Messages : 2726 Date d'inscription : 29/05/2019 Face Identity : Taylor Momsen Crédits : charles vess (sign) (c) underfoot-jessica (sign) Age du personnage : 24 ans Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine. Compétences/Capacités :
+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
La litanie sans fin de la nature qui souffrait était devenue depuis longtemps un bruit de fond familier pour Tefé. Elle l’entendait depuis le tout début, depuis avant sa naissance, alors qu’elle n’était qu’une petite essence végétale flottant dans le grand tout du Green. Petite Sprout en devenir, les vagues de détresse et de douleur de la nature massacrée la traversaient déjà et avait façonné son être, comme tous les êtres appartenant au Green. Tous, ils étaient connectés par la nature et tous, ils en ressentaient les souffrances. Alors ces appels à l’aide et le bruit assourdissant de la mort, celui d’un arbre qui s’abattait avec fracas au sol, celui du silence irrévocable qui s’ensuivait, elle vivait avec depuis toujours. Des fois, cela devenait insupportable, pire qu’une torture de Guantánamo, et il lui était impossible de baisser le volume ou de faire taire ce hurlement incessant, et des fois, elle réussissait à le repoussait au plus profond de son être et alors le bruit devenait une bande-son macabre de sa propre vie – hey, elle avait envie d’une glace, miam, oh, l’Amazonie cramait en arrière-plan. Cela tenait beaucoup à son humeur et à son état physique et mental, et quand tout allait bien, elle était capable de résister à ces appels et quand rien n’allait alors elle s’abandonnait à ce qu’elle avait décidé être ses propres élans, et non pas le Green comme ça avait été le cas avant. Il se trouvait simplement que dans ces moments-là, ses actes et ce que le Green attendait d’elle coïncidaient, ce qui était un heureux hasard, rien de plus. Ironiquement, c’était aussi dans ces moments-là qu’elle se sentait le plus en phase avec elle-même. C’était pour cela qu’elle rejetait si fort sa part humaine, qui était une gêne, un élément de trop, dont elle ne savait que faire, dans la grande équation de sa vie. Quand elle pensait à ce qu’elle faisait, quand elle y songeait d’un point de vue humain, alors ça ne collait plus, le puzzle était incomplet.
Quand elle s’arracha à la terre entre deux souches d’arbre au Pérou, elle tomba sur un spectacle auquel elle ne s’attendait pas. Sans même savoir ce qui se passait ici, elle laissa échapper un rire bref en voyant le cadavre d’un homme vautré sur le cadavre d’un arbre abattu. Tiens donc ! Elle arrivait trop tard ? Non, des tas de types couraient dans tous les sens, leur tronçonneuse à la main, et il y en avait même un qui tentait de se frayer un passage dans le chaos avec un bulldozer, de ceux qui fracassaient les troncs par groupes de trois ou quatre à chaque fois. Tefé sentit son cœur végétal palpiter et son champ de vision s’assombrir. Laisse-moi ! Je sais ce que je dois faire ! Et la pression s’adoucit, et elle inspira à fond, puis laissa ses pieds et ses jambes nus se relier à la terre, sa peau, sa chair se faisant racines, et ainsi connectée, elle se tourna vers deux hommes qui couraient vers elle, comme s’ils cherchaient de l’aide. Alors qu’elle venait juste participer à la fête, quelle qu’elle soit ! Elle leva une main et les hommes éclatèrent littéralement, des branches jaillissant de l’intérieur de leur corps pour s’élever glorieusement dans toutes les directions, les transformant en petits arbres de chair, de sang et de branches ensanglantées. Tefé pratiquait cet art depuis un moment déjà – avant même de l’avoir utilisée sur David, son cavalier au bal de promo et petit copain adultère. La jeune femme repéra un animal sauvage qui faisait des ravages dans les rangs des bûcherons. Elle sut aussitôt de qui il s’agissait et la regarda un moment, partagée entre l’étonnement et le ravissement. Elle ne s’attendait pas, compte tenu de leur dernière discussion, à ce que Vixen se laisse aller finalement à l’appel du Red, mais c’était un spectacle plutôt plaisant à voir. Si ce n’était qu’elle était complètement sous influence, c’était clair, et ça, c’était moche, vraiment moche.
