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| Sujet: je suis un Homme et je mesure toute l'horreur de ma nature | layla Mer 30 Jan - 21:00 | |
| layla cook TRAPPED ON AN ISLAND LOST AT SEA, SHIPWRECKED YOU’LL CEASE TO BE independent souls why do we fall ? so we can learn to pick ourselves up. nom complet : Fille d’amateurs de rock’n’roll, son prénom Layla lui a été donné en hommage à la célèbre chanson d’Eric Clapton. Et Cook, comme le célèbre explorateur. Ca en tiendrait presque de la prophétie. alias : Droplet, petite gouttelette du Parlement des Vagues, avatar inachevé du Clear. âge : 32 ans. date et lieu de naissance : Elle est née à Sitka, en Alaska, le 7 Mars 1988. Son petit coin de paradis transformé en crique empoisonnée. lieu d'habitation : Un petit cottage auto-géré à Morro Bay, en marge de Coast City, en bord de mer, dans un coin pas encore envahi par les touristes. métier : Vétéran de l'US Navy, section EOD, Layla est une ancienne démineuse de l'extrême. Aujourd'hui, elle reprend le chemin de la mer et s'improvise aventurière sous-marine tout en poursuivant son activisme écolo. identité : Secrète, elle défend farouchement son anonymat alors qu'elle fait ses premiers pas de grande sur la scène de l'illégalité. affiliation : Le Parlement des Vagues et la mer, la nature dans son ensemble, qu'elle protège avec férocité. Terriblement loyale envers ses rares proches, quitte à ce que ça lui pose quelques problèmes.avatar : Mary Elizabeth Winstead. crédits : jenesaispas. farouche ; désillusionnée ; engagée ; débrouillarde pragmatique ; rigoureuse ; stoïque ; misanthrope mary elizabeth winstead | personnage inventé |
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Miracles by their definition are meaningless, only what can happen does happen. (001), Layla a toujours vécu en bord de mer, et se sent plus à l’aise dans l’eau qu’ailleurs. Elle maîtrise un nombre invraisemblable de sports aquatiques, notamment la natation en eaux froides, la plongée, la planche à voile, et la voile tout court. Son hangar en bord de plage abrite une planche à voile et un catamaran sportif de modèle Hobie Cat Wild Cat, conçu pour le grand frisson de la vitesse. La voile et la natation sont clairement ses deux points forts, alliant son aisance dans l'eau avec une excellente connaissance de la mer et de la navigation. Un voilier, un Chesapeake 32, a récemment rejoint sa collection - parfait pour ses expéditions plus longues en mer. (002), Layla fait partie de ces gens qui ont un mal fou à faire la conversation. Elle n’est pas à l’aise dans les interactions de la vie quotidienne, si bien qu’elle n’a jamais eu beaucoup d’amis. Elle a tendance à se renfermer dans sa coquille dès qu’on la sort de sa zone de confort, et préfère s’en tenir à son petit monde à elle ; et dix ans de métier dans l'armée couplés à une vie d'engagement écologiste l'ont confortée dans une profonde misanthropie qu'elle n'a aucunement l'intention d'abandonner. (003), Ancienne militaire de la Navy, qu'elle a rejointe comme cadet à l'âge de seize ans, elle a reçu un entraînement complet au combat au corps-à-corps, armes à feux, et surtout à la manipulation des explosifs dans une des unités des forces spéciales de l’armée, la EOD. Devenue plongeuse-démineuse, elle a suivi une formation particulièrement exigeante et éprouvante, et à cela s’est ajouté le composant de formation sous-marine et de parachutage. Elle a été déployée sur terre en zone de guerre plusieurs fois, mais a surtout contribué à d’innombrables opérations de déminage en mer, dans des conditions sous-marines souvent extrêmes. Elle a quitté l'armée à vint-cinq ans, après qu'une bombe lui ait explosé à la figure en Afghanistan. (004), Elle est membre de l’organisation Sea Shepherd, dont la branche à Coast City a la particularité d’opérer sur bateau à voiles, un brick, le Blackbeard, pour préserver la faune marine de la pollution et attirer l’attention du public au milieu des bateaux plus modernes qui peuplent le port. Sea Shepherd n'est que la face visible de son engagement militant écologiste : en solo, elle se livre à des actes bien plus extrêmes, principalement du sabotage, en faisant usage de son expérience de soldat. (005), Son sang-froid, résultat de ses années à travailler comme démineuse et un caractère naturellement stoïque, est