suffit pas de vouloir que cet enfant soit le tien pour qu'il le soit. Et affronter Arthur en duel ne servirait à rien non plus, cette fois ce n'est pas aussi simple qu'un trident sous une gorge. Seul le temps vous donnera la réponse à cette question. Quelle terrible frustration que de devoir attendre que les choses se passent, alors que tu as toujours été un homme d'action. Tu ne te défends pas, tu attaques. Tu ne laisses pas l'ennemi prendre le dessus, tu l'assènes de coups précis pour le faire flancher rapidement. Il n'y a pas de hasard dans un combat. Dans ce cas de figure, il y a une chance sur deux. D'un côté ou de l'autre du filet. Tout se joue à ça, à une pièce qui tombera du côté pile, ou du côté face. « Pourtant j'y ai cru, fut un temps. » Avant que ta vie ne prenne un tournant décisif, tu croyais qu'il était possible d'accéder au bonheur. C'est ce que ta mère a toujours voulu te faire croire, que les fins heureuses étaient accessibles, même pour les rois. Et oui, pendant un temps, tu as cru en ces fables. Tu avais Atlantis, tu avais Mera, tout était radieux. Prince comblé et amoureux, qui deviendrait un jour le roi d'un royaume merveilleux. Et puis, tout s'est écroulé. Aussi brutalement qu'un coup de vent dans un château de cartes. Ton bonheur a été sacrifié pour qu'un autre puisse y goûter. Ce que tu possédais, il s'en est emparé. Est-ce qu'il l'est, lui, heureux ? Si tu as songé à exécuter Mera pour sa trahison, tu t'es ravisé. Tu savais où elle était, il aurait été simple pour toi de venir mettre un terme à l'adultère. Mais tu n'as rien fait. Tu l'as laissé partir, pour que peut-être, elle puisse l'avoir, son conte de fée.

Mais elle a raison, de par son sang, sa situation à Atlantis a toujours été et sera toujours périlleuse. Vos valeurs sont très conservatrices, et un étranger n'est jamais vu d'un très bon œil en vos lieux. Toi le premier, tu n'éprouves que mépris pour ceux dont le sang est mêlé à celui d'un autre peuple. Pourtant, avec Mera, c'était différent. Pas une seule seconde tu n'as songé à renier ton amour pour elle, et il aurait fallu être fou pour essayer de t'en dissuader. « Arthur ne le permettra pas. » Et tu manques d'ajouter qu'il en serait de même pour toi. Tu le sais, il y a encore des atlantes qui réclament ton retour sur le trône. Certains aimeraient voir le sang-mêlé repartir à la surface, pour laisser quelqu'un de pur régner à nouveau sur la cité. Mais même si tu retrouvais ta place, tu ne permettrais pas qu'il lui soit fait le moindre mal. Et aujourd'hui, que tu le veuilles ou non, il est le seul à pouvoir la protéger. Ton frère, ce prénom que tu viens de prononcer pour la première fois depuis qu'elle est entrée dans la – votre – clairière. Perdu dans tes pensées, tu sursautes presque quand tu sens la main de Mera s'emparer de la tienne. Le contact est inattendu, perturbant, et tu dois te concentrer pour ne pas laisser vagabonder ton esprit dans des eaux trop troubles. Aucun rapprochement n'a été initié entre vous depuis... et bien depuis très longtemps. Mais ce qui fait manquer un battement à ton cœur pourtant déjà agité, c'est ce que tu sens sur ta peau quand elle attire ta main jusqu'à son ventre. Cette bague. La bague. Celle qu'elle porte encore. Ta confusion est réelle, et cette fois, tu es incapable de camoufler tes émotions. Tu n'es pas dos à elle, tu ne peux pas masquer ce que tu ressens. Et cette bague, celle que tu lui as offerte pour vos fiançailles – en guise de cadeau, pas en tant que symbole – vient de faire chuter le géant de pierre. Cette si petite chose, vient de mettre à terre l'ancien roi d'Atlantis. Tu as remporté mille batailles, mais celle-ci, tu ne la gagneras pas, puisqu'elle se livre contre toi-même.

N'est-elle pas censée te haïr ? N'est-ce pas de la colère que tu as lu dans son regard toutes ces dernières années ? Elle n'est pas venue te voir en prison, elle n'a pas daigné t'accorder le moindre mot. Alors pourquoi ? Pourquoi porte t-elle encore ce bijou, qui renferme tous les souvenirs de votre histoire ? Elle prétend que les souvenirs s'estompent avec le temps, mais c'est faux. Tu te souviens encore de ta mère, et de vos moments partagés, à vous deux, quand n'étiez encore que de jeunes amoureux. Les souvenirs, parfois, c'est tout ce qu'il nous reste, alors il faut les chérir, les préserver d'un présent trop tourmenté. Est-ce pour cette raison qu'elle la détient encore, pour se souvenir de l'homme que tu as été ? Parce que quelque part, elle ne veut pas oublier qu'elle t'a un jour aimé ? Toutes ces questions, tu les gardes précieusement dans un coin de ton esprit, et tu les exprimeras au moment opportun. Pour l'heure, tu laisses ta main caresser doucement son ventre, sans en profiter abusivement, ce serait malvenu, même si elle t'offre là un précieux privilège. Tu as déjà fait ce geste un millier de fois dans l'autre monde, mais ici, maintenant, c'est comme si c'était la première. Tu souris, quand tu sens le bébé s'agiter sous ton toucher. Qu'il serait douloureux, de ne pas pouvoir un jour le prendre dans tes bras. Tu l'aimes, et la simple idée de te le voir arraché est une souffrance tétanisante. Après quelques secondes, tu retires ta main. Tout ceci rend son existence beaucoup trop concrète, et tu ne veux pas déjà engager la chute. « Mera... » Tu murmures son prénom dans le râle d'un cœur qui se serre. A quoi bon ? Cette réalité là n'existe plus, et la ressasser ne fera que rouvrir les plaies. Parler de vous fait mal. Parler de ce que vous avez eu, de ce que vous auriez pu avoir, fait mal. Mais oui, peut-être qu'elle a raison, peut-être qu'elle a le droit de savoir. Tu prends une profonde inspiration avant d'entamer ton récit. « Je ne sais même pas par où commencer. » A moins que ce ne soit le poids des mots qui se fait déjà rudement ressentir. « Là-bas, j'étais différent. Mais ton histoire à toi est restée la même. Nous nous sommes rencontrés dans les mêmes circonstances, et comme ici, on a appris à s'aimer. » Oh oui, vous vous êtes aimés, et malgré vos années de séparation, désormais grâce à ces souvenirs, tu sens encore le goût de ses lèvres sur les tiennes. Tu ressens encore la sensation de ses caresses sur ton corps, de deux cœurs qui battent à l'unisson, et de ces danses, auxquelles vous n'avez jamais pu succomber ici.

Toucher brûlant. Souffle tantôt coupé, tantôt saccadé. Corps entrelacés, parsemés de baisers. Lèvres abîmées de trop s'y frotter. Et ces complaintes emprisonnées dans une chambre devenue témoin de luxure exacerbée.

Ce que tu aurais dû avoir, si tu avais cédé. Et si les étreintes  étaient passionnelles – comme si vous saviez, quelque part, que c'était là votre seule chance de vous exprimer – l'amour l'était, lui aussi. Mais ce n'est probablement pas ce qu'elle veut entendre. Pas ce dont elle aimerait se souvenir. Alors tu laisses tes pensées lubriques au placard, pour reprendre l'histoire là où tu l'as laissée. « J'étais le roi, tu étais la reine, et Atlanna s'est dressée contre quiconque voulait te destituer pour ton sang xebellien. Au début il y a eu quelques tentatives de renversement, mais avec le temps, ils ont fini par tous t'accepter. La tolérance de ma mère a porté ses fruits, mais c'est toi qui a gagné leur confiance. Et puis, le petit Orcan s'est manifesté. » Tu souris, te remémorant ce jour, où elle t'a appris que tu allais devenir père. Cette joie, tu ne crois pas l'avoir connu ici, et tu sais que tu ne la connaitras plus jamais. « La suite de l'histoire, tu la connais déjà... » Un jour, elle n'était tout simplement plus là. Disparue. « Tu es partie le retrouver, et c'est là que tout m'est revenu. Ma vie, ma vraie vie, pas cette douce fantaisie. » Ce que tu n'avoues qu'à demi-mots, c'est que c'est la douleur qui t'a ramené à toi. Cette douleur similaire, miroir de deux mondes différents, mais cette même fatalité. La souffrance de la réalité t'a tiré brutalement du rêve. Et quand tu es mort, après les avoir à nouveau vu ensemble, et bien, tu t'es comme senti soulagé. Soulagé et libéré. Mais ça aussi, c'est un sentiment que tu préfères garder pour toi. « J'étais heureux. Je sais que je l'étais. Tout n'était pas parfait, mais j'avais tout ce que j'ai toujours désiré. Et toi... je crois que tu l'étais aussi. » Ce monde, c'est ce que auriez pu avoir, si tu n'avais pas emprunté un chemin sombre et sinueux. Et si, finalement, Arthur n'était jamais entré dans ta vie. Ton récit est bref, parce que la blessure est trop profonde.
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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptyJeu 10 Jan - 0:16

