Thalassa ¤ The lost child

(1 janvier 2006) ¤ Il y a des histoires qui se subliment et trouvent leur quintessence dans la misère et le drame, car elles montrent sans filtre ce qu'est la réalité dans un tableau d'une sincère représentation de la vie elle-même. Et justement, cette vie en question n'a rien de belle, le bonheur tant recherché n'est qu'une médiocre invention de l'esprit. On désire ce qu'on n'a pas et lorsqu'on l'a, l'on s'ennuie de cette objet consumé par la convoitise. Désir et ennui, plaisir et souffrance, haine et amour, naïveté et hypocrisie, voilà ce qu'est la réalité. Un doux enfer dans lequel naquit la petite Thalassa, qui dès sa naissance, était aimée de la douce supplice, elle qui condamnait sa mère au calvaire d'un accouchement difficile. Elle qui n'était que le fruit d'une nuit passionnelle mais inconscient, un accident comme il y en a plein lors de rapports sans protection. Oui. Elle n'était finalement rien de plus qu'une enfant non désirée, que la culpabilité d'une mère empêcha un avortement précipité et irréfléchi. Elle était née la gamine qui força le couple à prendre leurs relations plus au sérieux malgré un amour inexistant. Elle était une bien triste épine sous leurs pieds qui leur offrait la monotonie pour récompense de leur dépravation.        

Thalatta rencontra Cole, en avril 2005... Cole était environnementaliste et travaillait comme biologiste marin au Centre de recherche marine de Metropolis. Thalatta était pour sa part une Atlante forcée à l'exil, fuyant un jugement injuste pour un crime qu'elle n'avait pas commis. Sa propre famille n'a guère voulu entendre sa version des faits, son père ne pensant qu'à préserver l'honneur de leur lignée, plutôt que la vie de sa fille. Une trahison pour Thalatta dont la colère la forcera à nager jusqu'à la surface et rejeter ses origines devenues un bien lourd fardeau. Elle mettra deux ans à s'habituer aux us et aux coutumes de la vie à la surface. Travailler pour gagner sa vie ne lui semblait pas si difficile, c'était de comprendre la mentalité humaine, de s'y adapter qui lui semblait être une épreuve... Mais finalement, vivre parmi eux, lui aura permis de les comprendre et même de les aimer pour certains. Elle rencontra Cole lors d'une simple soirée cet avril 2005, l'alcool coulait à flots et pour Thalatta, Cole n'était qu'un moment de béatitude et inversement, elle était pour Cole un simple coup d'un soir, mais un soir suffisamment important pour les forcer à se revoir, se lier malgré eux, car Thalatta était tombée enceinte.

La décision de ne pas se marier leur avait semblé sage, ils ne se connaissaient pas assez pour s'unir de la sorte. Mais Cole était prêt à faire l'effort de s'investir pour l'enfant, mais aussi, car désirant apprendre à connaître la mère de sa fille qui pour sa part lui annonça venir de l'océan. Préférant lui avouer toute vérité s'il comptait prendre part dans sa vie et celle de l'enfant. Mais c'était une vérité sur ses origines que l'enfant n'avait pas besoin de connaître, Thalatta ayant, par haine pour ses semblables, renié cette partie de son histoire.

En découvrant le métier de Cole, Thalatta trouvait qu'il s'agissait d'un bon moyen de travailler tout en palliant son problème de déshydratation. En effet, en tant que biologiste marin, Cole a souvent besoin de plonger pour étudier la faune et la flore aquatique, le fait d'être entouré de bons plongeurs, était essentiel à son métier. Thalatta, étant une Atlante et comprenant la faune et la flore aquatique bien mieux que les humains, il n'a pas été difficile de l'embaucher comme associée. Elle pouvait donc régulièrement rejoindre l'océan pour s'hydrater sans éveiller les soupçons.


