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 These are the souls of the broken town || John

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Tefé Holland


Tefé Holland

independent soul

Messages : 2726
Date d'inscription : 29/05/2019
Face Identity : Taylor Momsen
Crédits : charles vess (sign) (c) underfoot-jessica (sign)
the sprout
Age du personnage : 24 ans
Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane
Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte
Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine.
Compétences/Capacités : These are the souls of the broken town || John Dfg11

+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines

These are the souls of the broken town || John Dfgh11

You
and me
and the devil makes three.

These are the souls of the broken town || John Ced26f2610ca1c29171acd99667e4909078d58bb

Meet my best friends Daphne, Mercury and Mercury + The key

Clear & Green
These are the souls of the broken town || John Sans_158
Clean. Coincidence ? I think not !

phone + amazing tim + daphne : x-files + codename : strike team green + daddy...? + mom's story

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Imagine what you could be,
if you could set down
the burden of the Green.










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MessageSujet: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyDim 8 Nov - 0:00

These are the souls of the broken town

Les deux mains crispées sur son téléphone portable, elle lisait et relisait un sms qu’elle avait écrit et réécrit. Même si elle savait que celui-là non plus, elle ne l’enverrait. Le taper, le retaper, le reformuler dans tous les sens, c’était une façon pour elle de dire ce qu’elle avait besoin de dire, sans réellement le dire au final. Elle s’essuya le nez avec la manche de son pull à mailles lâches, puis les yeux du bout de ses doigts aux ongles rongés. « Fais chier, putain. » Finalement, elle effaça le message qu’elle avait écrit pour Mercury, comme elle avait effacé celui pour Jinny, et avant ça celui pour Conner. Elle avait envie, ou besoin, elle ne savait pas trop, de parler à quelqu’un, mais quelque chose, toujours la même chose l’en empêchait. Elle leur devait des excuses à tous les trois, même pour des choses dont elle n’avait probablement pas conscience – ou au contraire pour des erreurs dont elle avait un peu trop conscience. Même Merc, Merc le chien, était en vadrouille. Assise sur une borne kilométrique au bord d’une route déserte et humide, quelque part dans le New Jersey, elle luttait contre les larmes de colère, puis soudain leva le bras comme pour jeter son téléphone, avant de suspendre son geste. Une grimace de douleur traversa son visage et elle baissa lentement le bras, passant son autre main sous le col de son pull pour effleurer le bourrelet de chair rougeâtre qui prenait naissance sous son aisselle droite et s’étirait jusqu’à sa clavicule, éclatant en de petites cicatrices jusque sur son épaule, et de nouveau, les larmes lui montèrent aux yeux. Elle s’en voulait, Tefé. Et s’il y avait bien une émotion qu’elle ne supportait pas, c’était la culpabilité. Elle ne savait pas quoi en faire, ni comment s’en débarrasser. Elle renifla, s’essuya à nouveau le nez et considéra encore l’idée d’envoyer un texto à Conner. Des excuses. Cela suffirait à soulager sa conscience. Elle se connaissait. Et puis c’était lui qui avait failli la couper en deux. Même si c’était elle qui l’avait encouragé dans ses pires travers. Son bras se leva de nouveau, le téléphone décrivit une arabesque dans le soir tombant et disparut dans les fourrés au bord de la route. Un camion passa en klaxonnant et le bruit traversa le crâne de Tefé comme un fil de fer brûlant.

Il fallait qu’elle parte. Elle n’en pouvait plus, d’être ici. Elle pouvait se laisser fondre dans la terre et disparaître, disparaître complètement dans le Green, s’y dissoudre et ne plus jamais en sortir. Même si, depuis qu’elle née, physiquement, depuis qu’elle n’était plus un petit bout d’essence de Green lui-même, elle ne s’y sentait jamais complètement chez elle. Elle était, et serait, jusqu’à sa mort, en dehors du Green, indépendante, et bienvenue en son sein, mais jamais complètement intégrée. Il fallait qu’elle parte. Cette pensée ne la quittait plus. Mais pour aller où ? Elle n’avait nulle part où se réfugier. Teeeeffffféééééé… Le Parlemmmmmment des Arrrrbres… Elle se leva et fit les cent pas nerveusement. Oui, il y avait ça, mais elle repoussait ce moment, encore et encore, même si les appels se faisaient de plus en plus pressants, de plus en plus impérieux, et résonnaient dans sa tête en permanence désormais. L’herbe s’enroulait autour de ses jambes nues comme pour la retenir, et les convocations s’élevaient encore et encore. Elle se figea, hurla : « J’AI DIT NON ! » et au même moment, la végétation s’aplatit comme sous l’effet d’un vent violent, et se fendit en deux sur son chemin telle la mer Morte. Elle se figea, perplexe, puis une racine s’éleva de terre, enroulée autour de son portable, jusqu’à son visage. Tefé se détendit et esquissa même un sourire. Elle récupéra son téléphone et se rassit sur sa borne kilométrique, laissant la racine s’enrouler autour d’elle, se poser sur son épaule, où une fleur éclot, une fleur absente du règne végétal, une fleur unique. « Papa, je peux rentrer à la maison ? » « Abigail... est en colère. » Tefé se raidit. « Contre moi ? » « Elle a reçu… une lettre. » « Encore ? Après tout ce temps ? Quand est-ce que les gens vont arrêter de l’emmerder avec ça ? » « Jamais, à ce qu’il… semble. Moins encore… en ce moment. » Du plus loin qu’elle se souvienne, Tefé avait toujours vu sa mère recevoir des lettres, ou des messages sous toutes les formes, mais dont la teneur était toujours la même : elle était une abomination pour s’envoyer en l’air avec la Créature du marais. Des fois, c’étaient les pneus de sa voiture crevés, ou une insulte gravée à la clé sur la carrosserie, c’était une groupe de femmes à la queue du supermarché qui chuchotait sur son passage, c’était un prêtre qui la poursuivait pour lui proposer de l’absoudre de ses péchés, c’étaient des journalistes de tabloïds qui lui demandaient des détails intimes, et c’étaient souvent des lettres, pour la menacer de mort, la traiter de tous les noms, ou prier pour son âme impure. Tefé savait que son père ne savait pas trop comment réagir face à ça, elle savait aussi qu’avant sa naissance, il avait failli détruire Gotham à cause de l’origine de cette histoire. Elle-même, ça l’énervait, mais elle se foutait trop de l’opinion des autres pour se laisser atteindre. Mais elle savait aussi que ça blessait sa mère.

« Garde-la dans le marais un moment, alors. Empêche-là d’aller dans le monde des hommes. Ils ne comprennent rien. » La racine lui caressa doucement la joue, puis fouina sous le col de son pull et elle le chassa avant qu’il… quoi ? Il savait qu’elle avait mal. Mais il ne dit rien. Enfin, presque rien. « Tu devrais aller… à Londres. » Elle ricana, le regard dans le vague. « C’est une belle terre… l’Angleterre. Une terre… ancienne. Le Green, là-bas… y est fort. L’herbe… est grasse. Le ciel… est lourd. J’ai parlé… à John. » Elle l’écoutait à moitié, le portable levé pour faire un selfie avec lui – sa tête aux yeux rouges et cernés, sa peau au teint maladif, et la racine à côté de son visage, son père, donc. Beautiful. « Je t’avais dit de ne pas le faire. Il m’a aidée, sur Terre IV. On s’est disputé, mais il a été gentil avec moi. » « Il n’est pas toujours… question de toi… petite pousse. » Elle rentra la tête dans les épaules et rougit. Oui, bien sûr. Pourquoi est-ce ces deux-là parleraient d’elle alors qu’ils avaient tant de choses en commun ? « Il va bien ? » « Non. » Tefé tourna la tête vers la racine, étonnée. Comment ça, non ? John Constantine allait toujours bien, après tout. Il se foutait de tout, comme elle. Les gens comme eux ne se laissaient jamais atteindre. « Il est blessé ? » « Oui. » « Il a mal ?? » « Oui. » Elle se leva de nouveau, sur les nerfs. « Mais parle, dis-moi ce qui ne va pas ! » La racine s’enroula sur elle-même et commença à rentrer dans la terre. « John Constantine… souffre du même mal… dont tous les hommes… souffrent. Toi aussi… un jour… » Elle se laissa tomber à genoux et gratta la terre comme pour le retenir, un peu parce qu’elle ne supportait pas ce cliffhanger, et surtout parce qu’elle ne voulait pas se retrouver toute seule à nouveau. « Attends ! Je ne peux même pas aller là-bas comme toi, ça va me prendre des heures et OUARGLHLHLHL. » Des lianes l’avaient saisie aux poignets et tirée dans la terre, dans le Green, dans le royaume de l’esprit collectif. Swamp Thing était là, dans toute sa splendeur, et elle, elle était désormais lutin, sylve, créature de bois et de végétal, la peau dorée, les yeux entièrement verts, les cheveux comme des fougères. Elle enroula les bras autour de la taille de son père en riant alors qu’autour d’eux, le Green scintillait de mille teintes de vert, d’or, de marron et d’ocre, et des courants les ballotaient dans tous les sens, et des créatures fantastiques allaient et venaient. Soudain, elle se sentit happée, entraînée, comme la foudre, elle fonçait sous la terre, elle traversait la Terre, sous les villes, sous les routes, sous les champs, sous l’océan, puis les champs à nouveau puis la ville, à une vitesse que seul son père pouvait atteindre, et soudain…

« Aïeuh ! » Recrachée d’un bosquet de buissons rachitique, comme un vieux chewing-gum, sur une route pavée humide et froide, dans une ruelle mal éclairée, où quelques rats s’enfuirent en la voyant. Elle se retourna pour remercier son père, mais il avait disparu. Elle leva le nez vers la lueur du seul lampadaire éclairant les environs, et qui donnait à la rue un aspect encore plus fantomatique. Elle ne savait pas où elle était mais son père avait parlé de Londres. La dernière Londres qu’elle avait vue ne lui avait pas plu du tout. Et franchement, elle ne sentait pas beaucoup le Green, elle ne voyait pas ce que cette terre avait de plus spéciale que celle qui l’avait vue naître. Face à elle, une enseigne grinçait au-dessus de l’entrée d’un pub obscur, qui semblait fermé. Mais elle sentait la chair palpiter à l’intérieur. Ici, clairement, ce n’était pas un coin à touristes. Elle tira sur ses manches, tira sur le bras de son pull déformé, tira sur sa jupe en jean, frotta ses genoux cagneux et passa les doigts dans ses cheveux pour en chasser toute trace de son passage dans le Green, alors que son apparence avait repris une forme humaine. Puis elle poussa la porte du pub, et il y faisait tout aussi noir dedans que dehors. Mais il y faisait plus chaud. Et ça sentait la bière éventée, la sueur et le gras. Ce qui n’aurait pas suffit à la faire seulement cligner des yeux. Elle distingua des silhouettes dans la salle, quasiment toutes solitaires, quasiment toutes voûtées au-dessus qui d’une table, qui du comptoir. Elle capta quelques éclairs blancs quand des paires d’yeux étonnés se tournèrent vers elle. Elle marcha jusqu’au comptoir, appuya son bras dessus et sentit que le bois collait à sa peau. « Une bière. La moins chère. En pinte. » Elle en avait bien besoin. Elle se préoccuperait plus tard de savoir comment payer. Elle s’apprêtait à se voir demander sa carte d’identité, comme toujours, mais non. Le barman semblait n’en avoir rien à faire, il ne la regarda même pas. Quel beau pays en effet ! Elle récupéra sa pinte, s’appuya dos au comptoir, puis se figea.

Il était là. Assis comme les autres dans l’ombre. Voûté comme les autres au-dessus de nombreux cadavres de verres. Le regard perdu dans le vague, comme les autres. Il avait l’air d’aller bien, aux yeux de Tefé. Il n’était pas mort, pas même blessé. Elle s’approcha, pour vérifier qu’il n’y avait pas de sang, fit le tour de la table, de lui, qui ne réagit pas à sa présence – il ne l’avait même pas remarquée, ou il savait déjà que c’était elle. Puis elle se laissa tomber sur la chaise en face de la sienne et but une gorgée de sa bière, goût fond de fût. « Papa m’a déposée. Il m’a dit que tu étais blessé, mais je vois qu’il a menti. Ou qu’il n’a encore rien compris. » Mais c’était elle, bien sûr, qui ne comprenait pas, qui ne pouvait pas comprendre. Elle posa brusquement sa chope sur la table pour essayer de lui arracher une réaction. « Hé ! Tu n’es pas étonné de me voir ici ? Je suis en Angleterre, mon petit père ! Le pays de mes ancêtres ! Littéralement… » Ah, oui, elle n’avait même pas pensé à ça. Elle se pencha en avant sur sa chaise pour le regarder par en dessous. Il avait vraiment l’air dans un sale état, mais bon. Comparé à l’état dans lequel elle l’avait trouvé la dernière fois… « Tu t’es encore disputée avec ta mégère ? Ou avec Chas ? Il t’a viré de votre colocation, c’est ça ? Il est là ? Je peux le voir ? » Plus elle parlait, plus sa voix montait dans les aigus. Comme tous les mômes, Tefé. Je suis là. Remarque-moi. Prête-moi attention. Ce manque de réaction, évidemment, c’était ce qui la dérangeait, ce qui commençait à la mettre mal à l’aise, alors, le bon vieux truc des piques et des vannes, et lui, ça le ferait sourire, ou gronder, ou ça le mettrait en colère, et il lui sortirait un truc blessant à souhait, mais elle savait déjà qu’elle le lui renverrait en centuple. Allez, John, joue avec moi.

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John Constantine


John Constantine

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These are the souls of the broken town || John 4yJkA2m
Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle.
Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance.
Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire...
Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
Compétences/Capacités : These are the souls of the broken town || John 85a8a3d51020019278b631cf937a14cfcad7fdf6

Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

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These are the souls of the broken town || John 2288781-justld_cv102_02

This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?

These are the souls of the broken town || John ESXru4E

"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."

These are the souls of the broken town || John W9uAU1i

These are the souls of the broken town || John 30ae37c27616373b20034d9ce37b6c58035eba23

"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"

These are the souls of the broken town || John 6c11e93a97cae60307dc5669cb069eabed308b6e

"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."

These are the souls of the broken town || John 7dda805dd115e47d68e72e5c3f9c35b4833eb3bd

"Be well, John."
"Say it backwards."

These are the souls of the broken town || John 5e5fbebd7366894de1126032655476dd11831d0c

"A trickster and an illusionist."

Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.









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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptySam 14 Nov - 18:16


these are the souls of the broken town


Des élémentaires du Green, des âmes en peine, des jeunes largués dont les rêves se faisaient piétiner par l’austérité latente de ces foutus Tories, des vieux décharnés dont elle avait sucé l’énergie jusqu’à la moelle : Londres recrachait des victimes en tout genre, les abandonnait, démunis et égarés, dans ses boyaux de rues froides et crasseuses en tolérant leur présence comme maigre récompense de leur sacrifice. Bête affamée et jamais satisfaite, monstruosité insatiable où les puissants au sommet de la pyramides se créaient des trônes de chair et d’os des plus faibles, où l’on écrase pour ne pas se faire écraser et où la méritocratie se transmet de père en fils, de Lord en millionnaire, pendant que le reste de la ville trime et crève. Il n’y avait jamais eu de justice, à Londres. Jamais eu d’espoir non plus. Et pourtant, ça n’avait jamais empêché les tocards dans son genre de venir se réfugier en son sein, comme l’on retourne dans le giron familial, avec ses gueulantes et ses coups, parce que ça vaut toujours mieux que la terreur du monde extérieur. A chaque faux pas, à chaque nouvelle crise, John Constantine avait cédé à l’appel insistant, presque hypnotique, de sa patrie d’adoption, de son royaume de ratés et de fêlés, parce qu’elle avait beau être cruelle, Londres, elle regorgeait aussi de ces moments de grâce qui l’emportaient sur tout le reste. Un squat désaffecté où se retrouvent les anarchistes et punks ratés du pays pour refaire le monde entre deux bouteilles de gin. Un cabbie qui lâche un billet de dix livres au sans-abri qu’il croise tous les matins en revenant fourbu de ses courses nocturnes dans la City, parce qu’il y a toujours pire que soi, dans cette ville. De vieux potes qui laissent éclater leur joie quand, sur l’écran plat du pub du coin, leur équipe préférée marque enfin. C’était leurs voix bourrues qui avaient tiré John Constantine de sa torpeur alcoolisée, fantôme à peine tangible au milieu du cimetière de verres et bouteilles qui jonchaient sa table. Le maître en son royaume de solitude et d’apitoiement ruminait ses sombres pensées au fond d’un énième verre, s’égarait dans les recoins les plus obscurs d’une foule de souvenirs qui l’assaillaient sans relâche, comme le ressac de la mer du Nord, depuis qu’il avait appris la nouvelle, depuis qu’il avait décroché le téléphone et entendu la voix écorchée de Cheryl de l’autre côté du combiné. C’est papa, John. Ils l’ont retrouvé ce matin… Qu’est-ce qu’on doit faire, John ? Et John n’en avait aucune idée.

Son père était mort, et il n’avait aucune idée de ce qu’il était supposé faire.

Est-ce que ça n’était pas pathétique ? Son père, Thomas Constantine, était mort, et depuis l’annonce de Cheryl une semaine auparavant, il ne savait toujours pas comment il était censé réagir. Cheryl et Gemma avaient pris le premier avion pour l’Angleterre et étaient déjà à Liverpool depuis deux jours, et lui avait suivi le mouvement, puis s’était retrouvé ici, dans ce pub, coincé dans des limbes de misère sans trouver le courage de pousser son voyage jusqu’à sa conclusion logique. Il avait encouragé Chas à rester à Gotham, et avait eu du mal à le convaincre, après avoir fondu en larmes devant lui – à sa décharge, ni l’un ni l’autre ne s’était attendu à une telle réaction de sa part. Il avait croisé Alec, brièvement, après avoir échoué complètement ivre dans Hyde Park la veille – la honte, de réaliser qu’il avait probablement appelé ce grand légume à la rescousse d’une manière ou d’une autre, sinon, pourquoi aurait-il pris la peine de quitter son marais, hein ? Et à part ça, c’était juste lui. Lui, ses innombrables questions, ses regrets, et l’image de son père, étendu dans son salon moisi de Liverpool, une fleur d’hémoglobine s’écoulant paisiblement de sa gorge tranchée net. John posa les coudes sur sa table, renversant au passage un verre vide qui roula pitoyablement sur lui-même, et se prit la tête à deux mains, les doigts enfouis dans sa tignasse blonde et pressant si fort contre son crâne qu’on aurait dit qu’il cherchait à le faire exploser. I should be so lucky. Allez, réfléchis, Johnny. Un peu de courage – la station de Victoria n’était qu’à quelques arrêts de bus, il prenait le train pour Liverpool, il allait à l’enterrement, il récupérait le rapport de l’enquête parce qu’évidemment la pauvre Cheryl n’avait pas eu grand-chose à lui mettre sous la dent à part ‘papa a été assassiné’, et ensuite, il se tirait de là. In and out. Facile. Enfin. C’aurait pu être facile, s’il avait eu un peu de cran. Et surtout, sans l’intervention inopinée de la plante verte qui surgit soudain dans son champ de vision, provoquant un sursaut qui faillit provoquer la chute en cascade de tous les verres présents sur la table, et un presque-arrêt cardiaque qui aurait au moins eu le mérite de résoudre ses problèmes. « Putain de merde. » jura-t-il en inspirant pour calmer son rythme cardiaque affolé, ses yeux écarquillés fixés sur la présence impossible en face de lui. Tefé. Tefé fucking Holland. En Angleterre. Dans ce pub. Maintenant. D’excellente humeur, visiblement – et envoyée par Alec, putain, il aurait dû s’en douter, et il roula des yeux en se retenant d’incendier l’autre imbécile de chou-fleur à voix haute. C’était pas assez la merde, pour lui, en ce moment ? Alec avait aussi estimé nécessaire de, quoi, de lui envoyer leur fille dans les pattes pour lui rappeler un autre point de sa longue liste d’échecs familiaux ? Dans la poitrine de John, quelqu’un avait placé un chaudron, et un million de trucs pas nets bouillonnaient dedans – tristesse, colère, culpabilité, honte, remords, et d’avoir Tefé sous les yeux, en surimposition avec son père, qui piaillait comme un oiseau en manque d’attention, c’était encore pire. Sa jambe s’agitait sous la table, sa tête lui donnait l’impression d’être sous pression, il avait du mal à respirer, il avait la nausée, et il paniquait. Alors, comme à chaque fois qu’il paniquait, John merda. Comme d’habitude. « Arrête – arrête, arrête, tais-toi ! Juste une minute, tais-toi ! » L’injonction avait claqué dans l’air, comme un aboiement ; mais autour d’eux, on tourna à peine la tête, trop absorbé par le match, et c’était tant mieux. Ca, ou il n’avait pas crié aussi fort qu’il l’avait cru, en fait.

