Tout était prêt, se dit Bruce pour la millième fois. Il avait passé des jours entiers, seul, à préparer ce moment. Il avait observé la Cour des Hiboux et ses activités. Il avait observé les Ergots agir à travers la ville, et il avait trouvé où ils se terraient. C'était quand même assez ironique ; la chauve-souris vivait sous terre, et son ennemi juré, le hibou, avait choisi de s'y établir aussi. Mais tout était prêt quand même. Après des jours entiers sans nouvelle de Selina, et après avoir vu que tous ses proches s'inquiétaient pour lui, le Batman avait alors réalisé que le moment était venu.
Le moment d'affronter la Cour.
Le moment d'en finir.
La Batmobile, ce soir, avait rugi plus puissamment que jamais en sortant de la Batcave. Et elle n'était pas la seule à être partie. Car pour ce qui allait arriver ce soir, le Chevalier Noir avait bien eu conscience que jamais il ne pourrait tout faire seul. Damian l'accompagnait, assis dans le siège passager. Mais il ignorait tout des préparatifs secrets de son père ; c'était mieux ainsi. Il ne devait pas savoir, sinon le plan ne fonctionnerait. Le pragmatisme de Bruce l'avait poussé, une fois de plus, à ne rien dévoiler à ses proches. Stephanie était occupée, mais Timothy et Cassandra avaient répondu présents. Et tous les deux s'occupaient aussi de la Cour, à des points différents de la ville.
Les vieux tunnels du District, abandonnés, inutilisés depuis des années, étaient le cœur de la Cour des Hiboux. Elle s'était réfugiée là lors de sa dernière défaite contre la chauve-souris. Cette dernière, silencieuse, enfoncée dans ses pensées, conduisait à travers Gotham avec un but précis : atteindre cet endroit. C'est là-bas, il en était convaincu, qu'il pourrait enfin mettre un terme à l'influence néfaste de la Cour. C'était là-bas que tout se jouerait. Pour lui. Pour la Cour. Pour la ville entière. Pour Cat.
Penser à Catwoman lui faisait mal. Il se sentait trahi, quelque part, car elle n'avait pas voulu le contacter directement pour le rassurer, lui dire qu'elle n'avait pas été enlevée. Mais Alfred l'avait vue, et elle l'avait contactée par son intermédiaire. Ce n'était pas suffisant, mais ce n'était pas rien non plus. Partagé entre tous ces sentiments qu'il avait longtemps refoulé, puis qu'il avait laissé s'exprimer, le Chevalier Noir ne savait plus quoi penser à son sujet. Mais elle ne faisait pas parti directement du plan, de toute façon.
Il n'y avait qu'un seul moyen de vaincre la Cour.
Dans un crissement de pneus, la Batmobile s'immobilisa à l'entrée des tunnels. Batman en sortit, accompagné de Robin, avant de contacter ses deux autres alliés :
« Orphan, Red Robin, vous êtes en position ? »
« Oui. »
« J'y suis. »
« Parfait. Allez-y. »
Ses ordres donnés, Bruce fit signe à Damian de le suivre. Le duo commença de s'enfoncer dans les profondeurs souterraines de Gotham, leurs sens aux aguets. Dans chaque recoin, derrière chaque obstacle, derrière chaque ombre pouvait se dissimuler un ennemi. Mais ils n'échoueraient pas, ils ne se laisseraient pas distraire. La Cour était un ennemi mortel, puissant, peut-être le plus redoutable de tous ceux qu'avait jamais affronté le Batman.
Des jours et des jours passés à observer la cour des hiboux. Le quotidien de Batman depuis longtemps. Trop longtemps. Damian avait aidé, à plusieurs reprises tout en étant tout de même un peu tenu à l'écart par Bruce souhaitant diriger tout cela lui-même. Probablement parce qu'il y avait Selina dans la balance. Catwoman. Damian trouvait ses affaires un peu partout dans le manoir et il n'appréciait pas forcément cela. Beaucoup moins de place pour lui qui tentait depuis plusieurs mois de savoir où il était dans cette famille. Plus taciturne qu'avant, l'agressivité s'est un peu tarie. Oh, Damian reste un sale gosse arrogant, cela ne changera jamais. Mais son visage s'est obscurci. Et la conversation eue avec Barbara à propos des activités possibles entre un père et son fils semble loin à présent. Et même si Barbara a essayé de défendre ce père qui ne sait pas réellement ce que c'est d'être père, Damian ressent toujours une immense rancœur envers Bruce qui n'a rien fait pour le retrouver à son retour. Présumé mort au moment de l'invasion du Syndicat du Crime. Revenue à la vie alors que Damian avait quitté Gotham. Et rien après. Alors quoi, c'était cela la seule importance que Bruce accordait à son fils ? Il ne s'était même pas battu pour lui. Pas un peu. Pas une seconde. Même pas le temps d'un mot dans une rue. Et si Damian essaie de faire des efforts, cela ne l'empêche pas d'être toujours en colère. Maladroit, Damian n'a pas réussi à attirer l'attention qu'il voulait. Entre les autres membres de la famille, Selina et les occupations de justiciers de son père, Damian n'a pas pu faire entendre sa voix. Et cela ne fait que renforcer ce mal être qui le torture inlassablement, ne le laissant jamais tranquille. Alors il reste ce sale gamin arrogant. Et l'ironie fustige souvent Selina. Parce que dans le fond, il ne sait faire que cela.
À défaut de trouver une place dans cette famille à laquelle il n'a pas réellement l'impression d'appartenir, Damian envisage de se forger sa propre famille. Maintenant qu'il a retrouvé ceux qu'il cherchait, il met en place des choses. L'argent subtilisé à Ra's aidera sa cause. La discrétion fera le reste. Si Damian ne trouve pas la paix dans ce manoir, il la trouvera ailleurs. Il s'en donnera les moyens. Dans sa tenue de Robin répondant à un ordre de Bruce, il est sur une chaise, à quatre pieds, qu'il garde en équilibre un pied posé sur le rebord d'une console. Il surveille les images de surveillance, il jette un œil à ce qui se passe en ville. Il passe d'une caméra à l'autre caché derrière son masque, prêt à en découdre. Sabre posé contre la console, et hallebarde rétractable prête à être saisie, Damian est déjà truffé de batarang, diverses grenades et des couteaux de lancers, prêt à parer à toutes les éventualités. Il se doute de ce qu'ils vont faire, mais ne sait pas réellement. Il n'a pas eu d'informations sur le plan. Et il déteste ça. Foncer en aveugle le dérange. Et cela ne fait que le mettre encore plus en colère. Il aurait préféré savoir au moins dans quoi il s'apprête à mettre les pieds. Sans avoir de détails mais au moins un peu plus. Il soupire et finalement le top départ est lancé. Alors il se lève, attrapant ses deux armes pour les placer dans son dos avant de s'engouffrer dans la batmobile sans un mot. Il ne demande rien puisque son père ne lui dit rien. La batmobile roule. Le silence est simple. Presque habituel entre les deux Wayne. Damian serre les dents et prend son mal en patience. Le véhicule s’arrête finalement à l’entrée des tunnels. Les égouts ? Probablement. Il sort de la batmobile et entend son père s’adresser à leurs alliés. Orphan et Red Robin. Cain et Drake. Tssk. Il pince les lèvres et serre les dents. Il préfère ne rien dire. Ne rien relever. Et frapper encore plus fort après. La colère qui roule sous ses muscles est en passe de se libérer. Il n’est pas loin d’exploser. De partir. Cette famille est-elle vraiment ce qu’il lui faut ? Il ne le sait pas. Peut-être ne le saura-t-il jamais. Allez-y. Aller où ? Faire quoi ? Bien sûr, il n’obtient aucun détail. Et cela l’énerve. Damian a l’impression de se jeter dans la gueule du loup sans arme et sans compétence. Il suit finalement Batman dans les tunnels, prêt à réagir au moindre problème. Prêt à sortir son sabre. Prêt à lancer un couteau. Prêt à lancer une grenade. Ou simplement à se battre. Damian est prêt à fendre des crânes. À prendre des vies. À laisser s’écouler sa colère.