ce qui fait toute sa réputation. Quand il y a une opération à risque à organiser, que ce soit pour plonger en eaux risquées pour retirer des animaux coincés dans des filets, ou patrouiller sur la côte au risque de tomber sur des braconniers armés, on se sent toujours plus à l’aise quand elle est dans les parages. Mais à force de se reposer dessus, elle en a fini par se convaincre qu'elle pouvait à peu près tout endurer, seule, sans soupçonner les retours de bâton qui l'attendent au tournant. (006), Grande débrouillarde devant l'éternel, sa maison était à l'origine une ruine qu'elle a entièrement retapé elle-même, y ajoutant au passage des panneaux solaires, un potager, et un poulailler. Elle cherche à vivre en ermite, et elle n'est pas si loin d'y arriver. (007), Comme beaucoup de soldats revenus du front, elle souffre d'une forme de stress post-traumatique. Chez elle, après plusieurs années, il se manifeste sous forme d'hypervigilence exacerbée. Elle a aussi fait du mutisme sélectif, qui s'est considérablement amélioré avec le temps. (008), Pendant quelques mois en 2019, elle a travaillé comme consultante pour l'ambassade atlante - sa première vraie tentative de reprendre le droit chemin tout en assouvissant ses idéaux de protection de la mer. Elle s'est vite rendue compte qu'elle n'était pas faite pour un rôle de négociations et de diplomatie, et après de profondes remises en questions, un voyage décisif au Parlement des Vagues, et un séjour de six mois à New Themyscira, elle a remis sa démission, un peu avec soulagement, un peu avec des regrets. (009), Depuis son retour de New Themyscira, elle s'engage dans une voie qu'elle sait dangereuse mais assume jusqu'au bout. Officiellement chômeuse, elle a choisi de mettre à profit ses nouveaux dons pour faire d'une pierre deux coups : elle s'aventure au fond des océans à la recherche de trésors oubliés, en débarrasse les fonds marins tout en gagnant son pécule en revendant ses trouvailles aux bons acheteurs. Aventurière, chasseuse de trésors, trafiquante, qu'importe l'étiquette, elle, elle y trouve son compte, tout en utilisant cette couverture pour garder un oeil sur l'état des océans. (010), Lorsqu'elle part en expédition sous-marine, Layla s'équipe d'une combinaison et d'un casque issus de la technologie atlante - un équipement procuré par un ami lui aussi renégat, et qu'elle s'est permise de recycler. Le masque, lui, convertit l'eau de mer en oxygène, et constitue son outil le plus indispensable pour sortir en mer. Quelles sont vos capacités surhumaines, vos compétences, vos forces et vos faiblesses ? Depuis peu, suite à une odyssée au coeur de l'océan qui ne l'a pas laissée revenir indemne, Layla est devenue une "droplet", un avatar seulement à moitié formé du Clear, l'entité élémentaire qui régit les forces aquatiques de la planète. Le Clear est lui-même régi par le Parlement des Vagues, lequel se choisit régulièrement de nouveaux avatars ou champions : mais c'est par accident que Layla a rejoint leurs rangs, et c'est par esprit de curiosité que le Parlement a décidé de faire d'elle son premier avatar 100% humain. Depuis, Layla est étroitement liée à l'eau, et en particulier à l'océan du fait de son histoire personnelle, et s'est vue accorder des pouvoirs reflétant sa nouvelle nature. Désormais indissociable du Clear, Layla est à la fois une personnification et un émissaire des océans, un demi-esprit aquatique connectée aux eaux de la planète. Elle est télépathiquement liée à l'esprit unifié du Parlement des Vagues, dont elle se fait le porte-voix auprès des autres forces de la nature ; et elle est capable de voyager jusqu'au Parlement, niché au point le plus profond de l'océan, où même les Trenchers ne s'aventurent pas. Fille du Clear, elle peut voyager à travers lui, hors du temps et de l'espace, et c'est dans le Clear qu'elle est le plus étroitement liée à lui. Spirituellement connectée à ce dernier, elle est par extension spirituellement liée à la mer, aux rivières, et à leurs habitants, faune et flore : elle a développée une empathie aiguë pour toute la vie aquatique, qui semble bien le lui rendre. Encore trop humaine pour prétendre aux extraordinaires pouvoirs d'une avatar complète du Clear, elle n'exerce aucun contrôle sur les eaux et ce qui y vit, mais les apprivoise petit à petit : elle perçoit