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 fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy

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MessageSujet: fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy   fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy EmptySam 20 Avr - 15:11


fifty S.H.A.D.E. of weird
« S.H.A.D.E.net now online. Bienvenue, agent Blood. Veuillez entrer votre mot de passe pour accéder à la base de données. »

Si Jason Blood était un grand habitué de la télépathie et de toutes ses subtilités, il devait bien avouer que se voir connecté à un vaste réseau psychique à mi-chemin entre magie et technologie de pointe était une sensation tout à fait nouvelle et particulière – et les dieux savaient que la nouveauté était quelque chose qui se faisait rare, dans la vie d’un homme avec plus d’un millénaire et demi au compteur. Assis sur le matelas de son lit sommaire dans sa cellule au cœur de la prison haute sécurité de S.H.A.D.E., l’hôte à démon attendait, patiemment, mains jointes sur ses cuisses et le dos droit dans une attitude fière qui dénotait un refus de la fatigue qui hantait encore son regard en ce jour si particulier. L’épaisse porte en verre indestructible, bardée d’innombrables sceaux de protection magique pour le tenir enfermé si Etrigan s’aventurait à pointer le bout de son infernal nez, allait bientôt s’ouvrir pour lui rendre sa liberté. Combien de temps exactement était-il resté coincé en enfer, et Etrigan à la surface ? Combien de temps avaient-ils passé entre les mains de S.H.A.D.E., avant que Father Time et son équipe ne parviennent à les débarrasser de la magie résiduelle de l’Enchanteresse et le ramener, lui, dans leur réalité, et à renvoyer Etrigan en Enfer ? Et combien de temps était-il, lui, resté dans cette cellule en quarantaine, au cas où le sortilège s’inverse encore ? A force de rester enfermé, Jason en avait quelque peu perdu la notion du temps, trop occupé à ruminer son sort. Enfermé par mesure de précaution, le temps qu’il se remette de sa mésaventure, de s’assurer que tout était bien revenu à la normale. Enfermé, le temps aussi qu’il médite sur la proposition de Father Time. Un sourire en coin, sans joie, vint brièvement s’égarer sur ses lèvres. Un échange de bons procédés, lui avait dit l’énigmatique leader de l’organisation. S.H.A.D.E. comptait son lot de bizarreries en tout genre, aliens, hybrides, et autres créatures innommables, mais ils avaient besoin de consolider leur base d’agents spécialisés en magie, démonologie, et autres spécialités obscures. En échange, Father Time et ses équipes s’engageaient à chercher un moyen de séparer l’hôte de son démon. Il y avait quelques mois encore, Jason aurait refusé leur proposition.

Mais après les dernières prouesses de son démon de compagnie, Blood devait bien admettre, malgré tout ce que ça lui coûtait de fierté et d’orgueil, qu’il ne pouvait pas cracher sur l’assistance offerte. Alors il avait dit oui. Jason Blood, agent du S.H.A.D.E. Quelle plaisanterie.

Mais Jason Blood était un homme d’honneur et de parole – il allait donc faire ce qu’on attendait de lui, et attendait qu’on respecte ses engagements auprès de lui en retour. Et aujourd’hui était visiblement son premier jour au cœur de cette étonnante organisation. On lui avait fait parvenir un costume de sa garde-robe personnelle, et après un rasage de près, Blood se sentait enfin présentable et plus ou moins de retour à son image habituelle. Impeccable. En contrôle. L’incarnation du flegme britannique dans toute sa splendeur. Et c’est ainsi, parfaitement mis et prêt à prendre ses fonctions, quelles qu’elles soient, qu’il attendait que son chaperon vienne le sortir de sa prison une bonne fois pour toutes. Une certaine Tracy Trevor, l’avait-on informé – il s’était demandé s’il y avait une connexion avec le Trevor d’ARGUS, qu’il avait eu le déplaisir de croiser par le passé. Jason laissa son imagination gamberger, puis releva la tête lorsque le bruit de talons sur le sol de la prison attira son attention. Enfin, une jeune femme, blonde comme les blés et aux yeux bleus pétillants d’intelligence, apparut derrière la vitre. Après tout ce qu’il avait pu voir à S.H.A.D.E, il se serait presque attendu à une hybride mi-femme mi-dragon. Il en était presque déçu. Heureusement, Blood garda ces considérations pour lui et se leva, rajustant les pans de sa veste, et approcha de la vitre en détaillant attentivement son interlocutrice. « Miss Trevor, je présume ? » demanda-t-il, aimable, courtois, mais le regard inquisiteur. « Jason Blood. On m’a fait comprendre que vous avez hérité de la tâche ingrate de me servir de guide et de chaperon, aujourd’hui. J’espère que je saurai me montrer bon élève. » ajouta-t-il en croisant les mains dans son dos dans l’attitude d’un professeur plus que d’un élève. Les vieilles habitudes étaient difficiles à perdre. Un instant, Jason se demande ce que cette Tracy Trevor pouvait bien savoir de lui – lui avait-on donné accès à un dossier complet sur lui, à titre d’ancien captif à surveiller tout en le faisant transitionner au statut d’agent actif, ou lui avait-on au contraire laissé le bénéfice du doute pour le traiter comme une recrue comme les autres ? Bizarrement, Jason en doutait. Et quelque part, l’idée qu’elle sache déjà à qui elle avait affaire lui plaisait. Ils perdraient moins de temps en palabres, de la sorte. « C’est donc à vous que revient le plaisir de me faire sortir d’ici. » Tout en parlant, Jason tricha, il l’avouait. S’il ne joua pas les intrus dans son cerveau, il ne put néanmoins pas s’empêcher de se promener dans les résidus psychiques de son aura, et de relever quelques informations ici et là. Juste pour rétablir l’équilibre des choses, évidemment. « Vous n’êtes pas à S.H.A.D.E. depuis très longtemps non plus, je me trompe ? Parfait, nous pourrons en découvrir toutes les complexités ensemble. J’espère que vous avez un goût prononcé pour la bizarrerie, miss Trevor, je crois que nous n’en manqueront pas, dans cette organisation. »



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MessageSujet: Re: fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy   fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy EmptyLun 22 Avr - 1:18

Fifty S.H.A.D.E. of weird

Ce n'est pas ma première mission officielle mais je me sens aussi nerveuse que si ça l'était. Ma sortie à Morro Bay n'a pas aussi bien tourné que je ne l'aurais pensé. Même si mes ordres ont changé et qu'au final je m'en suis plutôt bien sortie, j'aurais préféré la mission initiale largement plus abordable qu'affronter une horde de trenchers et un groupuscule terroriste atlante dont les membres étaient surentraînés et très bien armés. Il m'a fallu plusieurs jours pour réellement m'en remettre et cela a été plutôt dur d'expliquer à Luka ce que je faisais sur cette plage. Parce que oui, nous avions justement rendez-vous pour une séance de vol. C'était absolument génial, je ne peux pas le nier. Même si j'aurais préféré ne pas avoir à lui mentir. Mes marques apparentes trop prononcées pour être camouflées par du maquillage, mes nombreux bleus et raideurs liées aux combats rendaient mes mouvements assez pénibles. Malgré cela, j'ai passé un incroyable moment et j'étais vraiment heureuse de le retrouver dans un autre contexte que nos habitudes à Washington. Il a tout de même fallu revenir à la réalité et rentrer chez moi. J'ai également repris le chemin de mon nouveau lieu de travail : le QG de S.H.A.D.E. Cette mini ville qui contient tout ce dont je pouvais rêver en termes de technologies et d'infrastructure. Et s'il n'y avait pas Steve et Luka à Washington j'aurais clairement demandé à m'installer ici. Il y a tout pour vivre, un monde dont on ne saurait rêver même avec la plus grande imagination possible. A chaque fois que j'active le téléporteur pour venir ou que j'entre dans les données de l'agence, je me sens comme une petite fille le jour de Noël : excitée et émerveillée. Cela ne passe pas, malgré le fait que cela fasse plusieurs semaines maintenant que je travaille ici. Et comme il me reste encore des tas de choses à apprendre, je sais que j’en ai encore pour des années à être dans cet état. Bien sûr, je ne suis pas du genre à me lasser. Même les longues journées à traiter la paperasse administrative au cabinet ne me laissaient pas. Alors ici, cela ne risque pas d’arriver. Il me suffira d’aller me perdre çà et là dans les méandres de la ville pour me rappeler de l’infinité des possibilités qui s’offrent à moi ici. Il ne pourrait y avoir qu’une seule chose qui ternirait ce tableau : que S.H.A.D.E se révèle moins partial que je ne l’espère et que l’organisation ne soit en réalité comme l’A.R.G.U.S dirigée par Amanda Waller. Mais bon, ça je ne le découvrirais que lorsqu’il sera temps de le découvrir n’est-ce pas ? En attendant j’ai envie de faire confiance à ces gens.

Me voilà en route pour la cellule de Jason Blood. L'ordre m'est arrivé à peine quelques heures auparavant. Le faire sortir de sa cage et lui faire découvrir les lieux. La journée sera longue et riche, et nous n'aurons probablement pas fini ce soir. Mais il aura au moins vu les bases, les choses les plus importantes pour survivre et commencer à travailler. J'ai été briefée pour les informations les plus importantes. Il faut dire que j'ai posé la question. Après tout, libérer un collaborateur d'une cellule, cela avait forcément de quoi attiser ma curiosité. On m'a donc indiqué que l'homme était possédé par un démon depuis très longtemps et que S.H.A.D.E l'avait aidé pour se débarrasser de la magie de l'enchanteresse. En plus de lui faire découvrir les lieux, j'ai donc le devoir de surveiller qu'il ne soit pas à nouveau échangé avec le démon. Autant dire que je ne suis pas très à l'aise avec cela. Observer et espionner un collaborateur, il y a mieux comme première rencontre, n'est-ce pas ? Mais je ne peux pas me permettre de le lui dire, cela ne serait pas vraiment efficace s'il sait que je l'observe. Maintenant, j'espère bien qu'il sera assez intelligent pour le deviner par lui-même, cela m'évitera des problèmes de conscience. J'ai utilisé le temps qu'il me restait pour parcourir son dossier et découvrir ses capacités. La télépathie est celle que j'ai retenue le plus vite : mon esprit ne sera pas protégé s'il n'est pas assez respectueux pour s'en tenir éloigné. Ou s'il laisse ses talents s'exprimer pour capter mes pensées. Je ne sais pas très bien comment ça marche : a-t-il besoin d'entrer dans ma tête ou entend t-il les pensées au vol ? Difficile à dire. Peut-être lui pourra m'en dire plus. J'arrive finalement devant la porte en verre de sa cellule. J'avise les différents mécanismes. Heureusement j'ai une bonne mémoire. La procédure de déverrouillage semble longue et fastidieuse. Glissée dans mon éternelle veste de tailleur noire, sous laquelle je porte un tee-shirt bleu nuit. Tenue simple, complétée par un jean et des bottines à talons. Plus confortable que les jupes que je portais pour plaider. Très professionnel tout de même. Hors de question de déroger à mes règles de bienséances. Derrière la porte en verre Jason se lève et s'approche. Bientôt, il se tient bien droit, mains dans le dos, le visage relativement neutre. Lorsqu'il prend la parole, je souris un peu amusée alors qu'il vérifie mon identité. Aimable, mais attendant une réponse. J'acquiesce d'un signe de tête affirmatif. Son aura dégage une certaine ancienneté, je ne peux pas le nier. Il m'impressionne, cependant, je veille à ne pas le montrer. Des années d'entraînement à fréquenter mon frère et ses collègues souvent très impressionnant eux aussi. « Ne soyez pas si dur avec vous-même... La tâche est loin d'être ingrate, bien au contraire ». Je lui offre un sourire bienveillant et chaleureux. Ce sourire qui ne quitte presque jamais mes lèvres en réalité. L'optimisme est naturel chez moi et est assez rarement terni par une autre émotion, particulièrement si elle est négative.

