Cent vingt litres de bière. Je me demande si ça va suffire. Est-ce que cela va suffire à remplir la panse d’une trentaine de jeunes personnes dans la force de l’âge qui ont besoin de se détendre ? Quoiqu’il en soit, ce n’est pas tout ce qu’on aura à boire. J’ai prévu du whisky, de la vodka, du rhum, de la téquila – et les citrons qui vont avec – mais aussi des cocktails en tout genre, des mojitos, des caïpirinhas, des daïquiris, des bloody marys et bien évidemment long Island Ice Tea – mon préféré. À cela se rajoutent l’habituelle absinthe et quelques alcools atlantes réservés aux seules personnes avec une physionomie avancée. Ou tout du moins, aux habitués. Je pense que Kyle pourra tenir le choc. Ce ne sera pas le cas de tout le monde. Ça devrait aussi le faire pour Wally. Les speedsters digèrent beaucoup plus rapidement que les autres. Son foie devrait pouvoir tenir le coup ou au moins se régénérer assez vite. Quoiqu’il en soit, si on manque d’alcool, Wally pourra rapidement aller nous en chercher. Bien qu’il ne soit peut-être pas sage de le laisser courir passer une certaine heure de la soirée. Ça se termine rarement bien ce genre de choses. Je ne voudrais pas qu’il se retrouve encastré dans un poteau et qu’il finisse le reste de la soirée à être désolidarisé de celui-ci.
Nous avions tout prévu pour la soirée. La colocation avait été minutieusement étudiée pour que chaque centimètre carré de celle-ci soit utilisable. Les meubles inutiles et fragiles avaient été soigneusement enlevés et placés dans un garde-meuble à l’écart. Nos chambres avaient été nettoyées – au cas où – et nous avions installé un bar à l’intérieur et à l’extérieur. J’avais moi-même prêté une attention toute particulière à la piscine. Celle-ci devait être impeccable. J’avais prévu de jouer à mon jeu favori avec les humains qui n’avaient aucune connaissance de nos capacités. On en invitait toujours pour rigoler. Le jeu était un simple pari, un pari simple même si un petit peu truqué. « Qui tiendra le plus longtemps en apnée dans la piscine ? ». Bizarrement, je n’ai jamais perdu. Mon record est d’avoir gagné cent-vingt dollars. Les gens sont tellement stupides. Entre les mecs qui veulent épater une nana et qui peuvent revenir plusieurs fois et les autres qui veulent faire mieux que leurs potes, ça s’enchaîne. Il y en a bien eu qui ont essayé de me casser la gueule parce que soi-disant, je trichais. Ils n’ont essayé qu’une seule fois. Ils finissent tous avec le poignet cassé ou bien à poil en plein milieu de toute la population (merci Wally).
Il était vingt heures pétantes. Nous avions dit aux gens de venir à partir de cette heure-là. J’étais dehors, vêtu d’un simple short de bain (non, je n’essaye pas de mettre en avant mon torse) et je m’occupais du barbecue. Ah ben oui, une bonne soirée, c’est de l’alcool, des filles, une piscine et un barbecue. C’est l’accessoire indispensable. La ration de viande que j’avais commandé était impressionnante. De quoi nourrir un régiment. Et en majorité, c’était bien ce qui s’approchait de nous. Un régiment de super-héros en herbe, prêt à tout pour se détendre le temps de cinq minutes, mené par une équipe de jeunes garçons, leaders suprêmes de l’amusement – et de la débauche – dans le monde de l’héroïsme. Tout du moins, comme on aime à le penser. Nous avions invité la quasi-intégralité de nos équipes respectives. Que l’on soit de la Young Justice ou bien un Teen Titan, ce soir, c’est pareil, on est là pour s’amuser. Pas de discrimination. Même si on ne s’apprécie pas tous forcément, ce soir, on s’amuse avant tout. Le grand défi dans ces soirées, c’est que nos « mentors » ne soient pas au courant. Je n’ose pas imaginer la tête d’Arthur s’il venait à savoir ce qui risquait de se tramer ce soir… Et je ne parle même pas de Mera. Ce serait une serrure indestructible en métal atlante sur la porte de mes quartiers qui m’attendrait. Non, il ne vaut mieux pas y penser. Demain est un autre jour. Je dirais même qu’il n’y a pas de demain. C’est plus simple.