les émotions, changements et bouleversements qui traversent les mers du globe, et la mer elle-même semble parfois réagir aux émotions qui peuvent secouer son avatar humain. Et si Layla est désormais inséparable du Clear, le Clear le lui rend bien, protégeant farouchement son nouvel émissaire : si Layla ne peut pas respirer sous l'eau, la mer module ses lois physique pour lui épargner les effets de la pression sous-marine et ses températures extrêmes, lui permettant de se déplacer librement sous la surface. Et surtout, elle lui prête son oreille, et lui a offert la capacité de moduler les courants aquatiques dans une certaine mesure : si elle ne peut pas les créer, elle peut en revanche les manipuler, un don qu'elle utilise principalement pour se déplacer rapidement sous l'eau ou, plus rarement et difficilement, détourner certains bateaux hostiles qu'elle peut croiser. Mais ces dons et cette nouvelle nature ont un prix : se tenir éloignée de la mer trop longtemps est source d'inconfort, voir, si l'éloignement est prolongé, peut devenir la source d'une terrible souffrance allant jusqu'à la folie ou le mal-être physique, car ni le Clear ni son avatar ne sauraient tolérer que leur lien soit rompu trop longtemps. Plus elle est proche de la mer, plus le Clear brille à travers elle, et plus elle s'en éloigne, plus elle s'affaiblit. Pourquoi ne faites-vous partie d'aucun groupe, bon ou mauvais ? Jamais Layla ne s'était attendue à devenir quoi que ce soit d'un tant soit peu non-humain - elle en a été la première surprise, même maintenant qu'elle a compris ce qui lui arrivait et a apprivoisé ces nombreux bouleversements. Néanmoins, elle est convaincue que ses "pouvoirs" et son association au Clear n'ont rien à voir ni à faie avec les divers groupes de héros, anti-héros, et que sait-elle encore qui existent sur la planète : la nature ne prête allégeance à personne, et ne doit de loyauté qu'à elle-même. Cette indépendance, elle tient à la maintenir becs et ongles, en ne répondant qu'au Parlement des Vagues et, lorsque la situation l'exige, aux autres Parlements. En dehors des entités de la nature, elle suit son propre instinct et ne reconnaît aucune autorité, s'affiliant, au besoin, à des individus plutôt qu'à des groupes. que pensez-vous des querelles entres les héros, les criminels et les autorités ? Toutes ces querelles ont le don de la faire osciller entre exaspération et indifférence, et il y a bien longtemps qu'elle n'adhère plus à cette vision somme toute très manichéenne du monde. Durant ses années formatives à l'armée, elle était relativement persuadée d'être du "bon" côté - jusqu'à ce que la vie lui démontre ce qu'elle estime être le contraire. Les autorités ne sont que des entités sans foi ni loi au service d'un pouvoir qui ne sert que lui-même, et elle ne peut s'empêcher de trouver que les "héros" ont un talent remarquable pour être sélectifs dans leurs combats. Gentils, méchants, héros, vilains : les étiquettes ne se choisissent pas, elles s'apposent sur chacun selon les luttes qu'on choisit de mener. Et parfois, elle se demande si les héros et les criminels sont bien ceux qu'on croit. ventium - charlie - 26 ans. pays : Grande-Bretagne. fréquence de connexion : Always . où avez vous connu que le forum ? Fiou . votre avis dessus : Banana . un dernier mot ? Potato .
Dernière édition par Layla Cook le Mer 6 Mai - 20:09, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: je suis un Homme et je mesure toute l'horreur de ma nature | layla Mer 30 Jan - 21:01 | |
| layla cook she's dancing in the tops when the ship goes down the drain Chère Amy,
Aujourd’hui marque le dix-septième anniversaire de l’incident de Sitka. Tu te rends compte ? Dix-sept ans. Dingue ce que ça passe vite, non ? Je me suis dit qu’il fallait que je t’écrive pour l’occasion. Une autre lettre que je t’écris en pensant à mille choses que je n’arriverai pas à coucher sur le papier, parce que les mots, ça n’a jamais été mon fort. Ca t’appartenait à toi ça, les belles envolées, les beaux phrasés, les myriades d’avenirs que tu me peignais quand on jouait sur la plage en imaginant qui on serait quand on serait grandes. Tu te souviens, Amy ? Je me demande parfois si tu y es encore, sur cette plage, ou si c’est moi qui t’imagine au coin de mon regard quand je fouille dans nos vieilles photos.