it wasn't meant to be
orm & mera


On dit parfois que l'ignorance est une bénédiction. Que toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre. Que certaines histoires ne sont pas faites pour être racontées. Mera ne saurait dire s'il s'agit là de sagesse ou de lâcheté. Ce n'est pas aussi simple que cela en a l'air, et l'honnêteté n'est pas une solution idéale à tous les maux. Au fond, Mera n'est pas certaine de savoir pourquoi elle veut réellement en apprendre plus sur cette vie dont elle n'a pas le moindre souvenir. Elle est celle d'une autre femme, peut-être entièrement différente de celle qu'elle est en réalité. Et le monde dans lequel elle existait n'a existé qu'une fraction de seconde avant d'être balayée de la même façon qu'une vague déferlante balaye tout sur son passage. Sacrifier une réalité ou une autre... Était-ce juste, en fin de compte ? Pour ceux qui se souviennent, pour ceux qui ont vu leurs vies êtres bouleversées plusieurs fois... Était-ce juste ? C'est une question bien trop compliquée et philosophique pour que Mera puisse y trouver même un semblant de réponse. Elle ne comprend pas grand chose à ces histoires de réalités alternatives, voyages temporels et autres manipulations de l'espace-temps. Prétendre le contraire serait mentir, d'autant plus qu'elle peine déjà à faire sens de ses propres émotions. Elle s'attendait à avoir envie d'étrangler Orm de ses mains, pas à se retrouver à lui demander de lui raconter la vie qu'ils menaient dans ce monde qui n'existe plus que dans les souvenirs des rares ayant le malheur de devoir à présent vivre avec les souvenirs mêlés et confus de deux existences parfois entièrement différentes. Elle s'attendait à éprouver un sentiment de dégoût en sa présence, mais est forcée de constater que c'est loin d'être le cas. Et... Et cela la met en colère, Mera. Cela lui fait ressentir une frustration sans précédent, comme si ressentir autre chose que de la haine et du mépris à l'égard allait à l'encontre de sa nature profonde. Mais à quoi bon s'emporter, sinon pour ne faire preuve que d'hypocrisie ?

Silencieuse, elle se force à écouter le récit que lui fait Orm sans l'interrompre. Elle n'est pas surprise d'apprendre qu'au début tout était comme dans cette vie. Les fondations restent les mêmes, mais la construction s'avère différente. Mera secoue doucement la tête quand il lui parle d'amour, presque certaine de ne pas vouloir entendre ce chapitre de l'histoire. Voilà bien longtemps qu'entre eux, tout espoir de relation amoureuse est vain. Et elle le lui répétera autant de fois qu'il le faudra, il a tué le lien qui les unissait en plongeant les pointes de son trident dans le corps d'Atlanna. L'entendre parler ainsi de la reine suffit à réveiller la rage qui sommeille constamment en elle, prête à s'exprimer à n'importe quel moment, opportun et inopportun. Là bas, Atlanna était en vie et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes à Atlantis... Une utopie qui aurait pu perdurer sans la folie sauvage de Vandal Savage. Mera préfère détourner le regard, furieuse d'imaginer ce monde dans lequel tout le monde aurait pu être heureux, un conte de fées merveilleux qui lui semble presque ridicule tant la réalité diffère de la fiction. Ce n'est rien de plus qu'un rêve, des et si auxquels elle refuse de songer encore. Atlanna est morte et le restera, Orm n'est plus roi et elle ne sera jamais sa reine, Atlantis n'est pas un royaume en paix avec ses voisins et prospère, et l'enfant qu'il fantasme est peut-être celui d'Arthur. Il était heureux ? Ils étaient heureux ? Eh bien ce n'était qu'un mensonge, une illusion, un mirage destiné à disparaître. Il avait tout ce qu'il désirait ? Pendant une minute, une longue et cruelle minute où elle lutte contre elle-même, Mera est tentée de lui dire que s'il a tout perdu, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même. Mais il le fait déjà, n'est-ce pas ? Il ne fait que cela depuis des années, errer à travers les océans en se maudissant pour sa folie. La peine est-elle à la hauteur du crime ? Mera préfère ne pas se risquer à répondre à cette question, elle sait qu'elle manquerait d'objectivité. Car son pardon, elle ne le lui accordera jamais.

« Sais-tu pourquoi je suis partie, Orm ? Pourquoi je suis si vite partie, pourquoi ta reine a disparu ? » Elle se relève, portée par le courant, mettant un terme à ce moment d'intimité. Bras croisés sous sa poitrine et sourcils, elle affiche une expression sérieuse, presque troublée. Ce sont les signes avant-coureurs d'une colère qui ne demander qu'à s'exprimer, mais que Mera s'efforce de contenir de son mieux. Depuis qu'elle est enceinte, elle s'efforce de s'adoucir, de ne plus laisser ses émotions dicter sa conduite de façon irrationnelle ou violente. C'est toujours plus facile à dire qu'à faire, et particulièrement quand des centaines de non-dits se révèlent les uns après les autres. Mais Mera en a bien conscience, les mots prononcés avec colère n'ont pas la même portée que ceux qui sont dits dans le calme. « J'avais peur. J'ignorais quel homme tu étais. Peut-être aurais-je dû prendre la peine de chercher à le connaître. Mais j'avais peur. » Et le plus douloureux avait été de constater que ce n'était pas la première fois qu'elle éprouvait ce sentiment. Il était remonté à la surface, familier, alors elle avait réagi instinctivement et pris la fuite. Parce qu'elle avait eu peur de lui. « Tu étais meilleur. Mais tu aurais pu être pire. » Il aurait pu faire absolument n'importe quoi. Elle n'avait eu aucun moyen de savoir à quel genre d'homme elle avait affaire. Il aurait pu se souvenir de tout et vouloir se saisir de l'occasion pour se débarrasser d'Arthur une bonne fois pour toutes. Ou être un tyran à l'instar d'Orvax, peut-être pire que lui. « Je craignais que tu ne veuilles t'en prendre à ton frère. Je ne savais d'ailleurs même pas s'il était en vie, s'il existait... » Et puis Arthur est son époux, elle l'aime, c'est aussi simple que cela. Non, pas simple, ce n'est pas le bon mot... Mais elle l'aime, ne pas savoir ce qu'il était advenu de lui était insupportable et elle ne s'excusera pas pour cela. « Je suis partie... » Non, ce n'est pas le bon mot non plus. Mera prend une profonde inspiration avant de soupirer, son regard fixant quelque chose d'invisible derrière Orm pour ne pas croiser son regard. « Je t'ai trahi pour sauver le monde et honorer ma promesse à Atlanna. Mais n'aie pas la naïveté de croire que cela ne m'a rien coûté. » Un morceau de son cœur et une partie de son âme. Voilà ce qu'elle a laissé derrière elle.

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Ψ Tacticien militaire, leader, expert au combat – au corps à corps comme au trident. Il n'avait jamais connu de défaite en duel avant l'arrivée d'Arthur.
Ψ Son trident lui permet de contrôler la foudre et de provoquer de terribles tempêtes. Il semblerait même qu'il soit rattaché à ses humeurs, si bien que lorsqu'il se sent en colère, le temps à la surface se déchaine au-dessus de leurs têtes. Son casque d'Ocean Master, quant à lui, lui offre le pouvoir d'hydrokinésie, lui permettant ainsi de déclencher de terribles tsunamis.

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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptyJeu 10 Jan - 2:24


it wasn't meant to be


Elle a voulu connaître l'histoire. Elle t'a demandé de ravaler ta douleur pour éclaircir la sienne. Et maintenant, c'est contre toi que tout se retourne. Mera, beauté terriblement instable. Du noir au blanc, du rire au larme, du tout au rien. A prendre ou à laisser. Et toi, tu as tout pris. Tout pris sans hésiter une seule seconde. Qu'elle ne s'y méprenne pas, ce n'est pas parce que cette relation a été réduite à néant que tu as oublié qui elle était. Tu anticipes dans ses gestes la prochaine tempête, observe dans son regard la foudre s'abattre. Est-ce pour cette raison que tu désespères de la voir heureuse ? Pour leur donner tort ? Parce que tu ne veux pas renoncer à cet espoir ? Que quitter sa dimension ne l'a pas condamnée à une vie de tourments ? Il y a dix ans, tu n'as pas voulu y croire. Mais aujourd'hui, maintenant que tu as partagé son quotidien pendant des années, tu sais, que tout ceci pourrait être vraie. Et voilà que tu en as une nouvelle preuve, tandis qu'elle brise l'intimité pour faire abattre le courroux. Un courroux qui dissimule pourtant bien plus. Mera, elle a besoin de s'exprimer. Elle a besoin que tu saches, parce qu'elle espère comprendre à travers toi. Son esprit est embrumé, elle marche en équilibre sur le fil de la confusion, valsant d'un côté et de l'autre. Est-ce qu'elle te déteste ? Est-ce qu'elle en est incapable ? Si c'est des réponses à ses questions qu'elle cherche, tu peux les lui donner. Parce que fut un temps tu lisais en elle comme dans un livre ouvert. Et ça, personne ne pourra jamais te l'enlever. Arthur peut partager sa vie, il peut l'aimer de tout son cœur, il peut mourir à ses côtés, mais jamais il ne verra ce que toi tu as vu. Il n'était pas là. Il n'a pas mesuré l'ampleur du traumatisme. Et il ne peut pas comprendre les conséquences qu'il a encore aujourd'hui sur elle. Alors oui, si c'est des réponses qu'elle attend, tu t'exécuteras, mais tu sais déjà qu'elles ne lui plairont pas. Car personne n'aime être confronté à ses dérives. A ses doutes. A cette noirceur que chacun a en soi, mais que certains s'évertuent à camoufler. Avec toi, elle n'a pas à le faire. Tu te fiche qu'elle crache le feu ou la glace. Tu n'as jamais voulu autre qu'elle, dans son entièreté la plus absolue.