Elle entendit le rugissement du bulldozer dans son dos et se retourna : le véhicule lui fonçait dessus. Avec un cri de rage, elle sauta sur la lame géante, puis dans la cabine du conducteur, qui se mit à la supplier – elle ne comprenait pas ce qu’il disait mais le ton employé ne laissait pas de place au doute. Elle l’arracha de son siège et le jeta au sol, puis le traîna jusqu’à un arbre encore debout et le plaqua contre le tronc. « Tu veux savoir ce que ça fait de sentir le bois pénétrer dans ta chair comme eux ont senti le métal les déchirer ? » Elle se doutait bien que la réponse était non, mais en même temps elle ne lui posait pas la question pour de vrai. Aussi fou de rage qu’elle, l’arbre se mit à absorber l’humain, à manger sa chair, et le type hurla pendant quelques longues secondes avant de se mettre à gargouiller, puis il ne bougea plus, à moitié enfoncé dans le tronc, comme une œuvre d’art dégoûtante mais plutôt réussie.
De longues minutes passèrent, faites de violence et de massacre, avant que le calme ne revienne. Tefé, vêtue d’une simple robe d’été bleue, assise sur la souche d’un arbre encore plein de vie quelques minutes plus tôt, les mains sur le bois collant de sève, observait Vixen, la tête penchée sur le côté. « On dirait que tu as fait ton choix, finalement. Je ne vais pas prétendre que ça ne me fait pas plaisir de te voir dans ces circonstances. Enfin, si tu as vraiment fais un choix… » Il y avait une chose plus importante encore que le Green pour Tefé, c’était son indépendance. Et elle avait bien senti, en parlant avec Vixen la dernière fois, que celle-ci ne voulait pas devenir ce qu’elle était exactement devenue. Et ça, ça désolait un peu Tefé. Dans un monde idéal, c’est parce qu’elle en avait fait le choix que Vixen se serait trouvé ici à faire ça. Mais Tefé pouvait sentir le Red vibrer si fort en elle que cela faisait même trembler ses propres entrailles. Elle désigna la scène de massacre du menton. « C’est sans fin, tu sais ? J’espère que tu y as pris goût, parce que c’est sans fin. » En termes de massacres, n’importe quel gros vilain aurait pu le lui dire, ça oui.
Messages : 2726 Date d'inscription : 29/05/2019 Face Identity : Taylor Momsen Crédits : charles vess (sign) (c) underfoot-jessica (sign) Age du personnage : 24 ans Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine. Compétences/Capacités :
+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
C’était comme parler à une tout autre personne, et c’était bien pour cela que Tefé restait circonspecte malgré tout. Elle se revoyait, des années et des années auparavant, assise par terre au milieu des cadavres, à demander à sa mère pourquoi est-ce que ressentait un tel besoin de tuer des humains, totalement inconsciente d’être manipulée, d’être comme un bâton que le Green agitait et dont il se servait à l’envi pour fracasser des crânes, et elle, elle dans tout ça, qu’était-elle sinon rien du tout, personne, pas une entité pensante en tout cas ? Pas aux yeux du Parlement des arbres. Sacrifiable pour une cause qui pourtant lui aurait tenu à cœur, si on lui en avait laissé le choix. Oui, elle se revoyait dans Vixen, sauf que Vixen était une femme, pas une petite fille. Dans l’absolu, Tefé n’avait pas vraiment d’avis sur la question. Mais elle ressentait une pointe de déception. Elle avait apprécié sa rencontre avec elle, même si ses compromis ne lui convenaient pas. Cette situation-là, cependant, ne lui semblait pas plus enviable. Elle parlait au Red directement, voilà. La femme entre Tefé et le Red avait été effacée. Elle contempla leur œuvre et finit par hausser les épaules. Elle ne trouvait pas ça particulièrement beau. Satisfaisant, à tout le moins. Elle ne prenait pas de plaisir particulier à tuer des hommes si ce n’était dans la vengeance. Mais le sang, les tripes et le reste la laissaient de marbre. En revanche, elle était bien d’accord : elles étaient arrivées trop tard. Mais, et c’était là le truc, elles arriveraient toujours trop tard. Elle s’étira, les bras vers le ciel, les doigts noués. « Si tu le dis… Moi j’aime bien avoir le choix, particulièrement quand je choisis ce que j’ai envie de faire. Mais si ça te plaît tant que ça, alors bienvenue ! Tu vas avoir l’occasion de remettre ça plein de fois. » Tellement d’humains, tellement d’endroits martyrisés, de nature souillée, d’animaux massacrés…
