I am the last and highest court of appeal in detection ♦ Tim

Blüdhaven en pleine nuit, l’obscurité qui engloutit la ville en cette heure tardive où les passants se font rares et où l’animation du soir se meurt en un silence troublé, le calme et la bonhomie de la plèbe laissant place aux murmures comploteurs et aux grognements hargneux des plus bas instincts de l’humanité. Le quartier en lui-même est la plus pure représentation de ce que la cité a de pire à offrir, la pauvreté s’y mêlant avec le désespoir et la haine, la luxure épousant la violence, le vice embrassant l’abject. Seul, il progresse sous les lueurs voilées de la lune et celles plus lugubres des néons clignotants des rues dépravées, sa capuche masquant à peine son visage et son sac affaissant ses frêles épaules… Il n’a rien à faire ici, trop innocent et trop propre pour se fondre dans le paysage mais également trop sûr de lui pour faire partie des habituels errants du coin. Contrairement aux égarés, il est clair que lui a un but, un objectif qu’il compte accomplir lors de cette soirée. Il était jeune et cela se voyait, trop jeune pour trainer aussi tard le soir, trop jeune même pour posséder ne serait-ce qu’un scooter. Mais l’âge ne compte pas dans ce genre d’endroit, parce que personne ne se soucie de ce qui ne le regarde pas, personne ne pose de question si rien n’est à gagner et il faut bien dire que cela l’arrange : il ne souhaite pas se faire remarquer, pas encore du moins. Ce qui l’amène ici dépasse l’entendement et à sa place, il ne sait pas si quelqu’un d’autre l’aurait fait. Mais lui avait tout planifié et n’avait pas un seul instant pensé à reculer...

Et dire que tout avait commencé sous un chapiteau, par une figure acrobatique que son esprit éveillé avait imprégné dans sa mémoire et qui allait devenir la clé de l’un des mystères les plus en vogue du moment. Il se rappelle encore la grâce et l’élégance des Flying Grayson lors de leur dernier spectacle, l’apogée d’une carrière avant une redoutable chute, trente mètres plus bas. Il revoit encore la courbe parfaite réalisée par le fils Grayson, celle-là même qu’il verrait à la télévision quelques années plus tard, lors un reportage spécial rapportant les derniers exploits du Chevalier noir de Gotham City et de son acolyte : le Boy Wonder, l’Ecuyer, Robin ! Ce jour-là sa conscience s’illumina, comme s’il avait toujours su ce que cachaient les masques, que l’identité des justiciers de la ville américaine la plus gangrénée par le crime était une évidence pour le petit garçon fan des aventures du Batman. A cette découverte, il s’était senti comme privilégié, détenteur d’un secret qu’il fallait protéger et ne divulguer à personne, comme s’il était un membre de cette famille sans qu’elle-même ne sache qu’il existe. Et il aurait pu vivre ainsi pendant bien longtemps, à les admirer sans rien dire, sans étaler son savoir. Il l’aurait fait pendant des années si le comportement de la chauve-souris n’avait pas changé… Récemment, il avait vu l’espoir redevenir peur, l’admiration redevenir critique : Batman avait retrouvé ses plus sombres travers, les excès de violence dont il faisait preuve trahissant sa déperdition. Si nombreux étaient ceux qui spéculaient sur les raisons de ce revirement de comportement, une seule explication était plausible à ses yeux d’enfant : Batman sombrait parce qu’il n’avait plus de Robin sur qui compter. Et quand les valeurs auxquelles il avait tant adhéré avaient été bafouées par l’ingérence du super-héros qui les avait lui-même éveillé, le jeune Timothy Drake n’avait eu d’autre choix que d’agir, se révéler !