Sa phrase suivante est plus positive et me plaît beaucoup plus. Je souris à nouveau amusée et avise à nouveau les mécanismes. Je sais comment les gérer, mais je suis curieuse de les observer de plus près. Maintenant que je suis là, autant en profiter. Je ne suis pas très technologique de base. Mon domaine à moi a toujours été plus littéraire. Je m'en sors plutôt bien avec un ordinateur et je connais les bases de l'utilisation de la plupart des technologies usuelles mais ici, les choses sont bien plus avancées et je suis parfois un peu dépassée. J'apprends vite, heureusement. Et je sais qu'une équipe fonctionne aussi comme ça : chacun son domaine de compétence. Certains des petits génies de la technologie sont surement incapables de se battre. Et si je ne suis pas la meilleure dans le domaine, j'ai pour moi de m'y connaître un peu. Ce qui m'a permis de ne pas passer pour une vraie touriste quand j'ai commencé à travailler ici. Je repose mon regard sur lui quand il parle à nouveau. Quelques secondes de silence tout au plus et je l'écoute tout en commençant à déverrouiller la porte de sa cellule. Il en sait beaucoup sur moi... Un peu trop surement, sauf si quelqu'un l'a aussi briefé à mon sujet. Je ne m’en offusque pas. Je ris même un peu lorsqu'il évoque les bizarreries avant de répondre tout en continuant à ouvrir la porte : « Effectivement, je ne travaille ici que depuis quelques semaines. Je ne me perds presque plus à présent... ». Je me moque un peu de moi-même, mais au début, je me perdais beaucoup. Pourtant, je ne suis pas mauvaise en orientation, mais tout semble plus complexe ici. Ou peut-être étais-je simplement impressionnée par tout ça et un peu trop tête en l'air. J'ai fini par apprendre la carte, j'ai passé des heures le soir, penchée sur la carte à l'apprendre, à l'ancrer dans ma mémoire. Puis, je me suis fait des repères visuels. A présent, je me dirige ici presque aussi aisément que je ne me dirige à Washington. « Et je pense que goût prononcé n'est pas suffisant pour décrire la curiosité qui m'anime. Même vous pourriez bien être surpris… ». Après tout, il est vraiment âgé et a dû voir des tas de choses. Mais ici, il y a des choses inimaginables. Finalement, un dernier cliquetis se fait entendre et la porte s'ouvre. Je recule de quelques pas pour le laisser sortir.

Alors qu'il sort, j'avise l'intérieur de la cellule. Je ne suis pas très fan de l'enfermement. Ayant l'habitude de courir tous les jours, je crois que je deviendrais folle. Je l'admire d'avoir été si patient. D'avoir accepté un tel traitement. Mais vu ce que j'ai découvert sur lui, j'imagine que c'est assez peu cher payé pour être sûr de ne tuer personne. Je le regarde à nouveau et je lui dis : « Nous sommes à Ant-Farm. Je ne sais pas ce qu'ils vous ont déjà dit sur cet endroit mais c'est plus une métropole qu'un simple QG. Une métropole miniature. 3-inch seulement... ». Et nous sommes miniaturisés nous aussi, cela va s'en dire. J'ai encore du mal à me faire à cette idée. Je l'entraîne d'un signe de la main et continue à parler en marchant : « La bulle possède un système de gravité artificiel et sa propre atmosphère  ». Autant dire que quelqu'un qui voudrait tous nous tuer n'aurait qu'à trafiquer nos téléporteurs et détruire les générateurs d'atmosphère. Bon, cela doit sûrement être bien plus dur à faire qu'à dire, mais, cela reste une possibilité, n'est-ce pas ? Je tais cependant ces pensées un peu paranoïaques et reprend : « Je pensais commencer par vous faire visiter le complexe principale dans lequel se trouve la base des opérations et le reste au fur et à mesure. Est-ce que vous allez vivre ici ? ». Je n'ai pas eu cette information. Et je ne sais pas s'ils le laisseront sortir immédiatement. Peut-être aura-t-il l'ordre de rester un peu ici, le temps qu'ils soient sûrs qu'il ne représente plus un danger. Une fois à l'ascenseur le plus proche, j'appuie sur le bouton et y entre lorsque la cabine est là. J'appuie pour revenir au hall d'entrée. Il sera plus facile de lui décrire les étages du hall et ensuite, nous reprendrons l'ascenseur pour découvrir les différents étages avant de finalement sortir du bâtiment pour découvrir le reste.
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MessageSujet: Re: fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy   fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy EmptyMar 7 Mai - 16:44


fifty S.H.A.D.E. of weird
Jason retourna à Tracy son sourire bienveillant, bien que plus mesuré – obéissant aux plus vieux stéréotypes de l’impassibilité courtoise à l’anglaise, qui lui tenaient à cœur. Il s’était inquiété de l’identité et des intentions de la personne qui allait le sortir de sa cellule et lui servir de chaperon, mais il semblerait bien que ses inquiétudes aient été infondées ; même si, quelque part, il aurait peut-être préféré quelqu’un avec un minimum de connaissances en magie au cas où les choses… échappent à son contrôle. Mais non : il sentait bien qu’Etrigan se tenait à carreau dans sa tanière, et ce que cette miss Trevor pouvait avoir d’inexpérience en occultisme, elle compensait par son évidente absence d’animosité à son égard. Même s’il s’attardait encore sur les résidus télépathiques qu’il avait attrapés au vol par acquis de conscience, il s’agissait là plus de perfectionnisme de sa part que de réelle méfiance. Father Time ne s’était pas moqué de lui. Nul doute que sa jeune collaboratrice avait reçu pour consigne de garder un œil sur lui, mais il aurait été très surpris de découvrir qu’elle cachait un véritable jeu d’espionnage. Patiemment, Jason attendit qu’elle réussisse à déverrouiller la porte. Une collaboratrice plus qu’une espionne, une collègue plutôt qu’une geôlière. Voilà qui lui convenait à merveille. « Je ne demande que ça, miss Trevor. Être surpris. » conclut-il dans la plus grande simplicité alors qu’enfin, la porte s’ouvrait devant lui. Liberté. Peu désireux de tout de suite exposer ses états d’âme à sa nouvelle collègue, Jason retint un soupir de soulagement en faisant ses premiers pas hors de sa prison temporaire. Le temps était quelque chose de très relatif dès lors qu’on avait passé le millénaire d’âge, mais ça ne voulait pas nécessairement dire que passer plusieurs jours, plusieurs semaines en isolation quasi-complète sans voir la lumière du jour, aussi artificiel soit-il, constituait une expérience agréable. Tout au plus lui avait-elle rappelé ses quelques retraites dans l’isolement le plus complet au fin fond des montagnes du Tibet, dans des monastères particulièrement reculés. Sans le paysage et la sérénité d’esprit qui allait avec. Jason ajusta les pans de sa veste, adressant un sourire poli à Tracy, et la laissa passer devant d’un geste courtois. L’aventure commençait. Un nouveau chapitre dans l’interminable et absurde histoire de Jason Blood. Les chevaliers de la Table-Ronde (si ses bribes de souvenirs et ses archives étaient corrects), les Templiers, la Rose-Croix, et d’innombrables autres sociétés secrètes – et maintenant, S.H.A.D.E. Finalement, il semblait bien qu’une constante se dessinait dans sa longue biographie.

Bien sagement, Jason suivit Tracy hors du corridor et écouta patiemment ses explications alors qu’ils arrivaient à l’ascenseur. L’Ant-Farm, la ferme aux fourmis. Un monde miniature dans le monde, une merveille de technologie moderne, voire futuriste, basée sur la technologie sortie tout droit de l’extraordinaire cerveau du professeur Raymond Palmer – même Jason devait bien admettre que l’expérience avait quelque chose d’unique. Et ça venait d’un type de 1500 ans vivant dans un hôtel privé coincé dans une bulle temporelle en 1946. « Etonnant, n’est-ce pas ? » demanda-t-il alors qu’ils débouchaient enfin dans l’entrée de la prison – leurs derniers pas avant la liberté. « Je crois que le talent de ce cher Father Time réside plus en ses capacités à dénicher les esprits les plus originaux de l’univers, qu’en son don à se régénérer tous les dix ans. » Des nombreuses équipes déjà recrutées par leur controversé superviseur en chef, Jason n’avait guère eu l’occasion de rencontrer qu’une poignée, principalement les médiums qui maintenaient S.H.A.D.E.net en parfaite fonctionnalité, et quelques-uns des membres du Commando des Créatures. Tracy avait-elle déjà eu affaire à ce brave Frankenstein ou à son imprévisible épouse ? Avec un ‘ting’ familier, les portes de l’ascenseur se refermèrent, et la cage de verre et d’acier entama sa route vers le hall d’entrée. A la question de sa nouvelle acolyte, il haussa les épaules avec nonchalance. « Non, Father Time m’a proposé un appartement, mais j’ai déjà mes quartiers à Gotham. Je préfère garder mes activités secrètes avec l’organisation et mes affaires privées nettement séparées. » Alors que la porte de l’ascenseur s’ouvrit à nouveau, Jason sortit de la poche intérieure de sa veste une carte de visite, sombre et sobre, et la tendit à Tracy. « Le Stratford’s Arms, dans le centre-ville, si un jour vous aviez besoin de me rendre visite. La carte est enchantée : l’avoir sur vous vous permettra d’outrepasser Richard, le gardien. Voyez ça comme un laissez-passer magique. » Richard était un fantôme tout ce qu’il y avait de plus sympathique, mais il avait des consignes strictes : ne laisser passer personne qui n’était pas invité. Et il prenait son travail très, très au sérieux. Brave Richard. Enfin, Tracy et Jason arrivèrent dans le hall d’entrée. Prêts à découvrir les multiples surprises que leur réservaient S.H.A.D.E. City.