Elle avait peur. Peur de toi. Comment pourrais-tu lui en vouloir ? Comment se sentir en sécurité avec un homme qui a assassiné sa propre mère ? Mais Mera... Mera n'est pas comme les autres. Elle est indépendante, fière, elle ne se laisse pas dicter sa conduite, jamais. Alors de savoir que toi, tu as pu mettre à terre une femme aussi forte, c'est comme se prendre la fureur d'un tsunami en pleine poitrine. Cette peur que tu as fait naitre chez elle, pourtant évidente, ne te frappe aux yeux que maintenant. Tu étais trop en colère, trop meurtri, trop détruit pour t'en rendre compte avant. Tu étais en plein deuil d'une relation morte-née. Et qu'es-tu censé faire ? On ne s'excuse pas d'avoir ancré un tel sentiment dans le cœur de celle que l'on aime. Tu ne peux pas recoller les morceaux, aussi désespérément le voudrais-tu. Et tu comprends, tu comprends ce qu'elle a ressenti en te sachant être son époux. Ce qu'elle t'avoue à demi-mots, chamboule tout ce que en quoi tu croyais jusqu'à présent. Et c'est maintenant, que l'évidence te frappe. Cette histoire, votre histoire, elle n'aura jamais de fin. Il n'y aura jamais de point à votre page. Et ce nous qu'elle a rejeté tout à l'heure, elle le méprise parce qu'il est encore beaucoup trop réel. Tu te lèves aussi, lui fais face, si proche, mais pourtant si loin. Cette distance qui est à la fois trop et pas assez. « Regarde-moi... Mera, regarde-moi. » Tu cherches à agripper son regard, et une fois fait, tu ne le lâches plus d'une seule seconde. « Tu es partie parce que c'était facile... » Oui, elle avait peur. Oui, elle craignait l'homme que tu aurais pu être. Oui, elle a voulu retrouver celui qu'elle aime. Tu ne remets pas du tout en doute tout ce qu'elle vient de te confesser, mais tu sais qu'il y a beaucoup plus encore. Bien plus qu'elle ne parviendra jamais à exprimer. « Tellement plus facile de retrouver ce que tu avais déjà que d'affronter ce que nous n'avons pas eu. » Ce fantôme qui plane au-dessus de vos têtes, tapis dans l'ombre mais qui ne disparaît pas. C'est lui, qu'elle a fuit. Le souvenir de votre vie passée ensemble, et la douleur de ce qu'il aurait pu être.

A t-elle seulement conscience de ce qu'elle te dit signifie ? Tout ce que cela implique ? Rien n'est  simple avec Mera, mais jamais ça n'avait été aussi compliqué. Elle devrait te détester. Tu as tellement anéanti sur ton passage, et tu le feras probablement encore. Tu lui as brisé ses rêves, tu lui as pris celle qu'elle chérissait le plus, et tu as assassiné l'homme qu'elle aimait. Toi, celui dont elle est tombée amoureuse, et qui s'est transformé en celui que tu es aujourd'hui. Mais pourtant, malgré toutes ces ignobles ratures, elle est incapable de te haïr. Ou, pire encore, incapable de se détacher de toi. Par espoir ? Par folie ? Par des forces que vous ne pouvez pas mesurer ? « Je suis désolé. » Pas pour ce que tu as fait, parce que tu refuses de croire que tu t'es fourvoyé sur toute la ligne. Ta cause est juste, et ça te désespère qu'elle ne le comprenne pas. Non, ce dont tu es désolé, c'est pour ce que cela lui a coûté. Pour ce que tu lui as pris et que tu ne peux pas lui rendre. Pas parce que tu ne peux pas, mais parce que tu ne le veux pas. « Je suis désolé que tu ne puisses pas me haïr ... » Pourquoi tu as cette impression de percer une bulle de secrets, tout en restant aussi trouble qu'une mer agitée. Tu es perdu. Confus. Les mots peuvent être effrayants, déplaire, ou tout chambouler. Et vous, vous jouez sur les trois tableaux à la fois. Qu'elle ne s'imagine pas que c'est plus aisé pour toi, parce que ça ne l'est pas. Ce qu'elle te confesse, c'est bien plus que tu ne pensais pouvoir l'entendre un jour. Et terriblement plus perturbant. Ta main glisse jusqu'à la sienne, délicatement, aussi discrètement qu'un murmure. Ou qu'un écho ? Mais tes doigts ne se faufilent pas au hasard, ils s'attardent sur cette bague qu'elle porte encore. Ce bijou qui par lequel elle t'autorise à rester encore uni à elle. Pourquoi ? As-tu seulement besoin de poser cette question ? Tu effleures sa peau, puis emprisonnes sa main, protège le bijou à son doigt, comme si tu craignais que quelqu'un ne vous le vole. Lui, ou ce moment de face à face avec une vérité inavouée, qui déstabilise plus qu'elle ne soulage. « Qu'est-ce que ça t'a coûté, Mera ? » Tu veux l'entendre. Tu veux que elle l'entende. Tu ne veux pas essayer à comprendre, à interpréter, à traduire, tu veux l'entendre. Aussi clairement que l'eau d'une rivière inexplorée. « Dis-le. Sans détour, sans artifice. Qu'est-ce que ça t'a coûté ? » Tu retires ta main, conscient que le contact ne peut perdurer. Le message est passé. Elle sait. Elle sait ce que tout cela signifiait. La tempête, la mousson, des torrents de colère, ou des typhons d'émotion, qu'importe ce que tu vas déclencher, il n'y a rien que tu ne pourrais affronter. Pas après tout ce que vous avez déjà traversé.
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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptyVen 11 Jan - 23:46

it wasn't meant to be
orm & mera


Chaque seconde passée en présence du roi déchu lui rappelle à quel point il dangereux. À quel point le passé est douloureux. Tout ce que Mera pensait certain et acquis ne l'est plus, et elle maudit l'univers d'avoir rouvert des plaies à peine cicatrisées. Après des années d'absence et de silence, les non-dits cherchent à s'exprimer et les mensonges à rétablir la vérité. C'est trop tard que Mera comprend que la souffrance qui l'unit à Orm n'a jamais complètement disparu. Elle est restée tapie au plus profond de son être, dans l'ombre, à attendre le moment le plus opportun pour refaire surface et causer un maximum de dommages. Incapable de se détacher du passé, Mera le traîne derrière elle comme deux boulets accrochés à ses chevilles et l'entraînant vers les abysses alors qu'elle désespère d'atteindre la lumière. Cette conversation ne lui plaît pas – ou plus – mais y mettre un terme maintenant serait faire preuve de lâcheté. Autant faire en sorte que la séance de torture prenne fin le plus rapidement possible, puisque ce n'est pas le genre de chose qui se bonifie avec le temps. De combien de rêves a-t-elle dû faire le deuil, par sa faute à lui ? Pense-t-il réellement être le seul à avoir souffert de sa trahison, le seul à souffrir encore ? Il se fourvoie, Mera en paie les conséquences tous les jours. Elle doit se faire violence pour ne pas reculer quand il se rapproche à nouveau, pour le regarder dans les yeux sans flancher, pour ne pas le gifler sèchement quand il l'accuse d'avoir choisi la facilité en partant retrouver Arthur. C'est trop, et plus qu'elle ne peut en supporter. « Facile... Comment oses-tu dire une chose pareille ?! » Son rythme cardiaque s'accélère, elle perd peu à peu son calme. Mera est loin d'être la femme la plus patiente au monde, et Orm le sait très bien. Il essaie de la provoquer, de la pousser à lui révéler ses secrets les plus profonds et inavoués, et puisqu'elle est rarement capable de se maîtriser il est bien possible qu'il y parvienne. « C'est la décision la plus difficile que j'aie jamais eue à prendre ! Te tuer comme mon père espérait que je le fasse aurait été plus facile, comme tu le dis si bien ! » Elle serre les dents, furieuse. Furieuse qu'il ait raison. Peut-être n'aurait-elle pas été capable de fuir comme elle l'avait fait si elle était restée et avait constaté que les choses étaient telles qu'elles auraient dû être avant que sa folie ne ruine tout espoir de vie commune. Elle avait eu peur d'être faible, alors partie avait été un véritable crève-cœur et une décision plus difficile à prendre qu'il ne peut l'imaginer.