Un bourdonnement entre les tempes, John se força à poser les deux mains à plat sur la table et à prendre une grande inspiration, puis à expirer, sans grand succès, d’ailleurs. Puis il releva les yeux sur Tefé, qui était toujours là, évidemment. Le regard toujours aussi revêche, la moue toujours aussi boudeuse, l’air un peu moins larguée que la dernière fois qu’il l’avait vue dans le Hyde Park de Terre-4 – mais ça, peut-être que ça n’était que de la comédie. Est-ce que ça l’aurait rassuré, que Tefé soit aussi perdu et déboussolé que lui, là, tout de suite ? Bon sang, quel genre de paternel raisonnait comme ça, hein ? La mine renfrognée, vaguement gêné de son accès de colère mais pas prêt à s’en excuser pour autant – il avait une réputation à tenir, nom de nom – il attrapa son énième bouteille à moitié vide et la porta à ses lèvres, trop heureux de pouvoir noyer ses relents d’ignominie dans l’alcool. « Chas est pas là. » Voix rauque bouffée par un binge ininterrompu de clopes et d’alcool, tête de déterré qui n’avait pas dormi depuis des jours : John Constantine dans toute la splendeur de sa réputation. « J’ai pas besoin d’un babysitter pour aller à l’enterrement de mon père. » grogna-t-il, sans trop savoir s’il s’adressait à Tefé, à Alec, à Chas, ou aux trois à la fois. Ses yeux, rougis par la fatigue et creusés, se fixèrent dans ceux clairs et impitoyables de Tefé. Presque comme s’il essayait de lui lancer un défi, sauf qu’il ne savait pas lequel – c’était pour le principe. « Ouais, mon paternel est mort. Le grand légume s’est abstenu de te le dire ça, hein ? M’étonne pas. Je parie qu’il s’est dit que c’était pas son rôle, une connerie du même acabit. Hé, Tefé, ma fille, ton grand-père est mort… » Et, alors que les mots franchissaient ses lèvres, John fut pris d’un rire nerveux, comme s’il venait tout juste de se rendre compte de la chose. Oh putain. Son grand-père. Cette bonne blague. « C’est vrai ça, c’était ton grand-père, techniquement. Well, il est mort. Kaputt. Clamsé. Tu me diras, ça fait un bail que ça lui pend au nez, à ce vieux salaud. Pas comme s’il était très en forme, ces dernières années. » On se demandait à cause de qui, tiens. Couic, une nouvelle torsion dans sa poitrine, qui lui arracha une grimace. Pourquoi il disait tout ça à Tefé, en plus ? Et pourquoi comme ça ? Parce que c’était un connaaaard voilà pourquoi. Regarde Alec, dans quoi tu l’as envoyée, ta précieuse mouflette. Il s’y accrocha quelques secondes, John, au regard inquisiteur de Tefé, puis il s’infligea deux nouvelles gorgées de bière tiède et ajouta, un peu moins énervé, un peu plus piteux et confus. « Quelqu’un l’a buté. Enfin, il paraît. Je dois aller à Liverpool tirer ça au clair. Remarque, peut-être que ça aussi, ça lui pendait au nez, à ce vieux fou… » Pourquoi est-ce qu’il avait refusé que Chas ou Zee l’accompagnent, déjà ? Défait, John pressa le verre de sa bouteille contre son front. Ah ça, elle devait être contente d’être venue, Tefé, tout d’un coup. « T’as fait quelque chose à ton père pour qu’il te largue en ma compagnie maintenant ? » Question résignée, lâchée dans un soupir résigné. Il était ivre, il était au fond du trou, à quoi bon lutter quand il ne pouvait pas s’enfoncer tellement plus bas.
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Tefé Holland


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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyMar 17 Nov - 0:49

These are the souls of the broken town

Elle avait l’habitude de se faire aboyer dessus, surtout par lui, et de toute façon, elle n’était pas en reste. Alors, qu’il lui dise de la fermer, ce n’était pas la première fois, et cela ne l’étonna pas. Mais peut-être déjà qu’elle sentait que quelque chose clochait, parce qu’elle la ferma vraiment, et qu’elle lui lança un regard à moitié satisfait, à moitié choqué, comme si elle n’en croyait pas réellement ses oreilles, et comme si elle ne savait pas si elle devait le prendre au sérieux ou pas. Comme si peut-être, il lui faisait juste une blague, il avait la gueule de bois, ouais, il avait mal au crâne, vu tous les cadavres de erres devant lui, et elle l’emmerdait, mais ça elle s’en fichait, et si ce n’était que ça alors pas de problème. Mais il y avait un problème, peut-être. Cet entre-deux, cette latence, la déstabilisa plus que cet ordre sec et sans la moindre infime trace de cynisme habituel. Elle n’y croyait pas, enfin pas trop. Oh come on ! Elle souriait encore, mais d’un sourire incrédule. Allez, quoi… Arrête ton cirque… Dans le bar, les poivrots continuaient leur route sans eux, avec application, comme si c’était un sport, aussi vrai que celui qui passait à la télé. On aurait dit des robots, et cet endroit, on aurait dit un décor, et John au milieu de tout ça, il avait l’air tellement à sa place que c’en était presque effrayant. Constantine, dans son habitat naturel. Pour la première fois devant ses yeux. Ce n’était pas glorieux, mais ce n’était pas non plus une surprise, alors quoi ? Elle décida qu’elle n’aimait pas cet endroit. Elle ne voyait pas ce que son père trouvait à Londres – ses pères. Pour elle, Londres se résumerait longtemps à cet endroit et à ce moment, à présent. Enfin, elle bascula, elle décida que John ne plaisantait pas, et elle ne trouva rien pour plaisanter, du coup. Elle s’adossa à sa chaise et posa bruyamment ses boots sur la table, faisant tressauter les verres. Elle croisa les bras et le fixa, espérant le mettre mal à l’aise tout en se sentant gênée elle-même. Putain, elle n’aurait pas dû venir, pas si c’était pour le voir comme ça. Elle savait qu’il pouvait être dans un état pas possible, elle avait déjà entendu Abby parler de lui comme d’un déchet, et ça la faisait rire alors parce qu’elle pensait que c’était une figure de style. Maintenant, elle en doutait un peu.

Elle attendit, obéissante et boudeuse à la fois, espérant bien qu’il craquerait le premier, encore persuadée que lui et elle, ils jouaient à leur jeu favori de ce qui ferait sortir l’autre de ses gonds en premier tout en sachant qu’il ne jouait pas, il ne jouait pas du tout, et qu’elle était toute seule dans l’histoire, et qu’elle avait l’air conne, mais elle attendit, butée, incapable de lui poser la moindre question – Swamp Thing avait dit qu’il était blessé, non ? Et puis finalement, la sentence tomba, et Tefé se redressa, posant les pieds par terre, glissant ses mains entre ses cuisses, une expression indescriptible sur le visage. Le père de John était mort. Mais pour elle, d’abord, il y avait cette nouvelle-là : John avait un père. Avait eu un père. Elle n’y avait jamais pensé. Tout comme elle n’avait jamais réfléchi à ses grands-parents côté Houma. Du côté d’Abby, on lui avait rapidement fait comprendre de ne pas poser de questions. Côté légume, pour Tefé, c’était clair, il n’avait pas d’autre ancêtre que le Green qui l’avait créé. Elle se fichait de cette histoire d’Alec Holland dont elle portait pourtant le nom. Mais en réalité et surtout, sa famille s’arrêtait à ses parents, à cette bulle dans laquelle elle avait vécu. Papa, maman. Et papa. John avait un père, et cette idée était presque écœurante, sans qu’elle sache pourquoi. Le corollaire étant que John avait aussi une maman. Sonnée, les paroles de John achevèrent de la mettre KO. On aurait dit qu’il se moquait d’elle, et elle ignorait complètement la raison d’une telle méchanceté. Okay, ils avaient l’habitude de s’accrocher, mais ça, c’était nul, c’était vraiment à chier, comme blague. Si Tefé avait un rapport assez fluide avec la mort, et surtout la sienne, elle ne supportait pas ne serait-ce que d’imaginer la mort de son père à elle. Ce qu’elle avait vu et vécu sur Terre IV resterait à jamais un traumatisme dont elle ne savait que foutre dans les jours où le souvenir revenait la hanter, et elle préférait ne même pas imaginer que ce soit possible, de perdre son père. « Mais… euh… tu… » Pas facile, hein ? Même si elle n’en avait rien eu à foutre – et pourquoi est-ce qu’elle en avait quelque chose à foutre, d’ailleurs ? pourquoi ? –, elle n’était déjà pas douée de base pour consoler quelqu’un. Heureusement, sa tentative se noya dans le flot de paroles de John, qui ne l’écoutait même pas. Il continuait à lui parler de son grand-père comme si c’était quelque chose qu’elle était censée connaître, comme si la notion lui était familière, alors qu’elle la découvrait presque ici, maintenant, et dans ces conditions.

Ce qu’elle comprenait vaguement, c’était qu’entre John et son père, ce n’était pas l’amour fou. Un peu comme entre John et sa fille. Elle se demanda si, quand John crèverait, elle aussi irait dans un bar pour noyer son chagrin et sa frustration, si pour elle, il en vaudrait autant la peine, ou justement absolument pas la peine, comme le vieux pour John. Et il continuait de s’en prendre à Swamp Thing comme si c’était lui qui avait buté papi, et elle esquissa un sourire en coin incrédule à nouveau, puis émit un rire bref et finit par taper du poing sur la table pour interrompre les divagations alcoolisées. « Oh mais toi, ferme-la ! » De nouveau, quelques nez se levèrent dans leur direction, puis retombèrent dans les verres et pintes diverses. Tefé tira sur le col de son tee-shirt comme si ce dernier l’étranglait, et se rendit compte qu’elle respirait à toute vitesse. John avait raison sur un point, Swamp Thing lui avait fait un sale coup en lui disant d’aller le voir. Elle ne savait pas quoi dire, alors elle lui gueulait dessus à son tour. Il fallait reprendre les bases, pour gagner du temps. Elle reposa les mains sur ses cuisses, noua les doigts, aspira une goulée d’air. « Il a dit que t’étais blessé. Il a menti. » Mais non, il n’avait pas menti, elle le savait bien. Ce qu’elle avait sous les yeux, c’était de la souffrance, extrêmement diluée dans plusieurs litres d’éthanol, mais tout de même. « Tu peux pas dire des trucs pareils, John. Je sais même pas de quoi tu parles, alors dis pas des trucs horribles comme si j’étais censée savoir quoi te répondre. » Son père était mort, et elle était là à geindre parce qu’il était méchant avec elle. Mais merde, il ne pouvait pas ne pas être le John habituel, il ne pouvait pas lui faire ce coup-là. Elle apprenait à peine à dealer avec le John-de-d’habitude et voilà qu’il n’était plus ce John-là et elle ne savait pas quoi faire de lui, de son père mort, de son deuil, puisque c’était de ça dont il s’agissait, allez, Tefé, t’es pas plus conne qu’une autre, tu sais ce dont il s'agit.

Elle tira de nouveau sur son col. « Je savais même pas qu’il existait. Et puis c’est quoi cette façon d’en parler ? T’es sûr que c’était ton père ? Ou juste le type qui a servi à te faire venir dans ce monde ? C’est pas grave si c’est pas la même chose. » Elle était là, à lui offrir la possibilité de détester librement un type qui ne serait pas son père au sens où elle-même l’entendait, comme une excuse pour lui. « Jamais je parlerais de mon père comme ça. Même pas de toi. Enfin, pas si t’étais mort. » De nouveau, elle ravala son air. Le sujet des pères morts, putain, ça n’allait pas être sa tasse de thé, c’était évident. Elle ne voulait même pas y penser. Elle savait parfaitement ce qu’elle devait faire. Lui tapoter le genou, lui frotter le bras, lui dire qu’elle était désolée, lui demander pourquoi, comment, s’il avait besoin d’aide, s’il voulait en parler, s’il avait besoin d’aider. Voilà, tout ça, dans cet ordre. Mais elle n’y arrivait pas, les mots ne franchissaient pas ses lèvres, elle était gênée, elle avait honte, alors à la place, elle choisit la facilité. « Je viens avec toi si tu veux, à Liverpool. On retrouve le type qui l’a buté, et on le bute. » C'était la première fois qu'elle entendait le nom de cette ville, et la première fois qu'elle le prononçait. Et ça pouvait aussi bien être sur Saturne, pour ce qu'elle en savait. Bienvenue à Teféland. Il ne pouvait qu’apprécier cette offre. Son ton s'était envolé vers les aigus, comme si ça pouvait tout arranger. Se morfondre dans un bar pour une vraie raison sérieuse, ce n’était pas lui, ça. Non, lui, c’était le sourire narquois, des conneries plein les lèvres et toujours un bon plan dans lequel se fourrer, eh bien voilà. Il allait se lever, jeter des billets sur la table et aller trouver le connard qui avait tué son vieux et se venger. Autant d’attitudes surréalistes et puériles qui convenaient à Tefé, parfaitement. Ce bar miteux dans ce quartier humide d’une ville alourdie par son histoire et ses espoirs partis dans le caniveau, ces poivrots et ce John-là, la réalité, en somme, elle ne l'acceptait pas. « Non parce que… Je comprends pas… T’es triste ou pas ? » Première parole censée, quoique naïve, qui sortait enfin de sa personne maigrichonne. Parce que ouais, vraiment, elle ne comprenait pas pourquoi il était malheureux, et pire encore, pourquoi il n’aurait pas dû l’être. C’était son père, merde. Son père était mort. Son Swamp Thing était mort. Son John était mort. Les mots fusèrent à nouveau – « … je comprends pas… »

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Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle.
Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance.
Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire...
Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
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Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyMar 24 Nov - 22:53


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C’est ça, ferme-la, Constantine. Le poing de Tefé qui frappa sur la table le fit tressaillir, comme un enfant qui aurait poussé le bouchon trop loin avec ses colères et subirait enfin le courroux parental – ironique, hein. Il avait l’habitude qui lui mettent des murs dans la figure avec ses caprices et ses duperies, ses mensonges et ses coups de Trafalgar, et même s’il aurait préféré se jeter dans la Tamise plutôt que de l’admettre, ça faisait toujours un peu mal, mais c’était la première fois qu’avec Tefé la gifle était aussi vive. Alors il ferma son clapet, ravala le reste de son venin putride sur lequel il valait probablement mieux qu’il s’étouffe, et il baissa les yeux sur sa bière tiède. S’il avait eu un demi-gramme de décence en lui, il se serait probablement excusé de son attitude, parce que cette attitude, ce n’était pas celle qu’un père devrait adopter face à sa fille, si ? Eh, qu’est-ce qu’il était censé en savoir, lui ? De quoi tu parles, John, évidemment que tu sais, regarde ton père à toi et fais tout l’inverse, t’en es bien conscient, non ? Ben oui, ben c’était peut-être bien ça son problème. Il n’avait pas besoin des psychiatres de Ravenscar pour savoir qu’il avait eu une enfance de merde, qu’un père à moitié décent n’était pas censé jeter des cendriers à la tête de son fils ou voler les sous-vêtements des résidentes du quartiers – la théorie, c’était bon, il n’était pas plus débile qu’un autre. C’était dans la pratique que ça pêchait. Pas comme Alec – Alec, un légume géant, Alec, un quasi-dieu de la nature, Alec, qui n’avait pratiquement plus rien d’humain à part des fragments de souvenirs qui ne lui appartenaient même pas. Alec qui avait été, et persistait à être le meilleur paternel, peut-être aussi le meilleur homme, que John ait jamais rencontré. T’es con Alec, pourquoi t’as été lui raconté ça, à ta gosse ? Ca, pour le coup, ça lui échappait vraiment, à John. Parce que non seulement il lui avait raconté n’importe quoi, mais en plus, il l’avait sciemment déposée devant ce pub dans lequel il était obligé qu’il savait qu’il se trouvait – et John chercha des yeux la première plante venue, et avisa la plante grasse au-dessus du bar, et il la fusilla des yeux, presque certain que Swampy avait un œil ou deux là-dedans pour les surveiller. D’ailleurs, il lui adressa son majeur levé, à la plante grasse, ce qui devait lui donner l’air assez con et intoxiqué, à la réflexion. Tant pis. Worth it. Parce qu’insulter une plante, ça lui économisait quelques précieuses secondes pendant lesquelles, paniqué, il essayait de déterminer quoi faire face à Tefé. Ben oui, évidemment qu’elle ne pouvait pas savoir quoi répondre – personne ne saurait répondre normalement dans un moment pareil, face à un personnage pareil, alors Tefé ? John écrasa ses mains sur son visage, et pressa très fort, comme s’il pouvait peut-être se faire exploser le crâne et abréger ses propres souffrances. C’aurait été bien ça, ç’aurait été facile. Enfin. Il aurait pu s’appeler Superman qu’il aurait sans doute été trop lâche pour le faire.

Ben ouais, elle avait raison, Tefé, c’était quoi cette façon de parler de son père ? Eusse-t-il été un peu moins au fond du trou qu’il aurait peut-être pu sourire et rétorquer qu’elle ressemblait à sa tante Cheryl, quand elle disait ça. Mais penser à Cheryl lui tordit encore plus on vieux cœur tout flétri et noyé d’alcool et d’amertume, alors il ne sourit pas du tout, et il ne dit rien. Il était injuste, à déverser ainsi sa bile sur elle, elle qui ne connaissait rien de son histoire familiale, qui n’en avait sans doute rien à carrer ; les êtres comme Tefé, ou même Alec, évoluaient pratiquement dans une autre réalité, et ça n’était pas une figure de style. Il ne pouvait pas demander à Tefé de comprendre quelque chose pour laquelle elle n’avait aucune référence. Le pire, c’était qu’elle essayait, la petite. John pouvait pratiquement entendre le vacarme des engrenages dans son pauvre cerveau clinquer et surchauffer ; alors il reposa sa bière, en faisant l’étrange résolution de ne plus y toucher pour le reste de la soirée. Il était déjà dans un état pitoyable. Manquerait plus qu’il se tape la honte en gerbant devant la gosse, tiens. Même s’il n’en était pas si loin que ça. Un rire sans joie – mais un rire quand même ! – dégringola de ses lèvres comme une mauvaise toux. C’était sympa de sa part, au moins, de lui assurer qu’elle ne parlerait pas trop mal de lui à son trépas. Enfin non, sûrement qu’elle dirait plein de choses peu aimables à son sujet, mais ce qu’il était censé comprendre, visiblement, c’était qu’elle ne dirait peut-être pas qu’il l’avait bien cherché et qu’il fallait s’en réjouir. Ce qui était nettement au-delà que ce que la plupart des gens seraient prêts à promettre à son sujet. Aaaah non, fuck – John se laissa retomber sur le dossier de sa chaise qui grinça sous son poids, et inspira profondément pour étouffer le pied sur le gorge cette putain d’émotion qui commençait à naître dans le creux de son ventre. Sod off, émotion de mes deux, enough of you now. Et puis Tefé suggéra de venir à Liverpool avec lui, pour retrouver et buter l’assassin de Thomas, et John rit encore, de ce même rire surpris et incrédule et dubitatif qu’on lâche quand l’oncle complotiste un peu lourdingue affirme au repas de Noël que le gouvernement plante des puces électroniques dans la population à travers le vaccin contre la grippe. C’était qu’elle posait les bonnes questions en plus, Tefé. Il était triste ou pas ? Elle ne comprenait pas. Et lui non plus. Ou alors c’était l’inverse : il comprenait très bien, et ça n’avait tellement pas de sens, que l’absurdité de la chose était trop vertigineuse pour qu’il la supporte. « C’est plus compliqué que ça. » Il l’avait à voix haute, ça, ou pas ? Parfois, avec toutes les voix chargées de reproches qu’il avait dans la tête, c’était difficile de le savoir. Et quand il avait, en face de lui, une jeune fille qui la dévorait de ses yeux trop avides et candides qui n’allaient pas avec la personne qu’elle était censée être, c’était encore plus compliqué.

Il renifla, et d’une moue vaguement dégoûtée, repoussa les cadavres de bouteilles sur la table pour y planter les coudes et passer ses doigts dans sa tignasse blonde, puis croisa les bras sur la table en vieux bois de chêne, sa cravate encore plus défaite que d’habitude et ses yeux encore plus creusés qu’à l’accoutumée. « On s’entendait pas, mon père et moi. » lâcha-t-il. L’alcool et la clope s’accrochaient à sa voix et y laissaient des marques comme les griffes d’un chat dans un rideau. Le brouhaha du pub, palpable, créait un couffin presque étouffant autour d’eux, noyant ses états d’âme dans l’indifférence d’une pelletée d’illustres inconnus qui avaient sans doute leurs propres griefs et deuils à noyer au fond d’une pinte. Pendant un instant, il hésita. Est-ce qu’il devait lui en dire plus ? Lui raconter à quel point sa famille à lui, et donc un peu sa famille à elle, étaient des tordus et des bras cassés ? Ce serait un peu injuste de le lui cacher, non ? Elle n’avait rien demandé, mais en même temps, elle avait le droit de savoir aussi. « Il avait ses raisons. Il a eu une vie difficile, je peux pas lui enlever ça. Et m’élever, moi, par-dessus le marché, ça lui a rendu la vie encore plus difficile, j’imagine. Petit con un jour, petit con toujours. On ne s’est jamais compris. On ne parlait pas la même langue. Moi la provocation, lui les insultes, parfois les coups. » Glorieux, le portrait de famille des Constantine. Pauvre Cheryl, aussi, larguée au milieu de ces deux sales mecs dont la toxicité avait suinté jusque dans les murs pourris de leur vieille maison. Un poison qu’elle avait fui dès qu’elle avait pu – en l’abandonnant, lui, derrière, aux prises avec un père qui lui inspirait autant de mépris, que de terreur, que de cet amour tordu qu’ont les enfants pour ce parent dont ils désespèrent de s’attirer l’affection. « Je le détestais. Mais c’était quand même mon père. Et je te raconte ça, et je sais même pas si ça a le moindre sens pour toi ou si c’est une énième preuve que les humains sont mal fichus et méritent de se faire bouffer par la forêt de Fangorn. » Il posa sur Tefé un œil torve, cherchant à lire dans son expression à quel point il était encore plus en train de couler dans son estime. Non seulement lui, il était un loser, mais maintenant, tous les Constantine étaient des losers. Comment lui en vouloir ? « J’ai peur, surtout. » Okay, il est peut-être temps de fermer ta gueule, Constantine. « J’ai peur qu’il soit damné et que ce ne soit ma faute. J’ai peur que tout ne soit ma faute. » Cette fois, il n’y tint plus, et reprit sa bière tiède pour la vider quasiment d’une gorgée – dégueulasse, mais pitié, que quelqu’un soie les voix, les images, tout. Que quelqu’un le noie, lui, surtout. John grimaça, et reposa sa dernière victime en date. Nauséeux. Pitoyable. « Alors je reste ici et je laisse ma sœur tout gérer à Liverpool, comme ça, je peux continuer à me poser la question au lieu de prendre le risque de trouver une réponse. » Et voilà Tefé, c’est comme ça que ça marche, un adulte humain fonctionnel. Ca donnait drôlement envie de ne pas tous les tuer, non ?

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Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine.
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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines

These are the souls of the broken town || John Dfgh11

You
and me
and the devil makes three.

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Meet my best friends Daphne, Mercury and Mercury + The key

Clear & Green
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Clean. Coincidence ? I think not !

phone + amazing tim + daphne : x-files + codename : strike team green + daddy...? + mom's story

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Imagine what you could be,
if you could set down
the burden of the Green.










