Un poisson sur la terre ferme - Flashback (SUJET COMMUN)

C’était la première fois que Tula montait vraiment à la surface, elle avait dix-huit ans. Elle avait déjà, par curiosité, passé sa tête hors de l’eau de temps en temps, près des côtes, sans jamais franchir le pas. Mais cette fois-là, c’était différent. Guidée par des sentiments qu’elle ne comprenait guère, tels que la jalousie et l’incompréhension, elle avait posé le pied sur le sable chaud d’une plage…

Je ne comprenais pas vraiment pourquoi je faisais ça. Peut-être était-ce à cause de lui ? Peut-être avais-je envie de savoir d’où il venait, mais surtout où il repartait encore et encore au lieu de rester à Atlantis, son vrai pays. Ou alors c’était mon désir de conquête qui parlait, ou encore mon besoin irrépressible de connaître toutes les menaces potentielles pour mon monde. J’avais aussi peut-être simplement l’envie d’apprendre des terrestres, ou de leur vie. Enfin bref, j’étais là, debout sur ce qu’ils appelaient une plage, les pieds dans le sable chaud. C’était une sensation très étrange, celle du sable chaud. Je ne le connaissais qu’humide et compact, le voici chaud et épars, volant au grès de la brise. Je restai un moment à fixer le sol, à faire bouger mes orteils, à m’habituer au final. Une fois assurée que mes voutes plantaires ne seraient pas brûlées par la chaleur émanant du sol, puisque de toute façon mon corps s’adaptait parfaitement à pratiquement tous les climats, je me mis à marcher. Pour aller où, je ne le savais pas vraiment.
Avant de sortir de l’eau, j’avais repéré des affaires égarées par les terriens ci et là dans les océans. Je portais donc leurs vêtements, histoire de passer inaperçu. J’avais un short de bain avec des couleurs assez criardes, comme du rose et du jaune, qui s’arrêtait juste au-dessus de mes genoux. J’avais aussi mis une espèce de haut avec des manches courtes que Kaldur avait appelé un tee-shirt. Il était noir et un peu trop grand pour moi mais, comme je venais de sortir de l’eau et qu’il était trempé, il collait de manière très désagréable à ma peau. Rien à voir avec le textile que l’on utilise chez les atlantes qui, lui au moins, est agréable en toutes circonstances. Je me sentais enfermée dans ce tissu, comme s’il m’empêchait de bouger à ma guise tant il me collait, ce qui risquait de jouer en ma défaveur si je devais me battre. Non pas que j’étais venue pour cela, mais les histoires que me racontaient Orm sur les terrestres étaient encore présentes dans mon esprit. Je devais rester sur mes gardes.
Maintenant que j’étais là, qu’est-ce que je pouvais bien faire ? Après tout, j’étais venue pour découvrir son monde, comprendre pourquoi il préférait revenir ici que rester sous l’eau, avec nous.
La plage était bondée de monde. Certains s’amusaient dans l’eau, d’autres nageaient le plus loin possible, d’autre encore semblait endormis sur une espèce de bout de tissu, mais tous avec très peu de textile sur eux… J’avais surement l’air un peu perdue, ce qui était le cas au final, puisque quelqu’un s’approcha de moi…