Le Hub, bâtiment principal de leur base d’opérations, était en réalité un immense complexe scientifique et administratif, dont l’activité était aussi bourdonnante qu’une ruche et aussi frénétique que la fourmilière dont leurs QG avait emprunté le nom. Des milliers de personnes, robots, et créatures en tout genre s’affairaient autour d’eux sans leur prêter attention, alors que la Ferme flottait dans sa petite sphère métallique, quelque part au-dessus du désert du Nevada. « Vraiment extraordinaire. La science a tant progressé depuis ma jeunesse, je me sentirais presque vieux jeu. » commenta-t-il avec une pointe d’humour en croisant les bras sous sa poitrine, avant de pourtant laisser échapper un ‘tt tt tt’ désapprobateur. « Mais je comprends mieux pourquoi Father Time m’a fait venir. Cet endroit est peut-être à la pointe de la technologie, mais je ne détecte aucune protection magique d’aucune sorte. Nous pourrions sans doute aisément survivre à la chute d’une météorite sur la Terre ; en revanche, le premier clampin venu se voulant magicien n’aurait aucun mal à nous réduire en poussière. » Si la magie n’était pas complètement absente de la Ferme, il semblait bien qu’ils ne comptaient pas encore dans leurs rangs de sorcier capable de mettre en place les barrières nécessaires à leur protection. Ou peut-être qu’ils ne s’en étaient simplement jamais soucié. Les scientifiques avaient tendance, de son expérience, à un peu trop se reposer sur leurs technologiques – dans ce véritable zoo à scientifiques fous, Jason ne serait pas surpris si Father Time et sa clique étaient tombés dans les mêmes travers. Jason soupira et enfonça les mains dans les poches de son pantalon avant de se concentrer à nouveau sur Tracy. « Mes excuses, je vous ai interrompue. Je pourrai m’occuper de ces petits soucis de sécurité quand nous en aurons terminé. » Ils continuèrent leur visite guidée, croisant à plusieurs reprises les Humanis, ces fameux humanoïdes produits par le Hive pour maintenir la ville artificielle dans toute sa fonctionnalité, étranges créatures aux allures de pantins apparemment tout droit sorties d’un film de science-fiction sur les dangers de l’exploitation des androïdes. Mais ce n’était pas tant les Humanis, finalement, que Tracy, qui piquaient la curiosité de Jason Blood à cet instant. S’il ne s’était pas aventuré plus loin dans les méandres de son esprit, il était néanmoins clair qu’elle en savait plus sur lui que lui n’en savait sur elle. S’ils devaient vraiment travailler ensemble, il entendait résoudre cet état de fait aussi vite que possible. « Et vous, miss Trevor ? » demanda-t-il avec une pointe de cordialité dans la voix, comme si c’était lui l’hôte, et non elle. « Vous avez une idée assez précise de ce dont je suis capable, et de ce que je fais ici, mais vous ne m’avez pas encore rendu la pareille. Mais je sais que Father Time ne s’entoure guère de gens qui ne sortent pas un tant soit peu de l’ordinaire, alors dites-moi donc : comment avez-vous atterri à S.H.A.D.E. City ? »


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MessageSujet: Re: fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy   fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy EmptyVen 10 Mai - 19:44

Fifty S.H.A.D.E. of weird

Malgré un air mesuré et probablement calculé, Jason ne semble pas hostile. Distingué. C'est le premier mot qui semble venir lorsque je le regarde. Distingué et courtois, puisqu'il me laisse le précéder pour l'entraîner jusqu'à l'ascenseur. Jusqu'à sa curiosité, qui transparaît dans ses paroles mais pas sur son visage. Maîtrisé de A à Z, le sourire qu'il arbore est suffisant pour laisser passer les expressions qu'il souhaite renvoyer mais loin d'être débordant. Peut-être qu'un jour je serais comme lui. Dans quelques années, quand j'aurais atteint un certain âge ou l'enthousiasme et l'excitation laisseront la place à un calme empreint d'une curiosité plus mesurée. Ou peut-être pas, c'est difficile à dire. Je souris simplement, tout en parlant de la bulle dans laquelle nous nous trouvons. Et à son tour, il prend la parole. Je souris un peu en l'écoutant me parler de Father Time et de son réel talent. Je ne peux qu'acquiescer. Je n'ai pas encore eu l'occasion de croiser nombre de mes nouveaux collègues mais ceux que j'ai pu croiser sont pour le moins... extraordinaires. Tous autant que le concepteur de la bulle, scientifique de génie capable de créer un endroit dont on n'oserait même pas rêver tant cela semble être de la science-fiction. Je souris un peu et je dis : « Effectivement... Difficile de se penser extraordinaire au milieu de tant de gens si étonnant ». Pas que je me sois jamais sentie extraordinaire, loin de là. Même en découvrant mes pouvoirs. Je ne me suis jamais sentie plus qu'une simple femme, perdue au milieu de milliards d'autres êtres humains. Sans réel talent spécial hormis peut-être celui de plaider. Parce que ça oui, je le fais à merveille. Il répond ensuite à ma question sur son espace de vie. Son explication est réfléchie mais non nécessaire. Dans le fond, qu'il vive ici ou ailleurs et surtout les raisons qui l’animent, cela ne me regarde pas vraiment. C'était plus pour la visite que par réelle nécessité. Bien sûr, ma curiosité naturelle est très heureuse de le savoir, mais bon. Il me tend une carte, tout aussi sobre qu'il ne peut l'être, reflétant parfaitement son image tout en m'expliquant que cette carte est enchantée et me permettra de passer le gardien. Bien sûr, un million d'hypothèse me vient mais je ne dis rien de plus qu'un : « Je ne l'oublierais pas ». J'ai beau essayé de me souvenir, le lieu ne me dit rien. Pourtant, j'ai passé pas mal de temps à Gotham avant le paradoxe temporel. Mon coeur se serre au souvenir du paradoxe, mais très vite, je reprends le dessus, glissant la carte dans la poche intérieur de mon blaser avant de lui adresser un nouveau sourire. Je ne vais pas plus loin dans mes questions, gardant un silence respectueux bien que très couteux.

L'ascenceur arrive finalement dans le hall principal du complexe dans lequel nous nous trouvons. Aussi immense que déversifié, les différentes équipes opérationnelles vont et viennent dans les différents services pour avancer dans leurs travaux. Et ici évoluent des créatures si différentes les unes des autres que cela donnerait presque le vertige. Il m'arrive parfois, de venir ici juste pour observer. Ecouter. Et apprendre. Il reprend la parole, laissant une pointe d'humour teinter ses propos. Pour un homme dont l'existence a été si longue, de telles paroles laissent rêveur. Je retiens le léger rire qui me monte aux lèvres alors qu'il poursuit. Je l'écoute et j'acquiesce à nouveau. Ce qu'il dit se contente de faire écho à mes propres inquiétudes. Enfin... d'une certaine façon. Tout en regardant le hall, par habitude autant que par curiosité, je l'entends soupirer puis s'excuser pour m'avoir interrompue. Je ris un peu, cette fois et réponds : « Il n'y a pas de mal ». Je souris et réponds : « Ceci dit, si un clampin venu se voulant magicien réussissait à s'introduire parmi nous, il serait tout de même bien accueilli... Pour les plus doués d'entre vous, les choses seraient sans doute différente, j'en conviens ». Je pense forcément à Zatanna qui est la seule magicienne que je connaisse. Les documents de S.H.A.D.E à son propos ne sont surement pas complet mais me permettent de penser que si elle le souhaitait, elle pourrait aisément détruire la bulle. Et lui aussi, sans aucun doute. Une nouvelle sorte de protection ne sera aucun mal. D'ailleurs, j'en profite pour demander : « Vu que vous parlez de protection magique... et que je suis loin d'être une spécialiste dans ce domaine... Est-il possible d'associer les sécurités technologiques et magiques ? Comme des verrous magiques sur les systèmes informatiques ? ». Je ne suis pas sûre d'être claire. Cela l'est pour moi, mais bon. J'imagine qu'il n'éhsitera pas à me demander de clarifier si cela ne lui parle pas plus que cela. Et même si le hall pourrait m'occuper toute une journée de contemplation curieuse, je l'entraîne à nouveau dans l'ascenceur pour commencer la visiter du complexe. Il en profite pour poser une nouvelle question. Une question me concernant. Je le regarde, une étincelle d'amusement dans le regard pendant qu'il poursuit pour s'expliquer. Il y a tant et si peu à dire. Je dois avouer que je n'ai pas spécialement envie de m'étendre sur ma vie privée qui pourtant est la principale raison de ma présence ici. Cette volonté de protéger et servir venue directement de mes parents. Et je ne peux pas non plus lui cacher mes talents, puisque tout cela fait désormais partie des dossiers de S.H.A.D.E qu'il pourra consulter de lui-même à partir de maintenant. Donc... j'imagine qu'il faut trouver une solution pour ne pas déballer mes états d'âme de petite fille. Rester pro en toute circonstance. Je souris un peu et je lui dis : « Difficile de dire si ce sont mes talents de négociatrice, mes incroyables plaidoiries, ma volonté inébranlable d'aider les autres ou ma capacité à manipuler la vitesse moléculaire des choses qui m'entourent qui ont poussé Father Time à me recruter... Mais quand l'occasion s'est présentée, elle était bien trop belle pour que je ne la saisisse pas... ». Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur le premier étage et je descends, tout en poursuivant : « Je fais partie de ce que l'on appelle les méta-humains. Et je n'apprécie pas réellement le traitement qu'ils subissent. Personne ne devrait avoir à subir cela. A croire que nous n'avons rien appris de notre propre histoire. C'est pour cela que je suis là. Je ne suis pas une grande amatrice de la guerre, mais cela ne m'empêche pas de vouloir empêcher certaine chose de se reproduire, ou de nouvelles choses d'arriver ». Et si ma première phrase sur mes talents était lancée sur un ton plus léger, celle-ci est bien plus affirmée, sûre. Cela a toujours fait partie de moi. Avant même que je ne sois une méta-humaine. C’est avec la volonté de rendre la justice plus juste que j’ai passé le barreau. Et que je me suis battue jour après jour contre les préjugés de notre pays dans le tribunal de Washington. Encore et encore, sans jamais me lasser. Aujourd’hui mes objectifs sont différents mais mon but est toujours le même : protéger ceux qui doivent être protégés. Je l’entraine ensuite à travers le premier étage, puis vers les suivants pour lui permettre de découvrir ce qu’ils contiennent : de multiples laboratoires visant à produire de nouvelles technologies censées nous aider sur le terrain. Un par un, ne tarissant pas d’explications et d’anecdotes sur les lieux que nous parcourons pour lui permettre de bien cerner les lieux et les équipes.

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MessageSujet: Re: fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy   fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy EmptyMer 22 Mai - 14:53


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Il était intéressant, de temps à autre, pour un vieux de la veille comme Jason Blood de parler boutique avec une non-initiée comme Tracy Trevor : de se voir rappeler à l’occasion que le monde de ténèbres où les monstres sous le lit étaient bien réels et où les démons marchaient parmi les hommes ne constituait pas une réalité pour tout un chacun. Parfois, il essayait de se souvenir, de cette époque où lui-même vivait dans l’ignorance la plus complète et bénie. Hélas, le passé n’était qu’un immense puzzle dont les pièces avaient été éparpillées aux quatre coins de quinze siècles d’existence par les éclats de rage du démon qui s’était fait maître en son corps, âme et esprit. Il n’y avait plus d’avant Merlin, il n’y avait plus d’avant Etrigan. Il n’y avait plus d’avant cette vie qui n’était qu’une longue et fastidieuse suite de mésaventures dans les recoins les plus obscurs de la planète et de l’enfer, à marcher dans l’ombre parce que la lumière le consumerait sur place. Aux gens comme lui, les ténèbres et les créatures qui rôdent dans la nuit ; aux gens comme Tracy, la lumière et la possibilité de s’arracher à cette laideur s’ils le voulaient. Pour autant les deux mondes n’étaient pas imperméables l’un à l’autre – et les gens comme elle avaient autant besoin d’être conscient de la sombre réalité qui grouillait sous la surface que le reste. Ils en avaient autant le droit, aussi. Pour pouvoir naviguer entre les deux, pour pouvoir retomber sur leurs pattes le jour où les ombres déborderaient un peu trop sur leurs plates-bandes. N’était-ce pas un peu ça, ce qu’ils faisaient tous les deux ici ? Marcher le long de la ligne de démarcation, s’assurer que certaines choses restent à leur place et que d’autres puisse exprimer leur plein potentiel ? Si seulement c’était aussi simple, songea Jason. Si seulement S.H.A.D.E. et Father Time avaient vraiment des intentions si désintéressées et honorables. Curieusement, il en doutait.