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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyVen 27 Nov - 22:24

These are the souls of the broken town

Ça lui semblait très simple, à elle, et déjà elle ouvrait la bouche pour le lui faire remarquer. Il lui disait, à elle, qu’il ne s’entendait pas avec son père. Et alors ? Elle non plus, des fois. Ni avec l’un, ni avec l’autre, et par le passé, elle les avait même détestés tous les deux, honnêtement, pour de vrai, de toute son âme. Et parfois, celui-là, elle le détestait encore. Malgré tout, la mort de Swamp Thing la dévasterait, elle en perdrait la raison, elle le savait, tout comme l’idée qu’elle mourait avant lui la consolait quand parfois, elle paniquait en y pensant. Elle les détestait parfois mais elle n’en serait pas moins horrifiée s’ils devaient mourir, l’un et l’autre, oui, même l’épave qu’elle avait sous les yeux, et ces deux choses-là ne lui semblaient pas du tout antinomiques, de sorte qu’il n’y avait rien de compliqué là-dessous, pour elle. Dans son univers personnel, rien n’était rangé, rien ne rentrait dans des cases, les émotions et les sentiments étaient à l’image de la forêt de bayou, luxuriants, chaotiques, tordus, impénétrables. Mais cela ne voulait pas dire que c’était compliqué, juste que c’était… comme ça. Malgré tout, elle se retint, par instinct, parce qu’elle sentait que leur confrontation serait un de ces moments où il allait lui en dire plus sur lui, et donc un peu sur elle, au moins par procuration. Et quand il parla de coups, son nez se retroussa, et elle ne chercha pas à cacher sa révulsion, parce que les mecs qui tabassaient, qui tabassaient leurs femmes, ou leurs enfants, ça lui filait la gerbe, tout ça parce qu’ils étaient trop lâches pour encaisser leur vie pathétique. Et quelque part, elle savait que ça pouvait expliquer des choses au sujet de John, et c’était tout ce qu’elle avait voulu, depuis le début, le comprendre. Alors elle aurait dû être ravie, et elle aurait pu se contenter de ça, mais ça ne suffisait pas. Ça n’était pas assez, et même avec ça, elle ne comprenait pas. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer un John enfant se prendre des raclées, même si, dans son esprit, le John-enfant, dont elle ne connaissait pas le visage, était une poupée de chiffon avec des ficelles en guise de cheveux et des boutons dépareillés pour les yeux. Et qu’est-ce que c’était, un père qui cognait son petit garçon, sinon un croque-mitaine, dans les yeux de ce dernier ? Elle ne regarda un moment, juste parce qu'il la regardait avec l'air d'attendre quelque chose, et elle-même ne savait pas si elle était triste pour lui, si elle avait pitié de lui, si elle se sentait en colère, si elle cherchait dans ce enchaînement absurde de père à fils à légume à fille une explication logique ou satisfaisante. Elle prit malgré tout conscience, peut-être pour la première fois, qu'elle ne cessait de le considérer, lui, à l'ombre de l'image que lui renvoyait Swamp Thing. Son père à elle, contre son père à lui. Son père légume, contre son père humain. C'était un combat qui n'avait pas de sens, et ce n'était pas comme ça qu'elle trouverait un sens à John et à elle et à eux deux, non, pas comme ça. Pour le moment, elle était aussi perdue qu'il était saoul et malheureux.

Elle savait qu’il avait eu la vie dure, son père biologique, mais elle avait toujours blâmé l’alcool, l’égoïsme, la magie noire, la versatilité, bref, toutes ces choses chez lui qui ne pouvaient que lui attirer des ennuis. Jamais, pour commencer, elle ne lui avait imaginé une famille, mais tout le monde en avait une, ou en avait eu une, c’était la loi de la nature et elle était bien placée pour le savoir. Alors voilà, il avait eu un père, même si ce père était déjà mort, et que Tefé, sans même le connaître, s’en réjouissait déjà un peu. Elle n’avait pas de place dans son cœur pour les salauds. Pfff, menteuse. Ouais, c’était pas tout à fait vrai. Il semblait que certains salauds pouvaient s’y incruster malgré tout. Alors, son père à lui était un salaud, et son père à elle aussi, à croire que ça se refilait de génération en génération, et de nouveau elle ne put s’empêcher de faire la grimace, parce qu’elle haïssait cette possibilité. Elle soutint son regard brumeux et ne put s’empêcher de lui adresser un sourire en coin. Voilà, un terrain d’entente, comme une boucle refermant son propre cheminement de pensées de tout à l’heure. « Oui, ça je comprends. Je te déteste la plupart du temps, mais t’es quand même mon père. Ce sentiment-là, je vis avec depuis longtemps. Et ça m’empêche même pas de penser que vous êtes tous des ordures. » Oui, tout ça, c’était limpide, dans son esprit. Comme souvent quand elle se trouvait confrontée à une conversation compliquée pour elle, passa en revue ses options, et choisit la pire, mais du fond de son cœur. « Tu payes pas de mine comme père, mais tu m’as jamais tapé dessus, il faut croire que ça fait de toi quelqu’un de meilleur que ton vieux. » Elle se pencha au-dessus de la table et entreprit de vider tous les fonds de verre de John dans une des pintes abandonnées, sans se soucier de ce qu’ils avaient contenu, obtenant ainsi l’équivalent d’une demi-pinte qu’elle renifla avant de se figer pour regarder John.

Voilà. Il recommençait. Il disait des trucs qu’elle n’avait pas envie d’entendre. C’était peut-être pas juste, et il pouvait aller dire à qui il voulait qu’il avait la trouille, mais s’il y avait une personne sur terre à qui il n’avait pas le droit de balancer ça, c’était elle. Les parents, aux yeux de leurs enfants, n’avaient pas le droit d’avoir peur, pas le droit d’être triste, pas le droit d’avoir mal, pas le droit de se tromper, de montrer de l’impuissance ou du regret. Mais lui, lui en particulier, eh bien, il était comme une statue de verre brisée et recollée avec des gros paquets de colle et de scotch, dans l’esprit de Tefé. Au début, au tout début, elle n’avait eu pour lui que de la curiosité naïve et passionnée, perplexe et effrayée, et puis il l’avait forcée à oublier qui elle était et à devenir Mary Conway et la statue s’était brisée, et l’était restée pendant longtemps. Petit à petit, elle avait fini par recoller les morceaux au gré de leurs rencontres, mais parfois, un morceau retombait ici et là. Quand elle le trouvait au plus fort d’une cuite, quand il lui balançait des propos blessants – avec son aide à elle évidement –, quand elle l’avait trouvé blessé, quand elle avait compris qu’il pouvait être lâche, égoïste ou encore cruel. Et maintenant, oui, un autre bout de verre se décollait. Il avait peur, aussi. Il n’avait vraiment rien d’un père, cet homme-là. Mais elle ne pouvait pas prétendre être choquée. Son père à lui n’était pas un père non plus, apparemment. Et John n’était pas un fils. Et elle, elle n’avait rien d’une fille. Quelque part, tout ça devait avoir un sens. Alors, peut-être bien qu’elle pouvait pour cette fois encore lui laisser un passe-droit pour la peur, recoller le morceau de verre à sa place et faire comme si de rien n’était. Elle but une gorgée du mélange infâme, mais alcoolisé, qu’elle s’était elle-même préparé. « Pourquoi est-ce qu’il serait damné, à part pour avoir été un connard ? S’il brûle en enfer, ça peut être que sa faute. Et puis de toute façon, qu’est-ce que tu peux y faire, maintenant ? Je suis sûre qu’il y a plein de gens vivants qui auraient besoin que tu t’inquiètes pour eux. » Franchement, il devait avoir une ardoise tellement salée que s’il tenait vraiment à se torturer l’âme pour ses propres conneries, il devait avoir de quoi faire, sans en plus se préoccuper de ceux pour qui c’était trop tard. Elle aussi, elle avait peur, en vérité, à la seconde où il avait dit qu'il avait peur. Parce qu'elle était sûre qu'il était sérieux, qu'il parlait au premier degré, et que la porte à laquelle elle grattait depuis des années comme un chat errant cherchant un abri s'ouvrirait un jour sur quelque chose qu'elle n'aurait pas plus envie d'affronter que lui, visiblement.

Elle vida sa pinte d’une traite, la reposa sur le bord de la table et elle alla se briser par terre, lui arrachant un sursaut. Tefé jeta un coup d’œil alentour mais aucun client n’avait ne serait-ce que tourné le regard vers elle. Ah. Chouette coin, finalement. Drôle de planque. Tout le monde semblait se foutre de tout le monde. Ou cuver ses propres problèmes. Tout le monde semblait avoir des problèmes, en tout cas. Cet endroit transpirait la solitude et la souffrance ordinaire, la souffrance passe-partout, dont on se foutait parce que chacun sa merde. C’était misérable. Et personne ne détonnait, ici. C’était à la fois pathétique et réconfortant. Un endroit pour tout le monde, partout dans le monde, même si c’était un puits sans fond d’idées noires, de vieille bière, de mains calleuses et de vêtements rapiécés. « T’as une sœur, alors. » Et puis, les mots se bousculant sur ses lèvres : « Et ta mère ? » Question ouverte s’il en était. Voulait-elle savoir s’il en avait une, comment elle était, si elle était en vie, s’il s’entendait bien avec elle… ? Elle le laissait juge de ça. Elle anticipait déjà sa réponse, parce qu'elle était sûre qu'aucun conte de fées ne pourrait jamais se faire une place, ni dans ce pub ni dans la vie de John en général. Elle savait juste qu’il y avait une réponse qu’elle ne voulait pas entendre. Que sa mère était damnée elle aussi, et quand plus c’était sa faute à lui, le fils antéchrist ou quelque chose comme ça. Elle voulait savoir, mais elle ne voulait pas savoir si cela voulait dire réduire à nouveau en morceaux la fragile image qu’elle avait réussi à recoller de lui, difficilement, impatiemment, maladroitement.

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John Constantine


John Constantine

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Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle.
Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance.
Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire...
Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
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Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

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"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."

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Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.









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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyVen 4 Déc - 0:32


these are the souls of the broken town


Est-ce que ça pourrait être de la faute de Thomas Constantine, s’il brûlait en Enfer ? Oh, que John aimerait pouvoir y croire. Et rationnellement, il devrait y croire, parce que Thomas Constantine n’avait jamais été un enfant de chœur, parce qu’avec un peu de chance, quelqu’un là-haut considérait que mettre des raclées à son fils et regarder sa propre fille sous un jour qui n’aurait jamais dû être, ça valait bien de se voir claquer au nez les portes de Saint-Pierre. Mais même si Thomas Constantine n’avait rien d’un saint, et qu’il avait franchi quelques lignes qu’aucun parent ne devrait franchir, est-ce que ça suffisait à damner son âme pour l’éternité ? Il avait mis de belles mandales à son fils, mais le fils en question l’avait souvent bien cherché – et il avait peut-être regardé Cheryl de travers, mais jamais, Dieu merci, il n’avait franchi la limite de la monstruosité. Au fond, Thomas n’avait peut-être même pas commis la moitié des horreurs que son propre rejeton avait accomplies. Mais ça ne l’empêchait pas d’être un beau salaud alcoolique et abusif qui avait fait de leur enfance à tous les deux un enfer, alors peut-être que c’était juste, qu’il y finisse aussi, parce qu’au fond, John n’arrivait pas non plus à imaginer son vieux père au paradis. Concrètement, il n’avait aucun moyen de le savoir, à moins de tirer quelques ficelles dans les royaumes d’en-bas, ce qu’il n’avait évidemment aucune envie de faire. Et Tefé, brave Tefé dont le détachement admirable lui offrait presque une porte de sortie en l’encouragement à un je-m’en-foutisme caractéristique dont, en tant que paternel – ha ha ha – il aurait presque pu être fier. Dommage, parce qu’elle pointait du doigt ce qui, probablement, était le point central de tous les problèmes de son existence. Les vivants, il s’en fichait. Il leur marchait dessus. Il les utilisait, puis il les jetait derrière lui comme on se débarrasse de vieilles affaires encombrantes. Ce n’était qu’une fois qu’ils étaient morts que les remords faisaient leur entrée fracassante et venaient lui pourrir la vie. « Félicitations, tu viens de comprendre tout ce qu’on me reproche en permanence. » marmonna-t-il dans sa barbe. Et Tefé, elle en faisait partie, des vivants qui avaient besoin qu’il s’inquiète pour eux ? Probablement pas, si ? La dernière fois qu’il s’était ‘inquiété’ pour elle, il l’avait forcée à une amnésie complète, lui avait fait échanger de corps avec une gamine morte, prétendument pour son bien, alors qu’en réalité, il avait juste offert une solution bien merdique à deux adultes complètement dépassés par leur propre gosse. Enfin, pas que. Il y avait eu une tentative de mieux, depuis, non ? Quels souvenirs gardait-elle, Tefé, de leur séjour partagé dans la Maison du Mystère, à New Themyscira, avant qu’elle ne pète un câble enfermée entre quatre murs et ne décide d’aller tenter sa chance ailleurs ? Est-ce qu’il avait bien fait ? Est-ce qu’il avait fait ce qu’un géniteur était censé faire, dans ces moments-là ? John n’avait honnêtement pas la réponse. Et il n’était pas tout à fait sûr de la vouloir. Quelle qu’elle soit.

Le constat de Tefé l’arracha à ses pensées, et il releva la tête et les yeux sur elle, soudain un peu curieux de ce qu’il pouvait bien lire sur son visage. Et oui, il avait une sœur. Est-ce qu’elle était surprise ? Et qu’est-ce qui la surprenait ? Qu’il ait une sœur dont elle n’ait jamais entendu parler, parce qu’ils n’avaient jamais vraiment parlé famille ensemble, en dehors d’Alec et Abby ? Ou qu’il puisse exister d’autres Constantine encore ? Et des Constantine qui avaient les tripes pour aller à l’enterrement de leur père, en plus, donc qui avaient plus de courage que lui, donc qui étaient sûrement un peu moins pourris, voire pas pourris du tout. Lui et Tefé, ils n’étaient plus les derniers Constantine, d’un seul coup. « Cheryl. Ma grande sœur. Elle a une fille, Gemma. Son ex-mari est un sale con, donc elles sont venues vivre à Gotham en le laissant derrière. » acquiesça-t-il en sortant une Silk Cut de son paquet, pour jouer avec entre ses doigts – plus le droit de fumer à l’intérieur des pubs, nan mais franchement, où allait le monde, hein ? Cheryl, Gemma, même Tony, ils étaient en train de dresser le portrait complet de leur joyeuse famille. Ne manquait plus qu’une inconnue dans cette étrange équation, et évidemment qu’il ne fallut pas longtemps à Tefé pour mettre le doigt dessus, avec cet empressement candide, innocent, et cruel des enfants qui ne réalisent pas ce qu’ils demandent. Ou qui le réalisent, mais ne comprennent pas quelles plaies ils pouvaient bien rouvrir en se contentant de poser quelques questions. Et ta mère, alors ? Quelque chose se tordit dans la poitrine de John. Quelque chose se tordit sur son visage aussi, qu’il s’empressa de détourner pour prétendre jeter un œil au match à la télé, alors que les joueurs n’étaient que des tâches de couleur fusant dans tous les sens sans qu’il n’arrive à se souvenir des règles du jeu. Et ta mère, hein, John ? « Ma mère est morte, elle aussi. » Ca ne devrait pas faire mal comme ça, si ? Pas après trente-sept ans. Pas alors qu’il n’avait même pas eu le temps de former le moindre souvenir d’elle. Pas alors que la seule représentation mentale qu’il avait d’elle, c’était le portrait que Cheryl lui en avait dressé, avec ses propres mots d’enfant, puis d’adolescente, qui regardait sans doute sa mère à travers le prisme de souvenirs simplifiés et déformés par la lentille de ses yeux juvéniles sans aucun recul. Mary-Anne Constantine, pour ses enfants, était au mieux un souvenir, et plus exactement, une chimère. Un fantasme, un rêve dont on peine à se souvenir au lever du jour. « Je l’ai jamais connue. Elle est morte en me donnant naissance. » Son péché originel. Le matricide impardonnable. A peine fœtus, déjà poison ambulant qui entraînerait tout le monde dans sa chute. Au moins, ils avaient été prévenus dès le départ, hein.

Qu’est-ce qu’elle allait en penser, Tefé, de ce retournement de situation au fond même pas si surprenant que ça ? Pour un mec qui se baladait dans la vie avec sa culpabilité et ses innombrables conneries chevillées au corps, dont on disait que tout était toujours de sa faute, et qui se complaisait dans cet image d’oiseau de malheur, ça n’était pas si surprenant, que ce soit aussi lui, le responsable de la mort de sa mère, non ? Coupable, peut-être pas. Enfin, il n’en savait rien, allez savoir, dans sa vie à lui. Mais responsable, ça, c’était sûr. S’il n’avait pas été là, Mary-Anne serait encore en vie, c’était aussi simple que ça. « Ca a détruit mon père. C’est ça qui l’a envoyé en spirale dans l’alcoolisme, le jeu, et la violence. Il s’est jamais remis de sa mort. Et il m’en a toujours voulu d’avoir tué la femme de sa vie. » La question n’était pas de savoir s’il l’avait vraiment tuée. La réalité n’était rien d’autre que ce qu’on voulait bien percevoir comme telle – et Thomas Constantine, lui, avait toujours tenu son fils comme responsable et coupable de la mort de son épouse, et cette interprétation, dans sa vie misérable, était devenue réalité. C’était aussi simple que ça. « Au moins, de ce qu’on m’en a dit, c’était une femme bien, elle. Une mère et une épouse aimante. Quelqu’un avec de la bonté dans le cœur qui aurait peut-être résisté aux Constantine, sans moi. Je crois qu’elle a transmis tous ses gênes à Cheryl et qu’elle a oublié de me les refiler à moi, à part les cheveux blonds. » Oh et puis flûte, tant pis pour les règles. John glissa sa clope entre ses lèvres et l’alluma discrètement, et si quelqu’un voulait les virer de là, et ben ils iraient dehors, et puis voilà. Peut-être que l’air frais de l’East End nocturne lui ferait du bien, d’ailleurs. Leur ferait du bien à tous les deux. Même si fumer devant Tefé, c’était une forme de suicide en soi – quand bien même l’expérience avait prouvé qu’ils ne pouvaient pas se faire du mal l’un à l’autre. Pas comme ça, en tout cas. « Tu comprends, maintenant ? » demanda-t-il en la regardant. Sa fille. Sa gamine. Sa rejetonne. Qu’il n’avait pas élevée, pour qui il n’aurait dû être qu’un lointain étranger qui un jour avant rendu service à ses parents. « Pourquoi je t’ai traitée de gamine pourrie gâtée un jour quand tu parlais mal de tes parents ? » Ce qui, avec le recul, était plutôt franchement injuste. « Je t’enviais tellement d’avoir un père comme Alec et une mère comme Abby, comparé à ma famille, que j’étais carrément prêt à occulter ce qu’on t’a fait avec Mary Conway, ou à faire comme si ça n’était pas si grave. » Alors, c’était qui, l’égoïste égocentrique, dans l’histoire, hein ? Pas celle qu’on avait cru, ça, c’était certain. John soupira longuement, la fumée de sa cigarette décrivant des volutes fatiguées sans encore attirer l’attention du barman – mais ça ne saurait tarder. « Je parie que c’est pour ça que Swampy t’a envoyée. Pour que t’apprennes à mieux te connaître. Ton côté humain, en tout cas. Ou peut-être pour que tu voies que ce côté de la famille est aussi fucked up que le vôtre. Désolé. Avec nous trois dans ton patrimoine génétique, t’avais aucune chance de ne pas l’être. » Comme toujours, les enfants payaient les erreurs de leurs parents. Et chez les Constantine, on poussait le concept tellement loin que les parents payaient les erreurs qui les enfants commettaient à cause d’eux. C’était bien pour ça que John crevait de peur à l’idée de retourner à Liverpool. A l’idée de réaliser que c’était bien lui qui avait achevé la boucle, et que même s’il n’avait pas tenu le couteau lui-même, peut-être avait-il été le chuchotement qui avait guidé la main qui l’avait tenu.

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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines

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You
and me
and the devil makes three.

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Meet my best friends Daphne, Mercury and Mercury + The key

Clear & Green
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Clean. Coincidence ? I think not !

phone + amazing tim + daphne : x-files + codename : strike team green + daddy...? + mom's story

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Imagine what you could be,
if you could set down
the burden of the Green.










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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyLun 7 Déc - 3:00

These are the souls of the broken town

Tout d’un coup, cela faisait beaucoup d’informations. Et en plus, des trucs complètement banals, mais qu’elle n’avait pas une seconde pris le temps d’imaginer pour John. Une famille, et par là, elle voulait dire une famille qui n’était pas sa famille à elle. Pas Swamp Thing. Pas Abby. Mais en même temps, elle avait été idiote de s’imprégner de cette drôle de configuration qui ne reposait en rien sur la définition traditionnelle d’une famille, à savoir les liens du sang. Rien de liait Swamp Thing, Abby et John à part leur passé commun. Et elle, Tefé. Cette constatation éveilla en elle une vague panique impossible à définir. Est-ce que c’était parce qu’elle existait qu’ils étaient reliés entre eux, et si elle n’était pas là, est-ce qu’ils auraient seulement continué à se parler ? Ou bien, au contraire, est-ce que son existence n’avait aucune importance pour eux trois, est-ce que, qu’elle soit là ou pas, cela ne changeait rien ? Elle se concentra de toutes ses forces sur les choses absurdes que racontaient John. Pas absurdes en elles-mêmes, mais absurdes ici, maintenant, dans ces circonstances. Pourquoi est-ce qu’elle n’apprenait que maintenant qu’il avait une famille, une vraie famille, pas trois ploucs dans un marais ? Et pourquoi est-ce que soudain, Tefé se sentait-elle comme un personnage secondaire de toute cette histoire ? S’il avait une sœur, et une nièce ! s’il avait tout ça, pourquoi donc est-ce qu’il s’embêtait avec les Holland ? Par pitié, par obligation ? Quelque part, à Gotham, c’est-à-dire pas si loin que ça, il y avait une femme et sa fille qui connaissaient bien mieux John que quiconque et qui l’invitaient probablement tous les dimanches pour déjeuner et avec qui il réveillonnait ou que savait-elle encore, bref, c’était comme découvrir que le type qui avait constitué le centre de ses questionnements jusqu’à présent jouait en fait un rôle avec elle, et le soir venu, retournait à sa vie normale avec ses proches, et pourquoi pas ses amis, et allez savoir, sa femme et ses autres enfants.

