Let's try something @Analia Jones C'est une grande ville, Metropolis. Une grande ville totalement admirable, qui a tendance à te fasciner. C'est vrai qu'elle n'a pas grand chose de semblable à Gotham, qui fait à côté pâle figure. C'est sombre, Gotham. Facile à corrompre, à envahir. Et Metropolis semble tellement plus imposante, lumineuse.
Mais tu préfères Gotham. Tu préfères largement Gotham, tu t'y es toujours senti bien, à ta place. Metropolis, ce n'est pas fait pour toi. Ce n'est pas pour autant que tu détestes t'y rendre, surtout lorsque c'est pour des raisons précises comme aujourd'hui. Aujourd'hui t'avais à te rendre dans cette belle ville pour faire quelque chose que tu faisais depuis quelques années. C'est à dire rendre visite à ce fameux laboratoire où se faisaient des expériences sur humains. T'avais déjà pu avoir la chance de venir plusieurs fois, tester ta toxine sur un des sujets de l'expérience, une jeune fille.
Et il te semblait plutôt logique que tu ne viennes plusieurs fois, pour voir l'évolution de la toxine sur celle qu'ils appelaient n°4. Visiblement les résultats de votre première tentative d'utilisation de la toxine leur avait plu, alors ça avait été possible. Surtout qu'elle semblait commencer à développer une sorte de résistance au gaz, ce qui était curieux. Mais il ne s'agissait pas d'une humaine comme les autres, alors tu pouvais comprendre que ça arrive. Mais ça t'intriguait hautement. Tu te demandais à quel point elle pouvait développer une certaine résistance, et s'il n'était pas possible d'améliorer un peu la formule de la toxine de sorte à ce que ça casse son habitude et sa résistance. Il allait te falloir de plus amples recherches, pour ça.
Tu t'étais rendu à Metropolis en voiture, une voiture de location car tu n'en possédais pas et n'en souhaitais pas. Ca n'avait pas été trop long et tu ne pus que sentir ton enthousiasme monter lorsque tu arrivais à Metropolis. Tu savais où se trouvait le laboratoire, ainsi il ne te fallut pas trop de temps pour t'y rendre. Tu étais à l'heure, voir un peu à l'avance. Maintenant, on te reconnaissait lorsque tu arrivais. Tu avais pris deux mallettes, et demandé à un de tes dealers de t'accompagner afin d'avoir plus de matériel si besoin. Tu saluas ceux que tu avais à saluer, mais tout le monde était d'accord pour se dire que tu n'étais pas là pour taper la discute à tout le monde.
On t'emmena là où se passaient généralement les expériences, et tu te retrouves finalement face à la jeune fille que tu commences à bien connaître. Bien sûr, une vitre vous sépare, tu n'es pas sûr que te trouver dans la même pièce que lui te plairait énormément. Au contraire, tu savais être raisonnable.
« Bonjour. Comment vas-tu ? »
Une simple question de politesse. Peut-être de provocation, mais ce n'est pas ton genre. Absolument pas.
J’observais la pièce, blanche… Vide… Comme une pièce de privation sensoriel, où j’étais un peu trop souvent. Mais là il y avait une vitre. Seule, pas de meuble et juste cette vitre derrière laquelle je pouvais voir des scientifiques s’agiter. Comme d’habitude. Je m’approchais des murs pour examiner les traces que mes ondes avaient laissé lors des dernières sessions de peur qu’on m’imposait. Un moyen de me calmer… De vider tout mon pouvoir et de me laisser vide de toute énergie. Sauf qu’à force, je m’habituais à ce gaz… Je fermais les yeux et inspirais profondément. La peur… J’avais appris à la combattre et ce n’était pas me voir en mode assassin sans sentiment qui allait toujours réussir. Cette image. C’était ce qu’on voulait me faire devenir. Et si au début ça marchait bien, maintenant d’une décharge d’onde j’arrivais à les combattre. Il fallait dire aussi qu’en créant un minuscule bouclier d’onde pour repousser en partie le gaz…
Je baissais les yeux sur ma tenue… Des patchs partout pour vérifier mes constances et je savais bien que je n’avais pas intérêt à les enlever. Je soupirais en tournant sur moi-même, un léger froncement de sourcil. Je n’avais pas activé mon pouvoir pour l’instant. Je savais que d’une impulsion je pourrais tout faire griller et que je prévoyais de faire cela… Je savais que c’était nécessaire… Mais je ne voulais pas subir encore cette peur. Je serrais les dents en me massant les tempes. On me demanda si j’étais nerveuse… Je ne répondis pas. Je n’avais pas envie de leur répondre. Je tournais juste en rond en caressant les marques d’ondes. Je me demandais encore comme j’avais réussi à ne pas tout détruire. Je me tournais en sentant mes poils s’hérisser quand je reconnus la voix. Mon regard tomba sur l’homme et je plissais les yeux en obligeant mes mains à rester ouvertes. Je ne connaissais pas son nom, mais je savais qu’il était très souvent là quand on me faisait respirer de la peur. Mmh… Je haussais les épaules.
« Comme quelqu’un qui sait qu’on va l’obliger à vivre son pire cauchemars. Et vous ? »
Une petite pointe de douce ironie dans ma voix, mais je restais… docile. Je ne lancerais pas d’ondes contre la vitre, cela ne servait à rien. Je levais les yeux vers le plafond sans bouger. Quand est-ce que cela allait débuter ? Rien que par l’odeur j’avais finis par le repérer. Je me mordis la joue en observant à nouveau autour de moi. Je repris la parole.
« Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas vu… »
Je sentais que c’était mauvais pour moi qu’il soit là. Très, très très mauvais.
Let's try something @Analia Jones De ce que tu pouvais voir, elle n'avait pas l'air des plus ravies de te voir. Ce n'était pas étonnant. Déjà, tu connaissais bien peu de personnes heureuses de ta présence près d'eux. Alors elle.. Ca n'avait rien d'étonnant. Et ça ne te faisait ni chaud ni froid. Toi, tu étais vachement heureux. Enfin, heureux, dans la mesure du possible où tu pouvais l'être. T'étais motivé, c'était peut-être un terme qui convenait un peu mieux. Tu souris un peu à sa réponse, et tu retires tes lunettes.
« Ce n'est que mental, tu sais. Tout est dans ta tête, même si je n'irais pas jusqu'à te dire que ça ne sert à rien d'avoir peur. »
Non, ça irait totalement contre tes principes. Et tu y tenais, à tes principes.
« Mais je vais bien, merci. Je me tarde de vois l'avancée de nos séances. »
C'était vrai, tu étais venu pour ça. Alors t'espérais bien voir une quelconque évolution, ou même une régression. Tout était intéressant, pour toi. Tant que tu en apprenais un peu plus et que tu voyais que tu n'avais pas non plus travaillé pour rien. Et t'étais sûr que t'avais pas travaillé pour rien, ce n'était jamais le cas. Une nouvelle fois, tu souris en l'entendant. Décidément, elle en fait des remarques intéressantes aujourd'hui.
« C'est vrai, ça fait un moment.. Je me doute bien que ça ne t'a pas manqué, mais c'était pour de bonnes raison. On a remarqué un certain niveau d’accommodation de ta part par rapport à la toxine, alors nous avons décidé d'un commun accord d'espacer les séances.. Parce qu'il est probable qu'à force de respirer le gaz, ton système s'y soit habitué. C'est possible mais.. C'est curieux. »
Curieux, et donc une question à laquelle tu espérais avoir des réponses. Et t'avais quelques idées pour ça. Il avait fallu confectionner une version liquide de la toxine, à lui injecter par seringue. Peut-être que vu que son système n'était pas habitué à ce système, ça serait plus efficace. C'était à voir. Tu avais donc demandé à quelqu'un de se rendre dans la pièce où se trouvait la jeune fille, avec le matériel nécessaire.
Mental… Je le savais bien, je soutiens son regard sans rien dire, en me mordant la joue. Si, cela ne servait à rien d’avoir peur d’illusion… J’ignorais pourquoi on m’infligeait ça… Mais si je devais encore et encore lutter contre… Je le ferrais. J’avalais ma salive en pensant à Conner et à Lucian. C’était bien à eux que je m’accrochais pour combattre la peur. Ça lui tardait lui nos séances ? C’était pas lui qui souffrait… Quel genre de psychopathe pouvait-il être ? Au moins… grâce à lui je combattais mes peurs, je devenais plus forte… Au moins il se rendait compte que je ne l’aimais pas. En même temps c’était plus que logique. Curieux ? Je penchais la tête sur le côté sans rien dire de plus.