Suivant Tracy dans le dédale interminable des couloirs du Hub, il sourit à ses questions – somme tout assez pertinentes pour quelqu’un qui affirmait ne pas être une connaisseuse en la matière. Déformation professionnelle d’une jeune femme habituée à savoir poser les bonnes questions, à n’en pas douter. Les mains croisées dans son dos, Jason ne fit aucun mystère en lui répondant : « Nous autres sorciers sommes plutôt vieux jeu – nous préférons nos grimoires et nos artefacts aux miracles de la technologie moderne. Mais comme dans tout domaine de savoir, il existe des visionnaires et des excentriques qui aiment à innover. Un sorcier du nom de Ritchie Simpson a développé tout un domaine qu’il appelle ‘magie quantique’ et qui réconcilie magie, ordinateurs, et physique. Un drôle de personnage. » Et sans doute quelqu’un dont il devrait retrouver les ouvrages, d’ailleurs, s’il devait s’assurer de protéger la Ferme contre de possibles attaques magiques. Leur réseau de télépathes maintenant leur Internet mental pourrait sans aucun doute en bénéficier. Rangeant cette pensée dans un coin de sa tête, il écouta attentivement les réponses de Tracy à ses propres questions – arqua un sourcil étonné en apprenant pour la première fois ses compétences pour le moins inhabituelles, et finit par adoucir son expression d’un sourire aimable. « Manipuler la vitesse moléculaire… quelque chose me dit que vous avez tout à fait votre place parmi notre petite armée de férus de science. » commenta-t-il avec une pointe d’amusement dans la voix. Etonnant même qu’elle n’ait pas déjà été kidnappée par une de leurs équipes scientifiques pour étudier ses pouvoirs et trouver un moyen de les maximiser encore plus. Peut-être n’avaient-ils simplement pas encore trouvé la méthode appropriée. Prenez garde, miss Trevor, se retint-il de lui dire, jugeant qu’elle était assez grande pour savoir dans quoi elle s’embarquait sans qu’un vieux rabat-joie ne vienne lui faire la morale.

Sagement, il lui emboîta le pas pour la suite de la visite, attentif à ses explications alors qu’ils passaient d’un laboratoire au suivant, découvrant toutes les innovations et bizarreries que S.H.A.D.E. réservait à ses agents. Et plus ils progressaient dans leur exploration, plus Jason était convaincu qu’il avait encore mis le doigt dans un drôle d’engrenage. Ses motivations à lui étaient bien loin des considérations altruistes de sa partenaire, mais au moins devait-il admettre que S.H.A.D.E. n'avait pas encore l’air d’atteindre les niveaux de maléfice d’Amanda Waller. Ou peut-être avait-il simplement une dent contre ARGUS dans son ensemble et cherchait-il à se convaincre qu’il avait trouvé mieux. Father Time ne surpassait certainement pas cette chère Amanda dans le domaine de la conscience ou de l’éthique, mais au moins était-il un peu plus ouvert au dialogue et à entendre raison – si la présence de Frankenstein, parangon d’honneur et d’humanisme dans leurs rangs, pouvait en constituer la preuve. Non, S.H.A.D.E. ne sauverait pas le monde, ne serait jamais une organisation à la morale irréprochable, mais c’était… mieux que rien. Et en comptant des membres comme Frankenstein et Tracy Trevor dans leurs rangs, peut-être même finiraient-ils par mieux s’en sortir qu’ARGUS sous la coupe de cette chère Amanda Waller. Diable, que Blood aimerait voir sa tête, à celle-là, quand il deviendrait évident que S.H.A.D.E. était là pour lui faire de la concurrence.

En attendant, Jason devait trouver sa place dans cette immense fourmilière miniaturisée, et il semblait bien que ce soit aux côtés de Tracy qu’il doive le faire. Non sans curiosité, Jason baissa à nouveau les yeux sur sa nouvelle équipière, et décida que puisqu’ils avaient l’air d’avoir été placés ensemble en attendant de leur trouver une affectation plus définitive, autant en tirer parti et se mettre à l’épreuve. Tracy avait montré tous les signes d’une certaine curiosité à l’égard de la magie et de la protection de cet endroit : peut-être que son rôle était de lui donner l’opportunité de se familiariser avec, en douceur. « Amusant de constater que Father Time a cru bon de faire de nous un binôme, même à titre temporaire, alors qu’il paraît évident que nos compétences et spécialités divergent complètement. L’alliance inattendue de la raison et de la magie. » remarqua-t-il alors qu’ils concluaient leur promenade à cet étage. Perchés sur la plateforme qui dominait le cœur du bâtiment, ils pouvaient contempler, quelques mètres plus bas, la formidable activité de l’endroit, dans toute sa bizarrerie et son hétéroclisme. A l’image de leur petit duo. Un sorcier millénaire et hôte à démon, associé à une avocate reliée à la réalité dans tout ce qu’elle avait de plus concret, à un niveau moléculaire. Un sourire en coin vint ourler ses lèvres, et c’est avec une lueur presque espiègle dans le regard qu’il se tourna vers Tracy. « Miss Trevor, puisque vous êtes aussi curieuse, voudriez-vous m’assister dans mes rituels pour dresser des barrières magiques autour de la Ferme ? » demanda-t-il. « Techniquement je pourrais les réaliser seul, mais tout est plus simple quand on bénéficie de l’aide d’un acolyte – et cela vous permettrait de faire vos premières armes dans le monde de la magie sans le moindre risque pour votre propre personne. » Oh il ne suggérait pas de faire d’elle une sorcière accomplie, mais lui permettre d’assister à l’élaboration de tels rituels pourrait au moins lui inculquer quelques notions théoriques qui pourraient lui être utiles pour la suite. « Je comprendrais vos réticences à me laisser utiliser la magie aussi tôt après ma libération, mais je puis vous assurer que le démon Etrigan est bien loin de la surface. Si vous devez le rencontrer un jour, ce ne sera pas aujourd’hui. » ajouta-t-il pour faire bonne mesure. Etrigan reprenait des forces en Enfer – mais il doutait qu’on le croie sur parole, si vite après sa sortie de cellule.



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MessageSujet: Re: fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy   fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy EmptyDim 23 Juin - 17:37

Fifty S.H.A.D.E. of weird

Il y a des rencontres dont je ne me passerais jamais. Ce genre de rencontres fascinantes, passionnantes et totalement insane. C'est le cas de le dire. Je suis devant quelques qui a vécu tellement longtemps qu'il pourrait parler d'époques révolues et de peuples disparues. Peut-être pourrait-il me parler des dinosaures. Ou peut-être pas. Mais... tout de même ! Il doit connaître tellement de choses. Et en même temps... Je ne sais pas. Vivre autant de temps, il a dû en perdre des êtres aimés. Encore et encore. L'espace d'un instant, je suis triste pour lui. Je ne peux m'empêcher de me dire qu'à sa place, je n'aurais sans doute jamais réussi à tenir. Une seule vie marquée de la perte tragique de deux proches et j'ai du mal à avancer et à me construire normalement... Je l'admire. Même si je fais peut-être fausse route : après tout, peut-être a-t-il pris le pli de ne pas s'attacher, justement pour éviter ça. Ou peut-être est-il plus solide émotionnellement que je ne le suis. Ce qui n'est pas difficile, en réalité. Il y a tellement de choses à voir ici, et je peux être tellement dispersée parfois, il vaut mieux que je sois carrée pour essayer de manquer le moins de choses possibles. Je profite que nous parlons sécurité, et particulièrement sécurité magique pour poser des questions. Il y répond avec une certaine honnêteté qui me tire un léger sourire. Vieux jeu, hein ? Il n'en a pas du tout l'air... quoique. Un peu tout de même. Cependant, si lui ne semble pas forcément un adepte des mélanges de genre, il m'évoque un sorcier. Ritchie Simpson. Je répète mentalement plusieurs fois le nom donné me promettant d'aller faire quelques nouvelles recherches dès que j'aurais du temps libre. Un sorcier associant magie et technologie... cela ne peut que me plaire. J'acquiesce un peu lorsqu'il conclut ses explications par une phrase qui dit : « C'est grâce à des gens comme lui que le monde avance ». Parfois dans la mauvaise direction. Peut-être que nous nous serions bien passé de la bombe nucléaire. Mais il faut faire des erreurs pour en apprendre. A son tour, il m'interroge sur mes talents puisque moi j'ai l'avantage de le connaître un peu. Je lui explique donc, et l'écoute me répondre. Son air d'étonnement me tire un léger sourire. J'acquiesce à nouveau. Effectivement, j'ai probablement ma place ici. Et j'ai déjà eu l'occasion de faire des tests dans plusieurs de ces laboratoires à travers lesquels je l'entraîne. Bien sûr, cela aurait été étonnant que je continue à échapper à leur attention. Impossible de disparaître totalement ici, il y a toujours quelqu'un pour s'intéresser à vous. Et puis, c'est aussi le but de ma présence ici.