Dernière édition par Damian Wayne le Lun 6 Mai - 22:09, édité 1 fois
Returning from the shadows Cela faisait un mois. Un mois où sa traque, autant personnelle que pour un bien collectif a commencé. Et de cette traque, Selina en était ressortie quelque peu assombrie. Grâce à ses contacts, à ceux qui l'ont aidée dans l'aboutissement de ce travail, elle avait retrouvé la trace de Spark et des autres meta humains à la botte de la Cour. Découvert une vérité, une sale réalité sur ô combien la condition humaine pouvait se montrer dégueulasse auprès de ses semblables à cause d'une simple différence. Elle avait aussi vu ces visages difformes, subi une certaine épreuve où l'on avait voulu la faire passer pour un monstre afin qu'elle devienne cette criminelle d'une autre dimension. Selina avait finalement réussi à tenir ... cependant quel en était le prix.
Le prix est en partie le fait de ne pas avoir pu contacter Bruce, par choix certes, mais aussi par obligation. Elle avait certes pu l'entrapercevoir dans de rares moments de pause depuis les toits, ou sentir son absence lorsqu'elle s'accordait un moment de repos, et ces visions ou sensations l'ont parfois obligée à s'étouffer pour retenir quelque élan de tristesse. Cela avait été le prix pour au moins le protéger, et lui donner une chance supplémentaire dans ce qu'il entreprend ce soir, en ce moment. "Merci pour le tuyau, Alfred." Le contact se coupe à la fin de sa phrase. Lors de sa visite au manoir, Selina avait volontairement laissé la fenêtre ouverte afin que le majordome récupère ce communicateur ainsi qu'un mot lui demandant de l'utiliser au moment le plus propice. Ce soir, est le soir où une partie de la Bat family a cru bon de s'attaquer à la Cour. Damian, Tim, et Cassandra étaient donc les trois membres dépêchés au Burnley, pour retrouver et annihiler les espoirs de ces arrogants hiboux.
Lorsqu'elle estime que le "fils prodigue" et son papa sont assez engouffrés dans les tunnels, Selina sort de sa cachette et s'engouffre à son tour et les suit dans les ombres en évitant de faire tout bruit pouvant trahir sa présence. Tenir la distance n'est en rien facile étant donné que la proximité avec son amant la tend quelque peu. L'envie de s'excuser ou de l'embrasser viennent parfois la secouer, mais la raison reste la plus forte dans ce combat, fort heureusement. Le second problème est Damian. De loin, la voleuse voit très bien à quel point il est tendu, renfrogné et prêt à casser bien plus que quelques os à ses adversaires. Et cela rappelle à Selina sa propre épreuve, survenue une semaine plus tôt. Cette envie de frapper, de dégager sa colère jusqu'au silence complet. Viennent ensuite les moments de doute, les accusations d'autrui ou contre soi-même. Selina serre les poings, ne pouvant pas encore se dévoiler et gâcher son effet de surprise prévu. Elle dévie donc de la trajectoire des deux justiciers pour emprunter un autre couloir, moins connu et demandant quelques capacités d'escalade et de souplesse. Lunettes sur le nez, dispositif de détection d'ondes enclenché, la femme chat s'introduit dans cette annexe se trouvant juste au dessus du duo. Désactiver les quelques systèmes de sécurité cachés entre ces tuyaux n'est en rien difficile pour la voleuse et, elle se retrouve même à arriver en avance dans cette première pièce aux allures d'église souterraine.
Depuis les hauteurs, Selina voit au moins deux portes principales, toutes deux lourdes et bien verrouillées. Sur les bancs, des dispositifs incendiaires et ce qui ressemble à des déclencheurs à pression de plusieurs types sont répartis de façon assez sale pour que les suppliciés se retrouvent obligés sur au moins un des dispositifs. Elle remarque de ses yeux de lynx le brillant de fils coupants prêts à se soulever et mettre à mal leur victime. Les vilains, ils ont tendu un piège bien salaud pour ennuyer Bruce et Damian. Mais normalement, avec ce qu'il s'est passé une semaine avant, la Cour doit penser que la femme chat est morte, noyée et / ou vidée de son sang. Il est donc temps d'utiliser à son avantage cette petite erreur. "Pas de chance pour vous mes jolis. Les serrures m'adorent et la votre est parrrfaite." Ses yeux se posent en effet sur ces faux vitraux posés ça et là sur les murs ou suspendus tels des lustres. Le détecteur d'ondes de Selina repère assez vite la présence de dispositifs permettant de déverrouiller les dites portes. Ils sont au nombre de six, sans doute trois par porte. C'est toujours étonnant de voir avec quel maestria les méchants claquent leur argent pour faire d'un immense tunnel de déversement vertical une pièce de torture ou de boucherie un peu plus classe que celle du coin de votre rue. D'ailleurs, on pouvait voir par terre des cadavres de rats calcinés ou découpés un peu partout. Qui veut un rôti ou une brochette. Suspendue à l'un des vitraux, elle cherche donc le moyen de résoudre cet autre petit jeu improvisé par la Cour pendant que les deux chauve souris finissent leur "visite touristique" des lieux.
Batman eut un geste, presque infime ; mais il était clair pour son fils. C'était un signe qu'il fallait s'arrêter, et ne plus avancer dans la direction actuelle. Malgré le lourd poids de son armure, il fit quelques pas prudents sur le côté, essayant d'évaluer plusieurs choses en même temps. Finalement, il se pencha au sol, activant un scanner... pour dévoiler de nombreux pièges de toutes sortes. Le chemin qu'ils avaient devant eux était, de toute évidence, bloqué. Ou du moins, conçu pour que ce lui qui tente de passer ne puisse pas y parvenir en un seul morceau.
« Déplace-toi de trois pas sur la droite. »
Grâce à sa technologie, il avait en visuel un passage de sécurité, qui n'était pas évident à voir ; une habile dissimulation de la zone de sûreté, du bref et sinueux chemin qui permettait aux Hiboux et à leurs agents de circuler ici sans craindre la mort. Au premier coup d’œil, il était impossible à distinguer. Personne ne verrait qu'il existait un moyen de traverser sans être inquiété. Mais lui n'était pas n'importe qui. Ce piège, ou plutôt cet ensemble de pièges, n'était pas conçu pour lui. Il était pour les autres.
« Maintenant, fais exactement ce que je te dis. Trois pas en avant. Deux sur la gauche. Trois en avant. Quatre sur la droite. Un en arrière. Deux à droite. Trois en avant. Un à gauche. Quatre en avant. Deux à droite. Deux en arrière. Six à droite. Deux en avant. Deux à gauche. Et un en avant. »
Il rejoignit son fils peu après, suivant le même tracé tortueux et précis. Il était certaine que les Hiboux les observaient ; mais ce n'était pas ça qui le dérangeait. A un moment donné, il était persuadé que son poids avait déclenché un piège. Or, ce dernier ne s'était pas activé. La seule explication possible était la chance pure et simple, mais il n'y croyait pas. Un défaut dans le dispositif ne ressemblait pas aux méthodes si perfectionnistes de la Cour.
Il y avait quelqu'un d'autre, avec eux. Il caressa un instant l'espoir que ce soit Cat ; et il était prêt à l'accueillir avec chaleur. Mais il n'avait pas le temps de se laisser aller à ces sentiments futiles. Il devait avancer. Si elle était vraiment là, elle les retrouverait, d'une manière ou d'une autre.
Le duo, Batman et Robin, se dressait devant les portes blindées. Un petit piratage fut – étonnamment – suffisant pour les laisser entrer. Ils s'engagèrent alors dans un long couloir, qui n'avait rien à voir avec le vieux métro. Il s'agissait d'une installation souterraine, le début d'un très probable immense complexe. Bruce, lui, réfléchissait. Il avait pris ses dispositions pour le plan, et il hésitait à en faire part à son fils. Un fils qu'il aimait, mais avec lequel il ne savait pas comment se comporter. En définitive, il n'avait rien appris, rien retenu, d'Alfred ou des autres garçons. Il ne savait pas être un père convenable...
