Mauvais calcul. Les balles ricochèrent heureusement sur sa peau métallisée, achevant leur course dans les murs, le sol et le plafond avoisinant, sans laisser la moindre éraflure sur son épiderme – mais ça n’empêcha quand même pas Nathaniel Heywood, superhéros en fort mauvaise position de son état, de se demander s’il n’aurait pas mieux fait de rester couché ce matin-là. Ou de réévaluer ses options, la prochaine fois qu’il se voyait obligé de s’aventurer sur une mission pour laquelle une certaine discrétion était requise – à quel moment, du haut de ses 171kg et avec son corps qu’il apprenait encore à ré-apprivoiser, avait-il pu songer que ce serait une bonne idée de se lancer dans cette aventure en solo ? Oh non, il savait très bien à quel moment il s’était dit ça. Quand il avait reçu une alerte du Dr Mid-Nite, attirant son attention sur une piste de Danny Brickwell prévoyant ni plus ni moins de faire sauter un immeuble en plein centre d’Orchid Bay, dans le but à peine dissimulé de se débarrasser d’un rival dont la penthouse et le QG se trouvaient au dernier étage. La situation était urgente, trop urgente pour qu’il puisse se permettre d’attendre des renforts en la personne de Mid-Nite ou Black Canary ; et puis hé, sa mission récente avec Batgirl avait été un succès ! Quelles raisons aurait-il de douter de sa réussite tout seul, hein ? Toutes les raisons, la voilà la réponse qu’il se prenait en pleine face alors qu’il avançait à grands pas dans le couloir à la suite de ses opposants, qui commençaient sagement à réaliser quel genre de phénomène ils avaient en face d’eux, et à sagement déguerpir faute de pouvoir lui trouer la peau. Pour la première impression, il s’attribuait un 20/20. Pour la discrétion et éviter de se faire repérer avant le moment opportun… Il semblerait bien que Citizen Steel doive redoubler.
Star City avait bien changé depuis la disparition inattendue de Green Arrow. Même lui, qui n’était pas là depuis si longtemps, l’avait bien remarqué : les criminels de tout poil de la ville s’étaient monté le bourrichon, avaient gagné en confiance et en audace, multipliant les coups d’éclats, vite réprimés par ses efforts joints à ceux de Black Canary, mais est-ce que ça avait suffi ? Malheureusement non. Green Arrow était plus qu’un homme capable d’arrêter les pires crapules – il était un symbole, un garde-fou, un verrou sur la porte jusque là à peu près scellée de la folie des hommes dans cette ville où sa présence seule s’était faite synonyme de relative sécurité. Avec sa disparition, le verrou avait sauté. Et ni lui, ni Black Canary n’avaient réussi à complètement endiguer le raz-de-marée. A la pensée de son acolyte tombé au combat, la gorge de Nate se serra, et sa mâchoire se crispa en même temps que son poing alors qu’il gagnait progressivement du terrain sur les hommes de Brickwell. C’avait été dur, de perdre Oliver. Pas aussi dur que pour Hal ou Barry – Nate se souvenait encore de la détresse dans leurs yeux dans les jours qui avaient suivi l’enterrement – mais même sur lui, le petit nouveau de la Justice League, Green Arrow avait laissé une empreinte indélébile dont il peinait encore à extraire un sens. Dans un monde de superhéros où tout le monde lui paraissait être un titan en comparaison, il avait fait figure de rappel de la réalité, avec sa simplicité, son pragmatisme, son sens de l’humour, tous en terrible contraste avec la solennité d’un Batman, d’un Superman, ou d’une Wonder Woman. Plutôt qu’un mentor, il s’était imposé comme un allié, un égal, une piqûre de rappel d’où ils venaient, et pourquoi ils faisaient ce qu’ils faisaient. Une preuve vivante, à sa façon, qu’ils avaient le droit, et le devoir, de faire les choses à leur façon, eux aussi.
Nate Heywood avait grandi au rythme des récits héroïques de son soldat de grand-père, s’entraînait auprès de Wonder Woman, mais à la vérité ? Sa voix, ses marques, c’était surtout auprès de Green Arrow qu’il avait véritablement commencé à les trouver. Alors oui, il avait tenté, à sa façon, de continuer sa mission, aux côtés de Dinah. Que tous les efforts d’Oliver pour faire de cette ville une ville en sécurité n’aient pas été vains. Mais bon sang, les types comme Brickwell ne lui facilitaient vraiment pas la tâche.