Mon regard se porta sur la porte quand elle s’ouvrit. Je jetais un regard par la vitre à l’homme avant de retenir un soupir et de remonter ma manche pour dénuder mes veines. J’observais le liquide s’injecter dans mes veines et je fermais étroitement les yeux. La sensation était horrible je posais mes mains sur mes oreilles pour me les boucher en attendant que la vague de vertige passe. Je sentis mon cœur battre plus vite et je pris une profonde inspiration. Je ne devais pas céder à la peur, je ne céderais pas à la peur… Je serrais mes doigts autour de mon crâne avant de rouvrir les yeux.
Je les voyais les corps autour de moi, et un reflet de moi-même entrain de massacrer quelqu’un… Conner. Mon reflet massacrait Conner. Je sentis les battements de mon cœur s’accélérer. Je plantais mes ongles dans la paume de ma main et inspirais profondément. Conner allait bien, de nous deux il serait celui qui me battait, je ne détournais pas les yeux de la scène, l’observant. J’étais terrifiée… Réellement, mais je pensais à Lucian, aux heures passé avec lui. Les moments passaient avec Conner. J’inspirais à nouveau et mon reflet se tourna vers moi. Je repris une profonde inspiration malgré la panique. C’était dans ma tête. Je baissais les yeux sur ma main et l’onde trancha la chair le long de la ligne de vie sur quelques millimètres. Je n’avais pas peur. Je n’avais pas peur. Je pensais également à tous les super-héros que j’admirais. Je sentis mon pouvoir enfler sous l’afflux de la peur et de la douleur. L’onde sonore jaillit de ma gorge pour frapper le reflet.
« Je ne te crains pas ! Je ne te crains pas ! »
Les vitres teintèrent avec violence. Un fragment de mon pouvoir. Je plantais mes doigts dans la plaie, la douleur… Je me concentrais sur ce qui était réel, sur la plaie que je m’étais réellement fait. L’illusion était horrible, mais je me concentrais sur ce que je ressentais réellement, les ondes, je me basais aussi sur le moindre frémissement d’ondes électromagnétique autour de moi. J’avais peur… mais je devais me contrôler… je ne la laisserais pas me submerger… J’y arriverais. Le sang glissa le long de mes doigts et je refusais de détourner le regard de moi-même qui finit d’arracher la tête de Lucian. Je refusais de céder… C’était absolument horrible… mais ce n’était pas réel, c’était juste dans ma tête… et la peur ne gagnerait pas. Je pensais de toutes mes forces à tous ceux qui me donnaient de la force.
Elle n'a pas l'air convaincue par tes dires. Pendant un instant, tu fais la moue. Avant de réaliser que tu n'en n'as pas grand chose à faire. Tu n'es pas là pour discuter, et pourtant te voilà à déblatérer des choses sans grand intérêt. Pourquoi tu perds tu temps, au juste ? Il faut croire que peut-être tu commences à apprécier ces dialogues sans sens ni intérêt.
Mais quoi qu'il en soit, jamais tu ne pourrais autant apprécier ça que de voir le déroulement d'une expérience. Ca n'a pas l'air agréable, tu sais que ça ne l'est pas. Qui aime les piqûres, de toute façon ? Il avait bien fallu que tu ne testes cette méthode sur d'autres personnes avant de venir ici, tu ne voulais pas faire n'importe quoi avec le précieux sujet d'expérimentation du projet Cadmus. Tu es quelqu'un de sérieux, et tu ne voudrais pas perdre de crédibilité à cause d'un manque de renseignement. Certaines personnes n'avaient pas supporté cette méthode d'injection, elle était trop directe et entrait directement dans le système. C'est ce qui te disait que peut-être, elle serait plus efficace sur quelqu'un de plus résistant, comme n°4. Tu ne peux pas voir ce que la jeune fille vois, ce qui t'intrigue mais tu t'en contentes. Tu te tiens à ta feuille où tu notes le temps qu'il a fallu à la toxine pour s'introduire dans son système, ainsi que le moment exact où tu vois son regard changer. A force, tu sais reconnaître un regard rempli de peur.
De nouveau, tu constates qu'elle résiste. A l'aide de la douleur, peut-être ? Elle utilise son pouvoir, volontairement ou non ça tu ne le sais pas encore. Du coin de l'oeil, tu vois les scientifiques en train de vérifier ses constantes. Ca avait l'air correct, alors tu reportes rapidement ton attention directement sur la jeune fille. Il ne reste qu'à voir combien de temps elle mettra à totalement se maîtriser. Tu ne lui as pour le moment fait injecter qu'une dose peu importante. Alors qu'est-ce que ça serait, si tu doublais la dose ? Il allait falloir attendre pour ça, même si tu doutais que ce soit possible tu ne voulais pas que son coeur ne lâche. Pas maintenant, ce n'était pas ton expérimentation personnelle. Pour le moment, en attendant de voir comme se termine ce premier essai, tu veux bien la laisser souffler et continuer de noter ce que tu trouves important. Même si tu le retiendrais aisément sans le noter tu comptais donner ces notes aux scientifiques après tout cela.
La douleur pulsait dans ma main et montait dans mon crâne. Je fermais les yeux et portais mes mains à mes oreilles pour les couvrir en fermant les yeux, recouvrant le monde d’un voile noir, j’écoutais mon cœur battre avec violence, je pouvais entendre des cris et des murmures. C’était dans ma tête, je sentais la chaleur de mon sang couler lentement le long de mon poignet. Son odeur métallique remplissait mon nez, mais je me coupais de ce que tentait de me faire entendre mon cerveau. Ce n’était pas vrai. Ce n’était pas vrai. Je me concentrais sur les pulsations de mon cœur jusqu’à ce que son boum-boum résonne dans mes oreilles et que ma mémoire se débloque malgré la peur qui battait encore dans mes veines au rythme de ce battement qui pourtant l’éloignait. J’expirais et ma mémoire s’ouvrit comme une rose timide et les paroles d’Euphonix glissèrent dans mon esprit. L’avantage de parler français, je pouvais découvrir des pépites de musique.
« Je ne pleure pas, je ne dors pas, je ne sombre pas… »
J’avais repris le contrôle. Je rouvris les yeux en sentant ma tête se balancer doucement au rythme d’une musique qui n’existait que dans mes oreilles. J’avais encore peur, mais je la repoussais loin, j’observais ma silhouette tuer et massacrer et s’approcher de moi. Je soutiens son regard avant de pencher la tête sur le côté continuant de réciter des paroles que peu devaient comprendre ou connaître.
« Pause. »
Je tournais la tête vers la vitre. Pause… J’acceptais l’eau et laissais les autres me poser un pansement, pas besoin de me recoudre. Je soutenais le regard de l’homme. J’avais vaincu la première étape… À quand la suite ? Qu’est-ce qu’ils allaient faire maintenant ?
Une piqûre, une nouvelle dose plus forte… Je luttais, je hurlais ma haine, je sentais les larmes couler sur mes joues, mais je refusais de ployer contre la peur. Je sentais la sueur couler dans mon dos et sur mon visage, ma fatigue prenait doucement place. Mais personne ne comprenait ou ne voulait informer, que j’arrivais à savoir où était la réalité par les ondes et la douleur.
Une pause. Je bus goulûment, laissant l’eau me rafraîchir… On y retournait. Je m’arrêtais un instant devant la glace et rivais mon attention sur l’homme. Je penchais la tête sur le côté alors que je sentis l’aiguille se planter dans ma chair. Le produit se rependit dans ma chair, dans les fibres de mon être. Je ne lâchais pas du regard l’homme avant de sentir la vague de vertige venir. Violente. Je sentis mes genoux flancher et venir frapper le sol. Je portais mes mains à mes oreilles et comptais jusqu’à cinq avant de rouvrir les yeux. Le cri se bloqua dans ma gorge, la peur paralysa mon cerveau. Je n’avais pas peur de ces visions cauchemardesque. La phrase claqua dans mon esprit avec le visage de Lucian… Lucian… Lucian… Lucian. Les toutes petites ondes électromagnétique touchèrent ma peau alors que mon cœur s’emballait. Je plongeais à l’intérieur pour apaiser les battements de mon cœur alors que je me recroquevillais dans un coin de la pièce, terrorisée par ce qui dansait devant mes yeux.