Pourtant, les mots n'eurent pas trop de mal à sortir. Il s'arrêta, et posa une main sur l'épaule de son fils. De Damian.
« Avant que nous allions plus loin, je veux que tu me promettes quelque chose. Quoi qu'il se passe, tu dois m'obéir. Quelque soit l'ordre que je te donne, tu dois m'obéir. Je n'ai rien dévoilé de mon plan ; tu sais comment je fonctionne et cela ne te surprendra pas. Mais tout va bien aller. »
Ces mots étaient trop souvent un mensonge. Pas là. Son plan allait tout arranger, et porter un coup si violent aux Hiboux que jamais ils ne s'en remettraient ; pas avant longtemps.
L'endroit est silencieux. L'avancée est presque pesante. Mais Damian s'en moque. Il n'a pas peur. Il est presque impatient en fait. Et si dans cette bataille il peut laisser Drake se prendre une balle, alors il le fera avec grand plaisir. Le sourire de Drake l'abhorre. Enfin, ils n'en sont pas encore là. Ils se contentent d'avancer. Et malgré toute son impatience, Damian reste attentif à l'environnement et à ce qui l'entoure. Il veut pouvoir anticiper chaque problème et revenir en arrière si possible sans se perdre dans le labyrinthe des tunnels dans lequel ils doivent se trouver. La progression s'arrête lorsque Bruce fait un geste qui intime à Damian de s'arrêter. Alors il s'arrête sans broncher. Il regarde Bruce détecter les différents pièges qui s'étalent sous les dalles qui composent le sol. Cela n'étonne pas vraiment Damian. C'était prévisible. Il suit la première indication en se déplaçant de trois pas sur la droite. Puis, il écoute à nouveau les paroles de Bruce avec attention, comprenant qu'il lui indique le chemin. L'avantage d'être Damian, c'est qu'il n'a pas tellement de mal à retenir les instructions. Avec légère et une certaine agilité, il réussit à se frayer un chemin parmi tous les pièges mis en lumière par la technologie que Bruce affectionne tant et qui les rend beaucoup plus dangereux que leurs seules capacités humaines. Une fois à l'abri de l'autre côté, c'est au tour de Bruce de s'astreindre au fastidieux exercice. Assez souplement pour un homme de son âge, il arrive à rejoindre Damian sans encombre. Sans un mot, le duo repris sa route. Toujours à l'affut, Damian observe chaque recoin, chaque mur, marche d'un pas léger et silencieux pour ne pas attirer l'attention. Il ne repère aucune caméra pourtant, il est sûr qu'il y en a. Cela ne ressemble pas à une organisation criminelle aussi élaborer de laisser certaine chose au hasard et sans établir de sécurité complète et complexe. Des portes leurs bloquent la route à peine quelques instants. Et bientôt un couloir se dévoile. Un complexe. A l'évidence, le métro s'arrête ici et il semble évident que les choses ne seront plus aussi simples à partir de maintenant.
Lorsqu’une main se pose sur l'épaule de Damian, celui-ci s'arrête, fronçant les sourcils derrière son masque. Il plisse les yeux en écoutant Bruce lui demander d'obéir quoi qu'il se passe à partir de maintenant. Le truc, c'est que ce n'est pas le point fort de Damian. Il a déjà donné dans l'obéissance aveugle lorsqu'il était à la solde de son grand-père et cela ne lui a pas vraiment réussit. Il se plaît bien plus dans cette nouvelle vie où il est libre de faire ses choix. Si ce fonctionnement ne le surprend pas, cela l'agace prodigieusement. Bruce est comme les autres : toujours ambivalent. Il le considère comme un adulte quand ça l'arrange mais n'oublie jamais de lui rappeler qu'il est encore un enfant. C'est un peu comme cela qu'il voit les choses : Bruce ne lui fait pas assez confiance pour lui confier son plan. Comme s'il pensait qu'il pourrait tout faire rater en prenant une mauvaise décision. Damian est impulsif mais il sait reconnaître quand un plan est bon. Dans le cas contraire, c'est l'avantage d'être deux, n'est-ce pas ? Pouvoir discuter et échafauder de meilleurs plans. Il roule des yeux et dit : « Ca ne ressemble pas à des paroles qu'on dit lorsque tout va bien aller... ». Il hausse les épaules, sur la défensive comme d'habitude lorsqu'il s'agit de parler avec Bruce et dit : « Tu n'as pas le droit de mourir. Oracle ne me le pardonnerait pas ». Une seule personne citée. Car dans le fond, c'est elle qu'il apprécie le plus. Il y a bien Dick. Mais c'est différent. Si Bruce mourrait en la présence de Damian, Barbara lui en voudrait. Ou peut-être simplement projette-t-il la culpabilité qu'il ressentirait pour que cela soit plus facile à imaginer. Et lui aussi serait triste. Il le sait. Il l'a déjà vécu. Même s'il n'est pas capable d'en parler. Damian n'a jamais parlé à Bruce de tout ce qu'il a ressenti. De l'absence. Et de la rancœur. Et il ne le fera sans doute jamais. Il est bien trop fier et bien trop maladroit pour cela.
Il conclut finalement par un : « Je ne peux rien promettre. Si ça tourne mal, on avisera ». S'il y a bien quelqu'un qui peut s'en sortir en cas de pépin, c'est bien Damian. Il s'adapte à tout ce qui peut lui arriver, principalement parce qu'il a un don naturel pour s'attirer des ennuis. Aussi intelligent puisse-t-il être, son impulsivité lui joue un peu trop souvent des tours. Damian n'a pas peur. Il sait que Bruce ne se serait jamais aventuré ici s'il n'était pas sûr de son plan. Et il doit bien en convenir, les plans de Batman sont bons, en général. Alors il se tourne vers le couloir sans plus s'étendre sur le sujet. Il prend le dispositif anti-pièce de Bruce pour évaluer la viabilité des lieux et s'avance lorsqu'il découvre avec une certaine méfiance qu'il n'y a pas de piège. Pas de ce type là en tout cas. Les murs sont lisses, aucune porte ne se profile. Pourtant, il doit y en avoir. Damian n'a aucun mal à imaginer un enchevêtrement de couloirs et des façons d'aller de l'un à l'autre. Si les portes ne sont pas visibles, alors peut-être sont-elles simplement intégrées aux parois. Des portes coulissantes activables par des systèmes de codes numériques. Ou des pressions à certains endroits. Les pièges posés au sol rappellent d'anciennes méthodes. Peut-être y a-t-il le même genre de système à pression pour actionner des portes. Alors Damian laisse sa main courir le long du mur tout en avançant dans l'espoir sans doute vain d'activer une porte. Car pour le moment, aucune porte ne semble se profiler au bout de ce couloir. Elles doivent donc bien être quelque part ailleurs. Finalement, l'un des détecteurs numériques qu'ils ont amenés avec eux s'active. Il semble avoir capté un signal et après avoir bidouillé un peu le système de déverrouillage par craquage de code, une ouverture se fait par système de coulissement. « C'est si simple qu'on se croirait dans un mauvais film ». Damian n'aime pas tellement ça. C'est presque trop facile.