Se mettant à courir, décidé à risquer le tout pour le tout, Nate déboula dans un long couloir et vit la porte au fond se refermer à la hâte – qu’à cela ne tienne, il n’aurait qu’à la défoncer et… un bruit derrière lui le poussa à jeter un regard en arrière. Une autre porte ? Quand est-ce qu’elle s’était refermée ? S’ils croyaient que des portes allaient pouvoir l’arrêter, ils – mais Nate s’interrompit dans sa réflexion et sa course lorsque le sol, de façon complètement imprévisible, se déroba sous ses pieds. Citizen Steel trébucha et finit sa course par terre, capharnaüm métallique qui lui arracha aussi un grognement alors qu’autour de lui, le sol, les murs semblaient se mettre à danser. Pendant un instant, il crut à un dysfonctionnement de l’implant de Barbara ; et dans un moment de panique, faillit le désactiver. Puis il entendit le bruit. Comme un sifflement à peine audible, qui venait du plafond. Péniblement, il leva la tête vers le haut et repéra, confusément, les bornes à incendie. Oh, merde. Du gaz. Il jura entre ses dents, et tenta tant bien que mal de se concentrer pour se relever et avancer vers la porte – s’il avait le temps de l’enfoncer avant que le gaz ne fasse trop effet… Mais à chaque pas, Citizen Steel sentait ses forces s’amenuiser et le gaz gagner en efficacité. Bon sang, non, pas comme ça, pas maintenant, pas avant que Brickwell ne soit…
Mais avant qu’il n’ait le temps d’achever sa réflexion, de nouveaux bruits se firent entendre derrière la porte qu’il cherchait à atteindre – plissant des yeux à travers le flou artistique du gaz, il s’immobilisa, dans une tentative un peu désespérée d’identifier la source de ce nouveau vacarme… et s’il s’agissait, pour lui, d’une bonne ou d’une mauvaise nouvelle.
La nostalgie était encore plus présente que la première fois où il a couché avec cette jeune femme dans ce cinéma, un moment qui éveille encore en lui des pensées....désolé, l'émotion du moment. Pour en revenir à quelque chose de plus terre-à-terre, Oliver n'arrive pas à décrire la sensation qu'il ressent lorsque l'odeur du cuir de sa tenue vient lui envahir les narines comme un rappel d'une époque pourtant pas si lointaine. Jamais il n'aurait pensé revoir tout son attirail parfaitement gardé dans son ancien Bunker. Oui, il faut se préparer à n'importe quelle éventualité comme à cet instant précis. Pour lui cet arc et ce costume font partie de son héritage, c'est un symbole pas au même titre que Batman, il se considère beaucoup moins taciturne et fermé sur lui-même, peut-être qu'il devrait songer à donner des cours à la chauve-souris. Non. Trop risque. Ou alors une cause perdue comme peut en témoigner Alfred qui le connait depuis bien plus longtemps. Chacun sa personnalité, mais pour rien au monde Oliver n'adoptera celle de Batman, de Superman ou encore des autres héros, il respecte ces derniers, mais il restera lui-même jusqu'à sa mort. Mort ? Sa seconde mort et troisième si il revient encore une fois à la vie parce qu'une force angélique à décidé qu'il doit accomplir une nouvelle mission. Bordel, c'est tellement tiré par les cheveux qu'il se croirait presque dans une bande dessinée pour gosses. Mais pourtant tout est bien réel. Sa main se resserra autour de son arc, les nuages surplombant la ville de Star City. Une bien triste journée pour un retour sur le devant de la scène.
Mais que fait donc Oliver sur le toit d'un immeuble ? Observer le paysage ? Il connait l'endroit par cœur ne vous inquiétez pas pour ça. Non. Il reprend du service et il doit ça à Hal qui a réussit à la convaincre même si il continue à se poser de nombreuses questions sur son retour à la vie. Tôt ou tard la vérité éclatera, en attendant il doit retourner sur le terrain et montrer au criminel que le seul endroit sécurisé reste la prison. Enfin à choisir et tout dépend du compagnon de cellule. Première mission depuis son retour, la cible n'est autre que Daniel Brickwell, leader d'un réseau criminel qui continue de sévir à travers la ville, son objectif étant d'unifié tout les réseaux sous sa coupe. Impitoyable, il n'hésitera pas à foutre le boxon à travers la ville pour éliminer ses concurrents et cette soirée signe à la fois le retour du criminel et du héros. Sacré Brick, toujours là pour se faire entendre. Malheureusement pour lui, Green Arrow est revenu d'entre les morts et compte bien lui planter une flèche dans..... Passons les détails pour le bien des plus jeunes.