Son était n'a pas l'air de tant s'améliorer que ça pour le moment. Ca t'arrange car c'est toujours plus intéressant à noter plutôt qu'un était qui s'améliore de seconde en seconde. Car il y a plus de choses à noter, et car tu constates que vos expérimentations fonctionnent..
Mais elle semble reprendre le contrôle. Tu te demandais ce qu'elle voyait, si c'était difficile à supporter ou non. Normalement, ça l'était. C'était le but, ça n'aurait pas grand intérêt, sinon. Autant tu préférais quand les sujets ne résistaient pas, autant lorsque c'était elle qui résistait.. Ce n'était disons pas sans intérêt, et tu prenais note de tout ce que tu pouvais pendant que tu le pouvais. Jusqu'à la pause, en fait.
Pause vraiment nécessaire, d'après toi. Tu ne te faisais pas d'illusion, vous étiez probablement en train de jouer avec ses nerfs et ça devait forcément lui déplaire. Mais faire autrement ? Tu n'avais pas l'impression que ce soit possible. Et ça ne vous apporterait de toute façon par forcément de meilleurs résultats. Et c'est ce que tu voulais, les résultats les plus intéressants possibles.
Les essais avaient repris, et finissaient pas se ressemble. Ce n'est pas grave, parce que tu sentais que quelque chose était en train de changer. Ce n'était pas vraiment normal, que les constantes de la jeune fille semblent redevenir totalement normales. Ca t'avait intrigué, et tu avais détourné ton attention d'elle pendant un moment pour observer les machines. Hmm, quelque chose de louche était en train de se passer. Et ça, c'était particulièrement intéressant. Tout ce que tu pouvais faire, c'était attendre. Attendre, et te méfier un minimum. Parce qu'on ne sait jamais, que quelque chose puisse mal tourner. T'étais pas stupide, juste intéressé par ce qui se passait.
La peur me paralysait alors que j’étais recroquevillée sur moi-même à affronter des visions de cauchemars. Mais je ne devais pas céder à la peur, mon pouvoir ondula au fond de moi et je ressentis les ondes électromagnétiques et électroniques. Les patchs étaient reliés aux machines, je sentis les ondes vagues et je jetais mon pouvoir dedans à moitié consciente de ce que je faisais. Mais je devais me protéger de ce que je voyais, ne pas céder à la peur. Je sentis mon pouvoir plonger dans les machines. La puissance était là… Dans l’électronique. Je plongeais dans la machine et entendis un cri. Tant pis. Je me saisis de la puissance et la dirigeais sur moi-même en détruisant tout sur mon passage. Je m’en fichais. Je voulais juste me protéger.
Je rouvris les yeux, la peur me dévorait toujours de l’intérieur, mais je lutais contre elle. La coupure de ma paume s’était étendue sur le dessus de ma main et remontait lentement le long de mon bras. Je sentis la masse d’ondes arriver et créer un bouclier autour de moi. On pouvait voir quelques petites lignes électriques, mais ce n’était pas ça. Je m’appuyais sur le mur et me redressais en défiant du regard les créatures et l’ambiance autour de moi. Je me focalisais également sur la douleur et la chaleur de la plaie. Je continuais de garder mon bouclier autour de moi. Je sifflais et, savant que les autres étaient encore là, derrière ce qui avait été une vitre, je poussais les aiguës du sifflement à son paroxysme utilisant les ondes sonores pour frapper tout autour de moi.
Je sentis la peur refluer doucement en arrière plan. Même si j’avais encore le cœur qui battait avec violence. Je ne céderais pas à la peur… Oui, j’avais peur, j’étais terrorisée, mais je refusais de ployer devant… Le sang dégoulinait le long de mon bras et je sentais la douleur pulser dans mes veines, dans mon cœur, mais je ne la laisserais pas me dominer. Je la combattrais… Encore… et… Encore.
« TU NE ME DOMINES PAS ! »
Hurlais-je. À qui ? Sûrement à l’inventeur de cette toxine. À la peur également, j’allais triompher de ces visions qui n’existaient que dans ma tête. Je continuais à maintenir le bouclier autour de moi et de maltraiter le monde autour de moi par des ondes sonores violentes.
Ohh. Là, tu l'avais, la réaction tant attendue. Le moment où elle craquerait alors que vous n'y étiez pas forcément préparés. Mais tu le savais depuis un moment, ty t'y attendais. Logiquement, à moins d'être totalement maîtrisé, un être tel que la jeune fille aurait fini par craquer après avoir été exposé aussi longtemps et intensément à de la peur sous cette forme. Sous la forme de ta toxine que tu avais mis autant de temps à élaborer. Et autant d'énergie et d'intérêt, aussi. Même si ce n'était peut-être pas le résultat escompté, tu pouvais te satisfaire de ce résultat. Tes efforts n'étaient pas sans effet. Au contraire. Et bon Dieu, tu devais avoue qu'ils étaient pour le moment plutôt impressionnants, ces effets. Un tel état de peur, mêlé à une résistance hors du commun, ce n'était pas tous les jours que tu avais l'occasion d'observer cet intéressant mélange. Autant en profiter.
Mais là, il allait peut-être falloir faire un peu mieux que te satisfaire de ce que tu savais faire, et surtout mieux que de juste admirer ce qui se passait sous tes yeux. Même si, si la situation l'avait permis, tu serais resté encore quelques secondes à observer et noter les réactions du sujet. Il allait falloir peut-être de bouger de devant la vitre qui, tu le sentais, n'allais pas résister. Tu t'étais reculé de plusieurs pas, à vrai dire jusqu'à aller jusque dans le fond de la salle. De préférence, derrière d'autres personnes. De toute façon, tu fus bientôt contraint de lâcher ton carnet de notes et de te boucher les oreilles. Tes lunettes, heureusement qu'elles étaient tombées lorsque tu t'étais penché parce vu le bruit qu'avait fait la vitre qui vous séparait de n°4 en se brisant, tes lunettes n'auraient pas tenu plus longtemps. Ca devenait problématique, actuellement. Parce que le son était intenable, et si personne ne remédiait à la situation qui était en train de dégénérer, tu doutais rester ici bien longtemps. Et tu ne voulais pas partir, pas maintenant. T'avais l'impression que ça ne faisait que cinq minutes que tu étais là, ou presque. Est-ce qu'elle comptait se taire ? Tu l'aurais bien regardé, mais tu ne voyais pas grand chose de loin sans tes lunettes. Puis de toute manière, après t'es redressé, il ne t'a fallu que quelques nouvelles secondes pour à nouveau te baisser en grimaçant, le son désagréable venant t'agresser les tympans. Du coin de l'oeil, tu voyais du mouvement. Probablement d'autres scientifiques arrivés pour essayer de mettre la jeune fille hors d'état de nuire. C'est vrai qu'il serait temps de le faire. Bon, tu devais l'avouer. Doubler la dose de toxine n'avait peut-être pas été inefficace, ça n'avait pas non plus été la meilleure des idées que t'aies pu avoir au cours de ta vie.
Je déchaînais mes ondes sonores en poussant leur côté aigu au maximum. Je me déchaînais pour vaincre cette peur. Je faisais tout pour la combattre, la douleur glissait le long de mon bras au fur et à mesure que la plaie s’étendait doucement le long de mon bras. Je sentis les illusions se déchirer et je tus, arrêtant la diffusion des ondes et reprenant lentement pieds dans la réalité, je gardais mon bouclier dressait, mais je m’appuyais sur le mur avant de me laisser glisser par terre en inspirant profondément. Lentement je retrouvais la pièce et trois scientifiques et visiblement au cas où armer. Je les observais avec attention en cherchant mon souffle. Je clignais des yeux avant d’enfin dissiper mon bouclier. Je levais mon bras.
« Je crois… que j’ai besoin de points. »
Les scientifiques m’observèrent et je me mis à rire toute seule, complètement épuisée parce qu’il venait de se passer. Très lentement, pour éviter d’effrayer les scientifiques, je me redressais et fit un pas en avant. Mes gens ne me portaient plus réellement. Le scientifique m’attrapa et m’aida à marcher jusqu’à un fauteuil pour m’asseoir. Je fermais les yeux avant de les rouvrir et d’observer les dégâts. D’accord j’avais un peu éclaté les vitres et quelques machines… Je pris une bouteille d’eau et la vidais en quelques longues gorgées avant de regarder le scientifique me recoudre avec patience. J’avais l’habitude.