Dix-sept ans que j’ai continué d’avancer sans toi, et je n’arrive pas à savoir si c’est passé très vite ou trop lentement. Cette lettre ira rejoindre les autres dans une boîte sur mon étagère, à défaut d’être envoyée dans une bouteille à la mer parce que toutes les deux on s’est tellement moquées des gens qui faisaient ça pour que leur bouteille finisse trois kilomètres plus loin dans une crique que personne ne visite jamais.
C’est terrible d’admettre que tu me manques encore, si longtemps après, non ? Tu penserais qu’après presque vingt ans, j’aurais fait mon deuil, je serais passée à autre chose, et toi et Sitka ne seraient plus qu’un lointain souvenir un peu triste qui reviendrait me hanter les soirs d’hiver. Mais non, ça ne s’oublie pas, ces choses-là, pas quand on était si jeunes, trop jeunes pour que tout ça ait le moindre sens, trop jeune pour accepter sans piper que ‘c’est la vie, la tragédie, ça arrive à tout le monde et pas qu’aux autres’. On avait treize ans, bon sang. On était inséparables à l’époque, unies comme les doigts de la main depuis toutes petites, moi l’aventureuse, toi le cerveau de l’opération. J’étais tout le temps à l’eau, à explorer la baie sur tes instructions, avec la combinaison de plongée que mes parents me forçaient à porter parce qu’il paraît que l’eau est trop froide, en Alaska (ils n’avaient sans doute pas tort, mais téméraire un jour, téméraire toujours). Toi, tu restais sur la plage. ‘Constitution fragile’, disaient les grands. Ma pauvre, tu étais toujours chez le médecin ou à multiplier les visites à l’hôpital pour être sûrs que tout allait bien. Comme si nous avions été des jumelles, et que j’avais pris les muscles, la santé, la force, et que tu avais pris tout le reste. Quand j’y pense, on vivait un peu par procuration, toutes les deux. J’étais tes jambes partout où tu ne pouvais pas aller, et toi, tu avais l’imagination qui donnait vie à nos aventures. Le monde est tellement gris depuis que tu n’es plus là pour y mettre des couleurs.
Je me souviens du jour où le scandale a éclaté – les journaux locaux en faisaient les grands titres, je crois que même la télévision nationale est venue. Je me souviens que pour nous qui vivions si proches de l’eau, tout le monde avait l’air d’être tombé malade : en réalité, sur les 9000 habitants de Sitka, je crois qu’une centaine a manifesté des symptômes, comme nous. Le sang dans la bile, les plaques rouges sur la peau, la fièvre. Il a quand même fallu qu’il y ait des morts pour qu’ils admettent l’existence de la fuite. Papa et maman étaient tellement furieux à l’hôpital, et tes parents… tes parents étaient trop occupés à te pleurer. Avec ta santé fragile, tu as été des premières à partir. Treize morts, en plus de la centaine tombée malade. Tous des enfants ou des personnes âgées. Fuite de déchets chimiques un peu plus loin dans la baie, notre coin de mer contaminé, et notre eau potable… Ils ont transformé notre petit coin de paradis en piscine de poison. Poison que tu as bu sans doute, dans lequel tu prenais tes douches, dans lequel je me baignais allègrement jusqu’à ce qu’on nous envoie à l’hôpital dont tu n’es jamais revenue.
C’est dur pour une gosse de perdre sa meilleure copine. Sa seule copine, en fait. Tu sais bien que j’ai jamais été douée avec les autres enfants. Rassure-toi, ça ne s’est pas amélioré avec le temps. Tu rirais bien de moi si tu me voyais aujourd’hui. A l’époque, ça ne me faisait pas beaucoup rire. Une fois que tu n’as plus été là, tout a été plus difficile. Moi, j’étais plus difficile. Une sale gosse renfrognée et trop active, incapable de tenir en place, une môme à problèmes qui refusait de parler au psy et qui désespérait de pouvoir un jour retourner à l’eau – après l’empoisonnement des eaux, toute la ville a été relocalisée dans les terres jusqu’à ce que le nettoyage soit terminé. Ca a pris trois ans. Une éternité. J’ai tourné comme un lion en cage, j’ai essayé de m’inventer des histoires pour me changer les idées, mais je n’ai jamais eu ton talent pour ça. C’était pas pareil, tu comprends ?