« Tais-toi... TAIS-TOI ! » Il ment. Il n'est pas désolé qu'elle ne soit pas capable de le haïr, bien au contraire, cela doit le faire jubiler de la voir se débattre ainsi avec ses propres sentiments, comme un poisson pris dans les mailles d'un filet de pêche et qui essaie désespérément de s'échapper tout en sachant qu'il n'y parviendra pas et est condamné à une mort lente et douloureuse. Un frisson la traverse quand Orm prend sa main et elle voudrait lui hurler de ne pas la toucher, de ne surtout pas la toucher, mais les mots restent bloqués dans sa gorge et elle se contente d'un regard assassin. Chasser les souvenirs de leur passé commun est de plus en plus difficile, ils sont de plus en plus nombreux et de plus en plus limpides. « Tu as raison, je ne suis pas capable de te haïr, mais l'océan sait à quel point j'aimerais le pouvoir, tout serait tellement plus simple ainsi ! » Mera aimerait pouvoir le repousser, mais elle est comme pétrifiée et hausser le ton est la seule chose qu'elle parvienne à faire. « Je ne peux pas te haïr, mais je ne peux pas te pardonner non plus. » Elle ne doute pas qu'il ressente la même chose à son égard. Elle sait ce qu'elle lui a fait, elle ne niera jamais avoir trahi sa confiance, ce serait faire preuve de bêtise plus que d'hypocrisie. Mera n'est pas le genre de femme que l'on manipule aisément, ses décisions sont les siennes et uniquement les siennes. Ce qui ne les rend pas toutes faciles à assumer pour autant. Un frisson la traverse et elle s'écarte presque brusquement quand Orm lui demande de lui avouer sans détour ce que sa trahison lui a coûté. Elle est partagée entre l'envie de lui sauter à la gorge et celle de quitter cette maudite clairière, incapable d'en supporter davantage. « Ces mots que tu espères, je ne te les dirai pas, tu ne mérites plus de les entendre ! » Elle doute soudain les avoir prononcés un jour. Ces trois mots qui changent tout, qui auraient pu tout changer si elle n'avait pas eu tant de mal à lui confesser son affection au moment où il en avait eu le plus besoin. A-t-elle été une si piètre fiancée ?

« Tu veux la vérité, Orm ? Sans détour, sans artifice ? » Une folie dangereuse danse dans son regard. Mera voulait le calme, mais si Orm lui réclame une tempête c'est ce qu'il obtiendra. « CELA M'A TOUT COÛTÉ ! » Elle hurle sans le réaliser, un index accusateur pointé vers lui. Ses yeux sont écarquillés et sa poitrine se soulève plus rapidement. Son ventre rond adoucit sa silhouette, faute de quoi elle aurait eu des allures de gorgone déchaînée avec sa chevelure rousse flottant au gré des courants. « Après tout ce que nous avons vécu ensemble, comment peux-tu imaginer une seule seconde que je suis partie dans me retourner, sans me poser mille et une questions ? Ma loyauté envers Atlanna ne m'avait pas transformée en marionnette dont il suffisait de tirer les fils ! Mais j'étais sincèrement persuadée d'avoir fait le bon choix... Je suis partie pour t'empêcher de commettre une erreur que tu regretterais amèrement, si seulement j'avais su que tu en commettrais une pire encore chez nous ! » Ils n'ont jamais parlé de la mort d'Atlanna. De son meurtre aux mains de son propre fils, cet enfant qu'elle aimait plus que tout au monde et qui l'a remerciée en la transperçant des pointes de son trident. « Tu sais, elle m'a demandé d'aller protéger Arthur parce qu'elle avait peur de toi... Peur de ce que tu serais capable de faire, et de toute évidence elle avait raison ! Elle ne m'a pas demandé de l'aider à te voler le trône, non, elle voulait que je le préserve de ta folie destructrice ! » Cette même folie qui avait forcé Arthur à réclamer ce qui lui revenait par droit d'aînesse. Mera se souvient, avec honte, d'avoir été si blessée par les actions de son promis qu'elle avait souhaité le voir être exécuté pour ses crimes. Mais lesquels, exactement ? Ceux commis contre Atlantis, sa famille, ou elle-même ? « Elle avait peur de toi... Ta propre mère... ! » Mera secoue la tête, comme pour chasser les souvenirs de cette si triste époque. Sans succès, elle revoit clairement l'expression pleine de désespoir d'Atlanna quand elle lui avait demandé de trahir la confiance d'Orm pour aller protéger Arthur tant elle avait craint qu'il ne lui arrive malheur. Son incapacité à apaiser la colère de son fils cadet avait été un échec lourd à porter, à plus forte raison parce que le spectre d'Orvax avait eu raison de son influence de mère. Cette brute qui aurait mérité que jusqu'à son nom soit effacé de l'histoire lui avait volé son fils, elle n'avait pas su lutter contre lui alors qu'il n'était plus rien qu'une pile d'os rongés par les crustacés

« Arthur n'est pas peut-être pas parfait, mais je n'ai jamais eu peur de lui. Jamais. Aucune femme ne devrait jamais avoir peur de l'homme qu'elle aime. » Elle est sûre qu'il ne l'a pas oublié. Ce jour où elle avait vainement tenté de le raisonner, la seule fois où elle avait osé se dresser contre lui lors de l'une de ses terribles colères. Elle avait eu le naïf espoir de parvenir à le calmer, il s'était emporté davantage et pendant une seconde – rien qu'une seconde, mais cela avait suffi – elle avait cru qu'il serait capable de lever la main sur elle. Mera avait alors eu le réflexe de lever les bras pour se protéger. Exactement comme elle l'avait toujours fait avec Ryus, terrifiée depuis l'enfance par cet homme qui était censé l'aimer et la protéger et contre lequel elle n'avait jamais su se défendre. Paralysée par une peur panique indescriptible, alors qu'elle possédait le pouvoir de terrasser des armées entière à elle seule. C'était ce sentiment qu'Orm avait réveillé en elle, et ce jour là tout avait changé. Elle avait bien vu dans son regard et son attitude qu'il avait immédiatement regretté cet écart, mais le mal était fait. S'il était capable de s'en prendre à elle, alors quelles chances de lui survivre aurait eu Arthur ? Il aurait pu lui arracher le cœur pendant un accès de colère. « Je pensais que tu finirais par ouvrir les yeux, j'étais prête à te revenir et à te pardonner presque n'importe quoi... Presque n'importe quoi. » Mais il était allé trop loin, jusqu'à atteindre le point de non retour. Sa jalousie maladie et sa paranoïa avaient coûté à Atlantis sa souveraine la plus révérée et privé Arthur de retrouvailles plus que méritées avec sa mère. Tout ce qu'Atlanna voulait, c'était protéger ses fils. Elle rêvait de les voir s'allier pour gouverner Atlantis ensemble, pas de s'entretuer bêtement comme les créatures sauvages de la Fosse.  « Je t'aimais plus que tout au monde, Orm. Mais tout ce que je ressentais pour toi, tu l'as tué en même temps qu'Atlanna. » Il peut continuer à se convaincre que tout est de sa faute, ou de celle d'Arthur, mais ni lui ni elle n'ont tué la reine. Ni lui ni elle n'ont tenté de tuer des milliards d'innocents. Et ni lui ni elle n'ont choisi de s'aimer. « C'est ce que tu voulais entendre, n'est-ce pas ? Je t'aimais. Je t'ai peut-être brisé le cœur, mais n'oublie jamais que tu a brisé le mien en premier. »

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Orm Marius


Orm Marius

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Face Identity : Michael Fassbender.
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Age du personnage : 37 années à dédier son existence à la belle Atlantis.
Ville : Errance douloureuse après ton bannissement, le rêve s'est transformé en drame Shakespearien.
Profession : Ancien roi d'Atlantis, destitué, tu ne vis que pour récupérer le trône.
Compétences/Capacités : it wasn't meant to be (ORM) Tumblr_po51n6OUzJ1spfcxeo5_400
Ψ Capacité de respirer sous l'eau et de s'y mouvoir sans la moindre difficulté. Sa nature atlante lui offre également une résistance hors norme et des sens accrus (vitesse, force et agilité). Il est capable de voir dans les profondeurs, et son corps supporte les températures les plus basses.
Ψ Tacticien militaire, leader, expert au combat – au corps à corps comme au trident. Il n'avait jamais connu de défaite en duel avant l'arrivée d'Arthur.
Ψ Son trident lui permet de contrôler la foudre et de provoquer de terribles tempêtes. Il semblerait même qu'il soit rattaché à ses humeurs, si bien que lorsqu'il se sent en colère, le temps à la surface se déchaine au-dessus de leurs têtes. Son casque d'Ocean Master, quant à lui, lui offre le pouvoir d'hydrokinésie, lui permettant ainsi de déclencher de terribles tsunamis.

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A war is coming to the surface whether you like it or not. And I'm bringing the wrath of the Seven Seas with me.

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brother and sister against the tide ∞

Situation Maritale : Célibataire.









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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptySam 12 Jan - 20:44


it wasn't meant to be


L'océan ne pourra pas absoudre tes pêchés, il n'y a pas assez d'eau sur cette planète pour y parvenir, et tu ne tiens pas à polluer les mers de tes tourments. Un filé qui coule le long du front ne te bénira pas. Tu es allé beaucoup trop loin dans les méandres de ton âme pour espérer y revenir, comme un non-retour dans la fosse. Les confessions sur l'oreiller quand vous vous échappiez dans la chambre de l'autre se sont transformées en zone de guerre. Des tranchées dans lesquelles tu ne pourras pas te cacher, les bombes lâchées sont inévitables, et elles détruisent tout sur leur passage. Pousser Mera à bout, l'obliger à te dire tout ce qu'elle a sur le cœur, tu sais que ça va se retourner contre toi. A provoquer la tempête, on en subit ensuite les torrents. Depuis quand n'avez-vous pas parlé, vraiment ? Des années, avant le meurtre d'Atlanna. Mais crever l'abcès peut signifier bien pire que des non-dits. Parfois, la vérité fait mal. Terriblement mal. Et en t'engageant sur ce terrain là, tu sais ce que tu risques. Lui laisser la chance de s'exprimer c'est subir un courroux dont tu ne pourras contenir l'ampleur. Avec Mera, tout est confus, tout est bancal, tout est incertain. Tu ne sais même plus si tu le fais pour toi ou pour elle. Il n'y a qu'avec elle que tu ne parviens pas à garder le contrôle, que tu es incapable de prédire ce qui se passera la seconde suivante. Et c'est déstabilisant. Mais c'est aussi exaltant. Tu sens ton palpitant battre plus fort, plus rapidement, anticipant bien mieux que toi ce qui va suivre. Le contact a été rompu, mais tu gardes ses iris, tu t'y accroches comme tu t'accrocherais à elle si tu le pouvais encore. Avec intensité, avidité, un besoin terrible de la sentir près de toi. Cette absence, son absence, a été la pire des punitions à Belle-Rêve. Tu t'endormais en pensant à elle, tu te levais en pensant à elle, l'imaginant dans ses bras, revivant inlassablement cet instant où tu les as vu s'embrasser. Qu'importe où Arthur t'aurait envoyé, ta prison, c'était celle de ton esprit. Emprisonné de tes propres maux, esclaves de tes propres souffrances.

