Violet Campbell - Tu cherches la bagarre ?

« Je me souviens comme si c'était hier de l'annonce de votre mort. J'étais dans ma chambre, à la maison, faisant mes devoirs comme tous les soirs. J'étais seule, parce que vous étiez partis fêter votre anniversaire de mariage au restaurant. Déjà quinze ans que vous vous aimiez à la folie... Je vous admirais beaucoup, parce que malgré toutes les embûches que vous avez eu, vous étiez toujours aussi amoureux l'un de l'autre. « C'est en cherchant à résoudre les problèmes qu'on va de l'avant, pas en les fuyant. » que tu me répétais maman. J'avais entendu sonner à la porte d'entrée, et malgré tes avertissements papa, sur le fait de ne jamais aller ouvrir la porte aux inconnus, j'avais regardé à travers le Judas pour voir qui était la personne qui m'avait dérangée. Un officier de police ? Que me voulait-il ? J'avais ouvert la porte, au cas où quelque chose de grave vous soit arrivé. Si j'avais su ce qui m'attendais quelques secondes plus tard... »

« Violet Campbell ? » J'avais hoché de la tête, attendant qu'il poursuive. « Tes parents sont bien Georges et Louise Campbell ? » Nouveau hochement de tête. « Nous pouvons entrer un instant ? J'aimerais te parler en priver. » Au moment où je me décalais, je remarquais qu'il n'était pas seul. Alors que je leur montrais le canapé, je m'asseyais sur le fauteuil en face. « Voilà... Tes parents ont eu un accident. En rentrant, un chauffard a grillé la priorité et a percuté la voiture de plein fouet côté conducteur. Ton père est décédé sur le coup, mais ta mère est en route pour l'hôpital. Nous allons t'y emmener, si tu veux bien. » Sous le choc de la révélation, et ne sachant pas comment réagir, mon corps décida de bouger avant que mon cerveau ne me l'ordonne.

Une vingtaine de minutes plus tard, je me retrouvais dans la voiture de patrouille, en route pour l'hôpital. Je n'arrivais pas vraiment à me rendre compte de ce qu'il se passait. Mon père ? Décédé ? Mais c'était impossible. Je n'y croyais pas. Ce n'était qu'un cauchemar et j'allais me réveiller dans la minute. Pour être sûre que je ne rêvais pas, je me pinçais l'avant bras. Non. C'est définitivement la réalité. Non... Un quart d'heure plus tard, alors que la voiture s'arrêtait tout juste devant le service d'urgences, je sautais de la voiture, sans attendre les officiers derrière moi. Je voulais voir ma mère, je voulais lui parler. Je voulais savoir ce qu'il s'était passé. Pourquoi eux ? Ils étaient si bons, ça ne pouvait pas leur arriver. Alors que je courrais à vive allure en direction de l'accueil, l'officier qui m'avait parlé était arrivé à ma hauteur, essoufflé de sa course, et m'attrapa par la taille. Je me débattais de toutes mes forces. Il fallait que je la vois. « LÂCHEZ-MOI ! JE VEUX VOIR MA MÈRE ! ». Ce n'était pas ma voix. Ça ne pouvait pas l'être. Celle qui venait de sortir de ma bouche était rauque. Je sentais mes joues chauffer, mes yeux me brûlaient, je ne voyais plus rien. J'éclatais en  sanglots, ma respiration commençait à se saccader, je n'arrivais plus à respirer correctement. Je me calmais dans les bras de l'homme, ma vitalité quittant mon corps. L'instant d'après, je m'effondrais.

Mon corps engourdi m'avais réveillée, j'étais dans une position inconfortable sur ces chaises toutes raides. Je ne savais pas combien de temps j'avais dormi, mais lorsque je me souvins d'où je me trouvais, j'oubliais la douleur, me levant plus vite qu'un diable qui sort de sa boîte. Avant que je n'ai pu sortir de ce qui me semblait être la salle d'attente, le fameux officier revint vers moi. « Je t'ai ramené un chocolat, je pense que tu dois en avoir besoin. » et il me tendit ledit gobelet que je pris, le remerciant d'un signe de tête. Attendant quelques minutes, je lui posais enfin la question qui me brûlait les lèvres. « Vous savez comment va ma mère ? ». Je le vis prendre une inspiration. Je sentais que ce qu'il allait me dire n'allait pas me plaire. « Elle est au bloc depuis plusieurs heures déjà, ils essayent de faire leur maximum pour la sauver, mais la situation est assez critique. ». D'un coup, je sentis les larmes refaire surface. Je me retins de toutes mes forces pour ne pas les laisser couler en me mordant l'intérieur de la joue. Reste forte. Alors que l'attente devenait insoutenable, je me dirigeais vers la sortie pour me dégourdir les jambes, marchant cette fois-ci, jusqu'à l'entrée. Une fois dehors, l'air frais emplit mes poumons. Je me dirigeais vers un banc, me sentant mieux ici, plutôt qu'à l'intérieur où j'étouffais. Je fermais les yeux quelques minutes, mais je sentis quelque chose me piquer le cou. Quelqu'un me regardait avec insistance. Au moment où je les rouvrais, mes yeux se posèrent sur l'officier qui se tenait là, à quelques mètres de moi. Il allait parler, mais il referma la bouche. Il secoua la tête de gauche à droite. Elle était partie. Elle n'était plus là et je n'avais plus personne.