Finalement, un ami de papa et maman m’a parlé des cadets de la Navy. Il était commandant dans la Navy à l’époque, et pensait que ça serait un bon exutoire pour moi : j’étais une sportive, j’aimais la mer, j’avais la tête sur les épaules malgré tout, peut-être qu’il y avait quelque chose à explorer au lieu de me laisser dériver. Je sais que mes parents n’étaient pas très enthousiastes au début : après tout, papa était professeur de voile, maman était biologiste marine, l’armée, ça leur passait un peu au-dessus de la tête. Pourtant, on a essayé. Seize ans, je passais la plupart de mes weekends à la caserne, à apprendre les rouages du métier, à me mettre du plomb dans la tête. Et ça a marché. Je bougeais dans tous les sens, j’allais sur l’eau, il y avait toujours un sentiment d’urgence auquel je suis immédiatement devenue accro. Alors forcément, à dix-huit ans, je me engagée, comme un bon petit soldat.
La formation initiale n’est pas comme on voit dans les films. Elle est pire. J’adorais ça. Je ne crois pas avoir jamais connu sentiment plus gratifiant que celui de repousser mes limites, physiques ou mentales, et ça, c’est exactement ce que l’armée m’offrait. Et comme je n’en avais jamais assez, j’ai décidé de m’orienter vers l’EOD, l’Explosive Ordnance Disposal. Les démineurs, pour parler en termes plus communs. Après tout, on fait difficilement mieux en termes d’adrénaline qu’en se mettant au coude à coude avec une bombe sur le point d’exploser, non ? Je suis sortie au top de ma promotion, formée pour désactiver n’importe quelle charge explosive dans n’importe quelles conditions, sur terre et en mer, avec assistance robotique ou à l’ancienne, manuellement. Je crois que c’était la voie qu’il me fallait pour me donner une direction. Je ne me suis jamais autant sentie à ma place que face à une bombe menaçant de me sauter au visage, entièrement concentrée sur ce que j’étais en train de faire, ancrée dans un moment d’urgence où j’allais faire toute la différence. Face à une bombe, on n’a pas le luxe de penser à quoi que ce soit d’autre. On fait son boulot, et on le fait bien si on veut survivre. Ca m’allait parfaitement, comme philosophie. Et je crois que mes supérieurs s’accordaient pour dire que j’étais faite pour ça. Les situations extrêmes m’ont toujours mieux convenu que la vie quotidienne, même enfants tu me le disais déjà.
J’ai à peu près tout testé au sein de mon équipe de l’EOD, sur terre comme en mer, les risques d’attentat à la bombe, les suicide-bombers qu’il faut désamorcer directement sur leur personne, les grenades oubliées au fond du jardin, les vieilles bombes de la seconde guerre mondiale coulées au fond d’un récif marin qui représentent un danger pour les bateaux, tout. Evidemment, ma spécialité restait l’eau. J’étais technicienne et plongeuse, et je partais régulièrement en mer dans les eaux américaines pour nettoyer de vieilles bombes, ou en eaux internationales pour désactiver des mines sous-marines qui risquent de faire sauter nos navires commerciaux, nos navires de guerre, et nos sous-marins. Je ne sais pas si j’étais la meilleure, mais je me débrouillais très bien dans ce boulot. Tu aurais été fière de moi, je pense. Ce n’était pas le genre d’aventure dont on rêvait sur la plage, mais pas si loin, après tout. J’en ai vu, des vieux bateau coulés au large des Caraïbes, à me demander s’ils contenaient encore des trésors de pirate, et ce que tu en penserais si tu étais là pour les voir sur les photos qu’on prend à chaque fois.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, pas vrai ? Pour moi, la fin a eu lieu il y a cinq ans. J’avais déjà commencé à remarquer certains dysfonctionnements, certaines pratiques dans la Navy qui me poussaient à me demander si nous ne commettions pas de terribles erreurs. Se soucier de l’environnement tout en étant soldat, s’avérait-il, était plus difficile à concilier que je ne l’aurais cru. Plusieurs fois, j’ai été interroger mes supérieurs, demander des précisions, poser des questions ; mais poser des questions, dans l’armée, n’est jamais bien vu, que l’on fasse partie des forces spéciales ou non. Finalement, ça a explosé le jour où j’ai découvert un immense récif corallien juste à côté d’une bombe que nous devions faire détoner sous l’eau, dans l’océan pacifique. Tu le sais aussi bien que moi, le corail, c’est le nerf de la guerre pour la vie marine. Détruire ce récif, c’était détruire tout un écosystème, toute la faune et la flore marine de cette zone, avec toutes les conséquences que ça impliquait encore au-delà, les déplacements des populations marines, d’autres qui n’auraient plus de quoi se nourrir… c’aurait été un désastre. Ca a été un désastre. Ils ne m’ont pas écoutée, évidemment. Un de mes collègues s’est chargé de la détonation, puisque j’ai été jugée trop ‘émotive’ pour le faire ou tenter un désamorçage. Quelques semaines plus tard, on m’annonçait que j’étais mobilisée en Afghanistan. Et je savais très bien d’où venait l’ordre. Ce n’était pas une mobilisation : c’était une punition. On m’envoyait en première ligne dans une des zones de conflit les plus violentes de la planète pour désamorcer les mines sur la route. C’était une manière comme une autre de me réduire au silence.