D'après certaines sources, Brickwell s'est rendu dans un immeuble avec nombreux de ses sbires, immeuble se trouvant en face de celui où le justicier se tient. Une vue d'ensemble, mais très peu de contact visuel avec ce dernier contrairement à ses sbires qui semblent être à la poursuite de quelqu'un. Hmmmm. Dinah ? Possible. Il n'y a qu'une façon de vérifier.
¤ Allez Oliver. Tu peux le faire.
Il respira un bon coup tout en tendant son arc machinalement afin d'utiliser cette lenteur pour se rappeler le bon temps, cette sensation si enivrante. La respiration étant le facteur clé d'un tir précis, la concentration également, un petit cocktail qu'Oliver maîtrise à la perfection. Il n'est pas l'archer le plus talentueux pour rien non ? La modestie avant tout. Ni une ni deux, Oliver décocha une flèche tyrolienne venant s'accrocher au rebord du toit en face, la corde étant bien rigide permit à l'archer de se propulser sereinement jusqu'à la grande baie vitrée située juste en-dessous. La propulsion et la descente le fit défiler rapidement au-dessus de la rue principale située à plusieurs mètres plus bas, autant dire qu'il ne vaut mieux pas avoir le vertige. C'est une fois proche de la baie vitrée qu'Oliver tendit ses jambes pour donner un coup de pied bien concentrée au milieu de la vitre, brisant cette dernière en plusieurs morceaux grâce à un placement méticuleux de ses membres.
¤ Alors comme ça on n'attend pas Patrick ?
Oui. Bon. Il connait ses classiques et ça fait partie de son humour, il ne peut pas s'en empêcher, mais est-ce qu'on doit le juger pour ça ? Il est Green Arrow. Et détendre l'atmosphère est primordiale pour une meilleure approche de la situation. Trois criminels lui barrèrent la route alors que Brickwell emprunta un ascenseur au fond de la grande pièce, un bureau semble t'il. L'archer se redressa et retira la poussière qui venait de s'accrocher à son costume suite à sa petite roulade.
¤ Bon. Trois contre un. Comme à la bonne époque.
Et sans plus attendre, les quatre protagonistes se lancèrent dans la bataille, mais l'avantage revient rapidement à l'archer qui décocha une première flèche venant se planter directement dans la jambe d'un des criminels tombant à la renverse. De justesse, il esquiva un coup ayant pour bute de lui décrocher quelques dents, c'est grâce à un saut périlleux arrière qu'il prit l'avantage en lançant une de ses fléchettes tranquillisantes dans sa manche vers le second criminel. Ce dernier eut droit à un sommeil de quelques minutes, assez pour permettre à Oliver d'en finir avec le troisième criminel et de poursuivre Brickwell. C'est donc un face-à-face qui eut lieu entre le dernier criminel et l'archer.
¤ Tu es mort. Ce n'est pas possible. Peu importe, de toute façon tu ne pourras pas sauver tout le monde, toi le premier.
Tout le monde ? Hmmm... Perplexe, il reconnaissait cependant l'arrogance et le surplus de confiance des criminels. Allez, encore un petit effort et c'est partit. Néanmoins, Oliver se précipita en premier vers son opposant qui en fit de même quelques secondes plus tard. Mais au lieu d'utiliser une flèche, il fit tournoyer son arc comme pour déconcentrer son adversaire, une fois à quelques centimètres de lui il effectua une glissade entre les jambes pour venir mettre un gros coup de son arc au niveau des parties intimes. Désormais, le criminel pouvait prendre la voix du chanteur Mika tellement ce sera aigu. Qui doit-il remercier ? Grace à lui il pourra envisager une carrière de chanteur. Merci qui ? Merci Ollie. Sauf qu'il en avait pas finit avec. En se redressant, Oliver aperçut un petit écran incrusté dans le mur face à lui. Il reconnut l'individu dans le couloir juste derrière la porte à sa gauche.
¤ Viens par là !
Il attrapa le criminel par le col pour le traîner jusqu'au petit écran suivi du digicode juste en-dessous.
¤ Désactive le piège. Et dépêche-toi, j'ai peu de patience en ce moment.
C'est bien le cas de le dire. Le criminel ne fit rien, il se contenta de rester silencieux tout en se tenant les parties intimes. Très bien. Oliver lui claqua le visage contre le mur avant de reprendre la parole de façon plus grave, plus direct.