Cela lui avait pris des semaines à planifier, ses préparations ayant été pensées et minutées avec une précision d’orfèvre, une telle rigueur étant étonnante lorsqu’on savait qu’il n’était encore qu’un jeune adolescent. Tous les éléments avaient été réunis pour que ses machinations aient le résultat escompté, la seule variable délicate étant l’alibi dont il avait tellement besoin pour mener sa mission à bien. Il s’était confié à son meilleur ami dans l’espoir que celui-ci le soutienne, seule connaissance sur qui il avait espéré compter pour sauver le plus grand défenseur de Gotham. Comme unique réponse, Josh lui avait dit qu’il était fou, qu’il allait se faire tuer... Cela aurait pu le vexer, mais Tim était convaincu que les gens avaient tendance à appeler fou ceux qu’ils ne comprenaient pas et Josh faisait certainement partie de ces gens-là : Tim n’était pas fou, il était simplement trop intelligent pour être compris ! Aussi, il avait donc pris le risque de partir seul pour Blüdhaven, prétextant aller assister à un tournoi d’échecs organisé en ville alors que ses ambitions étaient toutes autres. Il espérait ne pas avoir à s’expliquer, ne pas avoir à convaincre les autres qu’il faisait le bon choix car il savait que justement, il ne se trompait pas. Tout ce dont il avait besoin pour justifier ses actes se résumait en un quadruple salto vu au cirque des années plus tôt et en la détresse évidente de celui dont il avait tant admiré les exploits, deux raisons représentant la plus belle preuve que ce qu’il accomplissait ce soir-là était nécessaire. Tout ce qu’il espérait maintenant, c’était que la pièce maitresse de son plan patrouille ce soir…

Il sortit de son sac de nombreux pétards et autres feux d’artifice qu’il avait « emprunté » au stock utilisé pour la fête de fin d’année du collège. La distraction allait être spectaculaire et bruyante, exactement ce dont il avait besoin pour attirer l’attention dans un coin aussi mal famé. Il avait choisi l’emplacement car il savait qu’il était surveillé, que les activités en ces lieux avaient tendance à attirer les justiciers en quête de crime à combattre. Les flammes illuminèrent bien vite les cieux, message aux allures de bat-signal, la chauve-souris en moins et les étincelles multicolores en plus. Avec cela, il aurait certainement pu réveiller tout le voisinage mais son attention ne se portait que sur une seule silhouette qu’il vit bien vite fondre sur lui, descendant du haut d’un building et se réceptionnant face à lui avec la même classe que celle qu’il avait dans ses souvenirs télévisuels. Impérial, Nightwing le jaugeait avec une interrogation non dissimulée : « Je ne suis pas certain que le quartier soit particulièrement adapté pour préparer le 4 Juillet lorsqu’on est aussi jeune… ». Le personnage avait toujours eu un certain humour, cela faisait partie de son charme. Mais le petit Tim n’était pas ici pour rire, contrairement à ce que son jeune âge laissait paraître. Non, il était ici pour quelque chose d’on ne pouvait plus sérieux : « Je sais, mais j’avais besoin d’attirer ton attention Nightwing. Je sais que tu es Dick Grayson et… » « Qu’est-ce qu-… » « … Et j’ai besoin de ton aide ! Bruce Wayne a besoin de ton aide… Car Batman a besoin d’un Robin ! ». Le silence qui s’ensuivit marqua toute l’importance de cet instant et il était certain que les deux hommes se souviendraient toujours de ce moment, de cette révélation, loin de se douter qu’il ne s’agirait que du début d’une longue fraternité…