De nouveau, elle ressentit le Red au travers de Vixen, vibrant, presque envahissant, et la colère lui monta doucement au nez. Non et non ! Fous-moi la paix ! Elle s’arracha à la pression qu’elle ressentait, et qu’elle ne connaissait que trop bien. Elle n’avait pas besoin de se faire prier pour soutenir la cause du Red. Elle détailla longuement Vixen. C’était comme rencontrer une autre personne. Tout aussi intéressante que la précédente, cela dit. « Ouais, j’avais raison. Sur ça, et sur d’autres trucs qui n’ont plus d’importance pour toi, j’imagine. » Elle haussa de nouveau les épaules et renversa la tête en arrière, les yeux mi-clos, lançant un appel silencieux. Loin dans les pleines, elle sentit une présence lui répondre. « Je comprends ce que tu veux dire. Et oui, ensemble on va faire des trucs chouettes. Même si je ne compte pas, moi, passer tout mon temps à faire ça. La solution, ce serait de les massacrer en masse, mais à petite dose comme ça, c’est sans fin. » C’était là, non formulé, le grand dilemme de sa vie. Elle avait le pouvoir de balayer l’humanité, elle le savait depuis presque toujours. Pas grand-monde d’autre n’en avait conscience à part ses parents, John et peut-être quelques lourdingues du gouvernement, qui pour le moment, heureusement, ne s’intéressaient qu’à son père. Et pourtant, elle ne le faisait pas. Ignoble faiblesse qui peut-être aurait été palliée, elle en avait douloureusement conscience, par un abandon total au Green, qui attendait ça de sa part depuis des années. Mais sa part d’humanité refusait une telle domination. N’aurait-elle été qu’une plante, une stupide plante, peut-être que la messe aurait été dite depuis longtemps…
Dans le ciel soudain apparut une petite silhouette noire qui se mit à tourner en rond autour du massacre. Tefé releva le nez, la main en visière, le sourire aux lèvres. Un deuxième urubu noir apparut, puis un troisième, puis une dizaine. Ces vautours qui se trouvaient normalement dans les plaines, charognards notoires, ne manqueraient pas d’attirer l’attention des habitants du coin, qui viendraient voir ce qu’il se passait ici. Il était important que le message passe, après tout. Elle reporta son attention sur Vixen. « Alors, est-ce que tu sais pourquoi, finalement, tu as décidé de te dédier au Red ? La dernière fois qu’on en avait parlé, tu n’avais pas l’air très partante. » C’était rien de le dire. Vixen avait l’air désemparée, voire apeurée. Eh bien, si elle reprenait un jour ses esprits, le retour à la réalité risquait d’être rude. Mais en attendant, quelle alliée de poids le monde de la nature venait de gagner !
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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
L’histoire de Vixen n’était pas banale, on pouvait le dire. Au début, Tefé ne comprit pas en quoi l’intervention d’une tierce personne avait pu jouer quelque rôle que ce soit dans la transformation de Vixen, puis en entendant le nom d’Orm, ses sourcils se haussèrent encore plus haut et elle hocha la tête. Elle connaissait Orm. Pas beaucoup, surtout de réputation. Elle avait cru trouver en lui quelqu’un qui pouvait la comprendre, après l’avoir vu couvrir les terres de vagues dévastatrices pour en nettoyer les rivages. Mais elle avait été un peu refroidie par la retenue dont il faisait preuve ces derniers temps, en tout cas il ne faisait plus la une des infos depuis longtemps. Elle rêvait de l’appeler à l’aide pour purifier la Louisiane de tous les produits qui la souillaient depuis des années et des années en toute discrétion, sans que personne ne se soucie de cette pollution infâme, tout ça parce que les humains avaient la mémoire courte. Pour le moment, elle avait échoué. Apprendre qu’il avait fait pencher la balance pour Vixen la laissa perplexe, mais cela dit, cela lui rendait un peu espoir. Elle se demanda ce que l’Atlante savait du Red et des chaînes que Vixen venaient de se passer au cou. Mais dans le fond, cela ne la concernait pas. Dans son rêve idéal, c’était la Vixen de la dernière fois qui massacrait aujourd’hui les humains. Cette configuration-là l’aurait ravie. Mais elle savait qu’il n’y avait justement pas de monde idéal. Elle-même n’était pas en permanence déchirée par un autre genre de dilemme ? Un jour ravageuse, violente, cruelle même dans sa façon de tuer, de déchirer les chairs, de faire éclater les corps, un autre jour plus mesurée, à chercher des excuses aux hommes, à penser plus à ceux à qui elle tenait, qu’elle comptait sur les doigts d’une main, qu’aux milliards d’autres qui ne faisaient que polluer ce monde… Elle n’était pas meilleure, elle qui avait le pouvoir mais ne s’en servait pas à fond. Parce qu’elle était échaudée, parce que s’être laissée posséder par le Green une fois l’avait rendue malade, l’avait terrifiée, l’avait emplie d’une rage sanglante, avait ruiné son enfance, sa relation avec ses parents, lui avait volé quatre années de vie, même. Non, elle ne pouvait plus.