J’ai été mobilisée six mois. Six mois au cœur des conflits, dans un pays miné au point que le moindre pas doit être savamment calculé pour garder ses jambes, que chaque véhicule doit être vérifié avant de démarrer au cas où quelqu’un ait collé une charge artisanale sous le moteur. J’ai désamorcé plus de bombes là-bas qu’en mes sept ans de carrière au pays ou en mer. J’ai été blessée. J’ai blessé des gens. Même si j’avais plus l’habitude des bombes, je restais un soldat, et c’est ce qu’on essayait de me rappeler par la force. Et ça a marché. J’espère que tu me pardonneras, mais je n’ai pas envie de m’étaler là-dessus. Ils ont réussi à me remette à ma place, c’est tout ce qui importe. Et ma place ne me convenait pas. Plus. Donc, après avoir été démobilisée d’Afghanistan et être revenue aux Etats-Unis, j’ai décidé de quitter l’armée. Je ne pouvais plus rester, pas après tout ce que j’avais vu, pas quand je savais que rien ne changerait et que je refusais de n’avoir que le choix entre être un pion ou de la chair à canon.
Et voilà. Vingt-cinq ans, soldat à la retraite, et aucune autre qualification que mon permis bateau et mon certificat de premiers secours. J’ai envisagé de rentrer à Sitka, chez mes parents, mais après deux mois sur place j’ai réalisé que j’étais encore trop en colère pour cet endroit. Donc je suis repartie, j’ai déambulé un peu dans le pays, passé des certificats pour pouvoir être instructeur de plongée, de voile, de planche à voile histoire de trouver du travail en cas de pépin. Je crois que je suis arrivée à Coast City fin 2014. J’ai trouvé du boulot pour l’hiver, et c’est là que j’ai rencontré Victor. Mon premier véritable ami depuis… toi.
Tu aurais adoré Victor. Un capitaine comme on en fait plus, un vieux loup de mer dans le véritable sens du terme qui est parti de pas grand-chose et qui a fini par faire fortune en fondant une entreprise de construction navale avec son frère. Il a fini par vendre ses parts, et a décidé d’employer sa nouvelle richesse pour l’environnement. Un sacré personnage, un excentrique qui connaît la mer mieux que personne (mieux que moi !) et avec une envie dévorante de faire quelque chose, n’importe quoi. Je crois qu’il s’est reconnue en moi autant que je me suis reconnue en lui. Il m’a dit qu’il avait fait construire un brick, tout en bois et voiles, comme les pirates du XVIIIème siècle, doublé d’un intérieur renforcé en métal dans la coque pour plus de sécurité, qui pouvait accueillir un équipage d’une quinzaine de personnes. Il était membre de l’organisation Sea Shepherd depuis des années, et cherchait à implanter une branche à Coast City, au milieu des touristes et des bateaux de plaisance. Il avait déjà quelques volontaires à peu près aussi givrés que lui, et a fini par me demander si j’étais intéressée. Un bateau pirate, baptisé le Blackbeard, pour aller déranger les chantiers pétroliers, les pêcheurs de requins, et nettoyer les plages polluées. Parce qu’un bateau à moteur, ça faisait trop de bruit pour les poissons, et c’était moins marrant dans ce port déjà surpeuplé. C’était ridicule.
Evidemment, j’ai accepté.