J’avais faim. Je sentis mon ventre gronder avec force, je me sentais shooter… Complètement dans du coton. Au moins je n’aurais pas à faire une prise de sang… C’était déjà fait. Je gloussais complètement pété. La vache ! Que j’aimais pas cette situation. On me banda soigneusement le bras avant de m’obliger à me lever pour m’asseoir à une table avec quelques biscuits… Et un chocolat chaud. J’attrapais aussitôt la tasse pour boire le chocolat. Je soupirais de plaisir avant de m’appuyer contre le mur en fermant à moitié les yeux en savourant le goût du chocolat.
Tu n'entendais plus spécialement de bruit, tu pouvais en conclure qu'elle s'était calmée ou que les scientifiques étaient parvenus à la mettre hors d'état de nuire. Tu t'étais redresser pour confirmer tes pensées. Et effectivement, t'avais l'impression que c'en était fini. Tant mieux, tu préférais qu'il règne un certain calme. Certains n'avaient pas l'air rassurés, d'autres firent simplement ce qu'ils étaient censés faire. Dont aller recoudre la plaie de la jeune fille, qui avait quand même l'air plutôt profonde. Eh bien, quelle affaire.
Pour ta part, tu finis de te redresser et tu époussettes tes vêtements. C'était peut-être la séance la plus intéressante que vous aviez pu avoir jusqu'à maintenant, et ça te convenait tout à fait. Toujours à une distance relativement raisonnable, tu t'étais remis à l'observer un moment. Et puis après avoir un peu réfléchi, tu t'étais rapproché d'elle une fois qu'ils eurent fini de recoudre sa plaie, et terminé de l'installer autre part. C'est qu'elle avait l'air totalement épuisée, la jeune fille. Tu pouvais plutôt comprendre, même si tu ne faisais pas partie de ces personnes possédant des pouvoirs et capacités particulières. Ca avait l'air épuisant, dans certains cas. Et sans doutes dans le cas d'une telle démonstration.
Soit, tu te rapproches d'elle. Tu poses ton carnet de notes sur la table, ne comptant plus noter grand choses. Tu ranges aussi tes lunettes dans ta poche, tu ne penses pas pouvoir les remettre avant d'en avoir changé. De nouveau, dire que ça n'avait été que dans sa tête était totalement inutile. Parce que ta toxine ne créait pas d'illusion ou quoi que ce soit, elle jouait juste sur la sensation de peur et à moins d'y être totalement immunisé, c'était impossible d'éviter la sensation de peur. Ca serait bien trop simple sinon, et ce n'était pas ce que tu voulais car ça ne serait pas efficace. Ce que tu voulais, ce n'était pas laisser le choix au personnes qui respiraient ce gaz. C'était de simplement voir leurs réactions, et à quel point quelqu'un pouvait perdre la tête.
« Tout va bien ? Enfin, dans la mesure où aller bien est possible dans cette situation. C'est la première fois que je peux observer une réaction telle que celle-ci. Tu ne t'es pas trop blessée ? »
Toutes tes questions, tu ne les posais pas vraiment par hasard non plus. Dans tous les cas, les réponses te seraient d'un certain intérêt, même minime. Ca serait déjà ça. Sauf si elle décidait de ne jamais te répondre.
Je fermais à moitié les yeux en m’enfonçant au rythme des battements de mon propre cœur. J’étais fatiguée et mon bras me faisait mal. Pourquoi me donner un antidouleur ? C’était stupide. Il fallait aussi que j’apprenne à neutraliser la douleur. Je passais une main dans mes cheveux avant de rouvrir les yeux et grignoter un biscuit en regardant droit devant moi. Je tournais la tête pour voir l’homme s’asseoir en face de moi. Il n’avait plus ses lunettes. Ah… J’avais dû les casser… Tant pis. Il n’avait qu’à pas m’avoir fait peur ainsi. Je me frottais les yeux en buvant une nouvelle gorgée de chocolat chaud sans rien dire. Qu’est-ce qu’il voulait que je dise ? Je restais silencieuse un instant avant de hausser les épaules.
« Ça va. L’adrénaline descend un peu, je suis dans le coton. La première fois ? Eh bien… vous devriez demander les bandes de vidéos de surveillance quand je suis en crise de nerfs. Nan, ça va. C’est pas grand-chose. J’ai vu pire. »
Ce qui était vrai… Vu le nombre de fois où mon pouvoir avait explosé ou que je l’avais usé trop longtemps, ce n’était pas cette coupure qui pourrait m’handicaper. Puis je guérissais très vite. Je bus une nouvelle gorgée de chaleur et de sucre, laissant un sourire étirer mes lèvres avant d’observer à nouveau l’homme. Il était tendu, je regardais ses mains et ses habits, pas de coupure… Il avait eu de la chance. Je poussais gentiment les biscuits vers lui. Pas sûre qu’il était prêt pour ce qu’il venait de voir.
« Et vous ? Tout va bien ? Je ne vois pas de blessure… Mais vous devriez faire attention, les ondes sonores endommagent l’oreille interne, et on ne le remarque pas facilement. Vous avez pu observer ce que vous vouliez ? »
J’émis un ricanement. J’aurais aimé lui faire exploser les tympans… J’étais presque sûre que la douleur était telle qu’il aurait tourné de l’œil. Mais je m’étais trop fatiguée avant. Et déchaîner mon pouvoir était mauvais pour ma santé. Et celle des autres. Mais là, la sienne et celle des scientifiques, je m’en foutais un peu… Surtout qu’ils avaient provoqué ce que j’avais fait. Il fallait s’en douter aussi que ce que je pouvais faire. Je finis ma tasse de chocolat avant de la reposer. Ça faisait du bien. Je restais appuyée contre le mur en détaillant l’homme. Ah si… un coupure sur la joue, un sourire étira mes lèvres. Bien fait.
C'est vrai, ça. Tu devrais demander ces bandes vidéos, ça pourrait être particulièrement intéressant.. Enfin tu n'étais pas là pour ça, et ça ne concernait pas totalement sa peur. Il n'empêchait que tu étais quelqu'un de curieux et que tu savais t'intéresser à tout. Tu t'appuies contre la table, en hochant la tête.
« Je vois.. Ca devrait passer. Ce sont des choses qui t'arrivent souvent ? Mais je devrais, oui. »
Eh bien. Mais c'était bien, si elle avait vu pire. Enfin bien pour elle, tu le supposais. Pour toi, ça ne changeait pas grand chose. Mais tu l'avais posée cette question, c'était normal qu'elle te réponde et tu t'estimais chanceux qu'elle n'ait pas décidé de totalement t'ignorer. Et très chanceux qu'elle ne te tende les biscuits. T'allais pas refuser un biscuit, ça non. Tu en avais donc pris un, que t'avais commencé à grignoter avant de lui répondre.
« Tout va bien oui. Enfin plus ou moins. Je me doutais quelque chose du genre pourrait arriver, je me suis suffisamment éloigné. Ohh, je sais bien. Je mettrai des bouchons d'oreille, la prochaine fois que je viendrai. »
Ce n'était ni une menace, ni un avertissement. Simplement un fait, il n'était pas impossible que tu reviennes, peu importe les risques que tu pouvais encourir. T'étais juste bien trop intéressé par ce qui pouvait potentiellement se passer si tu revenais et que tu continuais tes tests. Encore faudrait-il qu'on te laisse revenir. Mais ça ne devrait pas poser trop de souci, il y avait eu des résultats alors tu ne voyais pas pourquoi ceux qui t'autorisaient à venir ne seraient pas heureux de ce qui avait pu se passer. Certes, il y avait des dégâts et quelques blessures superficielles. Mais ce n'était pas important, ce qui était important c'était de voir jusqu'où les résultats pouvaient être poussés. De voir tout ce qu'il vous serait possible d'apprendre.
« Et oui, j'ai pu observer et noter ce que je voulais.. Je n'ai jamais vu un tel niveau de résistance à la toxine, c'est plutôt impressionnant. C'est qu'on se sentirait presque en danger, en ta présence. »
Mais t'étais quelqu'un de pragmatique, et tu préférais te dire que tu ne craignais pour le moment pas grand chose. Elle devait de toute façon être épuisée, et ce n'était pas plus mal. Ce n'est pas que tu te sentais plus en confiance comme ça, mais presque. Tu t'essuie la joue, fronçant les sourcils en remarquant enfin la coupure. Ca aurait pu être pire.