Et Vixen ? Elle s’était laissée possédée, et peut-être bien que ce serait pour toujours, et alors pour toujours elle serait libre et heureuse. Dans le fond, c’était tout ce que Tefé lui souhaitait. Elle ne voulait tout simplement pas que cette femme, au travers de laquelle elle avait entrevu les débuts fragiles et effrayants d’une nouvelle amitié, s’éveille un jour et regrette tout le sang qu’elle avait fait couler sous l’emprise d’un autre. Car Tefé n’avait jamais regretté ses massacres, non, elle avait regretté de ne pas avoir eu le choix, et cette nuance avait pour elle une importance capitale. En tout cas, finalement, Tefé afficha un vrai sourire et hocha la tête. « Oui, oui ! La Justice League ne se préoccupe que des hommes. Ils sont comme ceux qu’ils combattent, tous se fichent de la nature et des animaux. » Pour Tefé, ça écornait leur image de héros. En tant qu'un peu humaine, elle les admirait. Mais elle comprenait mille fois Vixen dans cette déclaration. Et la sensation, enfin, de libération que l’on pouvait ressentir, oui. Oui, c’était une vraie libération, cela aussi elle pouvait le comprendre. Parce qu’il n’y avait plus la frustration, qui était pire que l’impuissance : avoir le pouvoir, mais ne pas l’utiliser, c’était ça le plus horrible. Maintenant, Vixen utilisait ce don que le Red lui avait confié. « Mercury va très bien, grâce à toi. Il a déjà oublié ce qui lui est arrivé, cet idiot. » Elle tourna autour de la femme brièvement, puis hocha la tête. « Alors c’est ça, ton pouvoir ? Tu me l’avais dit, mais jamais je n’aurais pu imaginer une chose pareille. C’est dément. J’aimerais bien pouvoir faire ce que tu fais. » Plus elle s’approchait de Vixen et plus elle sentait la terre vibrer dans tous ses membres. Est-ce que Vixen le sentait, elle aussi ? Ce lien qui les unissait, qui se nourrissait l’une de l’autre ?
« Si j’étais toi, je ne voudrais même plus redevenir humaine. » Des fois, Tefé passait des jours, des semaines plantée, littéralement, quelque part. Mais sa part humaine finissait toujours par la rappeler à la réalité. Elle retourna jusqu’à la souche où elle s’était assise, et tomba à genoux devant elle, posa une main sur la coupe nette et gluante de résine – un arbre jeune, qui n’aurait jamais dû s’abattre. Les larmes lui montèrent aux yeux, comme ce jour en Amazonie. Oh, Vixen la faisait de nouveau douter d’elle-même ! Elle refusait si fort la domination du Green, mais ce faisant, elle se freinait, elle s’empêchait d’agir pour de bon. Tuer les bûcherons ne suffisait pas, il aurait fallu traquer les industriels qui transformaient le bois et les tuer, puis les gens qui vendaient les objets en bois et les tuer, puis les clients qui achetaient ces objets, et alors seulement, peut-être, les hommes arrêteraient de raser les forêts – des centaines, des milliers, des millions de gens à abattre comme ils abattaient les arbres. Dans sa poitrine, le Red palpitait et faisait danser sa chair. Elle se releva et se tourna vers la jeune femme. « Tu es heureuse, alors, hein ? Tu as obtenu exactement ce que tu voulais ? » Elle n’avait rien d’une innocente, Tefé, et pourtant, sa question en avait tous les accents. Elle voulait que Vixen lui réponde sans hésiter. Oui, elle était exactement là où elle avait voulu être. Et alors, peut-être qu’ainsi liées et encouragées, toutes les deux pourraient aller trouver d’autres ordures humaines à tuer.