Il s’est avéré que la stratégie du bateau à voile était bien plus maline qu’on ne l’avait anticipé. Notre brick est mille fois plus maniable que n’importe quel bateau à moteur pour un équipage de notre taille, plus rapide pour peu qu’il y ait un peu de vent, et on attire l’attention où qu’on aille. Coast City nous connaît, les touristes nous connaissent, on est devenus une attraction locale. Evidemment, il y a toujours ceux qui nous affabulent et nous taxent de piraterie, essayent de nous coller des procès sur le dos, mais jusque-là, ils n’ont toujours pas réussi. J’ai rapidement été promue barreuse du Blackbeard, et à partir de là, il a semblé évident que je n’allais plus quitter Coast City. Ma vie de nomade était terminée. J’ai trouvé une maison en dehors de la ville, juste à côté de la plage – je n’ai même pas besoin de traverser la route pour accéder à mon petit coin de mer où j’entrepose mon catamaran et ma planche à voile dans un hangar. Tu adorerais cette petite baraque. Je l’ai entièrement retapée moi-même, j’ai appris à gérer un potager, j’ai installé un poulailler et même des panneaux solaires. C’est pas grand-chose, mais c’est mon chez-moi. Et j’y suis bien.
On a traversé des moments difficiles fin 2015, lorsque le monde a vécu sa première invasion extraterrestre. Presque exactement un an après mon arrivée. Le monde entier s’est réveillé en devant faire face à la menace, et en découvrant que des superhéros gardaient l’œil sur nous depuis tout ce temps. C’était surréaliste. Aujourd’hui encore, j’ai du mal à y croire, et pourtant. On a tous paniqué à cette époque, et sur un coup de fil de mes parents, je suis revenue à Sitka pour rester avec eux. Quelqu’un m’avait déjà pris ma meilleure amie. Je n’allais pas laisser des aliens me prendre mes parents. Heureusement, Sitka a été épargnée par les attaques, et une fois que la Justice League a vaincu ce tyran venu des confins de l’espace, j’ai pu revenir à Coast City. Je crois que ce mois-là, on a tous compris que le monde ne serait jamais totalement comme avant.
Mais c’est vraiment à partir de 2017 que tout a commencé à sévèrement dégénérer. Le président Duncan a été assassiné, et ce fasciste de Moore a pris sa place. Evidemment, ça n’a pas raté, quelques semaines plus tard, tous les grands criminels et autres ‘ennemis de l’humanité’ sont sortis de leur tanière. Etat d’urgence, manifestations, attentats – si j’avais encore été dans l’armée, je crois que j’aurais eu du travail. Mais avant l’arrivée du ‘Syndicat du Crime’, je n’avais pas grand-chose à craindre. Pour nous, à Coast City, les choses ont vraiment été chamboulées le jour où la Lune a masqué le Soleil. J’aimerais te dire que cette histoire n’est qu’une vaste blague, mais non. Nous avons vécu six mois sans soleil, soumis aux caprices d’une nature complètement déréglée – je me souviens encore parfaitement avoir regardé le journal télévisé montrer les images du tsunami de Metropolis. Autant dire que le Blackbeard n’est guère sorti du port à cette époque-là. Mais moi… moi tu le sais, je ne brille jamais autant que dans ces situations absurdes et désespérées. Puisque le monde partait à la dérive, j’ai décidé qu’il n’y avait aucune raison pour qu’on soit les seuls à en souffrir. Tout le monde était tellement occupé à s’armer contre les catastrophes naturelles et le crime organisé, personne n’a vraiment pensé à garder l’œil ouvert pour une pauvre fille qui agit toute seule dans son coin. J’ai désobéi à la loi trop de fois pour m’en souvenir, pendant ces six mois aux airs de période glaciaire, mais au moins, j’ai eu le sentiment d’être utile. Je ne crois pas avoir tué qui que ce soit, mais je suis parfaitement passée de démineuse à ‘terroriste’. Je sais que je ne devrais pas être fière, mais que veux-tu. Il y a une certaine satisfaction à tirer en voyant un baleinier (opérant dans la plus grande illégalité, penses-tu, profitant eux aussi de la confusion – tel est pris qui croyait prendre) forcé de regagner les côtes parce que l’unité centrale de leur moteur a mystérieusement sauté. Il n’y a pas eu que des baleiniers, ni des criminels dans ma ligne de mire, mais peut-être est-il plus prudent que je ne m’étale pas trop à ce sujet dans ces pages.
