Just tryin' to warm me up - Caitlin Snow

Pour lui comme pour les autres, l'alarme retentit comme une désagréable surprise. Un exercice, voilà bien la première idée qui lui vient à l'esprit, alors qu'il récupère sa veste et son téléphone dernier cri et s'apprête à quitter le bureau. Et puis viennent les détonations et les explosions, d'abord à l'extérieur, dans les rues voisines. D'autres leur succèdent, à l'intérieur. Une attaque. Central City est à nouveau attaquée. Cette antenne de S.T.A.R Labs aussi. Alors il applique les consignes, se barricade, tremblant de peur. En vain. Quelques minutes plus tard, la porte vole en éclats, trois hommes font irruption, armes au poing. Mais alors qu'ils lui ordonnent de se mettre à terre ...

La vitre vole en éclat sous l'impact d'un pic de glace. Propulsé avec une puissance inhumaine, il vient empaler l'un de ses agresseurs contre le mur. Une silhouette jaillit de la fenêtre malmenée, vêtements sombres et capuche relevée. Sans perdre un instant, elle brandit le poing en direction des deux malfrats survivants. Un froid glacial s'abat sur la pièce, des volutes de brume se formant, se condensant et se gelant en quelques battements de cœur. Les jambes clouées au sol, les mains figées par les engelures, ils sont vulnérables, incapables de décamper comme de riposter alors qu'elle s'approche d'eux, sans se presser. Elle pose une main sur l'épaule nue du premier. Les lèvres bleues, le visage blafard, il s'effondre aussitôt. Riant doucement, elle s'approche du suivant, malgré ses protestations paniquées.

- Fro... Frost, on v-v-v-vient de la p... part d...

- Chut, chut, je sais. Mais tu vois ...

Elle se penche sur lui, l'embrasse à pleine bouche. L'homme se débat, vivement d'abord, mais s'affaiblit à vue d’œil, avant de s’affaisser. Alors seulement elle se redresse, lâche un long soupir de satisfaction. Dans l'action, sa capuche s'est abaissée. Et enfin, la lumière se fait dans l'esprit du rescapé. Cette voix qui lui semblait si familière. Ce visage. Incrédule, il bégaie :

- Cait ... Caitlin ?

Aucun doute, c'est bien elle. Et pourtant, il ne peut y croire. La chevelure d'un blanc polaire, la peau blafarde, les yeux d'un bleu pâle ... mais plus que le physique, c'est le reste qui ne colle pas avec le souvenir de la scientifique brillante, un peu rêveuse et naïve, enjouée et idéaliste. Le regard étrange et dérangeant, teinté de folie, la démarche assurée, les gestes ... et surtout, surtout, la scène dont il vient d'être témoin, rien ne colle. C'est alors qu'elle lui sourit, que son expression s'adoucit, qu'elle redevient, pour un temps, la Snow d'avant.

- Salut, Marcus. Ça fait un bail.

- Mais ... où tu étais passée ? Tout le monde te croyait morte !

Elle pose un doigt sur ses lèvres et se penche vers la porte, sondant le couloir. Satisfaite, elle se retourne et le dévisage, toute douceur envolée.

- Et il faut que je le reste, pour eux. J'ai besoin de ton aide, Marcus. Maintenant. Je peux te faire confiance, pas vrai ?


-Caitlin Snow ?

Une tête un peu décoiffée émerge d'une pile de livres, un reste de salade sur le coin des lèvres, encore occupée à mastiquer son repas.

- Cha dépend qui la demande ...

Elle déglutit et avale sa bouchée, puis s'essuie les doigts sur une minuscule serviette de papier. Interdit, l'homme reste debout quelques instants, puis tire la chaise d'en face et s'assied.

- Marcus Tabott, S.T.A.R Labs. Je vous ai contactée la semaine dernière.

- Ah, oui, je me souviens ! Ecoutez, monsieur Tabott, votre offre est intéressante, mais j'vais pas vous le cacher, j'ai déjà été contactée par d'autres groupes comme WayneTech, LexCorp, et j'en passe ... Alors va me falloir un peu de temps pour faire le tri, surtout qu'avec ce truc à boucler, je suis un PEU occupée ...

Si la politesse l'empêche de replonger tête la première dans sa  pile, il peut la sentir qui commence à trépigner d'impatience. Il risque de la perdre d'un instant à l'autre, et il ne peut se le permettre.

- Miss Snow, ce n'est pas une question d'argent, pas vrai ?

- Mmmh mmmmh, bravo Sherlock. C'est mes goûts vestimentaires de luxe qui vous ont mis sur la piste ?