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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
« Voilà pourquoi je ne m’embête pas à choisir. » Cette phrase-là résonnait violemment dans l’esprit de Tefé, parce que elle, c’était ce qu’elle cherchait à faire, consciemment ou pas, et ce qu’elle n’arrivait pas à faire : choisir. Des deux côtés, les gens avaient de bon arguments, des gens ou des entités qu’elle aimait, ou qu’elle respectait, ou même qu’elle haïssait. Tuer les humains pour sauver le Green, sauver les humains du Green ou, sa version préférée, celle qui la rendait dingue : être un pont entre les humains et la nature. Pfff, et comment elle était censée faire ça ? Comment elle était censée ouvrir les yeux à ces milliards de cancrelats même pas foutu de jeter un mégot dans un cendrier ? Mais elle continuait d’attendre, et de chercher la réponse, quel camp choisir. Pourquoi est-ce qu’elle devait choisir ? Vixen disait qu’elle ne s’embêtait pas à faire un choix mais en fait, elle avait fait le sien. C’était juste qu’une fois qu’on laissait tomber tout ce qui nous retenait, on était libre, oui. Et peut-être alors que tout le reste, les interrogations, les hésitations, les « oui mais » et les « et si » perdaient toute leur valeur, n’avaient plus d’importance. Elle n’avait pas l’air particulièrement malheureux, en cette seconde. Même si elle n’était plus vraiment elle-même. Encore une fois, Tefé identifia ce qui la retenait vraiment : elle ne voulait pas se perdre. Mais elle n’en avait pas besoin, elle. Elle n’avait pas à troquer son humanité contre autre chose puisqu’elle était déjà autre chose. Elle pouvait simplement faire taire sa part d’humanité, elle le faisait souvent.
Divine, ce n’était pas vraiment un adjectif qu’on accolait à sa personne, en général, c’était plutôt « horripilante », « petite brute », « mal peignée » et ce genre de chose, alors cela la fit rire. Oui, bon, elle n’avait jamais prétendu être la déesse de quoi que ce soit. Peut-être que son problème était là, aussi : elle n’avait jamais eu d’ambition. Et il en fallait au moins un peu pour se pousser en avant, pour agir comme Orm l’avait fait et comme, apparemment, Vixen le faisait. Avec sa nouvelle personnalité, elle avait gagné une nouvelle attitude. Mais Tefé était la plus flemmarde des plantes de toute la planète. Heureusement que tuer des hommes ici ou là, ça ne lui demandait pas trop d’énergie. Pourtant, elle avait été créée pour devenir Swamp Thing, un genre de roi parmi les avatars, le chouchou du Green, mais, peut-être parce que finalement, sa candidature no-spontanée avait été rejetée, elle était née avec zéro ambition et à peine plus de volonté dans la vie. En cela, elle ressemblait beaucoup à son cher père biologique, John Constantine, qui imitait très bien lui aussi la carpette en fin de vie, des fois.
Elle n’obtint pas vraiment la réponse qu’elle attendait à sa question, mais bon, ce n’était pas à elle de profiler Vixen et encore moins de lui donner des leçons de vie. Personne n’était heureux sur cette Terre, à ce qu’il paraît ? En tout cas, voilà ce qui rendrait Vixen heureuse : continuer son petit jeu de massacre. Et en cette seconde, affalée sur la souche tranchée net, le corps secoué des vibrations de terreur de l’être abattu quelques minutes plus tôt, Tefé était bien d’accord avec elle. Depuis le début, elle savait que les problèmes ne méritaient pas qu’on leur pleure dessus. Elle n’y pouvait rien si les larmes débordaient quand elle touchait le bois encore jeune et tendre. Mais déjà, la colère prenait le dessus, la bonne vieille colère qui la faisait agir, et vivre, et respirer – et trucider. Elle releva le visage vers Vixen qui, penchée sur elle, effleura sa joue. Comme sa mère le faisait avant, quand elle était toute petite, quand elle n'avait encore massacré personne. Parce qu'après ce jour, ça avait été comme si sa mère n'osait plus la toucher. Une armée ? Tefé détestait ce seul concept, même si elle se doutait que Vixen ne parlait pas d’une armée comme les humains en parlaient. Mais son truc à elle, c’était de la jouer en solo. Elle avait fait un bout de route avec un petit groupe, à une époque… Elle ne voulait même pas penser à cette histoire. « J’en sais rien… J’aime bien être seule. Être avec toi, ça me va aussi. On fait une armée, à nous deux. Mais des comme nous, il n’y en a pas beaucoup. » Voulait-elle parler des animaux ? Elle trouvait ça cruel, mais comme on disait, en matière de guerre, tous les moyens étaient bons.