Nous poursuivons notre visite jusqu'à finalement surplomber le bâtiment. Accoudée à la rambarde de sécurité, je regarde en bas, la foule qui va et vient, fourmilière grouillante qui ne s'arrête jamais. Il y a littéralement toujours du monde. De jour comme de nuit, il y a toujours des gens qui sont occupés. Insomniaques ou rythmes différents, on trouve de tout. Et toujours des gens éveillés quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit. J'aime cet endroit. J'aime cette vie incessante. Pour moi qui n'aime pas perdre mon temps, qui suit toujours penchée sur un dossier, toujours jetée à corps perdu dans le travail, cet endroit est un havre de paix, un paradis. Aucune limite à mes possibilités. Enfin, en apparence. Je me doute bien que les choses ne sont pas aussi simples. Je me doute bien qu'il se passera pas mal de choses ici. Des belles choses. D'autres moins glorieuses. Comme toutes les autres agences du genre, S.H.A.D.E ne sera sans doute pas parfait. Mais il y a parmi nous des gens qui ont a cœur de faire les choses correctement, alors peut-être peut-on espérer être un peu meilleurs que les autres ? Ou au moins pas aussi néfastes. Difficile de ne pas penser à Waller. Difficile de ne pas penser à ce qu'elle a fait à Luka, même si c'était dans une autre réalité. Difficile de ne pas penser à mon frère qui travaille toujours pour A.R.G.U.S. Mais pas impossible. Et maintenant j'ai l'opportunité de veiller sur lui, à distance. Je ne compte pas m'en priver. Aussi envahissant cela puisse-t-il être, je m'en moque. Les paroles de Jason me tirent un léger rire et je lui dis : « Nous sommes plutôt complémentaires en réalité. Tant en ce qui concerne nos domaines de prédilection qu'en ce qui concerne nos caractères... Cela ne m'étonne pas plus que ça, au final ». Même si je ne le connais pas encore vraiment, il semble plutôt évident que nous sommes différents. Lui semble incarner ce calme tranquille empreint de sagesse et de recul alors que moi j’incarne plutôt la fougue impulsive et volontaire de la jeunesse enthousiaste et un peu naïve. Enfin... pas si naïve que cela. Mais oui, je défends des idéaux qui pourraient presque sembler dépassés de nos jours. Je ne baisserais pas les bras. Ces valeurs je les tiens de ma famille et je ne les perdrais jamais. Je le regarde à nouveau. Moi, je ne trouve pas cette alliance si inattendue que cela. Au contraire. Nous semblons balayer une zone d'activité bien plus large maintenant que nous sommes à deux. Il se tourne vers moi pour me proposer de participer à ses rituels. Il n'en faut pas plus pour illuminer mon regard d'autant d'émerveillement que d'excitation. Cependant, je contrôle ce pic d'humeur soudainement joyeuse gardant un sourire contrôlé sur le visage. Sa proposition me tire tout de même un rire amusé. Mes premières armes face à la magie, je les ai réalisées dans un palais des glaces à Gotham. Foncer tête baissée comme à mon habitude. Il poursuit cependant car je ne l’interromps pas. Je lui réponds ensuite : « Peut-être aimerait-il que je le fasse, mais je ne suis pas là pour juger ce qui est bon pour vous ou pas. Et si nous sommes là, ce n'est très certainement pas pour nous tourner les pouces. Et je ne peux pas réaliser ces rituels par moi-même, il semble donc que nous soyons obligés de le faire ainsi... ». Même si j'emploie le terme obligation, en réalité, cela n'en est pas une. Et je ne m'inquiète pas plus que de raison. Démon ou pas, Etrigan n'en reste pas moins qu'un gros tas de molécule n'est-ce pas ? Et puis, je ne suis pas là pour l'empêcher de faire quelque chose, ce n'est pas mon rôle. Je reprends la parole pour lui dire : « Je me joindrais à vous avec plaisir, si vous avez la patience de supporter mes questions ». Ce qui est un très large défi en soi, j'en ai totalement conscience. J'ajoute aussi : « Aucun danger ici, c'est certain. Il me semble bon de vous prévenir que j'ai un certain talent pour m'attirer des ennuis. Ou... à foncer vers eux tête baissées. J'ai découvert l'existence des démons avant d'ouvrir votre dossier. Un exorcisme en plein milieu de la fête foraine de Gotham... ». Terriblement excitant. Totalement dangereux. Ma seconde nature, n'est-ce pas ? Si nous sommes amenés à travailler ensemble sur le terrain, j'imagine qu'il a le droit de savoir dans quoi il s'embarque n'est-ce pas ? Même si concrètement, si l'un de nous deux devait mourir, cela serait surement moi... « Par où commençons nous ? ». Ah... l'impatience. Je souris un peu amusée de moi-même tout en me tournant à nouveau vers la foule qui poursuit sa routine sans se soucier de nous qui les surplombons.
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MessageSujet: Re: fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy   fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy EmptyVen 26 Juil - 18:02


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Aaah typical Jason. Lui qui s’était promis de rester le plus détaché possible de ses futurs collègues de S.H.A.D.E., se refusant à donner à Father Time le bénéfice d’une collaboration complète et harmonieuse, voilà qu’il se prenait déjà à s’adoucir face à ce pétillant petit bout de femme, à des années-lumière de son propre cynisme et de ses désillusions constantes. Lui qui ne s’était attendu qu’à des scientifiques dont les limites éthiques seraient pour le moins discutables, ou à de pauvres créatures comme lui liées à l’organisation par un marché pour le moins hasardeux et unilatéral, se retrouvait confronté à l’optimisme et l’enthousiasme incarné – deux choses qui contrastaient formidablement avec la froideur quasi clinique et la bizarrerie des lieux et de ses habitants. Dans sa barbe rasée de près, Jason ne put complètement réprimer un petit sourire, songeant non sans amusement ni nostalgie qu’elle lui rappelait un vieux compagnon, lui aussi étranger au monde de la magie, à l’époque, et propulsé dans leur petit monde par la force des choses. Al’Jabr avait fait montre de la même curiosité insatiable, à l’époque aventureuse des Demon Knights. Al’Jabr et ses chères mathématiques, et ses inventions, et finalement, il avait vécu et était mort de sa belle mort, contre toute attente, dans un monde qui aurait dû ne faire qu’une bouchée de lui. Tracy Trevor semblait taillée du même bois que son cher ami ; un constant qui d’un côté le rassurait, et de l’autre, faisait naître en lui, et malgré lui, le même instinct soucieux qu’il avait un jour éprouvé pour le scientifique de leur groupe de chevaliers disparates. Allons, allons. Si Al’Jabr avait survécu à Etrigan et Vandal Savage dans leur bande, Tracy et ses compétences n’auraient aucun mal à survivre à tout ce que S.H.A.D.E. voudrait bien leur jeter à la figure. Il suffisait qu’il l’aide à s’armer contre les menaces magiques, et tout irait bien – et voilà, il raisonnait déjà en collaborateur. Un sourire énigmatique suspendu aux lèvres, Jason soupira en secouant la tête. Qui essayait-il encore de leurrer. Il pouvait bien prétendre se détacher de tout, ses vieux instincts millénaires revenaient toujours au galop. Etrigan ou pas Etrigan. Dangereux criminel avec des dizaines de milliers de victimes à son actif ou non. Responsable de la chute d’empires et de dynasties ou non – il y avait quelque chose de rassurant, dans le fait de savoir que des petits rien, des attitudes, l’enthousiasme candide d’une jeune femme à la tête un peu trop brûlée, pouvait encore gratter à la surface de l’homme à peu près respectable qu’il avait un jour été. « Ma chère miss Trevor, à mon âge, la patience est tout ce qu’il nous reste. Vos questions seront les bienvenues, je vous le promets. » assura-t-il en l’entraînant avec elle d’un geste courtois, prenant cette fois la tête de leur expédition. Son excitation en devenait presque contagieuse. Depuis combien de temps n’avait pas revêtu le rôle pourtant ô combien gratifiant de professeur, même par nécessité de la tâche ? « Et nous commencerons par le commencement. Si vous voulez bien me suivre… »

**

Une heure plus tard, sous le Hub de S.H.A.D.E. City.

« Fascinant. On se croirait dans un film de science-fiction. » commenta Jason en levant la tête vers l’extraordinaire réseau de câbles et autres circuits psycho-électriques qui constituaient les coulisses du Hub, le système nerveux centrale de leur chère Ant-Farm, ou Fourmilière. Le Hub, Jason et Tracy avaient décidé, était probablement le point le plus central et crucial de tout l’endroit, le passage obligé de tout ce qui circulait dans leur base secrète, là où convergeaient leurs secrets les mieux gardés. S’il fallait bien commencer quelque part pour leur opération protection magique, c’était bien là. Après un rapide crochet par Gotham et le Stratford’s Arms pour rassembler l’équipement nécessaire, Jason avait donné rendez-vous là à sa nouvelle équipière, les bras chargés d’une valise remplie à ras bord de divers artefacts à la dangerosité plus ou moins déclarée, ainsi que de quelques grimoires nécessaires à leurs petits rituels. S’ils voulaient protéger efficacement la Ferme, il allait falloir l’équiper de défenses diverses, contre différents types de magie. Un seul sortilège, aussi puissant soit-il, ne serait pas suffisant. Prudent était mère de sûreté – et s’il n’était pas exactement ravi d’avoir rejoint l’organisation, ce n’était pas pour autant qu’il allait bâcler son travail. Il avait une réputation à tenir. Le démonologiste avait soigneusement retiré et plié sa veste avant de l’abandonner dans un coin et de retrousser les manches de sa chemise, parfaitement dans son élément au milieu des livres antiques et objets aberrants qu’il avait étalés tout autour d’eux. « J’ai bien peur que la tâche ne soit quelque peu fastidieuse, mais elle est nécessaire – et pour vous, ce sera, je l’espère, une expérience intéressante. Si vous voulez bien attraper ces quelques fioles d’eau bénite et en répandre quelques gouttes aux quatre points cardinaux de la pièce, tout en récitant le psaume sur ce parchemin… » joignant le geste à la parole, Jason lui tendit l’équipement nécessaire. « Je vous en serais reconnaissant. Cela constituera une première barrière contre divers démons – pendant ce temps, je préparerai un sort de dissimulation afin de tromper l’attention de quiconque s’intéresserait de trop près à notre QG. » Avait-il l’air d’un vieux professeur radotant, aux yeux de sa jeune ‘apprentie’ ? Il se le demandait – mais si tel avait été le cas, il aurait bien été fichu de trouver la chose flatteuse. Se frottant les mains l’une contre l’autre, l’hôte d’Etrigan s’assit en tailleur au milieu de ses affaires et tira un vieux grimoire d’une pile de bouquins, avant d’en feuilleter attentivement les pages, à la recherche du rituel qui l’intéressait. Dans la pièce, l’air s’était chargé d’une drôle d’énergie, à laquelle lui-même ne prêtait plus attention, par habitude – mais Tracy, en non-initiée qu’elle était, pouvait-elle ressentir l’électricité si particulière dégagée par les nombreux objets magiques qu’il avait ramenés ? Faisait-elle partie de ces personnes sensibles à la magie, ou au contraire tout ceci échappait-il encore à ses sens ?

Alors qu’elle se consacrait à sa mission, Jason leva momentanément le nez de son grimoire pour l’observer à la dérobée, se frottant le menton d’un air songeur. « Vous m’avez parlé d’un exorcisme à Gotham, tout à l’heure. Pouvez-vous m’en dire plus, ou avez-vous classé l’incident secret-défense ? » demanda-t-il à brûle-pourpoint. « Si vous aimez foncer tête la première dans les ennuis, nul doute que vous avez trouvé la bonne vocation. Mais ce démon-là, l’avez-vous cherché ? D’expérience, ces monstres décident bien souvent de s’imposer à nous contre notre gré. Ils ont un certain talent pour se trouver là où on ne les attend pas. » Et de l’expérience, les dieux savaient qu’il en avait à revendre. Il était bien curieux de savoir comment Tracy, elle, s’y prenait pour se retrouver en première ligne, si c’était là une habitude.