Elle était jalouse. Du moins le fut-elle pendant quelques instants. Puis la situation reprit un semblant de normalité, même dans sa tête à elle. Ben ouais, qu’est-ce qu’elle croyait, au fond ? C’était prévisible, tout ça, et elle aurait pu y penser toute seule. Elle avait trouvé son compte dans la vision qu’elle avait de lui. Et en fait, l’idée qu’il ait une famille normale, ça n’avait pas l’air si normal que ça, le concernant. Même si c’était quand même plus normal que sa famille à elle. Et puis, rien dans toute cette histoire ne semblait tout à fait classique. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui dise que sa mère était morte, sans parler de la suite. Même quand il racontait des choses qui auraient dû être simple à comprendre, Tefé n’arrivait pas à suivre. Par réflexe, elle porta la main à ses propres cheveux, le seul signe distinctif qu’elle était bien la fille de sa mère. Parce que le reste, ce n’était pas d’Abby qu’elle le tenait, et on ne pouvait pas dire qu’elle ressemblait physiquement à la créature du marais. Mais bordel non, elle ne comprenait pas où il voulait en venir, elle ne comprenait même pas les liens qu’il évoquait entre sa propre mère, son père et le reste. Et qu’est-ce que Mary venait foutre dans cette histoire ? Elle le contempla un moment, assis là, voûté, bourré, la clope pendouillant mollement au bec. Ouais, ben… elle ne savait pas de quoi elle aurait l’air, elle, si elle perdait Swamp Thing. Elle se pencha en avant et lui arracha la cigarette des lèvres pour en tirer une longue bouffée, soufflant la fumée vers le haut. « T’es vraiment tordu. » Elle baissa les yeux sur lui, essayant de remettre ses pensées en ordre, mais au milieu de tout ça, c’était le premier truc qui ressortait. Ce mec était vraiment pété. « Et j’crois que ça, tu le tiens de personne. On dirait que ça t’éclate de te torturer pour des trucs débiles, et en même que temps que c’est super simple pour toi de pas te sentir concerné par les vraies conneries que t’as faites. “Pas grave”… Du fond de sa tombe, Mary te dit d’aller te faire foutre, John. » Elle y était allée, Tefé, sur la tombe de Mary. Elle se demanda si John aussi. Mais ça, c’était une autre histoire. Un autre héritage commun, passé de père en fille, littéralement, un cadeau de John à Tefé.

Elle porta les mains son visage et pressa ses paumes sur ses yeux en grognant. « Raaah, putain… Maintenant je sais que ton père était une merde cent fois pire que toi. Mais toi, qu’est-ce que tu peux être con, des fois. Ça m’énerve de t’entendre parler comme ça. Je comprends pas pourquoi tu dis qu’elle aurait été mieux sans toi. » Pas sûre qu’elle aurait été contente de voir le résultat presque quarante piges plus tard, mais bon, c’était un autre débat. « Tu sais ce qui m’impressionne le plus chez Abby ? C’est qu’apparemment, elle avait tellement envie de m’avoir, qu’elle est allée jusqu’à… » Elle agita vaguement la main vers John avec sa grimace de dégoût habituelle. « Et avec toutes vos saloperies, dont vous aviez probablement aucune idée de comment ça allait tourner, elle aurait pu en crever cent fois. Mais elle l’a fait quand même. Je vois pas de différence entre ma mère et la tienne. Je vois pas en quoi tu serais coupable de quoi que ce soit, à part de pas avoir buté ton vieux toi-même à la seconde où il t’a accusé d’exister. » L'amour d'une mère pour son gosse ? Qu'est-ce qu'elle pouvait bien en capter ? Mais lui non plus ne pouvait pas comprendre, sur ce point elle était sûre qu'ils étaient à égalité. Elle avala nerveusement une autre bouffée de nicotine. Elle le savait bien : tout ce qui lui semblait simple, à elle, était en fait très compliqué pour tout le monde. C’était pour ça qu’elle avait tant de mal à se mettre à la place des autres, et tant de mal à concrétiser l’empathie qu’elle pouvait ressentir, et dont elle était parfaitement capable, parfois même beaucoup trop, en quelque chose de concret, comme des conseils, des paroles apaisantes ou même un silence compréhensif, probablement le plus efficace dans ce genre de situation. Mais elle le réalisait à mesure qu’elle parlait : elle avait pitié de lui, putain. Et c’était la dernière chose qu’elle voulait. Qu’il soit pitoyable. Qu’il la rende elle, pitoyable. Et toute leur histoire, tout ce qu’ils étaient, pitoyables.

« Je crois pas que t’as de la bonté dans le cœur. Mais je crois pas que tu sois comme ton connard de père non plus. Je dirais que le ratio est plutôt équilibré. » Elle l’observa, un œil fermé. « Peut-être que je peux pas comprendre parce que mon enfance a été vraiment paradisiaque, jusqu’à ce que tu te pointes. Ça m’agace un peu. Tu crois que tu aurais fait des choix différents si ton père avait été comme Swamp Thing ? » Vraie question. Elle, elle avait l'impression d'être exactement la personne qu'elle aurait été si elle avait grandi dans un foyer violent, ce qui en disait long sur la personne pitoyable qu'elle était, du coup. Ce qui la fit, comme toujours, se venger sur la personne qui se trouvait face à elle, quand bien même ladite personne passait une soirée de merde et n'avait pas demandé à ce qu'elle se pointe ici. « Et puis, mon père est stupide. Ces gens sont pas ma famille. Parce que malgré tes belles paroles, je suis sûre qu’ils savent pas que j’existe. Ton père, il savait pas, hein ? Cheryl. Gemma. Tu leur as jamais parlé de moi, je parie ? » C’était bizarre de prononcer leur nom, très bizarre. Pas désagréable. Curieux, un peu angoissant, presque amusant. Mais la triste réalité, c’était ça, surtout. En quoi est-ce que ces gens auraient pu être sa famille, de toute façon ? Les liens du sang ? Elle laissa tomber son mégot dans le fond de son verre, croisa les bras et fixa son père. « Est-ce que je leur ressemble ? À ta sœur, à ta nièce ? » À ta mère ? Pourquoi est-ce qu’elle se montrait aussi cruelle avec lui, surtout maintenant ? Tais-toi, tais-toi, tais-toi ! Elle n’avait rien aimé dans tout ce qu’il avait dit. Elle avait détesté l’entendre parler de son père et de lui – parce qu’elle détestait l’idée qu’il ait pu être malheureux toute sa vie, et pas seulement depuis qu’elle le connaissait. Elle détestait qu’il lui parle de gens qu’elle ne connaîtrait jamais. Et d’autres qu’elle ne rencontrerait jamais. Mais c’était aussi la preuve qu’il avait tort, que ce n’était pas parce que sa famille à lui était en vrac qu’elle-même était en vrac. C’était certes pas mal à cause de lui, mais pas que. Elle était très douée pour se fracasser toute seule, sans l’aide de personne. Un peu comme lui, à l’entendre. Ah, elle ne le réalisait que maintenant, et cela la stupéfia un peu. Elle savait qu’il parlait tout le temps comme s’il n’y avait rien à faire à rien, comme si tout était pourri, moisi, perdu d’avance, comme si ça rendait plus facile pour lui de se comporter comme il se comportait, elle y avait toujours vu la facilité, mais voilà, c’était compliqué, bien plus compliqué que ça, en vérité. Ce qu’elle avait cru être « normal » au début de cette conversation ne l’était pas du tout et bien sûr qu’elle ne comprendrait pas, pas tout de suite en tout cas, pas en si peu de temps. Soudain, elle voyait face à elle non pas l’épave mais le gosse persuadé qu’il avait tué sa mère. Fucked up, totalement. C’était presque flippant. Et bien sûr, ça ne lui suffisait pas, à elle. Ce n'était jamais assez, quand il s'agissait de lui. Elle en voulait toujours plus. « Pourquoi tu penses que t’as tué ton père ? Tu crois pas que t’as assez de sang sur les mains pour en plus t’ajouter des crimes imaginaires ? » D’abord, sa mère. Maintenant, son père. Elle avait déjà décidé qu’il avait tort, pour sa mère. Elle était toute prête à l’absoudre de la mort de son père aussi, s’il le fallait. Voilà, ça, c’était simple à comprendre.

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John Constantine


John Constantine

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Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle.
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Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
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Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

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"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"

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"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."

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Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.









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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptySam 12 Déc - 22:23


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Dans quelles nouvelles profondeurs de pathétisme s’était-il enfoncé, pour que sa propre gamine s’improvise psychanalyste, juge, et bourreau de sa vie autour d’une brochette de pintes tièdes dans un peu miteux de l’East End londonien ? Existait-il seulement des limites à son talent pour faire réaliser aux autres – souvent trop tard, quand le mal était fait – à quel point il ne valait pas la peine qu’ils perdent leur temps avec lui ? Finalement c’était peut-être ça, la leçon de Swampy pour Tefé : ne perds pas ton temps à te poser des questions sur John, ça n’en vaut pas la peine. Un trou noir, un puits sans fond qui dévorait tout ce qui avait le malheur de croiser son chemin – et il ne parlait même pas que des morts, hein. Même les vivants prenaient le temps de le lui faire ressentir, consciemment ou pas. Cheryl, quand elle lui raccrochait au nez, exaspérée, au téléphone. Chas, quand parfois, John le voyait ravaler ses mots dans le rétroviseur de son taxi, enterrer six pieds sous terre ce qu’il n’avait pas le courage, ou la patience, ou la force d’expliquer à son meilleur ami en carton, un air de fatigue recouvrant son visage comme un voile à peine visible. Et maintenant Tefé, qui prenait un malin plaisir à lui balancer ses quatre vérités en pleine figure quand il n’avait plus les armes pour la renvoyer dans son coin du ring. Ouais, va te faire foutre, John, toi qui as toujours ce talent imparable pour te soucier des autres une fois qu’il est trop tard. Pour jouer les martyrs après avoir sacrément cherché les emmerdes jusqu’à t’en brûler méchamment les doigts. Les paroles de Tefé et sa voix dure, aussi acérée qu’une hache bien aiguisée, résonnaient dans son crâne, battaient à ses tempes, amplifiées dans une chambre à écho qu’il peinait à faire taire même en fermant les paupières de toutes ses forces. C’était beau d’en être arrivé là, non ? Sa fille, même si elle n’était pas vraiment sa fille, le considérait comme une merde, ne comprenait même pas comment sa mère avait pu accepter de faire de lui le père biologique – il n’en connaissait pas des masses, mine de rien, des gosses qui allaient jusqu’à dire ça à leurs parents, et pourtant, il en connaissait un paquet, des parents mal ficelés. Jamais aussi mal ficelés que lui, apparemment. « Je sais pas. » lui répondit-il d’une voix à peine audible, quand elle lui demanda s’il aurait pu faire des choix différents, si Thomas Constantine avait été un homme – non, un père – différent. C’aurait été pratique, de pouvoir tout foutre sur le dos de Thomas – t’aurais pas dû brûler mes livres, papa – mais merde, ça devait bien avoir une limite, l’influence des parents sur leurs rejetons, non ? Il y en avaient à la pelle, des gens qui avaient eu des enfances aussi merdiques que la sienne, parfois pire, et qui avaient bien mieux tourné que lui. Paraissait même que certains étaient devenus des gens bien. C’était bien que la seule personne à blâmer, dans ce fiasco, c’était lui, non ? Il pouvait accuser son vieux père de tous les maux ; au final, les morts ne pouvaient pas se défendre, mais les vivants, eux, étaient bien obligés de se regarder dans le miroir, tôt ou tard.

Il faisait trop chaud, dans ce pub. L’air était devenu étouffant, irrespirable, le brouhaha pourtant ténu des conversations lui enserrait la tête dans un étau impitoyable, et ses yeux secs lui donnaient l’impression de brûler dans cette atmosphère chargée d’alcool et de regrets noyés dans l’éthanol. Soit ça, soit il était au bord d’une autre putain de crise d’angoisse – et il n’en avait vraiment pas besoin devant elle, merci bien. Il n’était déjà rien d’autre qu’un pathétique vermisseau même pas bon à servir de terreau au Green à ses yeux, alors lui donner encore plus de munitions pour nourrir sa pitié à son égard, merci mais non merci. Putain Alec, pourquoi tu me fais ça maintenant, hein ? Elle faisait mal, Tefé, elle tapait juste, elle ne cherchait pas à retenir ses coups, elle répliquait au centuple dès qu’il tentait une parade, c’était une bataille perdue d’avance. Peut-être qu’il devrait réécrire à Zee et l’implorer de venir le chercher. Qu’elle le téléporte loin d’ici, et tant pis pour Liverpool. Un rire rauque et presque sincère lui échappa. Oh putain, dire à son père qu’il avait une fille, quel fou rire c’aurait été, tiens. « Je sais que ça va juste te conforter dans l’idée que les humains sont tous des cons et des pourris quoi ? Papa, soeurette, j’ai fait don de mon corps à la science pour voir si on pouvait implanter une essence élémentaire dans un vaisseau humain, vous avez une petite-fille et une nièce ? » Il ricana encore, comme si c’était vraiment une bonne blague. Alors qu’en réalité, c’était vraiment une blague nulle. Cruelle, même. Au moins, ils avaient le mérite de se ressembler, là-dessus. La cruauté comme trait commun, ça en disait long sur eux deux, non ? « Je n’ai plus de contact avec mon père depuis que j’ai fugué à seize ans, à part pour lui envoyer un peu d’argent de temps en temps, donc non, je lui ai pas envoyé de faire-part à ta naissance. Quant à Cheryl et Gemma, moins elles s’approchent de ce monde-là, mieux elles se porteront. » Donc non, il n’avait rien dit. A personne. Son petit secret qui aurait dû rester sans conséquences, sauf que la vie et les conséquences de leur inconscience en avaient décidé autrement. Et les conséquences, là, tout de suite, étaient vraiment en train de flirter avec les limites de ce que ses nerfs fragilisés pouvaient encore supporter. Stop. Arrête. « Je l’ai maudit. » lâcha-t-il en luttant violemment contre la nausée qui venait de le prendre à la gorge, vicieusement. « Je l’ai maudit, et j’avais pas prévu de moyen pour inverser le sort. » Un chat dans un bocal de formol. Un père squelettique dans un lit trop mince aux draps baignés de sueurs froides. Le cœur pétrifié d’un fils désemparé pris à son propre piège.

D’un seul coup, John se leva de sa chaise et traça tout droit en direction de la sortie, son imperméable sous le bras, bousculant sans sommation quiconque faisait barrage à son passage – quelques fuck off, wanker retentirent sur sa trajectoire – et il ouvrit à la volée la porte du pub, aussitôt avalé par la nuit froide et sombre de Londres. Sans regarder derrière lui, il contourna l’établissement pour trouver la ruelle dérobée dans laquelle s’entassaient les poubelles ; et là, à l’abri des regards, il céda enfin au haut-le-cœur qui le torturait depuis tout à l’heure. Une purge physique, son corps tout entier qui se rebellait pour en expulser tout le poison qui y fermentait, ultime sursaut de survie forcée pour ne pas céder à l’appel du coma éthylique et spirituel. Trop chaud. Trop froid. Alcool, dégoût, colère, tristesse, deuil, qui suintaient par tous ses pores, et là, tout de suite, lui retournaient l’estomac pour s’en échapper et le laisser là, jambes chancelantes, à tituber en arrière jusqu’à ce que son dos ne vienne cogner contre le mur opposé. Ah, putain. Ca faisait mal, mais ça faisait du bien. Soulagé d’un poids, mais le front baigné de sueur et le visage blême, John cracha par terre et inspira profondément, chercha à ignorer l’arrière-goût âcre dans sa bouche – une clope, il avait besoin d’une clope, tiens. Et pendant un bref, trop bref instant, il eut presque l’impression d’avoir retrouvé un semblant de soirée normale. Trop d’alcool, aucun self-control, pas de deuil, pas de doutes, pas de déprime, de panique rien que lui, ses pintes et… et il grogna dans sa barbe en apercevant du coin de l’œil la silhouette quasi-fantomatique qui, évidemment, n’avait pas pu s’empêcher de le suivre dehors. Sale gosse. « Ca vaaaaa, je sais. » maugréa-t-il en trouvant enfin une clope avant de la porter à ses lèvres d’une main quand même pas très assurée. Clic, la minuscule flamme du briquet illumina brièvement l’allée, et clic, elle disparut tout aussi vite, et lui se hâta de s’enfoncer dans cette obscurité confortable et la fumée de sa Silk Cut. Seuls refuges face à son bourreau de la soirée. « Y a un truc que je t’enlèverai pas. Tu fais bien de te méfier de la magie. Et tu m’as jamais rien fait d’aussi grave que ce que j’ai fait à mon vieux. Enfin, t’as pas réussi, mais t’as pas vraiment cherché d’autre moyen, depuis. » reprit-il comme si tout était parfaitement normal – just another day in the life of John Constantine and his family. « J’ai commencé à m’intéresser à tous ces trucs quand j’étais gosse. C’était mon échappatoire, à la maison. A dix ans, j’ai lancé mon premier sortilège. A quinze ans, mon père en a eu sa claque de ‘ces trucs de tapette’, il a sorti mes bouquins dans la cour, et il y a foutu le feu. J’étais furieux. Je l’ai traité de nazi, et j’ai pioché dans un de seuls ouvrages que j’ai pu sauver pour lui faire payer ça. Je voulais juste lui rendre la monnaie de sa pièce. » Fiou, c’était plus facile à raconter, maintenant qu’il n’était plus qu’une coquille vide, hein. « Ca a marché. Trop bien marché, même. Il est tombé tellement malade, j’ai cru qu’il allait y rester, ce vieux con. Je pense que j’ai réussi à enrayer le truc mais… je ne sais pas si j’y suis vraiment arrivé. Je ne sais pas ce que ça a pu lui faire d’autre. » John tira sur sa clope, et tapota dessus pour en faire tomber la cendre. « T’irais, toi ? » demanda-t-il abruptement en tournant la tête vers elle. Merde quoi, comme s’il n’y avait qu’elle qui avait l’apanage des questions qui fâchent. Et au moins, il pouvait compter sur elle pour être franche. Jusqu’à l’extrême. « Si t’avais réussi à me contaminer les poumons et que j’étais mort la semaine dernière, disons. T’irais à mon enterrement ? T’irais vérifier si c’est bien ce que tu m’as fait qui m’a fait clamser ou pas ? » Parce que oui, c’était totalement comparable, évidemment. A sale gosse, sale con et demi, hein.

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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines

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You
and me
and the devil makes three.

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Meet my best friends Daphne, Mercury and Mercury + The key

Clear & Green
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Clean. Coincidence ? I think not !

phone + amazing tim + daphne : x-files + codename : strike team green + daddy...? + mom's story

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Imagine what you could be,
if you could set down
the burden of the Green.










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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyMer 16 Déc - 10:39

These are the souls of the broken town
Ce n'était pas drôle. Non, c'était pire que ça, c'était même carrément triste. Et un peu oppressant. Elle aurait pu être encore plus garce, mais elle n'en avait pas envie, pas s'il refusait cette fois-ci de jouer le jeu. Il ne jouait plus, et il n'y avait plus de jeu. C'était de la vraie fatigue, de la vraie tristesse, du vrai désarroi, chez un homme qui n'était pas, à ses yeux, censé ressentir ce genre de choses. Des sentiments humains qu'elle attribuait plus facilement à son autre père, qui n'avait rien d'humain, qu'à celui-là. Mais voilà, c'était un de ces jours, un de ces moments dans sa vie de jeune adulte immature, où il allait lui falloir grandir. Grandis un peu, Holland. Ce type est comme tous les types. Pourquoi est-ce qu'il aurait été différent, pour lui faire plaisir à elle, pour lui permettre de ne jamais, jamais avoir à mettre les pieds dans cette terra incognita qu'était le champ émotionnel de John Constantine ? Étrange contrecoup de ce moment angoissant : parce qu'elle ne voulait pas qu'il parle comme ça, qu'il se sente comme ça, quoi que soit ce « comme ça » ; parce que ses paroles, finalement, la révoltaient, et qu'elle n'arrivait pas associer cet homme, qu'elle affligeait pourtant de tous les défauts et maux imaginables, aux paroles qu'il prononçait, elle refusait d'abonder dans son sens. De se laisser porter par le flot de ses propos. Elle se fichait qu'il ait raison ou tort, et elle n'était pas vraiment en position d'en décider à sa place. Mais par un étrange jeu d'émotions instinctives, elle essayait de le contredire, et de trouver des arguments allant à l'envers de tout ce qu'il bavassait. Tout en se montrant toujours blessante malgré tout, sinon elle serait vraiment larguée. Difficile acrobatie verbale, surtout pour quelqu'un qui maîtrisait à peu près rien de ce qu'elle ressentait ou racontait. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle refusait qu'il soit cette loque humaine. Elle niait ses propos, et un peu aussi souffrances, sans trop s'en rendre compte. Elle lui inventait des excuses, et des excuses exécrables, histoire malgré tout de pouvoir continuer à le juger et à le détester un peu. Oui, il n'était pas l'humain de l'année ni le père de la décennie, quoi, elle était censée dire autre chose ? mais il n'était pas pire que son père, visiblement. Et pour elle, lui rappeler tous ses torts pour ensuite lui dire qu'il n'était pas pire que son père, c'était quelque chose qui aurait dû le rassurer et l'apaiser, mais apparemment, vu sa tête, ça n'avait pas marché.

Puis vint la suite, et comme les allées et venues des océans, elle se rappela pourquoi il était vraiment odieux, des fois. La façon dont il lui rit au nez quand elle lui demanda s'il avait parlé d'elle à sa famille. Comme si c'était stupide, comme si même pas en rêve, ma pauvre fille. Il s'apitoyait sur son sort à lui, mais elle, elle l'entendit se moquer d'elle. Comme si c'était elle, la vaste blague, sa propre existence qui ne valait pas la peine qu'il en parle. Sa grosse connerie à lui. Le truc qui ne valait pas qu'on en discute, qu'il valait mieux balayer sous le tapis, et jamais, jamais ils ne sauraient qu'elle existait. Elle fronça le nez, serra les lèvres, et quelqu'un qui ne la connaissait pas aurait pu croire qu'elle allait éclater en sanglots, mais son corps maigrichon de trembla pas, elle se contenta de serrer les poings et de le foudroyer du regard. Qu'est-ce elle avait cru, ce jour-là, chez lui, dans sa maison cheloue... Qu'il était au moins un peu impressionné par ce qu'il avait réalisé, parce qu'il avait créé ? Pour sa gloire perso, ça passait, mais de là à en parler à d'autres, c'était la honte ? Bon eh bien, peut-être qu'elle l'avait bien cherché. En le prenant sous cet angle, elle se calma, lui accorda ce point, comme en pleine partie de fléchettes dont chacun se servirait de l'autre pour cible. « En plein cœur, dix points pour le mago. » Elle nota même avec un amusement sinistre que lui aussi était un fugueur, dans le genre gland qui ne tombe pas loin du chêne... Bizarrement, la conclusion lui fit l'effet d'une seconde gifle, mais la ramena à la raison, aussi. Non, ce n'était définitivement plus un jeu. Et il avait raison sur ce point. Mieux valait que des gens normaux, aussi normaux qu'une femme et sa fille humaines, restent en dehors de ça, ça étant, dans ce cas précis, elle, Tefé. Ouais. Oui. Il avait raison. Et elle ravalerait sa fureur, son orgueil, et aussi sa curiosité naissante, tuée dans l’œuf, arrachée comme de la mauvaise herbe, et elle ne poserait plus de questions sur elles, et elle n'irait pas les chercher, et les observer de loin, et regarder par leur fenêtre pour voir à quoi elles ressemblaient. Il voulait les tenir loin de ce monde-là et le monde-là résolut en l'occurrence de respecter son choix.