La discussion risque d'aboutir à une impasse. Alors il se décide à jouer son va-tout.

- Le docteur Louise Lincoln, vous connaissez, j'imagine ?

Elle relève la tête vivement, se détournant de la pile de documents vers laquelle elle commençait à loucher.

- Bien sûr ! Ses travaux sur le mouvement perpétuel font débat dans le milieu ! Mais ça fait un bail qu'elle a disparu des conférences ...

- Elle bossait pour nous.

- Ah. Démissionnaire ?

- Disparue. Pas de nouvelles.

- Ah, ben merde. Une sacrée perte pour vous, ça. Enfin, ses théories étaient sûrement trop en avance pour la technologie dont on dispose, et ...

- Elle a mis au point un prototype.

- Pardon ?

- Les plans et les schémas, du moins. Une grosse avancée.

La frêle jeune femme se redresse et croise les bras. Elle s'efforce de prendre un air méfiant et méditatif, mais un aveugle ne pourrait se méprendre sur l'excitation, la joie presque enfantine qui l'envahit. Elle sautille presque sur sa chaise.

- Et pourquoi vous me déballez ça, monsieur Tabott ?

- Je vais être franc, Miss Snow. J'ai besoin de vous. Vous êtes jeune, vous avez un regard neuf ; là-bas, tout le monde est persuadé que Lincoln poursuivait une chimère. Ils veulent enterrer ses travaux. J'ai lu vos publications, votre thèse ; vous avez déjà collaboré avec elle, avant. Si quelqu'un peut prendre sa suite, c'est vous. Et il y a urgence ... on nous a déjà coupé les deux tiers de notre financement ...

Elle n'hésite qu'un bref instant, avant de lui tendre la main.

- C'est d'accord. Je suis des vôtres.

- Ah, je préfère vous prévenir, le laboratoire n'est pas à côté ...

- Loin comment ?

- Comme l'Arctique. Nord de la Norvège.

Le frisson qui la saisit ne lui échappe pas.

- Un souci, Miss Snow ?

- Je déteste le froid ...


- Qui ? Qui a constitué l'équipe du labo' ? Je dois le savoir, Marcus !

- Pourquoi ? Que s'est-il passé, là-bas ? Pourquoi tout le monde a-t-il disparu ?

Il recule, malgré lui. Elle s'approche, impassible, inexpressive, si ce n'est pour cette étincelle de folie qui revient dans ses yeux, qui grandit même. La température s'abaisse encore d'un cran.

- Ils ont essayé de me tuer, Marcus. Ils m'ont foutue dans le STU, dans cette même machine pour laquelle tu m'avais recrutée, ton précieux projet. Et ensuite ...

Un sourire affectueux se dessine sur ses lèvres.

- Ensuite ils l'ont regretté. Amèrement.


Elle hurle, à pleins poumons, de toutes ses forces. Elle les supplie, les implore, tous ces visages familiers qu'elle devine à travers la paroi translucide. Sophia. Jimmy. Sirylianna. Claire. Peter. Douglas. Vlad. Si proches et si lointains. Elle cogne, se débat, frappe sur les cloisons comme une démente. Elle se brise deux ongles, se meurtrit les phalanges. Du sang, le sien. Un doigt qui craque. Pitié, pitié, pitié. Elle ne veut pas mourir. Pas comme ça. Elle prie, Dieu, les hommes, les métas, Superman. Quelqu'un. N'importe qui. Qu'on vienne la délivrer, qu'on lui épargne ça. Elle les voit s'activer, pianoter sur les écrans. Elle devine la mise en marche du prototype. Elle a déjà assisté à cet événement, trois fois. De l'extérieur. Elle connaît la suite. Tuée par son propre travail. Bientôt. Et personne ne vient, personne n'est là. Il n'y a aucun sauveur.

Alors seulement vient la panique, profonde, primale. Animale. Des cris inarticulés, plus bestiaux qu'humains. Sa vessie qui lâche. La nausée, la bile. L'âme qui se brise, l'esprit broyé par le désespoir et l'impuissance, les graines de la folie. Sa main qui agrippe les câbles, et tire, tire, avec la force des déments. Ils lâchent. Le liquide se déverse. Le froid. Intense. Glacial, létal, qui la saisit en quelques battements de cœur. D'abord la peau, puis les muscles, les os. Les organes. Le cerveau. Le cœur. Mais la fin ne vient pas. Avec stupeur, elle réalise qu'elle vit encore. Différente. Changée. Plus de douleur. Plus d'inconfort. Froid. Elle a froid, non, pire. Transie jusqu'aux os. Faim. Un manque, terrible, absolu, impérieux. Chaleur. Il lui en faut. Tout de suite. Et il y en a. Elle les sent. Sept. Sept foyers, si proches, si attirants. Irrésistibles.