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MessageSujet: Re: fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy   fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy EmptyVen 9 Aoû - 18:23

Fifty S.H.A.D.E. of weird

Je dois avouer que l’homme qui me fait face me fascine. À peine quelques années de plus que moi en apparence, quarantenaire qui les marque sans vraiment les marquer, son regard trahi sa bien plus grande expérience. Existence millénaire, Jason foule cette Terre depuis bien plus longtemps qu’on ne pourrait le penser si l’on s’arrête à son physique. Et cette source de connaissance et de culture se tient là, debout devant mieux, esquissant parfois un sourire en coin ou un sourire mystérieux. D’allure calme et posée, il semble maîtriser depuis bien longtemps l’art de la maîtrise de soi, qui m’est totalement étranger. Lui est aussi apaisé que je ne suis survolté, aussi raisonnable que je suis curieuse. Et réprimer des questions semble une facilité pour lui alors que c’est la tâche la plus ardue pour moi. Mais à l’évidence, il n’est pas du tout déconcerté ou gêné par mon attitude. Et il m’assure même que mes questions seront les bienvenues, ce qui ne fait que renforcer mon sourire. Mais pour l’heure, trêve de question et place à l’action. Il m’entraîne et nous allons directement nous attaquer à ce protocole de protection magique.

Une heure plus tard, après avoir étudier la structure de la ville et du hub, il nous a semblé que c’était là le point le plus central de la structure. Je le retrouve en bas. Il revient d’un passage à l’extérieur avec le matériel nécessaire pour ces rituels. Pendant ce temps, je me suis contentée de vérifier qu’il n’y avait pas d’autre lieu plus adapté et cela ne semble pas être le cas. Nous sommes au bon endroit. Au milieu de réseaux électriques et de câbles divers, tout semble irréel. Si je ne savais pas où j’étais je pourrais presque croire que je rêve. Il y a ici des technologies dont on ne pourrait même pas penser qu’elles existent. Je m’approche d’un boitier dans lequel les réseaux électriques normaux jusqu’à ce que quelque chose ne semble bouger. Et c’est à ce moment-là que je me rencontre que les chemins métalliques conduisant l’électricité d’un composant à l’autre sont en réalité … une espèce de tissu qui semble organique. Animal ou végétal difficile à dire, mais la technologie se mêle à la matière vivante. J’entrouvre les lèvres de stupeur en constatant : « Ce truc est … vivant ». Ou peut-être pas. Je ne sais pas. Mais… cela défie toute notion de normalité, c’est certain. Je me redresse en me tournant vers Jason encore plus enthousiaste qu’en arrivant. Après la découverte des lieux, je le regarde ouvrir sa valise et sortir divers objets et livres. Je ne touche à rien, le laissant se débarrasser de sa veste tout en continuant à observer les diverses choses qui sont sans sa valise avec une certaine curiosité silencieuse.

Il reprend la parole et bien sûr, je l’écoute avec attention. Tâche fastidieuse ? Oh non, rien n’est plus fastidieux que les montagnes de paperasses administratives nécessaires pour récupérer des pièces à conviction… Vraiment. Il me demande de prendre ces quelques fioles, d’en répandre quelques gouttes aux quatre points cardinaux tout en récitant des psaumes. J’imagine qu’il sait ce qu’il fait n’est-ce pas. J’attrape donc tout ce qu’il me tend et je consulte le fameux psaume, le lisant silencieusement une première fois pour le découvrir. Une première protection contre divers démons. Et lui prépare la suite. Je me permets tout de même de demander : « Je le lis une seule fois, ou à chaque point cardinaux ou de façon continue jusqu’à avoir fini de déposer les gouttes ? ». C’est une grande différence n’est-ce pas ? J’attends qu’il me réponde, puis je jette un œil sur le cadran de ma montre. Une nouvelle acquisition – trouvée dans les gadgets d’Ant-farm – dans le cas où je devrais m’orienter dans un endroit inconnu sans plan. Autour de cadran se trouve les indications qu’on trouverait sur une boussole. Je m’oriente donc avec cette boussole pour déposer à chaque point cardinal des gouttes des préparations se trouvant dans les fioles tout en récitant le psaume suivant ses indications. C’est à la fois étrange et excitant. Et alors que je poursuis ma mission j’essaie de sentir, de ressentir, d’observer les choses. Mais pour le moment rien n’y fait. Peut-être que je ne suis pas assez concentrée ou ouverte ? Trop parasité ? Dans le palais des glaces, j’ai vu quelque chose. J’en mettrais ma main à couper. Ce qui veut dire que par moment, je peux entrevoir certaines choses liées à la magie. Mais là, je dois avouer que c’est un peu le vide. Je dois avouer être un peu déçue mais cela ne m’empêche pas de mettre beaucoup de soin et d’ardeur dans ce que je fais.

Alors que je termine tranquillement mon œuvre il reprend la parole. Je l’écoute tout en terminant. Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres en l’entendant. Quelle drôle de question. Mais non, je n’avais pas spécifiquement cherché ce démon. J’étais bon endroit, au bon moment. Une drôle de coïncidence. Je termine ma tâche et une fois fait, je reviens vers lui. Il est assis en tailleur au milieu de ses objets. Je m’approche, veillant à ne rien bousculer, m’accroupis face à lui pour lui rendre les fioles et le parchemin sur lequel le psaume est inscrit. Puis, je m’installe, assise en face de lui pour lui répondre : « Je ne le cherchais pas, non. C’est l’attitude de son hôte qui m’a interpellée. Et cette étrange sensation qu’il n’appartenait pas totalement à ce moment. Je veux dire comme si ses contours n’étaient pas aussi nets que les nôtres. J’ai cru qu’il s’agissait d’un méta-humain. Mais il n’en était rien ». Je souris un peu et je le regarde un instant. Il faut dire que je ne m’attendais pas à être confrontée à ce genre de choses si vite. Je n’étais même pas en mission. Je cherchais juste des contacts ; des gens capables de me renseigner sur ce genre de phénomènes justement. « Je l’ai suivi. Et en réalité, il cherchait à prendre possession du corps d’un enfant. C’est une jeune femme qui est intervenu et l’a banni le renvoyant en enfer ». Je reste songeuse un instant. J’ai bien vu quelque chose ce soir-là. À commencer par l’aura démoniaque de cet hôte. Le pauvre. Je reprends la parole pour dire : « Donc, non, la plupart du temps je ne cherche pas les ennuis, mais j’observe suffisamment les choses pour les remarquer. Et une fois que je les ai vus… impossible de faire comme si de rien n’était ». J’hausse un peu les épaules. Comment pourrais-je seulement envisager de regarder ailleurs alors que je suis née pour ce genre de choses ? Et si je ne suis pas très militaire dans l’âme, nous parlons ici de choses qui se passent chez nous et pour lesquelles je peux intervenir sans avoir besoin de tuer. Je finis par demander avec curiosité : « Ce psaume que je viens de lire. Cela n’est pas gênant que je ne sois pas une magicienne ? ». Je suis très curieuse de découvrir comment ça marche. Je laisse à nouveau courir mon regard sur les objets qui l’entourent. « Donc… L’association des fioles et du psaume a créé une sorte de barrière magique ? ». Ou simplement une odeur qui repousse les démons ? Comme le vinaigre repousse les chats ? Ou la citronnelle, les moustiques ?

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MessageSujet: Re: fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy   fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy EmptyDim 25 Aoû - 23:32


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« A chaque point cardinal, dans l’ordre inverse des aiguilles d’une montre, je vous prie. Merci bien. » La voilà, l’utilité d’une assistante encore novice en la matière. On dépoussière les vieux réflexes, on revisite ses basiques, et c’est le professeur qui s’en trouve à faire preuve d’humilité devant l’élève, comme le voudrait, d’après Jason, toute forme d’enseignement. Non qu’il ait en tête d’enseigner l’art de la sorcellerie à sa nouvelle équipière, mais puisqu’il n’avait pas et n’aurait jamais de disciple ou d’apprenti, il pouvait bien se permettre ce petit parallèle qui s’apparentait presque à un plaisir coupable. Parfois, il lui arrivait d’oublier qu’il y avait aussi de la beauté et du défi dans ce qu’ils faisaient, avec la magie, trop accoutumé à en affronter des pendants plus horrifiants qu’autre chose. Tracy, sans le savoir, lui rappelait innocemment ce qui l’avait attiré dans le laboratoire de Merlin en premier lieu, bien des siècles auparavant. Cette sensation de posséder le pouvoir du bout des doigts, de quelques mots, de quelques incantations et quelques astuces, à la façon d’un artisan sûr de lui et de sa façon de faire ; évidemment, qu’on se prenait facilement au jeu. Evidemment que certains s’y perdaient. Tout était question de parcimonie. Et les dieux en soient remerciés, Tracy lui avait tout l’air plutôt raisonnable en la matière. Il se sourit à lui-même, songeant à la différence d’attitude entre la cadette des Trevor, et la jeune femme qui lui servait habituellement de partenaire sur le terrain à Gotham. Pauvre Sandra. Son enthousiasme à elle était nettement plus modéré vis-à-vis de tout ce qui touchait de près ou de loin à l’occultisme – pourtant, ça n’avait guère l’air de l’empêcher de venir frapper à sa porte ou lui accorder son aide avec son stoïcisme et ses yeux levés au ciel habituels. Jason releva brièvement les yeux sur Tracy. Peut-être devrait-il proposer au détective Kincaid de rejoindre S.H.A.D.E., elle aussi ? Ou peut-être pas. Elle lui rirait sans doute au nez ; et pourtant, elle avait de la ressource, une certaine tolérance aux bizarreries de ce monde. Peut-être devrait-il réfléchir à l’idée. Et lui présenter Tracy, dont il devinait déjà les formidables dons de persuasion alors même qu’il ne l’avait rencontrée que quelques heures plus tôt. Sa détermination et sa malice en venaient presque à briller dans son aura. Jason baissa à nouveau les yeux sur son grimoire, et rangea cette idée dans un coin de son cerveau. Plus tard.

D’un mouvement leste, l’ancien chevalier se redressa et tira de la poche de son pantalon un morceau de craie, son épais volume toujours en main, avant de s’atteler à tracer au sol une variété de symboles runiques avec une grande implication. Tout en s’affairant, il écouta Tracy d’une oreille attentive, et se demanda s’il connaissait, à tout hasard, la mystérieuse jeune femme qui s’était improvisée exorciste à ses côtés. Le monde de la magie était suffisamment réduit pour que tout le monde connaisse tout le monde – ou au moins, ceux qui comptaient. « Dans ce cas, vous avez parfaitement raison. Quitte à vous fourrer naturellement dans les ennuis, autant en faire un métier, n’est-ce pas ? » répondit-il avec légèreté – et non sans se demander ce que ce brave Steve Trevor pouvait bien penser de tout ça. En admettant qu’il sache que sa sœur travaillait pour la concurrence, hypothèse parfaitement ouverte à la rebuffade. Au-dessus de leurs têtes, le réseau électrique et organique du Hub pulsait, à la manière de veines ou d’un réseau neurologique – elle avait raison, tout ce système avait quelque chose d’étrangement vivant, et qui laissait une impression d’inconfort et de fascination tout à la fois. Le vivant et la technologie se mariaient avec une harmonie dont Jason n’aurait su dire encore si elle était réelle ou fictive, et à en juger par leurs collègues comme Frankenstein, le débat était plutôt encore franchement ouvert. Lui, en tout cas, se méfiait encore des méthodes de Father Time et de son armée de scientifique tout droit sortis des plus grands classiques de science-fiction. Mais peut-être était-ce ça, S.H.A.D.E. Peut-être Tracy et les autres devraient-ils en être les Mary Shelley et H.G. Wells, alors que lui apporterait sans aucun doute la caution H.P. Lovecraft. Charmant. Sans relever les yeux de ses tracés, Jason hocha doctement la tête pour signifier à Tracy qu’il entendait bien ses questions, et émit un ‘hmm’ songeur pour indiquer qu’il ne manquerait pas de lui apporter une réponse – sitôt qu’il aurait fini cette rune. Voilà.