« WALLY !!! ON A OUBLIÉ DE PRENDRE DE LA MOUTARDE !!! TU PEUX FAIRE UN ALLER-RETOUR À DIJON ??? ». Ben quoi ? On prend uniquement de l’excellence quand c’est l’or atlante qui paye.
Enfin, la sonnette de la porte sonne. Les premiers invités sont arrivés.
"Freaked out, dropped my phone in the pool again, Checked out of my room, hit the ATM, Hands up if you're down to get down tonight, We don't even have to try, 'Cause it's always a good time"
« Et voilà ! C'était le dernier ! » m'exclamai-je après avoir déposé le dernier fût de bière avec les autres. Total 120 litres. Je promenai mon regard sur les autres dizaines de litres d'alcools forts également bien rangés en ligne de front sur les différentes tables agencées pour l'occasion autour de la piscine. Egalement en stock plus dissimulé, shit et cannabis. C'était tellement beau. J'en avais presque la larme à l'oeil. Je ne vivais plus que pour ce genre de soirées où la débauche, le lâcher total étaient rois, où plus rien, absolument rien d'autre n'avait plus aucune importance. Plus d'élections, plus de meurtres, de fantômes, plus de loyers à payer ou de travail à faire, tout ça était balayé en tas sous le tapis de mon esprit pour faire place à l'instinct pur de la fête et de ses folies.
Avisant Garth déjà à l'oeuvre au barbecue, j'allai vers lui et bondis sur son dos par derrière. « Yaaaay ! Ca va être la soirée du mois ! » dis-je, euphorique, nullement perturbé par le steack haché qui venait de voler dans les airs depuis la spatule de Garth à cause de mon attaque ninja. Il partit atterrir pile sur le matelas gonflable qui errait au milieu de la piscine. J'éclatai de rire. « Mmmm slurp ! » Je fis claquer ma langue volontairement à son oreille, ce qui bien sûr le dégoûta. Je lâchai son dos à moitié mort de rire avant d'aller me dandiner tranquillement jusqu'au plateau de DJ un peu plus loin, faisant claquer mes tongs avec nonchalance tout en me déplaçant. Comme Garth, j'étais en short de bain mais pas encore torse nu, chemise à manches courtes néanmoins grande ouverte. Je gardais le bonus visuel pour ces dames pour une heure un peu plus avancée de la soirée, il fallait savoir se faire désirer, ne pas tout dévoiler d'office. M'installant aux platines, je plaçai le casque sur mon crâne en sifflotant et commençai à allumer tout le bordel pour prendre mes repères. Artiste multitalents du groupe à défaut d'avoir fait de hautes études, j'allais animer cette soirée avec du pur son made in Kyle Rayner. Garth s'affola brusquement. La moutarde, sacrilège ! Heureusement, Wally était là pour sauver la mise.