Elle hurle, Mera. Elle hurle parce que tu as embrasé sa colère. Elle te crache la vérité, tu n'as plus qu'à l'encaisser. Tu ne peux plus couper l'eau, c'est trop tard, elle se déverse à une vitesse cataclysmique. Elle te glisse entre les doigts, ton cœur bat en arythmie, les valves sont en roue-libre. Tu respires lourdement, péniblement, comme si tu venais de passer une éternité à nager. L'entendre parler de ta mère, ça fait mal. L'erreur de ta vie, cet acte irréparable qui te hantera pour le restant de tes jours. Cette haine que tu as éprouvé, cette jalousie qui t'a consumé, l'a condamnée. Arthur, elle voulait que ce soit Arthur qui prenne ta place. Parce que tu n'étais pas assez bien. Tu n'as pas fait assez. C'est ce que tu as toujours pensé, ne pas être à la hauteur de l'affection qu'elle éprouvait pour ton frère. L'enfant né d'un viol, le fruit d'une relation non consentie. Alors que lui, l'autre, a été le résultat d'un amour sincère. Elle ne pouvait pas t'aimer, comment l'aurait-elle pu ? Elle le voyait lui quand elle te regardait. Elle voyait ses traits sur ton visage, alors comment t'aimer ? Pendant des années et des années tu as laissé cette paranoïa te dévorer, jusqu'à ce qu'elle ait complètement raison de toi. Atlanna avait raison d'avoir peur. Car si elle n'est plus à vos côtés aujourd'hui, c'est parce que tu as déchiré sa chair de ton trident. Mais que Mera ne s'imagine pas que ça a été facile. Que ton acte était froid ou mécanique. A la surface, tu aurais senti les larmes couler. Ici, c'est ton cœur qui a saigné. Tu l'aimais. Oui, tu l'aimais. Et c'est pour cette raison précise que tu l'as tuée. Parce que tu craignais de la voir t'échapper. Que tous ces cauchemars enfantins deviennent une réalité, et qu'elle t'oublie, qu'elle te néglige, au détriment d'Arthur. Tu n'as pas d'excuse à lui donner, tu sais pertinemment que ce sera là un affront. Tout ce qu'il te reste à faire, c'est écouter, attendre que l'orage passe, et voir dans quel état la foudre t'aura laissé.

Tu es déjà à  terre, mais les vérités ne s'arrêtent pas. Ce jour, dont elle te parle à demi-mots, tu t'en souviens terriblement bien. Il te hante encore. La fois où tu as été si proche de devenir comme lui. Ce bras qui se lève, et qui s'arrête subitement, conscient que c'était déjà beaucoup trop tard. Que le mal était fait. Et la voir elle, si forte, craindre que le coup s'abatte. Tu as eu honte de toi ce jour là, et tu as encore honte de toi aujourd'hui. Pour la première fois depuis votre échange à coeur-ouvert, tu détournes le regard, incapable d'affronter ce que tu lis dans ses prunelles. Elle t'aimait. Elle t'aimait profondément, et tu as tout foutu en l'air. Tout ce que vous aviez. Ton propre bonheur. Le sien avec. Tu as tout donné pour nourrir ta rage. Tu as tout sacrifié sur l'autel d'une obsession dangereuse. C'est ta mère et la femme de ta vie que tu as laissé tomber. Et pour quoi ? Que te reste t-il maintenant ? Plus rien. Tu n'as ni royaume, ni couronne, ni épouse, ni même une maison. Tu erres sans but dans les eaux du monde, trainant des bagages bien plus lourds que toi. Maintenant que le calme est revenu – en apparence, car le cyclone se déchaine encore dans ta poitrine – il y a des choses que tu aimerais lui dire. Mais tu ne peux pas. Parce que ce serait injuste. Tu ne chercheras pas sa pitié, et tu n'étaleras pas non plus la profonde douleur que tu éprouves après ces confessions. Tu refuses de pleurer. Pas parce que ton père t'a toujours dit que c'était là un signe de faiblesse, mais parce que tu ne veux user d'aucune arme contre elle. Pas la moindre. Pas une seule. De près ou de loin. « Il n'y a pas de mots assez forts pour exprimer à quel point je suis désolé, Mera. » Il y a de l'émotion dans ta voix, comment pourrait-il en être autrement, après tout ce que tu viens d'essuyer. Mais ces excuses, elles sont personnelles, elles n'engagent pas ton opinion sur le monde de la surface et du risque qu'il représente. Tout ceci est du domaine de l'intime, et c'est uniquement là-dessus que tu vas t'exprimer. C'est difficile. C'est douloureux et terriblement difficile. Parce que tu ne peux pas lui dire que ce qu'elle éprouvait pour toi hier, tu l'éprouves encore pour elle aujourd'hui.

Il y a tellement de choses que tu aimerais faire, mais aucune qui te revient de droit. Alors tu restes planté là, comme le ferait un guerrier agonisant qui s'accroche au peu de dignité qu'il lui reste. Un guerrier, mais pas un roi. Il n'y a rien de royal dans ta façon d'affronter l’ouragan qu'elle a lancé sur toi. « Il n'y a pas un seul jour sans que je ne pense à elle. Sans qu'elle ne me manque. » Tu n'arrives pas à prononcer son nom, tu as beaucoup trop honte pour ça. Tu l'aimais tellement. Tellement. Trop. Beaucoup trop. « Si je pouvais te la rendre, je le ferais sans hésiter une seule seconde. Au prix de n'importe quoi. » Tu parles d'elle, pas de toi. Parce que tu as parfaitement conscience que tu ne la mérites pas. Si Atlanna vous étiez rendue, tu n'oserais même pas lui demander pardon. « Mais je ne peux pas. Aussi fort que je le voudrais, je ne le peux pas. Alors je vis avec ce fardeau. Je le traine, je le porte, mais il sera toujours trop lourd pour moi. Je n'ai rien d'autres à te dire, aucune excuse à te donner. Tout ce qu'il me reste à faire, c'est apprendre à survivre avec ce remord qui me gangrène. » C'est la simple vérité, rien de plus. Tu ne cherches pas à échapper à ta peine, tu penses la mériter. Tu ne sais que dire face à tout ça. Il n'y a rien qui sera suffisant. Rien qui effacera le mal que tu lui as fait. Tu as brisé les deux femmes que tu aimais, et cette simple constatation te fait serrer les dents. Ton myocarde va imploser. Toutes tes erreurs te reviennent violemment, tu ne peux plus les dissimuler sous un tapis d'algues, tu dois les affronter. « J'essaye, Mera. » Ta voix tremble, il est de plus en plus difficile de lui faire face. A mesure que tu uses de sincérité, ta carapace s’effondre. Et il y a bien longtemps que tu ne t'étais pas senti aussi vulnérable. T'avances à cœur ouvert, à l'air libre, tu sais que tu pourrais te le faire arracher rapidement. Et ce n'est pas un risque que tu prends, non, c'est une supplication que tu fais. Que quelqu'un te le prenne, que quelqu'un mette un terme à cette malédiction. « Chaque jour est un combat sans fin pour ne pas lui ressembler. » Ton père, le tyran. Ce n'est pas parce que tu l'aimais que tu ne voyais pas ses travers. Tu savais pertinemment quel genre d'homme il était, et encore aujourd'hui, tu es terrorisé à l'idée de devenir comme lui.