Dernière édition par Damian Wayne le Lun 6 Mai - 22:10, édité 1 fois
Returning from the shadows Le fait de les entendre s'imposer des limites, des restrictions ou des demandes fait longuement soupirer la femme chat. Que ce soit le père ou le fils, ces deux garçons ont le chic pour rendre l'ambiance déjà bien tendue, à la limite de l'éruption volcanique. Autant dire que cela ne donne en rien envie à la femme chat de faire acte de présence. Soit. Qu'ils continuent leurs chamailleries, tant que cela ne les mettait pas en danger. Une chose est sûre, quand Damian commence à dire que tout cela semble bien trop simple, Selina ne se sent pas peu fière de leur avoir un peu facilité la tâche sur le début. Lorsque ceux-ci s'engagent à nouveau dans les couloirs, elle se remet à se faufiler dans les conduits, les laissant un moment seuls, le temps de sonder à l'aveugle et de trouver la salle de commandes l'intéressant. La première d'une longue liste. "Bingo." À l'instinct, mais aussi à l'audition, la voleuse trouve la première des petites salles de commande où deux mercenaires se trouvent. Il est tout aussi facile de les mettre hors d'état de nuire que le système précédent. Certes ce ne sont pas des machines mais ils ont des prédispositions à réagir à certaines choses. Dans le cas présent, il s'agit de fumée, et de coups bien placés qui les mettent tout bonnement en arrêt. Une fois débarrassée des importuns, Selina regarde les écrans et la panique grandit en elle au moment où, de l'autre côté, Bruce et Damian ouvrent la porte. Cette ouverture a pour conséquence d'enclencher un autre mécanisme, censé les emmener vers le vide, sur une plateforme. Et sans doute, de s'écraser sur une surface assez dure pour faire éclater la dite plateforme. La brune ne regarde pas plus longtemps, cherchant simplement le bouton du mécanisme pour le matraquer. La plateforme s'arrête alors dans sa descente infernale.
Elle inspire, expire plus difficilement tant la tension règne dans tout son corps. Et, lorsque survient le moment où elle pense être autant hors de portée de Bruce que de Damian, quelque chose l'oblige à sortir des conduits au plus vite. Sur ses plans, ou tout du moins sur cette partie de plan récupéré, la présence de cette bombe cryogénique n'était pas escomptée. Selina se dégage et tombe depuis l'une des ouvertures dans le tunnel, regardant en face d'elle toute cette glace se former. Sans se rendre compte qu'à côté deux toutous de la Cour. "Si jamais j'attrape un de ces petits salauds, je le tanne ou je lui enfonce un talon là où je pense." Maugrée-t-elle en reprenant contenance contre ce mur, contre lequel elle s'est plaquée et redressée. Elle entend ensuite les bruits d'armes, autant à feu que blanches. "Vous tombez bien." Le combat s'arrête au bout de quelques minutes, après des petites passades au fouet et des nez écrasés contre les rebords. Il va aussi peut-être rester des traces de sang sur les couloirs quand fils et son papa arriveront. D'ailleurs, elle les attend, cette fois. Cachée dans les ombres, un peu plus en avant du lieu de son précédent combat, la femme chat s'installe et attend le passage des deux justiciers. Qui ne tardent évidemment pas, grâce à la destruction de la première console. Une fois qu'elle les a vu passer, elle sort de son recoin, et lève les mains en l'air. Avec cette courte distance, c'est sûr, ils l'ont entendue. "Meow." Meow ? C'est tout ce qu'elle trouve à dire dans la situation actuelle ? "Ne me regardez pas comme ça." Risible, en sachant que les masques de Damian et Bruce cachent parfaitement leurs yeux. Selina hausse les épaules et continue. "Vous vous êtes décidés à faire une sortie tous les deux ? Mignon. Enfin bref." Elle n'y arrive pas. Dire qu'elle est soulagée de les voir vivants, heureuse de voir Bruce, avec l'envie qui lui colle aux hanches et aux lèvres de l'embrasser passionnément. La contenance et l'indifférence sont de mises car toute effusion pourrait s'avérer fatale. Et voir un mois de boulot s'envoler, avec comme toute autre optique que celle de voir ceux que vous aimez être sains et sauf est tout sauf jouissif. Heureusement qu'elle porte ces fichues lunettes pour cacher son regard, elle aussi. "Ils ont placé des bombes cryogéniques. Donc attendez vous à ce qu'ils aient dupliqué ce bout de la technologie de Freeze pour leur propre profit. " Et elle passe devant, en évitant bien entendu Bruce, d'autant plus Damian qui passe d'un état de cautionnement de Selina, à celui où il ne peut plus la blairer. La seule échappatoire qui se profile sont encore les conduits, dans lesquels elle se faufile sans leur adresser encore un regard. Car elle a peur de les affronter, après tout ce mois passé loin d'eux, dans un silence forcé.
Batman reste froid devant l'apparition pas si surprenant de Catwoman. Il s'y était attendu, tout comme Damian s'y était très certainement attendu. Tout comme la Cour devait certainement s'être attendue à voir les trois débarquer ici, chacun à leur manière : le Chevalier Noir, imposant, stoïque, froid ; Robin, plus petit, plus fin, arrogant mais déterminé ; Catwoman, fine, svelte, aux aguets. Des trois, il était difficile de savoir qui serait le plus grand danger pour les Hiboux, de savoir qui pouvait représenter la plus grande menace. Mais pour leur adversaire impitoyable, il ne faisait aucun doute que la seule cible qui devait compter, pour le moment, c'était Batman.
Parce qu'il était leur premier adversaire, le premier à s'être véritablement dressé sur leur route. Il avait maintes fois déjoué leurs plans. Cette fois-ci ne ferait pas exception ; son plan, comme toujours, prévoyait de nombreuses issues et fins possibles, et il était préparé à tout ce qui pouvait arriver. Et ce n'était pas par hasard s'il avait envoyé Orphan et Red Robin ailleurs. Tout s'accordait selon ce qu'il avait prévu.
Les pièges cryogéniques, installés grâce à ce qui avait été volé à Victor Fries, furent un petit obstacle. Batman étant fidèle à lui-même, il neutralisa aussi vite que possible le danger, se servant de l'expertise de Damian pour retarder le déclenchement des autres. Malheureusement, ils perdaient du temps. Bruce les exhorta alors, et ils se rejoignirent de l'autre côté tous les trois. Mais Cat, comme toujours, restait fidèle à elle-même ; et elle s'en alla de nouveau.
Le duo s'avança sans s'attarder, et il déboucha sur une vaste pièce ressemblant à un amphithéâtre miniature. Des rangées de siège s'étalaient de part et d'autres de la scène centrale, où se trouvait le corps inanimé d'un homme. D'ici, il était impossible de déterminer de qui il s'agissait ; probablement une victime innocente destinée à attirer le Chevalier Noir. En toute honnêteté, ce dernier ne s'était pas attendu à une présentation aussi théâtrale, mais il avait prévu le fait que la Cour voudrait jouer sa mort. Qu'elle voudrait la faire retentissante, extraordinaire, mais à l'écart du reste du monde. Il fallait tuer le Batman, pas détruire son symbole. C'était l'homme, le problème, pas le symbole.
Et c'était probablement pour ça que la Cour était le plus grand adversaire du Batman. Parce qu'elle avait été la seule à le comprendre ; ternir la réputation du Chevalier Noir était un but grandiose, mais fastidieux. Tuer l'homme derrière le masque était plus utile, plus facile. Mais avant, il fallait lui montrer son échec. Le vaincre sous son masque.
« Reste sur tes gardes. Ça peut dégénérer à tout moment. »
C'était la triste réalité. Bruce fut le premier à s'avancer, descendant vers la scène en jetant des coups d’œil autour de lui. Sur chaque siège, il y avait des des visages, des personnes qui tournaient leurs masques de hibou vers eux. Dans un silence glacial, les trois alliés, les trois membres d'une même famille si on pouvait dire, marchèrent vers la scène et l'atteignirent. Sous le regard de dizaines d'individus, sous les yeux froids et morts de tueurs glacés, ils approchèrent du corps.
« Bienvenue. »
« La Cour va vous recevoir. »
« Et anéantir tous tes espoirs. »
« Chevalier Noir. »
Quatre voix parlèrent en même temps, alors que les spectateurs silencieux se levaient comme un seul homme. Des projecteurs s'allumèrent et illuminèrent la scène. Ils étaient pris dans le piège tendu par la Cour. Parfait. Comme prévu.