« Pas gênant le moins du monde. Ce rituel nous vient de l’Eglise catholique et du Vatican. Leur approche à la démonologie est parfois douteuse, mais leurs rituels et leurs exorcismes, eux, font partie des plus puissants au monde – et ont l’avantage de porter leur pouvoir dans les mots que vous prononcez et l’eau bénite, plutôt que dans la personne qui les effectue. Une distinction nécessaire, quand leurs prêtres ont plus eu pour coutume de brûler les sorcières que d’embrasser la magie. » expliqua-t-il en se redressant et en époussetant ses mains, faisant tomber de la poussière blanche au sol. « Avec ça, il suffira qu’un démon essaye de franchir le rectangle formé par les points cardinaux pour se prendre une méchante décharge. Et si nous testions ? » proposa-t-il ensuite, un demi-sourire aux lèvres en adressant un regard teinté de malice à Tracy. Sans avoir l’air soucieux du moins du monde, il s’approcha du point nord et, lentement, tendit le bras devant lui. Quelque part à l’arrière de son crâne, il sentit le remous familier de la bête qui s’agitait. Tracy ne sentait peut-être aucune différence dans la pièce entre l’avant et l’après, mais lui la sentait parfaitement. Après autant de temps passé en compagnie d’Etrigan, il avait développé certains… sens, et sensibilités, qu’il n’avait pas auparavant. Et alors que sa main avançait vers la ligne de magie tracée par l’eau bénite, Jason sentit son sang chauffer dans ses veines, les poils se dresser sur son bras – une réaction qu’il prit soin de pointer du doigt à Tracy, tout en gardant le silence. Et sitôt que sa main eut franchi la ligne pour de bon, il entendit, très nettement, dans son esprit, un râle de douleur et de fureur mêlés, suivi d’une promesse hargneuse de vengeance et de mille tourments innommables. Pendant un bref instant, son visage s’éclaira d’un rictus. « Bien. Il semblerait que vous ayez gagné vos premiers galons d’exorciste, miss Trevor. Toutes mes félicitations. » commenta-t-il le plus sagement du monde tout en retirant son bras – et il secoua tout de même sa main comme pour la débarrasser d’une désagréable démangeaison. Puis il se retourna pour contempler leur travail, le sol recouvert de signes runiques et autres protections magiques, et l’air empli d’énergies disparates qui assureraient la sécurité de l’endroit. « Il ne nous reste qu’une chose à faire – ou plutôt, il ne m’en reste qu’une, mais je vais avoir besoin de votre assistance, si ce n’est abuser de votre patience. » Il ne restait que la dernière étape pour sceller le Hub dans une blindée de protections magiques qui assureraient ses défenses contre toutes sortes de menaces. Mais la dernière étape était pour le moins laborieuse – et surtout, risquée. Bah, qui ne tente rien n’a rien. Jason laissa Tracy pour aller se placer au centre de la pièce, et tendit les mains devant lui, paumes tournées vers le sol, avant de fermer les yeux, et de laisser les différents flux magiques trouver son chemin jusqu’à lui, se faufiler en lui pour trouver l’amplificateur qui leur permettrait enfin d’atteindre leur plein potentiel. « Cette manœuvre requiert un magicien, pour l’occasion. Je vais rassembler les différentes magies que nous avons mises en place et tenter de les concentrer ensemble, avant de les relâcher pour les unifier. Imaginez ça un peu comme un accélérateur à particules magique… avec tous les risques que cela comporte. » Il rouvrit les yeux et les darda sur Tracy. « Je vais devoir réciter diverses incantations pour parvenir au résultat escompté. Si vous avez l’impression ou le moindre soupçon que je perds le contrôle… intervenez. Quoi que vous ayez à faire. »

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MessageSujet: Re: fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy   fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy EmptyVen 6 Sep - 18:26

Fifty S.H.A.D.E. of weird

Une lecture à chaque point cardinal dans l'ordre inverse des aiguilles d'une montre. J'acquiesce et m'exécute avec application et concentration. Hors de question de rater quoi que ce soit. Lire un parchemin et déposer quelques gouttes de liquide, c'est dans mes cordes. Puis je viens m'installer en face de lui et entreprend de répondre à ses questions. Pendant ce temps, le voilà qui se relève. Je le suis du regard et observe avec attention tout en parlant, les symboles qu'il trace au sol. Je détaille chaque geste, essaie d'enregistrer chaque symbole pour les rechercher plus tard. Je pourrais lui poser pleins de questions sur ces symboles mais cela pourrait être long et nous devons quand même avancer. Nous avons une mission et c'est important de la mener à bien. Même si je me connais. Il y aura bien un moment où je finirais par craquer à céder à ma curiosité. Il faut quand même que j'apprenne à être calme. Un peu plus calme et patiente. Il me retourne une question qui semble plus une affirmation et je me contente de sourire amusée, acquiesçant. C'est pour ça que je suis là. Au moins maintenant, je ne me retrouve plus en plein milieu du danger sans arme. Je peux me protéger beaucoup mieux qu'avant. Et j'ai de bonnes raisons de m'y fourrer. Et lorsque je lui pose de nouvelles questions, il marque qu'il les a entendues sans y répondre pour le moment. Comme quoi, il vaut mieux que je reste calme sur les questions. J'aurais tout le temps de lui en poser d'autres ou même de faire des recherches moi-même. Je suis grande après tout. Et je trouvais déjà pas mal d'informations sans avoir accès aux données de S.H.A.D.E alors maintenant... Autant dire que ma curiosité n'a plus vraiment de limites que celles que je me poserais moi-même. Dans le silence seulement troublé par le bruit de la craie sur le sol, je peux donc entièrement me consacrer à l'observation des symboles, en soulignant chaque tracé du regard pour les entrer dans ma mémoire. Puis, le silence est à nouveau interrompu par la voix de Jason. Je relève les yeux sur lui et l'écoute.
Il m'explique que le rituel qu'il m'a fait réaliser vient de l'Eglise catholique. Le reste est totalement fascinant. Ainsi l'Eglise utilise des rituels parmi les plus puissants du monde. Quelle surprise. Moi qui ne suis pas particulièrement croyante et qui n'apprécie pas toujours la façon dont sont gérées certaines institutions religieuses de toutes origines, il me faut au moins convenir qu'ils réussissent certaines choses. Ainsi, ce sont donc les mots qui ont de la puissance. Et heureusement d'ailleurs, puisque les prêtres sont humains et rejettent par nature la sorcellerie, comme Jason le fait remarquer. Salem. On pense forcément à cela lorsqu'on associe sorcellerie et religion bien que les histoires populaires racontées ne sont pas forcément les faits réels. Je ne suis pas spécialiste du sujet mais il me semblait avoir compris justement que tout ce que nous pensons savoir de cette époque n'est forcément la réalité. Comme souvent, d'ailleurs. Après tout, on nous dit bien ce que l'on veut nous dire. Et les récits se déforment avec le temps et le nombre d'interlocuteurs qui véhiculent les récits.
Il poursuit son explication en me disant que si un démon veut s'introduire ici, il prendra une méchante décharge. Puis, avec un demi-sourire malicieux, il me propose de tester. Je suis debout, bien droite et ancrée dans le sol en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et le regarde s'approcher du point nord. Sans un bruit, je le suis, je m'approche et je regarde, entièrement focalisée sur lui. Il tend alors le bras devant lui. Au début, il ne semble rien se passer mais ses poils se hérissent et cela se voit. Alors je me concentre, cherchant à sentir les choses, à voir si quelque chose est différent. Finalement, un rictus m'informe que cela semble fonctionner. Et il le confirme lui-même très vite en reprenant la parole. Je suis un peu déçue de ne rien avoir sentie moi-même mais heureuse que cela ait fonctionné. Et fière aussi. Même si je n'ai rien inventé. Après tout, je n'ai fait que suivre ses ordres. « Je n'aurais rien pu faire sans vos explications ! ». Mais je dois avouer que cela me plaît. Je suis fascinée par la magie sous toutes ses formes, tout comme je le suis par les méta-humains et par les êtres venus d'ailleurs. Il y a dans les évolutions de notre monde ces dernières années des choses si incroyables qu'elles attisent forcément ma curiosité sans limite.



Finalement, il requiert à nouveau mon assistance. Je l'écoute avec attention. Il m'explique que cette fois un magicien est nécessaire, cela tombe bien, nous en avons un. Il m'explique sa procédure de concentration puis d'unification. Un accélérateur de particules. J'imagine que le résultat sera une espèce de barrière tissée de diverses magies. Je me demande si cette fois je la sentirais. J'ai hâte de le découvrir. Mais il me demande d'intervenir si j'ai l'impression qu'il perd le contrôle. C'est à dire ? Comment ? Comme Etrigan qui prendrait sa place ? Ou la magie qui prendrait le contrôle sur lui ? Difficile à dire. D'autant plus que je n'ai presqu'aucune connaissance sur la magie alors autant dire que je ne saurais pas vraiment identifier quand il sera trop tard pour intervenir. Ceci dit, avec les quelques éléments que j'ai lus dans son dossier, je dois pouvoir m'en sortir. Je me contente d'acquiescer. Debout au milieu de la pièce, mains tendues devant lui paumes tournées vers le sol, le voilà prêt à faire ce que l'on attend de lui. Est-ce vraiment une bonne idée ? Rendre ces lieux imprenables ? Difficile à dire. Peut-être que non. Mais lui pourra toujours venir à bout de ses propres sortilèges n'est-ce pas ? Si d'aventure Father Time se révélait être comme Amanda Waller. Je recule un peu et lui laisse la place. Il commence à réciter diverses incantations. Si je comprends l'anglais, très vite les mots deviennent étrangers. Ici je crois reconnaître du latin. Mais d'autres langues me sont totalement inconnues. Sont-ce seulement des langues connues ? Peut-être y a-t-il dans ses propos des langues démoniaques ou angéliques, des langues créées par les sorciers pour réaliser leurs sortilèges. Difficile à dire. Encore une question à poser.
Au début, il ne se passe rien. Il se contente de parler. Puis, certains symboles tracés au sol commencent à réagir à ses propos. Cela commence par certains qui s'illuminent. Et bizarrement, j'ai l'impression que cela ne va pas rester comme ça. La tension est plus palpable à présent, ou est-ce seulement la mienne qui me donne cette impression-là ? Subitement, je sursaute. Quelque chose a bougé derrière moi, j'en suis presque sûre. Mais lorsque je me retourne il n'y a rien. Je reporte mon attention sur lui. Les symboles illuminés s'éteignent. Et soudainement, plusieurs d'entre eux s'enflamment. Un mouvement de panique me saisit. De l'eau. Puis, je m'arrête. Pas d'eau. Cela doit être normal. Et d'ailleurs, les flammes ne sortent pas des lignes. Les symboles brûlent, mais il n'y a pas de chaleur. Même pas de fumée. Ce sont des flammes étranges, magique. Les flammes disparaissent. Puis d'autres symboles, eux, se mettent à fumer. Et cette brume qui se forme s'agite. Elle bouge. Comme si elle était vivante. Elle tournoie, s'enroule sur elle-même, avant de se disperser dans la pièce, comme pour la visiter, comme pour explorer les autres symboles, s'entortillant, çà et là, avec des choses invisibles. Concentré, Jason continue à réciter ses incantations sans sourciller. La brume fait son œuvre avant de se disperser. A nouveau, les choses sont calmes. Il continue ses incantations, mais rien ne se passe. Mais à nouveau, quelque chose bouge. L’air se trouble, et comme une surbrillance, une silhouette semble se dessiner. Je me tourne vers elle mais déjà, je ne vois plus rien. L’air semble rire. De la magie tout autour de nous. La présence sentie passe à nouveau non loin de moi. Et c’est une énergie positive que je devine. La magie semble bien malicieuse par moment, mais inspire la confiance.