Elle savait que le Green était déchiré par des tendions internes et des opinions contraires. Elle savait qu’elle pouvait forcer des plantes et des animaux à s’en prendre aux humains, mais ensuite, cela signerait leur mort… Elle préférait faire le travail elle-même. Mais elle pouvait tout à fait imaginer Vixen à la tête d’une armée. On aurait dit qu’elle avait été faite pour ça, et c’était probablement ce qui avait attiré le Red chez elle. « Quelle armée est-ce que tu comptes monter ? À moins que tu n’aies convaincu l’Atlante de te prêter des soldats ? » Elle était curieuse, oui. De savoir, peut-être même de voir ça. Et une fois cela fait, de s’allier à Vixen. En électron libre, évidemment. Aller et venir, choisir, décider, enfin, ce serait si pratique et si reposant.
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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
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Bien sûr, les mots de Vixen faisaient sens. En fait, Tefé les avait déjà entendus. Elle ne souvenait pas y avoir déjà cru, tout simplement parce qu’elle ne faisait pas confiance aux autres, à personne. Depuis tout ce temps, depuis le tout début – et elle portait en elle les tout débuts de tout, de la nature et des hommes, le grand maelstrom de la vie sur Terre jaillissant du chaudron primordial –, ce rêve qu’évoquait son amie n’avait jamais été autre chose que cela : un rêve. Oui, elle les connaissait, ceux qui embrassaient leur cause. Et oui, elle devait l’admettre : ils étaient divisés, ils étaient inutiles, chacun dans leur coin, c’est bien pour cela qu’elle ne leur trouvait aucun intérêt. Alors, les unis, et les faire agir ? Si Vixen s’en sentait capable, pourquoi pas ? Qu’est-ce que cela donnerait ? Au pire, des guerres internes, et moins d’humains à la fin pour souiller la Terre. Elle discernait aussi le sous-texte sous cette proposition : Vixen avait embrassé le Red et elle était désormais connectée à ce grand tout, qui en vérité n’était pas un tout du tout. Tefé se souvenait des histoires de son père, ces temps que ni lui ni elle n’avaient connu, il y avait bien, bien longtemps : Red, Green, Blue, Rot, White, Melt, Divided... D’autres entités probablement, toutes unies dans un équilibre qui caractérisait la nature elle-même, et la vie qui allait avec. Qu’est-ce qui avait détruit cette tour de Babel originelle, qu’est-ce qui avait déséquilibré les forces et permis aux humains se s’insinuer dans la brèche, légions innombrables qui s’incrustaient partout comme une maladie ? Était-ce l’apparition de l’humanité elle-même ? Tefé connaissait bien les faiblesses des entités, elle en avait été le témoin de première main. Il n’y avait pas moins de guerres d’ego, de divergences d’opinions et de vendetta personnelle, sans parler d’ambitions destructrices, dans les royaumes de la nature qu’ailleurs. Cela faisait longtemps, bien longtemps qu’il n’y avait plus d’unité nulle part.