¤ La prochaine fois que je me répète tu passes par la fenêtre. Alors dépêche.
Il mit une petite pression sur le visage du criminel pour le bloquer contre le mur, face à la pression, ce dernier tapa un code qui semblait désactiver le verrouillage de la porte à sa droite et probablement du piège dans le couloir.
¤ Merci de ta coopération !
Et il finit par l’assommer en lui claquant fortement le visage contre le mur. 1 pour Green Arrow contre 0 pour les criminels. Une fois l'altercation terminée, il prit la direction de la porte à sa gauche qu'il ouvrit à la volée et apercevoir Nathaniel. Seul ? Intrépide. Il s'élança en direction de ce dernier qui commençait à se relever.
¤ Avant que tu ne dises quoi que ce soit, ce n'est ni un rêve ni une hallucination. Je suis revenu d'entre les morts, une bien sombre période que le monde souterrain. Pfiouuuu...
Il fit une légère grimace.
¤ Mais je t'expliquerai plus tard, on a un colosse à attraper avant qu'il ne fasse des siennes.
Au moins comme ça tout est dit même si il ne rentre pas dans les grandes lignes, mais il lui expliquera une fois Brickwell hors d'état de nuire. Oliver tendit sa main à Nathaniel pour l'aider à terminer son retour sur pieds.
On aurait pu croire qu’un pouvoir d’indestructibilité, c’était la garantie de pouvoir éviter tous les problèmes sur le terrain, quand on est un superhéros. Il suffisait de regarder Superman pour s’en convaincre, qui sortait de chaque bataille indemne, sans même un cheveu de travers dans son impeccable brushing. Alors oui, parfois, Nate Heywood, homme indestructible de son état depuis plus de quatre ans, se prenait à donner dans l’imprudence. On l’appelait Citizen Steel, mais la vérité, c’était que l’alliage inconnu qui s’était mêlé à son organisme était plus solide encore que de l’acier renforcé. Les balles qui avaient ricoché sur sa peau n’avaient même pas laissé de trace à la surface, et il savait, d’expérience, qu’il pouvait encaisser des chocs aussi violents qu’un bus, un train, ou même un missile lancé sur lui à pleine allure. Forcément, inconsciemment, on en venait à la conclusion qu’il était invincible. Ses petits cousins, en tout cas, en étaient persuadés, les plus jeunes surtout, jamais inquiet de voir leur ‘Oncle Nate’ partir sur le terrain. Mais à la vérité, le terrain lui-même se chargeait parfois de lui faire un petit rappel à l’ordre. Si l’extérieur était imprenable, l’intérieur, en revanche, c’était une autre histoire. Et ça, consciemment ou non, Brickwell l’avait découvert. A quatre pattes sur le sol dans ce couloir transformé en piège mortel, il luttait pour rester conscient, tenta dans la brume du gaz de repérer une issue de secours, une trappe, n’importe quoi qui lui permettre de se tirer d’affaire avec un minimum d’efforts, mais d’issue il n’en vit point, et le gaz l’affaiblissait tellement vite qu’il en venait à douter de sa capacité à se relever et défoncer la porte. Pourtant, il allait bien falloir qu’il trouve une solution. Personne ne l’avait escorté – Hank n’était pas là, et même si Dinah et Mid-Nite savaient qu’il était là, il n’avait pas demandé de renforts, et il était tout seul pour s’extraire de cette situation, et s’il ne se dépêchait pas…
Mais soudain, le bruit caractéristique d’un verrou qui saute et le coulissement d’une porte attira son attention. Il releva les yeux devant lui, à la recherche de son souffle, sa vision brouillée et dansante alors que les ventilateurs s’enclenchaient à leur tour en sens inverse, chassant le gaz empoisonné au lieu de le diffuser plus encore. Très vite, Nate sentit l’air frais trouver à nouveau son chemin dans ses poumons, et avec un soulagement indicible, il se laissa retomber sur le dos, inspirant profondément comme si sa vie en dépendait. A sa décharge, c’était sans doute le cas. Comme pour confirmer ses soupçons, une quinte de toux le secoua violemment – oh boy, il espérait encore avoir des poumons après tout ça, mais plus important encore, pourquoi la porte s’était-elle rouverte ? L’une après l’autre, les questions s’alignèrent dans son esprit confus, et leur réponse, à toutes, se matérialisa enfin alors que le bruit distinctif