(24 décembre 2012) ¤ C'était un jour important, mémorable dans la vie de cette petite fille qui avait grandi dans le mensonge. Elle était l'enfant à qui on disait que les stigmates étranges qu'elle avait sur le corps et qui faisaient penser à des branchies, n'étaient rien de plus que des cicatrices dont elle ne devait pas chercher à connaître les origines, elle était bébé quand c'était arrivé et c'est bien tout ce qu'elle avait besoin de savoir selon eux. Un simulacre de réponse dans lequel elle était bercée afin qu'elle ne se montre guère trop curieuse. Elle n'avait aucune raison de mettre les paroles de ses parents en doute, même lorsqu'en ce jour de Noël, on lui avait susurré doucereusement que sa mère irait dans un endroit meilleur alors qu'aux yeux de l'enfant, sa mère n'était plus qu'un corps froid sans vie, recouvert sous un drap après avoir été débranchée. Cette pauvre femme qui avait sombré dans le coma à cause de superman et ses semblables bien trop préoccuper à détruire Metropolis et ses habitants dans leur confrontation. Sa mère n'avait été qu'un triste dommage collatéral dans les quelques éboulements de ce jour gris. Elle avait fini par rendre l'âme cette veille de Noël, alors que les médecins étaient persuadés qu'il y avait un espoir qu'elle sorte de son sommeil sans rêve. Cette enfant de six ans n'avait plus qu'un père alcoolique qui ne pouvait poser un regard sur sa fille sans y voir le visage de cette femme qu'il avait finalement appris à aimer, chérir et désirer. Elle n'était plus, il ne le supportait pas, pas plus que l'image de cette enfant qui lui rappelait son impuissance.      


(3 décembre 2015) ¤ Thalassa, quelle enfant merveilleusement intelligente... Si, si je vous assure. Elle a très vite su apprendre à lire et à écrire, elle espérait que son père serait fier d'apprendre qu'elle faisait des efforts pour toujours être la première de sa classe. Les chiffres n'ont pas de secret pour elle, si bien que pour elle les réponses lui viennent toujours très rapidement, même pour les problèmes issus de classe supérieure à la sienne. Mais à chaque fois qu'elle revenait de l'école, seule, non accompagnée, elle retrouvait un homme effondré sur son canapé, ivre mort, des canettes de bière et des bouteilles de rhum traînant un peu partout dans la maison. Le frigo était souvent vide, la vaisselle jamais faite. Aussi, la petite avait elle-même dû apprendre à cuisiner avec ce qu'il restant de riz, ou de pâte, les seules choses pas trop chères que son père daignait aller acheter durant ces rares moments où il était sobre. Et quand elle ne préparait pas à manger, elle nettoyait... Son père trouvait le moyen de lui reprocher de ne rien foutre à la maison alors que lui, il se tuait à la tâche à son travail pour une gamine qui n'était bonne à rien si ce n'est qu'à traîner dans ses pattes. C'était un espoir douloureux qui poussait la petite Thalassa à faire le nécessaire pour que son père manifeste un élan d'amour paternel pour elle, il était tout ce qui lui restait de famille à cette pauvre enfant. Mais lui aussi, fut un jour fauché par la mort, et ce, durant cette invasion mené par Darkseid... Mort, tué par un Paradémons sans qu'elle ait la chance d'entendre d'autres mots de la part de son père que celui d'être une ingrate responsable de la mort de sa femme... Oui... Thalatta avait été blessée en sauvant sa fille ce jour fatidique à Metropolis. Quand le paradémon était entrée dans l'appartement, Thalassa s'était cachée sous la table du salon et elle y resta plusieurs jours devant le corps de son père qui se décomposait, l'odeur de putréfaction attirant les mouches. Restant sous cette table traumatisée jusqu'à ce que les secours finissent par la trouver dans un état de malnutrition.  


(28 janvier 2018) ¤ On aura beau dire qu'une gamine de onze ans, n'est qu'une pauvre enfant sans défense. Cependant, les sombres événements de l'arc du Syndicat du Crime auront permis à Thalassa de comprendre que dans ce monde son âge n'était pas le déterminant qui pouvait lui donner les clés de la survie. Profitant du chaos engendré par les confrontations répétitives entre le syndicat et la ligue, l'enfant fugua de son orphelinat. Depuis la mort de son père, elle réalisa que l'enfer n'était rien d'autre que sa bêtise d'avoir cherché à correspondre aux attentes d'un homme qui ne l'aimait. Avec la mort de son père, elle n'avait plus aucune envie de faire des efforts pour s'adapter aux autres.  