Tefé se laissa glisser à genoux aux pieds de Vixen, enfonçant ses doigts dans la terre, ses doigts qui se firent racines pour mieux creuser dans le sol, et elle laissa la connexion avec le Green envahir ses mains, ses bras, changeant l’aspect de sa peau et de sa chair. Si elle s’était écoutée, elle se serait transformée en une créature mi-humaine, mi-arbre, mais la transformation s’arrêta au niveau de ses épaules. Dis-moi ce que je dois faire. Dis-le-moi je t’en supplie. Elle ne voulait plus plier devant le Parlement. Elle ne voulait pas suivre la voie que ses parents tentaient de tracer pour elle. Elle rechignait à accepter la vision de Vixen, ne sachant que trop bien dans quel genre d’allégeance elle s’embourberait. Mais Vixen, justement, lui présentait la chose exactement comme elle le voulait. Comme elle l’avait rêvé sans oser y croire. Pouvait-elle faire quelque chose pour sauver la nature sans devoir se mettre une chaîne autour du cou ? Pouvait-elle lutter efficacement et rester libre ? Sa chair se détachait de ses os au niveau des mains et des poignets, commençait à fondre au niveau de ses bras, révélant ses os qui petit à petit prenaient l’apparence du bois. Parle-moi… Elle ne voulait pas entendre l’avatar du Green du coin – en plus, il y avait des chances pour que ce soit son père. Ils étaient tous différents, Swamp Thing, Jack of the Green, Lady Jane, tous ils prêchaient pour leur propre paroisse… Elle sentit la présence du Green lui-même, la grande conscience collective, effleurer ses sens. Mon enfant… Oui, c’était ce qu’elle était avant tout. Sprout, l’enfant du Green. Regarde-moi… Ressens-moi… Et ce n’était pas tout à fait des images, pas tout à fait des sensations, pas tout à fait un goût sur sa langue ou une pression sur son âme, mais c’était tout à la fois, une seconde, une seule seconde du martyre que vivait la nature, feu, fer, lames qui mordent, qui tranchent, qui déchirent, qui tronçonnent, poison dans les rivières, dans les marais, dans les mers, dans les airs, ordures sous les pierres, sous les canopées, sous la mousse et la terre censée donner naissance, feu, fer, plastique, bois tordu, calciné, mort, entités centenaires, millénaires, étouffées, abattues, débitées, piétinées, malades…
Elle s’arracha à sa gangue de terre, ses mains et ses bras toujours en forme de racine, laissant échapper un hululement presque animal. Non, elle n’avait pas oublié. Elle n’oubliait jamais, et elle vivait avec le rythme du souffle de la terre dans son cœur, mais elle doutait, elle doutait trop d’elle-même. Ce qu’elle avait devant elle, c’était une entité qui ne doutait plus. Elle releva un visage barbouillé de larmes vers Vixen. « Je veux qu’ils arrêtent. Je me fiche de comment. Je veux qu’ils cessent de faire ce qu’ils nous font. » Elle pouvait faire ce pour quoi le Green lui avait donné la vie. Et elle pouvait le faire aux côtés de quelqu’un qui la comprenait enfin. Qui la comprenait même tellement qu’elle était prête à lui laisser sa liberté, à ne pas la forcer à prêter allégeance comme les autres avaient voulu qu’elle le fasse. C’était exactement ce qu’elle cherchait, non ? Ne plus être seule, mais ne pas non plus être dépendante. Voilà ce que Vixen lui offrait. Elle se releva, et des fleurs et des brindilles avaient poussé dans ses cheveux platine et déchiré ses vêtements. D’humaine, elle avait encore la forme, mais plus vraiment l’apparence. En cette seconde, elle haïssait les humains – et elle rejetait en bloc son propre héritage. « Je t’aiderai. Je ne parle pas au nom du Parlement des Arbres, et je ne promets rien au Red. C’est moi et seulement moi. Je n’en peux plus des humains. Je ferai ce que je dois faire, mais je le ferai à tes côtés, et je veux voir ce que tu es capable de faire. Je veux la voir, ton armée. » Et en attendant, elle ne voulait plus être là, seule, dans ce monde de souches coupées et d’arbres morts.