Elle ne respirait plus, à ce stade. L'air était lourd, figé, comme si l'oxygène attendait que John prononce les foutus mots pour recommencer à circuler, et elle tapotait du bout des ongles sur la table, la seule partie de son corps qui bougeait, dis-le, putain, allez, dis-le. Et puis enfin le mot fut lâché et elle en eut le tournis, alors que lui se levait d'un coup et sortait du bar en courant. Elle se pencha en avant, les coudes sur les cuisses – maudit, il avait dit. Maudit. Elle se leva d'un bond et partit à sa suite sans se soucier de savoir s'il avait payé son alcool, et de toute façon, personne ne broncha devant leur cirque, comme si cet endroit n'était qu'un décor en papier mâché pour leur petit show personnel. Elle retrouva l'air libre avec plaisir, sentit une fine pellicule d'humidité se déposer sur sa peau brûlante, et s'avança dans la ruelle sombre où il avait trouvé refuge, sans un bruit, sans un déplacement d'air. Et elle attendit, les bras ballants, qu'il ait fini de se vider, et il faisait ça très efficacement, elle devait le reconnaître. Mais pour une fois, elle n'avait pas envie de rire en le voyant faire ça. Elle l'écouta seulement, comme elle l'avait fait depuis le début, pour une fois, sans lui couper la parole ni rien. Encore une fois, elle se rendit compte qu'ils avaient d'autres points communs que le sang et les gènes. Elle n'avait rien inventé, avec ses vendettas familiales à deux balles. Comme toujours, il était bien meilleure qu'elle à ce jeu-là. L'élève était loin d'avoir dépassé le maître. Mais elle ne parvenait toujours pas à voir le mal dans ce qu'il lui racontait. Pour la seule et unique fois de sa vie, elle se disait que la sorcellerie avait servi une cause juste et justifiée. Que le crime était légitime, la sanction efficace, et elle ne voyait rien à y redire. Elle haussa les épaules ostensiblement, le regard vide. Non, elle ne flatterait pas son besoin de s'en vouloir pour ce truc-là. Et elle lui en voulait un peu de ne pas s'être retrouvé dans cet état après des trucs plus graves, comme ce qu'il avait fait à Mary, ou à elle. Se tuer à petit feu dans un pub pour avoir rendu à une sombre ordure la monnaie de sa pièce, c'était stupide.

Sa question était d'importance et elle y réfléchit avec un sérieux quasi religieux, ressentant son besoin d'avoir une vraie réponse, réponse qu'elle n'avait pas évidemment. « J'irais à ton enterrement. Même si c'était ma faute. Parfois, je te déteste assez pour me dire que je te regretterais pas, mais ça veut pas dire que je t'aime pas. Je pourrais pas te détester jusque dans l'au-delà. Y a pas que toi qui m'as fait du mal, et tout ce que je suis de mauvais, c'est pas uniquement ta faute. » Tout ça était d'une clarté renversante. « Mais j'irais pas à l'enterrement de ton père si j'étais toi. Vous êtes pas pareils. Je l'aime pas et il peut pourrir en enfer, pour ce que ça me fait. Sauf que c'est ton père, pas le mien. C'est plus facile pour moi de penser ça. » Elle s'imaginait être l'assassin de Swamp Thing, et elle savait que c'était possible, que le monde était assez cruel pour qu'un jour ce genre de plot twist odieux arrive, pas besoin de chercher comment ou pourquoi. Si ça arrivait, elle en mourait, elle se promettait ça. Et elle s'imaginait avoir réussi à tuer John comme elle en avait bien eu l'intention à une époque, et à cette époque justement, elle n'aurait rien regretté, mais aujourd'hui, elle l'aurait regretté. Elle aurait porté le poids de ce crime avec amertume et détestation, de lui et d'elle-même. Mais lui, il n'avait rien à voir avec l'homme qu'elle pensait qu'il était, ou alors il était plus que l'homme qu'elle pensait qu'il était, forcément, puisqu'elle ne l'avait pas connu pendant longtemps. L'autre, le croque-mitaine, John le connaissait depuis toujours, et depuis toujours et pour toujours, c'était et ç'aurait été un gâchis d'oxygène. Il était à sa place six pieds sous terre, et toutes les années qu'il avait vécues jusqu'à présent, ça avait été du bonus uniquement.

« Vas-y pour ta conscience. On aime bien avoir la conscience propre quand on a l'occasion. Et puis peut-être que ta sœur a envie que tu viennes. C'est que des mauvaises raisons d'aller à un enterrement. Mais peut-être que si tu te poses la question, de toute façon, et que t'es là à boire comme un trou en demandant pardon, c'est que tu sais déjà que tu vas y aller. » Sinon, il serait déjà parti de ce pays brumeux et humide ventre à terre pour aller profiter de sa maison ou de son bar préféré et de son existence loin de sa famille. Elle le fixait comme un zombie, totalement immobile, et se demandait ce qu'il foutait là, pourquoi il était là, dans cette ruelle, à se planquer. Il fuyait, il gagnait du temps ? Ou bien il essayait vraiment de savoir où il en était ? Il comptait vraiment sur elle pour lui donner une réponse potable ? Cela la fit rire, un bruit de porte qui grince. « Un type alcoolique, violent et raté, à mon avis, il a pas besoin de toi pour être maudit. Il est mort comme vous mourez tous au final, je vois pas où est la malédiction dans tout ça. Les gens crèvent. Sauf si tu considères qu'il s'est trucidé à coups de clopes et d'alcool et de dépression à cause de toi. » Parce qu'il était né, parce qu'il existait. Elle croisa les bras brusquement. Est-ce qu'elle devait continuer à jouer au jeu des points communs ? Elle dansait d'un pied sur l'autre. Elle ne se rappelait plus. Si elle lui avait demandé, chez lui, s'il regrettait ce qu'il avait fait avec Abby et Swamp Thing. Si elle aussi, elle représentait pour lui un prétexte perpétuel pour brûler un peu plus la chandelle par les deux bouts, et si, quand lui aussi serait emporté probablement par une maladie bien humaine spéciale vingt et unième siècle, elle se dirait que c'était un peu elle qui avait eu sa peau. Elle ne pensait pas. Elle hésitait, mais elle ne pensait pas. Ou alors, juste un peu. Ses parents, dans le tableau vivace qu'ils avaient peint de John dès le départ, avaient déjà évoqué les tendances quasi suicidaires de l'homme qui se tenait face à elle, et qui regrettait un père qu'il détestait, sans que Tefé ne comprenne si c'était parce qu'il était mort que John était triste, ou si c'était parce que ce dernier pensait qu'il était mort à cause de lui. Ou si c'était les deux. Les vieux crevaient. Les vieux alcoolos crevaient encore plus vite que les autres.

Elle le regardait, et même si elle refusait de croire qu'il était comme son père, elle le vit soudain, une réalisation brutale, violente, elle le vit mourir comme lui, la même fin que son père à lui, comme un châtiment, la conclusion cynique et pourrie de la fameuse malédiction. « Pourquoi tu... Si tu penses vraiment que tu vaux pas mieux que lui, pourquoi tu... » Elle manquait d'air à nouveau. Cette panique-là, elle s'en serait passée. « ... si tu sais ce que t'as fait de mal, pourquoi tu changes pas ? Tu veux finir comme lui ? Et tu veux que ta nièce se retrouve dans un pub pourri à se saouler en se demandant tout ce qu'elle aurait dû faire pour que tu finisses pas comme ça et en se rappelant toutes les fois où elle t'a fait souffrir et en s'en voulant à mort, en se disant que peut-être c'est aussi à cause d'elle que t'as crevé, et alors elle se traînerait cette question-là jusqu'à la fin de sa vie ? » Celle-là, c'était une de ses meilleures, à Tefé : ben ouais, pourquoi tu changes pas, mec ? Comment il disait, lui, déjà ? Easy peasy lemon squeezy ? Il n'y avait probablement jamais pensé, tiens. Et puis c'était pas comme si elle-même aurait pu changer, aussi, ça faisait des années que ses parents la suppliaient de le faire, mais c'était comme si rester coincée dans celle qu'elle avait décidé d'être, quitte à en souffrir, était plus facile que prendre un autre chemin, en pente plus raide et à la destination incertaine. Au moins, quand elle mourait, elle, il n'y aurait personne pour la pleurer et se demander dans quelle mesure il ou elle était responsable de sa déchéance. La petite voix dans sa tête lui rappela que Swamp Thing serait toujours là, lui, et qu'il serait si malheureux que la nature en mourait, mais elle ne pouvait même pas penser à ça, penser à lui qui errait sur terre en pleurant sa femme et sa fille. Elle avait déjà bien assez de mal déjà à penser à la mort de John, qui n'était pas le sujet mais qui l'était devenu quand même, dans l'esprit quelque peu tordu de l'élémentaire. Voilà pourquoi elle était dans une ruelle crade et froide, entre des poubelles et des flaques de gerbe, à lui demander, en gros, de changer sa nature, de se mettre au yoga et au jus de cranberry, tout ça pour qu'il ne meure pas comme son père à lui était mort, et pour qu'elle, elle puisse se dire qu'elle n'était pas coupable de l'avoir envoyé dans la tombe au même titre que les autres erreurs qu'il avait commises dans sa vie. Tout ça pour ne pas être comme lui, alors qu'elle voyait bien désormais qu'elle lui ressemblait bien plus, par bien des aspects, qu'à son autre père.

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John Constantine


John Constantine

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Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle.
Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance.
Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire...
Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
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Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

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"I heard that, Constantine."

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"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"

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"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."

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Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.









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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyVen 25 Déc - 0:06


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Ca veut pas dire que je t’aime pas. Dans la poitrine de John, quelque chose se bloqua, curieusement sans être douloureux pour autant. Comme si un vieux machin un peu pourri dans sa cage thoracique avait oublié un ou deux battements, trop concentré sur l’écho bizarre de ces quelques mots inattendus qui rebondissaient à l’intérieur de sa boîte crânienne. Quelle bonne blague. Pendant des années, John avait tout fait pour éviter tout ce qui ressemblait de près ou loin à une réunion de famille, et voilà qu’à deux doigts de se rendre à la dernière en date, sa fille, sa chair et son sang, admettait que peut-être, peut-être, elle ne le détestait pas tant que ça. Ou au moins que c’était plus compliqué que ça. Comme lui et son père. Un peu mieux, même, d’après elle. C’était con, ça n’avait pas de sens, encore moins après ce qu’il venait d’oser lui balancer à la figure comme un sombre égoïste égocentrique, mais il se sentait un peu mieux, d’un seul coup. Comme si elle venait de lui garantir que quoi qu’il ait fait, il n’avait pas encore coulé au niveau de Thomas Constantine. Et il se sentit sacrément con, John Constantine, pour avoir ri quand elle lui avait demandé si Cheryl et sa famille étaient au courant pour elle. Bien joué, Conjob. Lui tenir tous ces beaux discours sur New Themyscira, sur cette responsabilité qu’il portait avec Abby et Alec, sur les erreurs qu’ils avaient fait avec elle, et voilà qu’il en remettait une couche à la première occasion. Du pur Constantine, ça. Non, vraiment, il ne méritait pas qu’elle prenne sa défense, mais comme d’habitude quand la vérité déformée ou les mensonges l’arrangeaient bien, il ne chercha pas à la contredire les yeux baissés au sol comme un sale gosse pris en faute, un air coupable sur la figure et la honte lui rongeant les entrailles comme un rongeur affamé. Tefé Holland, plus mature et plus lucide que son géniteur. Ca, à la réflexion, ça n’avait peut-être rien de nouveau. Enfin, la maturité, si – mais la lucidité, ha, elle en avait toujours eu plus qu’eux trois réunis. Lucidité des enfants qui en savaient bien trop dès le départ, pendant que les adultes se noyaient dans leurs faux-semblants, leurs désillusions, et les si qu’ils mettaient en bouteille à l’infini. Elle avait raison. Pour une raison qu’il ne s’expliquait pas, sans doute parce qu’en réalité il y en avait une foule, il avait envie d’y aller, à cet enterrement. Liverpool l’appelait, les cloches distantes de la synchronicité s’étaient mises à tinter au loin, ou alors c’était juste son imagination – quelle était la différence, exactement ? – et les fantômes d’antan glissaient leurs doigts glacés dans sa nuque pour le pousser, l’air de rien, vers les vieux quartiers miteux de son enfance. A la maison. Là où il avait ses racines autant qu’elle les avait à Houma, souvent pour le pire, parfois pour le meilleur. Vieux poumon infecté qui l’avait recraché juste avant qu’il ne soit trop tard, et qui, aujourd’hui, le rappelait à lui en enterrant son vieux père.

Qu’elle était triste et froide, cette ruelle sombre aux relents de misères, de regrets et de mauvais choix – mais telles étaient les entrailles de Londres, ses boyaux tortueux dans lesquelles on se perdait sitôt qu’on acceptait de détourner les yeux d’Oxford Street, Picadilly Circus et Westminster, la Londres invisible qui accueillait les gens comme eux à bras ouverts pour mieux les avaler et les laisser hanter ses bas-fonds jusqu’à ce qu’elle devienne leur monde tout entier. Pendant longtemps, John avait été comme ça – persuadé que rien ne vaudrait jamais Londres, que le monde qui présentait le moindre intérêt s’arrêtait aux fins fonds de Peckham Rye. Par certains aspects, il le pensait encore. Il la portait dans ses entrailles à lui, cette conviction viscérale, jamais plus claire que quand Londres le rappelait à elle. Et puis il y avait Tefé. Tefé qui n’avait rien à faire à Londres, et qui était la preuve vivante que le monde ne s’arrêtait pas à Peckham Rye – que quelque chose d’autre de terriblement important et vital s’était passé ailleurs. Pourquoi tu changes pas ? lui demandait-elle, de cette voix qui partait dans les aigus comme à chaque fois qu’elle paniquait. C’est que c’était une bonne question ça, pourquoi il ne changeait pas ? Et la réponse s’imposa d’elle-même : parce que quelque part, il avait déjà changé. Juste un peu, rien de radical – mais n’étaient-il pas, tous, des fantômes en perpétuel mouvement, obligés de s’écraser pour s’adapter aux moules que leur imposait l’existence au gré de leur passage dans ce monde ? Qu’aurait-il dit, qu’aurait-il fait, le John d’il y a quinze ans, face à Tefé le mettant devant ses contradictions ? Qu’aurait-il dit, le John d’avant Newcastle ? Ou celui d’avant Zatanna et Nick ? Ou celui d’avant la mort de Zatara ? La vérité, c’était qu’il aurait été incapable de le dire. Parce qu’il n’était plus le type qu’il était à chacun de ces moments. Il n’était peut-être pas mieux, il n’était peut-être pas pire. Juste assez différent pour rester là, face à elle, clope au bec à la dévisager en refoulant ses angoisses pour se concentrer sur les siennes. « T’as raison, je ne suis pas mon père. Moi, tout le monde saura très définitivement que c’est à cause de mes conneries que je passerai l’arme à gauche. Si vous vous contentez tous de rouler des yeux à l’annonce de ma mort, j’aurai gagné. » rétorqua-t-il ; une blague de mauvais goût, sûrement. Mais une blague. Dite sur le ton d’une blague. Avec même un sourire au coin des lèvres et au coin de la clope et une vague étincelle de vie et d’humour merdique dans l’œil. Elle parlait vraiment de Gemma, la gamine, ou est-ce que c’était encore une de ses façons tordues de parler des choses qui la dérangeaient sans le faire trop directement ? Bah tiens, puisqu’ils parlaient de changer, voilà son défi à elle : tant qu’elle tournerait autour du pot, il lui rendrait la pareille. C’était idiot, mais si ça allégeait un peu la lourdeur de l’atmosphère, est-ce que ça pouvait vraiment leur faire du mal ?

Le silence était retombé dans la petite allée, mais les épaisses ténèbres de l’angoisse recédaient, au moins un petit peu, au moins assez pour rendre sa place au status quo habituel – au moins pour l’un des deux protagonistes de la scène. John tira une longue bouffée de sa Silk Cut, songeur, vidé, mais l’esprit un peu plus clair maintenant que son corps avait été battu à plate couture ; à la réflexion, l’une de ses manières de fonctionner les plus récurrentes, non ? Toucher le fond, pour enfin apercevoir la lumière de cette nouvelle perspective. Ou une connerie du même genre. John n’avait pas la réponse à la question de Tefé, parce que c’était le genre de question qu’on passait toute une vie à essayer d’élucider, et il songea qu’elle ferait mieux de la poser à Chas, ou à Cheryl, même, tiens. Le visage de sa sœur se posa en surimpression dans son esprit, son expression déçue et résignée quand elle réaliserait que son rebelle de petit frère n’avait même pas pris la peine de venir les voir, elle et Gemma, Gemma qui aimait son grand-père, elle, à l’heure où elles avaient eu besoin de lui, et… et John se gratta la tête en grimaçant, et soupira, et se détacha de son mur humide pour regagner la rue principale en invitant Tefé à le suivre. « Okay, tu m’as convaincu. Un peu de chantage affectif, une dose de culpabilité, c’est bien, t’apprends vite la façon de faire Constantine. » commenta-t-il, se sachant parfaitement un peu injuste dans ses paroles. C’était comme ça qu’ils communiquaient, tous les deux, de toute façon. Avec leurs grands sabots, à clous trempés dans du venin. Plus ça faisait mal, plus ça piquait, plus c’était efficace. Et maintenant ? Maintenant, il n’avait plus qu’à rallier Victoria Station, prendre un ticket et poser son postérieur dans l’un des trains blindés de supporters de football de retour du match en direction de Liverpool. Et c’était tout ? Nan – il avait beau essayer de se convaincre que c’était tout, il avait bien un désagréable sentiment d’inachevé qui lui restait dans la bouche. Et ça le crevait de l’admettre, mais il savait exactement ce à quoi son subconscient, ou sa conscience, essayait de lui faire penser. Dammit. John prit une inspiration dans l’air froid et humide et pollué londonien, et reprit : « Tu veux venir ? » Est-ce qu’Alec et Abby auraient hurlé, en l’entendant lui demander ça ? Hé, Tefé, ça te dit de venir à l’enterrement d’un sombre connard qui est un peu ton grand-père ? Super fun et conviviale, la réunion de famille. Mais c’était elle, la gamine à qui ils avaient imposé un modèle familial impossible, elle, la gamine qui se posait des questions et cherchait sa place dans ce monde, même si elle le nierait sûrement s’il lui posait la question. Peut-être que c’était ça, la seule chose un peu décente qu’il puisse faire pour rattraper le désastre Mary Conway. Lui donner, pour une fois, un choix, à l’élémentaire impossible. « Pas pour assister à l’enterrement, c’est barbant comme la mort, sans mauvais jeu mot – et toi comme moi, les lieux consacrés, c’est plus désagréable qu’autre chose, pour être honnête. » Rien de mortel, maiiiis les effets secondaires de son sang plus tout à fait uniquement humains se faisaient pas mal ressentir dans les églises. Les cimetières, bizarrement, ça allait. Tant mieux, il ne pouvait pas piffrer la vanité de l’église anglicane. Ni la catholique, d’ailleurs. « C’est toi qui voulais m’accompagner pour retrouver le type qui a envoyé mon père six pieds sous terre. Si ça te branche toujours, je te prends le ticket. Et puis, si Cheryl et Gemma t’intéressent, on trouvera bien une façon de simplifier l’histoire pour garder les guerres internes du Parlement des Arbres sous silence. » C’est vrai ça, il avait réagi comme un con au pub, mais finalement, une fille biologique élevée par quelqu’un d’autre, c’était vraiment si invraisemblable que ça, de sa part ? Peut-être même que Cheryl ne s’en étonnerait même pas. Peut-être qu’elle aurait trop la tête ailleurs pour ça, de toute façon. Peut-être aussi qu’il était en train de commettre une très, très grosse erreur. Mais ça, impossible de le savoir avant de se retrouver devant le fait accompli. « Tu t’es payé ma tête parce que je savais pas ce que je voulais, mais toi, qu’est-ce que tu veux ? Ton père t’a larguée ici, okay, mais tu sais te démerder. Si tu le voulais, t’aurais déjà déguerpi en me plantant là et t’aurais fait ta vie de ton côté. Donc, moi je vais à Liverpool, et toi, qu’est-ce que tu veux ? » C’était, pour l’heure, la seule question qui nécessitait une réponse. Les autres, ils auraient le temps pour, plus tard. Chaque chose en son temps. Dans la vie comme en magie, on n’avait pas besoin d’aller plus vite que ma musique – et tant pis si ça frustrait le public, tant que le maestro savait ce qu’il faisait.

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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines

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You
and me
and the devil makes three.

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Meet my best friends Daphne, Mercury and Mercury + The key

Clear & Green
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Clean. Coincidence ? I think not !

phone + amazing tim + daphne : x-files + codename : strike team green + daddy...? + mom's story

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Imagine what you could be,
if you could set down
the burden of the Green.










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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyLun 28 Déc - 13:47

These are the souls of the broken town
Une chose était sûre, elle n'attendrait pas qu'il casse sa pipe pour rouler des yeux, vu que chez elle, c'était déjà un sport national, et une sale habitude du point de vue humain, elle en avait parfaitement conscience. Involontairement, d'ailleurs, c'est exactement ce qu'elle fit en réponse à l'affirmation de John. Cela dit, ce n'était pas ce que tous les hommes désiraient, finalement ? Mourir selon leurs propres conditions, savoir que c'était leur propre connerie qui les avait emportés et pas un élément extérieur brutal, arbitraire et souvent injuste ? Personne n'aimait mourir assassiner. Aucune famille n'aimait enterrer quelqu'un à cause d'un accident de voiture. Mais la clope, ce n'était pas comme si John ne savait pas ce que ça lui faisait, ça ou n'importe laquelle de ses mauvaises décisions, d'ailleurs. Au moins, c'était lui qui décidait, même si elle ne comprenait pas pourquoi il faisait ça et si elle-même avait parfois les mêmes tendances. « T'as rien à gagner à crever. Même les ordures rendent leur mort difficile, apparemment, alors toi, t'aurais plutôt intérêt à faire ça le plus tard possible. » Enfin merde, si une enflure comme le vieux Constantine générait autant de bordel rien qu'en cannant, n'importe qui devait laisser un champ de ruines pour ses proches une fois six pieds sous terre. La mort, c'était moche, chez les humains, surtout parce qu'ils se croyaient l'affaire d'une seule fois dans l'univers. Elle, tout ce qu'elle espérait, c'était qu'à sa mort, le Green l'accueillerait à nouveau, même si elle avait du sang et de la chair humaine, même si son sang était un peu souillé de celui de John, même si en naissant, elle avait été arraché au Green, en était devenue une minuscule petite partie indépendante et plus tout à fait acceptable. Lui, en tout cas, venait à peu près de lui promettre de ne pas crever par surprise et d'être l'unique responsable de sa mort, et c'était déjà pas mal. Tordu à souhait, mais rien que de plus normal pour elle et pour lui.