Je restais muette à sa question pendant une seconde. Est-ce que c'était si souvent que ça que mes nerfs le lâchaient ? Je remuais le nez en réfléchissant sans trop savoir, mes doigts attrapèrent un biscuit et je répondis.
« Je dirais que ça dépend. »
Je ne pouvais pas être plus précise que ça. Ca dépendait. Avant c'était Lucian que parfois ils appelaient pour me calmer pour réussir à faire tomber la tension... Mais maintenant Lucian ne venait plus. Il était partit brusquement sans un mot sans même un au revoir. Et ça c'était pas son genre. Est-ce qu'il allait bien ? Est-ce que quelqu'un lui avait fait du mal ? Je sentis un picotement au bout de mes doigts. Il ne fallait pas que je pense à ça. Sinon j'allais à nouveau m'énerver ... Et je n'étais pas dans une salle pour.... Quoi sur Conner aurait dis que c'était une bonne idée de tout défoncer. J'eus un sourire triste en pensant à lui. Il me manquait... J'écoutais à peine la réponse de l'autre. Je français légèrement les sourcils quand il évoqua les bouchons d'oreilles je ricannais. Si je voulais le frapper avec des ondes sonores ça ne serait pas ses bouchons qui allaient sauver ses tympans. Mais je conservais cette information secrète. Je repris un biscuit pour le croquer avant de hausser les épaules.
« J'ai de quoi résister à la peur en tête.... Presque peur ? C'est le but. Je suis née pour inspirer la peur et défendre des valeurs et obéir. »
C'était pour ça que j'avais un numéro et pas de nom. Je touchais mon oreille sans rien dire de plus là où était inscrit le numéro 4, mon identité. J'eus un sourire amère à cette pensée. Avant de froncer les sourcils
« De l'extérieur je devais avoir l'air pathétique. »
Et je n'aimais pas ça du tout avoir l'air faible et tout cela. Je n'aimais vraiment pas ça... C'était aussi pour ça que je n'aimais pas ces expériences.
Ca n'avait pas l'air facile, cette situation. De ce que tu svais et comprenais, elle était ici depuis longtemps. Depuis sa naissance, peut-être ? Tu ne t'étais pas encore suffisamment renseigné pour pouvoir répondre à cette question. Ca ne faisait initialement pas partie des informations que tu voulais obtenir, mais tu ne pouvais t'empêcher de finir par te montrer curieux par rapport à la jeune fille. Bon, tu ne le montrais pas non plus totalement, parce que tu saurais vivre sans toutes ces informations supplémentaires et pas aussi importantes que ce que tu pouvais apprendre durant ces séances.
« J'imagine, oui. Il paraît, j'ai l'impression que c'est plutôt bien parti et que le projet Cadmus est plutôt abouti. »
T'en avais l'impression, et c'était très certainement le cas. Mais pour le moment, tu ne t'y est pas encore intéressé de très près. Peut-être que tu devrais, peut-être que ce n'était pas con de le faire. Parce que si leurs recherches avançaient bien, c'est qu'ils avaient un but. Ils ne pouvaient tout simplement pas faire tout ça pour leur curiosité scientifique, non, généralement un projet mène sur un but. Et prendre connaissance de ce but ne te paraissait pas être une mauvaise idée si, un jour, tu te trouvais en position de faire un choix concernant ce laboratoire, tu préférerais ne pas te tromper dans ton choix. Mais pour le moment, ils avaient l'air de s'occuper de leurs affaires discrètement. Ce qui te donnait tout le temps nécessaire pour te renseigner.
« Pathétique ? Je n'aurais pas utilisé ce terme. C'est toujours impressionnant de voir une certaine puissance telle que la tienne, je ne perçois pas vraiment de faiblesse de ta part. Beaucoup de gens s'affaiblissent face à la peur, c'est normal, c'est dans nos gènes. Et puis même, imaginons que tes tentatives pour repousser la peur soit vaines, au moins tu tentes. Et ce n'est pas pathétique. Mais après, ça peut n'être que mon point de vue. »
Tu avais haussé les épaules. Tu pouvais comprendre qu'elle puisse avoir l'impression que c'était pathétique. Enfin ça ne t'étonnait pas. Un tas de gens pourraient avoir cette opinion, peut-être était-ce parce qu'elle était jeune, ou qu'elle doutait de ses capacités. Tu ne savais pas trop, tu ne la connaissais pas encore suffisamment pour assumer de ce type de choses.
« Tu n'es pas fière de toi ? Je pense que tu pourrais te permettre de l'être. »
Je haussais les épaules. Oui je le savais que j'étais l'une des plus aboutie des quatre. Et ça rendait dingue N°1. Il devenait fous parce qu'il n'était pas le meilleur et je le sentais dans sa manière d'être avec moi. Et moi je m'en fichais complément. Qu'est ce que je pouvais faire d'autre de toute manière. J'observais à nouveau l'homme sans rien dire quand il affirma que ce n'était pas pathétique ce qu'il c'était passé. Je ne savais pas ce que c'était pour lui... Hurler contre des choses qui n'existaient que dans sa propre tête... Stupide. Je souris à sa remarque. Une puissance ? Il n'avait rien vu. Je me grattais la joue sans rien dire pendant un instant. Fière de moi ? Je secouais doucement la tête.
« Ce n'est pas la puissance maximale que je peux déployer.... Dans un bâtiment je peux pas aller au maximum. C'est dangereux. Puis... J'estime que je n'aurais même pas dû flancher ou poser un genoux par terre. »
Oui, j'étais dure avec moi-même, mais c'était aussi pour ça que je progressais et puis... J'attrapais un biscuit pour le grignoter avant de sourire
« L'avantage de ces expériences... C'est que j'ai le droit à un chocolat et des biscuits. C'est rare sinon. »
Voir inexistant. Les repas étaient calculés pour être parfaitement équilibré et apporter juste ce qu'il fallait en gras et tout ça. Je regardais le biscuit et plissais le nez.
« C'est dommage.... J'aime bien le chocolat et les biscuits...»
Je croquais dans le biscuit avec un sourire triste. C'était le dernier il fallait savourer je fronçais les sourcils
« Pourquoi cet intérêt pour la peur ? Une forme... D'art ? De fascination ? »
Ca te faisait presque rire, son espèce de nonchalance. Presque, car tu n'étais pas quelqu'un qui riait souvent. Sourire, ça t'arrivait. Mais rire, il fallait être sacrément drôle ou te taper sur le système pour ça. Mais pour le moment, la jeune fille ne faisait ni l'un ni l'autre. Mais tu notes intérieurement ce qu'elle te dit. L'éducation qu'elle a du recevoir pour tenir ce genre de propos a du être assez dure. Sans doutes pas du même style que la tienne, mais pas moins dure.
« Oh, j'imagine bien. Déjà qu'ici, ce n'était pas totalement sécuritaire.. Ah oui ? Et tu penses que ça serait possible, ne pas flancher ? »
Ca serait beau, de penser ça. Et elle semblait bien partie, oui. Mais est-ce que ça serait totalement possible, de ne pas flancher ? Tu parfais du principe que non. Mais tu pouvais te tromper, admettre tes erreurs ne t'avait jamais posé de souci. Sauf lorsque tu avais l'impression que ça remettait en cause ton intelligence. Ce qui n'était pas non plus le cas ici, alors tout allait bien.
« Qui n'aime pas les biscuits et le chocolat ? On a tous droit et besoin à un minimum de réconfort, je pense. »
Et si la nourriture aidait.. Alors pourquoi pas. La nourriture ne t'avait jamais été d'un très grand réconfort, personnellement. Après tu appréciais toujours un un bon repas bien cuisiné et quelques sucreries de temps en temps, mais tu t'en passais aisément. Ca ne t'avait jamais rien apporté de particulier. Sa question te surprit quelque peu, mais tu n'eus pas vraiment de mal à répondre. C'était une question que tu connaissais, une question qu'on t'avait posé maintes et maintes fois, dans des situations diverses et variées. Tu répondais toujours plus ou moins la même chose, ça ne changeait jamais beaucoup.