Un piège après l'autre. Voilà comment ils avancent. Et certains d'entre eux s'arrêtent seuls, sans qu'ils n'aient eu à faire quoi que ce soit. Damian le sait. Quelqu'un les aide. Et il est prêt à parier que ce ne sont pas Orphan et Red Robin. Il ne dit rien, il avance en silence, attendant de voir où tout ceci va les amener. Parce qu'il a l'impression qu'il se trame quelque chose de différent. Il ne sait pas où ils vont, mais étrangement, il pense que cela ne se passera sans doute pas aussi bien que le plan ne l'envisage. Il ne dit rien cependant, continuant d'avancer jusqu'à ce qu'un bruit ne se fasse entendre derrière eux. Il se tourne, batarang entre les doigts, prêt à le lancer mais se fige en reconnaissant la silhouette grâcile de Catwoman. Il réprime sa grimace et range son arme avant de reprendre la route. Il ne répondra pas à ses paroles. Ses provocations. S'il le voulait, il l'égorgerait là, de suite, pour ne plus entendre sa voix. Il faut craquer sa nuque tout en avançant. Et une fois aux bombes cryogéniques, il participe au désarmement. Ce n'est pas si compliqué, il a longuement étudié les plans de tous types de bombes, y compris celles-ci, alors la fluidité coule entre ses doigts tandis qu'ils se fraient un chemin sécuritaire pour continuer à avancer. Jusqu'à arriver dans l'amphithéâtre. Rempli. Ils s'avancent. Et son père lui donne un conseil. Comme s'il avait besoin de ça pour savoir quoi faire. Ils sont cernés par la cour des hiboux en grande pompe pour l'occasion. Autant dire qu'il vaut mieux faire attention. Damian regarde autour de lui tout en avançant et lorsqu'ils sont sur cette scène, il se penche pour inspecter le corps étendus là. Encore vivant. A la limite de la mort. Robin pose ses doigts sur la gorge et constate que le coeur de l'homme bat encore. Péniblement, mais encore un peu. Il n'en a plus pour longtemps. Dans le fond, Damian s'en fiche. Il se fiche pas mal que cet homme ne meure. Lui ou un autre. Des milliers d'innocents meurent chaque jour, et cela ne l'empêche pas de dormir. Par contre, faire ravaler leur masque à tous ces emplumés, ça, ça lui ferait vraiment très plaisir. Comme une seule voix, 4 prennent la parole. Et bien sûr, il n'y en a que pour Batman. Comme c'est étonnant. Ils sont pourtant trois. Chacun représentant un danger bien réel et si différent qu'il n'y a probablement pas assez d'hommes ici pour réussir à tous les contenir. « Des espoirs ? Oh... il faudrait déjà en avoir pour ça... ». S'il a bien retenu quelque chose de Bruce Wayne c'est que l'homme est assez blasé, empli de diverses désillusions et qu'il masque très bien les émotions qu'il a. C'est à se demander comment ces volatiles ont pu envisager que la chauve-souris ait quelque émotion que ce soit quand ses propres enfants sont incapables de les voir. Il y a bien Cat... mais Bruce sait-il seulement ce qu'est l'amour ? Damian a du mal à le croire. Il retient son soupir et maugrée un : « Amateurs ». Son attitude désinvolte et provocatrice n'est qu'une attitude. Damian sait qu'ils sont bien plus dangereux qu'ils n'y paraissent. Mais si les hiboux pensent qu'il les sous-estime, alors ils feront peut-être des erreurs. Damian se méfie. De tout ce qu'il y a autour de lui. Il tend l'oreille pour entendre le sifflement d'un projectile. Derrière son masque, son regard passe des uns aux autres, analysant chaque silhouette, chaque mouvement. Il respire l'air pour repérer la moindre odeur suspecte mais contrôle chacune de ses respirations sachant bien que certains poisons sont inodores. Les projecteurs sont toujours sur eux. Et il se demande ce qu'ils attendent. La menace vient finalement du ciel. Certains lèvent les bras et des claquements métalliques se font entendre. Le sifflement vient d'au-dessus et il suffit d'un coup d'oeil pour repérer le filet qui tombe. Damian lance deux batarangs pour sectionner les câbles mais le métal contre le métal ne fait rien alors il se contente de pousser Cat et Bruce et de rouler lui-même de l'autre côté, récupérant au passage ses deux armes tombées sur la scène dans un bruit métallique. Il se redresse hors du filet et constate que le corps lui, est toujours là, où il devait être, seul pris au piège d'un vulgaire filet. Les prennent-ils donc pour des amateurs eux aussi ? Une simple question d'attention et de réflexes, des mécanismes vulgaires et bruyants... Alors que le complexe semble si sophistiqué. Encore une fois, cela paraît être trop grossier. Damian continue à penser que quelque chose cloche. Même s'il n'arrive pas à savoir quoi. Il se redresse rangeant ses armes de jets et jette un œil à Batman et à Catwoman. Il serre les dents, se demandant ce que son père attend. Lui n’a qu’une seule envie. Lancer une arme qui tranchera plusieurs gorges. Faire couler une rivière de sang dans ces foutus escaliers en bois.
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Returning from the shadows Durant la petite introduction des membres de la Cour, Selina était restée accrochée aux murs, se fondant dans les ombres et faisant acte de force et de volonté quand à sa tenue contre la surface dallée de cette reproduction exagérée d'amphithéâtre romain. L'on croirait voir deux étrangers sacrifiés d'un territoire conquis lorsque l'on regarde Batman et son acolyte. La Cour se prend donc pour des sénateurs et enverra donc dans la plus pure tradition romaine ses champions, invaincus de préférence pour son plus grand plaisir. Mais quelque chose chiffonne Selina en cet instant. Aussi discrète qu'elle a pu l'être, ils ont dû remarquer son entrée depuis le problème des bombes cryogéniques. Peut-être ne savent-ils seulement pas d'où elle peut sortir. Alors autant prendre la situation à son avantage ? Lorsque le regard de Damian se pose un moment sur elle, Selina pose un index sur ses propres lèvres pour que le jeune Robin l'oublie.
Malheureusement, aussi malin soit son stratagème et sa prise de risque, lorsque Catwoman s'élance vers l'un des masqués ayant prononcé ce petit discours aux volutes macabres, elle se fait éjecter. Pourtant, tout semblait parfait dans ce plan. Il lui suffisait d'étrangler l'un de ces plumés en le ramenant vers elle pour faire un premier effet domino. Mais quelque chose ou plutôt quelqu'un revenu des âges anciens l'a arrêté. Quelque chose de grand, de fort et d'affreusement violent. Qu'elle a déjà affronté auparavant, dans d'autres circonstances ...
Il s'agit d'Ephraim Newhouse, Talon envoyé alors pour tuer Le Pingouin, arrêté par Catwoman et spark à l'époque où ceux-ci faisaient encore équipe. Une dague de plus à planter dans le coeur de la jeune femme. Catwoman glisse, roule mais se redresse sur ses deux pieds suite à cette projection inattendue. Donc, la Cour avait prévu sa venue, et avait préparé un accueil si celle-ci pointait le bout de son nez. À la bonne heure ... Mais elle n'a pas le temps d'étudier pleinement la situation dans ses tenants et aboutissants car Damian la pousse pour lui éviter un filet. Tiens, pour une fois il n'a pas envie de lui trancher la gorge ou de la menacer de l'étrangler dans son sommeil comme l'aurait fait un certain Caligula à son époque. "Merci Grincheux." Maintenant, c'est à elle de le sauver. Bon, certes en l'envoyant à terre à l'aide de son fouet prenant le petit Robin à la cheville, mais au moins elle lui évitait de se prendre dans le dos une volée de dix dagues bien placées. Elle court ensuite vers lui et l'aide à se redresser en le prenant au bras avant qu'un autre mécanisme ne se mette à s'enclencher. "Malheureusement, que cela te plaise ou non, on va devoir s'entraider." Preuve en est ce nouveau mécanisme qui se met en marche, fait de pics sortant du sol. Les deux évite ce nouveau piège chacun à leur manière. Selina fait par exemple en sorte de rapidement calculer la place entre chaque pic pour s'infiltrer entre deux et ainsi éviter de se faire empaler. Vient ensuite l'arrivée d'Ephraim sur le terrain. "Vous avez neutralisé une partie de nos forces. Mais nous sommes. Nous resteront. Et nous vaincrons." Les quatre voix s'élèvent à nouveau. Ils sont aussi sûrs de leur puissance que l'est ce fichu mage noir. Mais eux n'ont rien de magique, normalement ! et cette info a son importance si Bruce a un plan déjà établi.
