« Monsieur Falcone, l'un de nos contacts vient de nous révéler la présence de l'homme surnommé 'Joker' au Sud House, un restaurant Vietnamien sur Richard Long Avenue. Il serait arrivé il y a cinq minutes. »
Le clown mange donc dans des restaurants comme nous tous. Comme chaque homme de cette ville, il semble aimer sortir et se détendre dans un lieu quelconque et apprécié de chacun en Gotham. Ça semblerait presque amusant. Une moue aigre se plaît à étirer quelques peu mes traits. Le Joker est-il véritablement homme à se relaxer dans des lieux publics ? Ou est-ce là l'ombre d'un énième traquenard ? Mes yeux se plissent et ma langue passe contre mes lèvres en signe de réflexion. Que fou ce sombre crétin dans un Vietnamien ? Je me lève de devant mon bureau et me déplace vers la porte de sortie.
« Mon rendez-vous, Marc ? – Dans une heure, Vittorio Dorinelli. Il a confirmé sa venue il y a déjà trois jours. – Reporte-le et précise que la famille Falcone s'en excuse. Prépare également trois voitures pour Richard Long Avenue, trois hommes dans les deux premières, sans compter les chauffeurs et je prendrais la troisième seul. Informe Sophia Falcone de ce fait, qu'elle supervise le déplacement de son bureau. Je veux pouvoir m'y rendre dans dix minutes. Et n'informe pas les Dorinelli des raisons du report, Marc : cela doit rester confidentiel autant que faire se peut. – Vous allez à la rencontre du Joker, Monsieur ? – Ta question est stupide. Applique les ordres que je t'ai donné et reviens me voir quand la voiture sera prête. »
J'ouvre la porte et adresse un dernier regard à Marc, lui intimant l'ordre de s'en aller. Il s'applique, évidemment, et je la referme. Je me rapproche de mon bureau, je prends les divers documents qui la recouvre et les places au cœur d'une cheminée. A Gotham, il n'est pas bon de faire confiance à une pièce que l'on compte laisser vide quand nos desseins ne sont pas des plus légaux. Le papier brûle.
Le Clown bouffe, donc. L'auto-proclamé Prince du crime s'est aventuré en ville malgré la présence du GCPD dans ses rues. Il n'est donc évidemment pas seul, plusieurs hommes sont avec lui – probablement un groupe réduit de trois ou quatre individus : en cas de poursuite, le cinglé tentera assurément de fuir et il serait plus qu'encombrant de se lancer dans une course poursuite si l'effectif de son groupe est composé de plusieurs voitures. Il ne se risquerait pas à entrer dans un restaurant sans s'assurer que les gérants de l'établissement ne puisse prévenir le GCPD : pour les en dissuader, ils sont forcément armés.
Je ne pense pas que les clients aient été tué : une tuerie aurait tout autant alerté les passants de la présence du Joker que leurs cris durant le crime. Et... Mes doigts viennent saisir le combiné de téléphone présent sur mon bureau.
« Marc, les informations mentionnent-elles la présence du Joker en ville, ce soir ? Un temps. – Non, Monsieur. La dernière trace du Joker dans la presse remonte à trois jours ; et c'était une rétro' sur ses crimes passés. »
Je raccroche. L'une de mes taupes a cependant pu me prévenir de la présence du Joker dans ce restaurant ce qui concorde avec l'hypothèse d'un effectif d'hommes réduit : si le Clown était reconnaissable, le groupe ne devait pas être assez important pour attirer l'attention malgré tout. Trois ou quatre, sans compter leur boss. Un effectif aisément surmontable si je me rendais sur les lieux accompagné de deux voitures comptant chacune trois personnes. Et Dieu bénisse l'Amérique, qu'ils soient tous armés ne va pas à l'encontre des lois de ce pays.
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