« Tous les jours je maudis cet enfoiré qui vous a ôté la vie. Tous les jours je prie pour qu'il croise ma route. Tous les jours je me jure de vous venger. Je vous promets, mes chers parents, qu'il y laissera sa vie. » C'est sur ces dernières paroles que je me levais, posant les deux roses que j'emmenais à chaque fois que je revenais sur leurs tombes, avant de repartir vers ma ville d'adoption. Celle qui m'a vu me métamorphoser, deux fois. La première quand je suis arrivée chez ma tante, et la seconde fois, lorsque j'ai découvert que j'avais développé mes pouvoirs. Deux ans auparavant.

Je suis arrivée à Gotham à l'âge de quatorze ans. Après l'annonce du décès de ma mère, nous avons organisé, avec une tante dont j'ignorais l'existence jusqu'ici, des funérailles simples, et j'avais été placée sous sa garde jusqu'à ma majorité. On peut dire que je suis devenue aussi sombre que la ville. Avant, on aurait pu me qualifier comme étant quelqu'un de jovial, toujours pleine de vie, première de ma classe, élève assidue, j'étais l'incarnation parfaite de la jeune fille modèle. Mais depuis qu'ils étaient partis, j'étais devenue l'ombre de moi-même. Je ne mangeais plus, lorsque je m'accordais quelques heures de sommeil, je faisais des cauchemars perpétuels. Depuis le jour où j'ai posé les pieds sur l'asphalte de la ville du Batman, c'est comme si j'y avais toujours habité. Je me sentais chez moi dans une ville qui m'étais inconnue, mais la noirceur qu'on y ressentait dans les rues me faisait du bien. J'étais à ma place maintenant. Je ne redeviendrais jamais cette jeune femme joyeuse. Elle est morte en même temps que mes parents ce soir-là.

J'ai découvert que j'avais été touchée par l'explosion du générateur a particules peu de temps après l'attaque de Darkseid. Ça faisait maintenant plusieurs jours qu'un membre des Green Lanterns combattait l'extraterrestre avec l'aide de plusieurs autres héros alors que j'allais boire un verre dans mon bar favori. J'avais décidé d'enchaîner les verres jusqu'à ne plus me souvenir de mon identité. Mauvaise idée. En voulant prendre un raccourci pour rentrer plus vite chez moi, un type m'est tombé dessus. Il avait l'intention de me « dépouiller » avait-il dit. Dans le brouillard qu'était ma tête, j'avais cru reconnaître celui qui avait pris la vie de mes parents. Dans un état de rage, je lui avait hurlé de me lâcher, et je m'étais précipitée sur lui, prête à lui rendre la monnaie de sa pièce. C'est quand j'avais senti du sang couler de mon nez que j'étais sortie de ma transe. L'homme avait été éjecté à plusieurs mètres de moi, le corps probablement sans vie. Prise de panique, j'avais décuvé en un instant, et j'avais couru jusqu'à mon domicile, m'y enfermant pendant plusieurs jours. J'avais appris aux informations quelques jours plus tard que les héros avaient fini par l'emporter dans la bataille. La Ligue de Justice avait été créée.

La Terre n'est jamais complètement paisible. Il y a toujours des envahisseurs qui veulent semer le chaos. Mais la Ligue de Justice ainsi que d'autres héros ou quelques méta-humains sont là pour protéger la population. Tout allait ces derniers temps, lorsque le Syndicat du Crime a fait son apparition il y a quelques mois. La Terre est plongée dans une nuit constante, le soleil étant dissimulé derrière la Lune depuis qu'Ultraman l'a déplacée. Tout le monde vit dans un climat de peur, à cause des criminalités qui se multiplient, tandis que la Ligue de Justice essaye de contrer ces êtres malfaisants qui font régner la terreur. Malgré le fait que je ne maîtrise pas entièrement mes capacités dû a mon entraînement autodidacte, je sors le soir, et j'écume les rues à la recherche de petits criminels, afin d'alléger le travail des forces de l'ordre, mais aussi d'éviter aux héros de s'encombrer de telles futilités. Même si je travaille seule, donner un coup de mains aux autres ne me fais pas de mal.

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