« Une fascination, je dirais, c'est certain. Depuis longtemps, déjà quand j'étais jeune.. Je sais que c'est une source d'intérêt et connaissance intarissable. Mais tout est parti d'une sorte de fascination, oui. Je veux juste tout savoir de ce sujet. Quitte à voir le monde entier plongé dans la peur. »
J’observais l’homme. Est-ce que c’était possible de ne pas flancher ? Je fronçais légèrement les sourcils avant de hocher la tête. J’étais presque sûre que cela était possible. De totalement contrôler, de ne pas flancher. Il y avait des gens très forts. Je me mâchais les joues avant de formuler ma réponse.
« Oui. Oui j’en suis sûre. Certains sont capables de rester fort, et d’ignorer ou de maîtriser leur peur quelque soit la situation. »
Lucian… ou Conner par exemple. Eux j’étais sûre qu’ils seraient forts quelle que soit la situation. J’observais le fond de ma tasse sans savoir quoi faire. Je ne pourrais pas en réclamer une autre tasse… Fait chier… J’aimais ça moi…Pourquoi je ne pouvais pas en boire plus ? C’était pas juste avec tout ce que j’avais fait, j’en méritais deux tasses ! Et plus de biscuits… Enfin… je savais que c’était pour mon bien. Je passais une main dans ma tignasse.
« Les scientifiques ? Vu le peu que j’ai le droit d’en manger. Je ne suis pas censé avoir besoin de réconfort. »
Programmé génétiquement pour vous servir, être une parfaite machine à tuer tout ça… enfin… C’était autre chose. J’avais beau être perfectionné, j’avais encore des « défauts » mais la personnalité ne se décidait pas génétiquement. Enfin… je n’en étais pas sûre… Pour l’instant je voulais connaître ses motivations pour la peur. Ce mec était un fou furieux ! Pourquoi j’avais pas le droit de le tuer ! Merde ! Je sentis les ondes faire très légèrement trembler la table. Je pris une inspiration.
« Étrange fascination… La peur pousse à faire des choses je suis d’accord, à avoir des comportements particuliers. Mais elle ne fait que démultiplier d’autres hormones et secrétions dans le corps pour faire réagir l’individu. Enfin… sauf quand on parle de l’état de sidération… Ou celui de dédoublement… Que j’ai eu… »
Je marmonnais la fin de ma phrase dans ma barbe en analysant ce qu’il s’était passé. J’attrapais le carnet de notes de l’homme sans rien lui demander avant de noter vivement, j’étais gauchère, ce dont je me souvenais, les sensations, les sentiments… Le « chant » des ondes. Je restais silencieuse en griffonnant tout cela pour ne rien perdre en mémoire. Voilà ! C’était totalement illisible pour un autre que moi, puisque cela n’avait ni fin ni début et que dans ma précipitation j’avais sûrement gravé sur la page en-dessous tout ce que j’avais mis. Tant pis.
Elle semblait sûre d'elle. Peut-être que ce qu'elle disait se révélerait un jour être vrai. Ca t'étonnerait mais.. Ce n'était certainement pas impossible. Quoiqu'il en soit, ça t'avait fait hausser un sourcil, et ton regard s'était un peu perdu dans le vide pendant que tu te plongeais dans une certaine réflexion.. C'était peut-être considérable comme de l'espoir, le fait de penser qu'il était possible de totalement maîtriser sa peur. T'aimais moyennement l'espoir, ça entrait souvent en conflit avec la peur, et si tu pouvais faire disparaître l'espoir de la surface de la terre.. Tu le ferais volontiers. Mais soit. Ta réflexion fut interrompue par la remarque de la jeune fille.
« Hmm, j'ai des doutes. Ils ne le disent peut-être pas. Ils n'ont de toute façon pas l'air d'être très communicatifs. C'est triste, dans un sens. »
Même si ça ne t'attristait pas particulièrement. Tu avais généralement du mal à faire preuve d'empathie. Ca dépendait avec qui, certes. Mais il faudrait que tu connaisses un minimum quelqu'un pour te sentir capable d'éprouver de l'empathie à son égard. Ce qui n'était pas vraiment le cas actuellement, déjà que tu avais une certaine difficulté à la considérer comme une personne normale et pas simplement comme une expérience du gouvernement. Tu regardes la table, quand tu sens qu'elle tremble un peu. Ca ne manqua pas de te faire sourire.
« Il paraît, je la trouve totalement légitime. Oh, c'est sûr. Elle peut même faire mourir certains. Certes, mais ça n'en n'est pas moins intéressant.. De dédoublement ? »
Tu ne vois pour le moment pas trop de quoi elle parle. Mais elle semble se comprendre, et t'imagines que c'est le principal. Tu l'observes faire ce qu'elle veut, ne cherchant même pas à décrypter ce qu'elle écrivait. Son écriture ne semblait pas claire alors sans lunettes et sans bonne luminosité, t'étais pas sûr que ça vaille la peine de t'y tenter.
Je haussais les épaules sans rien dire. Un manque de communication entre moi et les scientifiques… J’avais l’habitude et on s’y faisait, c’était comme ça. Triste… Je ne savais pas, j’imaginais que comme nous étions des armes ils ne voulaient pas qu’on s’attache à quelque chose pour nous rendre plus performants ? Je ne savais pas trop. Ou alors ils estimaient que cela ne servait à rien pour eux ? Je n’avais peut-être pas envie de savoir. C’était sans doute pour le mieux de ne pas savoir… Il y avait des gens que j’aimais bien et que je tentais parfois de voir. Il fallait que je me focalise sur ceux que j’aimais bien.
Je ne dis rien en l’écoutant. Les ondes faisaient trembler la table. Je refermais le poing pour les contenir et arrêter de me fatigue. Mais j’avais une forte envie de le décapiter. Je restais à le fixer en imaginant mes ondes trancher net sa tête, qu’il ne se rendrait même pas compte tant mes ondes pouvaient être rapide et que lentement sa tête glisserait sur la table dans une gerbe de sang. Je retiens un sourire avant d’avoir une illumination au sujet de ce qu’il s’était passé. Si bien que je lui arrachais son carnet pour me mettre à noter et expliquer ce que j’avais vécu et comment je l’avais vécu. Déjà que je n’avais pas une jolie écriture, mais là c’était encore pire, mais ce n’était pas grave. Je notais le plus rapidement possible ce qu’il s’était passé en fronçant les sourcils. J’observais l’homme un instant. Il était pas capable de lire puisque j’avais brisé ses lunettes. Je haussais les épaules.
« J’avais besoin de noter ce qu’il s’était passé dans ma tête tout à l’heure, c’est ça le dédoublement. J’avais conscience de mon corps, d’avoir peur, mais en même temps je savais que je ne devais pas avoir peur et je sentais les ondes et ce qu’il se passait autour de moi alors que j’avais peur. C’est difficile à accepter, c’était comme-ci… j’avais séparé mon corps et mon esprit… »
Je me frottais le nez sans savoir si c’était bien clair ou non. Mais je m’en fichais : j’avais compris pour moi. Et ça ne serait pas la première fois que personne ne comprenait ce que je disais.
Tu te demandais si, si elle en avait l'occasion, elle se débarrasserait de toi. C'est bizarre, et peut-être que tu te trompait, mais tu avais l'impression que oui. Ca ne te faisait ni chaud ni froid, elle ne serait certainement pas la première personne à te détester ni à vouloir te tuer. C'est pas que tu y étais habitué, mais presque. Et si tu devais t'inquiéter de chaque personne qui ne t'appréciait pas.. T'irais pas bien loin. Elle ne te faisait pas peur, même si tu savais pertinemment qu'elle était tout à fait capable de te tuer si elle le souhaitait. Mais tu n'avais pas l'impression qu'elle ne le ferait maintenant, et tu savais que tu pourrais tout à fait t'en sortir si quelque chose comme ça arrivait.
Mais là, tu oubliais un peu les quelconques risques que tu encourais ou quoi. Tu pensais surtout à ce qu'elle pouvait être en train de te raconter. Ou être en train d'écrire, mais tu ne parviendrais pas à le déchiffrer. Alors autant te focaliser sur ce qu'elle disait, tu pourrais peut-être apprendre des choses intéressantes. Et pour le moment c'était plutôt le cas, tu ne pensais pas qu'elle avait tout ça à noter. Mais tu ne t'en plaignais pas, si elle t'expliquait un minimum. T'avais l'impression qu'il y avait encore tout un tas de choses que tu avais à apprendre sur cette jeune fille, et c'était diablement intéressant et fascinant en même temps. C'était rare que ton intérêt ne se montre envers une personne en particulier. C'était rare que tu t'intéresse même seulement à quelqu'un, à un être humain. Tu t'intéressais généralement plutôt aux émotions, aux réactions. Mais bon, tu avais bien le droit à quelques écarts par moments, du moins t'en avais l'impression. Puis tu comptais bien faire ce que tu voulais, que ce soit dans tes habitudes ou non.