Il inspire profondément, la gorge aussi nouée que le col qui enserre son cou, la tenue ayant encore besoin de quelques ajustements pour parfaitement lui aller. Son cœur bat à lui exploser la cage thoracique, ses pupilles dilatées fixement plongées dans le reflet du miroir, contemplant cette silhouette d’ordinaire si familière mais aujourd’hui totalement étrangère, comme s’il ne reconnaissait pas le petit garçon qu’il était la veille et qui faisait un grand pas dans le dur monde des adultes aujourd’hui. La pression l’étouffe et l’angoisse semble déchirer ses entrailles car jamais il n’avait connu quelque chose d’aussi important, d’aussi… inhabituel. S’il avait eu beau essayer de se persuader qu’il était prêt à tout, Timothy était brusquement revenu à la réalité, tout à fait lucide sur le fait que malgré toutes les préparations possibles l’on ne pouvait en réalité jamais être paré à toutes les éventualités ni contrôler toutes les variables existantes et forgeant le destin d’un homme : aujourd’hui en serait certainement un bon exemple. Lorsqu’il avait rencontré Bruce pour la première fois pourtant, il s’était laissé bercé par cette illusion, se voyant déjà auprès du plus grand détective qui soit, invincible, intouchable. Quand Dick l’avait soutenu pour qu’il prenne la place du prochain Robin, il avait longuement exploré toutes les possibilités, s’était plongé dans l’étude de tous les cas connus de lutte contre le crime pour ne pas se retrouver au dépourvu. A la demande de Batman, il avait même franchi l’océan pour aller se former en Europe, faisant équipe avec certains des plus grands assassins que la Terre ait jamais portés, survivant à certaines des situations les plus dangereuses et les plus désespérées qu’un être humain puisse vivre. Il y apprit les langues, les sciences et les arts martiaux, fit à la fois preuve de réflexion, d’improvisation et d’instinct afin d’être le justicier le plus complet qui puisse accompagner le Chevalier Noir dans sa croisade pour la sécurité de Gotham et du monde. Il avait forgé son mental par la torture et le challenge, son corps par les coups et la douleur, cherchant à devenir la quintessence de ce que l’humanité avait de plus accompli : mais cela n’avait pas suffi pour le préparer à la plus grande épreuve qu’il aurait à surmonter aujourd’hui…

Derrière lui, un raclement sombre de voix se fit entendre et le sortit de sa torpeur, suivi d’une main ferme qui vint se déposer sur son épaule : paré de noir, Bruce Wayne souffla : « Tu es prêt ? ». Tim haussa la tête, réajustant brièvement ses manches avant de regarder une dernière fois l’enfant qui se reflétait dans le miroir, un costume sombre trois pièces à la place de celui coloré dont il avait tant rêvé pendant ses mois à l’étranger. Ce n’était pas comme cela qu’il avait imaginé son retour, encore moins ses débuts aux côtés du Batman. « Tim, je sais que c’est difficile, mais … » « Ca va aller Bruce, je suis préparé pour ça… ». Il ne l’était pas en réalité, et le millionnaire le savait. Mais après tout, quel adolescent pourrait réellement être préparé à l’enterrement de sa mère ?




Ses coups étaient rapides et précis, alliant grâce et rigueur, agilité et force. Entre ses doigts, la tige d’acier semblait s’adonner à une danse envoûtante et d’une fluidité sans pareille, véritable spectacle artistique de l’art martial. La concentration se lisait sur les traits de son visage, le regard vif et la mâchoire serrée. Sa cape virevoltait à la suite de ses acrobaties, lui donnant cette allure illusoire qui troublait tant ses adversaires. Tout ce qu’il entreprenait était le fruit d’un entrainement intensif, une chorégraphie qu’il avait répétée pendant tant d’années pour atteindre la perfection, un raffinement sans égal. Tout n’était qu’un calcul millimétré dans son esprit, une réalisation planifiée dans les moindres détails avant même qu’il ne se soit engagé dans la bataille, comme une partition qu’il jouerait les yeux fermés en espérant ne pas rater d’accord, ne pas languir sur une note trop appuyée. Malgré le chaos que représentait un combat, Tim trouvait une certaine sérénité dans les affrontements, son esprit atteint d’une clairvoyance rare, presque instinctive. Certes, il savait ne pas rivaliser avec ses prédécesseurs dans le domaine, ayant toujours eu du mal à lâcher prise à ce niveau-là. Cependant, il restait suffisamment doué pour atteindre un certain degré de quiétude… Qu’il manifesta par un coup plus violent que les autres, fendant en deux son ultime proie qui tomba en arrière, le crâne métallique brisée par cet ultime assaut.