J’ai raccroché ces ‘activités’ quand le Soleil est revenu, et que la vie normale a repris son cours, autant qu’il était possible de le faire après ce désastre. Tout était à reconstruire, même à Coast City où nous avons souffert d’inondations et du froid, et bien sûr de la criminalité rampante. Mais on a réussi, je crois. Le Blackbeard a repris ses activités. Le monde ne va toujours pas bien – Lex Luthor est notre président maintenant, ceci n’est hélas pas une plaisanterie, et les tensions sont toujours ce qu’elles sont entre ‘nous’ et ‘eux’.
Qu’il est fatiguant de voir ce ‘nous’ usurpé par des égoïstes qui agissent en notre nom sans nous consulter. Je ne me retrouve pas dans ce ‘nous’, mais je ne fais pas non plus partie d’ ‘eux’. Alors à quel clan j’appartiens ? Peut-être que je suis vraiment toute seule, sur ma plage, avec mon bateau et mes questions qui resteront à jamais sans réponse.
Et ces six derniers mois… ces six derniers mois sont assez flous, je dois t’avouer. Je ne saurais pas comment expliquer. Comme si tous mes souvenirs étaient enveloppés dans du coton – parfois la nuit, j’ai ces rêves horriblement réalistes, où je me vois à la tête d’un think tank climato-sceptique. Une vraie horreur. Je ne sais pas où mon cerveau va chercher ça, ni pourquoi ces rêves ont un tel goût de réalité que ça en devient dérangeant. Et parfois, je rêve aussi de noyade, à m’en réveiller en sueur au milieu de la nuit en cherchant mon souffle alors que la seconde d’avant, mes poumons se remplissaient d’eau sans que je ne puisse rien y faire.
Je crois que cette lettre touche à sa fin, Amy - elle est déjà longue et répète sans doute beaucoup de choses que je t’ai déjà racontées, mais tu le sais, ça tourne souvent en boucle dans ma tête, et je n’ai pas beaucoup d’autres exutoires que toi, et ces quelques lettres dans une boîte. Je vais devoir abandonner la plume et aller au port rejoindre l’équipe sur le Blackbeard pour faire un peu de maintenance – le bois a besoin d’un coup de vernis avec ce froid et l’humidité ambiante. Et Victor déteste les retardataires autant que moi.
Tu me manques, et je t’embrasse, comme toujours.
Sincèrement,
Layla.
Dernière édition par Layla Cook le Mer 6 Mai - 20:16, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: je suis un Homme et je mesure toute l'horreur de ma nature | layla Ven 1 Fév - 13:09 | |
| célébrons la victoire! ✸ La première étape a été accomplie avec succès! Te voilà maintenant validé et cela te donnera un accès complet au reste du forum! S'ti pas beau tout ça hein? ✸ Si jamais ce n'est pas déjà fait, nous t'invitons vivement à lire le règlement, ainsi qu'à prendre connaissance du contexte (mais nous savons que tu l'as déjà fait), tout comme à lire les différentes annexes que nous avons concocté minutieusement et avec amour! ✸ Présentation terminée, il te reste une fiche générale à présenter: celle des liens et des rps! Cela reste facile, car en plus tu disposes d'un modèle tout beau et tout propre! Et si cela s'allie à ton personnage, tu auras même le privilège de le faire entrer dans le vaste monde des réseaux sociaux! Tout comme il pourra avoir son répertoire téléphonique! Ah, on te facilite tellement la vie, jeune padawan... ✸ Qui n'aime pas les profils tout beau et tout propre? Personne! C'est pour ça que nous t'invitons vivement à remplir les champs de ton profil pour que chaque membre puisse en connaître plus sur toi en un rien de temps! ✸ Les Etats-Unis sont tellement vastes et la population si variée... C'est pour cela que si tu envisages de créer un scénarios pour ton personnage, n'hésite pas à le faire et à engager le maximum d'informations pour que nous en sachions davantage sur lui! ✸ Tu vas sans doute penser que c'est pire qu'à l'école (tu ne peux pas savoir à quel point ), mais il est nécessaire que tu passes par nos registres, surtout si tu appartiens à une équipe, afin que nous puissions les tenir à jour! ✸ Et pour finir en beauté, si tu veux te tenir informé des news sur l'univers DC, nous te proposons de t'inscrire à notre newsletter ✸ Nous te souhaitons de bien t'amuser parmi nous! N'hésite surtout pas à participer à nos jeux et à la partie flood pour encore plus de folie! |
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