Durant sa fugue, elle squatta des lieux douteux et suivit les délinquants du quartier avec qui elle apprit l'art du vol à la tire. Et pour se faire davantage accepter de ses nouveaux amis, ceux, qui comme elle, n'en avaient plus rien à faire de vivre selon les attentes des autres, elle alla jusqu'à commettre de multiples délits mineurs comme voler dans les rares boutiques à continuer leur routine bien que le syndicat semblât foutre en l'air tout l'écosystème de cette planète. Un monde victime d'un bien sinistre charisme auprès de super-vilains qu'il attirait comme des mouches. Thalassa avait tout donné pour plaire à son père, au final pour simplement avoir sa mort sur la conscience, ainsi que ses derniers mots. Elle trouvait qu'être une surdouée n'avait finalement aucune utilité. À l'orphelinat, elle n'était rien de plus que l'étrange bête de foire attirant la moquerie et le dégoût à cause de ses cicatrices qui ressemblaient à des branchies. Elle se battait en cours par colère, injustice, mépris... Cependant, aux yeux de ses tuteurs et de ses professeurs, elle était toujours la perturbatrice, la seule à devoir subir les retenues ou les critiques morales à deux balles. Pourquoi continuer à faire des efforts pour être acceptée quand un rien, les poussait à la rejeter ?

Le monde semblait bien plus attrayant quand le fruit du péché était croqué à pleines dents. Le vole à la tire n'était pas son seul plaisir, elle avait trouvé une méthode satisfaisante d'envoyer chier la société comme vandaliser ses monuments et faire comme les grands en taguant dans les avenues fréquenter et populaire. Cette liberté qu'elle avait appris à chérir, prit malheureusement fin avec la défaite du Syndicat et le retour à une vie plus commune. La police ayant retrouvé des ressources et des agents opérationnelles, n'ont guère eu de mal à mettre la main sur la gamine âgée de douze ans qu'était Thalassa à la fin du mois de janvier 2018, elle fut aussitôt remise aux mains des services de protection de l'enfance, qui eux se chargèrent de la placer dans un nouvel orphelinat.            


(3 avril 2021) ¤ Âgée de quinze ans, Thalassa était menottée à l'arrière du véhicule de police où elle était emmenée pour la énième fois en garde à vue pour vole, la dernière elle s'était fait prendre la main dans le sac pour un fichu paquet de carambar caramel, elle n'avait même pas cherché à fuir ou se débattre comme si elle espérait se faire prendre... Aujourd'hui, elle avait tenté de prendre un t-shirt dans un magasin de prête à porter et avait aussitôt était attrapée. Le flic qui l'emmenait connaissait à présent la rouquine comme si c'était sa propre fille, si bien qu'il lui fît à présent la morale tout le long du trajet. Comme quoi elle était une fille gentille, intelligente, qu'elle n'avait pas à suivre des bons à rien qui la laissaient tomber dès lors qu'elle se faisait attraper. Et comme toujours, sa tutrice viendra la récupérer au bureau de l'inspecteur, remonter. Sa vie n'était plus qu'un cycle qui semblait devenir de plus en plus chaotique et ce n'était que depuis qu'elle ne faisait plus l'effort de vivre convenablement qu'on commençait à lui accorder un semblant d'éducation. Mais c'était trop tard dans le cœur de la rouquine, elle était la raison pour laquelle sa mère était morte et que son père la détestait, lui qui était mort avec cette certitude d'avoir tué sa femme. Ce que pouvaient moralement penser les autres d'elle, Thalassa s'en contrefichait désormais.

pays : France.  fréquence de connexion : 7/7 j. où avez vous connu que le forum ? J'y suis depuis quelques années maintenant, je me fais vieille. votre avis dessus : It's my home now. un dernier mot ? Vive les rps dramatiques.