«D'accord.. C'est étrange, on peut le dire. Je n'en n'avais jusqu'ici jamais entendu parler, c'est particulier. Peut-être est-ce en partie du au fait que tu as été sujettes à des expériences depuis longtemps, peut-être est-ce totalement autre chose. Avoir des réponses par rapport à ce sujet serait plutôt intéressant.. »
Pour le coup, tu te parlais surtout à toi même. Tu te disais que oui, ça serait quand même particulièrement intéressant de voir si elle était capable de faire plus que ce dédoublement dont elle parlait, si c'était possible d'aller plus loin. Si elle était capable de développer de réelles capacités particulières et utiles grâce à ça. D'un coup, tu te dis que peut-être que tes visites régulières pourraient devenir encore plus intéressantes. Et cette pensée te fait sourire. T'aurais pas pensé pouvoir te retrouver encore plus fasciné que tu n'avais pu l'être jusqu'ici.
J’étais presque sûre qu’il n’avait rien compris à ce que je racontais. Mais ce n’était pas très grave, pour moi c’était très clair. J’observais l’homme qui se parlait à lui-même. Je levais les yeux au ciel avant de soupirer avec ironie.
« Je suis une sujet d’expériences. »
Normale que je n’avais pas des réactions normales. Vu ce qu’on m’avait injecté ou ce genre de connerie… Je me demandais encore parfois si j’étais bien humaine. J’imaginais que c’était dans la tête être humain. Est-ce que l’homme en face de moi était humain par exemple. D’un point de vue biologique, j’étais sûre qu’il l’était plus que moi. Mais encore une fois c’était autre chose. Je soupirais un peu en secouant la tête.
« C’est vous le scientifique. C’est vous qui devez répondre à ces questions. Et vous qui devez écouter vos… sujets de tests. C’est pas à moi de répondre à ces questions. »
Même s’il était clair que je n’étais pas tout à fait normal comme fille. Mais on s’y faisait de ne pas être normal. Pas du tout normal. Je plissais le nez sans rien rajouter pendant un instant avant de pencher la tête sur le côté.
« Vous devriez tester mes frères tout cela… Ils sont aussi modifiés que moi, du coup ça peut être intéressant pour vous. »
Et comme ça on pourrait voir si ce n’était pas moi le « problème ». Ou alors…
« Ou alors vous l’avez déjà fait et ils n’ont rien fait de spécial ? »
Je ne communiquais pas réellement avec eux. Je m’en fichais un peu, je n’avais pas beaucoup de temps de toute manière pour discuter avec eux. C’était cours, entraînement, cours et potentiellement test sur ma tronche… Je devais avoir fait quelque chose au bon dieu ? Je ne savais pas, j’observais l’homme avec attention.
« Si vous pouviez, vous me garderiez pour vous pas vrai ? »
Et j’avais pensé tout haut… Ce n’était pas très grave… Je voulais une réponse. Je soutiens son regard.
Tu aurais pu te douter du fait que tu aurais une réponse du genre. Mais ça t'avait quand même relativement surpris et fait sourire. Elle n'avait pas tord, loin de là. Alors tu ne l'avais pas contredite, te contentant de pencher la tête un moment. Est-ce que le fait qu'elle soit effectivement le sujet de plusieurs expériences, de tout un projet, lui enlevait un peu de son humanité ? Plein de question. Et de nouveau, elle n'avait pas tord. Tu devrais pouvoir y répondre. Mais pour y répondre, tu allais avoir besoin de plus d'informations, informations que tu allais tâcher de chercher et trouver.
« C'est vrai. Mais je ne te connais pas encore suffisamment pour y répondre directement par moi-même. Mais oui, je finirai par savoir le faire. »
Du moins tu l'espérais mais tu préférais rester confiant. Tu l'étais la plupart du temps et tu n'avais pas envie de déroger à cette règle aujourd'hui. Pas maintenant. Surtout pas à ça nouvelle remarque. Tu pourrais, oui. Tu pourrais au moins considérer l'idée mais est-ce que ça en valait la peine ? Reprendre des recherches depuis le début ? Tu hausses un sourcil, et tu te frottes le menton durant quelques secondes.
« J'y ai déjà pensé. Mais ça prendrait trop de temps, je préfère me focaliser sur une chose en particulier. De puis, j'ai déjà posé la question aux scientifiques et de leur point de vue, ce n'est pas la peine. »
Elle était plus intéressante, tu pouvais t'en rendre compte sans souci. Et tu n'étais sans doutes pas le seul à le penser. Elle devait s'en douter aussi. Elle avait l'air perspicace mais ce n'était peut-être qu'une impression. Mais pour le coup, elle n'avait pas tord du tout. Et ça n'avait pas manqué de te faire sourire.
« Absolument. C'est la première fois que je vois une aussi bonne occasion d'apprendre des choses. Une excellente occasion d'expérimenter sur quelqu'un qui n'est pas.. Commun. »
Une souris rousse, qui courrait dans un laboratoire, je l’attrape par la queue, je la plante avec une aiguille, je lui injecte un produit, je regarde comment elle réagit, et ensuite je recommence. Fallait vraiment que j’arrête d’être autant déprimée. Sinon j’allais finir par me pendre. Meh. Fallait que j’arrête. Ou… que je mange plus de chocolat… Je préférais la seconde solution… J’aimais le chocolat, c’était trop bon. Il faudrait aussi que j’essaye de voir Lucian… Il me manquait terriblement. Je massais mon poignet sans rien dire, serrant un instant les bandages pour sentir la douleur vriller mon cerveau et rejeter le mal de crâne loin de moi. Chacun avait ses méthodes, moi je me faisais mal… Une cicatrice de plus ou de moins. Je soutenais le regard de l’homme avec attention. Qu’est-ce qu’il voulait… Me connaître pouvoir m’analyser. J’eus un rictus amusé.
« Personne ne peut penser me cerner. »
Trop imprévisible, trop instable. J’étais moi… J’avais beau être une expérience, j’avais une âme et un esprit. Je sentais mon cœur battre, mes pensées rebondir sur les os de mon crâne, le froid de la table… L’instabilité de mon être, virevoltant sur une corde fragile que la fatigue pouvait faire voler en éclat et dans ce cas je savais que je sombrerais dans quelque chose de violant… La violence, c’était avec elle qu’on m’avait appris à répliquer. Je passais mes doigts sur mon visage et mes cheveux. Qui étais-je vraiment ? Je la sentais… La crise étendre ses tentacules noirs autour de mon être, entrer par le moindre pore de ma peau et se glisser dans mon cœur pour le faire exploser dans un cri. Pas la peine… Je rependais les ondes autour de moi, le verre à l’autre bout de l’endroit tinta légèrement, et je sentis les regards déchiqueter ma peau, fouiller mes muscles et essayer d’atteindre mon esprit. Je relevais les yeux pour regarder l’homme. Pas commun. Je tendis la main, très lentement, pour la poser sur sa joue en soutenant son regard. Je le sentais… Que j’étais en train de basculer… La fatigue, la peur… La haine de n’être considéré que comme un test. Je lâchais prise avant de parler d’une voix glacée :
« La N°4 est plus intéressante que le N°1… La N°4 pourrait vous faire exploser le crâne en une fraction de seconde… Du sang serait à l’autre bout de l’endroit et des os fiché dans le mur… Et votre cervelle… Si précieuse… serait rependue sur le sol… la table… Et je pourrais sentir la chaleur du sang sur ma peau. Une expérience qu’on ne voudrait pas tenter. Une expérience faite par un test… - N°4 ! Stop ! »
Je me retournais brusquement, basculant le banc en me levant. Un gardien ? Qui pointait son arme sur moi. Il était nouveau. La colère enfla et je tendis la main vers lui. Il fut projeté loin de moi, d’une autre onde je fis se briser son arme. Il était vivant, je voyais sa cage thoracique se lever. La colère pulsait dans mon crâne, tout comme la migraine. Je perdais pied.