Lorsque la pièce se refroidit, je grimace un peu. Subitement, les lieux me semble bien moins hospitaliers. Et certains symboles semblent s'obscurcir. Après la lumière, voilà la place de l'ombre. Et l'équilibre est respecté. Des magies probablement aussi différentes que complémentaires, j'imagine. L'ombre flotte un peu au-dessus des symboles mais ne se dispersent pas dans la pièce. Elle semble réagir aux mots prononcés par le sorcier. Donc pour le moment tout est sous contrôle. C'est ensuite une pluie étrange qui se met à tomber. Comme pour bénir la pièce d'une énergie que je ne peux pas sentir. Mais nous ne sommes pas mouillés. Cela ne dure que quelques secondes. A nouveau, des mouvements d'air. De petits courants d'air qui glissent sur les murs, soulignent les symboles, avant de former une petite tornade, concentration de plusieurs courants. Avant de disparaître à leurs tours. La chaleur augmente. Plus étouffante, presque insupportable. Ardente. Comme l'enfer ? Peut-être. Difficile à dire. Je crois percevoir d'étranges rires. Mais peut-être est-ce là que mon imagination. Son discours s'intensifie. Plus rapide, les mots semblent agressifs. Je fronce les sourcils. Certains symboles se troublent. Comme s'ils allaient s'effacer. Et soudainement, une puanteur envahit la pièce. Est-ce là que je dois intervenir ? J'ai vu de mes yeux une sorcière exorciser un démon. Mais peut-on les invoquer ? Est-ce ce qu'il est en train de faire ? Le cœur au bord des lèvres, j'avance d'un pas, ayant l'impression que mon corps va défaillir tant la chaleur est forte. Mais finalement, Jason s'apaise. La puanteur disparaît. La chaleur également. J'inspire l'air frais. Calme le sentiment d'urgence qui était monté en moi.
Les lieux restent calmes quelques instants. Puis, de certains symboles émergent quelques brins d'herbes. Quelques fleurs. La terre. Et alors que je réfléchis, je me rends compte que les quatre éléments y sont passés. Tout comme j'ai récité des incantations aux quatre points cardinaux. Ainsi, le sorcier en a appelé à une magie élémentaire ? Je serais curieuse de découvrir cela. Peut-être bien. Qu'existe-t-il de plus fort que l'énergie de la Terre. Certains parlent d'une rivière de la vie. D'autres d'une entité naturelle mère de toutes choses. Je ne sais pas quoi croire. Mais je sais qu'il existe des dieux. Alors, peut-être bien que certaines croyances sont vraies. Je ne m'y connais pas assez en mythologies pour le savoir, et pas assez en magie pour en attester. J'apprends. Alors cela ne saurait tarder. L'ambiance change à nouveau. Oppressante. Angoissante. Et de certains symboles des araignées par centaines se mettent à grouiller au sol. Je recule brusquement, prête à les figer. Mais encore une fois, elles restent cantonnées à leurs symboles. La peur panique reflue un peu. J'expire. Mon cœur se calme. Et finalement, tout semble s'arrêter. Les araignées disparaissent. La pièce semble retrouver son atmosphère naturelle. Les mots de Jason cessent. La confiance puis la peur. L'équilibre entre deux forces aussi complémentaire que l'ombre et la lumière. Y'en aura-t-il d'autres ? Difficile à dire. Je ne sais pas si je dois l'interrompre. Alors j'attends. Plus calme, je me rends compte que je suis essoufflée. Et cette fois, je peux l'attester : j'ai vu et ressenti des choses. Pour rien au monde ne je souhaiterais être ailleurs en cet instant.


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MessageSujet: Re: fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy   fifty S.H.A.D.E. of weird | tracy EmptyLun 9 Sep - 14:25


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Tracy Trevor avait sans doute raison de s’inquiéter – mais, du moins Jason l’espérait-il, son discours avait été autrement plus alarmiste que la réalité de la situation. Ces rituels, il les avait tous effectués des centaines et des centaines de fois, et il était loin d’être un débutant en la matière. Mille cinq cent années d’expérience, d’échecs, de succès, d’apprentissage, culminant en ces moments où tout ce qu’il avait pu apprendre convergeait en un seul point. Il ne s’inquiétait pas outre mesure. S’il était parfaitement honnête, il aurait même admis que son hôtel privé était encore mieux protégé que le Hub ne le serait une fois le rituel complété ; mais d’une part, il ne tenait pas à se faire taper sur les doigts par Father Time qui, il le savait, n’aurait de cesse de lui en demander plus, et d’autre part, protéger le Stratford’s Arms contre toutes les menaces magiques possibles et imaginables était bien plus primordial que l’Ant-Farm. L’Ant-Farm avait des effectifs pour se défendre, et ne faisait pas de la magie sa spécialité. Le Starford’s Arms, lui, recélait d’artefacts convoités aux quatre coins de la planète par des personnages remarquablement plus dangereux et puissants que lui. Et il n’avait pour autre défense qu’un démon particulièrement sanguinaire. Qu’on lui pardonne, donc, d’avoir transformé son cher logement en véritable bunker et poudrière, pendant qu’il offrait au Hub une protection remarquablement poussée, mais qu’il aurait l’occasion de perfectionner plus tard. S’il y avait bien un motto que ses quelques siècles d’immortalité lui avaient appris, c’était : chaque chose en son temps. L’impatience, quand on avait l’éternité devant soi, devenait un concept tellement étranger qu’elle en revêtait le masque d’un ennemi incompréhensible. Du temps, ils en avaient, que Father Time le comprenne ou non. Et peut-être que ça aussi, ce serait une leçon intéressante à enseigner à sa nouvelle équipière.

D’incantation en incantation, Jason tissait une toile magique, véritable araignée mystique qui se retrouva bientôt encerclé de son œuvre et tellement absorbé dans son travail qu’il en perdit progressivement tout contact avec ce monde même qu’il essayait de protéger au péril de son intégrité. Le Hub, la Fourmilière, Tracy elle-même s’effacèrent tous alors qu’il s’enfonçait dans des ténèbres profondes et familières, puisant en lui et Etrigan les ressources nécessaires pour servir de conduit à une telle quantité, et une telle variété de magies. Il lui fallait être précis, méticuleux, un maître-tisserand exigeant attentif à ne pas laisser passer la moindre erreur dans son œuvre complexe et fragile. Ses sensations physiques n’étaient plus qu’un très lointain écho, et lui poursuivait son œuvre, inconscient du déchaînement des éléments auquel il soumettait son assistante improvisé, inconscient de ses propres frissons face au froid glacial, puis de la transpiration qui perlait à son front alors que les flammes de l’Inferno cherchaient à se frayer un chemin vers la surface. Si quelque chose allait de travers, Tracy était la seule à pouvoir y faire quelque chose. « La seule, vraiment ? » ronronna une voix, ô trop familière, et ô trop proche de lui, au fin fond des méandres de son psyché. « Pas maintenant, Etrigan. » lui souffla-t-il en retour, incapable de dire s’il s’exprimait aussi à voix haute ou non. « Quel dommage que tu ne me fasses pas confiance. A titre de punition, peut-être devrais-je te doubler, en profitant de ta transe… » « Non ! » Jason tressaillit, un sentiment de panique le submergeant alors qu’il sentait déjà les longs doigts d’Etrigan remonter le long de son esprit, cherchant à exploiter sa faiblesse, à reprendre le dessus, à – et d’un seul coup, Jason rouvrit les yeux, le souffle court, à deux doigts de s’effondrer à l’idée qu’Etrigan ait pu reprendre le dessus…

Mais autour de lui, le Hub n’avait pas bougé – point de flammes infernales dévorant la Fourmilière, et Tracy était encore en un seul morceau, elle aussi. Le cœur tambourinant dans sa poitrine, Jason resta un instant hébété, refusant presque de croire à sa chance, jusqu’à ce qu’un ricanement caverneux lui parviennent du fin fond de son esprit. Etrigan. Il avait juste voulu lui faire peur, maudite créature – et Jason déglutit, passant une main dans ses cheveux pour se redonner contenance. Il avait voulu lui faire peur ; et il avait aussi voulu lui rappeler que leur status quo n’était que temporaire. Qu’il n’oubliait pas ; et qu’un jour, qu’il le veuille ou non, ce serait à nouveau lui qui mènerait la danse dans leur terrible duo. L’ancien chevalier laissa échapper un soupir, puis s’éclaircit la gorge, espérant qu’il ne faisait qu’imaginer avoir blêmi et que Tracy ne se rendrait pas compte de son inconfort. « Je crois que nous avons réussi. » dit-il, d’une voix qu’il trouva bien moins assurée que ce qu’il avait espéré. Plus qu’à espérer qu’elle mette ça sur le compte de la prouesse qu’il venait d’accomplir, plutôt que sur une catastrophe évitée de justesse avec son démon de compagnie. « Le Hub est parfaitement protégé désormais. Même Etrigan ne pourrait pas s’y attaquer, s’il le voulait – nous n’aurons plus qu’à poser quelques cercles de protection autour de la ferme elle-même, et tout notre nouveau quartier-général sera parfaitement à l’abri. » Tout en parlant, Jason s’affairait à ranger son équipement – autant pour masquer son trouble que pour vite débarrasser le plancher et conclure cette journée riche en émotion. Grimoires et artefacts sagement rangés dans sa sacoche, il finit par se redresser et adresser un regard à sa complice, avant de s’approcher d’elle et lui tendre la main. « Je vous remercie de votre collaboration, miss Trevor. J’avoue n’avoir pas été des plus rassurés lorsque vous m’avez sorti de ma cellule ce matin, mais il semblerait que mon pessimisme latent ait eut tort, pour une fois. Je serai ravi de faire à nouveau équipe avec vous, l’avenir. » Et, alors qu’ils échangeaient une poignée de main pour sceller leur pacte, Jason alla même jusqu’à sourire. « Puisque nous en avons fini, accepteriez-vous de partager un thé avec moi ? Afin de faire connaissance, entre collègues… » Il soupçonnait que sa curiosité à elle n’avait pas encore été complètement satisfaite, et lui… lui aussi, avait bien des questions à lui poser. Finalement, ils s’étaient réellement bien trouvés, tous les deux.

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