Ce n'est pas ce que tu voulais entendre, mais c'est ce que tu devais entendre. Tu n'es pas de ceux qui prennent la fuite. Et c'est pourquoi, même si il aurait été plus facile pour toi de partir, que tu fais face à ton jugement. Aussi rude et déchirant soit-il. « Quand j'ai perdu mon duel contre Arthur, je lui ai demandé de m'achever. Je voulais mourir en guerrier, parce que c'est ce que j'ai été toute ma vie. C'est ce qu'on m'a appris à être. Plutôt mourir que de subir la défaite. Mais la vérité, la vraie raison de ma volonté de vouloir être exécuté, c'est que j'aurais préféré sentir son trident s'enfoncer dans ma gorge que de te voir avec lui. » Plutôt mourir jeune que de vivre toute une vie sans elle à tes côtés. Pire, auprès de celui que tu méprises tant. Et te voilà aujourd'hui, à l'écouter t'avouer combien elle t'aimait, et combien tout ceci s'est noyé dans les conséquences de ton crime. Tu vois ce que tu as perdu. Tu le vois on ne peut plus clairement. Et tu le verras jusqu'à ta mort. Il te reste une dernière chose à lui dire, probablement la plus difficile. Parce que c'est ta façon d'assumer tout ce que tu lui as fait subir. C'est ton seul moyen de lui faire comprendre combien tu regrettes. « Je te pardonne, Mera. Je te pardonne d'être partie. Je te pardonne de m'avoir trahi. Et je suis désolé, terriblement désolé de t'avoir fait tout ce mal. Ce n'est pas ce que je voulais, ça n'a jamais été ce que je voulais. » Pire, tu comprends pourquoi. Et ce n'est pas un soulagement de l'avoir dit, c'est une nouvelle lame qui s'enfonce dans ton âme. Ce sont toutes ces erreurs que tu assumes désormais. Comme si quelque part, tu aimais souffrir.
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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptyLun 14 Jan - 0:01

it wasn't meant to be
orm & mera


Dix ans plus tôt, Mera était tout aussi furieuse qu'aujourd'hui. À peine arrivée à Atlantis, elle n'était pas grand chose de plus qu'une enfant blessée par la vie. Elle se souvient avoir détesté Orm pendant de longues semaines, alors qu'il ne lui avait alors donné aucune raison d'éprouver de tels sentiments à son égard. Si elle s'était éreintée à le haïr avant de baisser les bras, c'était pour la seule et unique raison qu'elle se reconnaissait trop en lui. Ils avaient été coulés dans le même moule, tous les deux. Tout ce qu'elle n'aimait pas chez elle et qu'elle avait retrouvé en lui lui avait donné l'impression de se regarder dans un miroir déformant. Pour parvenir à apprécier Orm, elle avait dû commencer par s'aimer elle-même. Un exercice aussi difficile que périlleux, qu'elle ne réussit pas à tous les coups. Elle se déteste pour ne pas être capable de l'avoir en horreur, au moins autant que pour ne pas savoir s'adresser à lui sans que ses émotions ne l'emportent sur sa raison. Mais puisqu'il voulait qu'elle soit parfaitement sincère avec lui, le voilà servi. Toutes ces choses que Mera a gardé pour elle pendant des années, elle les prononce enfin à voix haute. Toutes les vérités ne sont pas faciles à entendre, la sienne ne sera pas différente des autres. Qui sème le vent récolte la tempête, mais Mera ne s'attend pas à ce que sa colère ne déclenche pas chez Orm un tsunami. Peut-être même qu'elle l'espère, la colère étant le sentiment avec lequel elle est la plus à l'aise. Parce que la colère est organique, elle vient des tripes, elle ne répond à aucune logique et ne souffre d'aucun comportement rationnel. Il est facile de dire des choses que l'on ne pense pas vraiment sous l'emprise de la colère, ne serait-ce qu'à dessein de blesser la personne en face de soi, mais cela n'a pas à être sincère, vrai.

Alors naturellement, le calme a priori olympien d'Orm est déstabilisant. Mera s'attendait à une explosion volcanique, aussi est-elle troublée par son manque de réaction immédiate. Elle sait que ses paroles ont été violentes et criantes de vérité, et elle le connaît trop bien pour croire qu'elles aient pu le laisser indifférent. Sa fureur s'éteint donc vite que la lave d'un volcan entré en éruption sous l'océan. Les bras croisés sous sa poitrine, Mera attend une réaction, n'importe la quelle. Elle lui interdit de rester impassible, de prétendre que ses mots ne l'ont pas atteint. Elle le voit sur son visage, elle connaît cette expression blessée par cœur... Mais elle ne s'attendait pas à ce que ses premiers mots soient des excuses. Interloquée, Mera fronce les sourcils comme si elle attendait la fin d'une plaisanterie cruelle. Ce n'est pas le cas, alors son scepticisme laisse place à une surprise sincère. Son air furieux disparaît, ses traits s'adoucissent et la colère disparaît de son regard. À quoi bon s'acharner à être vindicative s'il résiste à ses attaques ? Elle secoue la tête et grimace quand il évoque Atlanna, toujours en évitant soigneusement de prononcer son nom. Parce que c'est trop douloureux ou parce que son spectre le hante, peut-être les deux à la fois. Si c'est le cas, elle ne peut pas avoir de compassion pour lui. Elle refuse obstinément d'éprouver quoi que ce soit s'en rapprochant, aussi déchirant que ce soit d'enfin l'entendre confesser l'impact du matricide sur sa vie.  Pendant longtemps, elle s'est demandée ce qu'Orm pouvait bien se dire pour se convaincre de la nécessité de son crime. Quels mensonges il se répétait pour parvenir à trouver le sommeil chaque soir. Aucun, apparemment. Sa lucidité est désarmante et inattendue. Mera sent son cœur se serrer, elle se souvient si bien de ces années passées aux côtés d'Atlanna, à ce qui les unissait tous les trois.  Il y a eu des fautes dans tous les camps, personne n'est complètement innocent ou complètement coupable. Mais trop d'erreurs ont eu des conséquences désastreuses et irréparables.

Orvax. Orm n'a pas besoin de prononcer son nom pour que Mera sache qu'il parle de lui. Cet homme qu'elle a haï même dans la mort et sans même le connaître. Elle n'a rien oublié des récits glaçants d'Atlanna et de Tula à son sujet, ni de sa tyrannie ou de son égocentrisme. Elle n'a pas besoin de l'avoir connu pour savoir qu'il était exactement comme son propre père. Un despote incapable d'amour ou de bonté, un homme habité de tous les vices et pourri jusqu'à la moelle. Peu importe la façon dont il est mort, il méritait mille fois pire. Et s'il avait eu la merveilleuse idée de passer de vie à trépas plus tôt, il n'aurait pas eu le temps de gangrener l'esprit de son fils avec sa mauvaise influence. La honte d'avoir souhaité voir Orm mourir la frappe de nouveau quand il lui avoue que c'était tout ce qu'il souhaitait après sa défaite contre Arthur. Arthur qui avait refusé de l'achever malgré ses supplications et leurs traditions. S'il l'avait tué, le soulagement aurait été de bien courte durée et le deuil interminable. Elle comprend bien ce qu'il lui avoue à demi-mot, mais elle ne trouve rien de pertinent à lui répondre. Elle ne peut pas s'excuser d'être tombée amoureuse d'Arthur. Elle ne peut pas s'excuser pour des choses qui échappent à son contrôle. L'amour est un sentiment si compliqué que personne ne saurait en donner une définition complète, définitive et universelle. Ce qui est évident pour certains est loin de l'être pour d'autres, et la simplicité fait rarement partie de l'équation. Sinon, Mera le saurait – et surtout, elle le ressentirait.

« Je n'ai pas besoin de ton pardon. » Elle avait espéré prononcer les mots avec détermination, mais ce n'est qu'un faible murmure qui s'échappe d'entre ses lèvres. Pour quelle raison voudrait elle de son pardon ? Pourquoi s'en soucierait-elle ? Elle n'en veut pas, elle s'en moque, ça lui est égal... Alors pourquoi a-t-elle l'impression qu'un poids qu'elle n'avait pas conscience de porter vient de quitter ses épaules ? Il lui faut plusieurs secondes pour reprendre ses esprits, et surtout retrouver l'usage de la parole. « Orm... » Après s'être écartée, Mera laisse le courant la porter jusqu'à lui et cherche ce regard qui lui a échappé. « Tu n'es pas comme lui, Orm. Tu n'es pas comme Orvax. » Elle refuse de parler de lui comme de son père. Au mieux, il a été son géniteur et rien de plus. « Le simple fait que tu craignes d'avoir quoi que ce soit en commun avec lui me le prouve. Tu n'es pas comme lui. » S'il l'était, elle serait morte depuis longtemps. Il ne l'aurait pas laissée vivre après ce qu'elle avait fait, il se serait assurée que ses assassins aient sa peau ou il l'aurait faite exécuter s'il était parvenu à prendre le dessus sur Arthur. Atlanna a peut-être échoué à lui ouvrir les yeux et à apaiser sa haine de la surface, mais elle s'est au moins assurée qu'il ne devienne pas comme Orvax.  Contrairement à lui, Orm était un roi aimé par son peuple. Et il l'est toujours, à en juger par le nombre de ses partisans à Atlantis. Elle pose une main sur son épaule, à la fois pour le rassurer et lui faire comprendre qu'elle n'a pas l'intention de l'invectiver à nouveau. « Arthur est un homme bien qui essaie d'être un bon roi... Et toi, tu es un bon roi qui essaie d'être un homme bien. » Ni l'une ni l'autre de ces choses ne sont faciles. En tant que reine, Mera est constamment partagée entre ses devoirs et sa conscience, c'est une lutte perpétuelle. Les choix à faire sont parfois cornéliens et faut des nerfs d'acier pour pouvoir les assumer par la suite. Gouverner, c'est se salir les mains pour que d'autres n'aient pas à le faire. « Tu étais un homme bien, quand je t'ai rencontré. Je suis certaine que tu peux le redevenir. » Mera se risque à lui sourire. Elle se souvient encore de celui qu'il était avant que la haine et la rage ne se mettent à le ronger. Sûr de lui, plein d'une arrogance presque rassurante de par sa nature charismatique. Il était doux et patient, généreux avec son peuple et admiré pour son courage. Il était aimé de tous et elle n'échappait pas à la règle.