« Ne. Pointe. Jamais. Une. Putain. D’arme. Sur. Moi. »
Je tremblais et ce n’était pas bon signe, pour personne. J’en avais oublié l’homme derrière moi. Un autre scientifique entra et je m’imaginais réduire son corps à l’état de bouillie sanglante, quelque chose d’informe… Juste passer ma colère sur un être… voir un autre souffrir… J’inspirais profondément sans pour autant bouger de ma position, toujours prête à attaquer… Dans ces cas là… À part Lucian, que ce soit des crises de larmes ou de rages il arrivait à me calmer, il fallait juste m’injecter un calmant assez puissant pour me shooter.
Eh bien. Si elle le disait, tu allais la croire. Et sans trop de difficulté. Cerner quelqu'un, ce n'était pas facile. Tu le savais. C'était difficile de totalement le faire, mais croire qu'on puisse cerner quelqu'un n'était pas impossible. Mais tu ne te faisais pas d'illusion, tu ne savais pas cerner tout le monde. Et certainement pas cette jeune fille. Elle était bien trop particulière. Mais sa remarque n'avait pas manqué de te faire sourire. Elle était effectivement perspicace. Tu n'avais pas jugé utile de répondre directement, un sourire et léger haussement d'épaule seraient de ton point de vue une réponse suffisante.
La preuve que tu ne parvenais pas à la cerner. Tu ne t'étais pas attendu à cette réaction-ci. Ca t'avait fait sourciller, mais tu n'avais pas bougé à son contact. Même si tu n'aimais pas ça. Tu n'avais jamais été tactile, alors un contact venant d'une personne que tu ne connaissais pas ? C'était hors de question. Mais là, tu n'y avais presque pas fait attention, ici. Tu l'écoutes, et tu te tais. Tu veux la laisser finir, c'est sûr. Elle devait les avoir entendus plusieurs fois ces propos, pour qu'elle semble pouvoir les déformer avec une telle aisance et une telle haine. Tu ne savais pas si c'était une menace, mais c'était sans doutes un avertissement. Pourtant tu n'avais pas spécialement peur. Déjà vous aviez été interrompus, ce qui t'avait fait froncer les sourcils. Tu aurais aimé qu'elle continue, pour voir jusqu'où elle pourrait aller. Mais c'était fini. T'avais tourné la tête vers le gardien, une seconde avant qu'il ne vole en arrière. C'était stupide, à quel moment ils s'étaient dit que c'était une bonne idée de la menacer avec quoi que ce soit. Tu soupires, et tu regardes le scientifique entrer. S'il pouvait y en avoir d'autres, ça serait peut-être mieux. Ou peut-être pas. Alors tu fais quelque chose, et tu sais pas si c'est une bonne idée. Tu te lèves, tu bouges bien sûr doucement, et tu te rapproche du scientifique.
« Sortez. »
Probablement que ça ne faisait qu'énerver et provoquer un peu plus la colère de la jeune fille. Tu verrais une fois qu'il serait sorti. Et si ça ne suffisait pas à la calmer, tu sortirais aussi. Peut-être. Déjà, ne pas bouger de ta position.
La colère pulsait dans mon crâne accompagné d'une violente migraine. Je sentais mon coeur distiller la douleur à chaque battement. J'inspirais à fond pour ne pas tout détruire autour de moi. Je ne savais pas si j'allais le regretter. Même le spécialiste de la peur recula. Est-ce qu'il avait lui-même peur ? Je n'en savais rien. Je penchais la tête sur le côté quand il ordonna au scientifique de sortir. J'eus un ricanement et tournais la tête vers la caméra. Je pourrais à nouveau tout détruire... Mon regard se posa sur la table et j'hésitais réellement... Devais-je rappeler qui étais... Qui suis-je ? Je tendis les doigts pour toucher le tatouage de mon oreille. Comme celui d'un veau. J'avalais ma salive. Un veau pour... Je plantais mes dents dans ma main pour contenir un hurlement de rage. La seringue dans la main du scientifique explosa d'un clignement de paupière.
Le carmin glissa entre ses doigts alors qu'il poussa un cri de douleur. Et oui c'était moins drôle quand on était de l'autre côté de la barrière. Et puis... J'avais été gentille ! Je ne lui avais pas explosé le bras. Tout le bras. J'observais à nouveau Crane dans les yeux avant de me diriger droit vers lui en relâchant ma main. Je soutiens son regard. Se doutait-il que j'étais effectivement capable de le transformer en tas de chair informe ? Je ne savais pas. Alors je lui soufflais à l'oreille.
« Et oui... J'en suis capable.... »
De tout faire exploser. Je passais près de lui sans m'arrêter. Il fallait que je m'isole et rapidement ou le prochain aller perdre la tête. Je connaissais assez bien l'endroit pour retourner dans ma cellule sans difficulté. J'attrapais mon casque et mon portable. Aucun réseau... Tant pis. Je posais le casque sur mes oreilles avant de lancer la musique à fond en me laissant tomber sur le lit. Je fermais les yeux et expirais longuement en me glissant dans les ondes sonores. La musique me soignait, apaisant mon cœur et moi corps. Je levais les yeux vers la caméra et fus tenté de remonter ses fils pour voir qui me regardait maintenant. Crane ? J'étais presque sûre qu'on lui expliquait un peu plus mes pouvoirs ou je ne sais quoi. En tout cas j'étais en concert privé pour du Powerwolf. J'expirais à nouveau en sentant la tension quitter mes épaules. Je finis par prendre à nouveau mon portable pour écrire un email à Lucian... Est-ce que j'aurais une réponse ? Je ne savais pas j'aimerais.
Son ricanement ne te rassure pas. Mais il n'y a de toute façon rien de rassurant à la situation, tu t'en rends bien compte. Tu l'as compris et tu sais que tu ne pourrais pas y faire grand chose, de toute façon t'es pas là pour te sentir dans une situation rassurante ou quoi. Tu ne peux malheureusement rien faire pour lui à part l'encourager à sortir avant que ça ne dégénère. Il n'avait qu'à partir plus tôt, bordel. Enfin bon, tu ne l'aurais sans doutes pas fait à sa place. Ou alors tu n'en savais rien. Tu ne l'étais pas, à sa foutue place. Non, ta place à toi était déjà assez complexe et déplaisante comme ça. Enfin, déplaisante.. T'étais pas non plus mécontent. T'avais pu attendre un tas de choses, aujourd'hui. Et t'étais content d'avoir pu les apprendre.
Même si tu ne te sentais pas vraiment en sécurité. Tu n'avais pas besoin de te sentir en sécurité, t'avais besoin d'informations et t'en avais eu pas mal aujourd'hui, donc ta satisfaction était assez élevée, tu devais le dire. Alors non, tu ne flanches pas lorsqu'elle se rapproche et qu'elle semble t'avertir. Sauf que tu le savais pertinemment. Alors tu ne sourcilles qu'à peine.
« Je n'en doute absolument pas. »
T'étais perspicace, oui. Et un minimum intelligent. Alors tu la laisses partir, et tu ne fais rien pour la rattraper. Tu as mieux à faire, puis tu sais que ça ne serait pas la meilleure des idées. Alors tu la laisses, et tu la regardes partir. Tu attends un peu, tu réfléchis. Tu penses à remettre tes lunettes avant de te rappeler qu'elles étaient totalement pétée. Tu soupires et tu reprends ton carnet, avant de te rendre aux côtés des scientifiques. Vous discutez un peu, tu leur donne les notes dont ils ont besoin.. Et tu réfléchis un peu plus. T'as pu en apprendre pas mal aujourd'hui, mais qu'est-ce que tu pourrais encore faire si tu t'investissais un peu plus dans tes recherches. Peut-être que tu pourrais même trouver un moyen de la faire sortir de là et.. T'occuper personnellement de son cas. Voir comment tu pourrais faire évoluer cette expérience. T'étais sûr qu'il y avait moyen que tu te débrouilles mieux que tous les autres scientifiques. Il y avait bien moyen. T'étais capable de tellement de trucs.. Plus que toute cette organisation.
Enfin, t'aurais le temps de voir. En attendant, t'étais reparti en direction de Gotham, l'esprit occupé par plein de pensées divers et variées, toutes concernant cette journée, cette expérience. Mai une chose est sûre, c'est avec le sourire que tu quittas Metropolis.
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