Un sombre sourire s'afficha sur ses traits, et le coin de sa bouche s'étira encore un peu quand il lui balança ce compliment qui n'était pas censé en être une et qui l'agaça autant qu'il la rendit un peu fière. En temps normal, elle n'aurait pas apprécié d'être titulaire d'un savoir-faire purement humain, mais il faut croire qu'elle faisait la part des choses en ce domaine. Il y avait Swamp Thing et l'humanité aux deux extrémités du spectre, des extrémités qu'elle ne voulait pas atteindre ni imiter, et quelque par dans une zone grise et floue, pas du tout végétale mais pas vraiment non plus humaine à ses yeux, il y avait Constantine. Elle pouvait se contenter de ça pour le moment. Un compliment qui n'en était pas un, une insulte qui n'en était pas une, quelque chose de tout à fait banal dans la conversation quand c'était eux qui la menait. Puis elle se figea quand il lui proposa de l'accompagner. Elle ne s'attendait pas à cette proposition et son premier réflexe fut de refuser, parce qu'elle n'avait jamais assisté à un enterrement de sa vie autrement qu'à la télé et qu'elle avait toujours trouvé ça étrange comme façon de faire. Il suffisait de balancer le cadavre dans une forêt et la nature ferait le job en quelques jours. Les cimetières étaient des tas de terreau naturel géant que la terre avalait goulûment, ne laissant ici et là que les dents en or et les boucles de ceinture, après tout. Puis elle regarda John avec un intérêt nouveau. Est-ce qu'il était en train de prendre à nouveau une très mauvaise décision ? Un peu par sa faute à elle ? Est-ce que le Parlement des arbres serait mécontent que Chery et Gemma apprenne son existence ? Est-ce qu'elle-même avait seulement envie de les rencontrer, en fait ? Elle en avait fait tout un plat tout à l'heure parce que sa fierté en avait pris un coup, parce qu'en niant son existence auprès de sa famille, c'était comme s'il niait son existence tout court, mais maintenant qu'il semblait prêt à sauter le pas, Tefé n'était plus si sûre qu'elle ait envie de leur parler, pas tant pour le principe que parce que soudain, elle se posait des questions. Qu'est-ce qu'elle pourrait bien leur dire ? De quoi elle aurait l'air ? Qu'est-ce qu'elle savaient des conneries de John, qu'est-ce qu'elles penseraient d'une fille née un peu de la magie noire ? Vivre en sachant qu'une partie de sa famille ne connaissait pas son existence, c'était toujours mieux que se faire connaître et rejeter. Elle n'avait pas envie d'être à nouveau la bête curieuse, et pas envie aussi de détester, pour cette raison, des personnes qu'elle ne connaissait pas mais à propos desquelles elle avait déjà, involontairement, commencé à se bâtir une image un peu utopique. Parce qu'il fallait forcément être quelqu'un de spécial pour avoir grandi avec un père comme le vieux Constantine. Quelqu'un de fort, de spécial et de gentil, pour supporter un frère comme Constantine le Jeune. Gemma serait comme elle, non ? Une gosse à moitié au courant des choses ? Mais Cheryl, ce serait... Les modèles féminins de Tefé, c'était sa mère pour la partie concrète, et c'était à peu près tout.

« Eh ben... J'aimerais bien voir où tu as grandi. Et si c'est toi qui payes... » Le Parlement ne lui avait jamais interdit de dévoiler sa nature à qui que ce soit, après tout. Enfin, à elle. Qui savait ce qu'il avait posé comme conditions à ses parents... Même si, d'après ce qu'elle avait compris, au départ, de toute façon, le Parlement ne voulait même pas d'elle et avait demandé à Swamp Thing d'étouffer sa petite essence dans l’œuf. Oh, et puis merde, elle faisait ce qu'elle voulait ! Mais c'était en faisant ce qu'elle voulait que les ennuis pouvaient arriver à d'autres... Finalement, dans la pénombre de la ruelle, elle fit deux pas vers John, puisant doucement dans le Red, ce royaume un peu plus éloigné et qu'elle s'appliquait la plupart du temps à ignorer parce qu'il était à la fois lié à sa mère et à la fois lié aux humains. Sa peau s'assombrit légèrement pour perdre sa teinte diaphane quasi transparente, ses cheveux aussi, sa silhouette devint légèrement plus souple. « Je peux me cacher comme ça. Je peux les voir de loin, mais elles ne sont pas forcées de savoir qui je suis. » Inconsciemment ou par habitude, elle avait commencé à prendre les traits et l'apparence de Mary Conway. Qu'elle le veuille ou non, sa personne faisait partie d'elle, pour toujours. Même si elle n'avait pas poussé la transformation jusqu'au bout, il y avait des esquisses reconnaissables. « Au cas où, tu comprends ? Je sais pas encore si j'ai envie de les rencontrer. Enfin, j''en ai envie, surtout si vous, les Constantine, vous continuez à mourir sans prévenir. J'aimerais bien rencontrer ta sœur avant qu'elle ou moi on crève. J'aurais bien aimé parler à ton vieux, aussi. Je l'aurais détesté, et il m'aurait peut-être détestée, et j'aurais pu lui faire une Tefé-special. Mais je sais que ça ne concerne pas que moi. »

Voilà qu'elle aussi se sentait pousser une conscience. Elle pouvait imaginer, ou même pas, d'ailleurs, les ennuis qu'ils pouvaient s'attirer à faire un truc pareil, ou bien peut-être que du côté Green, il n'y aurait aucune conséquence, parce que le Parlement n'en aurait rien à faire. Mais ces vieilles branches étaient aussi du genre à envoyer des assassins en bois sur un coup de tête. Elle savait que Abby haïrait John de lui faire ce coup-là. Elle savait que son père ne lui dirait rien à elle, mais que peut-être il serait blessé ou effrayé, ou au contraire content pour elle... Mais tout ça, c'était son problème à elle. L'autre partie du problème, c'était qu'il s'agissait de la famille de John avant d'être la sienne. « C'est ta sœur. Et ta nièce. C'est toi qui les connais. Des fois, ne pas savoir, c'est une bénédiction. Peut-être qu'elles n'ont pas envie de savoir. Et peut-être que ce qu'on fait là, sans le savoir, c'est ouvrir la porte à de nouveaux malheurs. Alors oui, j'ai envie de venir. Mais on n'est pas obligés d'aller au bout. Juste les voir, et voir où t'as vécu, ça me suffit. » Alors voilà, en gros, elle ne savait pas ce qu'elle voulait. Mais elle savait qu'elle n'avait pas envie de le larguer là, elle savait qu'elle avait envie de lui coller à la semelle pour entrouvrir un peu plus cette porte inattendue, douloureuse et compréhensible en l'état qui s'était ouverte sur la vie de son géniteur, parce que c'était aussi un tout petit peu une porte sur sa vie à elle. Par caprice, elle avait souhaité quelque chose, par habitude, aussi, certaine que John ne le lui donnerait pas, mais voilà qu'il lui avait ouvert la porte, et elle ne pouvait pas vraiment reculer. Mais elle pouvait toujours se ménager des issues de secours. Tout d'un coup, tout ne tournait plus vraiment autour de sa seule personne et voilà qu'une telle décision devait se préparer à deux. « Je veux les voir. Mais je ne te demande pas d'aller jusqu'au bout si tu penses que c'est pas... tu sais, le moment. » Et peut-être que ce ne serait jamais le moment. Cette seule pensée-là était décevante. Ouais, elle avait vraiment envie de voir de ses yeux cette tante et cette cousine. Vraiment, vraiment envie, comme rarement encore elle n'avait eu envie de quelque chose. Maintenant que les mots étaient lâchés, il aurait du mal à lui refermer cette porte-là au nez, pour le meilleur ou pour le pire. Elle reprit son apparence normale et fit un vague geste de la main, comme pour lui dire d'ouvrir la marche, comme si Liverpool, c'était dans la rue d'à côté. Elle ne savait même pas où c'était, Liverpool. Elle ne savait pas à quoi ça ressemblait. Elle se disait juste que ça devait ressembler à John.

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Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle.
Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance.
Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire...
Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
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Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

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"I heard that, Constantine."

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"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"

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"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."

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Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.









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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyMer 6 Jan - 1:44


these are the souls of the broken town


Est-ce que c’était mieux, qu’elles ne sachent pas ? John se prit à imaginer ce qu’il se passerait, ce qu’il se passera peut-être, un scénario, puis un autre, puis une cascade de possibilités qui s’enchaînèrent dans son esprit à la vitesse d’un zootrope que l’on tourne à pleine vitesse. Qu’est-ce qu’il valait mieux qu’elles sachent ? Que John était le père biologique d’une entité partiellement élémentaire supposée sauver le monde ou le condamner ? Qu’il était le père biologique d’une gosse que deux amis à lui n’avaient pas pu avoir autrement ? Ou autre chose encore ? Des morceaux de vérité, des parcelles d’une histoire commune tellement compliquée qu’il était pour ainsi dire impossible d’en résumer toutes les ramifications. Les racines de Tefé s’étaient enfoncées bien trop loin dans la terre pour en distinguer le bout, à travers le Green, le Rot, et même, probablement, l’Enfer. Et, visiblement, Liverpool aussi. Tefé avait raison, quelle boîte de Pandore est-ce qu’ils allaient ouvrir, si elle mettait les pieds chez lui ? Si elle tombait nez-à-nez avec Cheryl, avec Gemma ? Quelque chose se tordit dans son ventre, un pincement, un avertissement, un pressentiment, peut-être. Cheryl avait toujours pris soin de rester loin de ses histoires, jouant la carte du scepticisme sain, quand en réalité, ils savaient tous les deux qu’elle ne faisait que choisir l’option la plus sage pour se préserver, et préserver sa famille ; mais aucune de ses précautions n’avaient suffi à complètement couper Gemma de l’envers de ce voile bien plus fin, bien plus délicat qu’on ne le pensait, de la réalité. Combien de fois John avait-il passé la nuit chez sa sœur, pour se réveiller au beau milieu de la nuit, alerté par les pleurs de sa nièce ? Combien de fois lui avait-elle juré avoir vu un monstre dans un coin de sa chambre, une paire d’yeux malfaisants à travers la porte de son placard entr’ouvert, un souffle glacé sur sa nuque alors qu’elle glissait vers le sommeil ? Gemma portait peut-être le nom de son père, mais elle était, indubitablement, tristement, irrévocablement, une Constantine. Au moins aussi sensible à ces choses-là qu’il ne l’avait été au même âge. Alors Gemma et Tefé dans une même pièce ? John n’avait aucune idée de ce qui pourrait bien en résulter, mais il n’avait aucun mal à imaginer que ce serait potentiellement désastreux. Ou pas. Tefé tenait de lui, et des Arcane, mais elle tenait aussi d’Alec. Oh, Alec. Qu’est-ce qu’elle en penserait, cette vieille branche, de ce road trip délirant à Liverpool ? Oh arrête, Constantine, depuis quand tu te soucies de heurter les sentiments des autres, hein ? Encore plus ceux de ce brave légume. John enfonça les mains dans les poches de son imperméable, les poings serrés à s’en planter les ongles dans la paume de ses mains, comme si ça suffirait à étouffer la bouffée de culpabilité qui vint raviver sa nausée. Fuck. Fuck fuck fuck. John releva les yeux sur Tefé, réprima une nouvelle nausée à ce visage qui n’était pas tout à fait le sien, pas tout à fait celui de Mary Conway non plus – un patchwork surréaliste sorti tout droit de ses pires cauchemars, plutôt. Et il capitula. Céda aux arguments de Tefé. Céda aux fils de la synchronicité qu’il sentait distinctement l’entraîner dans une direction. Céda à la pelletée d’excuses qu’il pouvait se trouver en cinq minutes pour justifier une telle folie. Céda à son désir égoïste de ne pas rentrer tout seul à Liverpool pour rater l’enterrement de son père. « On verra les détails quand on y sera. » soupira-t-il. On repousse l’inévitable. On repousse les décisions difficiles. Et on y va. Et le reste, on verra.

Liverpool était infiniment plus vivable maintenant qu’elle ne l’avait été dans sa jeunesse. Ville industrielle où les usines avaient fait prospérer la classe ouvrière, avant de les plonger dans la précarité à leur fermeture parce qu’elle n’avait pas su s’accommoder de son époque ni se relever des années Thatcher, elle avait commencé à regagner un peu de superbe bien après son départ – les miracles de la gentrification, entre autres, une renaissance, au moins pour le centre-ville, pendant que la banlieue s’enfonçait dans sa médiocrité crasse. Des squelettes repoussés dans le placard, de la poussière balayée sous le tapis ; ils n’étaient rien de plus, les enfants de l’industrialisation, des laissés-pour-compte qui n’avaient pas su se mettre à la page, dans ce pays de vautours et de chiens de gardes refusant de remettre en cause un ordre établi bien commode. Si Tefé voulait découvrir Liverpool pour décider la ville était à blâmer pour le déchet humain qu’était devenu son géniteur, alors elle ne serait probablement pas déçue. Ils étaient descendus du train, au milieu d’autres locaux revenus du stade ou d’un weekend à Londres ; puis ils avaient pris le bus, cette même ligne qu’il avait prise d’innombrables fois quand il était gamin, pratiquement dans les mêmes véhicules miteux qui n’avaient pas l’air d’avoir bougé depuis les années 80 et 90. Tout le trajet durant, John avait à peine ouvert la bouche. Il n’avait pas beaucoup d’histoires de jeunesses qui valaient la peine d’être racontées, probablement pas celle qui intéresseraient Tefé, en tout cas ; et il était incapable de ne pas laisser son esprit s’échauffer, ses rouages en surcharge, en songeant à son paternel. Egorgé dans sa propre maison. Pourquoi ? Qui aurait pu avoir le moindre intérêt à assassiner un vieil alcoolique infirme ? Cambriolage qui avait mal tourné ? Non, c’était trop propre, comme méthode – l’égorgement, il n’était pas spécialiste, mais il était certain que ça criait la froideur du calcul et de la prémonition, plutôt que l’impulsion du moment ou la défense de soi. Qui, dans ce monde qui ne tournait jamais rond, aurait eu intérêt à assassiner Thomas Constantine ? John passa une main sur son visage fatigué, alors qu’ils arrivaient à l’arrêt de bus. Elle était là. Juste là. Une petite église, et son cimetière, le long de la rivière Alt. Le dernier arrêt pour Thomas Constantine – et personne pour y assister, que sa fille, sa nièce, un fils renégat, et une petite-fille qui n’avait, elle non plus, aucune foutue idée de ce dans quoi ils s’embarquaient.

« Que c’est long, tout ce cérémonial. » Pourtant, ça n’était pas comme si ça s’était bousculé, pour les festivités. Mais c’était comme ça, les cérémonies religieuses – insupportablement long, et ennuyeux. John avait refusé d’entrer dans l’église et d’attirer l’attention sur eux, alors ils avaient attendu dehors, dans le cimetière, que la petite congrégation ne ressorte avec le cercueil. Et là encore, rebelote : planqués entre deux arbres, dans le dos de Cheryl et Gemma, assez loin pour ne pas se faire remarquer trop vite. La réunion familiale pouvait bien attendre qu’ils aient enterré le vieux aux côtés de sa chère et tendre. Celle que John avait lui-même précipitée dans la tombe à peine son premier soupir poussé. La voix du pasteur leur parvenait de loin, mais John ne prêtait aucun attention à son discours : ses yeux étaient rivés sur le dos de sa sœur, sur ses épaules trop droites, sur ses cheveux blonds qui tranchaient avec le noir de ses habits de deuil, sur sa main crispée dans celle de sa fille. Elle était lasse, Cheryl. Fatiguée. Soulagée, peut-être, aussi. Et culpabilisant horriblement d’avoir laissé cette pensée traverser son esprit de fille dévouée malgré tout ce que leur père avait pu lui faire subir. « C’est elles. Ca s’est pas bousculé au portillon pour dire au revoir au vieux. Je suppose que ses derniers potes de beuverie ont clamsé avant lui ou qu’ils sont trop ramassés, eux aussi, pour traîner leurs grolles jusqu’au cimetière. » supposa-t-il. La grisaille du ciel semblait avoir déteint partout, dans ce cimetière, comme si la couleur avait fuité des nuages, dégorgée partout sur ce décor sobre de misère et de deuil. On était un peu serrés, dans ce cimetière. Le vieux allait devoir s’accommoder du voisinage – et John ne put s’empêcher de se demander s’il avait réussi à passer dans l’au-delà, ou s’il s’était cassé la gueule sur ce chemin-là aussi. Un peu plus loin, le pasteur poursuivait son discours, et ça énervait John, cette lenteur et cette hypocrisie, et ses questions sans réponses, alors il décida de s’intéresser à Tefé, qui elle, au moins, était juste à côté pour lui donner des réponses. « Alors ? Liverpool est à la hauteur de tes attentes jusque-là ? » demanda-t-il. Si elle voulait voir les vrais coins moisis, mais qui avaient marqué les paysages de son enfance malgré tout, ils auraient tout le temps de faire la visite guidée plus tard. « C’est un vieux cimetière ici. Ca me plaît pas d’y voir Gemma. Elle est sensible à ces choses-là aussi, cette petite. Je crois qu’elle a hérité des talents familiaux pour le bizarre et l’ésotérique. Et que ma sœur a beau faire semblant, ça la terrifie. » Enfin, elle avait l’air de s’habituer à l’idée, ces derniers temps – lui avait même demandé conseil, après une autre vision de Gemma. Mais ça ne l’empêchait pas de flipper pour sa fille. Qui pouvait lui en vouloir. « Et toi ? » s’adossant au tronc sec d’un arbre lui aussi à l’agonie, John détailla Tefé et son étrange apparence – il avait perdu l’habitude de la voir aussi… humaine. Moins elle-même. Bizarre, comme sensation. Il n’était pas sûr de la trouver plus rassurante, cette apparence, même. « La dernière fois que je t’ai vue c’était à la Maison du Mystère, et ça avait déjà l’air de te perturber, ce qui s’en dégageait. Quand t’étais bébé, t’avais clairement un truc avec tout ça. Mais la Maison, c’est particulier, comme endroit. » Qu’est-ce qu’elle pouvait bien ressentir, Tefé, au milieu des morts enterrés sous leurs pieds, sous ce sol consacré ? A quel point est-ce qu’elle était comme Alec et Abby – et à quel point est-ce qu’elle était comme lui, et Gemma ? Et surtout, quelle réponse était la moins pire ?


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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines

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You
and me
and the devil makes three.

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Meet my best friends Daphne, Mercury and Mercury + The key

Clear & Green
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Clean. Coincidence ? I think not !

phone + amazing tim + daphne : x-files + codename : strike team green + daddy...? + mom's story

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Imagine what you could be,
if you could set down
the burden of the Green.










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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyVen 8 Jan - 11:20

These are the souls of the broken town

Elle avait aimé prendre le train, Tefé, mais maintenant, plantée devant l'église, elle avait la nausée. Elle mettait ça sur le compte du mal des transports, sur la vitesse contre-nature avec laquelle son corps s'était déplacé de Londres à Liverpool jusqu'à cet endroit somme toute banal. Pourtant, elle avait vraiment aimé ce temps passé, impossible à calculer pour elle, dans ce wagon, collée à la vitre, les genoux sous le menton, à regarder le paysage défiler parfois si vite qu'elle ne distinguait plus que de la bouillie de couleurs un peu comme si elle voyageait dans le temps. Ils n'avaient pas échangé un mot ou presque pendant tout le trajet et ça lui convenait. Bizarrement, ça lui convenait très bien, ça avait même fait partie du charme du voyage - non pas qu'ils s'ignorent, mais simplement la présence de John à côté d'elle, silencieuse mais d'autant plus réelle. Elle ne savait pas où elle allait et ne savait pas à quoi s'attendre, elle ne savait pas comment cette journée se terminerait et le paysage sous ses yeux se fondait parfois dans un patchwork impossible à démêler, mais il y avait cette présence à ses côtés, bien réelle, pour s'y raccrocher. Bien sûr, maintenant qu'elle était plantée sur le trottoir, elle regrettait d'être venue. Peut-être que c'était ça qui la rendait malade, l'impression qu'elle aurait mieux fait de ne pas se mêler des histoires de John, mais il restait toujours en elle cette certitude presque douloureuse que les histoires de John étaient aussi un peu les siennes, ou plutôt, pire encore, mieux encore, qu'elle, elle faisait un peu partie de l'histoire de John. Elle fut soulagée quand il ne fit pas mine d'entrer dans l'église, ces endroits-là la mettaient toujours mal à l'aise pour des tas de raisons. Alors ils attendirent dans le petit parc plein de tombes autour du bâtiment. Elle se contenta de se balader entre les stèles pendant que John enchaînait les clopes, en constatant qu'elle-même ne ressentait pas du tout le besoin d'inhaler de la nicotine en ce moment même, peut-être bien qu'elle ne fumait que par habitude ou mimétisme, ce serait le comble. Certaines pierres tombales étaient vraiment vieilles et clairement abandonnées. Elle n'avait rien contre les cimetières. Elle trouvait ça absurde, parce que les humains auraient pu balancer les cadavres n'importe où et les laisser pourrir de la même façon et retourner à la terre, ce qui était normal à ses yeux. Pourquoi tous les réunir dans un seul endroit, et pourquoi venir ensuite se recueillir sur une pierre qui ne dissimulait, au fil du temps, plus rien d'autre que de la terre et des asticots ? Mais aussi bizarre que ce fut, elle ne jugeait pas, pour une fois. Elle se mettait à leur place : les humains, quand ils mourraient, disparaissaient pour de bon, ou pire encore, allaient en enfer, puisque a priori, ça existait vraiment, et elle trouvait ça vraiment dur et avait un peu pitié d'eux. Même si elle serait probablement elle aussi concernée par ça le moment venu. Et puis, comme dans des endroits qui avaient été des cimetières autrefois, si vieux que les humains n'en avaient même pas conscience et y bâtissaient leurs fast-foods et leurs maisons par-dessus, elle pouvait sentir quelque chose parfois en enjambant les stèles. Cela ne lui faisait pas particulièrement plaisir parce que sa compréhension du phénomène - la mort et le reste - s'arrêtait là et qu'elle n'avait pas du tout envie de pousser la réflexion plus loin. Un humain mourrait et son corps disparaissait. Mais il y avait clairement plus qu'un corps, quand on parlait d'un humain, sauf qu'à ce stade, Tefé ne voulait rien savoir, et pourtant, pourtant, parfois, elle sentait bien qu'il y avait un truc qui traînait encore dans le coin.