« Je ne peux pas te pardonner, c'est vrai. Rien n'effacera jamais ce que tu as fait, nous devrons tous vivre avec les conséquences de tes actions. » Mera aurait pu s'arrêter là, sans doute aurait-il été plus raisonnable qu'elle le fasse. Mais les discussion à cœur ouvert sont trop rares et elle ignore quand elle reverra Orm, ou même si leur rencontre sera propice aux aveux. « Mais je ne peux pas non plus oublier tout ce que nous avons vécu ensemble. Je ne peux pas t'oublier. » Cela reviendrait à nier l'existence d'années importantes pour elle, et tous ces souvenirs heureux qui ne méritent pas d'être oubliés derrière tous ceux qui ne le sont pas. Le paradoxe temporel l'a bien prouvé, l'ignorance et l'amnésie ne sont rien d'autres que des fléaux. Mera ferme les yeux quelques secondes et le courant emporte des larmes qu'il ne verra pas. Si elle avait eu l'âme d'une poétesse, elle aurait certainement dit que l'océan avait aussi emporté toute la rancœur accumulée au fil des ans. Elle aurait aimé que ce soit aussi simple que cela, que tout disparaisse comme un château de semble effacé par la délicatesse d'une vague. « Nous étions destinés à n'être qu'une tragédie, je suppose. » La gorge serrée, elle passe les bras autour de ses épaules et l'attire contre elle pour l'enlacer. Mera ne sait pas si ce geste de tendresse est ancré dans le présent ou rattaché à un passé corrosif, mais peu importe. Si elle ne peut lui offrir son pardon, elle peut lui donner un peu de réconfort, l'espace de quelques secondes. Quant à elle, elle rend les armes, lasse de se servir de la violence en guise de principale défense à l'aube de sa maternité.

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Orm Marius


Orm Marius

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Date d'inscription : 30/12/2018
Face Identity : Michael Fassbender.
Crédits : elizabeth <3 (avatar), STARFIRE (gifs), Ventium ♥ (bannière), Donna ♥ (crackship)
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Age du personnage : 37 années à dédier son existence à la belle Atlantis.
Ville : Errance douloureuse après ton bannissement, le rêve s'est transformé en drame Shakespearien.
Profession : Ancien roi d'Atlantis, destitué, tu ne vis que pour récupérer le trône.
Compétences/Capacités : it wasn't meant to be (ORM) Tumblr_po51n6OUzJ1spfcxeo5_400
Ψ Capacité de respirer sous l'eau et de s'y mouvoir sans la moindre difficulté. Sa nature atlante lui offre également une résistance hors norme et des sens accrus (vitesse, force et agilité). Il est capable de voir dans les profondeurs, et son corps supporte les températures les plus basses.
Ψ Tacticien militaire, leader, expert au combat – au corps à corps comme au trident. Il n'avait jamais connu de défaite en duel avant l'arrivée d'Arthur.
Ψ Son trident lui permet de contrôler la foudre et de provoquer de terribles tempêtes. Il semblerait même qu'il soit rattaché à ses humeurs, si bien que lorsqu'il se sent en colère, le temps à la surface se déchaine au-dessus de leurs têtes. Son casque d'Ocean Master, quant à lui, lui offre le pouvoir d'hydrokinésie, lui permettant ainsi de déclencher de terribles tsunamis.

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A war is coming to the surface whether you like it or not. And I'm bringing the wrath of the Seven Seas with me.

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Situation Maritale : Célibataire.









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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptyMar 15 Jan - 22:46


it wasn't meant to be


Orvax. Entendre ce nom est encore douloureux, pour un millier de raisons. Cet homme qui a plus eu le rôle d'un instructeur que d'un père, et qui a façonné celui que tu es devenu aujourd'hui. Sans lui, sans sa néfaste influence, tu sais que les choses seraient différentes. Qu'Atlanna aurait remporté cette lutte qui faisait rage dans ton esprit tourmenté. Que tu ne serais pas rongé par les remords comme tu l'es désormais. Que tu n'aurais pas fait les choix qui t'ont conduit tout droit à l'exil. Ta souffrance d'hier n'a pas disparue, elle s'est transformée en un mal plus profond encore. Pourquoi l'as-tu pleuré, lui qui a infligé tant de blessures à votre famille ? Pourquoi as-tu voulu venger celui qui te punissait à la force de ses poings ? Cet homme, ce monstre, qui t'a donné une image nauséabonde de l'amour. Il a voulu te convaincre qu'une femme n'était nécessaire que pour sa fécondité, et qu'il était vain de s'attacher à elles, puisque leur beauté n'était qu'éphémère. Il a cherché à te pourrir l'esprit avec ses idées extrémistes, et quelque part, il y est parvenu. Ta haine de la surface, elle vient de lui. Pas de pont entre la mer et la terre, simplement la dominance d'Atlantis. Et si les surfaciens ne l'avait pas tué, peut-être que tu aurais pu te détacher de son emprise. Mais avec des si on peut refaire le monde, et le tien a été anéanti il y a longtemps, alors à quoi bon ? Ce que tu es aujourd'hui aurait pu être bien pire. Sans l'amour de Mera, tu ignores jusqu'où t'aurait mené ton chemin vers les ténèbres. C'est elle, qui t'a montré pour la première fois à quel point Orvax avait tort. L'amour est important, primordial, et sans lui, aucune vie ne vaut vraiment la peine d'être vécue. Elle a remplacé la violence de ses coups par des caresses. Elle n'a pas susurré des mots de haine à ton oreille, mais elle t'a promis que le bonheur existait réellement. Elle n'a pas idée d'à quel point tu serais encore plus perdu aujourd'hui sans elle. Et que même si votre histoire a été réduite en cendre par le souffle brûlant de la fatalité, tu ne cesseras jamais de l'aimer. Jamais. Alors ce qu'elle dit de toi t'atteint à nouveau en plein cœur. Les mots de celle que tu aimes ont plus d'impact sur toi que la plus puissante des lames atlantes.

Cet homme qu'elle a aimé, où est-il ? Peut-il seulement revenir ? Tu ne penses pas être défaitiste en affirmant qu'il est mort en même temps qu'Atlanna. Beaucoup de choses ont été emportées avec elle, dans ta propre folie destructrice. T'aimerais hurler. Pouvoir délivrer toutes ces émotions que tu gardes en toi et qui te ronge de l'intérieur. Mera, elle sème bien trop le trouble dans ton esprit. T'aimerais croire ce qu'elle te dit, t'aimerais croire qu'il y a encore de l'espoir, mais tu ne sais même pas réellement ce qui ne tourne pas rond chez toi, et tu ne veux plus l'inciter à combattre tes drames. Dans ta poitrine, tout se contracte. L'instant qui se dessine entre vous, tout ce qui s'échange, c'est comme une bulle hors du temps. Tu sais que tes cinq minutes sont écoulées, mais t'aimerais lui en demander davantage. En vérité, t'aimerais qu'elle reste quelques heures ici, avec toi, pour que tu puisses essayer d'effacer l'image qu'elle a de celui qu'elle a laissé – à défaut de l'avoir pour l'éternité. Tu ne prétends pas avoir changé, parce que ce n'est pas le cas, tu sens toujours cette rage bouillonner en toi, mais tu peux faire mieux. Tu refuses qu'elle voit l'homme qui a levé le bras sur elle quand elle te regarde. Ce n'est pas toi. Ce n'est pas celui que tu veux être. Et soudainement, maintenant que tu es dépourvu de toute armure, de toute arme, c'est devenu beaucoup plus douloureux de maintenir ses prunelles dans les tiennes. Le passé se fracasse dans tes pensées, il emporte tout sur son passage. Ce que vous avez vécu, tout ce que vous avez traversé pour en arriver à ce semblant paix, c'est comme un fantôme sournois qui vient te narguer. Un diable qui sort de sa boite pour te rire au nez, et te dire 'regarde, admire tout ce que tu as perdu, l'amour de ta vie n'est plus'. Tu veux tout récupérer, tout reprendre, mais comme l'eau, le passé n'a aucune prise. Tu n'as pas d'autres choix que de le regarder couler entre tes mains, cherchant désespérément à sauver ce qu'il reste à sauver de vous, avant qu'il n'en reste plus rien. Il est là, le combat de ta vie, ne pas laisser le néant se repaitre de votre lien.

Tu veux lui prendre la main, t'aimerais pouvoir la sentir contre toi, t'accrocher à n'importe quoi, du moment que cette terreur de la perdre s'atténue. Alors quand elle fait disparaître les mètres qui vous séparent pour t'enlacer, t'as l'impression que tout ceci n'est qu'une cruelle illusion. Toujours ce spectre des temps passés qui chercherait à te jouer des tours, sentant ton désir le plus profond. Et il te faut un certain temps avant de comprendre que c'est bel et bien Mera qui t'entoure de ses bras, et  son odeur qui enivre tes narines. Instinctivement, terriblement désireux de prolonger l'instant, tu la serres à ton tour, tout en prenant soin de ne pas blesser son ventre rebondit. Ton cœur bat si fort. Ta respiration s'accélère si vite. Sentir son corps contre le tien, tu avais presque oublié cette enivrante sensation. Cette plénitude. Comme s'il n'y avait que ça qui comptait, que ça de réel et de sensé dans ce monde dérangé, l'amour que tu éprouves pour elle. « Une magnifique tragédie... » Car peu importe où vous en êtes arrivés aujourd'hui, les instants que avez partagé sont ce qu'il y a de plus précieux à tes yeux. Plus qu'un trône, plus qu'une couronne, c'est le souvenir de votre histoire ton plus important trésor. Il y a encore quelques minutes tu avais l'impression de la sentir écraser ton myocarde sous tes pieds, et désormais, c'est comme si elle le réparait tout entier. Une trêve. Un temps mort. Une armistice. Qu'importe le nom que ce moment porte, tu sais déjà qu'il sera bien trop court. Que bientôt, il te faudra la rendre à son époux. Que ce n'est pas dans tes bras qu'elle est censée rester. Alors quand tu dois te reculer, la plaie est béante. Les cicatrices sont à nouveau ouvertes. « Je sais que tout ceci ne doit pas être facile tous les jours pour toi. » Porter un enfant, découvrir la maternité tout en préservant un royaume incertain, laisser derrière elle tous les traumatismes du passé et les séquelles du présent. « Mais tu feras une mère formidable. » Inutile de lui préciser que tu penses à Atlanna, que tu sais que c'est ce qu'elle lui dirait également. Ce que tu vois en Mera aujourd'hui, c'est ce qu'Atlanna était. Une reine valeureuse et courageuse. Et même si tout est plus compliqué pour elle, qu'elle n'a jamais pensé être destinée à tout ceci, tu n'aimerais voir aucune autre reine sur le trône d'Atlantis. Ni aucune autre mère pour ton enfant. Elle ne te croira sûrement pas, mais qu'elle n'oublie pas que parfois, tu la connais bien mieux qu'elle ne se connait elle-même. Mera se reconstruira à travers le regard de son fils.