Et il doit en avoir un, le connaissant. Il a beau paraître impassible, froid, cette tête se cachant de moitié sous ce masque de chauve souris sait ce qu'il devrait se passer. Il a dû même mettre en place deux plans de plus en réserve pour permettre un contre fracassant. En cet instant, Selina évite tout contact visuel avec lui afin de ne pas donner raison à la Cour, ni dévoiler une quelconque faiblesse pouvant mettre en péril autant Bruce que Damian. Oui, aussi Damian le grincheux avide de sang. "Hmmm ... c'est vrai qu'avec ma petite intervention vous avez perdu quelques uns de vos chiens." Raille-t-elle, en regardant en direction des quatre têtes de chouette. Il est vrai qu'un sacré coup dans leurs effectifs a été porté et au vu de leurs paroles, cela semble les avoir bien agacés. Aller, disons à dix pour cent, car ces personnes n'étaient que des pions, de surcroit des meta humains. Cette petite communauté ce croyant être l'élite de Gotham la répugne. Ephraim arrive directement vers la femme chat afin de la charger et sans doute de lui planter les deux dagues qu'il a en main. Heureusement pour elle, Selina arrive à tenir tête au Talon et esquiver la plupart de ses attaques. Jusqu'à ce que la machine à tuer se décide à asséner un coup violent qui aurait bien pu la trancher si elle n'avait pas utilisé son fouet pour l'encaisser. "Batman ... Robin, si vous ... avez une ... idée, un plan, ou quelque chose qui ... pourrait faire inverser la tendance, il ... serait temps de le mettre en oeuvre. J'ai déjà passé ... un mois ... à me prendre la tête avec leurs petits soldats ... et je n'ai pas ... envie qu'ils arrivent à me faire ..." Tomber. Mais elle ne peut le dire, sentant la capsule qu'elle a caché dans sa bouche commencer à sortir et demander à se briser contre le Talon. Et lorsque celle-ci tombe et se casse, c'est une brume glacée qui commence alors à entourer les deux adversaires. Selina arrive finalement à se dégager avant que cela ne l'atteigne ... mais à quel prix. L'une des piques vient en effet de l'handicaper en la tranchant au bras. Le sang se répand, le douleur est puissante mais au moins le Talon est givré sur place et empalé par le mécanisme mis en place par ses maîtres. Le problème, c'est que ce n'est pas fini. La Cour a plus d'un tour dans son sac.
Non, il n'était pas incapable d'aider Cat. La Cour – peut-être à juste titre – voyait cela comme une faiblesse exploitable, mais jamais le Chevalier Noir ne le dirait ni ne le penserait. Pendant des années, il aurait pu le faire. Pendant des années, il aurait repoussé cette idée qu'on puisse exploiter Selina pour lui faire du mal et le forcer à faire certaines choses déplaisantes. Mais plus maintenant. Car si la Cour, dans sa grande intelligence, avait projeté de se débarrasser du Batman en attaquant Catwoman, de l'affaiblir en l'exposant, alors elle serait surprise de découvrir que sous cette faiblesse apparente se cachait en réalité une motivation supplémentaire. Une volonté implacable de lutter jusqu'au bout, et même encore au-delà.
Il le vit d'ailleurs, avant même de montrer cette soi-disant faiblesse ; Cat avait perdu son combat avant même qu'il ne commence. Car dans l'ombre, dissimulé, là où elle ne le voyait pas, se trouvaient d'autres personnes. Damian luttait de son mieux, Bruce également. Tous les trois, ils mettaient à mal la Cour et ses sbires, ils agaçaient prodigieusement leurs ennemis jurés. Ils parvenaient à donner, brièvement, l'illusion qu'ils allaient l'emporter. Qu'ils pouvaient gagner ce combat à leur manière, et que la Cour ne s'en relèverait pas. Mais tout ne se passerait pas comme ça ; le plan de Batman allait devoir être mis en application, qu'il le veuille ou non. Pour protéger Cat et Damian.
Deux Talons supplémentaires, conformément à ses soupçons, surgirent de l'obscurité. Il n'y en avait pas trois pour trois adversaires. Ils étaient tous les trois destinés à un seul but : tuer le Chevalier Noir. Le premier avait fait l'erreur de vouloir affronter Selina ; il s'était piégé. Mais les deux autres firent mine de s'en prendre à la jeune femme, et Bruce vola à son secours pour la préserver. Pas parce qu'il doutait de ses capacités. Parce qu'il savait qu'elle ne survivrait pas à cet affrontement. Même lui n'était pas certain de pouvoir y parvenir.
Batman surgit devant Catwoman, et stoppa l'attaque des deux Talons. L'un maniait un katana, dont la lame semblait faite dans un étrange métal pâle, et le second deux poignards semblables à ceux dont s'était servi le premier adversaire de Catwoman.
« Va aider Damian. Je les retiens. N'oublie pas que j'ai un plan. »
Oh ça oui, il a un plan. Qu'elle détestera. Elle sera en colère contre lui pour ça, et son fils le sera aussi. Orphan et Red Robin aussi. Ils étaient prêts, eux aussi. Conformément au plan établi, dont eux aussi ne connaissaient qu'une infime partie. Bruce détestait avoir à faire cela. Il savait que Selina ne voudrait pas lui obéir. Mais il le fallait.
Car de toute manière, il était déjà en train de s'éloigner. Les deux adversaires étaient redoutables, puissants, vifs, déterminés, implacables, et ils allaient gagner. Ils étaient visiblement jeunes, ou du moins assez pour rivaliser avec lui, là où il était vieillissant, quoi qu'on en dise. A chaque coup qu'il portait, à chaque coup qu'il paraît, il sentait ses forces s'affaiblir alors que les deux autres poursuivaient sur la même lancée. Ils n'étaient pas seulement bons ; ils étaient de son niveau. Rares étaient ces individus. Cette nuit, Batman trouverait peut-être plus fort que lui.
Mais c'était le plan.
Il avait soupçonné depuis longtemps l'existence d'au moins deux Talons au sein de la Cour. Il avait prévu qu'il pourrait y en avoir un troisième, au cas où ; c'était chose faite. Et maintenant, pour préserver la sécurité de ses proches, pour faire ce qu'ils ne pouvaient pas faire, il les affrontait. Une vraie folie, mais il avait déjà fait pire. Même si cette fois, ce serait peut-être la dernière.
Mais c'était le plan.
Quelque chose se brisa au-dessus de leurs têtes, et deux silhouettes émergèrent de l'obscurité : Orphan et Red Robin. Ils s'attaquèrent aussitôt aux acolytes de la Cour, exhortant Damian et Selina à venir les aider. Chacun pourrait ainsi capturer une des têtes pensantes des Hiboux à Gotham. Pendant ce temps, Bruce continuait de lutter, de plus en plus faible... Jusqu'à ce que le sol explose sous ses pieds, créant un vide béant où les deux Talons et lui chutèrent. La chute serait longue, et profonde, et douloureuse.
Mais c'était le plan.
En tombant, il vit le visage de Selina, derrière son masque. Il vit le regard acéré de Cassandra. Il vit la résignation de Timothy. L'incrédulité de Damian.
