Night & Day [Pv Batou]

Batman & Superman

« Clark Kent, du Daily Planet, je… » « Désolé, pas de journaliste, merci. » « Ce sont bien des agents d'ARGUS qui sont là-bas ? Est-ce que cela signifie que le crime est lié à des met… » « Pas de questions, reculez ou c'est moi qui m'en charge, » grogna le garde du corps avec plus d'agressivité encore, me repoussant avec une retenue difficilement maitrisée en posant sa main sur mon torse. Si je l'avais voulu, j'aurais pu rester planté sur ma position, et c'est lui qui aurait reculé. Mais en cet instant, j'étais Clark Kent, le journaliste à lunettes, et non l'Homme de Fer. Je n'étais pas le seul journaliste à tenter d'en savoir plus quelques heures à peine après le meurtre du Président, qui avait eu lieu en milieu de matinée. La Maison Blanche était même littéralement encerclée de caméras, journaliste et camionnettes à antennes télé. Mais plus encore, leur faisant barrage, une myriade de grosses voitures et de fourgons noirs blindés, remplis d'agents d'ARGUS et de forces de sécurité aux aguets comme des chiens prêts à mordre au moindre papillon franchissant l'enceinte. Faisant quelques pas en arrière pour montrer que je n'insisterais pas, je fis mine de prendre quelques notes sur mon carnet, disparaissant des inquiétudes du garde du corps. J'en profitai ainsi pour déployer ma super-ouie en me concentrant. Une cacophonie.
« ...aurait eu lieu aux alentours de 10h51 ce matin... » « ...pas de déclaration de la part du vice-président avant au moins une heure... » « ...possible action d'un méta-humain, ARGUS est sur les lieux... » Je fronçai les sourcils, tentant de naviguer entre les sons, les voix, les radios. C'était comme virevolter mentalement au gré des ondes. « ...bouclez le bureau ovale, l'unité d'analyse scientifique est arrivée... » Les oreillettes des agents d'ARGUS étaient une mine d'information, je savais désormais qui écouter : la fameuse unité qui allait analyser la scène de crime et en tirer ses premières conclusions. Sauf que je n'en eu pas l'occasion. En même temps, le commentaire en temps réel de la conférence de l'ONU où se trouvaient Diana et Oliver attirait également mon attention par la tournure dangereuse que prenait leur présence là-bas, alors que le monde apprenait en direct l'assassinat du Président. En parallèle, je perçus les hurlements à travers une radio non loin. « ...catastrophe en cours au Pérou où toute une partie de la montagne menace de s'écrouler sur la ville... » Zut. Je devais partir. Et vite.




Lévitant à plusieurs kilomètres d'altitude, je scrutai le sol pour repérer les positions des agents surveillant toujours la Maison Blanche. A l'inverse de toute la journée, le bureau ovale était désormais vide, barricadé, mis en quarantaine pour la poursuite des analyses le lendemain. Tout le tour de la bâtisse était bien gardé, le reste des pièces à vivre aussi, mais les parties dédiées aux visites étaient vides elles aussi. Il y avait nombre de capteurs, caméras, détecteurs, placés un peu partout. Mais rien d'insurmontable pour moi, ni pour le seul point de chaleur que ma super vision me permettait de percevoir à travers les murs. Bruce. Evidemment. A 3h du matin, enquêtant dans la pénombre, il n'y avait pas dix mille possibilités. Le plus grand détective du monde ne chômait jamais.

Me penchant en avant, je volai vers le sol, traversant les nuages, tout en effectuant des esquives aériennes en fonction des tours de garde, pour ne pas être repéré. J'entendais les ordres dans les oreillettes, toujours, les coeurs battant des dobermans et bergers allemand tenus parleurs maîtres autour des lieux. Sans un bruit, je pénétrai dans la Maison, usant de ma super-vitesse et de mes autres pouvoirs en fonction des besoins, pour atteindre le célèbre bureau ovale mis sous scellés.
J'aurais pu en journée, venir parler aux autorités en tant que Superman. Pour chaque meurtre ou urgence, je le faisais, et ils me parlaient librement pour m'aider à arrêter les criminels. J'avais de bonnes relations avec les forces de l'ordre, comme avec la population. Je ne les effrayais pas, pas comme certains. Mais au vu des premiers ressentis anti-meta humains que j'avais perçu, j'avais jugé cela peu adéquat. Il me fallait plus de réponses. Et je n'étais pas le seul à en vouloir. Bien sûr, il m'avait vu arriver. Il était bien la seule personne de qui je ne m'étais pas cacher pour pénétrer ces lieux. «   Pourquoi ne suis-je pas surpris de te trouver ici... » dis-je avec un sourire en guise de bonjour. Question rhétorique évidemment. « Comment vas-tu ? Tu as trouvé quelque chose ? » demandai-je sans trop attendre en me rapprochant de lui. Le bureau ovale était plongé dans une quasi pleine obscurité, qui ne me gênait évidemment pas, pas plus que mon coéquipier et ses fabuleux gadgets déjà à l'oeuvre. Cela tombait bien, car de toute manière, je serais allé le voir rapidement après mon enquête ici pour parler de ce crime, et de la ligne à adopter pour la Ligue.