Finalement, un petit groupe affligé sortit de l'église et elle retourna se planquer dans l'ombre de John, curieuse. Elle regarda les dos ronds, les épaules voûtées, les visages penchés vers le bas, puis son regard accrocha les deux silhouettes que John désignait. C'est elles. Des cheveux blonds. Des contours minces et fragiles. Tefé cligna des yeux quelques instants, sans savoir à quoi elle s'attendait et sans savoir encore ce qu'elle ressentait. Elle tourna le visage vers John comme il lui demandait comment elle se sentait, avec l'envie de lui renvoyer la question - et toi alors ? toi, tu te sens comment, si loin de la tombe de ton père ? Mais elle sentait bien que là n'était pas le sujet. Pour le moment, pour elle, Liverpool se réduisait à un cimetière. « Je trouve ça triste pour tout le monde, ce genre d'endroit. C'est pas normal que certains d'entre eux traînent encore dans le coin. Parce que c'est ça que je sens, hein ? C'est juste une impression, mais ça me dégoûte un peu. Ils seraient plus libres d'aller où ils veulent s'ils n'étaient pas tous entassés ici pour que les vivants viennent apaiser leur conscience une fois par an. » Elle mordilla une de ses mèches de cheveux plus foncées que leur véritable couleur. Elle eut soudain une idée bizarre, l'impression que le Green accueillerait les humains avec plaisir, en quelque sorte, si ceux-là y étaient prêts, et que les humains pourraient faire partie du grand cycle de la vie sur Terre de manière bien plus apaisée que ce à quoi elle assistait en ce moment même. « Tout le monde est malheureux. Et tout le monde a peur. Enfin, j'imagine que pour les gens comme ton vieux, c'est normal d'avoir peur, vu l'endroit où il va. Elles le savent, ta sœur et ta nièce ? Qu'il va en enfer ? » Parce que c'était bien là qu'il allait, non ? John l'avait dit, qu'il était damné, le vieux. Ça devait pas être facile pour Cheryl et Gemma. Ou alors, elles s'en réjouissaient ? Pour Tefé, le plus compliqué était de faire cohabiter ces deux concepts fondamentaux - le corps à la nature, l'âme à... Ah, eh bien, c'est là qu'elle cessait d'y réfléchir, c'était la partie de John, ça. Pour les élémentaires, il n'y avait pas d'âme, juste une essence de vie née du Green et qui retournait au Green. En général, à ce stade de ses réflexions, elle se rappelait qu'elle aussi avait une âme, ou en tout cas quelque chose qui y ressemblait, puisque, petite, d'ailleurs, cette âme s'était retrouvée en enfer, un épisode de sa vie dont elle ne gardait pas de souvenirs mais quelques cicatrices à l'âme qui parfois prenaient de drôles de formes dans ses rêves.

Collée à plat ventre contre le tronc d'un arbre, elle se penchait sur le côté pour observer la petite cérémonie étrange. Bientôt, les gens se dispersèrent, comme pressés de se barrer vite fait, ce qui donnait à la scène un aspect un peu pathétique. Mais Cheryl et Gemma étaient toujours là. Tefé marmonna quelque chose, comme un moteur noyé qui avait besoin d'un peu de temps avant de démarrer, puis les mots se firent audibles : « Pourquoi est-ce que vous l'enterrez là ? Tu n'iras jamais le voir, non ? » En fait elle n'en avait rien, mais c'était ce qu'elle déduisait de ce que John lui avait raconté de son père jusque-là. Il lui semblait que la vieille carne ne mériterait pas le temps passé par ses proches à se pencher au-dessus de sa tombe. Et pourtant, il y avait deux silhouettes, là tout de suite, affligées face à sa stèle, alors pourquoi, pourquoi ? « Elles ont l'air triste pour de vrai, en tout cas. » « Pour de vrai », c'était concept. Et compliqué, aussi. Puisque visiblement, on pouvait être triste pour quelqu'un qui ne le méritait pas. C'était vraiment compliqué. Triste. Elle leva le nez pour regarder le profil de John. Un peu comme lui. Même si elle aurait bien été incapable de dire ce qui dérangeait John, si c'était simplement la mort de son père ou des tas de trucs liés à ça. « Tu veux qu'on t'enterre là, toi aussi ? Je suis sûre que papa serait pas contre te fourrer quelque part dans son marais, si tu veux, pas trop près de la maison sinon Abby viendrait danser sur ta tombe. » Elle remua, mal à l'aise, alors que Cheryl bougeait, l'air de chercher quelque chose - ben, elle devait chercher John, évidemment ! « C'est ton domaine, ces histoires-là. Elle ira où, ton âme, à toi ? » C'était vrai qu'elle avait encore beaucoup à apprendre sur le compte de John, après tout. Et s'il y avait bien un sujet sur lequel elle était vraiment à l'ouest, c'était celui-là, surtout en ce qui concernait les Constantine. Le profil de Cheryl. De loin, Tefé n'arrivait pas encore à bien la distinguer. Trop tôt pour décider à qui elle ressemblait. Tefé enfonça littéralement ses doigts dans le tronc d'arbre. En cette seconde, il aurait fallu une tronçonneuse pour la faire bouger de là. Comment souvent quand il s'agissait de John, elle ne savait rien, ni de quoi elle parlait. Elle perdait son courage et plutôt que de le reconnaître, elle lui posait pépouze des questions sur son devenir spirituel, comme Abby l'avait voué à l'enfer une fois ou deux sans que Tefé y croit ni même n'y accorde la moindre attention tant elle prenait ça, à l'époque de sa douce enfance, pour une simple métaphore cruelle de la part de sa mère.

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John Constantine


John Constantine

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Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle.
Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance.
Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire...
Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
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Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

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This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?

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"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."

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"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"

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"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."

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"Be well, John."
"Say it backwards."

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"A trickster and an illusionist."

Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.









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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyMar 19 Jan - 23:20


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« Yep. Je suppose que t’as hérité de quelques sensibilités familiales. La présence du Rot dans les parages doit y être pour quelque chose aussi. » supposa John en haussant les épaules – conversation glauque s’il en était, mais tellement pratique pour penser à autre chose qu’au véritable événement qui avait lieu un peu plus loin. Son père en terre. Son père qui rejoignait les rangées de pauvres hères qui iraient pourrir sous leurs pieds – oh, pour sûr, pour le Green, ce compost devait être relativement bienvenu, mais même Tefé n’avait pas l’air de s’en réjouir des masses. Comme toujours, il se demandait ce qu’il pouvait bien se passer dans la tête de cette fille. Elle marquait un point, ceci dit. Les cimetières comme celui-là, surtout dans une vieille ville industrielle comme Liverpool où l’on s’entassait pêle-mêle comme un amas de parasites urbains, n’étaient finalement que abcès purulents, menaçant de faire éclater la mince couche de terre sous laquelle on les enterrait à force de les entasser au même endroit, les uns sur les autres, sans faire l’effort de chercher à ménager un peu ce qu’il pouvait bien rester d’eux d’ici cinq, cinquante, cinq cents ans. Comme toujours, les préoccupations des vivants et leur bonne conscience passait avant la paix des morts. C’était comme ça qu’on se retrouvait avec des crétins maniant le plateau de ouija sans en connaître les traditions et autres abrutis qui s’amusaient à arracher les morts à leur repos ou tourment éternel, et écarquillaient les yeux quand tout le processus se retournait contre eux. Peut-être que Tefé avait raison, quelque part. Peut-être que les Hommes feraient bien de se rapprocher de la nature et des morts s’ils voulaient connaître un peu plus de paix – mais il n’y croyait guère. L’humanité avait besoin de ce genre de chose. Des tombes. Des mémoriaux. Des points fixes qu’ils pensaient immuables pour nourrir la mémoire de leurs défunts, parce que leur mémoire à eux, immatérielle, ne leur paraissait pas suffisante ; terreur d’oublier, terreur de ne pas laisser une marque, quelque part, dans ce monde, pour prouver qu’on a compté, ne serait-ce qu’un peu. Ne serait-ce qu’assez pour mériter d’être résumé à quelques lettres sur une pierre tombale. Les yeux de John glissèrent à nouveau vers la silhouette digne et dignifiée de sa sœur. John s’était toujours demandé à quel point elle supportait réellement encore leur père – toujours prête à venir l’aider, à lui envoyer de l’argent, à l’appeler depuis qu’elle vivait à Gotham… mais les quelques fois où le frère et la sœur avaient pris le temps de discuter de leur vieux géniteur, John était persuadé de l’avoir sentie. Cette rancœur d’une enfance fracassée sur le deuil d’une mère partie trop tôt, et surtout, d’un père incompétent qui l’avait forcée à grandir bien trop tôt. « Sûrement. » répondit-il, placide. « Même si je suis pas sûr qu’elles réalisent à quel point c’est réel, comme endroit. » Un concept religieux. Une métaphore. Un espoir, même. Et il se prendrait presque à prier, si ça pouvait lui offrir la garantir qu’il en resterait ainsi jusqu’à ce qu’elles-mêmes ne mettent un pied dans la tombe.

Hommes, femmes, enfants – tout le monde s’attachait à un endroit, tout le monde avait un point d’ancrage quelque part vers lequel il ne pouvait s’empêcher de retourner ; quand bien même il ferait tous les efforts du monde pour l’éviter, à déployer des trésors d’ingéniosité pour se leurrer et se convaincre d’une autonomie illusoire au goût de libre-arbitre falsifié. Pour Thomas Constantine, cet aimant magnétique avait toujours été la tombe de sa défunte femme. John ne l’avait vu y aller qu’une fois par an, à tout casser, pendant son enfance, mais il avait toujours su que ce serait là aussi que son père voudrait être enterré. Aux côtés de celle que son propre fils, sa chair et son sang, lui avait ravie trop tôt. « Ma mère est dans le caveau d’à côté. » se contenta-t-il de répondre, en ignorant soigneusement la deuxième partie de sa question. Peut-être qu’il irait le voir. Peut-être pas. Il serait bien obligé d’y passer pour voir la tombe de Mary-Anne Constantine, alors… Et puis Tefé parvint à lui arracher un semblant de rire – sûrement sans le faire exprès. John Constantine, sagement enterré dans un cimetière avec sa mère et son père. Comme le bon fils qu’il était. Ben voyons. « Ta mère me sentirait à des kilomètres à la ronde. J’ai pas confiance. Le jour où j’y passe, vous serez gentils de m’incinérer, que personne ne puisse s’amuser à venir réclamer mes restes et me transformer en zombie ou en tête réduite. » Combien de fois Papa Midnite lui avait-il fait cette promesse, hein ? Et Papa Midnite était le genre de type qu’on prenait au sérieux, dans la menace. Et John de tirer sur sa clope une dernière fois. « Comme ça je serai en bonne condition pour aller rejoindre le vieux chez Lucifer, eh ? » Est-ce que c’était totalement irresponsable, de dire ça à sa fille ? Mais Tefé n’était pas sa fille dans ce sens-là – ce n’était pas lui qui l’avait élevée, ce n’était pas lui qu’elle appelait papa, ce n’était pas à lui qu’elle était attachée comme ça. Et puis, Tefé ne connaissait pas le monde de la même façon que les autres gosses de son âge. Les règles usuelles ne s’appliquaient pas à eux, et ne s’appliquaient rigoureusement jamais à elle. Il allait ajouter quelque chose – un commentaire plein d’esprit, peut-être même une plaisanterie, mais sa voix mourut dans sa gorge. Cheryl s’était retournée, maintenant que la cérémonie avait touché à sa fin. Et ses yeux avaient rencontré ceux de son frère. Dans la poitrine de John, son cœur rata un ou deux battements. Ca y était, alors. Le moment de vérité. Les retrouvailles entre les derniers Constantine qu’il restait. « Si tu veux disparaître, c’est maintenant ou jamais. Elles arrivent. » souffla-t-il à Tefé. Elle avait encore le temps de se planquer pour les observer de loin, ou elle pouvait rester ici. La décision, il en était arrivé à cette conclusion, ne lui appartenait pas.

Pour permettre à Tefé de gagner un peu de temps, John fit quelques pas sur la pelouse grise-verte du cimetière pour aller à la rencontre de Cheryl et Gemma. Gemma avait grandi, depuis la dernière fois qu’il l’avait vue – merde, c’était une ado, maintenant. Une de ces ados qui en avait vu beaucoup trop, beaucoup trop tôt ; par d’innombrables aspects, elle lui rappelait furieusement Mercury au même âge, et il se demanda si Tefé aussi ferait la connexion, si elle décidait de pointer le bout de son nez. Et Cheryl – Cheryl avait l’air d’avoir pris dix ans. Les joues creusées, les yeux cernés et hantés, le teint pâle accentué par la triste noirceur de ses vêtements de deuil ; probablement les conséquences de la perte d’un père par égorgement. « Je n’arrive pas à croire que tu sois venu. » Même sa voix était à la fois creuse, et pétrie de douleur. Pauvre Cheryl. Il avait pris son temps pour venir, et elle s’était retrouvée à devoir tout gérer toute seule. Comme d’habitude, il remportait la palme de fiabilité en cas de crise. « Salut sis’. Désolé, j’ai eu un imprévu sur la route. » Le regard de Cheryl lui confirma qu’elle n’y croyait pas une seule seconde. Mais Cheryl Masters n’avait plus la force de lutter contre qui que ce soit. Pas aujourd’hui. Et surtout pas son frère. Alors au lieu de l’engueuler comme elle aurait peut-être voulu le faire en d’autres circonstances, elle ouvrit les bras, ces mêmes bras qui avaient porté les débris de leur famille fracassée pendant si longtemps, et les noua autour de son petit frère indigne. Qui ne méritait certainement pas ce traitement, mais qui n’allait certainement pas s’en plaindre non plus. « C’est pas grave. Je suis déjà heureuse de te voir. Je m’étais persuadée que tu ne viendrais pas, et… oh, quelle importance. Tu es venu, c’est tout ce qui compte. » Tefé était-elle encore là, derrière ? John était presque embarrassé à l’idée qu’elle entende cette conversation ; mais hé, bienvenue dans la famille Constantine, hein. Avec ses écorchures, ses plaies, et ses traumatismes. « Oncle John ! » « Hey, mais c’est qu’elle a fichtrement grandi, la crevette ! » s’exclama-t-il avec un sourire en ébouriffant les cheveux de sa nièce, qui s’était à son tour jetée à son cou. Seigneur, qu’il était bon de les voir – quel crétin il avait été, de ne pas venir plus tôt. Pourquoi ? Par trouille, par lâcheté, comme d’habitude. Finalement, Tefé avait été une bénédiction sacrément bien déguisée. « Tu rentres avec nous pour la veillée ? De vieux copains de papa vont passer, mais je crois que ce sera surtout Gemma et moi, pour être honnête… il faut qu’on parle de… tu sais. De sa mort. » « Je sais. Je vais regarder ça de près, t’en fais pas. » « Mais attends, tu es venu avec quelqu’un ? J’étais sûre de t’avoir vu parler… » Oh merde. C’était ça le signal pour Tefé, alors ? Enfin, si elle décidait de le saisir au passage. John, lui, n’était plus du tout certain de ce qu’il voulait.

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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines

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You
and me
and the devil makes three.

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Meet my best friends Daphne, Mercury and Mercury + The key

Clear & Green
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Clean. Coincidence ? I think not !

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Imagine what you could be,
if you could set down
the burden of the Green.










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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyLun 25 Jan - 22:14

These are the souls of the broken town

Elle trouvait toujours étrange d'entendre ce genre de mot dans la bouche de John. Le Rot, aaah ça ! Tefé aurait bien voulu en savoir plus sur le sujet mais c'était encore là quelque chose « qui n'avait pas sa place entre les murs de la maison », d'après Abby, et malheureusement, Swamp Thing se soumettait sans combattre à sa femme sur ce point précis. Pourtant, il semblait à Tefé qu'il s'agissait plus des affaires de son père que de sa mère. Il fallait bien que Tefé en sache plus sur ce royaume décati, pourri et morbide, au cas où un jour elle y était confrontée. Mais Abigail se transformait en une créature monstrueuse dès que Tefé y faisait allusion, du genre glaciale, les yeux meurtriers, et mieux valait qu'elle ne soit pas à la cuisine en train de couper des patates parce qu'alors elle plantait son couteau dans un mur en hurlant de rage. Alors Tefé savait tout en ne savant rien. Elle savait que c'était lié à sa mère et à la famille de sa mère, à une figure inquiétante de la famille, espèce de croque-mitaine qui faisait encore gémir sa mère parfois dans son sommeil, mais c'était tout. C'était trop et pas assez. Et Tefé n'avait jamais vraiment songé à demander des détails à John, mais elle ne pensait pas qu'il les connaissait, sauf que évidemment qu'il les connaissait. Bien sûr qu'il savait. Il savait tout de ses parents. Mais ce n'était ni le lieu ni le moment de lui poser des questions là-dessus. Elle se contenta du coin de l’œil. Vit qu'il regardait sa sœur et sa nièce, alors elle suivit son regard. Ouais, c'était moche d'être en vie dans ces moments-là. C'était moche d'être celle qui restait, celle qui devait dealer avec tout ça pendant que le mort allait se la couler douce, pénard pour l'éternité. Et tout ce cérémonial, ça n'aidait pas. Une pierre tombale, c'était un boulet au bout d'une chaîne, c'était le rappel constant , culpabilisant, qu'il fallait y aller, s'en occuper, rendre visite, tout ça pour quelqu'un qui n'était plus là. Sans stèle, au moins, les vivants étaient libres autant que les morts. Personne n'avait besoin de ça pour se souvenir d'un vieux con. Elle ne comprenait pas pourquoi ils s'infligeaient ça, les Constantine. Mais l'idée d'incinérer John lui parut plaisante et cela la fit glousser tout bas. « J'irai jeter tes cendres dans ta cheminée. Peut-être que ça permettrait au feu de ta maison magique de brûler éternellement.» Quoiqu'elle mettrait un peu des cendres de côté dans une fiole pour Mercury. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle était sûre que Merc aimerait ça. La mention à Lucifer la fit retrouver son sérieux. Honnêtement, Tefé ne le crut pas. Il y avait encore des réflexes chez elle, du domaine de l'immaturité. Peut-être qu'elle savait qu'il était sérieux, mais elle choisit de prendre ça comme une de ces blagues tordues dont il avait le secret. Tout comme sa réponse fut aussi sérieuse que stupide. « Tu lui diras de ma part qu'il a un look de merde. » C'était peut-être pour se rassurer mais c'était vrai, que les humains représentaient toujours Lucifer sous des traits ridicules.

Elle sursauta en voyant les silhouettes venir dans leur direction. Son premier réflexe fut de s'enfoncer un peu plus dans l'arbre, puis elle se rendit compte de quoi elle aurait l'air. Elle voulait les voir. Alors dans le meilleur des cas, Gemma et Cheryl se retrouveraient face à un tronc d'arbre avec un visage féminin qui en dépassait, et ça lui semblait encore plus compliqué à expliquer que ce qu'ils étaient censés expliquer, alors elle s'arracha sagement de sa cachette et se planta derrière John, un peu sur le côté, comme un garde du corps, non sans s'allumer nerveusement une cigarette pour se donner du courage, la nicotine lui donnant aussitôt la nausée alors que son organisme se rebellait contre cette sale habitude totalement contre-nature pour elle. Elle ne suivit pas John quand ce dernier s'avança vers sa sœur et sa nièce et, toujours partagée entre son envie d'aller au bout de son impulsion et celle de fuir, elle tourna les talons, puis pivota de nouveau vers eux, puis commença à s'éloigner sur le côté, mais se figea au milieu d'une enjambée et revint à son point de départ. Pendant qu'elle faisait de l'aérobic dans le fond, elle vit Cheryl serrer John dans ses bras et ça plus que n'importe quoi d'autre, cela la fit s'immobiliser complètement. Alors ça. Alors ça... Sa courte vit et ses plus brèves interactions encore avec John repassèrent dans son esprit mais non, jamais, jamais elle n'avait vu quelqu'un étreindre John, un geste aussi normal, aussi... spontané, aussi banal que ça, même lui il y avait droit. Ben oui. Elle, malgré son âge trop avancé pour ça, elle serrait le plus possible son père dans ses bras, et parfois laisser sa mère l'étreindre également, par charité au début, jusqu'à ce que ce contact la réchauffe et lui rappelle que finalement, bien sûr, bien sûr qu'elle aimait sa mère, ce qui était encore plus dur à vivre que de se persuader qu'elle la détestait. Mais quand même, ce geste anodin entre Swamp Thing et elle, était aussi anodin entre John et sa sœur. Soudain, tout était... normal.

Tefé suivit Gemma des yeux, une ado dont elle jugea le look d'un coup d’œil appréciateur. Il y en avait au moins une dans la famille Constantine qui avait la classe, et soudain Tefé mourait d'envie de voir la collection de disques de Gemma. Elle parlait à John, le nez levé vers lui parce qu'elle était plus petite, forcément, et d'ailleurs elle aussi elle devait ressembler à ça quand elle lui parlait, puis elle capta la fin des paroles de l'adolescente et sentit un courant électrique la traverser. Oh putain. Son esprit était vide. Elle n'aurait pas dû venir. Cela ne servait à rien qu'elles fassent connaissance. Après ça, Tefé serait obligée de garder le contact. D'aller les voir. De passer les fêtes avec elles ou elle ne savait pas quoi. Bref, d'avoir un lien avec elles et c'était tout ce qu'elle détestait, tout ce qui lui faisait peur dans la vie, cette atroce responsabilité de devoir être là pour quelqu'un sous peine de lui faire du mal, comme elle faisait déjà du mal à ses parents en n'étant jamais là. Elle ne voulait pas de ça, elle voulait être seule et pas devenir la demoiselle d'honneur de Gemma et la marraine de son futur petit frère et... Le sol ondula doucement sous ses pieds et elle vacilla un peu, fit un pas en avant pour retrouver son équilibre. Le stress. Elle fit un pas de plus, en apnée. Consciente de son pull tellement déformé et large que ses mailles ne dissimulait presque rien de son soutif. De ses jambes nues qui jaillissaient de sa jupe en jean souillée de terre telles deux branches maigrichonnes. Elle pouvait encore prétendre n'être qu'une sans-abri qui passait par là. Elle tira nerveusement sur sa cigarette et se planta à côté de John, les joues palpitantes, les bras croisées, dans une attitude ultra agressive sans en avoir conscience. « S... salut. » Pourquoi tout d'un coup elle s'inquiétait de l'honneur de John, hein ? Mais enfin, si elles partaient en courant, ce ne serait pas qu'une claque pour lui. Elle pouvait encore mentir. Trop tard pour la sans-abri, mais elle pouvait dire qu'elle était une pote. Yerk. Ou sa sœur. Ah non pas sa sœur. « Je suis venue... » Quoi, s'incruster à l'enterrement de leur proche, dans un moment qui n'aurait dû concerner que la famille ? C'était vraiment le pire moment possible pour se présenter, en fait. Elle avait vaguement changé la couleur de ses yeux et de ses cheveux, et puis quoi ? Est-ce que ça ne prouvait pas qu'elle n'était pas prête ? Oui mais merde, le fait que Cheryl et Gemma ne sachent pas qu'elle existait, c'était comme ne pas exister tout court, pour Tefé. Et puis qu'est-ce qui la bloquait exactement ? Elle n'avait pas honte. Elle n'avait pas peur. « Je suis sa... » Elle pointa John du doigt. « Je suis désolée pour le vieux bât... enfin le vieux type. » Elle désigna la tombe du menton juste au cas où personne n'aurait compris de qui elle parlait.