Grincheux. Damian tique sous son masque. Cat a vraiment l'art de le faire sortir de ses gonds. Comme tous ces emplumés qui les entourent d'ailleurs. Quant à Éphraïm... Damian réprime la grimace qui monte. Voilà un ennemi de taille. Peu de faiblesses. Beaucoup de forces. Et... Les pics surgissent du sol, annoncé par un très léger bruit qui permet à Damian et à Cat de s'en sortir indemnes. Le gamin se glisse souplement entre les pièges, accusant un frôlement par-ci ou par-là mais le cuir de sa tenue, résistant, ne se perce pas malgré la force des pics. La rapidité et l'agilité de Damian sont ses plus grands atouts pour protéger ce corps d'enfant qui est si fragile. Trop fragile. Il ne peut se permettre de s'abîmer, sinon sa croissance sera un frein et l'empêchera de devenir l'adulte qu'il devrait être. Oui. Damian doit également penser à cela. Et cela ne fait qu'ajouter de la complexité à sa vie. Comme si elle ne l'était déjà pas assez. Les hiboux parlent. Cat leur répond. Damian lui garde le silence. Il observe Éphraïm se diriger vers eux d'un pas décidé. Et il sait. Il sait que le combat va être pénible et difficile. Mais il n'a pas peur. Il n'a jamais vraiment eu peur. Sa vie s'est résumée à cela : se battre, prendre des risques, réaliser des missions. En voilà une de plus sur sa liste. Cat se débat contre Talon qui est violent et puissant. Elle invective Batman et Robin. Le froid. La faiblesse de Talon. Et déjà une capsule libère une brume glacée qui permet à Cat de se libérer. Damian en profite pour se jeter dans le combat, hallebarde déployée pour laisser un peu de temps à Cat. Quoi de plus ? Damian donne des coups et esquive autant que possible, regardant autour de lui pour anticiper les pics et les mouvements des autres hiboux. Quand Talon réussi à lui asséner un coup, Damian fait une roulade arrière pour se dégager esquivant de justesse de nouveaux pics, un peu essoufflé. Il serre les dents et gronde un peu. Par dépit, il lance une petite boule métallique qui explose au contact d'Ephraim. Il a beau être robuste, il est tout de même projeté en arrière, laissant à Damian le temps de se relever en grimaçant. De l'ombre surgissent deux autres ennemis. Et déjà son père s'interpose pour sauver Cat. Foutue chatte qui est venue semer le trouble dans leur vie. Damian enrage. Il s'apprête à s'élancer pour venir en aide à Bruce mais doit aussitôt s'écarter pour éviter de nouveaux pièges, constatant avec impuissance que Batman affronte à présent trois ennemis, plus jeunes et bien plus puissants que lui. L'enfant ne comprend pas.
Son attention est détournée par l'entrée fracassante d'Orphan et Red Robin. Et ceux-ci les exhortent à les aider à faire tomber la cour. Damian ne comprend pas. Il ne comprend pas pourquoi ils ne s'occupent pas des Talons. Parce qu'ils sont la plus grande menace à ce moment précis. Il lutte contre cette idée. Tim et Cassandra sont de véritables idiots. Il proteste même en montrant Bruce. Cat et lui peuvent se charger des hiboux. Mais Orphan et Red Robin se contentent de s'en prendre aux hiboux. Et alors qu'il est là, immobile au milieu du chaos, le bruit de l'explosion le saison. Le sol se fissure et il voit Batman sombrer entraînant avec lui les trois ennemis. Damian est immobile. Figé. Mortifiée. Est-ce encore en train d'arriver ? Les mots de sa mère résonnent à nouveau en lui, le poison de cette phrase s'insinuant dans son cœur. Une simple phrase, un simple constat... « Il a préféré continuer à te laisser croire qu'il était mort et que Owlman avait bel et bien eu sa peau ». L'abandon. La mort. Un père incapable d'être un père. Damian ne comprend pas. Il est perdu. Et finalement, au milieu de la surprise. Au milieu de l'incompréhension, c'est la colère qui reprend le dessus. Contre Bruce. Contre Tim et Cassandra. Contre Cat. Et s'il le pouvait, il les égorgerait tous. Mais cela serait accorder aux Hiboux une victoire qu'ils ne méritent pas. Alors il se contente de bouger. L'un des dirigeants de la cour des hiboux remonte un escalier, effarouché par l'arrivée de deux membres supplémentaires de la bat-family. Il remonte les tables de l'amphithéâtre souplement, tranchant les gorges de tous ceux qui tentent de l'arrêter. Quand un poignard lui mord le mollet, il se contente de briser le poignet du pantin qui tente de défendre son maître et de retourner la lame contre la gorge de son propriétaire, la laissant plantée là, sans prêter la moindre attention au regard horrifiée posé sur lui qui s'éteint tranquillement. Damian n'est pas Bruce. Damian ne le sera jamais. Damian prend des vies et laisse exploser sa colère. Quant à ses cibles réelles, Damian ne se fait pas de mouron. Il pourra trancher ces gorges, il en aura bien l'occasion. En attendant il atterrit souplement à quelques pas de l'homme qui se cache derrière le masque. Il ne dit rien, il se contente de déployer sa hallebarde à nouveau et de commencer à se battre. Le hibou bouge vite, il est agile et sournois. Les lames qui se dissimulent sous sa cape sont probablement empoisonnées, mais il s'en moque. Damian se bat animé par une fureur qui ne peut même pas s'exprimer. Et finalement, l'enfant remporte le combat assénant un dernier coup de pied dans le torse de l'homme qui basculer dans le grand escalier le dévalant jusqu'à se retrouver à nouveau en bas. Inconscient. Surement mort. Damian s'en moque. Quelques batarangs fauchent les courses de quelques fuyards qui s'effondrent avant même d'avoir pu quitter l'amphithéâtre. Mais rien ne semble pouvoir l'apaiser. Comme il était monté, Damian redescendant fauchant de nombreuses vies au passage, sans se soucier de ce que cela pourrait entraîner. Lorsqu’il repose finalement le pied en bas, il se redresse et avise Orphan et Red Robin en crachant : « Il aura réussi à faire de vous de stupides moutons dégénérés… Quel glorieux accomplissement… ». Et déjà Damian se penche pour arracher le masque du hibou qu’il a poussé depuis le haut de l’amphithéâtre, juste pour savoir. Il n’accorde même pas un regard à Cat qui est tout autant responsable de cela que les deux autres. Peut-être qu’il aurait dû le savoir… Qu’il aurait dû s’en douter. Et il déteste cela mais… dans le fond, peut-être que Talia avait raison. Et même si une part de lui se dit que Bruce avait probablement un plan, qu'il a probablement utilisé un grappin ou une nouvelle technologie sortie de la bat-cave pour s'en sortir, cela ne change rien...
Dernière édition par Damian Wayne le Lun 6 Mai - 22:13, édité 1 fois
Returning from the shadows Lorsque la terre gronde, lorsque tout s'effondre, ce n'est pas simplement un sol qui alors disparaît sous nos pieds. Ce sont des gages de confiance encore fragiles, des voies prises sur lesquelles on s'efforce de ne pas faire marche arrière pour s'abaisser à de plus sombres instincts. Selina ne réagit pas. Tétanisée autant par la douleur dans son bras que la vision de Bruce disparaissant. Disparaissant littéralement comme pour se donner la mort. Un long frisson lui parcourt l'entièreté de la colonne, sa mâchoire se crispe, elle sent qu'elle commence à manquer d'air, à ne plus se concentrer alors que tout moment peut s'avérer fatal. Fatal ... comme laisser Damian Wayne en totale roue libre. Et le sang s'accumule, les têtes roulent, laissant sans que la Cour ne le prévoie un enfant déchaîné, déchiré, qui a été élevé dans le sang et la terreur bien avant de revêtir le costume de Robin. Bien avant de connaître son père ... qui vient de nouveau de lui échapper, comme s'échappent les principes inculqués par Batman.