Elle pose la main contre la paroi, qui se recouvre de gel. Se brise. Elle est libre. La chasse est ouverte.


- Qu'est-ce que tu vas leur faire ?

Il s'est assis à son bureau, surveillé étroitement par celle qu'il sait désormais être une meurtrière. Il se connecte à l'ordinateur, mais ses gestes sont lents, hésitants. Toujours souriante, elle contourne le meuble et vient s'asseoir dessus, juste à côté, presque à le toucher. Un frisson irrépressible s'empare de lui, réaction naturelle au froid qu'elle diffuse.

- Discuter, simplement. Quoi d'autre ? "Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses."

Lui n'est pas rassuré d'un sou par  cette tirade, par ce verset. Il s'interrompt pour de bon dans ses gestes et relève la tête, rassemblant le peu de courage qui lui reste.

- Je refuse d'avoir leur mort sur la conscience !

Le sourire de Caitlin se déforme en une grimace, son rire résonne à nouveau, distordu, grinçant et amer. Des deux mains, elle désigne le bureau qui l'entoure.

- Et pourtant, Marcus, pourtant ... ça ne t'as pas tué d'avoir eu la mienne. Ca ne t'a pas empêché de dormir ou de réussir, visiblement.

Elle soupire, se masse les tempes, puis se penche vers lui, ses lèvres à quelques centimètres de son oreille.

- J'ai voulu être gentille, en souvenir du bon vieux temps ... Mais si tu continues à les protéger, Marcus, je te tue. Là, maintenant. Sans fioritures. Mais si, et seulement si, tu m'aides, et bien ... là, je te pardonnerais tout.

La menace suffit à avoir raison de ses dernières hésitations. Deux minutes plus tard, il lui tend une clé USB, le teint pâle, les yeux fuyants.

- Tu vois, quand tu veux ...

Elle s'en empare d'un geste lent, prenant soin de ne pas effleurer la peau de son ancien supérieur. Aussitôt, elle la fourre dans un étui spécial, à l'apparence métallique, qu'elle referme avec soin. Elle descend du mobilier et s'éloigne sans un mot. Marcus lâche un soupir de soulagement. D'une volte, elle pivote sur ses talons et l'agrippe par la gorge. Il sent un froid terrible s'emparer de lui, ses forces l'abandonner. La question meurt sur ses lèvres. Mais elle comprend. Et elle répond, d'une voix douce, presque désolée, une lueur triste dans les yeux.

- Je n'ai pas menti, tu sais ? Je te pardonne ta complicité, ton aveuglement, ton silence. Je te pardonne tout. Simplement ...

Une joie malsaine se dessine sur son visage, ainsi qu'une satisfaction intense, presque sensuelle.

- J'ai faim, terriblement froid ... Et n'est-ce pas dans la nature même des monstres, que de se repaître des hommes ?

✸ La première étape a été accomplie avec succès! Te voilà maintenant validé et cela te donnera un accès complet au reste du forum! S'ti pas beau tout ça hein?    

✸ Si jamais ce n'est pas déjà fait, nous t'invitons vivement à lire le règlement, ainsi qu'à prendre connaissance du contexte (mais nous savons que tu l'as déjà fait), tout comme à lire les différentes annexes que nous avons concocté minutieusement et avec amour!

✸ Présentation terminée, il te reste une fiche générale à présenter: celle des liens et des rps! Cela reste facile, car en plus tu disposes d'un modèle tout beau et tout propre! Et si cela s'allie à ton personnage, tu auras même le privilège de le faire entrer dans le vaste monde des réseaux sociaux! Tout comme il pourra avoir son répertoire téléphonique! Ah, on te facilite tellement la vie, jeune padawan...

✸ Qui n'aime pas les profils tout beau et tout propre? Personne! C'est pour ça que nous t'invitons vivement à remplir les champs de ton profil pour que chaque membre puisse en connaître plus sur toi en un rien de temps!

✸ Les Etats-Unis sont tellement vastes et la population si variée... C'est pour cela que si tu envisages de créer un scénarios pour ton personnage, n'hésite pas à le faire et à engager le maximum d'informations pour que nous en sachions davantage sur lui!

✸ Tu vas sans doute penser que c'est pire qu'à l'école (tu ne peux pas savoir à quel point  ), mais il est nécessaire que tu passes par nos registres afin que nous puissions les tenir à jour!

✸ Nous te souhaitons de bien t'amuser parmi nous! N'hésite surtout pas à participer à nos jeux et à la partie  flood pour encore plus de folie!