Tu n'arrives pas à complètement rompre le contact, et délicatement, ta main vient glisser sur sa joue. Ce n'est pas de la gourmandise, c'est un besoin. Ce qu'elle t'a dit, tout que cela signifie, tu ignores où cela vous mènera. Mais si votre histoire doit être une tragédie, alors tu espères au moins que vous n'êtes pas proches de la fin. Un jour, un mois, une année, qu'importe, mais par pitié, qu'on ne te la prenne pas maintenant. Tu t'approches de son oreille pour lui murmurer quelques mots, comme si tu craignais que quelqu'un ne vous entende, que quelqu'un vienne briser ce moment qui n'appartient qu'à vous. « Je reste dans les parages jusqu'à l'accouchement. S'il est de moi, je forcerais mon chemin jusqu'à toi. S'il ne l'est pas, vis la vie que tu mérites. » Maintenant, il te faut partir. Tu fermes les yeux, encaisse la déchirure. En guise d'au-revoir, tu déposes un baiser plein de tendresse sur son front. Et tu recules, ta main retombe, tu reprends tes distances. Ça fait mal. Sait-elle combien ça fait mal de la laisser rentrer là-bas ? Tu remets ton masque d'Ocean Master, tu n'es plus un roi désormais. Mais derrière les lentilles rouges, tu ne la quittes pas du regard. C'est simplement plus facile maintenant que tes émotions peuvent se terrer derrière le casque. A bientôt. Peut-être, peut-être pas. Et avant que le lourd silence ne te déchire complètement, tu attrapes ton trident et fend les eaux pour fuir loin devant. Là où tu ne la verras pas lui revenir.
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MessageSujet: Re: it wasn't meant to be (ORM)   it wasn't meant to be (ORM) EmptySam 19 Jan - 19:19

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Une magnifique tragédie. Mera n'est pas certaine d'être d'accord avec Orm. Elle ne fait pas partie de ces gens qui parviennent à trouver de la beauté dans les drames et la douleur. Elle voit ces choses pour ce qu'elles sont vraiment, des crève-cœurs plus terribles les uns que les autres, des malédictions qui brisent des vies et détruisent des familles. Les tragédies font peut-être de belles histoires et d'exaltantes légendes, mais ceux qui les vivent sont rarement heureux d'en être les héros.  Mera n'imaginait pas les conséquences de cette conversation avec Orm. Elle avait accepté de le voir sans se douter du tsunami d'émotions que cela déclencherait chez elle. Elle avait accepté de le voir en étant persuadée que sa simple présence la dégoûterait et lui donnerait envie de l'étrangler de ses propres mains pour tout ce qu'il avait osé faire. Pendant toutes ces années de séparation volontaire – Mera ayant catégoriquement refusé de lui rendre visite en prison ou de le chercher dans les océans après son évasion – elle s'était persuadée qu'elle n'éprouvait plus rien pour lui sinon de la haine et du mépris. Une haine profonde, viscérale et définitive. C'était le seul sentiment logique qu'elle puisse ressentir à son égard. Après tout, n'est-il pas celui qui a tout gâché ? C'est Orm qui est devenu vindicatif et belliqueux. Orm qui a déclenché une guerre avec la surface et était prêt à commettre un génocide planétaire pour sauver Atlantis des surfaciens. Orm encore qui a assassiné sa propre reine et mère par jalousie. Orm toujouts qui lui a brisé le cœur en menaçant de devenir un homme de la trempe de Ryus et Orvax. Éprouver de la haine pour lui était la chose la plus rationnelle. Comme la colère, c'est un sentiment facile qui ne demande pas à être disséqué minutieusement pour être compris.

Une vague de culpabilité la submerge quand Orm lui rend son étreinte. C'est inapproprié, et Arthur n'apprécierait certainement pas de trouver son épouse dans les bras de son frère, encore moins en étant parfaitement au courant du lien qui les unissait. Orm, puis Arthur... Mera était-elle destinée à n'aimer que les fils d'Atlanna ? Il semblerait que oui, pour leur plus grand désarroi à tous les trois. Une tragédie n'est jamais complète sans passions familiales déchirantes, la leur n'échappe pas à la règle. La pauvre Atlanna doit se retourner dans sa tombe, elle aurait eu honte de les voir se déchirer ainsi. Ce n'est certainement pas le genre de vie qu'elle espérait pour eux, elle rêvait d'une famille unie et... C'est le parfait opposé de ce souhait qu'ils ont réalisé. Si elle avait su ce que l'avenir leur réservé, l'aurait-elle envoyé protéger Arthur ? Si Mera avait su qu'Orm perdrait l'esprit au point de tuer sa propre mère, serait-elle partie malgré tout, pour sauver Atlantis et le reste du monde de la destruction ? Entre le cœur et la raison, difficile de désigner un vainqueur avant l'issue du combat. Toutes ces questions resteront sans réponses, comme des milliers d'autres. Orm s'écarte et Mera secoue doucement la tête. Elle n'est pas certaine qu'il ait raison, elle n'est pas sûre de pouvoir être une bonne mère pour son enfant. Après tout, que sait-elle de la maternité ? Sa propre mère n'est qu'un fantôme, elle n'a jamais connu son visage et son prénom lui échappe. Elle n'est pas comme la princesse de Themyscira, elle n'est pas naturellement maternelle et les enfants sont pour elle d'étranges créatures qu'elle ne comprend guère. Le seul réel exemple que Mera possédait, Orm le lui a arraché. Alors même si elle s'abstiendra de le lui rappeler encore une fois, elle n'est pas aussi catégorique que lui concernant son très prochain rôle de mère.

Mera manque d'avoir un mouvement de recul quand Orm pose une paume contre sa joue. Si on lui avait dit quelques heures plus tôt qu'il se permettrait un tel geste à son égard, elle aurait été certaine de le gifler pour lui faire passer l'envie de tenter à nouveau ce genre de familiarité. Ils ne sont plus ce qu'ils ont été, alors de quel droit le laisserait-elle faire ? Elle n'en sait rien, mais elle le laisse faire. Elle ne l'encourage pas, mais elle ne le repousse pas non plus. « Orm. Si c'est ton fils, tu n'auras pas besoin de forcer le passage pour le voir. Tu as ma parole. » Mais que vaut la parole du traître pour le trahi ? Cette vie qu'elle mérite, elle n'a pas la moindre idée de ce qu'elle est censée être. Le devoir et l'honneur ont régi toute son existence. Princesse de Xebel ou reine d'Atlantis, c'est du pareil au même et peu importe ce dont elle a envie, ses propres désirs passeront toujours après les besoins du royaume. Triste destinée que la sienne, mais Mera a fini par se convaincre de la mériter, étant de toute façon incapable de croire à la possibilité d'un avenir paisible. Elle retient son souffle quand Orm dépose un baiser sur son front avant de s'écarter pour de bon cette fois-ci. Elle n'a pas oublié la signification de cette marque d'affection. Combien de fois l'a-t-il embrassée de cette façon pour la rassurer, la taquiner ou simplement lui signifier son affection ? Toute la tendresse de ces souvenirs disparaît quand Orm disparaît derrière Ocean Master. Le trident d'Orvax la dégoûte toujours autant, elle ne peut le regarder sans l'imaginer transpercer les chairs d'Atlanna. « Orm... » Elle déteste ce masque qui l'empêche de le voir réellement. Elle ne peut pas déchiffrer son expression, voir ce qu'il essaie peut-être de lui cacher. Elle fronce les sourcils, les bras croisés sous sa poitrine. « Si seulement tu étais plus facile à haïr. » Elle ne lui dira pas de faire attention à lui dans l'immensité de l'océan. Il ne le ferait pas de toute façon, trop arrogant pour accepter de croire qu'il puisse exister un prédateur plus dangereux que lui. Orm parti, Mera s'attarde quelques minutes supplémentaires dans la clairière. Elle ignore combien de temps s'est écoulé depuis qu'elle a quitté le palais, sans doute ferait-elle mieux d'y retourner avant qu'on ne s'inquiète de son absence... Avant que les fantômes du passé ne décident de s'éterniser dans son esprit.

SUJET TERMINÉ.

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