Et il tonne, il tonne de toute sa condescendance, pointe autant Orphan que Red Robin de son regard, les accuse ... l'accuse. Des moutons. Catwoman a détourné les yeux quand le premier sang a coulé à flots, se tournant vers ce trou dans lequel est tombé cet homme qu'elle aime, en qui elle a placé sa confiance et qui aujourd'hui, lui met le coeur au bord des lèvres. Était-ce sa faute ? Aurait-elle dû lui parler de ses agissements avec l'ARGUS pour contrecarrer une menace bien plus grande que celle contre laquelle ils ont dû se battre ? Car la Cour, ou tout du moins ce qu'il en reste a fui, comme les Talon ou leurs sous fifres. Damian les a fait fuir, tant il a été une explosion, un fléau. Tout du moins ... c'est ce que le laissait penser cette scène vide. Car James O'Malley, autre Talon attitré surgit, prêt à asséner un coup fatal dans le dos du jeune Robin. Selina réagit alors en courant vers lui, laissant penser qu'elle va l'attaquer dans sa rage. "Oh, parce que toi, tu n'es pas le mouton de ta maman Talia ? Tu me ferais presque pleurer petit Robinounet teigneux." Provoquer, qu'il se focalise sur elle et lui donne un meilleur angle pour le Talon, et qu'il perde en raisonnement pour ses prochains coups. "Tu vas ensuite me dire que depuis que tu es tout bébé on t'a demandé de te prouver ? Que c'est pour cette raison que tu rabaisses constamment les autres ?" Elle esquive les pièges qui encore se déclenchent, elle bondit et prend appui sur le rebord pour bondir d'autant plus et asséner un coup de talon dans le visage de Damian pour le punir, mais aussi le dégager lorsqu'il prend conscience des deux "menaces". Avant de se recevoir un coup de contre effectué par James de son arme. Dans les intestins. La lame transperce la peau de la voleuse, la laissant coi, pétrifiée par cette sensation de mort qui alors lui revient en mémoire comme ... lorsqu'elle n'avait plus de coeur. Immobilisée, blessée, saignant à cause d'une lame bien utilisée par son assaillant, aucun mot ne sort alors de sa bouche. Seul ses yeux écarquillés et sa bouche ouverte dans une grimace de douleur rendent compte du coup. Orphan et Red Robin ont eux aussi essayé d'intervenir, mais c'est trop tard.
La lame se retire ensuite pour attaquer d'autres cibles, pour dégager un chemin possible vers ce Robin ayant donné "trop de coeur à "l'ouvrage" pour le chevalier noir. Mais autant Orphan que Red Robin font face. Selina aussi fait fait face, à leur grande stupeur. Sans doute sous le coup de nombre de substances dans son corps, galvanisée par cette douleur, elle s'en montre plus hargneuse et plante les griffes de son costume, trouve assez de force pour renverser en arrière le Talon et ainsi lui briser la nuque à l'impact, sachant que ça ne le tuera pas. Ces êtres ... sont déjà morts. Peut-être un peu comme elle, en cet instant. Peut-être qu'elle ... n'aurait pas dû encore jouer les compatissantes et gésir dans son sang jusqu'à ce qu'on la soigne. Mais au moins, elle aura fait comprendre que c'est elle qui choisit ce qu'elle fait. Et non pas Batman, ni la Cour, ni l'ARGUS. Elle est juste humaine, parfois. Et même si Damian et elle ne peuvent pas se sentir, elle sait que sa perte détruirait Bruce bien plus qu'on ne le penserait. Car elle a agi de même pour une certaine Holly Robinson à une époque. Holly qui, elle aussi, a sombré dans la tuerie. Selina se met à délirer, à se laisser emporter alors que Orphan et Red Robin la tirent de sous le Talon, encore inapte au combat. "Tu sais quoi Robin ... ? Tu ... peux bien ... aller te faire ... foutre." Vient ensuite le flou, l'impression de partir comme lors de ces nombreuses fois, petit à petit. Cette fois dans des acidités d'organes. Ça change de l'amertume qu'elle ressent souvent, depuis quelques temps. "Va ... te faire ... foutre. Au moins ... toi ton père ... ne te fout pas des raclées jusqu'à ... te briser les côtes pour son plaisir. Espèce de petit con capricieux." Orphan écarquille les yeux, ne disant rien, mais jetant des regards ahuris à Red Robin face au délire de Selina. De cette façon qu'elle a de parler sans vraiment voir Damian, ni même eux deux. Red Robin tente cependant de garder son calme et compresser au mieux la blessure de la femme chat. Après tout, c'est tout ce qu'il peut faire.
La Cour est ébranlée, affaiblie. Dévastée par une attaque foudroyante à laquelle elle ne s'attendait pas. Ses têtes pensantes sont désormais mortes, ou emprisonnées, grâce à l'intervention du Batman et de ses alliés. Initialement, les Hiboux prévoyaient de vaincre le Chevalier Noir, de tuer ses servants et ses amis, afin d'avoir le contrôle sur Gotham. Afin de détruire, une fois pour toute, cet ennemi de toujours, implacable et pratiquement invincible. Mais au final, le plan du Chevalier Noir fut meilleur. En apparence, la Cour pense que c'est une maigre victoire ; la chauve-souris est morte, malgré les pertes dans ses rangs. En apparence seulement...
Car si James O'Malley, dernier Talon encore en vie, parvient à s'enfuir avec sa propre blessure, il ne reste pas grand chose autour de lui. Quelques Ergots insignifiants, pas encore prêts. Une des têtes pensantes de la Cour à Gotham. Et un dernier refuge, même s'il n'est pas totalement sûr. Ils fuient, tous, craignant la colère vengeresse des chauve-souris dont ils pensent avoir tué le père. Dans la pratique, c'est un peu le cas. Mais loin dans les ténèbres, Batman n'est pas mort, évidemment. Il bouge, blessé, faible, mais a survécu. Pas ses deux adversaires.
Il disparaît toutefois. Car l'heure n'est pas encore au coup décisif. Cela fait néanmoins parti du plan, comme toujours.
Orphan et Red Robin, bien que touchés par l'acte dramatique de Batman, aident Catwoman du mieux qu'ils peuvent. Ils parviennent à maîtriser un Damian colérique qui, s'il peut s'insurger contre Tim, ne peut rien contre la fille de Shiva. Et ils partent, tous les quatre, laissant derrière eux le carnage d'une attaque qui les bouleverse plus qu'on ne pourrait l'imaginer. Car à leur retour au manoir Wayne, Alfred les accueille avec toute la compassion et toute la gentillesse qu'il peut, taisant la vérité comme le souhaitait Bruce. Le plan était simple, leur dit-il toutefois : jamais la Cour n'aurait pu être vaincu si elle n'était pas affaiblie avant. Et pour ça, il fallait écarter, d'une manière ou d'une autre, les Talons. La sacrifice de Bruce avait permis d'en sortir deux, et d'en blesser un autre.
La Cour était donc vulnérable ; il fallait trouver où elle se cachait désormais, et l'abattre. Mais comment continuer sans Batman ? Comment faire pour surmonter la peine qui était la leur ? Et voulaient-ils vraiment continuer, de toute manière ? Cassandra reconnaissait le côté pragmatique du plan. Timothy comprenait pourquoi Bruce avait agi ainsi, sans l'approuver. Damian et Selina n'étaient que colère et blessure. Alfred entreprit alors de contacter Barbara, conformément aux instructions reçues par Bruce. La jeune femme vint donc à la Batcave, retrouvant les autres... et apprenant la sinistre nouvelle.
Mais quelque chose clochait, dans tout ça.
Car Alfred n'avait pas la peine qu'il aurait du avoir, plus que quiconque dans cette pièce, envers cette situation. Il savait que les autres ne tarderaient pas à découvrir la vérité par eux-mêmes, alors ce fut lui qui transgressa les directives pour informer le groupe.
Batman était encore en vie, se soignant dans l'ombre pour que la Cour l'ignore. Et très bientôt, il découvrirait où cette dernière se cachait, et ensemble, ils frapperaient entièrement et définitivement la Cour des Hiboux.
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