Un instant plus tard, le silence se fit et Tim se laissa tomber en arrière, prenant appui sur l’une des marches de la Bat-cave alors que les robots d’entraînement retournaient paisiblement dans leur zone de stockage. Soupirant autant de fatigue que de dépit, l’adolescent essuya son front perlé de sueur avant de se reposer sur son bō, soufflant cette fois avec beaucoup plus de lassitude qu’il ne souhaitait en laisser paraître. « A en juger par l’entraînement de ce soir, j’ai le pressentiment que vous êtes frustré, puis-je faire quelque chose pour vous aider Maître Tim ? ». Haussant la tête avec surprise, le jeune brun se tourna en direction du majordome de la famille Wayne, lui offrant un sourire triste avant d’hausser les épaules. « Tout va bien Alfred, la frustration habituelle… ». Se relevant pour être à la hauteur de celui qui se rapprochait le plus d’une figure de grand-père, il inspira profondément en essayant de chercher le réconfort dans le regard sage du pilier silencieux de leur petite équipe de justiciers : « Je suppose que Maître Bruce a décidé de sortir de nouveau seul ce soir ? ». Retroussant les lèvres, Tim haussa la tête en commençant à faire les cent pas : « Malgré tous mes efforts, il continue à me considérer comme un vulgaire stagiaire à l’essai ! Cela fait deux ans maintenant que j’ai enfilé le costume, et jamais il n’a eu confiance en moi comme il a eu confiance en Dick, ou en Jason ! Il n’arrête pas de parler de ma sécurité alors que je suis parfaitement capable de m’occuper de moi-même ! J’ai juste envie qu’il croie en moi ! » « Vous devriez peut-être interpréter ça comme le fait qu’il tienne à vous ? » « … Ou peut-être que je devrais l’interpréter comme le fait que le grand justicier Batman a peur de ne pas être capable de gérer un nouvel allié ! ». Ses derniers mots furent tranchants, brutaux et à l’instant où ils sortirent de sa bouche, il sut qu’il avait dépassé les bornes. Plongeant sa tête entre ses mains, l’héritier des Drake reprit doucement son calme, cherchant à rationaliser le comportement de son mentor. Malgré le fait que le Chevalier Noir l’ait accepté à ses côtés, Tim avait toujours eu du mal à lui faire admettre qu’il avait besoin d’aide, conscient que la perte du précédent Robin n’aidait pas à l’acceptation de son remplaçant. Ajouté à ça, les récents déboires du Boy Wonder, à savoir son inattendue paternité partagée avec Stéphanie Brown ne devait pas non plus rassurer la chauve-souris. Pourtant, Tim se sentait entièrement prêt à être sur le terrain à plein temps : il avait déjà sauvé Batman et Nightwing de situations dangereuses, avait vaincu certains des plus grands vilains de Gotham seul et il réussissait même habilement à concilier sa vie publique et celle de justicier. Que fallait-il de plus ? Tout était parfait pour qu’il patrouille dans les rues de Gotham sans crainte, tout… ou presque…

« Je suis désolé Alfred, je n’aurais pas dû dire ça et c’est vrai, Bruce doit certainement faire ça pour mon bien… ». Retrouvant son calme, le justicier retrouva un sourire franc et sincère, rangeant son matériel avant de venir s’installer devant le bat-ordinateur. Passant une main dans sa chevelure et se raclant la gorge, il reporta son attention sur le majordome : « Bon, quitte à rester ici ce soir, autant que j’avance un peu sur les travails laissés par Bruce ! Alfred, est-il possible d’avoir une tisane pour m’aider à veiller ce soir ? » « Bien sûr, Maître Tim… » « Merci… ». Alors que l’homme à la chevelure grisonnante prenait la direction des cuisines, l’adolescent entra les coordonnées d’un de ses plus précieux contact dans l’ordinateur, un air soudainement déterminé sur le visage. Oui, Bruce avait ses raisons de le tenir à l’écart du terrain, de ne pas lui faire entièrement confiance. Oui, il était encore jeune, avait fait des erreurs et n’était pas dans une des situations les plus facile. Pour autant, il n’en restait pas moins un justicier entraîné, intelligent et efficace et il comptait bien le prouver. Alors que la ligne s’établit finalement, Tim sourit en voyant la silhouette de celui à qui il devait tout : « Hey Dick, c’est moi. J’ai réfléchi à ta proposition récemment et j’ai pris ma décision : je suis prêt à rencontrer les Teen Titans… ».