Rassuré, je fis monter le son dès les premiers invités qui arrivèrent progressivement, et programmai à l'avance une playlist du tonnerre pour ne pas avoir à rester bloqué ici toute la soirée. Le but était clairement de s'amuser ! Je dégainai mon portable d'une main pour prendre une vidéo panoramique de la piscine, de l'alcool et du barbecue, et la postai sur l'événement de groupe de la soirée, en pressant les derniers invités de se bouger pour arriver. Voilà les premiers, et surtout les premières. Jolies filles sur jolies filles qui se déversent dans la villa, je n'en rate pas une seule de mon regard aguerri. Ce fut après une armée de clin d'oeils complices que je repérai une fille avec qui je n'allais pas m'y risquer... « Donnaaaaaaaaaaaaa ! »
Je lâchai les platines en automatiques pour courir droit sur mon amie, ce qui en tongs s'apparentait plus à du patinage frénétique pour ne pas glisser sur les rebords en carrelage de la piscine et me fracasser le crâne. Avoir un accident sans avoir encore bu une goutte d'alcool c'était quand même la honte. Arrivant en trombe à son niveau je lui sautai littéralement dessus bras grands ouverts, véritable attaque de panda géant totalement assumée. « Rituel des fesses ! » lançai-je en me décrochant d'elle. Je pivotai sur-moi-même dans un saut et penchai mes fesses en arrière pour cogner les siennes, petit check commun établi depuis une de nos précédentes soirées. C'était devenu la base de nos saluts. « Alors comment tu vas ? Prête à allumer le feuuuuuuuuu ? » demandai-je, ayant de l'énergie à revendre. En même temps, je vis Wally revenir en douce avec la moutarde. Je levai mon index pistolet dans sa direction, agrémenté d'un clin d'oeil. T'as géré mec. Putain de dream team.
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Cent vingt litres de bière. Je me demande si ça va suffire. Est-ce que cela va suffire à remplir la panse d’une trentaine de jeunes personnes dans la force de l’âge qui ont besoin de se détendre ? Quoiqu’il en soit, ce n’est pas tout ce qu’on aura à boire. J’ai prévu du whisky, de la vodka, du rhum, de la téquila – et les citrons qui vont avec – mais aussi des cocktails en tout genre, des mojitos, des caïpirinhas, des daïquiris, des bloody marys et bien évidemment long Island Ice Tea – mon préféré. À cela se rajoutent l’habituelle absinthe et quelques alcools atlantes réservés aux seules personnes avec une physionomie avancée. Ou tout du moins, aux habitués. Je pense que Kyle pourra tenir le choc. Ce ne sera pas le cas de tout le monde. Ça devrait aussi le faire pour Wally. Les speedsters digèrent beaucoup plus rapidement que les autres. Son foie devrait pouvoir tenir le coup ou au moins se régénérer assez vite. Quoiqu’il en soit, si on manque d’alcool, Wally pourra rapidement aller nous en chercher. Bien qu’il ne soit peut-être pas sage de le laisser courir passer une certaine heure de la soirée. Ça se termine rarement bien ce genre de choses. Je ne voudrais pas qu’il se retrouve encastré dans un poteau et qu’il finisse le reste de la soirée à être désolidarisé de celui-ci.
« Et voilà ! C'était le dernier ! » m'exclamai-je après avoir déposé le dernier fût de bière avec les autres. Total 120 litres. Je promenai mon regard sur les autres dizaines de litres d'alcools forts également bien rangés en ligne de front sur les différentes tables agencées pour l'occasion autour de la piscine. Egalement en stock plus dissimulé, shit et cannabis. C'était tellement beau. J'en avais presque la larme à l'oeil. Je ne vivais plus que pour ce genre de soirées où la débauche, le lâcher total étaient rois, où plus rien, absolument rien d'autre n'avait plus aucune importance. Plus d'élections, plus de meurtres, de fantômes, plus de loyers à payer ou de travail à faire, tout ça était balayé en tas sous le tapis de mon esprit pour faire place à l'instinct pur de la fête et de ses folies. 
Rassuré, je fis monter le son dès les premiers invités qui arrivèrent progressivement, et programmai à l'avance une playlist du tonnerre pour ne pas avoir à rester bloqué ici toute la soirée. Le but était clairement de s'amuser ! Je dégainai mon portable d'une main pour prendre une vidéo panoramique de la piscine, de l'alcool et du barbecue, et la postai sur l'événement de groupe de la soirée, en pressant les derniers invités de se bouger pour arriver. Voilà les premiers, et surtout les premières. Jolies filles sur jolies filles qui se déversent dans la villa, je n'en rate pas une seule de mon regard aguerri. Ce fut après une armée de clin d'oeils complices que je repérai une fille avec qui je n'allais pas m'y risquer... « Donnaaaaaaaaaaaaa ! »