de pas approchants se fit entendre. Shit. Rapidement, Nate se redressa sur ses coudes, prêt à se métalliser à nouveau, et à défende chèrement sa peau face à quiconque aurait enfin d’en découdre. Mais point de Brickwell, point d’homme de main chargé de finir le travail. Juste une paire de bottes, puis, en relevant les yeux, un uniforme, des tons verts, et un masque qu’il ne connaissait que trop bien. Et surtout, un arc. « … toi ? » souffla-t-il, les yeux agrandis de stupeur. Est-ce qu’il était en train d’halluciner ? Le fantôme d’Oliver lui assurait que non – en train de mourir alors, peut-être, et peut-être qu’Oliver était venu l’accueillir avant le jugement dernier. Nathaniel grogna et fit de son mieux pour se relever, alors que Green Arrow, lui, avait la voix bien trop urgente, bien trop réelle pour n’être que le produit de son imagination. Interdit, Nate s’immobilisa encore, fixant le miraculé des yeux, encaissant le choc, la surprise, tout. Qu’est-ce que c’était que cette sorcellerie ? Oliver Queen ? Vivant ? Pour de vrai ? Nate manqua un temps de battement, puis, incrédule, attrapa la main que lui tendait son acolyte – bien réelle, la main. « Qu’est-ce que c’est que cette blague ? » demanda-t-il, en essayant de ne pas faire tomber Oliver de tout son poids. Bon d’accord, sans doute pas la meilleure façon de saluer un ami revenu d’entre les morts, mais à sa décharge, ce genre de révélation s‘accompagnait nécessairement d’un certain choc, et personne ne pouvait prédire comment il allait réagir. Du moins, c’était comme ça que Nate justifierait, peut-être, la chose plus tard.
Remis sur ses deux pieds, Brickwell – ah oui, Brickwell – à des lieues de ses considérations, les poumons encore en feu, Nate détaillait Green Arrow, et à mesure que l’idée faisait son chemin dans son esprit encore secoué, un sourire stupéfait, et réjoui, et soulagé se fraya un chemin sur ses lèvres. « Au diable le colosse, il va attendre cinq secondes de plus avant de se faire botter le train – t’es revenu ! J’y crois pas, vieux, t’es revenu ! T’es vivant ! » Et au diable aussi les convenances. Sans plus réfléchir, Nate attrapa Oliver dans ses bras et serra de bon cœur son ami contre lui – prudent, tout de même, de ne pas lui casser une côte ou deux sitôt qu’il sentit qu’il y mettait un peu trop de force. Oups. L’enthousiasme. Ravi pourtant, il finit par accepter de relâcher sa prise, les yeux brillants de ce qui n’était absolument pas des larmes de soulagement, voyons… et repartit dans une nouvelle quinte de toux. Dammit. « ‘scuse-moi. Je sais pas que ce Brickwell a foutu dans son gaz, mais ça pique un peu. » parvint-il à articuler, avant de tenter tant bien que mal de retrouver contenance. Allez Nate, c’était pas le moment de tourner de l’œil ou une ânerie du genre. Brickwell, colosse, bombe, mission. Ah oui. Citizen Steel se racla la gorge après cette petite démonstration d’émotion. « T’as raison, faut qu’on se bouge. D’après nos infos, la bombe devait détoner aux alentours d’une heure du matin, mais maintenant qu’il sait qu’on est dans les parages, va savoir comment il va changer ses plans. » Bien joué, Citizen Steel. Du vrai travail de pro. Secoue-toi, Heywood, t’auras bien le temps de t’en vouloir plus tard. D’un mouvement du menton, il intima à Green Arrow de le suivre dans le dédale de couloirs que constituait le complexe QG de Brickwell. Des éclats de voix leur parvinrent au détour d’un corridor, et en un clin d’œil, la peau de Nate se revêtit à nouveau de son manteau indestructible, à l’instant même où il posait le pied dans le corridor pour se retrouver face à cinq nouveaux hommes armés. A nouveau, les balles fusèrent, mais toutes ricochèrent sans efficacité, et lui avança au pas, attrapa un de leurs assaillants par le canon de son arme pendant que son acolyte, peut-être, s’occupait du reste. « Qui d’autre sait que tu es de retour ? » demanda-t-il quand même à Oliver en lui dédiant un regard de côté. Et la question qu’il ne posait pas, est-ce que Dinah savait ? Et Hal ? Et Barry ? Et tous ceux qui avaient fait leur deuil d’un ami ou d’un frère ?
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