Les yeux rivés sur le moniteur de la salle de commande de la Young Justice, Timothy consultait les derniers rapports pertinents sur les menaces des principales villes des Etats-Unis, surveillant ainsi l’activité à Gotham, Metropolis ou encore Coast City. En fond, trois chaînes d’informations diffusaient les dernières nouvelles sur la politique étrangère et les actuelles élections présidentielles tandis que la connexion à plusieurs satellites de Wayne Industries renvoyait des images des zones de guerre d’Afrique et du Moyen-Orient. Véritable insomniaque, Red Robin avait préféré une fois de plus mettre son temps à contribution alors que minuit était passé et que ses camarades avaient sombré depuis longtemps dans un profond sommeil. Il avait entendu Conner s’écrouler sur son lit, était passé non loin de Roy endormi devant la télévision et avait entrevu Cassie retourner dans sa chambre après une bonne douche. Il était seul, il le savait et d’une certaine manière, cela le rassurait. Non pas que la compagnie de ses plus précieux amis le dérangeait, mais aux vues des deux dernières années intenses qu’ils avaient passées, Timothy était tout de même soulagé de pouvoir prendre un peu de temps pour lui, du temps « normal » à ses yeux. En deux ans, tant de choses avaient changé dans son quotidien, tant de nouvelles menaces ingérables étaient apparues et il avait fallu faire preuve de courage et de détermination pour surmonter des épreuves toutes plus difficiles les unes que les autres. Darkseid, le Syndicat du Crime… Que ce fut en tant que leader des Teen Titans ou de la Young Justice, le justicier avait affronté des adversaires qu’il ne se serait jamais cru capable de confronter et encore moins, de vaincre. Et si les choses étaient temporairement rentrées dans l’ordre, si l’alliance de super-héros de la Terre, de cette Terre avait triomphé, le garçon appréhendait à présent l’arrivée d’une nouvelle menace, plus grande, plus forte. Et plus que tout, il commençait à douter de ses capacités à faire face à de tels dangers… Parce que contrairement à Superboy et Wonder Girl, lui n’était qu’un humain, un simple humain tout ce qu’il y avait de plus mortel et de plus fragile, incapable de résister à la chute d’un building ou à des rayons-lasers. Tout cela le dépassait et la crainte de ne plus être à la hauteur, de ne plus être suffisamment efficace pour épauler ses coéquipiers, cette crainte l’empêchait de plus en plus de dormir et de retourner sur le terrain serein…

Quand il avait partagé ses réflexions avec Nightwing, ce dernier avait fait mine de comprendre, mais Dick avait tendance à être toujours trop positif, lui conseillant de croire en la Justice League et en lui-même, comme si tous seraient toujours là pour sauver le monde. Mais qu’arriverait-il si le Chevalier Noir tombait, si le dernier fils de Krypton était vaincu, si la princesse Amazone courbait l’échine ? Personne n’était invincible et s’il avait fait partie de la conversation, Bruce lui aurait donné raison… C’était pour ça qu’il avait décidé de rester éveillé ce soir, pour trouver un moyen de se détendre, de se calmer. Et pour un esprit aussi prévoyant et stratège que Timothy, cela se traduisait forcément par la préparation d’un nouveau plan d’attaque, une issue de secours au cas où les choses tourneraient mal. Il n’avait pas encore décidé de quelle forme cela prendrait, mais s’était finalement décidé d’au moins lui trouver un nom, quelque chose qu’il garderait secret aux yeux de ses alliés, du moins pour le moment… Assis devant l’ensemble d’écrans illuminés, il passa pensivement sa main sur son menton, cherchant désespérément l’inspiration : projet Icarus ? Non, cela sonnait typiquement comme l’un des plans de Bruce et le jeune homme ne voulait plus marcher dans les traces de son mentor. Ordre 66 ? Trop machiavélique à son goût. Infinity War ? Ridicule, même pas un bon nom pour un film de seconde zone… Puis soudain, l’illumination : « Ordinateur, j’ai besoin de créer un nouveau protocole… ». Tout ce qu’il espérait à présent, c’était de n’avoir jamais à l’utiliser…

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