Elle avait beaucoup de mal à regarder Cheryl. Elle ne savait pas pourquoi, peut-être parce que c'était une femme, et pire, une femme adulte, et pire que tout, une femme adulte visiblement mille fois plus mature que John, ou même Tefé pour ce que ça valait, serait jamais. Alors elle se concentra sur Gemma et esquissa un sourire en coin. « J'adore ton tee-shirt. Alchemy England, hein ? C'est une chouette marque. » Non pas que Tefé elle-même soit hyper matérialiste ou difficile avec ses fringues mais Mercury, qui était, à ses yeux, le top du top de la mode, lui apprenait des tas de trucs sur le sujet, qu'elle le veuille ou non, un peu comme avec Jinny et sa musique de l'enfer qu'elle passait toujours dans le Colonel. Elle tendit la main à l'adolescente. « Je m'appelle Tefé. » Et pour prévenir les expressions perplexes habituelles, elle ajouta : « C'est un putain de fleuve que mon père adore, c'est pour ça que j'ai ce prénom débile. » Oh no. Voilà qu'elle venait de scier la branche sur laquelle elle était assise. Comment leur dire qu'elle était la fille de John si elle parlait d'un autre père ? Encore qu'elle n'avait aucune idée de ce que John comptait leur expliquer, cela dit. Elle lutta pour lever les yeux vers Cheryl, s'arrêtant à peu près au niveau de son menton, qui avait l'air fort joli. « John m'a appris la mort de votre père aujourd'hui au bar et donc je voulais juste vous rencontrer pour vous dire que j'étais désolée. Il a dessoulé y a pas si longtemps que ça alors il fallait que je sois sûre qu'il arrive jusque-là, aussi. Maintenant tout va bien. » C'est ça, Holland, creuse, creuse, c'est le parfait endroit pour ça. Elle tourna brutalement la tête vers le concerné pour l'inviter à reprendre le flambeau de ce fier monologue, parce que elle, elle ne pouvait plus lâcher un mot, sans doute pour le mieux, et elle savait enfin pourquoi : elle ne se sentait pas du tout légitime ici, vraiment pas du tout. Cette vérité, cette seule vérité, elle n'étais pas capable de la dire à ces deux personnes-là. Elle aurait pu le dire à n'importe qui d'autres, mais pas à ces deux-là, ces personnes qui étaient les personnes de John. Au moins, elle n'était plus en colère et elle n'en voulait à personne. C'était elle, juste elle qui se dégonflait.

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John Constantine


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Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle.
Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance.
Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire...
Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
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Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

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Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.









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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyMar 16 Fév - 23:21


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La tension. Etait. Palpable. John eut-il eu à sa disposition les pouvoirs du Green, qu’il se serait laissé avaler par la terre en moins de temps qu’il n’en fallait pour dire ‘bollocks’, et tant pis pour la lâcheté ; parce qu’il y avait quelque chose de franchement terrifiant, dans cet instant complètement lunaire durant lequel Cheryl et Gemma posèrent les yeux sur Tefé pour la première fois. Tefé et sa crinière blonde mal peignée, Tefé et son allure de punk à chien mal fagotée, Tefé et son attitude de petite teigne complètement larguée ; putain, si Cheryl ne comprenait pas en une seconde et demi qui elle pouvait être, il voulait bien en manger son imper. Rien n’avait été dit encore, et peut-être qu’il était encore temps de faire machine arrière, de trouver un pipeau bien senti, mais entre sa seule présence, les circonstances, et cette réunion familiale incongrue, John ne voyait plus guère de porte de sortie de secours. Surtout que Gemma dévisageait Tefé avec une curiosité qu’elle ne cherchait même pas à dissimuler ; chez les Constantine, on faisait rarement dans le tact, visiblement. Regarder Tefé tenter d’interagir avec Gemma, c’était un peu comme regarder un train lancé à pleine vitesse en direction d’un mur, et se demander si quelqu’un dans cette foutue locomotive allait penser à faire braquer les freins à temps. John retint son souffle - son fichu cerveau toujours en alerte se demandant au passage ce que Gemma pouvait bien percevoir de Tefé, d’ailleurs, perceptive qu’elle était. Ca faisait des années que John avait bien compris qu’elle avait eu le malheur d’hériter des prédispositions des Constantine à l’occulte, mais que pouvait-elle bien pressentir du patchwork particulier qu’était Tefé ? Attentif, John observa, alors que Gemma regardait Tefé avec des yeux ronds et brillants d’un intérêt total et absolu ; puis la gamine baissa les yeux sur la main tendue, et John en oublia encore de respirer… jusqu’à voir la main de l’adolescente se saisir de celle de sa fille, un sourire à mi-chemin entre la réserve typiquement britannique qui incombait même aux bas-fonds de Liverpool, et une curiosité si débordante que, bless her heart, elle sembla même en oublier son grand-père, pendant un bref instant. « Moi c’est Gemma. Je le trouve cool, ton prénom. Et j’aime bien ta jupe. » décréta-t-elle avec cette assurance toute liverpuldienne qui parvint à tirer à son vieil oncle un soupir de soulagement. Elle s’était vraiment bien débrouillée, pour faire une aussi chouette gamine, Cheryl. Et avec son tocard d’ex-mari, dieu sait que ça n’avait pas été donné. Pendant un instant, le vieux cœur tout flétri de John enfla de fierté et d’affection, et un peu d’orgueil, face au spectacle offert de cette gosse qui ne se laissait pas démonter par une apparition comme Tefé alors même qu’elle traversait une période difficile – elle l’aimait bien, son grand-père, Gemma. Le vieux bâtard, comme Tefé avait failli l’appeler, fallait bien le reconnaître, avait été un aussi bon grand-père qu’il avait été un père exécrable. Une certaine forme de compensation, sans doute. Enfin, c’était ce que John s’était figuré, les quelques fois où il avait ressenti, honteusement, une pointe d’envie lui percer le cœur face à cet étrange constat.

Les poings enfoncés dans les poches de son imperméable, John faisait de son mieux pour garder toute son attention concentrée sur les deux filles, en prenant bieeeeen soin d’éviter le regard de sa sœur – sauf que Tefé n’avait pas les mêmes scrupules, et lui servit une belle assiette de vérités qui firent brûler les oreilles du malheureux ivrogne qui se tenait juste derrière (hé, ho, je suis là, hein). Et il était super occupé à fixer une feuille morte, par terre, quand il sentit un regard, puis deux, puis trois, si bien braqués sur lui qu’elles auraient pu faire des trous dans son manteau. … et merde. Lentement, l’alcoolique de service tourna la tête pour les affronter toutes les trois : le regard plein de panique de Tefé, celui dévorant de curiosité (et même un peu d’hilarité, sale gosse) de Gemma, et celui de Cheryl… qu’il n’arrivait pas encore tout à fait à déchiffrer, mais il était à peu près certain qu’il y avait de la déception, dans ce tumulte bleu. Dans le doute, partir du principe qu’il avait déçu sa grande sœur – c’était à peu près safe, comme déduction, en général. « Quoi ? J’ai le droit de noyer mon chagrin d’orphelin dans l’alcool, non ? » ronchonna-t-il en tirant sur sa cigarette, aussi défiant qu’un gosse pris la main dans le sac en pleine grosse bêtise. Ce qui, concrètement, était quand même un peu le cas. Cheryl leva ostensiblement les yeux au ciel ; puis adressa un sourire fatigué à Tefé tout en posant une main protectrice sur l’épaule de sa fille. « C’est gentil de ta part de l’avoir traîné jusqu’ici. Je sais à quel point il peut être casse-pieds à gérer quand il a bu. » John vit sa sœur hésiter, pendant un bref instant ; puis, semblant se reprendre, elle reprit également son discours : « C’est sans doute un peu étrange vu la situation, mais si tu voulais te joindre à nous pour la veillée… il n’y aura que nous, de toute façon. Autant que vous veniez tous les deux, au moins boire un thé… » Elle transpire la fatigue, Cheryl – et John se demanda, avec un pincement au cœur, ce qu’elle avait bien pu voir, entendre, et endurer ces derniers jours, pour voir sa résilience habituelle ainsi entamée. T’aurais pu venir plus tôt, crétin, se sermonna-t-il, avant de glisser un regard à Tefé. Allez. Ils étaient arrivés aussi loin, c’était pas pour faire demi-tour maintenant, si ? « Maman a préparé des scones au fromage. J’veux pas dire, mais ce serait vraiment bête de rater ça. » glissa subrepticement sa chère nièce, visiblement bien décidée à jouer à la sangsue avec le nouvel objet de sa curiosité. Oh non, elle n’allait pas la laisser filer comme ça, la fille au nom de fleuve.

« … ta quoi ? » « Parle plus fort, je pense qu’elles t’ont pas entendue, à côté. » bougonna John en se renfrognant dans sa chaise, dans la cuisine de la vieille maison familiale. Gemma n’avait évidemment eu aucun mal à remporter gain de cause, et dans un retournement de situation que personne n’avait anticipé, alors qu’il était parfaitement logique, le père, la fille, la tante, et la cousine, s’étaient retrouvés tous ensemble à célébrer la veillée funèbre d’un père et grand-père qui divisait plus les opinions que l’héritage politique de Margaret Thatcher. Gemma et Tefé s’étaient postées dans la pièce d’à côté, au salon, Gemma fort occupée à montrer à Tefé les vinyles qu’elle avait profité de son passage pour récupérer dans les vieilles affaires qui traînaient encore au grenier ; et John, lui, avait profité de cet interlude pour prendre son courage à deux mains, prétendre aider sa sœur à remettre les scones au four, et enfin faire preuve d’un peu d’honnêteté, dans ce merdier. De là à savoir si ç’avait été une bonne idée… il n’y avait plus qu’à attendre et aviser. Story of his life. « … cette fille, c’est… ta fille ? » « Techniquement parlant. Ses parents pouvaient pas avoir de gosse ensemble, j’ai fait que donner un coup de main. » Evidemment, qu’il restait évasif – pas besoin de s’étaler sur les détails du Parlement des Arbres et tout ce tintouin, hein ? L’important, c’était l’affiliation, c’était… c’était qu’il était son père, et qu’elle était sa fille, mais pas vraiment, mais un peu quand même, et puis voilà. Avec sa tête de vilain coupable, John releva les yeux sur Cheryl, terriblement anxieux de voir sa réaction. Et Cheryl restait là, silencieuse, bouche bée. « … de tous les coups que tu pouvais me faire, John, je crois que celui-là est le plus impressionnant de ta carrière. » finit-elle enfin par soupirer en passant une main dans ses cheveux ; au milieu du blond, il devina, ici et là, un peu de blanc. « Au moins c’est parti d’une noble intention, si c’était pour aider des amis… mais pourquoi l’amener ici ? » Haha, la question à un million, hein Cheryl. « Honnêtement ? Je suis même pas complètement sûr moi-même. Je crois qu’on… qu’on a tous les deux des différends familiaux à régler. Autant faire d’une pierre deux coups. » admit-il avec un soupir contrit. Dans la pièce voisine, la voix fluette de Gemma lui parvenait, étouffée par la porte fermée. Ce fut au tour de John de s’ébouriffer les cheveux à deux mains, les coudes plantés sur la table. Un signe de détresse et d’anxiété tellement caractéristique que sa pauvre grande sœur s’en sentit aussitôt désolée pour lui – trop bonne de cœur qu’elle était, véritable malédiction dans cette famille de requins. Elle passa derrière lui pour sortir les scones du vieux four qui datait sûrement des années 80, et en profita pour passer une main sur les épaules de son cadet. « Allez, viens, monsieur d'une pierre deux coups. On parlera de papa plus tard. Tu me ramènes une nièce, c’est quand même plus réjouissant. »

John avait quelque chose d’un chiot piteux, lorsqu’il suivit son aînée dans le salon, marchant dans son ombre presque instinctivement, comme obéissant à de vieux réflexes qui n’existaient que dans cette maison. En véritable maîtresse de maison, Cheryl déposant sa cargaison sur la table, plateau chargé de mets faits maison, d’une théière et de quatre tasses, et un sourire plein de bonne volonté aux lèvres qu’elle dédia à Tefé. Décidément, songea John, Cheryl Masters était une sainte que personne dans cette fichue famille n’avait méritée. « Alors, Tefé… Parle-nous un peu de toi. Je suis sûre que Gem’ t’a déjà posé un millier de questions ; John m’a dit que tu venais de Louisiane ? » Et John de prendre place sur l’accoudoir du canapé, reprenant ses vieilles habitudes en masquant sa nervosité. Voilà bien une situation dans laquelle il n’avait jamais pensé se retrouver ; mais la vie étant décidément pleine de surprises et toujours prompte à se payer sa tête, autant jouer le jeu, hein ?

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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines

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You
and me
and the devil makes three.

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Meet my best friends Daphne, Mercury and Mercury + The key

Clear & Green
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Clean. Coincidence ? I think not !

phone + amazing tim + daphne : x-files + codename : strike team green + daddy...? + mom's story

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Imagine what you could be,
if you could set down
the burden of the Green.










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MessageSujet: Re: These are the souls of the broken town || John   These are the souls of the broken town || John EmptyMer 24 Fév - 23:50

These are the souls of the broken town

Jusqu’ici tout va bien. Gemma aimait sa jupe, ce dont Tefé se rengorgea, puis elle se souvint qu’elle n’achetait jamais ses propres vêtements et se sentit vaguement honteuse, puis le sentiment passa. Qu’elle achète ou qu’elle vole, elle avait bon goût. Elle continuait de détailler l’adolescente avec curiosité et un peu trop d’insistance, surtout qu’elle en oubliait de parler. C’est la nièce de John. Elle partageait un peu de son sang, comme Tefé elle-même. Cela leur faisait un point commun peu bizarre mais agréablement intense. Soudain, une nouvelle branche venait de pousser dans l’arbre généalogique extrêmement restreint de Tefé. Elle n’aurait pas cru avoir besoin de ça, et peut-être que ce n’était pas vraiment du besoin. C’était juste que, maintenant qu’elle savait que John avait de la famille, elle ne pouvait pas s’empêcher de vouloir en savoir plus, et de se sentir étrangement concernée. Swamp Thing n’avait pas de famille. Abby non plus, ou en tout cas personne qui valait la peine d’être mentionné, apparemment. C’était vite fait qu’on se sentait seul au monde, pas au sens social du terme parce que Tefé n’avait aucun mal à rester seule. Mais elle découvrait aujourd’hui même, à l’âge canonique de vingt-quatre ans, que ça comptait de savoir d’où on venait. Quand Abby et John serait morts, Tefé ne serait pas tout à fait abandonnée puisque Gemma serait encore là, elle. Tefé n’avait pas forcément besoin de se rapprocher d’elle, à présent, mais simplement savoir qu’il y avait quelque part dans le monde une personne liée à elle de cette façon, ce n’était pas désagréable. Elle releva les yeux vers Cheryl quand cette dernière la remercia. Ses paroles résonnaient un peu comme celles d’Abby quand elle parlait de John. Une espèce de fatalisme fatigué. Sauf que chez Abby il y avait toujours de la colère vibrante alors que chez Cheryl, c’était… autre chose, que Tefé aurait bien été en peine d’identifier. Quelque chose qui venait tout droit de leur passé, de leur enfance commune et de leurs expériences en tant que frère et sœur. Puis Cheryl l’invita à la veillée. Tefé ne savait pas trop ce que c’était mais, elle ne pouvait pas vraiment dire non dans ces conditions, et puis d’après Gemma, il y aurait à manger. « Ah, euh… d’accord. »

Et aussitôt dit aussitôt fait, la tombe toute fraîche déjà abandonnée derrière eux, ils se retrouvèrent chez Cheryl et Gemma. Les deux vrais foyers que Tefé avait jamais eus, c’était chez ses parents et chez les Conway. Chez John, ça ne comptait pas vraiment, mais de toute façon, chez Cheryl, ça ne ressemblait pas à sa maison magique. Ni à la baraque bourgeoise façon banlieue américaine de série télé des Conway, ni à la cabane dans les bois de Swamp Thing et Abby. Ici, c’était une capsule temporelle, ne serait-ce que pour la collection de vinyles que Gemma lui montrait. Chaque disque lui faisait penser à Mercury, et comment elle aurait adoré cette petite bicoque mal isolée et vieillotte. Mais Mercury était comme John, elle était née sur cette terre, alors c’était normal. Tefé regrettait de ne pas avoir emmené sa guitare pour impressionner Gemma avec ses talents. « Et du coup, tu connaissais mon grand-père ? » L’élémentaire devait se concentrer sur chaque question ne serait-ce que parce qu’elle ne savait jamais quoi répondre sans trop en dire, alors qu’elle était venue justement pour tout déballer. Jusqu’à présent, Gemma lui avait arraché qu’elle venait de Louisiane, qu’elle était une adepte des petits boulots à la con, qu’elle avait des goûts musicaux éclectiques. « Non… Justement, c’est pour ça que j’ai suivi John. Je n’ai appris son existence qu’il y a quelques heures. » Cela lui valut un regard scrutateur de Gemma et pour la dixième fois au moins, Tefé songea qu’elle avait ce genre de lueur dans les yeux qu’ont les personnes qui font plus que voir les choses. « Et comment t’as connu oncle John ? » Tefé se gratta la joue. Si elle devait repenser à son tout premier souvenir de John, ce n’était pas négatif, loin de là. Mais à l’époque, on ne pouvait pas dire qu’elle le connaissait. « C’est un ami de mes parents. » Puis elle entendit l’exclamation de Cheryl et comprit que John n’avait pas tergiversé pour lui annoncer la nouvelle. Elle sentit ses joues la brûler. Et soudain, elle prit conscience d’un truc insupportable. Elle se voyait soudain, assoiffée de réponses, à poser des questions et à se heurter à des réponses vagues ou même à des silences. Comme elle trouvait cela injuste alors, et insupportable, et la justification « on fait ça pour te protéger », elle l’avait vomie. Et maintenant, elle y était. Elle savait quelque chose d’important pour Gemma et elle faisait de la rétention d’information, et pour quoi ? Même pas pour la protéger mais pour se protéger elle-même. Et peut-être bien qu’en réalité, quand sa mère refusait de lui parler de son oncle, ou quand tous les deux avaient refusé de lui donner des détails à propos de John, ce n’était pas tant pour la protéger elle que pour se protéger, eux. Les adultes n’étaient pas si forts que ça, après tout, elle le savait bien maintenant.

« En fait, Gemma… En fait, John, tu vois… C’est mon père biologique. Mon père, le mari de ma mère, il ne pouvait pas… alors John a… enfin c’est pas la peine que je rentre dans les détails. C’est pas très important en réalité parce que c’est banal, comme truc. » C’était vrai après tout, des enfants avec des contributeurs minimums comme père, il y en avait partout, tout comme il y avait plein d’enfants sans père, plein de gosses avec deux pères, trois, quatre, des beaux-pères et des pères classiques. Gemma la regarda un bon moment puis se pointa du doigt avant de désigner Tefé, les sourcils haussés, l’air stupéfaite, et Tefé hocha la tête avec un petit sourire en coin, sans savoir si c’était drôle ou ridicule ou absurde comme situation. Mais bon voilà, finalement ce n’était pas si terrible que ça, tout prenait une dimension plus réelle, moins inquiétante, moins grandiose que ça l’était dans sa tête. Bah ouais, en fait c’était un peu bête. Gemma ouvrit la bouche comme pour parler et cette fois ce fut Tefé qui haussa les sourcils, puis l’adolescente fut agitée par un rire silencieux et Tefé laissa échapper un grognement amusé. Voilà, tout était dit, enfin façon de parler. « Si t’as des questions, j’y répondrai », conclut-elle tout en sachant pertinemment qu’il y avait des réponses qu’elle ne pourrait pas lui donner. Puis Cheryl et John entrèrent et en voyant les fameux scones, se servit aussitôt comme la malpolie qu’elle était, alors que les autres n’étaient même pas assis, et en enfourna la moitié dans sa bouche.

Elle était en train de renifler le thé quand Cheryl lui posa une question et Tefé leva le nez pour la regarder. Elle l’avait bien scrutée discrètement tout le long du trajet, mais c’était son premier réel face-à-face. Elle était plutôt belle, la sœur de John. Et puis il y avait un truc chez elle que Tefé n'avait jamais vu chez les rares femmes de son âge qu'elle connaissait. Un genre de dignité inébranlable. Elle récupéra une miette de scone sur sa joue et la lécha sur son doigt. « Mh. De Houma. C’est le coin le plus chouette du pays. C’est dans le bayou, et les gens sont sympas, et l’alcool fort et pas cher. Et y a des musiciens partout. » Ça, c'était pour Gemma, comme si soudain Tefé se sentait obligée de lui vendre du rêve pour l'impressionner. Elle faillit ajouter qu’elles devraient venir un jour, comme si ça y était, ils étaient tous prêts pour un repas de famille au grand complet avec Abby et Swamp Thing. Elle regarda John, nerveuse. Elle était sûre qu’il avait dit à sa sœur qu’elle était sa fille mais Cheryl ne semblait pas en état de choc. Peut-être qu’il lui avait déjà annoncé des trucs bien pires que ça par le passé. Elle s’empara d’un autre scone et l’avala quasiment tout rond. « Mais ici aussi c’est pas mal. Enfin, la ville est moche, mais j’aime bien ta maison. Est-ce que c’est ici que vous avez grandi, John et toi ? » Elle cherchait des yeux des traces de l’enfance, des fantômes du passé, réels ou métaphoriques. Des marques sur un mur pour mesurer la taille des gosses, des dessins moches faits à l’école et affichés au mur ? C’était peu probable vu le foyer rapidement décrit par John.

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