Messages : 2726 Date d'inscription : 29/05/2019 Face Identity : Taylor Momsen Crédits : charles vess (sign) (c) underfoot-jessica (sign) Age du personnage : 24 ans Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine. Compétences/Capacités :
+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
Comme si une digue s’était brisée en elle, Tefé ne pouvait plus ne pas entendre cet appel contre lequel elle luttait depuis des années maintenant, l’appel du Green. Et avec lui, le chœur des voix anciennes et gutturales des membres du Parlement des Arbres. Ceux-là, elle les haïssait de tout son être, mais elle n’avait pas encore trouvé comment leur échapper. Peu après ses dix-huit ans, quand sa vie d’emprunt avait fondu en même temps que le corps qu’on lui avait forcé à arborer par la magie, quand elle avait compris ce qu’on lui avait fait et pourquoi, son premier réflexe avait été d’aller trouver le Parlement. Elle avait déchiré le voile qui séparait le monde et le Green et avait trouvé les vénérables élémentaires à terre, massacrés. Les quelques survivants qui restaient, elle les avait tués elle-même, consciente de l’horreur de son acte, de la trahison qu’il représentait. Consciente aussi que ça ne servait qu’à apaiser sa propre rage, car elle savait que dans le Green, des coquilles vides à l’effigie des membres du Parlement se dressaient déjà, comme des pierres tombales à leur souvenir, et que du Green lui-même naissaient déjà les nouveaux élémentaires qui formaient aujourd’hui le Parlement. C’était un cycle, qui n’avait ni début ni fin et elle était bien placée pour le savoir. Même si elle avait coupé les ponts avec ses parents et avec cette vie, elle n’avait jamais tourné le dos au Green, elle ne le pouvait simplement pas, elle était née de lui, elle faisait partie de lui. Elle avait fait taire de force les voix des anciens mondes, avait ignoré les lignes de force qui la menaient toujours au Green, avait même lutté contre sa propre nature, se tournant vers son humanité alors même qu’elle la détestait, et qu’elle détestait cette existence urbaine, sale, nombreuse que les humains s’imposaient. Aujourd’hui, elle renouait avec celle qu’elle était bébé, puis petite fille. Quand elle ne savait rien, ne pouvait pas comprendre et se contentait d’être un outil pour le Green. Et en faisant cela, elle savait qu’elle sacrifiait un pan de sa liberté. Mais en cette seconde, cela lui semblait cher payé pour ne plus avoir à se trouver au milieu de pans de forêt rasés.
Il lui semblait entendre la clameur du Parlement – enfin, elle faisait ce pourquoi elle avait été choisie. Il lui semblait entendre la clameur du Green, et par-delà le Green, les autres mondes qui un jour avaient été unis. À quand est-ce que cela remontait ? Elle se rappelait des images captées dans l’esprit de sa mère quand elle était encore dans son ventre – des chairs pourrissantes, de la moisissure, des champignons qui dévoraient tout… Elle se rappelait l’éteinte presque maternelle du Blue, le silence, ce silence immortel promis à d’autres, mais pas à elle, comme si elle n’était pas digne. Elle ressentait le Red, vibrant en la personne de Vixen, mais aussi dans sa chair, dans ses os, tel qu’il avait vibré quand, bébé, elle avait fait appel à lui sans le faire exprès et avait tué tous le monde à un kilomètre autour d’elle, même sa mère, le corps de sa mère déchiré par son pouvoir, son sang, ses os, et que Tefé avait recréé – c’était à partir de ce moment où Abby avait commencé à avoir peur d’elle. Eh bien voilà, Vixen n’avait pas peur, elle. Et de nouveau, elle lui faisait des promesses, même si pour Tefé, les promesses n’engageaient que ceux qui les croyaient. Mais peu importait. Que ce soit avec ou sans Vixen, Tefé voulait le faire. Déjà, elle sentait ses liens avec le Green se renforcer, déjà l’emprise se faisait plus forte. Mais elle n’était plus un bébé. Elle n’avait plus six ans. Et ce n’était que la force des choses qui faisaient que l’objectif du Parlement et le sien coïncidait un peu plus, désormais. Cela ne voulait rien dire. N’est-ce pas ?
Et ce murmure qui émanait du Red, à moi, à moi, il ne voulait rien dire non, si Vixen était là, n'est-ce pas ? Elle se laissa étreindre, puis observa Vixen s’entailler la main. Cela la fit sourire. Un pacte de sang… Elle en avait passé un, une fois, adolescente, privée de ses souvenirs, de sa vie. Elle souriait en se souvenant de comment ça c’était fini. Cela ne prouvait rien, de toute façon. Elle tendit la main et une brindille perça sa peau, qui n’était plis vraiment de la peau, de l’intérieur au milieu de sa paume, faisant couler non pas du sang, mais de la sève. Elle emmêla ses doigts à ceux de Vixen et hocha la tête. Les mots, à présent, étaient superflus. Où qu’elles soient sur la planète, elles sauraient se trouver, désormais.